Elizabeth & Edward Keller.

Le temps des fêtes était derrière nous, on avait passé du bon temps en compagnie des gens qu’on aime, on ne pouvait rien demander de mieux. On comptait bien entamer l’année 2018 du bon pied avec de nouveaux projets. En attendant, nous étions tous les deux de retour au boulot, Edward devait se préparer pour de nouveaux contrats alors que moi, je venais de lancer mon portfolio en ligne et je l’avais envoyé à certaines maisons d’éditions dans l’espoir qu’une d’entres elles veulent bien m’accorder des contrats de temps en temps. Ça serait fabuleux! Assise à la table, j’étais en train de terminer un dessin de charlot pendant qu’Edward, plus loin au salon, lisait quelques dossiers. On avait mit de la petite musique pour l’ambiance et on était bien là, à faire nos choses chacuns de notre côté. Je fis un peu le saut lorsque mon téléphone se mit à vibrer à mes côtés sur la table mais ce ne fut rien comme sentiment contrairement à ce que je ressentis en voyant le prénom de Chris s’afficher sur ce dernier. Je m’empressai de prendre mon téléphone pour lire ce qu’il y avait à m’écrire, ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de ses nouvelles et il faut dire qu’à un moment, j’avais perdu espoir et je commençais à me faire à l’idée que j’allais être dans les dettes pour encore longtemps. Mais là.. je venais d’avoir la plus belle des nouvelles, j’étais tellement en état de choc que je fixai mon téléphone quelques secondes, relisant ce qu’il y était écrit pour m’assurer que c’était bel et bien vrai. Il avait raison de dire qu’il était un magicien des chiffres et des finances, je le croyais parfaitement maintenant.

Je m’étais donc levé de table, incapable de ne pas sourire pour m’approcher de mon mari tout concentré. Je me sentais mal de briser un peu sa bulle mais c’était quand même pour lui annoncer quelque chose de grand.

« Ed, est-ce que je peux te déranger un petit instant? »

Il releva la tête, déposant son dossier sur la petite table devant lui, me portant soudainement toute son attention et c’était une raison parmi tant d’autres pourquoi je l’aimais autant : j’étais toujours sa priorité et jamais, il faisait passer quelque chose avant moi. Je me sentais vraiment importante et aimée et j’avais vraiment le meilleur mari pour ça.  

« On… on a plus de dette. » Bon, c’était une bombe que je venais de lancer comme et naturellement, il me regardait sans trop comprendre. « J’ai voulu aller voir un conseiller financier, j’avais vraiment dans l’idée de rembourser moi-même les dettes de notre mariage et je voulais avoir des conseils comment m’y prendre. Je suis tombée sur Chris et voyant que je paniquais un peu, il m’a fait une proposition amical d’essayer de placer mon argent en bourse pour faire grimper le truc au courant des mois… et il vient de m’écrire que ça, ça fonctionné…  »

Bon, on était pas plus riche mais au moins, c’était un gros montant qu’on avait plus à rembourser et c’était un gros soulagement. C’était comme si au final, notre mariage nous avait rien coûté. Edward semblait peu à peu comprendre ce qui se passait, je m’approchai pour m’asseoir sur la petite table en lui prenant les mains, toute souriante.

« Et tu sais ce que ça veut dire? Qu'on va déjà pouvoir commencer à faire les projets qu'on a en tête et ça inclut de commencer à faire un bébé aussi! »

Dans ma joie, je m'approchai de lui pour l'embrasser. 2018 commençait VRAIMENT bien là.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

L'année 2018 était déjà commencée, je savais que ça serait une belle année encore pour nous deux. J'étais assis sur le sol du salon avec une pile de dossiers que j'étais en train de relire pour mon travail de détective privé, je devais revoir des trucs pour être certain de ne rien oublié. Eli avait mit de la jolie musique et elle s'amusait à dessiner le chat. On vaquait à nos occupations quand tout à coup Eli s'approcha de moi pour me demander si elle pouvait me déranger. Bien entendu, elle pourrait toujours me déranger... En fait, elle ne me dérange jamais! Je déposai un dossier au sol et elle m'annonça alors qu'on avait plus de dettes. Mes yeux s'écarquillèrent un instant sans vraiment savoir ce qui se passait. Elle m'avoua tout et du fait qu'elle avait joué de l'argent en bourse. En fait, je ne comprenais pas vraiment grand chose, mais je dirais que se baser sur Chris avait été une bonne idée dans ce cas.

- Wow! T'es sérieuse? Plus aucune dette?

J'étais vraiment content, ça signifiait beaucoup de choses pour nous deux à venir. On avait plusieurs projets qu'on voudrait concrétiser et ne plus avoir de dettes ce serait vraiment super! Ma femme acquiesça de la tête et je me suis mis à lui sourire. Elle énuméra alors qu'on était prêt pour faire un bébé!

- Oui!!! Un bébé!!!

Eli se rapprocha de moi pour m'embrasser et je ne pu faire autrement que de lui rendre ce délicieux baiser. Je n'en revenais pas que c'est ce que nous allions faire! J'étais bien content et j'étais prêt à commencer tout de suite s'il le fallait.

- On peut commencer tout de suite si tu le veux!!!!

Je savais que pour faire un bébé il y avait un temps précis pour le faire, mais bon, je ne pouvais jamais dire non à du sexe quand même. Je ne savais pas trop ce que ma femme en pensait, mais sans doute que c'était un peu précipité. Le bazar régnait chez nous, mais ça, ce n'était pas bien important. Je l'embrassai à nouveau et je me levai sur mes pieds pour lui tenir les deux mains et la regarder droit dans les yeux.

- Si tu es prête bien sûr...

Je ne voulais pas la brusquer, je voulais qu'elle se sente à l'aise avec l'idée. Je savais qu'elle avait toujours été la plus réticente des deux, mais vu qu'elle en parlait comme ça, je dirais que c'était vraiment bon signe!

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Bien entendu, l’annonce fut un choc d’abord pour Edward, qui ne comprit pas trop sur le coup avant que je ne lui explique ce que j’avais tenté de faire de mon côté et j’étais bien heureuse d’avoir fait confiance à Chris là-dessus. On était tous les deux, tellement heureux de pouvoir commencer à penser à nos projets futurs et surtout à celui de commencer éventuellement notre propre famille. Lorsqu’Edward proposa de commencer dès maintenant, je ne pouvais que le trouver drôle et adorable à la fois d’être aussi heureux à l’idée de faire un bébé. Naturellement, je n’étais pas vraiment dans une bonne période pour tomber enceinte : je venais tout juste de terminer mes règles et après demain, au moment où je devais recommencer ma pilule, j’allais simplement ne pas la prendre… ne plus la prendre. On n’allait donc désormais plus avoir de protection du tout pour laisser toutes les chances à un petit miracle de s’accrocher dans mon bedon. Je ne savais pas quand ça allait arriver mais valait mieux commencer dès maintenant, quitte à ce que ça arrive ce mois-ci ou bien dans plusieurs mois encore. J’avais déjà un peu lu sur le sujet, je savais ce que j’avais à faire de mon côté pour mettre toutes les chances de notre côté et puisque je n’étais pas très familière avec mon cycle familière et mon moment d’ovulation, je préférais opter pour l’option de le faire plusieurs fois par semaine, question d’être certain de tomber au bon moment et maximiser les chances. Je me sentais prête, et je trouvais ça vraiment spéciale de se dire qu’on était rendu là tous les deux.

« Eh bien, je veux pas qu’on se foutre la pression non plus car je veux pas que ça devienne un stress. Donc je vais juste arrêter de prendre la pilule et on verra ce que la vie va nous réserver! Enfin...si toi tu es prêt à ce qu’on essaye souvent… »

Comme s’il allait dire non à faire l’amour encore plus souvent. Naturellement, sa réaction fut positive, ce qui m’arracha un petit rire. Je le poussai doucement vers l’arrière, de sorte qu’il se retrouve assis sur le canapé et c’est tout en continuant à l’embrasser que je grimpai dessus, à califourchon. Nos baisers se faisaient longs et langoureux pendant qu’on se débarrassait de nos hauts mutuellement. Je trouvais le moment bien sensuel et romantique et disons que depuis le voyage de noces, c’était comme si Edward prenait de plus en plus d’assurance, il posait beaucoup moins de question en tout cas! Je me relevai pour me débarasser de mon short qu’il venait de détacher ainsi que ma petite culotte pendant que mon mari en faisant de même avec son jeans et son boxer avant de m’attirer de nouveau sur lui. Mes baisers se perdaient partout sur son corps et c’était la même chose pour lui. Après quelques caresses, je me redressai un peu pour me laisser glisser sur son sexe, le laissant me pénétrer entièrement, lâchant un petit soupire en le sentant en moi. Je n’allais jamais pouvoir m’habituer à ce genre de moment, j’avais l’impression que chaque fois, j’avais des papillons qui me traversaient le corps au complet tellement j’aimais ça. Je commençais à me mouvoir sur lui, mes lèvres frôlant les siennes pendant que nos respirations augmentaient. Les mains d’Edward glissèrent doucement le long de mon dos pour s’arrêter jusqu’à mes fesses qu’il empoigna un peu en faisant bouger son bassin également tout en me regardant dans les yeux, comme je pouvais le trouver sexy et désirable à ce moment là! J’empoignai son visage à deux mains pour l’embrasser fortement en me laissant tomber sur le dos, de sorte qu’il se retrouve par-dessus moi en augmentant le rythme de ses vas-et-vient, me laissant incapable de retenir mes gémissements qui se faisaient de plus en plus audibles pour se laisser tous les deux vers l’orgasme. On se retrouva couchés dans les bras l’un de l’autre sur le canapé, je pris la petite couverture sur le dossier pour nous couvrir un peu pendant qu’on continuait à se faire des mamours. Cette nouvelle nous avait rendu rapidement heureux et avec raison.

« Est-ce qu’on peut rester sous cette couverture à s’embrasser pour genre… toujours? » demandais-je en frottant mon nez contre le sien.

Je demandais rien de plus, c’était ça un vrai moment de bonheur. On continua à s’embrasser pendant un bon moment, comme il pouvait bien embrasser en plus, j’étais accro. Je fus la première à me résigner de me lever pour commencer à m’habiller mais c’était difficile avec mon mari d’amour qui me bécottait le dos en entier. Je ramassai mes vêtements au sol, entre les nombreuses feuilles des dossiers d’Edward pour m'habiller.

« Je vais aller chercher ma recharge de téléphone que j’ai oublié dans ta voiture. Mon téléphone est mort et je tiens absolument à écrire un message à Chris pour le remercier. » Ed me fit signe que ses clés étaient sur la petite table basse devant moi, je me penchai pour les attraper puis me tourner pour le regarder, encore couché sur le canapé avec la couverture à moitié sur lui. « Aaaaaaaahhh t’es trop beau tu me rends toute faible! »

J’avais aucun contrôle, je retournai sur lui pour l’attaquer de bisous un peu partout, ce qui le fit rire car je savais où l’embrasser pour le chatouiller un peu. Bon, c’était le temps de faire mes choses là! Je pris donc dans la couverture pour lui mettre sur le visage en riant, question que je puisse m’éloigner sans flancher. Et hop une fois à l’extérieur, je débarrai les portes et je commençais à fouiller dans le bordel de la voiture. Il n’arrivait vraiment pas à la garder propre, c’était épouvantable! Je jetai un coup d’oeil à l’avant, à l’arrière, sous les bancs pour finalement me dire que je l’avais peut-être rangée dans le coffre à gants et c’est en soulevant quelques papiers que mon coeur s’arrêta un instant en voyant une arme à feu reposer là. Mes yeux étaient devenues bien ronds, je n’avais jamais vu ce genre de chose de mes propres yeux et pleins de questions me vinrent en tête. J’en oubliai totalement ma charge de téléphone pour retourner lentement jusqu’à l’appartement où Edward était en train de rattacher son pantalon. J’essayais de garder mon calme mais je paniquais un peu à l’intérieur de moi car je faisais des liens avec d’autres choses et plus j’y pensais, plus ça m’angoissait soudainement et j'avais le coeur qui me débattait à toute vitesse.

« Ed.. est-ce que tu… est-ce que t’as toujours été honnête avec moi ? Tu.. tu m’as jamais caché quoi que ce soit de gros hein? »

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

J'étais tellement heureux de savoir que nos projets de vie allaient pouvoir se réaliser. C'était tellement une belle vie que j'avais maintenant, je pouvais dire que j'en avais bavé auparavant, mais maintenant, je savais que le meilleur, j'étais en train de le vivre, mais aussi que ça restait à venir. Tout ce que j'avais, je ne pouvais que le chérir et en prendre soin. Je serrai Eli tout contre moi pour sentir la chaleur de son corps face à ce qu'elle venait de me dire. Elle était prête pour avoir un bébé et ça mettait de la joie dans la pièce.

- Ça me va très bien, aucune pression que pour s'amuser et on verra bien si un petit bout de chou viendra nous saluer.

Ça me rendait si heureux que je soulevai Eli du sol pour la faire tournoyer un instant. Tout ce que je voulais maintenant c'était de lui faire l'amour pour lui démontrer à quel point je l'aime. Une fois arrêté, Eli me poussa sur le canapé et on continua à s'embrasser langoureusement pour ensuite se déshabiller tout doucement, c'était un moment magique très savoureux. Nos corps ne pouvaient se séparer et plus on s'embrassait plus on avait envie l'un de l'autre. On se retrouva rapidement nus sur le canapé à se caresser et à se faire l'amour tendrement. Je dois bien l'avouer, je me sentais pas mal plus à l'aise avec ce que je faisais avec Eli. Je savais maintenant ce qui lui plaisait le mieux et je dirais que c'était plus facile pour se contrôler, bien que des fois ce n'était pas terrible. Je faisais du mieux que je pouvais. Entendre gémir ma femme était très excitant, je ne pouvais que la suivre dans le mouvement et atteindre l'orgasme en même temps qu'elle. Après ce petit moment d'amour, nous nous collâmes l'un à l'autre pour savourer ce moment. On était si bien comme ça!

- Oui on peut, reste ici pour toujours sous cette couverture!

Sentir notre peau l'une contre l'autre c'était tout simplement merveilleux. Bien entendu, on ne pouvait pas rester là pour toujours il fallait bouger. Eli se leva la première pour attraper des vêtements. Je pense que j'étais trop bien, je voulais plus bouger d'ici. Elle mentionna avoir oublié son chargeur dans la voiture alors elle voulu aller le chercher. Pendant qu'elle fut partie, j'en profitai pour me lever et ramasser mon boxer pour le remettre. Ensuite, mon pantalon fut tout juste attaché que je vis arriver Eli la panique dans les yeux en me demandant si je lui cachais pas des choses? Je ne savais absolument pas de quoi il s'agissait, il me semble que j'avais tout dit à Eli de ma vie! Je cherchait et je ne trouvais toujours pas ce qui pouvait autant la troubler.

- Qu'est-ce que tu racontes? Tu connais tout de moi, tu sais bien que je ne te cacherais jamais rien! Qu'est-ce qui se passe Eli.... qu'est-ce que t'a vu? Ou qui as-tu vu?

Même en lui disant ça, ça ne calma pas du tout ma femme, elle semblait vraiment inquiète. Je ne savais pas trop ce qui se passait, elle était en train de me faire douter de moi. Qu'est-ce que j'avais bien pu ne pas lui dire qui la mettrait dans cet état là? Puis, elle m'avoua être tombée sur mon coffre à gants et je dois bien l'avouer, je compris tout de suite de quoi il était question. Je devins soudainement livide.

- Ah... tu as vu l'arme... Je peux tout t'expliquer! Je l'avais oublié... ce n'est rien, je l'avais quand je dormais dans ma voiture... Ça date Eli, t'as pas à t'en faire... Si tu veux je peux m'en débarrasser.

C'était plus une question de protection quand j'habitais dans ma voiture, mais maintenant c'était différent. Je ne vivais plus comme avant et je dois bien l'avouer, je l'avais complètement oublié. J'avais peur de ce qu'elle me dirait face à ça... Je n'avais jamais aimé les armes à feu, mais quand j'étais dans le gang avec Nessa et Leo, je n'avais pas eu vraiment le choix de l'avoir.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Pourquoi est-ce que ce si beau moment devait être gâché par une trouvaille plus que surprenante dans la voiture d’Edward? On venait tout juste de parler de bébés, de faire l’amour et de s’aimer fort et voilà que je revenais à l’appartement, le coeur qui me débattait et des questionnements pleins la tête. Je m’empressai de demander à mon mari s’il avait omit de me parler de certaines choses, à ne semblait pas être le cas… et pourtant!

«  Dans ta voiture dans… dans… le coffre à gant j’ai… enfin, j’ai vu ton truc… »

C’était comme si le dire, ça rendait le tout encore plus grave. Son visage changea immédiatement parce que même si je n’avais pas dit mot pour mot que c’était un pistolet, il le savait très bien. Il s’empressa de se justifier en me disant que c’était du passé, qu’il ne s’en souvenait plus et tout. Je ne savais pas si je devais le croire et ça… ça me brisait le coeur en deux car c’était tellement important pour moi, d’avoir confiance en lui. Je secouai la tête et c'est toujours d'un ton calme, voir même, très bas que j’enchaînai :

« Non Edward, tu crois que je sais tout mais je continue à être surprise par des révélations comme ce que j’ai su à Noël à propos de cette fuite illégale de l’hôpital et dont je n’ai toujours pas eu d’explications… Tu me racontes des choses, mais tu me dis jamais pourquoi tu te trouves dans ce genre de situation, ni même pourquoi tu as fais tout ça....Je dois penser quoi moi Ed? »

Déjà que c’était quelque chose de se dire que son propre mari a été admis deux fois en psychiatrie, c’était pas rien à bien y penser et les deux fois, il s’était enfuit. Il n’y avait pas de gens à sa recherche au bout de compte? Ça me semblait tellement bizarre maintenant que je m’attardais à y penser plus en profondeur. Et en parlant d’illégal, ça me fit penser à quelques choses. Je fouillai dans mon sac à main non loin d’où j’étais pour en sortir une enveloppe ouverte que je lui tendis.

« Il y a ça aussi, qu’on a reçu hier à propos de notre mariage. Je voulais attendre pour t’en parler car je savais pas trop comment le faire mais c’est trop pour moi là… »

C’était une lettre qui confirmait la réception de nos papiers de mariage. Il y avait toutefois un soucis à propos de l’immigration d’Edward. Étant canadien, il semblerait qu’il n’ait pas la citoyenneté américaine depuis tout ce temps et il était convoqué à se rendre au bureau de l’immigration afin de vérifier son identité et que tout soit en règle pour rendre notre mariage légitime. Il avait une date maximum pour s’y rendre sans ça, les autorités allaient probablement venir le chercher. Pendant qu’il lisait tout ça, je restais plantée là à le regarder, les yeux qui se remplissaient de larmes et la panique qui grimpait en moi. Qui était-il exactement? Il m’expliquait des faits… mais jamais les pourquoi de ces faits et je commençais à angoisser.

« Je… je dois prendre l’air… »

Je tournai les talons pour me rendre jusqu’à la chambre afin de prendre mes trucs. Je ne pensais pas être prête émotionnellement à entendre quoi que ce soit venant de lui, pas maintenant en tout cas.

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

Je n'en revenais pas... J'avais oublié cette arme dans ma voiture. En même temps c'était toujours le bordel et maintenant je le voyais bien qu'Elizabeth avait peur de ce qu'elle venait de trouver. Il fallait savoir que j'avais un passé assez mouvementé, pas des plus parfaits et j'en avais eu besoin pendant un certain temps... Mais c'était bien à cause de Leo pour commencer. Puis, elle revint sur le sujet de Noël... ma fuite illégale de l'hôpital... Je ne lui avais pas donné d'explications, disons que je n'étais pas très fier et je ne voulais pas qu'elle pense que je suis fou.

- Je.... hum... Je ... Je peux tout... expliquer!!!

Elle sortie tout de suite une enveloppe de son sac à main et elle me la tendit. Elle disait que c'était trop pour elle tout d'un coup. J'y comprenais plus rien. Un moment tout allait bien et là c'était le cauchemar. Qu'est-ce qui pouvait être bien pire qu'une fuite d'un asile ou bien mon arme à feu dans ma voiture? Je commençai à lire rapidement, en fait je ne lis pas rapidement, je dois me concentre pour y arriver, mais je compris vite qu'il y'avait un souci avec ma citoyenneté. Mes yeux s'écarquillèrent et je dois bien l'avouer ça me fit un pincement au coeur. Je croyais que tout était en ordre et que tout était correct pour notre mariage. Je n'en revenais pas ce qui se passait en ce moment. Je regardai Eli affolée qui vint à me dire qu'elle avait besoin de prendre l'air...

- Elliiii attend, je veux tout t'expliquer... Ça doit être une erreur, je vais y aller et tout va se régler... pour les autres trucs, je veux pas que tu penses que je te mens... Je t'en prie... me quitte pas! Je t'aime!

Il fallait juste que je lui explique le tout et là elle avait déjà franchi la porte, me laissant seul et perdu. C'était totalement désarmant, je ne savais pas quoi faire. J'imagine qu'elle allait finir par rentrer, mais en attendant, je ne savais pas quoi faire. Heureusement que je reçu un sms de Lukas parce que je serai en train de faire les 100 pas dans le salon. Il voulait me voir en urgence pour une soirée de gars et je dois bien l'avouer, ça tombait à point. J'envoyai rapidement un sms à Eli pour lui dire que je serai chez Lukas si elle avait besoin.... Puis si elle voulait me parler que j'allais venir très vite la voir. Je pris soin de prendre quelques trucs avec moi parce que je savais bien qu'Eli avait peut-être pas envie de me revoir tout de suite... Ça se comprenait. Je me demandais juste où elle avait bien pu aller... Je m'inquiétais vraiment pour elle et je ne savais pas trop si je devais lui envoyer des SMS pour lui dire que je tenais à elle à toutes les heures....

(c) Liliana

Elizabeth & Edward Keller.

En un rien de temps, l’ambiance à la maison avait changé du tout au tout. Finalement, j’aurais dû le laisser mort mon foutu téléphone à bien y penser et on aurait dû faire comme on s’était dit : resté sous cette couverture pour toujours à se coller et s’aimer fort. Eh bien non, j’avais découvert une arme dans la voiture de mon mari et comme une chance en amène d’autres : j’avais mentionné le truc de l’hôpital mais aussi, la lettre que je tenais depuis 24 heures dans mon sac. Je n’avais pas voulu en parler immédiatement, ne voulant pas le faire stresser à ce propos mais je commençais à me poser des questions sur la raison de sa présence ici. Était-il recherché? Était-il illégal ici? L’officialisation de notre mariage était suspendu et moi, je paniquais à me faire des tonnes de scénarios. Je sentais la crise monter à moi et je voulais absolument partir pour reprendre un peu mes esprits. Edward voulait m’expliquer mais j’étais pas en mesure d’entendre quoi que ce soit. Je pris mes choses et je fermai la porte derrière moi en pleurant. Maintenant, je ne savais pas où aller. J’enfonçai mes mains dans les poches de ma petite veste et je commençais à marcher dans les rues en prenant de grandes respirations. J’osais espérer rencontrer personne dans cet état puisque je devais faire peur à voir. À peine une quinzaine de minutes plus tard, je reçu un SMS de mon mari qui m’informait qu’il allait chez Lukas, que si je voulais parler, que je n’avais qu’à communiquer avec lui. Je me sentais mal d’être partie ainsi mais je préférais ça à autre chose. Je retournai alors la maison, la respiration toujours courte, les larmes dans les yeux et pas du tout plus calme, au final, ça n’avait rien changé. La voiture d’Edward n’était plus là, signe qu’il n’y était plus, j’entrai dans la maison en laissant tomber mon sac, ma veste et en me dirigeant à toute vitesse vers la toilette. Je savais ce qui se passait, je savais ce qui allait arriver. Je me connaissais maintenant que trop bien dans ce genre de situation.

On pouvait penser que c’était intense d’en arriver là mais lorsqu’on souffre d’une dépendance, ça ne prend souvent pas grand chose avant d’y replonger. Dans mon cas, ayant été longtemps victime de crise de panique de mal être intérieur, je balançais le tout en s'infligeant un mal extérieur. C’était mon truc à moi pour me calmer, aussi barbare que ça pouvait sembler. J’allai sur le bord du bain pour prendre mon rasoir donc je retirai le côté dans le but de faire tomber les lames sur le comptoir. Je pleurais encore et encore suite à la rechute que j’étais sur le bord de m’infliger mais c’était tellement plus fort que moi que je me contrôlais plus vraiment. J’étais seulement à la recherche d’un soulagement que j’eus à la minute où la lame tailla ma peau au niveau de l’intérieur de mon bras. Je grimaçai de douleur, regardant mon sang quitter ma peau pour glisser de mon bras jusqu’au fond de l’évier. Je répétai le manège à quelques reprises, tout près des cicatrices que j’avais déjà à cet endroit avant de tout laisser tomber, me rendant réellement compte de ce que je venais de faire.

« Merde...merde… »

Les mains tremblantes, je lâchai tout pour prendre immédiatement une serviette et éponger mon bras, question d’arrêter l’écoulement. C’était de toutes petites entailles, rien de très profond, heureusement. Je fouillai dans les tiroirs, trouvant un  grand bandage que j’enroulai autour de mon bras en reniflant ma peine. J’étais pas fière de moi, j’étais si faible…  incapable de contrôler de trop grandes émotions… Je m’empressai de nettoyer le tout pour qu’Edward n’y voit rien et je quittai la salle de bain pour envoyer un SMS à Geane. Je ne pouvais pas rester seule plus longtemps, je voulais pas continuer à faire n’importe quoi. Même si ce mal m’avait fait le plus grand des biens.

(c) Liliana