Ton passé t'as marqué à tout jamais. T'es rongé par la culpabilité. Tu te sens coupable. De tout ça. Ton père qui s'est attiré lorsqu'il a apprit que ta mère était enceinte de toi. Ca, tu n'as jamais réussi à l'accepter. Tu ne sais même pas à quoi il ressemble. Sa couleur de cheveux, la couleur de ses yeux, sa corpulence. Quand tu étais petit, tu essayais de l'imaginer. Grand, baraqué, brun, avec les yeux sombres. En réalité, tu te referais à ton image. Celle du petit ténébreux, et bien tu l'imaginais en adulte. Et quand tu te regardais dans ce miroir, tu essayais d'imaginer ton père, par les traits de ton visage. Tu as longuement attendu et espéré son retour. Mais tu n'en as jamais entendu parlé. Plus les années passaient et plus tu te faisais une raison. Au fond de toi, tu restes persuadé que c'est de ta faute. Et si tu n'étais pas venu au monde... Peut-être qu'il n'aurait pas foutu le camp. Pourtant, il l'a fait une fois avec ta soeur, mais après quelques regrets, il est revenu, pour la reconnaître, mais toi, personne n'est venu te reconnaître, t'es un petit bâtard. Tu as fini par te faire une raison. Heureusement qu'elle était là Siobhän. Qu'est-ce que tu aurais fait sans elle ? Elle était cette épaule sur laquelle te reposait. Elle t'as aidé à de nombreuses reprises. Comme une soeur. Voilà comment tu la considérais. Tu étais bien plus proche d'elle que tu ne pouvais l'être de ta véritable soeur. Peut-être est-ce dû à cette différence entre vous. Elle qui a eu la chance d'être reconnue par votre père, et pas toi ? Peut-être bien. Toi-même tu ne le sais pas, mais c'est ainsi, et tu as appris à faire avec. Quoi que malgré ça, elle a été là pour toi, le jour où tu as fais cette overdose, quand tu as appris que Siobhän avait disparu, et qu'elle avait sans doute perdu la vie. Des bouteilles tu t'en es enquillé, et des boites de médicaments, tu en as vidé ce jour-là. Tu aurais pu y rester, heureusement que ta soeur a été là pour toi. Des frayeurs, tu en as fait à ta mère, mais celle-là à sans doute était le coup de grâce. Elle n'en pouvait plus. Ce n'est pas pour rien qu'avant ça, durant ton adolescence, vous avez mit le cap dans la ville où vous vivez actuellement. Toi, y'a bien des années que tu ne vis plus avec ta mère. Des apparts, enfin, si on peut appeler ça appartement. Tu en as fais. Mais tu n'y es jamais resté bien longtemps, tu n'avais pas les moyens de payer de toutes les façons. Et l'argent que tu gagnais en dealant, tu ne t'en servais surement pas pour ça, tu avais bien d'autres priorités.

On sait tous que tu n'es pas le genre de personne à t'attacher, ni même à laisser quiconque s'attacher à toi, mais pourtant Siobhän, quand elle était encore là, elle t'as présenté cette fille, une de ses meilleures amies. Vous êtes devenus un peu le petit trio inséparable. Enfin, ça, c'était avant que Sio ne disparaisse, Savannah elle a eu du mal à accepter que tu t'éloignes comme ça, du jour au lendemain. Mais pour toi, ce n'était pas possible, elle te rappelait bien trop Siobhän, et tous ces moments passés tous les trois. Seulement il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas comme on dit. Et vous avez fini par retomber l'un sur l'autre. Puis les sentiments ont prit le dessus. Votre relation n'a jamais été toute belle toute rose. Dès qu'il semblait y avoir un certain équilibre entre vous, c'est comme si un coup de vent passait et faisait tomber le château de cartes et que vous retourniez à la case départ. Votre relation aura duré près d'une année, voir un peu moins. Tu auras eu raison d'elle. Elle aura fini par craquer et te laisser. Il est vrai que tu l'as mal vécu, mais en même temps, tu as tout fait pour que cela arrive. Et tu ne lui en as pas voulu, elle a eu toutes les raisons de le faire, d'ailleurs, tu t'es toujours demandé comment elle avait fait pour tenir si longtemps. C'est vrai, qui voudrait d'un type comme toi dans sa vie. Toi, tu n'as qu'une vision négative de ta propre-personne. A ton sens, tu ne mérites pas de vivre. Tu n'arrives pas à garder des personnes dans ta vie, ou les rendre heureuses. Tu ne sais pas faire. T'es un handicapé des sentiments, et de la parole. Tu n'as que peu de conversation, et encore, il faut parfois te tirer les vers du nez pour arriver à obtenir quelque chose de toi.

Sans compter qu'il y a cet événement. En plus dans ta vie, qui t'as détruit. Cette fille. Anteynara. Qui s'en est prise à toi. Tu t'en rappelles encore comme si t'étais hier. Et le pire dans tout ça. C'est qu'aujourd'hui, c'est surement devenue l'une des personnes dont tu sois le plus proche, et l'une des personnes qui connait sans doute le plus de choses dans ta vie. Et pourtant tous les deux, ça avait bien mal démarré. Dans cet entrepôt, pendu à ses chaînes. Tu te rappelles encore de la douleur qu'elle a provoqué en toi. Tu t'en souviendras surement toute ta vie. Elle t'as réduit à néant, mit en miettes. T'as eu envie de mettre fin à tes jours après ça. Parce qu'après tout, elle y était presque. Elle aurait pu le faire, mais elle n'y est pas parvenue. Et le jour où tu as essayé, étonnement, c'est elle qui t'as sauvé. Tu pensais à une supercherie. Tu t'attendais à celle t'achèves après t'avoir sauvé, mais finalement pas. D'une certaine manière, elle essaie de te bouger un peu le cul, à sa façon à elle. Elle est dure, elle mâche pas ses mots, elle dit ce qu'elle pense, mais au moins, on ne peut pas lui enlever sa franchise.