"On naît. On meurt. C'est mieux si entre les deux on a fait quelque chose." Sir Francis Bacon
Owain est né et a passé les quinze premières années de sa vie à Riverton, dans l'Utah. Si vous lui posez la questiond de savoir comment c'était de grandir là-bas, il se contentera de hausser les épaules et de dire "comme ailleurs". Un léger air de je-m'en-foutisme plaqué sur le visage, sans que vous puissiez savoir s'il est sincère ou non. POur lui, sa vie à réellement commencé à l'adolescence. D'abord, quand il a découvert qu'il était homosexuel. Ce n'était ni très courant, ni très bien vu à l'époque - dans le fond, ça n'a pas beaucoup évolué - surtout dans une famille vraiment croyante. Autant dire que non, ça ne plaisait pas du tout à son beau-père.

Il est alors parti vivre chez son grand-père. Le vieil homme tenait presque plus de l'ours que de l'humain, mais il avait une affection sincère pour son petit fils. Il vivait dans une ferme. Après l'école où il excellait, Owain lui filait toujours un coup de main. Il aimait aussi le travail manuel. Mais ce qu'il aimait par dessus tout, c'était quand son grand-père lui racontait ses histoires de jeunesse. Son temps dans la marine ou bien simplement, la vie quand il était jeune. C'est incontestablement de lui qu'Owain tient son habileté à raconter des histoires, à écrire. Il ne lui parla jamais de son homosexualité. Son grad-père n'évoqua jamais l'absence de petite amie. Owain était persuadé qu'il savait. Mais pour un homme de sa génération, il était plutôt ouvert d'esprit.

Après le lycée, c'est tout naturellement qu'il s'orienta vers des études de journalisme. Il voulait continuer de jouer avec les mots et de raconter des histoires. Il travailla sans relâche pour atteindre son but, mais pour autant, il profita quand même de sa vie étudiante.

"On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on en a qu'une" - Confucius
Il aurait pu choisir le premier journal venu pour exercer sa plume. Mais il fut diplômé à une époque de sa vie où soudianement, son univers lui paraissait bien trop étriqué. Sa vie trop routinière. Il rêvait d'ailleurs. Il devint donc reporter de guerre, suivant les GI's ou les Marines en fonction de leurs déploiements.

Pour voir du pays, il a vu du pays. Il a rencontré beaucoup de gens, parfois qui méprisaient les journaleux - jusqu'à ce qu'ils apprennent à connaître ce drôle de gars, ce reporter qui n'avait pas froid aux yeux. Il lia quelques amitiés fugaces. Certains d'entre eux ne rentrèrent jamais. Dans ses articles, il raconta ce que la bienséance voulait qu'il raconte. Mais à côté de ça, il notait plus fidèlement tout ce qui se passait dans des petits carnets qu'il conserva précieusement par la suite.

Il finit toutefois par rentré, lassé du désert, des armes, des bombes, du sang et de la mort. Il se prit une année sabatique, qu'il mit à profit pour voyager, mais cette fois-ci sans réellement avoir de but. Il finit par s'arrêter à Miami pour s'y installer. Il dégotta un poste dans un petit journal indépendant, ce qui lui suffisait amplement. Miami n'était pas plus mal qu'un autre endroit et après tout, maintenant qu'il n'avait plus son grand-père, il n'avait pas vraiment de raison de retourner dans l'Utah.