Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Kathelyn avait demandé à me connaître un peu plus avant de me dire oui pour qu'on se balade sur la plage. C'était légitime malgré que je trouvais ça assez peu habituel. C'était peut-être simplement parce qu'elle était différente des autres aussi. J'avais rarement des refus. Elle avait cherché à savoir ce que j'aimais faire dans mes temps libre. Lorsque je lui avais dit que j'aimais m'entraîner chez moi, mais que j'étais pas le mec le plus costaud non plus, elle me suggéra de prendre un entraîneur privé. Cela me fit rire quelque peu intérieurement. Bien sûr que j'en avais un qui venait me botter les fesses de temps à autre. Je ne savais pas trop si je devais être insulté par sa remarque du "tu t'y prends peut-être mal au sport". Quoi qu'il en soit, je ne voulais vraiment pas ressembler à monsieur muscles. Puis elle m'avoua qu'elle me trouvait bien chanceux de pouvoir voyager. Elle voulait voyager partout dans le monde... mais pour cela, elle devait économiser. Je ne savais pas ce que c'était que d'économiser. Pour moi c'était facile. J'avais assez d'argent pour me payer tout ce que j'avais envie, sans me restreindre.
- Qui sait ? Je t’emmènerai peut-être quelque part un jour ! me permis-je alors de dire.
Je ne savais pas du tout quelle tournure allait prendre nos chemins, mais c'était pas plus mal de rêver un peu non ? Et peut-être que ma générosité l'emballerait davantage à m'accompagner sur la plage ? Je n'avais pas grand chose à perdre aujourd'hui. Kathelyn venait d'un milieu visiblement très modeste. J'osais croire qu'elle avait déjà rêvé de jouer les Pretty Woman... sans la partie de la prostitution bien sûr. Puis, je revins sur le fait que je voulais bien qu'elle m'accompagne. Je me faisais peut-être insistant, mais je voyais bien qu'elle était partagée entre le oui et le non. Je voulais en avoir le coeur net.
« Pas longtemps alors … Après je dois aller à la salle de sport. »
Elle ajouta qu'elle y allait tous les jours. Cela nous faisait un point en commun niveau sport. Je ne savais pas si c'était une excuse pour s'éclisper quand elle en aura assez, mais bon, cela me convenait parfaitement. Un sourire s'illumina sur mon visage. J'en étais plus que ravie.
- C'est bien parfait pour moi ! Allons-y ! mentionnai-je avant de débarquer de mon tabouret.
Elle jeta un oeil sur l'endroit si elle n'avait pas oublié quoi que ce soit. Elle ramassa son sac à main et vint me retrouver. Non loin, la nouvelle serveuse arriva pour faire son quart de travail. J'étais bien heureux d'avoir gagné ma cause avec Kathelyn. Peut-être qu'après cela, elle accepterait de me revoir. Qui sait ? Elle était prête à me suivre, nous sortîmes donc à l'extérieur. Le soleil plombant sur nos têtes, je sortis mes lunettes de soleil pour les mettre sur mon nez. La petite brise d'air marin nous vint au visage. C'était une belle journée. Kathelyn enleva ses chaussures pour être pieds nus.
« Je travaille tous les jours en face de la mer, mais je me rappelle même plus quand est-ce que j’ai pris le temps de me promener sur la plage. C’est triste … » - D'où l'importance de prendre le temps. Je ne viens pas souvent non plus pour être honnête et pourtant, nous y avons accès tous les jours, c'est dingue non ?
Je n'aimais pas particulièrement me mêler aux touristes. J'aimais mieux les plages privées. Comme cela on ne se faisait pas chier. Mais pour une fois, j'y faisais une rencontre plus qu'intéressante. Je ne savais pas où cela allait nous mener, mais j'aimais croire qu'il pourrait se passer un truc entre nous deux éventuellement. Comme elle semblait vouloir prendre son temps et être plutôt méfiante...il allait falloir que je travaille un peu plus. - Alors, je sais que tu t'entraînes tous les jours, mais qu'aimes-tu faire d'autre de tes temps libres ? Tu me sembles assez réservée et discrète à ce que je peux voir... Je t'intimide ?
Je la voyais souvent baisser le regard ou totalement le fuir. Étais-je trop insistant dans mon regard ? J'étais assez confiant de nature, peut-être que ça pouvait faire peur. Elle était totalement à craquer avec ses petits sourires gênés et ses pommettes qui rougissaient régulièrement. Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce qu'elle avait vécu pour réagir de la sorte avec moi. Peut-être que c'était simplement son tempérament depuis toujours. - T'inquiète pas, si t'es là en ce moment avec moi c'est que tu me plais bien et que j'avais aussi envie de te connaître. J'oserais pas te rendre mal à l'aise ou quoi que ce soit d'autre.
Nous allâmes plus près de l'eau. J'enlevai mes sandales pour marcher sur la rive tout comme Kathelyn... Avec les vagues qui allèrent et vinrent, c'était rafraîchissant avec le sable qui était à la limite brûlant pour nos pieds.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Finalement j’avais cédé. Daniel m’avait proposé de l’accompagner sur la plage après mon service, pour faire plus ample connaissance. Au début j’avais été hésitante et puis en faite je m’étais dis que devant tant de public il ne pourrait rien m’arriver de bien grave. Après m’être assurée que tout était bien en ordre dans le snack, je pris mes affaires et emboita le pas à Daniel sur le sable fin de la plage. Je prenais plaisir à regarder le merveilleux paysage que nous offrait la nature. Je fis un commentaire dessus. Daniel me confia ne pas venir souvent à la plage malgré qu’elle soit à portée de main.
« Sans doute parce qu’on se dit que justement c’est à portée de main et qu’on peut en profiter quand on veut. On retarde le moment d’y venir et finalement on n’y vient jamais … Contrairement à des vacances où le temps est compté. »
J’haussai légèrement les épaules en déviant mon regard qui était posé sur le jeune homme, vers le sable. C’est comme ca que je voyais les choses personnellement. J’en venais presque à regretter de ne pas passer plus de temps à la plage en y pensant. Pourquoi avoir migré du Texas à Miami si c’était toujours pour se retrouver sur du goudron et entre des hauts bâtiments ? On s’approcha du bord et l’eau vint me chatouiller les orteils. Daniel enchaina la conversation sur notre point commun : le sport. Cela aurait put aller s’il n’avait pas juger bon de m’enfoncer en me disant qu’il me trouvait timide. Je ne pu m’empêcher de me mettre à rougir. J’espérais que cela passerait un peu inaperçu, mais j’en étais pas très sûre. Nerveusement je passai une main dans ma natte.
« Non … C’est que … Je … » commençai-je à bredouiller. Je me forçai à respirer un coup en évitant soigneusement le regard de Daniel que je pouvais sentir se poser sur moi. Le jeune homme me rassura un peu maladroitement car cela eut le don de me faire rougir encore plus. Les flatteries ça me mettait un peu mal à l’aise… Je me sentais toujours intimidée face à cela. Je préférai éluder la question de ma timidité et répondis seulement à celle de mes hobbies. « J’aime cuisiner pour mes colocs. J’adore aussi sortir en ville, Miami a tellement de choses à découvrir. Je fais du dessin, un peu, enfin je commence à prendre des cours. J’aimerais construire ma maison un jour … »
Je me pinçai les lèvres légèrement. Avais-je l’air un peu idiote à parler de mes rêves d’avenir. Sans doute. Ce n’était certainement pas l’endroit ni le moment pour exposer ma vie intime comme ça. Oui je considérais mes projets comme intimes. Je m’avançai de quelques pas en diagonales vers la mer de façon à ce que l’eau atteigne mes chevilles. L’eau était si agréable. Je décidai de changer de conversation et me reconcentrer sur Daniel. Je me sentirais plus à l’aise.
« Tu me disais faire des études de pharma…pharmacologie … c’est ca ? » demandais-je peu sûr du terme à employer. « Que tu le faisais car tu allais reprendre l’affaire de ton père, mais ca te plais ? Je veux dire est-ce c’est quelque chose dont tu avais envie de faire ou bien tu le fais parce que c’est ton devoir ? T’as jamais voulut faire autre chose de ta vie ? »
Cela me questionnait. Au complexe, je savais que les fils prenaient la relève de leurs pères quoi qu’il puisse arriver, surtout lorsqu’on était l’ainé. S’ils avaient envie de suivre une autre voie cela n’était pas possible, à la rigueur en tant que cadet et encore … Je trouvais malheureux de devoir être obligé de reprendre un flambeau sans avoir l’envie et la passion du métier. Je regarda dans l’eau et vit quelque chose scintiller. Je plissai un peu les yeux, la réverbération du soleil état un peu forte. Je pointai du doigt ce qui frétillait doucement au soleil.
« Regarde des petits poissons, ils sont beaux avec leurs petites écailles. Ils ont la belle vie eux, à se la couler douce dans l’eau et au soleil. » Je souris en regardant Daniel.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
J'avais finalement réussi à convaincre la belle Kathelyn à m'accompagner sur la plage. C'était rien de bien compliqué...juste nous deux à nous balader sur le sable parmi les gens. Peut-être qu'au bout du compte, j'aurais son numéro. Nous fîmes part du fait qu'on prenait rarement le temps de venir sur la plage. C'était bien vrai. J'y allais à peine 2 ou 3 fois dans l'année. Ça faisait trop partie du paysage. Lorsque je fis part à la jeune femme que je la trouvais bien timide, ses joues s'empourprèrent. Je devais vraiment l'intimidé beaucoup. Elle tenta de se justifier, mais je la rassurai que c'était bien correct. Je faisais souvent cet effet aux filles. Je cherchais plutôt à savoir ce qu'elle aimait faire comme passe-temps.
« J’aime cuisiner pour mes colocs. J’adore aussi sortir en ville, Miami a tellement de choses à découvrir. Je fais du dessin, un peu, enfin je commence à prendre des cours. J’aimerais construire ma maison un jour … »
Voilà qui était intéressant. Les maisons à Miami étaient assez dispendieux dans plusieurs secteurs, je n'osais imaginer avec un nouveau terrain et une construction neuve. Ce n'était pas vraiment ce que je voulais pour ma part. J'en avais un peu rien à faire. Vivre dans un appartement de luxe me convenait pour le moment. Il faut dire que je n'avais pas de petite amie...seulement moi. Je n'avais pas se rêve absolu de la femme, la maison et du chien.
- Je te souhaite que tu y arrives un jour alors ! C'est cool pour le dessin, j'aurais bien aimé voir ce que tu sais faire.
Kathelyn changea de direction pour aller se tremper les pieds jusqu'aux chevilles. Les vagues allaient et venaient continuellement. Je décidai de faire comme elle afin de l'accompagner. L'eau était chaude. Ce n'était pas du tout désagréable.
« Tu me disais faire des études de pharma…pharmacologie … c’est ca ? Que tu le faisais car tu allais reprendre l’affaire de ton père, mais ca te plais ? Je veux dire est-ce c’est quelque chose dont tu avais envie de faire ou bien tu le fais parce que c’est ton devoir ? T’as jamais voulut faire autre chose de ta vie ? »
Je me grattai un peu la nuque. Cette fois c'était moi qui était un peu mal à l'aise de répondre. Je m'étais jamais réellement questionné sur ce que j'avais vraiment envie de faire dans la vie. On aurait dit que ma destinée était toute tracée depuis mon enfance.
- C'est comme ça depuis que je suis enfant. On m'a clairement fait savoir que je devais reprendre la compagnie familiale. Mais pour être honnête, tu dois bien être la seule qui le sauras, je n'en ai pas vraiment envie. Comme on m'a jamais laissé sous-entendre que je ferai autre chose...je n'ai jamais vraiment regarder autour à connaître mes champs d'intérêts...À quoi bon ?
J'haussai les épaules tout en regardant l'horizon. Il y avait un truc qui clochait chez moi et cette pression familiale en faisait partie. Parfois j'avais le goût de partir très loin et ne pas revenir. Comme cela, les gens n'auraient qu'à se démerder eux-mêmes. Mais ça ne fonctionnait pas comme ça. Je tentais de garder la tête haute et de faire ce que j'avais à faire. Le regard de Kathelyn se voulait un peu désolée. Puis, quelque chose dans l'eau attira son attention.
« Regarde des petits poissons, ils sont beaux avec leurs petites écailles. Ils ont la belle vie eux, à se la couler douce dans l’eau et au soleil. » me dit-elle en souriant.
Honnêtement, je me fichais pas mal des poissons...mais elle avait raisons sur le point qu'ils avaient sans doute une belle vie. Je pouvais facilement y faire un parallèle avec la mienne.
- Et comment ! Libre de faire ce qu'ils veulent ! Personne pour leur dicter quoi faire. Tu as au moins le pouvoir de choisir ce que tu as envie de faire toi aussi Kathelyn. Ça c'est précieux !
Bon, j'étais pas à plaindre non plus. J'étais millionnaire et je pouvais m'offrir tout ce que je voulais au final. Par contre, l'argent voulait dire quoi au bout du compte ? Ça n'engendrait pas nécessairement le bonheur. Je ne pouvais pas dire que j'étais heureux dans ma petite vie. Elle était d'ailleurs loin d'être parfaite. Kathelyn et moi avions poursuivit notre balade sur la rive tout en discutant.
- Et ta vie au Texas...avant d'aboutir ici c'était comment ? Tu t'ennuies de ton ancienne vie ?
Après tout, ce devait être quelque chose de tout abandonner pour aller vivre dans un autre état. Je n'avais jamais connu cela. J'imagine que le sentiment d'appartenance en prenait un coup. Je ne savais pas trop non plus le pourquoi de son déménagement jusqu'ici. Peut-être qu'elle allait m'en dire plus. - Tu vois comme cela n'est pas trop pénible avec moi ? J'aime discuter avec toi, c'est simple. Est-ce que tu voudrais que l'on se revoit éventuellement ? Peut-être dans une autre contexte que le snack et le plage ? Il me semble que ce serait peut-être mieux ailleurs. Je n'étais pas vraiment dans mon élément ici. C'était bien beau de parler des poissons et du soleil, mais je ne me sentais pas tellement à ma place. Je ne pouvais pas réellement être moi on aurait dit.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
Le choix de Daniel de reprendre l’entreprise familial m’intriguait, enfin si on pouvait parler d’un choix. Est-ce que cela en était vraiment un ou bien avait-il juste accepté que son chemin soit tout tracé depuis toujours ? Je lui posai ma question pour essayer d’avoir une réponse à ma question.
- C'est comme ça depuis que je suis enfant. On m'a clairement fait savoir que je devais reprendre la compagnie familiale. Mais pour être honnête, tu dois bien être la seule qui le sauras, je n'en ai pas vraiment envie. Comme on m'a jamais laissé sous-entendre que je ferai autre chose...je n'ai jamais vraiment regarder autour à connaître mes champs d'intérêts...À quoi bon ?
J’esquissai un petit sourire compatissant face à sa réponse. Ca ne devait pas être facile toute cette pression sur ses épaules. C’était un peu triste en faite que Daniel s’engage dans une voie qui n’était pas vraiment celle qu’il souhaitait prendre.
« Il n’est pas encore trop tard. »
Je m’approchai de la mer et mon regard fut attiré par de petites taches brillantes. Des poissons. Lorsque je parlai d’eux, les mots que Daniel eut en retour me touchèrent. C’est vrai que j’avais acquis une certaine liberté maintenant et que je pouvais mener ma vie comme me semblait. Je chérissais cette liberté depuis ma sortie du complexe. J’hochais la tête en guise de réponse à ses propos. Le jeune homme me questionna sur ma vie passée au Texas. C’était toujours un sujet délicat pour moi où je restai assez évasive en général. Je n’aimais pas dire la vérité sur là où je venais, j’avais peur du regard que les gens pouvaient poser sur moi.
« Ma famille me manque, mais j’ai pris une bonne décision en venant m’installer à Miami. Je commençais à étouffer là-bas. Je ne me voyais pas y construire un avenir alors j’ai fait mes bagages un jour et je suis partie. »
J’haussai les épaules en regardant mes pieds cachés par l’eau. Ce que je disais n’avait rien d’un mensonge. J’avais réellement quitté le complexe parce que je savais que rien de bien ne m’arriverait. Je ne voulais pas finir comme une bonne petite femme à la maison à n’avoir rien vu du monde. Et puis leurs valeurs n’étaient pas les miennes. Je ne m’y sentais pas à ma place. Après cela, il me demanda s’il était possible que nous nous revoyions et que finalement ce n’était pas si terrible que de passer un petit temps avec lui. Je fus un peu gênée par sa question. En avais-je envie ? Aucune idée. C’est vrai que ce moment avait été agréable mais était-ce raisonnable ?
« Je sais pas … » commençais-je à dire. Le regard insistant presque suppliant de Daniel me fit changer de propos. « Pourquoi pas, si tu veux. »
Je croisai furtivement son regard et lui souris un peu intimidée. Après tout qu’est-ce que je risquais à accepter ? Tant qu’il ne me demandait pas de venir chez lui je voyais pas quel soucis il pouvait bien y avoir.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
J'en avais plus que dévoilé à cette belle inconnue. C'était plus facile pour moi d'ailleurs de dire des trucs que je ne dirais pas en tant normal à mes potes. Je savais que Kathelyn était une bonne personne. Ça se voyait juste en la regardant. Cette fille était d'une pureté sans équivoque. Voilà pourquoi elle m'intéressait. J'étais l'ombre et elle la lumière. Un beau contraste. Peut-être pouvait-elle m'apporter un peu de bien au final. Au début, je l'avais plutôt perçu comme une proie, mais à présent, certes j'avais des pulsions envers elle, mais maintenant j'avais moins envie de souiller son innocence. J'étais loin d'être quelqu'un de bien. Kathelyn devrait plutôt avoir peur de moi ou se tenir loin. J'étais là à faire mon beau parleur à certains moments. J'avais quand même réussi à la convaincre de me suivre à l'extérieur. Je cherchais à faire la conversation....à savoir qui elle était et pourquoi elle avait quitté le Texas.
« Ma famille me manque, mais j’ai pris une bonne décision en venant m’installer à Miami. Je commençais à étouffer là-bas. Je ne me voyais pas y construire un avenir alors j’ai fait mes bagages un jour et je suis partie. »
Ha oui ? Qu'est-ce qui l'avait poussé à quitter sa famille ? J'étais plutôt curieux à ce niveau. Il y avait un truc qu'elle ne me disait pas. C'était correct aussi si elle ne voulait pas en parler. J'allais pas forcé plus qu'il faut à ce sujet. Si jamais nous avions l'occasion de se revoir, peut-être qu'elle m'en dirait plus.
J'espère que tu trouveras ce que tu cherches ici alors ! J'ai beaucoup de contact à Miami, si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, ça va me faire plaisir de t'aider.
Je décidais de changer de sujet par la suite en lui demandant si elle voulait qu'on se revoit. J'en avais envie. Une sorte challenge que je voulais peut-être tenter. Mais aussi pour en savoir plus sur cette mystérieuse inconnue. Lorsque j'avais posé la question, j'avais bien vu l'hésitation qu'elle portait dans son visage. Étais-je de si mauvaise compagnie ? Puis, elle répondit que c'était si je voulais. Bien sûr que je voulais, mais seulement si elle en avait envie aussi. - Faut que tu le veuilles aussi parce que sinon ça ne sera pas amusant autant pour toi que pour moi. dis-je alors avec le sourire en coin.
Honnêtement, je ne voulais pas la forcer à faire des trucs qu'elle ne voulait pas. Et puis, je ne savais toujours pas si elle avait un amoureux. J'osais croire que non si elle avait accepté. Ou bien alors, ça n'allait pas bien entre les deux et que peut-être ça lui ferait du bien de voir d'autres gens. J'étais dans une multitudes de suppositions.
- Allez ! On s'échange nos numéros...Au pire tu n'auras qu'à m'ignorer si tu n'as pas envie de me revoir ! Je ris quelque peu suite à cette phrase. Si ça pouvait la rassurer....elle aurait au moins se contrôle là et je lui donnais même l'autorisation de le faire. Ça m'insulterait un tantinet, mais j'allais pas en mourir non plus si elle ne voulait vraiment pas me voir.
Take my hand tonight. Let's not think about tomorrow.
C’était agréable d’apprendre à connaitre Daniel. Il était une personne très différente de moi. De toute manière plus semblable que moi ca n’existait pas à Miami, du moins je ne pensais. Mon histoire était quand même très atypique, mais celle du jeune homme sortait aussi un peu du commun. Il allait hérité d’une entreprise familiale et sa vie semblait contrôlée par ce destin tout dessiné. Après l’avoir questionné, ce fut à moi d’avoir le droit à sa curiosité. Je ne rentra pas trop dans les détails en parlant de mon passé. Qu’aurait-il pensé si je lui avais dit d’où je venais ? Même s’il était un étranger pour moi, je n’avais pas envie de voir son regard changer en employant le mot secte. Je ne su pas trop quoi lui répondre par contre lorsqu’il me proposa que de nous revoir. Cela m’intimidait un peu.
« Faut que tu le veuilles aussi parce que sinon ça ne sera pas amusant autant pour toi que pour moi. » me dit-il avec un petit sourire.
Je le regardai amusé par ce qu’il venait de dire et lui offris à mon tour un sourire. J’haussai les épaules, signe que je n’y voyais pas d’inconvénient. Après-tout, pourquoi ne pas tenter de nouer une nouvelle amitié ? Daniel avait été correcte avec moi jusque là et il ne me semblait pas être un psychopathe harceleur.
« Pourquoi pas alors oui, on peut se revoir. Je pense que j’en aurait envie. »
Je sentis un peu de rouge me monter aux joues. Daniel me proposa d’échanger nos numéros et que si dans le cas où je ne voudrais pas le revoir, je pourrais toujours l’ignorer. C’est vrai que je pouvais toujours faire ça, en espérant qu’il ne vienne quand même pas à mon travail par la suite … cela me mettrait grandement mal à l’aise. Je lui tendis mon portable déverrouillé pour qu’il note son numéro.
« Appelle-toi, comme ca tu auras le mien directement. »
J’avais acquis cette technique de gain de temps avec Lina. Je trouvais ca vraiment bien que l’on puisse avoir tous les numéros de nos contacts sur un seul petit téléphone. Je n’allais pas dire ca à haute voix parce que Daniel m’aurait prise pour une cinglée, mais moi je trouvais ca assez extraordinaire la technologie.
« Tu vas rejoindre tes amis ? » lui demandai-je. « Je dois prendre le bus pour aller à la salle, donc je vais remonter là-haut. » ajoutai-je en pointant du doigt la route.
N’ayant ni voiture ni permis de conduire, j’étais condamnée à prendre les transports en commun pour me déplacer. Ce n’était pas si mal après tout car lorsqu’il faisait bon temps et que j’avais le temps, je descendais un arrêt plus tôt pour me dégourdir les jambes. Au moins j’entretenais ma forme. Je ne savais pas trop comment saluer Daniel pour le quitter alors j’attendis qu’il le fasse. Une fois cela fait, nos chemins prirent des directions différentes pour vaquer à nos occupations. J’avais trouvé cette rencontre bien sympathique et j’espérais pouvoir le revoir prochainement.