(#)Sujet: i need somebody's help // owen | Mar 20 Juin - 15:55
❝ i need somebody's help ❞ OWEN & BELLAMY
Il faisait encore beaucoup trop chaud, à Miami. Cela ne me dérangeait pas, bien au contraire ; ayant grandi au Mexique, j'étais assez habitué aux fortes chaleurs. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de constater qu'il faisait déjà bien chaud pour un mois de juin, et l'océan ne rafraîchissait pas vraiment l'air. C'était en partie en raison de la chaleur presque suffocante qui régnait à Miami que je m'étais levé tôt, aujourd'hui. J'avais décidé de commencer à travailler tôt, histoire de profiter un peu de la fraîcheur avant que la chaleur ne vienne peser lourdement. Enfin, travailler... Si l'on estimait que ce que je faisais s'apparentait plus ou moins à un travail. Disons que je ne trimais pas lourdement sous la chaleur pendant des heures pour obtenir un maigre salaire, mais que je risquais ma vie à peu près chaque fois que je mettais les pieds dehors pour une affaire. J'étais la proie des autres cartels, à chaque instant. Je préférais simplement ne pas y penser, et me répétais à l'intérieur de moi-même que je ne faisais que transporter un objet d'un point A à un point B, d'un fournisseur à un acheteur. Je n'étais pas payé directement par les acheteurs, mais bien par les fournisseurs. Je faisais le sale boulot, somme toute, le plus dangereux, mais pas forcément le plus déshonorant. Enfin, c'était ce dont j'essayais de me persuader. Je n'avais qu'un rendez-vous, ce soir, pour quelques grammes de coke. Sûrement des gens qui voulaient passer une bonne soirée. En attendant, j'avais décidé de faire un peu de rangement chez moi, dans ce nouvel appartement où j'avais à peine eu le temps de déposer des cartons. Tout était à faire, ou presque. J'attrapai un carton qui traînait là, et l'ouvrit. Il fallait bien commencer quelque part. C'était des jouets et quelques affaires de Charlotte, ma fille, qui avait vécu avec moi un an à Miami, et que j'avais remmenée avec moi au Mexique, chez sa mère. Dans la précipitation du départ, je n'avais pas pu emmener toutes ses affaires, mais il fallait désormais que je les ré-expédie au Mexique. Adela et moi nous étions arrangés ; ma mère ferait l'aller retour avec toutes les affaires, et resterait quelques temps au Mexique pour revoir Charlotte et quelques unes de ses amies. Néanmoins, trier toutes ces affaires me rendaient nostalgique. Charlotte me manquait terriblement ; je n'aurais jamais cru que je serais un jour si attachée à une enfant. Après avoir regardé les jouets pendant quelques minutes, j'attrapai un sac qui traînait là et tâchai de tout enfourner à l'intérieur. Une fois cela fait, je sortis de chez moi, le sac sur l'épaule, et me dirigeai vers la petite maison de ma mère, qui partait dans trois jours pour Ciudad Juarez. Je n'allais pas très vite, car le sac pesait littéralement une tonne et il était surchargé. Alors que je marchais depuis une dizaine de minutes, j'entendis un grand bruit derrière moi, et me retournai rapidement, pour constater que deux ou trois jouets étaient tombés du sac. Je m'accroupis pour les ramasser et n'eus que le temps de voir son doudou rouler jusque dans la bouche d'égoût et y tomber. « Oh non ! » criai-je presque au milieu de la rue. Je ne pouvais pas perdre sa peluche, c'était impossible. Ma mère et Adela allaient me tomber dessus. Assis au bord de la bouche d'égoût, je me décidai à interpeller un passant, un jeune homme avec des cheveux noirs mi-longs. Il y avait encore peu de gens dans les rues de Miami, aussi était-ce là peut-être ma seule chance de pouvoir récupérer la peluche. « Hm, excusez-moi... Est-ce que par hasard vous vous y connaîtriez en bouche d'égout ? » J'avais parlé très vite et l'homme me regarda d'un air évidemment intrigué. « Euh, j'ai fait tombé quelque chose là » précisai-je en pointant du doigt la bouche.
(#)Sujet: Re: i need somebody's help // owen | Jeu 22 Juin - 4:54
I need somebody's help × ft. Bellamy
Miami, quelle belle ville. Je mentirais si je disais que je n'aimais pas vivre ici. À certains moments de ma vie, il m'était arrivé de songer à quitter la ville et de m'en éloigner pour de bon, mais je ne l'avais jamais fait. En fait, c'était de belles journées comme celle d'aujourd'hui qui me faisait prendre conscience que j'aimais trop la ville pour déménager ailleurs. Le soleil brillait bien haut dans le ciel bleu. Il faisait particulièrement chaud pour une journée de juin, mais je n'étais pas pour me plaindre. J'étais en congé aujourd'hui donc j'allait pouvoir me sauver de la boutique de mon oncle. Le climatiseur n'y avait pas encore été changé alors j'étais assez soulagé d'échapper à la chaleur étouffante qui aurait régné entre les étalages.
Ne travaillant pas, j'en avais donc profité pour dormir un peu plus longtemps que d'habitude. Cependant, la chaleur me tira du lit assez rapidement. Je m'empressais de prendre une douche froide afin de me rafraîchir un peu avant d'affronter cette chaude journée de juin. Une fois douché, je me dirigeais vers ma cuisine afin de prendre mon petit déjeuné. J'avais soudain comme une envie de pain fraîchement cuit et d'un smoothie. J'avais les fruits pour ce dernier, mais je n'avais pas ledit pain. Je jetais un coup d'œil à l'horloge de ma cuisine. Les commerces venaient d'ouvrir, parfait. J'enfilais donc des souliers, mis mes lunettes de soleil et saisis mes clés, puis sortis dans les rues de Miami, direction la boulangerie. J'aimais bien marcher dans la ville à cette heure. Peu de gens se promenaient encore dans les rues, ce qui créait un certain calme. Cependant, ce calme fut perturbé par un « oh non! » presque crié. Intrigué, je me dirigeais vers cette voix. Un peu plus loin en avant, un homme était assis au bord d'une bouche d'égout. Je fronçais les sourcils, un peu intrigué par la situation. Que faisait-il là? Me voyant sans doute arriver, l'homme me héla, me demandant si je me connaissais en bouche d'égout. Bon... il avait parlé assez vite donc peut-être avais-je compris de travers, mais n'empêche que c'était une question assez... inusitée. Voyant que je ne répondais pas, l'homme me précisa, en pointant la bouche, qu'il avait fait tomber quelque chose dedans. Mon regard se dirigea dans la direction pointée et je ne pus m'empêcher de me gratter la tête, perplexe. ❝ Ahem... Non, je ne me connais pas vraiment en bouche d'égout... Qu'est-ce que vous avez fait tomber? ❞ Je ne sais pas s'il s'en rendait compte, mais ce qu'il avait fait tomber là-dedans risquait bien de rester perdu à jamais... ❝ C'était quelque chose d'important? ❞ Un peu difficile de repêcher un objet tombé dans un trou profond de plusieurs mètres. À moins de descendre soi-même le chercher...
(#)Sujet: Re: i need somebody's help // owen | Mer 16 Aoû - 14:21
❝ i need somebody's help ❞ OWEN & BELLAMY
Et merde. Je me demandais parfois ce que j’avais fait pour naître si maladroit. Pas que je l’étais spécialement dans la vie de tous les jours, mais là… Je ne pouvais pas me permettre de perdre le doudou de Charlotte. Tous les parents le savaient : leurs doudous étaient sacrés pour nos enfants. Les perdre revenait à se les mettre à dos pendant un bon moment. Et, même si Charlotte en serait malheureuse pendant un laps de temps finalement assez court, c’était le fait de la décevoir qui m’agaçait et m’attristait le plus. Elle me faisait confiance, et je n’avais pas envie de mettre cela en doute parce que j’avais fait tomber sa peluche dans un égout. Elle y tenait, et je ne pouvais pas la décevoir. Je ne voulais pas. Je n’étais pas du genre à dire : « Ce n’est qu’une peluche, elle sera triste pendant quelques jours, puis je lui en rachèterai une autre et tout sera oublié ». Ce n’était peut-être qu’une enfant, mais je la considérais comme une personne à part entière. Ce n’était pas parce qu’elle était plus jeune qu’elle n’en avait pas moins des sentiments, des vrais sentiments. Je n’aimais pas infantiliser les gens, même si ceux-là étaient des enfants. En bref, je ne pouvais pas perdre sa peluche. Pas pour l’objet en lui-même mais pour tout ce qu’il pouvait représenter aux yeux de Charlotte, et la confiance qu’il y avait entre nous. Aussi restais-je planté là, devant la bouche d’égout, comme un con, pendant un bon moment. J’étais assez décontenancé, en vérité, parce que même si j’étais déterminé à récupérer la peluche, je ne savais pas du tout comment j’allais procéder à la chose. Mes options étaient limitées. J’examinai minutieusement la bouche : l’ouverture y était assez grande pour que j’y enfonce mon bras jusqu’à l’épaule, mais mon bras ne mesurant qu’une taille normale, il allait être compliqué pour moi d’atteindre un objet qui serait tombé au fond. Ce qui était le cas de la peluche. Non, pour que je puisse la récupérer, il aurait fallu que j’y descende, que j’enlève la plaque pour dégager l’accès à l’échelle qui descendait sous le sol. J’étais perplexe, mais… Il fallait que j’agisse.
Un homme passa près de moi, et sans trop réfléchir, je l’abordai. Je le regrettai presque immédiatement quand je vis son regard déboussolé. Je n’avais pas du poser la bonne question ; en même temps, est-ce qu’il y avait vraiment des gens, autres que les ingénieurs ou je ne sais qui qui avait construit l’égout, qui s’y connaissait en la matière ? Il aurait fallu que par chance je tombe sur un de ces types, mais ça n’était visiblement pas le cas. ❝ Ahem... Non, je ne me connais pas vraiment en bouche d'égout... Qu'est-ce que vous avez fait tomber? ❞ me demanda l’homme du ton incertain. Merde. Il allait probablement passer son chemin si il apprenait que j’avais « seulement » fait tomber une peluche. Un doudou comme il y en avait des milliers sur cette terre, et pourtant, pas n’importe lequel : celui de Charlotte. Son élément affectif, l’élément sur lequel elle pouvait se raccrocher quand sa mère et le Mexique lui manquaient quand elle était chez moi. C’était son support émotionnel. La priver de celui-ci me retournait le coeur. ❝ C'était quelque chose d'important? ❞ Et pourtant, si l’homme n’était pas père, il était peu probable qu’il comprenne ma détresse. « Enfin, c’est pas quelque chose de précieux, mais… » hésitai-je. « Si, ça l’est, en fait. C’est le doudou de ma fille ». Bon, au moins, c’était dit. À voir si l’homme choisirait de passer son chemin ou de m’aider. « Je suis désolé de vous importuner, mais c’est vraiment important… Je ne peux pas trop me permettre de l’égarer ». J’étais loin d’être convaincant, j’en avais conscience, mais je ne pouvais pas faire autrement. « Je comprendrais si vous n’avez pas le temps, ou… qu’importe, mais j’aurais vraiment besoin de votre aide. Je pense que si on arrivait à enlever la plaque, je pourrais accéder à l’échelle qui descend dans l’égout et… Et je pourrais aller chercher la peluche. Mais j’aurais vraiment besoin de votre aide pour enlever la plaque ». Je le regardai avec un mélange d’espoir et de pessimisme. J’étais persuadé qu’il allait refuser, mais au moins, j’aurais essayé. Et puis, il m’avait l’air assez robuste, contrairement à moi qui étais plutôt maigrelet. Son aide pouvait vraiment s’avérer utile. « Je m’appelle Bellamy, au fait » terminai-je en lui tendant la main.