Il n'y a rien de bien intéressant à raconter sur ta vie. Tu t'appelle Stanislav Moskov, ton histoire est banale, tu as grandis à Saint-Pétersbourg où tes parents te donnaient tout l'amour et l'attention qu'il était permit de donner. Tu as d'ailleurs une petite soeur de dix ans ta cadette, elle est le total opposé de toi. Toute douce, charmante, gentille, prévenante. Bref, vous êtes incompatible, tu n'as jamais porté plus d'intérêt que ça à ta soeur, ni à tes parents. À personne d'ailleurs. Tu leurs a toujours voué un mépris flagrant, pourtant ils ne demandaient qu'à être aimé par toi en retour, ou simplement à ce que tu sois assez courtois et bien élevé pour ne pas leur montrer ton indifférence. Tes crises ont commencé vers tes sept ans où tu as tabassé un camarade de classe à la récréation parce qu'il ne voulait pas te donner ses billes. Tu te rappelle de cette époque comme si tout ça s'était passé hier. Le visage ensanglanté, à peine conscient, il a du être hospitalisé pendant deux semaines à tout casser. Et lorsque le corps enseignant te demandait pourquoi tu avais fais ça, si tu regrettais ou que tu étais triste, tu haussais les épaules et retournais jouer avec les autres. Tu rencontrais aussi des phases bipolaires où d'un seul instant, d'une seule seconde tu pouvais être heureux et passer tes nerfs sur la première personne que tu voyais, l'insulter, lui cracher dessus, le tabasser. Tes parents ne comprenaient vraiment pas ce qu'il clochait avec toi, les médecins non plus d'ailleurs. Enfin, ils disaient juste que tu étais hyperactif, quelque chose dans le genre, mais rien de bien grave, un traitement à prendre tous les jours et tu allais te calmer. Sauf que ce traitement te rendais encore plus exécrable et dangereux. Tu insultais tes parents, tu frappais ta petite soeur, à l'école, tu dormais. Tu avais une "bande" à la Drago Malefoy, tu les prenais pour tes serviteurs, ils devaient t'obéir au doigt et à l'oeil autrement tu leurs pétais la gueule, cassais leurs jeux, déchirais leurs vêtements.

À l'adolescence, après de nombreux tests, tu avais officiellement des troubles mentaux ainsi qu'une forme de bipolarité avancée. Ils te considéraient comme dangereux pour les autres mais ont quand même décidé de te "relâcher dans la nature". À cet époque, tu avais une petite amie, enfin, c'était un bien grand mot puisque tu l'utilisais simplement pour te la faire, comme un plan cul régulier, mais elle avait des sentiments pour toi, alors pour pouvoir te servir d'elle, il fallait bien lui faire croire que toi aussi, tu l'aimais. Bien que tu allais voir à droit à gauche lorsqu'elle ne te satisfaisait plus. D'ailleurs, cette fille fut la première après ta petite soeur sur qui tu levais la main. Un soir, alors qu'elle voulait rompre avec toi, tu en avais décidé autrement et l'avais roué de coups. Quatre dents, deux côtes, le bras droits ainsi que le nez, tout était cassé. Tu l'avais laissé pour morte, du moins, tu pensais vraiment qu'elle avait passé l'arme à gauche. Mais un mois après, tu as du passer au jugement car elle avait parlé. Te jugeant trop instable et jeune pour la prison, c'est là qu'ils ont décidé de t'enfermer dans un hôpital psychiatrique où tu as passé cinq ans de ta vie. La vie en HP n'était pas facile, surtout en Russie. D'ailleurs, tu n'as pas été envoyé dans un hôpital de ta ville, non, tu as été dans un trou paumé où tu pouvais être sûr qu'ils pouvaient faire de toi ce qu'ils voulaient. C'était une mauvaise passe, tu en a littéralement chier durant ces cinq années, à un moment, tu commençais même à avoir des trous de mémoire. Alors tu essayais maintes et maintes fois à t'enfuir mais comme un con, tu réussissais toujours à te faire prendre. Le seul moment de "bonheur" était quand tu te tapais l'infirmière qui était assez débile pour se donner à toi. Mais celle que tu appelais la débile t'avais bien aidé à t'échapper pour de bon. Promettant à l'infirmière que vous vous reverrez et que tu lui donneras de temps à autres des nouvelles, c'est le coeur lourd qu'elle t'a laissé t'enfuir, quitter le pays Russe pour commencer une nouvelle vie en Amérique. T'as d'ailleurs directement changé ton nom en Sawyer August Regan, pour que ça fasse plus vrai. Au revoir Stan.

Il faut dire que ton séjour à l'hôpital psychiatrique ne t'a pas laissé indemne, au contraire, t'en fais même des cauchemars tellement que ça t'a traumatisé. Il n'y a pas une seule nuit, un seul jour où tu ne penses pas à ce que les médecins faisaient sur toi, et quand tu pétais des crises, à t'en prendre aux patients mais aussi au personnel, ils te "punissaient" avec grande joie et surtout énormément de sadisme. Mais à Miami, tu ne comptais pas changer de personnalité, te trouver un autre toi. Tu t'en fou complètement des autres, tu restes toi même. D'ailleurs, tu t'es fais pas mal d'ennemis là bas, mais aussi quelques rencontres assez sympa. Tu n'as pas d'amis, du moins, tu ne les considères pas comme ça, il y en a que tu respectes, et ça c'est déjà énorme, et d'autres où tu te ferais un plaisir malsain à les torturer tellement qu'ils te sortent par le cul. Tu as travaillé dans un garage durant une longue période, tu vivais même dans un appartement bien confortable fut un temps. Mais une bagarre qui a mal terminée avec un collègue et tout disparaissait. Tu vis à présent dans une caravane, sur un terrain inhabité, inhabitable surtout. Mais tu t'y plais, tu apprécie même ta petite caravane, le strict minimum est à l'intérieur. Du coup, ça fait jazzer un tas de personnes ici que tu vives dans une roulotte sans rien payer. Parce que oui, tu ne payes absolument rien puisqu'en même temps, tu n'as pas de revenus. Enfin le strict minimum pour pouvoir vivre quoi.

Quand tu parles avec des gens, ils ont toujours l'impression qu'ils te font chier, mais en fait absolument pas. Bien que tu ne sois pas sociable, tu aimes écouter les problèmes des autres, sans pour autant qu'ils te font chier durant des heures à parler de la même chose, là tu te gêne pas pour leur dire de se la fermer. Tu as un langage cru, c'est comme s'il n'y avait pas de filtre entre ta pensée et ta parole. Et tu apprécies ça. Ca te convient puisqu'au moins, les autres savent à quoi s'attendre, que tu ne mentiras pas pour leur faire plaisir, et s'il fallait les rabaisser ou même les faire chialer, tu le ferais sans aucune hésitation. D'ailleurs, ça te rappelle vaguement un soir, il y a quelques années alors que tu te baladais au bord des falaises de la ville, un homme te voulait du mal mais tu ne savais pas pourquoi. Et quand tu lui avais demandé, lui non plus n'avait pas de véritables raisons, mais il le voulait. Alors vous vous êtes battus, le sang giclait des deux côtés, il t'avait même planté dans le dos. Alors pour lui faire payer ça, tu as écraser sa tête plusieurs fois contre un des rochers proche de la décente. C'était fou comme ça te faisait du bien d'entendre son crâne se briser, ses cries te déchirer les tympans, le sang coulant et giclant partout. Et alors qu'il commençait à perdre connaissance, tu l'as poussé dans le vide pour qu'il aille s'écraser de tout son long contre des rochers. Apparemment, au jour d'aujourd'hui son corps n'a toujours pas été trouvé puisqu'il s'agit d'un endroit très dangereux à parcourir qu'ils n'ont jamais pensé à aller le trouver là.

Du coup, tu donnes tout de même des nouvelles à ton infirmière Russe, uniquement pour qu'elle t'envoie ton traitement, que tu oublis souvent de prendre d'ailleurs. De simples calmants que tu préfères te faire envoyer directement de sa part gratuitement. Tu es en conflit permanent avec toi-même, alors tu as tendance à faire passer tes nerfs sur la première personne que tu peux croiser, même si ce n'est pas cool pour eux. En fait, tu te rends compte de jour en jour que tu es surement démuni de tout sentiments ou de toute compassion avec les autres, que si tu voyais quelqu'un entrain de mourir devant toi, tu serais plus le genre à en rigoler et continuer ton chemin, ou pire, l'aider à crever plus rapidement. Que le malheur et la souffrance des autres faisait ton bonheur à toi. Cependant, cela n'empêche pas le fait que tu sois tourmenté par tes victimes, qu'elles soient toujours vivantes ou non.