Cette soirée est finalement parfaite. Moi qui avait quelque peu traîné les pieds pour me laisser embarquer, voilà que je suis conquis. Je me trouve à côté de cette femme qui est si séduisante que surprenante, et j'ai en plus de ça la chance de partager une préparation de plat avec elle. Et j'y prends goût. Je ne vais pas dire que je suis un véritable cordon bleu et que je vais me lancer dans une carrière culinaire, mais je découvre que cuisiner à deux, c'est mieux, cette règle fonctionne décidément pour plein de chose. Bon je ne vais pas dire qu'elle est super réceptive à tout ce que je peux faire pour tenter de me racheter, nombreuse aurait déjà attendu la bouche en coeur afin d'attendre que mes lèvres s'y déposent, mais cette femme est clairement pas comme les autres. Et sa capacité à me repousser me donne encore plus envie de la connaître, parce qu'avouons-le, je ne la connais. Je m'étais contenté de m'en prendre à un physique à l'époque de l'école, sans vraiment me soucier de ce qui se cachait derrière ce visage angélique. Malgré un penchant pour le sadisme, elle parvient à m'adresser des sourires des fois. Serais-je parvenu à lui faire oublier le bougre que je suis? Je l'espère vivement, et si ce n'était pas le cas, je ne m'avoue pas vaincu.« Ton regard a réussi à te contredire. J'te fais de l'effet, hein? » Je ne peux retenir un léger rictus, croisant son regard alors que ce sourire charmeur ne semble pas décider à quitter mon visage. C’est plus fort que moi, chasser le naturel et il revient au galop. Ce dernier voulait bien évidemment exprimer une certaine affirmation à ses dires, et comment peut t-il en être autrement finalement... " C'est les odeurs de cuisson ça" avouais-je en détournant mon regard sur la préparation pour faire diversion.  Notre mélange semble d'ailleurs cuit à point. « Tiens, aide moi à dresser le plat. » Je me gratte le haut de la tête. "T'es sûr de ça? Je veux dire, moi et mes doigts maladroits....puis c'est toi l'artiste!" Rappelais-je. Je n'étais pas souvent doué pour la décoration, j'avais malheureusement pas hérité de la fibre artistique de ma mère. Je réceptionne un regard un brin autoritaire et lâche un léger soupire avant d'y participer. J'y mets mon coeur malgré tout, je sais que la suite de la soirée dépendra en quelques sortes de la finalité de l'assiette, je ne peux clairement pas la décevoir.« T'as clairement pas l'air de vivre dans la pauvreté. » Je souris et tourne le visage vers elle, ayant la chance de constater que la distance entre nous semble bien plus faible étant donné notre tâche du moment.« En tout professionnalisme, évidemment. » Je hausse les sourcils. "Je t'inviterai chez moi un jour, juste histoire que tu constates par toi même...." lançais-je provocateur, leger sourire moqueur sur les lèvres. Je tente de savoir si nous sommes sur un territoire de paix, et elle capitule, me laissant ce sentiment jouissif m'animer. L'instant d'après est bien évidemment le plus attendu de la soirée. Il faut dire que ce parfum qui se dégage dans cet endroit m'a donné les crocs. « Ok, je crois que j'vais faire ça tous les soirs. Tiens, manges. » Elle m'approche la fourchette alors que j'apprécie sans plus attendre cette bouchée. "On est doué! On devrait travailler ensemble plus souvent" proposais-je alors que le chef tousse arrivé à notre table pour montrer qu'il interrompt cet échange, ayant sûrement remarqué l’intérêt que je voue à la jolie femme plutôt qu'à son propre cours. "C'est plutôt pas mal" avoue t-il, a priori surpris. Je désigne Joe du doigt. "C'est grâce à elle, moi je n'ai fais que l'assisté, elle...elle a de l'or entre ses mains". dis-je innocemment en croisant mes bras devant mon torse. Et il m'adresse le regard, celui du 'j'ai vu clair dans ton jeu', je baisse un instant le visage,à découvert et attend qu'il reparte pour me tourner à nouveau vers Joe. "Bon, on se le fait ce petit repas à deux...?" dis-je en venant replier les manches de ma chemise alors qu'une voix féminine vient troubler à nouveau ma discussion avec la jolie brune. Enfin, une toux plus exactement . Je me tourne me constater qu'il s'agit de Joana. Gosh elle va foutre mes plans en l'air, et je soupire déjà légèrement alors que je la vois jubiler à l'idée d'interrompre mon rapprochement avec une autre. Mon regard croise un instant le sien, je la supplie à travers ce dernier de m'éviter une crise alors qu'elle semble fière de tenir les rennes. Elle garde ce sourire victorieux, sachant qu'elle peut clairement me faire payer mon absence de ce soir, il faut dire que j'avais même fini par l'oublier lorsque je parlais à Joe. "Je suppose que je vais devoir rentrer sans toi..." je souris, gêné, jetant un coup d'oeil vers Joe pour m'assurer qu'elle ne va pas prendre la fuite. "T'es chiant, Travis m'avait dis que tu serais plus investi que lui" me lance t-elle en reprenant sur un ton plus énervé alors que j’écope même d'un coup de sac à main. "Aiiee" mimais-je foncement en me frottant le bras. Elle hausse les sourcils en me tendant la main. Je l'observe un instant, hésitant avant de sortir la clé de ma voiture pour la lui donner. " Pour la peine, tu viendras garder les gamins le week end prochain, j'en profiterai pour faire un restaurant avec mon mari". Me lance t-elle avant d'observer finalement Joe de haut en bas, devinant probablement que c'est mon style de femme. Elle s'éloigne alors "Et fais attention j'y tiens" criais-je assez fort pour qu'elle entende, esperant qu'elle ira molo avec mon petit bijou. Elle lève la main sans même prendre le temps de se retourner. Quand à moi, je me retourne finalement vers Joe qui a été spectatrice de la scène, et je me retrouve plutôt con là, je lui ai laissé croire que c'était ma nana...

On dit qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'en suis la parfaite illustration. Toutes ces années de jeunesse à me moquer de la pauvre Joe, a la ridiculiser, et voilà que je me retrouve face à cette femme somptueuse, qui se démarque clairement des autres, et ce n'est autre que cette même fille de l'époque. La vie se moque clairement de moi, et je dois dire que le retour de bâton est clairement mérité. Je dois m'estimer heureux, malgré une situation un peu délicate, elle se montre plutôt indulgente, et je comprends donc qu'elle n'a pas hérité du trait de caractère tant convoité par moi : la rancune. Je reste cependant dans mes petits souliers en m'adressant à elle, il vaut mieux être prudent. D'autant que malgré un physique de rêve et une aura qui parvient à n'avoir de yeux que pour elle, elle a la pancarte "me fais pas chier" planter au niveau du front. Un seul mot de travers, et je dégage, je dois donc me méfier, mais ca rend ça encore plus excitant. Elle me pousse a vouloir relever le défi, à savoir ce qui se cache sous ce visage faussement angélique. Et j'en oublie vite ce défi que je me suis lancé en l'approchant. A vrai dire, je ne pense à rien à ses côtés, tout parait si naturel. Bon je ne vais pas dire que mon côté séducteur est oublié, au contraire, mais en rien ce n'est calculé. Je ne peux m'empêcher de la taquiner, d'opter pour l'humour, mais ca, ca fait parti de moi, et j'ai bien de la chance, puisque ca semble ne pas la laisser insensible au vu des sourires que je parviens à obtenir de sa part au fur et à mesure des minutes qui passent. Je dirais même plus, j'ai l'impression que je parviens à la perturber, puisqu'elle n'ose même pas m'adresser un regard alors que nos visages se retrouvent proches l'un de l'autre au vu de la tâche que nous accomplissons. Et ça, mon détecteur de homme à femme l'a bien remarqué. Ce n'est pas pour autant que je vais lui sauter dessus, non, mais ça fait naître en moi un sentiment de satisfaction puissant, et je ne dis pas ça pour mon égo. « Donc nous en sommes déjà à ce stade? J'pensais que c'était à partir du troisième rendez-vous, moi. » Je hausse les sourcils, l'observant avec ce sourire narquois sur les lèvres tout en me frottant les mains. " La règle avec moi, c'est qu'il n'y en a pas.... Mais ne te méprends pas, je me contenterai de te montrer ma collection de pin's" dis-je sur un ton plutôt sérieux. J’espérais que ce soit un argument en béton pour qu'elle daigne accepter Mais malheureusement (ou pas), j'étais tous sauf un collectionneur en herbe. A vrai dire, mon appartement manquait presque de "vie" tant il était impersonnel. « Ouais, quand j'aurai besoin qu'on me coupe les oignons, je t'appellerai. » Je laisse échapper un rictus. "Appelle moi Mister Oignon!" dis-je fièrement. Fini la récré! Le professeur vient à notre rencontre, et si je m'attendais à me faire taper sur les doigts, parce que je me suis montré un brin dissipé, je suis d'autant confiant sur notre réussite commune. Et pour en ajouter une couche, je pousse à donner tout le mérite à ma jolie partenaire du soir. « C'est clair que tout le mérite me revient. » Je la regarde en fronçant les sourcils, comme si j'étais offusqué qu'elle ne me jette pas des fleurs à son tour. Je suis cependant pris de cours alors que Joanna vient à perturber cette échange. Décidément, personne ne veut nous laisser seul ce soir. Si j'aimerai bien faire comme si je ne connaissais pas cette femme, j'ai bien peur qu'elle me le fasse payer d'avantage par la suite. Je limite même les dégâts qu'elle pourrait provoquer en lui laissant mes clés de voiture puisqu'elle veut déjà rentrer, et tout ça pour prolonger mon moment avec Joe quand même . « Je t'ai pas demandé de rester ici jusqu'à la fin, t'aurais pu partir avec elle. T'as écopé de la pire punition. Tonton Joshua. » Je fronce les sourcils. "Pour te donner le loisir de manger ça toute seule? Hors de question!" dis-je en retroussant brièvement mes lèvres tout en l'observant. L'assiette vient à être glissé sous mes yeux alors que j'entame à mon tour la dégustation. « Puis ne compte pas sur moi pour te proposer un verre de l'amitié chez moi non plus. » Je laisse échapper un rire. "On est pas obligé qu'il s'agisse d'amitié...et ça peut aussi être chez moi si tu préfère" dis-je en lui lançant mon regard séducteur. "Il n'empêche que cette tâche de babysitter on devra la partager! Je vois pas pourquoi je paierai les pots cassés seul, j'ai juste tenté d'apaiser les dieux de la paix en me rachetant auprès de toi pour mon comportement de gamin odieux , tu me dois bien ça!" tentais-je, bien que je risquais surtout de ne rien obtenir du tout de sa part, pas même un "a bientôt."

 Je suis assez surpris par cette entente générale entre Joe et moi. En fait, jamais je n'aurai imaginé un jour que je me retrouverais à partager un moment culinaire avec elle, et encore moins à parvenir à apprécier notre conversation. Dites ça au Josh enfant et il se serait empressé d'éclater de rire. Je ne vais pas dire que l'image et les pensées que j'avais d'elle auparavant me semblent complètement oubliées, j'aimerai bien, mais il me vient encore à l'esprit quelques moqueries que j'avais pu faire à son sujet. Et je suis ravi de voir que je m'étais trompé à son sujet. Elle était plus amusante que je ne l'avais imaginé, et même si il m'avait fallu du temps pour remarquer, son sourire parvenait à faire son petit effet sur moi. Je tente pourtant de me consacrer sur la cuisine, il faut bien que je montre que moi aussi j'ai changé et que je ne suis plus le petit con qui ne sait rien faire au final. Bon, on ne va pas dire que j'ai choisi le meilleur plan pour l'épater. J'ai tout d'abord pleurer comme une fillette, et mes doigts maladroit ne sont pas parvenus à éblouir sa vue lors du dressage de plat. Qu'importe, c'est un truc de nana ça, elle se chargera de dresser les plats lorsque nous ferons ensemble les repas pour nos enfants « T'es si ennuyant que ça alors? Désolée mais j'accepte que ceux qui ont une collection de timbre. Ou de bouteilles de vin. » Je l'observe immédiatement, ayant soudainement l'impression de briller. C'est plutôt sur ça que j'aurais du miser, ma cave à vin, ca aurait été plus...impressionnant. Diantre! Peut être aura t-elle l'occasion de partager une bouteille avec moi un de ces jours, qui sait. Ou pas. Joanna vient flinguer mes plans en me faisant passer pour l'imbécile de service. Il n'empêche que ça laisse une ouverture à Joe si elle pensait qu'effectivement j'étais l'enfoiré qui osait draguer une femme sous les yeux de sa nana. Je garde la face, enfaite, j'ai surtout peur pour ma voiture, mais l'idée me sort de l'esprit alors que je commence la dégustation de ce plat. « Ouais et Marie est vraiment vierge aussi pendant que t'y es. » Je fronce les sourcils. "Ca je ne peux pas te l'affirmer, j'ai jamais été voir ce qu'il se passait sous son jupon!" me moquais-je en ne pouvant m'empêcher de sourire face à mes propres vannes. « Clairement, que tu l'saches maintenant. Les gosses c'est les enfants de Satan, alors même pas en rêve je m'approcherai d'un monstre. T'as l'air beaucoup plus calé sur le sujet alors.. bon courage. » Je me met à rire à cela alors que je viens frotter ma bouche avec une serviette à disposition. "Satan hein?" Demandais-je confirmation. " Ces enfants là sont des amours....un peu comme moi"!dis je en haussant les épaule comme si j’évoquais une évidence. Je profite qu'elle soit occupée à s'affairer à nettoyer pour l'observer plus attentivement alors que j'ai ce sourire niais sur les lèvres. C'est que je serais presque déçu que cette soirée prenne fin. C'est pourtant une évidence, il suffira d'observer autour de moi pour le constater, et j'ai l'impression que la sentence va bientôt tomber. Le hasard me la mise de nouveau sur mon chemin, va savoir si ce n'était pour y faire qu'une brève apparition. Le son de sa voix va parvenir à avoir mon attention alors que je nettoyais ce plan de travail. « Et puis.. J'suis sûre que tu peux trouver mieux pour qu'on se revoit. » Je arque un sourcil, comprenant bien évidemment un message d'espoir par ce dernier. Fallait t-il que je tente de la convaincre? Je m'approche d'elle, peut être un peu trop pour parvenir à me troubler et parle du coup plus bas face à cette proximité. "Je pourrais effectivement y réfléchir... Et peut être que je pourrais penser à t'appeler un de ces quatre si tu viens à me laisser ton numéro de téléphone?" lançais-je alors que mon regard se détache du sien un instant pour la contempler dans son ensemble. Je secoue la tête pour tenter de me reprendre, je suis un homme fort. Les cartes sont entre ses mains. J'ai de grande chance pour me prendre un "non", d'autant qu'elle s'est montré plutôt sociable en sachant nos antécédent, peut être ca serait pour elle le moment de donner le bon coup de bâton après m'avoir laissé imaginer des choses. Mais, même si elle faisait, je ne pense pas abandonner si vite. Ce n'est pas un 'non' qui m'arrêtera, et elle pourrait très vite s'en rendre compte. "J'ai passé une bonne soirée....J'ai bien mangé!" avouais-je avec un sourire des pus amusés. "Et contre toute ta compagnie est beaucoup plus agréable que ce que j'avais imaginé....ca vaut bien le sacrifice de quelques heures de gardes avec les enfants de Satan" avouais-je en lui lançant un clin d'oeil évocateur.