Il n'y a pas énormément de choses qui m'impressionnent, pas à ce point là du moins. Je peux faire face à beaucoup, je peux garder mon air hautain, mes blagues pourries et mon sourire charmeur dans beaucoup de circonstances. Garder la tête froide, ne pas paniquer. En vivant dans la rue c'est ce qu'on apprend le plus rapidement, là-bas c'est la loi du plus fort. Tu montres que tu a peur et tu es mort, pas le choix que de jouer les gros dur. Pourtant ce soir, tout avait dépassé les limites. Tout était aller un peu trop vite, un peu trop loin. J'étais recouverte de sang, littéralement j'en avait presque partout. Sur le visage, sur ma robe, sur les mains, dans les cheveux... C'était horrible, écoeurant, en temps normal j'aurais probablement gerber rien qu'à l'odeur. Mais là, je ne réagissait pas, du moins pas de la façon dont je l'aurais sans doutes fait en temps normal. Je tremblais, je ne semblait pas réussir à m'arrêter et pourtant dieu sait que j'essayais. Dieu, tiens. Parlons en de celui-là, j'ai été élevée dans une maison catholique. Chaque dimanche j'allais à la messe et si on vous y apprend quelque chose c'est bien que le péché ultime aux yeux de dieu n'est autre que le meurtre. Impardonnable. Impardonnable. Surtout le meurtre d'un policier, rien qu'en mettant de côté mes petits sentiments je devrait faire face à la prison à vie pour une connerie pareille. A vie. J'eu un vertige, je gardais mon équilibre en écrasant ma main sur l'auto derrière moi. Léo remarquait alors ma détresse et accouru à mes côtés. Je sentais ses mains autour de mon visage, son souffle sur ma peau, je savais qu'il était entrain de me parler mais je ne comprenais pas un mot de sa part. Dans ma tête, la scène se jouait encore et encore sans que je ne puisse l'arrêter.
1h plus tôt nous étions entrés dans une banque. C'était moi qui avait voulu ça, moi qui avait voulu me la jouer grande voleuse, j'avais pousser Léo à reformé une équipe, je l'avais encouragé à y aller. Les choses avaient mal tourner et à cause de mon envie d'adrénaline, un homme était mort. Un autre était blessé. Le mort du côté des policiers, le blessé du notre. Un ami de Léo, l'un des trois gars qui constituaient cette "équipe" arrivait à notre hauteur et hurlait à Léo que le gars blessé était en très mauvais état. Selon lui il devait être conduit à l'hôpital, mais Léo ne semblait pas emballé à l'idée de l'y conduire. Tout était ma faute, j'en étais pour la première fois de ma vie bien consciente. J'avais paniquer.. Ce flic a débarquer avec son flingue et j'ai perdu la tête. J'ai tirer, je l'ai tuer. Evidemment, ils ont riposter et c'est comme ça que l'un des nôtre fut blessé. J'ai tuer un homme, à cause de moi un autre risque de mourir également.. J'inspire, mais c'est comme si l'air ne parvient pas à atteindre mes poumons. J'ai l'impression de suffoquer, je m'accroche à Léo, je froisse son tshirt entre mes doigts puis pose finalement mon regard apeuré dans le sien. « Je vais aller en taule. Je vais finir sur la chaise. Je suis morte, ils vont me tuer, ils vont me foutre dans une cage avant de me tuer ! J'arrive plus- J'arrive pas- à- » Je perdais mon souffle sous chaque mot, complètement victime de la crise de panique qui prenait possession de mon corps.
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Benjamin Lewis
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Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté ce que me proposait Jade, dès le début. Je n'ai même pas cherché, en fait. Même si ça me rappelait horriblement Nessa, que ça faisait mal de faire ça à nouveau, je le faisais pour lui faire plaisir. Jade n'avait peur de rien - en cela elle ressemblait énormément à Nessa, entre autres. je savais qu'elle aimerait cette adrénaline, je ne pensais pas une seconde au scénario qui allait se passer. En même temps, je n'étais pas à ma première. Je n'avais jamais vraiment eu peur de ça, personnellement. J'étais préparé à toute éventualité, même celles auxquelles je n'aurais pas pensé en préparation. Je le faisais pour elle, pour son bonheur, pour lui faire plaisir, sans broncher. J'embrigadais trois de mes gars qui répondirent présents sans poser de questions - eux non plus. Tout avait été préparé, organisé. Une voiture nous attendait en cas de problèmes quelconque, tout le monde était sur le qui-vive. Faut dire que ce qui va se passer cette nuit va être tout sauf ce que j'aurais pu me dire à l'instant où nous entrions dans la banque et lançions le hold up. A peine la police arrivée, Jade avait paniqué et tiré sur le premier qui l'avait pointé de son arme. Elle avait tellement de chance qu'elle le tuait sur le coup. Evidemment, elle n'attendait pas une seconde pour être en état de choc. Sauf qu'après, il fallait gérer la revanche des flics. Ils allèrent de plus belle droit sur nous et réussirent à toucher un de mes gars avant que nous puissions nous enfuir. J'avais alors un de mes gars blessé porté par les deux autres et Jade, accrochée à mon tee shirt comme une moule à son rocher, paniquée, traumatisée, paralysée. La voiture! Vite! criais-je à mes gars en ouvrant la voiture de loin et je reposais les yeux sur Jade. chuut chuut ne dis pas n'importe quoi allez viens il faut qu'on se tire lui soufflais-je en touchant son visage, relevant sa tête vers moi. Je décidais de la porter vers la voiture, le moteur déjà en marche. Ils avaient mis le blessé à ma droite et Jade à ma gauche. J'ouvrais les fenêtres pour qu'ils prennent l'air, l'un comme l'autre. L'hôpital, c'était trop risqué. On était cherché partout, à l'heure qu'il est. Braquer une banque c'était une chose mais alors tuer un flic... On s'en sortait pas comme ça. On avait tout fait pour ne pas être reconnu physiquement mais pour l'instant ils étaient à nos traces. Même notre bagnole était trafiquée. Tu sais où aller fis-je au conducteur, parlant d'un de mes contacts qui était médecin et qui nous sauvait souvent la mise. Evidemment, ce n'était pas un hôpital avec tous les moyens possibles. Mais j'espérais sauver mon pote et par la même pouvoir calmer Jade avec quelque chose, parce qu'elle me faisait vraiment peur là. Mon pote blessé se gérait bien sur la route alors je me concentrais sur Jade. Je serrais son bras, la laissant me rentrer ses ongles dans la peau, peu importe. Ils ne nous retrouveront pas Jade, tout va bien, calme toi, je suis là et personne ne te mettra nul part lui soufflais-je alors. Enfin, on se garait. Mes potes furent rapides pour sortir le blessé de l'arrière et l'amener à mon contact, le temps que je sorte Jade de là et nous mettre à couvert. On était dans la pièce d'à côté des gars, en attendant qu'il le stabilise. En passant, un de mes potes m'amenèrent de l'eau pour Jade, avant que le gars lui donne de quoi se calmer. merci mec, comment il va? demandais-je alors en tenant toujours Jade contre moi. Il me répondait qu'apparemment il allait pouvoir s'en sortir, qu'on avait fait assez vite. Je ne supportais pas beaucoup de perdre un gars. Je lui fis un signe de tête et reprenais ce que je devais faire pour Jade. Je lui caressais les cheveux, la berçait un peu. Il fallait qu'elle tienne le temps qu'il stabilise l'autre. J'essayais de stabiliser sa crise, qu'elle ne fasse pas de malaise. Je galérais et je pouvais comprendre que tuer un flic la traumatisait. J'avais peur pour elle, peur de l'état dans lequel elle se mettait. tu es en sécurité, tout va bien lui soufflais-je dans l'oreille doucement. Je la faisais boire et je passais un peu d'humidité fraîche sur son front. Apparemment mon contact avait appelé son pote pour Jade, un mec que j'avais déjà vu deux fois. S'il m'avait été inconnu, je ne l'aurais jamais laissé toucher à Jade. Je l'accompagnais alors, il prenait sa tension, tout un tas de trucs auquel je ne comprenais pas toujours tout et finit par lui donner un truc pas très fort, très naturel et des gouttes pour la calmer. je ne comprenais pas. Un bon vieux somnifère c'était pas mal non? ou un bon rail? Enfin je ne voulais pas ça pour elle mais là, fallait du lourd. Il me demandait de continuer à la calmer, la rassurer parce qu'elle n'écoutait pas grand chose, elle avait le regard dans le vide. Il me regardait assez sérieusement sans rien dire, retournant à la pièce où il y avait tout le monde. je fronçais les sourcils, sans comprendre. dis moi quelque chose. genre "ça va, ça va aller" par exemple fis-je alors à Jade avec un petit sourire, l'embrassant sur la joue. En fait le flic mort je m'en foutais, Jade m'inquiétait plus que tout. Puis mon pote allait s'en sortir apparemment alors... Je supportais mal que Jade puisse en pâtir. il va s'en sortir, tu n'y es pour rien lui ajoutais-je alors. Je la couvrais de caresses et de bisous, sans savoir quoi faire de plus. Elle avait besoin d'un reset ou j'en sais rien...
A partir du moment où j'avais réalisé ce que je venais de faire, ce fut comme si le temps c'était stopper. Ou du moins, comme s'il tournait au ralentit... J'étais spectatrice de la scène se déroulant sous mes yeux, Léo avait tenté de me rassurer mais évidemment ses mots n'avaient pas été suffisants. Nous nous en sortions avec beaucoup de chance, que tout le monde remercies sa belle étoile ce soir pour ça. Bien sûr, les sirènes de polices retentissaient à plein tube durant notre fuite, je n'ouvrait pour ma part pas la bouche de tout le trajet. Léo me répétait que ça irait, que personne ne me ferait le moindre mal. J'entendais désormais ses paroles et bon dieu ce que j'aurais aimé y croire... Je me pinçais les lèvres, m'attachant à son bras. Ma tête se déposait sur son épaule et je fermais les yeux pour ce qui me semblait être une fraction de secondes. Pourtant, lorsque je les ouvrit de nouveau la voiture était vide, Léo m'aidait à en sortir puis nous dirigeais à l'intérieur d'un maison inconnue. Léo pris soins de moi une fois à l'intérieur, je sentais ses caresses et il est vrai que sa présence me faisait beaucoup de bien. Je ne me remise pas soudainement, mais oui il me calmait un peu. Il m'aidait à boire un peu d'eau, puis essuyait mon visage du mieux qu'il pouvait. Je me laissait faire comme une enfant, complètement incapable de réagir à quoique ce soit. Est-ce que j'allais mourir ? Ecopper de la peine de mort ? Est-ce que je finirais ma vie en prison ? Est-ce que je ne préférerait pas mourir plutôt que d'aller en prison ? Tout se bousculait dans mon esprit, intérieurement c'était la panique mais extérieurement j'étais complètement inexpressive. La connaissance de Léo finit par porter son attention sur moi plutôt que sur le gars d'à côté qui gisait dans son propre sang. Encore une fois, je le laissait faire sans grand mal, sans bouger. Puis finalement il tournait de nouveau les talons et Léo se plaçait devant moi de façon à ce que je le regarde. Je clignais alors des yeux puis reposais mon attention sur lui. « Ca ne va pas aller, petit lion. » Lâchais-je avec calme. La crise d'angoisse au moins était passée, je respirait plus ou moins normalement mais j'avais l'air complètement stone alors que pour la première fois depuis longtemps, j'étais totalement clean. « J'ai tuer quelqu'un. Et lui... » Je levait un bras fatigué pour désigner son pote dans la pièce voisine, puis le laissait retomber rapidement. « Il va mourir aussi, à cause de moi. » Je le regardais de nouveau, puis je finit par poser doucement mes mains autour de son visage. « Tu aurait pu mourir toi aussi par ma faute... Ils ont raison les autres. Je n'apporte que la mort et la tristesse autour de moi. » Wouhaou. Véritable prise de conscience, Jade. Un peu tard, pourtant. J'approche mon visage du sien et avec douceur, je dépose un baiser sur ses lèvres. Je le fait durer un peu plus longtemps qu'à mon habitude. « J'ai peur. » Avouais-je finalement, les yeux toujours clos et le front collé contre le sien. « Je veux pas aller en taule, j'irais pas. Je veux pas non plus qu'il t'arrive quoique ce soit... » C'était bien la première fois que j'avouais volontairement tenir à lui. Depuis notre rencontre, notre relation n'avait pas été de tout repos... Pourtant, Léo m'avait prouver à maintes et maintes reprises qu'il tenait à moi et petit à petit moi aussi je m'étais attachée à lui. C'était presque indescriptible. J'enfouis mon visage dans son cou, mes bras autour de ce dernier et le serrais alors de toutes mes forces. « Me laisse pas. Jamais. »
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On s'était mis dans une situation assez folle. Jade avait tiré sur quelqu'un, lors du braquage que je lui avais promis, et un de mes gars avait été blessé. On avait réussi à s'enfuir dans notre voiture prévue, une Jade tétanisée dans mes bras. J'avais beau lui dire tout et n'importe quoi, rien n'allait. Mais je ne lâchais pas. Je me doutais bien que quoique je puisse dire, rien n'aiderait vraiment fort. Je savais pourtant que je stationnais son état pour ne pas qu'elle succombe. A ce niveau là, j'avais peur qu'elle tombe dans les pommes. Je faisais tout pour qu'elle garde les yeux ouverts et qu'elle essaie de me parler. Elle n'avait pas prononcé un mot depuis qu'elle m'avait dit avoir peur d'aller en prison. Je lui répétais qu'elle n'avait rien à craindre, que je la protégerais, que personne ne la trouverait, qu'elle était en sécurité, ça sans me lasser. Elle avait besoin de l'entendre. Je la gardais contre moi, comme si elle faisait parti de moi. Jusqu'à la maison, elle ne parlait pas. Ni même quand ma connaissance vint pour la diagnostiquer. J'avais bien vu le regard que le type m'avait lancé, sans rien me dire devant Jade. Il avait un truc derrière la tête et je ne savais pas ce que c'était. Je savais qu'il me le dirait quand on serait seuls. Il lui donnait des plantes, et me disait de la forcer à se reposer, ne pas la brusquer. Rien ne pouvait faire grand chose à des souvenirs, à part une lobotomie mais c'était pas la solution là, haha. Blague à part. Je ne pensais pas à ça du tout. Je voulais juste qu'elle se sente en sécurité car c'est ce que je voulais qu'elle ressente quand je suis près d'elle, et ce n'était pas le cas. D'un sens, j'avais le sentiment que tout cela était de ma faute. Si elle ne me connaissait pas, elle n'aurait sûrement pas eu l'idée de tenter un braquage. Et puis moi, j'avais peur de la perdre. J'avais perdu Nessa et depuis moi, ma phobie, c'était de m'attacher et de perdre à nouveau. pourtant, j'avais cédé et je l'avais mise en danger. Elle aussi, j'aurais dû la voir reposer en paix et ça aurait été moi à punir. Je m'en voulais mais, je ne m'apitoyais pas sur mon sort en public. Là, elle avait besoin de moi et je me devais de tenir ce devoir. Néanmoins, je voulais savoir comment allait mon collègue. Enfin, elle me parlait. Elle me disait encore qu'ils allaient l'attraper, qu'elle nous avait mis en danger, qu'elle était coupable de tout. Elle disait des choses qui me faisaient mal. Elle disait qu'elle n'apportait que la tristesse autour d'elle, je détestais ça. Je fronçais les sourcils. Je la regardais profondément. Jade, écoute moi bien. Je vais bien, tu n'as pas à t'en faire pour moi. L'important c'est toi. Le reste on s'en fou, ok? Merder ça arrive, tu dois avancer, rester forte comme tu l'es, parce que tu es une femme forte, courageuse, souriante, belle, aventurière, et rien ne changera ça, tu m'entends? Personne n'enfermera cette femme là, personne ne lui fera du mal et personne ne dit qu'elle n'apporte que tristesse autour d'elle. Moi, je ne suis pas triste quand elle est là, alors c'est bien que c'est faux. lui fis-je alors pour qu'elle arrête de penser ça. je dirais n'importe quoi dans ce but. Elle me disait de ne jamais la laisser. Je la serrais contre moi, regardant ailleurs. Cette phrase, je l'avais déjà entendue, ça faisait mal mais il fallait que je fasse comme si de rien était. Il fallait que je réagisse à sa phrase, à elle. Jamais. lui soufflais-je alors. Je lui donnais alors ma veste pour qu'elle la mette sur elle, assise dans un petit sofa de la pièce. Je vais aller voir comment ça se passe à côté, d'accord? Rien ne peut t'arriver, tout est surveillé, ici. J'arrive tout de suite, d'accord? lui fis-je en l'embrassant fort sur le front. Je ne voulais pas qu'elle vienne car j'avais peur du pire. Et j'avais raison. A peine sorti de la pièce, un de mes gars m'apprenait la nouvelle : il ne survivrait pas. Je respirais fortement. Je détestais ça, ça n'arrivait jamais. Enfin, ça arrivait mais... Rarement, très rarement. Je tenais mon gars par l'épaule. fais ce que tu as à faire. et surtout, elle ne doit pas le savoir. lui fis-je alors très sérieusement, un air dur, mon air quoi. C'était un ordre. Il savait qu'il prendrait tout si elle finissait par l'apprendre. Cela la ruinerait et je ne voulais pas ça, jamais. Après ça, le gars qui avait diagnostiqué Jade arrivait vers moi. Désolé pour ton pote, mec. me dit-il alors. et faut que je te dise un truc parce que ta nana et toi vous avez pas l'air au courant. Tu savais qu'elle était enceinte? me dit-il alors. Alors là. Voilà de quoi je parlais quand je disais que je n'aurais jamais imaginé ce qui allait se passer ce soir. Je pense que là, je ne pouvais pas cacher ma décomposition faciale. c'est pas ma nana lui fis-je alors, reprenant mon air dur du mieux que je pouvais, partant vers les toilettes. J'allais me passer le visage à l'eau, seul. Je profitais pour hurler en tapant dans le mur, pouvant me retrouver face à moi-même. Je me regardais dans le miroir. Un de tes mes est mort, Léo. Tu as merdé, tu as vraiment merdé. Elle ne doit pas savoir. Tu dois être là pour elle. Est-ce que tu vas lui dire qu'elle est enceinte? Et si ce n'était pas de toi? Et si ça la faisait fuir dans les bras de ce gars? Tu n'en savais rien. Tu ne voulais pas qu'elle s'en aille, tu le savais très bien que tu ne le voulais pas, tu avais compris depuis longtemps. Tu savais dans quel état Nessa pouvait te mettre, quand elle était encore là. Tu revivais tout ça. Tu allais redevenir fou. Je me repassais le visage à l'eau et je sortais, fuyant mon image. Il fallait que je continue, comme toujours. Je retournais vers Jade et je la portais dans mes bras. allez viens, on rentre. Il faut que tu te retrouve dans un endroit normal, que tu aies du calme. lui fis-je alosr en la sortant de là. Mon gars s'occupait du reste. On prenait une autre voiture et on se faisait conduire chez moi. Je la portais jusqu'en haut et je la déposais dans mon lit, assise au bord. je me baissais sur les genoux pour lui faire face. Je passais mes doigts dans ses cheveux pour bien voir son visage. Je lui rendais son baiser de plus tôt. tu veux prendre une douche, ça peut te faire du bien? et changer ces habits aussi... allez viens lui fis-je en la re-portant pour la salle de bain, je lui enlevais doucement ses vêtements, comme avec un enfant. J'allumais l'eau chaude. Je me déshabillais aussi pour venir avec elle et la laver, doucement, avec tendresse, sans rien de sexuel, que de la sincérité. je suis là, Jade. lui fis-je alors que l'eau la rinçait de tout ce sang, de toute cette crasse, je caressais son visage. il faut que tu te reposes, tu m'entends? lui fis-je alors. J'éteignais et je passais une serviette autour d'elle avant de la reprendre contre moi et de caresser son dos, ses cheveux, tout. Je prenais un moment comme ça, une petite pause tendresse, alors qu'elle était enveloppée dans ma serviette. Je passais dans ce silence tout un tas de choses qui lui prouvait que je resterais là quoiqu'elle fasse pour qu'elle aille mieux. J'avais besoin de ce silence, moi aussi. J'avais préparé un de mes tee shirt pour qu'elle se sente "propre" au moins au sens propre.
J'hochais la tête sans trop de conviction, je ne réussissait pas à croire en ses paroles. Je savais bien qu'il tentait de me rassurer, il tentait de me faire aller mieux sauf que je n'étais pas certaine de pouvoir aller mieux... Appuyer sur la détente, c'est simple, rapide, efficace. Mais une fois que ton doigt glisse sur cette gâchette tu le regrette instantanément... Tu réalise que tu vient de mettre un terme à une vie et d'une pierre deux coup tu a probablement ruiner la tienne aussi. Il déposait des baisers sur ma peau puis se détachait de moi. Il comptait aller prendre des nouvelles de son pote, j'avais envie de le retenir. Envie de lui demander de rester là, auprès de moi, mais je ne le fis pas. Je fermais les yeux, prenant ma tête entre mes mains et tentais alors de penser à autre chose. Beaucoup plus facile à dire qu'à faire, à peine mes paupières étaient-elles closes que la scène se rejouait encore et encore dans mon esprit. Ce fut Léo qui me sortait de mes pensées, il me portait telle une enfant et me disait que nous devions désormais renter. Que j'aurais besoin d'un endroit familier pour me calmer, chez lui. Quelques minutes de route à peine et nous étions arrivés. Ni une, ni deux, il me conduit à sa chambre et me déposait sur le lit avec délicatesse. Il m'embrassait ensuite et je répondais à ce baiser avec plaisir, mes mains venant se nichées dans ses cheveux. Il y mit malgré moi fin rapidement et me suggérait d'aller prendre une douche. J'hochais de nouveau la tête et il prit soins de moi comme d'une princesse. J'appréciais toujours les petites attentions de Léo, sa délicatesse envers moi. Je n'étais certes pas habituée à tant d'affection, donc au départ c'était assez gênant. Désormais j'avais appris à apprécier ça et à me laisser faire avec grand plaisir. Il prit soins de me laver le corps, retirant la couche de sang sur ma peau. Il réussit même à laver ma tignasse rebelle et pendant tout ce temps moi j'essayais de me calmer, de décompresser... Quelques minutes plus tard et il plaçait une serviette propre autour de ma taille, je lâchais un soupire de soulagement avant de passer mes mains sur mon visage. Je me sentais un peu mieux, une bonne douche chaude et le sentiment de propreté, rien de tel pour nous faire oublier tous nos soucis... Ou du moins, les estomper. « Il faut surtout que je reste auprès de toi. » Lui répondais-je finalement. « Tu me rends la vie beaucoup plus simple. Pourquoi tu prends autant soins de moi ? » Je déposais mes mains sur ses épaules, remontant sur son cou, caressant ensuite sa mâchoire puis ses joues. Je scrutais son visage avec attention, comme si c'était la première fois que j'admirais sa beauté alors que non. Non, j'y étais habituée. J'avais déjà passer de longues heures à le regarder dormir, ne pouvant pas trouver le sommeil mais ne voulant pas le quitter. « Tu sait que tu mérites le monde, Léo Mills ? » Murmurais-je doucement, les yeux dans les siens. Je m'allongeais ensuite sur le lit, attrapant sa main afin de l'attirer avec moi puis déposait ma tête sur son torse. « Je veut bien me reposer, mais je pense pas que j'arriverais à dormir... Ton ami docteur, il aurait dû me donner quelque chose pour me faire dormir. » Je savais pas trop ce qu'il m'avait refilé, je n'avais pas été attentive à cela. La chaleur du torse de Léo contre mon visage me faisait du bien, cela avait un côté apaisant. Mes paupières étaient lourdes, mais je refusais de dormir de peur de revoir les images horribles de cette soirée.
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Les heures d'après furent... étranges. Ce n'était pas dérangeant mais... pas habituel pour nous deux. Habituellement, on se prends la tête pour se répéter sans cesse que ni l'un ni l'autre n'appartient à l'autre, que nous sommes indépendants l'un de l'autre,.... Là, c'était tout à fait l'inverse. Nous n'aurions pas pu être l'un sans l'autre, pas ce soir-là en tout cas. C'est comme si ce soir, nous nous disions la vérité. Enfin, je ne savais pas si c'était vrai pour elle, mais moi, quand je lui dis que je n'ai pas qu'elle, que je pourrais passer du temps sans elle, que je n'étais pas à elle etc... C'était tout à fait faux. Je ne le pensais pas vraiment. Je le disais toujours par fierté, et par protection aussi. Tout ce dont j'avais peur se révélaient être réels ce soir. J'avais peur de la perdre, je tenais à elle comme à personne. Tout ce que je vivais avec Jade, c'était exactement ce que je ressentais avec Nessa. Le truc, c'est que je ne voulais pas la perdre et souffrir comme j'avais pu et que je souffrais encore pour Nessa. j'avais peur de ça, et c'était pour ça que je ne m'assumais pas tout ça, même envers elle. pourtant ce soir, comment je prenais soin d'elle, comment je voulais qu'elle soit mieux, comment j'avais eu peur pour elle, comment j'étais maintenant prêt à passer une nuit blanche pour rester à ses côtés, et surtout par dessus tout, pourquoi j'avais peur de ne pas être le père de cet enfant non voulu et que je ne lui disais pas, de fait. Je ne voulais pas qu'elle me dise "très bien je vais avec ce type" et que je la perde. C'était égoïste, je suis d'accord, mais je me disais que je pouvais prendre soin d'elle dans cette grossesse pendant quelques jours avant de lui annoncer. Profiter un peu. J'aimais ces moments de tendresse que nous échangions vraiment pour la première fois sous la douche, ces mots doux à notre manière. parce que tu es ma princesse lui soufflais-je alors qu'elle me demandait pourquoi je prenais tant soin d'elle. Il y avait d'autres réponses à cette question, mais je choisissais celle-là, sans avoir peur qu'elle ne fuit. Il y avait de ça aussi, je ne savais pas comment Jade me voyait. J'avais peur qu'en pensant que je veule quelque chose de sérieux, elle ne me fuit. Je suis quelqu'un de complètement fou dans la vie, je fais des choses illégales sans cligner de l'œil mais ce n'est pas pour ça que je fuit les relations sérieuses. Au contraire, c'était bien ça le paradoxe. Finalement, au plus le temps avançait au moins je fréquentais d'autres nanas qu'elle - ou alors je pensais à elle - glauque. Enfin bref. Tout ça pour dire que oui, je serais prêt à n'être qu'à elle si elle le voulait. Elle n'avait qu'à me le dire pour que je le fasse, c'était si simple que ça. En attendant, je faisais juste tout pour la garder d'une quelconque manière à mes côtés. Elle me caressait le visage et j'aimais ça. Je la regardais dans les yeux, sans cligner. Je lui souris de côté alors qu'elle me disait que je méritais le monde. Est-ce que tu me connais vraiment, Melle Oliviera? lui dis-je alors en sous entendant le Léo méchant que je pouvais être aussi - jamais avec elle évidemment - mais tout de même ce mec là existait aussi. Elle me tirait au lit et je lui souriais. Elle vint s'installer contre moi et je caressais ses cheveux par réflexe. Elle me disait alors qu'elle ne réussirait pas à dormir, mais qu'elle se reposait. On a qu'à discuter, de tout et n'importe quoi. On peut mettre quelque chose à la télé même si tu veux. Tant que tu te reposes, ça me va. lui dis-je alors. C'est là que je me rendis compte qu'en effet pour elle, je me passerais bien de cette nuit de sommeil. S'il fallait rester éveillé pour elle, je le ferais. Je ne revenais pas sur ce que le gars lui avait donné - ça soulevait un sujet sensible qu'elle ne connaissait pas. j'ai d'autres gouttes si tu veux lui fis-je en sortant un flacon de ma table basse de chambre. prends trois gouttes sous la langue lui fis-je alors. Quelle histoire pourrais-je te racoonteeeer... lui fis-je. Disons que des histoires j'en aie, mais c'est souvent des histoires pas nets. Vu l'affaire qu'on venait de vivre, c'était peut-être pas la meilleure des solutions. Le jour où j'ai été adopté. lui soufflais-je alors. C'était quelque chose dont je parlais peu, j'avais honte de la suite. Je n'en aie pas cru mes oreilles, quand la grosse dondon est venue me dire de faire mes affaires - je me souviens plus de son nom - et puis ces parents... extras. j'avais imaginé toutes sortes de parents. Jamais j'aurais imaginé en avoir des comme ça. Le plus drôle c'était ma sœur, Sky. Elle voulait tellement être copine avec moi, c'était gênant! Je me suis caché toute une journée dans le placard le deuxième jour pour ne pas qu'elle me trouve fis-je en riant légèrement. Elle voulait juste son nouveau petit frère, mais moi l'affection j'étais pas habitué dis-je alors en souriant. j'aimais bien y penser. penser à sky, à mes parents adoptifs. Je leur avais fais du mal et pourtant, ils ne m'en voulaient pas. Je restais un membre de leur famille. Famille. Je comprenais maintenant pourquoi je pensais à ça. Idiot. Enfin bon, c'était dit maintenant. Tu as quelque chose à me raconter, toi? lui demandais-je alors, voulant changer de sujet. Et puis, elle penserait à autre chose.
Cette douche chaude avait eu l'effet espéré si celui-ci était de m'épuiser. Allongée la tête sur le torse chaud de Léo, je luttais pour garder les yeux ouverts. Je me refusais à dormir, refusais à fermer mes paupières si cela voulait dire revivre cette scène d'horreur. Alors, je me mise à parler. Je me mise à m'ouvrir pour la première fois à Léo, comme je ne l'avais fait avec lui, ou avec de rares personnes. Ce n'était juste pas mon truc, parler. Exprimer mes sentiments, mettre des mots sur mes ressentis. J'avais toujours été beaucoup plus douée avec les actes qu'avec les paroles. La preuve, je pouvais offrir mon corps au premier venu sans le moindre problème, mais avouer tenir à quelqu'un était la chose la plus difficile au monde. Ca me demandait un effort sur-humain de porter de l'attention, de la tendresse, de la douceur à une personne. Je n'en avais pas été privée durant mon enfance, je n'avais pas eu de souvenir de gamine traumatisant, c'était simplement pas mon truc. Je savais pas trop comment l'expliquer, mais je ne me sentais pas à l'aise avec la douceur, avec les sentiments. Je me sentais comme dans un mauvais film à l'eau de rose ou alors pire, dans une comédie parodiant ce genre de film. Pourtant ce soir, ce qui sortais de ma bouche était réel, sincère. Comme si les événements de la soirée m'avait débloquée, en quelques sortes. Oter le filtre égocentrique, laissant une Jade sérieuse, vulnérable. J'eu un léger sourire à sa réponse, sa "princesse". Tant d'hommes m'avait déjà surnommé de la sortes, et ce n'est pourtant que sorti de sa bouche à lui que j'en souriait. Il ajoutait que je ne le connaissait pas, pas vraiment du moins. Je fronçais les sourcils presque automatiquement, presque offensée. « Bien sûr que si, je te connais. Je te connais parcoeur. » Répondis-je, scrutant le plafond. Il me proposait ensuite de discuter, histoire de faire passer le temps. J'hochais la tête de nouveau avec lenteur. Avant ça, il attrapait les goûtes qu'il gardait dans sa table de chevet, censé me relaxé. J'avais envie de demander pourquoi il ne me refilait pas tout simplement un cacheton, mais j'étais trop fatiguée pour lutter et me contentais d'ouvrir la bouche et de coller ma langue à mon palet tandis qu'il y déposait les goûtes. Puis je repris ma position, écoutant avec attention ses paroles. Lorsqu'il eu finit, je réalisai alors que je souriais bêtement. Cette anecdote était mignonne, imaginer Léo enfant se cachant de sa nouvelle soeur était mignon. Je ne savais pas tout de son passé, mais je savais qu'il n'avait pas eu l'enfance heureuse dont moi j'avais été graciée. Je me sentais alors un peu coupable, il se sentait chanceux d'avoir eu enfin des parents attentionné et aimant, et moi j'avais fuis les moins dès que j'en avais eu l'occasion. C'était ingrat, je le savais parfaitement. J'aurais pu mourir aujourd'hui, et les premières nouvelles que mes parents auraient eu de moi depuis des années aurait été l'annonce de ma mort à la télévision. Je me pinçais les lèvres, fermais les yeux quelques secondes puis soupirais doucement. « J'ai pas eu de nouveau petit-frère, mais j'en ai eu un grand. Et puis une grande soeur aussi... Et finalement, deux petites soeurs. » Je réfléchis un instant. « Elles sont ados, désormais. » Bien sûr que ma famille me manquait. Bien sûr que parfois, alors que je m'endormais dans un taudis je pensais à rentrer à la maison. Le pire, c'est que ma mère m'y accueillerais certainement comme si rien ne c'était passer. Comme si je ne leur avait pas hurler que je les détestais tous avant de fuir, des années en arrière. Je comprenais pas comment on pouvait être si aimant, comment on pouvait être si... Parfait. Ils étaient tous si parfaits et moi j'étais le vilain petit canard qui n'arrivait pas à aimer, qui n'arrivait à rien. Je n'avais pas ma place parmi eux, je me demandais toujours au jour d'aujourd'hui où se trouvait ma place d'ailleurs. « J'ai grandi à Hawaï, tu savais ça ? » Je changeait volontairement de sujet. « J'y suis née, ça me manque terriblement. »
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Benjamin Lewis
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- messages : 1314 - feat. & crédit : ryan reynolds - anniversaire : 09/02/1978 - activité : cardiologue - double compte : chad, ugo, rose, andrès et sib
Nous étions dans le lit, l'un contre l'autre. Des moments aussi tendres que ça avec Jade - c'était une première. Néanmoins, ce n'était pas sans me plaire. Je n'étais pas quelqu'un sans cœur non plus - l'affection je savais y faire. pourtant, je n'avais rien eu pendant l'enfance. J'avais été adopté, j'avais eu droit à quelques mois d'affection avant d'être remis en orphelinat. C'est ainsi que je grandissais et que j'acceptais toujours l'affection. Pourtant, ce n'était pas le cas de Jade et je ne pensais pas qu'elle ait eu la même enfance. Je pense juste que Jade a fui, même si elle ne m'a jamais vraiment dit pourquoi et comment. On ne sait pas grand chose l'un de l'autre, finalement. On se connaît bien côté caractère mais, pas plus. Alors quand elle me disait qu'elle me connaissait par cœur, je faisais la moue. Ce n'était pas tout à fait vrai. Elle ne savait pas pour énormément de choses de ma vie qui faisait que j'étais moi. Alors, quand on était au lit, qu'elle ne voulait pas dormir, je lui proposais de se raconter des trucs. Je lui filais quelques gouttes avant de commencer ma propre histoire. Je lui parlais de Sky, parce que je trouvais que c'était ma seule partie de vie vraiment positive. A vrai dire, j'aurais pu raconter une histoire avec Nessa mais puisqu'elle débouchait forcément à sa mort : je préférais éviter. Je pensais qu'elle aimerait mon histoire de gosse, après tout. Je lui demandais alors d'en raconter une à son tour. Je sentais bien que sa respiration était de plus en plus lente. A parler, elle finirait par s'endormir. tant mieux. moi je resterais éveillé pour veiller sur son sommeil. Je ne voulais pas qu'elle se fasse des traumatismes nocturnes non plus. Elle me donnait alors la structure de sa famille. Elle m'apprenait avoir une grande sœur, un grand frère et deux petites sœurs, elle ajoutait qu'elles étaient adolescentes, maintenant. Elle marquait un long silence. Vu sa voix, je sentais bien qu'elle était triste face à cette pensée. Ils devaient lui manquer. Je caressais ses cheveux, sans rien dire. Qu'Est-ce que je pouvais bien lui dire? Je n'avais qu'un petit élément d'une longue histoire, sûrement. Après, elle changeait de sujet - j'aurais presque cru qu'elle s'était endormie. Elle m'apprenait qu'elle avait grandi à Hawaï et que ça lui manquait. on peut y retourner quand tu seras prête, si tu veux lui fis-je alors doucement pour ne pas la brusquer dans son endormissement. J'étais sérieux, je l'amènerai là bas si elle le souhaitait. Je suis né en Angleterre, moi. C'est ce qui est écrit sur mon dossier, toute fois. Mais, je suis très bien ici fis-je en riant légèrement. J'avais fugué ici et je m'y sentais très bien. j'avais choisi mon pays. ça doit être beau, Hawaï soufflais-je alors en me positionnant doucement derrière elle, mon visage niché dans ses cheveux, mon souffle chaud dans son cou, je la serrais contre moi. Je priais pour qu'elle s'endorme, au moins un peu. Elle en avait besoin. tu avais pas encore vu mes tatouages, en fait lui fis-je en me défaisant quelques secondes de ses mains dans les miennes pour lui montrer. Une rose, un serpent, un nombre et une inscription 'it's possible'. Je pense que je vais m'en faire d'autres. ajoutais-je avant de reprendre ses mains dans les miennes. je suis peut-être étrange mais je n'ai jamais voulu savoir qui était ma mère ou mon père. ils n'ont pas voulu de moi, je ne sais pas pourquoi moi je voudrais d'eux. Et puis, je m'en suis très bien sorti sans eux. ça fait un peu mec sorti de nul part fis-je alors en riant légèrement. Je racontais tout et n'importe quoi pour la distraire.
Je souris de plus belles, redresse un peu ma tête afin de déposer mon menton sur son torse et ainsi le regarder. « Tu veux me ramener à Hawaï ? » Demandais-je, intriguée. Il est vrai que je n'en parlait pas souvent, je ne faisais jamais part de mon manque de cette île qui m'avait vu grandir. Son climat, le soleil, la plage toute la journée. La vie sur l'île était totalement coupée du monde, totalement différente d'ici. Je rêvais souvent d'y retourner, mais je n'avais jamais pensé mettre réellement ses rêves en réalisation. Et Léo lui, comme si c'était la chose naturelle au monde me proposer de m'y emmener. Il était impulsif, comme ça. Il faisait les choses dont il avait envie sans ce soucier du reste du monde, j'adorais ça chez lui. Il me confiait ensuite venir d'Angleterre et j'écarquillais alors les yeux avec émerveillement. « Oh, monsieur est british ! » Lançais-je en prenant un faux-accent britannique, avant de laisser échapper quelques éclats de rires. Nous changions ensuite de position, je me tournais dos à lui et Léo m'entourait de ses bras. Je sentais son souffle chaud dans mon cou et son corps collé au miens me donnait un sentiment de sécurité incomparable. Je fermais doucement mes paupières, sans pour autant céder au sommeil. Pas tout de suite en tout cas... Je souris légèrement, à bout de forces. « Tu adorerait.. Le sable. L'océan... » Puis il me fit remarquer que je n'avais pas encore vu ses tatouages et je ris doucement. « Bien sûr que si, je les avait remarquer. Je remarque ce genre de choses, j'aime les hommes tatoués. » Soufflais-je doucement. J'entrelaçait mes doigts aux siens, puis ramenait ses mains vers ma bouche et déposait un baiser sur celle-ci. « Mh. Moi aussi j'en veut un, on devrait se faire quelque chose en commun, tu crois pas ...? » La fatigue me faisait sans doutes délirer. Mes yeux étaient d'ailleurs clos, je parlais d'une petite voix au bord du sommeil. Je me plaçait encore un peu plus contre Léo, afin que mon petit corps soit collé complètement au sien et là je me sentais enfin bien. A ma place. Je l'écoutais me raconter qu'il ne tenait pas à retrouver sa famille, ses parents. Il dit que comme eux n'avaient pas eu besoin de lui, il n'avait pas besoin d'eux. Je restais silencieuse quelques minutes, il cru certainement que je m'étais assoupie. Puis finalement, tout en caressant ses doigts des miens je dis dans un murmure : « C'est pas grave. Je serais ta famille, moi ... » C'est sur ses paroles là que je succombais finalement à Morphée.
Lorsque je me réveillais le lendemain matin, je me sentais étonnement reposée. Fraîche, presque de bonne humeur. Puis les images de la veille me firent ouvrir les yeux et je fronçais les sourcils, me grattant la tête. Je posait ensuite mon regard sur un Léo assoupit tel un bébé et je souris malgré moi. Je me rapprochais de lui, déposais mes lèvres sur sa tempe avant de me mettre à caresser son nez du bout de mon index. Je le chatouillait et la grimace qu'il faisait me faisait doucement rire. Ce qu'il était beau. Je finit par venir déposer un baiser sur ses lèvres et lorsqu'il ouvrit finalement les yeux je lui offris un large sourire. « Bonjour, ma merveille. » Lançais-je d'une petite voix.
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Je décidais de discuter avec Jade de tout et de rien. On se retrouvait là dans une situation bien inédite, elle et moi. Nous qui faisions toujours tout pour éviter ce genre de situation trop mielleuse, nous y étions. on se connaissait beaucoup c'est vrai mais peu dans l'histoire de nos vies - justement parce qu'on ne fait que prétendre ne pas appartenir à l'autre et se fuir pour mieux se retrouver. Là, je la tenais dans mes bras, je lui parlais de mes parents, elle me parlait de son pays, je lui promettais des trucs et elle me proposait des choses... j'étais sûr que c'était la fatigue qui parlait, à vrai dire. Je suis sûr que quand elle irait mieux, elle nierait clairement par exemple m'avoir proposé un tatouage en commun - c'était trop gniangnian et ça montrait clairement qu'elle tenait à moi plus qu'elle ne le faisait croire. Enfin, je n'allais pas profiter de son état pour avoir des choses que je ne pourrais avoir qu'ainsi, et je restais dans les limites du raisonnable. Je lui promettais de l'emmener à Hawaï, quand même, parce qu'elle me faisait de la peine et qu'elle en avait besoin. oui, je t'amènerai. lui soufflais-je alors doucement en l'embrassant sur le crâne. Le détail du tatouage, je ne relevais pas par une parole mais par un sourire, du coup, puisque j'étais persuadé qu'elle parlait par fatigue. J'aimais tout de même le fait qu'elle me dise qu'elle aimait les hommes tatoués. J'étais vraiment dans un piège infernal. C'était reparti pour moi. Je retombais amoureux du danger incarné. j'y plongeais la tête en premier, sans même me soucier de ce qui m'attendait. Elle continuait dans les phrases qui me faisait plaisir mais qui montrait juste qu'elle était fatiguée et pas vraiment naturelle - elle me disait qu'elle serait ma famille. Cette phrase fit écho de ce que le gars m'avait appris dans la soirée, je souris avec une pointe de... pas de tristesse mais plutôt d'anxiété. Je ne savais pas comment j'allais faire pour lui dire, lui annoncer qu'elle était enceinte, et attendre de savoir de qui.... Peut-être la perdre. Peut-être la revoir sombrer. Je ne voulais pas. je la regardais s'endormir doucement. je la regardais un moment. Même des heures, d'ailleurs. Je luttais contre le sommeil, au cas où elle se réveillerait en panique cette nuit. Mais vers cinq-six heures, je finissais par m'écrouler contre elle, après des heures d'observation et de caresse. j'avais le sommeil lourd et sans rêve, tellement j'étais mort. Quelques heures plus tard, des caresses et des chatouilles légères me firent grimacer et me sortir de mon sommeil. J'ouvrais doucement les yeux et des lèvres se posèrent sur les miennes. je souris. Puis je découvrais le visage de Jade qui me dit bonjour. bonjour belle princesse dis-je alors d'une voix rauque de fatigue. Je n'avais pas beaucoup dormi, du coup, mais tant pis. Je me redressais légèrement et je l'attrapais dans mes bras. tu as fais dodo comme un gros bébé lui soufflais-je alors en l'embrassant sur le front. je te propose un truc. Je te fais le petit déjeuner puis on va faire quelque chose, n'importe quoi, ce que tu voudras, à deux dehors. Je voulais garder un œil sur elle et puis elle avait besoin de se changer les idées. Qu'en dis-tu? lui soufflais-je alors émergeant encore un peu de mon court sommeil. Je la lâchais doucement pour sortir du lit et faire le petit déjeuner. je reviens lui fis-je alors et je revenais avec un plateau. Il fallait qu'elle mange. J'allumais la télé de la chambre. Je caressais sa joue, mettant une de ses mèches bouclées derrière l'oreille. comment tu vas? lui demandais-je alors doucement. il fallait que je fasse le point aussi, histoire de savoir comment agir avec elle et comment faire que ça aille mieux. bon appétit lui soufflais-je alors en souriant. Je croquais dans un cookie.