J'étais en train de relaxer devant la télévision lorsque la sonnette se fit retentir. Je mis plusieurs secondes à me décider à me lever les fesses pour aller ouvrir. Je me demandais bien qui cela pouvait bien être puisque je n'attendais personne. Ce pouvait être Seb. Il avait l'habitude de débarquer à l'improviste à l'occasion. Lorsque j'ouvris la porte d'entrée, je constatai avec étonnement que c'était nulle autre que ma soeur. Je voulus refermer la porte devant elle, mais cette dernière la stoppa. Je reculai et elle entra bien malgré moi. C'était peut-être pas le bon moment là.
- Qu'est-ce que tu veux ? demandai-je alors.
Apparemment, elle voulait voir notre père. Bien sûr, ils avaient repris le contact tous les deux. Je ne voyais pas le tout très bien dans un sens. À mon avis, elle avait bien envie d'avoir sa part de l'argent...ou prendre aussi le relais de l'entreprise. Une pompeuse de cash, bref. J'avais aucune espèce d'idée ce qu'elle fichait ici.
- Tu vois bien qu'il n'est pas là... tu repasseras. Je sais pas plus où il est.
Elle décida alors qu'elle voulait l'attendre. Seigneur ! Je ne voulais pas être obligé de respirer le même air qu'elle pendant x temps. Je pouvais bien partir me réfugier dans ma chambre, mais je voulais pas non plus qu'elle se permette de se balader partout dans la résidence. Emmanuelle enleva sa veste alors que je retournai m'écraser sur le canapé.
- T'es obligée de toujours t'habiller en pute ? Pas étonnant que la ville te passe dessus !
Fallait se le dire, je savais bien qu'elle couchait à droite et à gauche. J'étais pas exemplaire non plus, mais au moins je ne jouais pas dans les deux équipes.
emmanuelle et danielÇa faisait longtemps que j’étais pas passé voir mon père, j’avais donc décidé qu’on allait manger un petit quelque chose ensemble pour souper. Je reconnaissais de plus en plus l’importance d’un parent depuis ce qui était arrivé à ma mère. Mon père et mon frère ignoraient toujours l’incident et je ne savais pas quand j’allais leur en informer. Le moment n’avait jamais adonné et probablement que je le dirais qu’à mon père, mon frère était fermé à toute conversation censé avec moi. Disons que j’avais pas envie de lui dire que sa mère était paralysée de presque tout le corps entre deux insultes… En parlant du loup, en sonnant à la porte, c’est ce dernier qui vint me répondre. C’était étonnant que ça ne soit pas un domestique d’ailleurs, il avait dû être bien frustré de lever son gros cul. Comme de raison, ce dernier n’était pas du tout chaleureux à mon égard, me demandant ce que je foutais ici.
« Certainement pas te voir. Il est où papa? »
Ce dernier m’informa qu’il n’était pas là, que j’allais devoir repasser. Nope! Il m’avait dit qu’il serait là en fin d’après-midi, je m’étais pas déplacée pour rien donc j’allais l’attendre. Je pénétrai dans la résidence familiale, au plus grand malheur de Daniel, ça se voyait très bien sur son visage mais je m’en moquais bien, je m’étais fais à l’idée qu’il allait jamais m’aimer celui-là et avec le temps, j’avais appris à le détester, ou faire semblant de le détester, plutôt. Jamais j’allais comprendre toute cette haine qu’il me portait mais elle était bien là, bien vraie. D’ailleurs, à peine avais-je retiré ma veste qu’il se permit de me faire un commentaire sur comment j’étais habillé. Pourtant, c’était tellement pas si pire!
« Et t’es obligé de toujours faire des commentaires déplaisants? Tu sais que c’est pas parce que tu parles que c’est toujours pertinent et qu’on veut l'entendre! Ça serait l'fun que tu apprennes à la fermer. »
C’était blessant à force. Mais bon, j’allais pas lui montrer que ça m'affecte… ça lui ferait beaucoup trop plaisir et il rirait probablement de moi. J’avais entendu cette insulte tellement souvent en plus qu’elle me faisait pratiquement plus rien. Simplement, venant de mon grand frère quoi… c’était pas particulièrement plaisant. Mais bon, depuis quand avait-il été gentil avec moi exactement? Jamais! Même quand je faisais intimider au lycée, qu’on invitant des tonnes de rumeurs sur moi, jamais il n’avait prit ma défense, il avait tout simplement participer à cette vague de méchanceté, aucun support moral… un vrai trou de cul. Je me rendis à la cuisine pour me prendre un truc dans le frigo mais il y avait pas grand chose de rapide donc je me tournai vers une pomme qui reposait dans le panier de fruit sur le comptoir, ça allait faire le travail! Je retournai au salon où mon très agréable frère reposait, quitte à attendre mon père à rien faire, aussi bien aller le faire chier un peu, non? Je pris place sur l’autre canapé, en face de lui pendant que monsieur zappait la télévision sans me dire un mot. Il s’était clairement dit qu’il allait m’ignorer… et moi j’en avais décidé autrement.
« Je trouve que t’as l’air con avec tes lunettes. C’est moche. »
Pour sur ça, j’étais pas mieux que lui finalement mais je lui rendais simplement la monnaie de sa pièce. Je croquai dans ma pomme, soutenant son regard de petit merdeux. 2981 12289 0
Comme si c'était pas assez, ma soeur avait débarqué à l'improviste chez moi. Elle voulait y voir notre père. Au lieu de ça, elle était tombée sur moi. Je me demandais bien à quoi elle pensait. Je vivais ici, il y avait beaucoup plus de chance qu'elle m'y voit que mon père. Ce dernier était rarement ici. La visite de ma soeur ne me faisait pas vraiment plaisir. Nous étions comme chien et chat tous les deux...incapable de se supporter. Emmanuelle s'était rendue au salon et avait enlevé sa veste. À chaque fois que la voyais je trouvais qu'elle s'habillait un peu trop sexy à mon goût. À croire qu'elle aimait passer pour une pute. C'était incroyable tout ce qui se disait sur elle depuis le lycée. Et la dernière fois, je savais qu'elle se tapait Seb... j'avais complètement tilté à ce moment. Elle faisait toujours tout pour me pourrir la vie.
« Et t’es obligé de toujours faire des commentaires déplaisants? Tu sais que c’est pas parce que tu parles que c’est toujours pertinent et qu’on veut l'entendre! Ça serait l'fun que tu apprennes à la fermer. » - Merci ! renchéris-je
Je repris le contact avec la télévision à chercher une chaine intéressante. Beaucoup plus intéressant que faire la conversation avec ma soeur. D'ailleurs, elle me laissa tranquille un moment pour aller faire je ne sais trop quoi aux cuisines. Par contre, ce plaisir ne dura pas très longtemps puisqu'elle revint, une pomme à main. J'imagine que ça lui plaisait de se croire chez elle en ce moment. Je décidai de l'ignorer. Hélas, cela n'empêcha pas Emmanuelle de parler.
« Je trouve que t’as l’air con avec tes lunettes. C’est moche. »
Je soupirai quelque peu. J'en avais strictement rien à foutre de ce qu'elle pouvait penser de mon look. Je n'avais pas choisi mes lunettes pour lui faire plaisir. Je la regardai quelque peu, avec un peu de mépris.
- Mouais, c'est certainement pour toi que je les porte ! Je vais les balancer aux poubelles, répondis-je sarcastiquement.
Sérieusement, je ne savais pas ce qu'elle fichait là. Pourquoi elle n'appelait tout simplement pas notre père pour prendre rendez-vous à un endroit précis ? Parce que là, elle était lourde. Chaque fois qu'elle parlait c'était comme des coups de couteau dans mes oreilles. Je ne supportais tout simplement pas et c'était insignifiant. J'avais du mal à qualifier cette rage envers elle. Peut-être parce qu'elle couchait avec tous mes amis ?
- T'as pas envie de retourner auprès de Nathalie ? Il me semble que mon air était moins nocive dans ce temps là. Sérieusement, qu'est-ce que tu viens foutre à Miami ? Je pensais que tu étais bien dans ta vie là-bas. On s'en portait bien tous les deux, loin de l'autre.
Je comprenais mal son retour à Miami. J'avais espéré qu'elle fasse sa vie avec ce qui me servait de mère. Elle avait choisi son camp. Pourquoi revenir dans son ancienne vie ? À mon souvenir, il n'y avait rien de bon ici pour elle. Et pourtant... je sentais qu'elle était bien décidé à rester....pour mon plus grand malheur. Et notre père qui l'accueillait à bras ouverts....
emmanuelle et danielAussitôt chez mon père que mon frère ne se gêne pas pour me faire comprendre qu’il ne voulait pas de moi ici. Malheureusement pour lui : je prévoyais manger ici ce soir donc il allait devoir faire avec le petit caca sur son coeur pendant plusieurs heures. Il pouvait tout aussi bien partir ici et me foutre la paix. Petits commentaires déplaisants l’un après les autres, je jugeai bon d’aller me chercher à manger avant de revenir à lui au salon. Il voulait se le jouer chiant, j’étais parfaitement capable de l’être également. Je trouvais ses lunettes moches, je lui en fis donc part sans gêne. Il voulait peut-être se donner un air intello mais ça lui donnait juste une tête de con.
« Bah alors continue à te branler seul dans ton lit en pleurant parce que t’es trop moche pour te faire des filles. »
Bon, il était pas moche… mais j’aimais bien dire que c’était le cas, question d’essayer de faire descendre un peu son amour propre. Je croquai de nouveau dans ma peau, regardant la télévision un peu mais ce fut que passager, avant qu’il ne continue à m’insulter. Je faisais strictement rien en plus, j’étais même pas en train de lui parler ou quoi que ce soit! Il avait vraiment un problème là! À croire qu’il faisait juste ça pour le plaisir ou parce qu’il était en manque d’attention! En plus de ça, il parlait de notre mère comme si elle était une étrangère à ses yeux. C'était quoi ça de l'appeler par son prénom? Enfoiré!
« Oh come on Dan, on doit s’être vu trois fois depuis mon retour et jamais plus que 10 minutes. Veux-tu arrêter de chialer pour rien stp? T’es lourd sérieux, ça pas de bon sens! Si ma présence te dérange à ce point, fais juste foutre le camp, merde! »
J’avais pointé derrière moi, la porte de sortie. Il payait pas pour vivre ici et son père était tout aussi le mien, c’était chez moi également et j’avais le droit d’y être si je voulais. Techniquement, les plans étaient que j’emménage ici au départ, finalement c’était une bonne chose d’avoir mon propre appartement, je serais devenue complètement barge à l'endurer continuellement. C’était une vraie plaie.
« C’est quoi là? T’es en manque d’attention et c’est le seul moyen que t’as trouvé de faire chier le peuple? Fuck que ça m’a pas manqué ton caractère de petit prince à la con! T’es dû pour vivre des vraies affaires toi question de te faire comprendre des trucs pour te réveiller un peu. »
Il l’avait toujours eu facile lui, jamais de tracas, toujours papa et maman pour le protéger de ses toutes petites conneries. Il n’avait pas été violé, il n’avait pas été intimidé et il n’avait pas dû faire prendre le bain à sa mère paralysée tous les jours pendant deux ans. La belle vie quoi! Je l’emmerdais solidement.
« Et si tu appelles maman une fois de plus comme ça, j'te jure que je te colle mon poing au visage. » 2981 12289 0
Que ma soeur était de retour en ville c'était une chose, mais qu'elle vienne chez moi se permettre de me critiquer, ça je le supportais mal. C'est vrai que je n'étais pas très courtois à son égard, mais je ne voyais pas l'intérêt d'être aimable envers elle. Tous les deux, nous étions incapables de nous entendre. Enfin, c'était toujours le climat auquel nous étions habitués. C'était Emma qui ternissait l'image de notre famille. Un caillou dans une chaussure. Celle-ci me passa des commentaires sur mes lunettes moches. Ça ne m'ébranla aucunement. Voire que je portais ses lunettes pour elle et voire que les filles étaient moins intéressées par moi. J'imagine qu'elle ne savait pas trop quoi me dire pour m'insulter.
« Oh come on Dan, on doit s’être vu trois fois depuis mon retour et jamais plus que 10 minutes. Veux-tu arrêter de chialer pour rien stp? T’es lourd sérieux, ça pas de bon sens! Si ma présence te dérange à ce point, fais juste foutre le camp, merde! »
Je la regardai quelques instants à ce moment. Je rêvais où elle me disait de foutre le camp de chez moi ? C'était beau l'égo. C'était vrai que nous étions là à nous quereller comme un vieux couple, mais comment ne pas faire autrement ? Toute mon adolescence, il était question d'elle et sa réputation de Marie-couche-toi-là.
- Bien sûr, je suis chez moi et je devrais foutre le camp ! Ça va princesse ? Tu veux que je décore une chambre pour toi un coup parti ?
Et c'est là quelle monta sur ses grands cheveux. J'étais en manque d'attention et j'avais un caractère à la con. C'était pas faux puisque j'étais rarement enthousiaste en sa présence. Apparemment, je n'avais pas assez vécu de trucs. Blablabla...c'était pas de ma faute si elle préférait se tenir avec une bande d'attardés. Des attardés pauvres en plus. Ma soeur était trop idiote pour se rendre compte que tout le monde la collait parce qu'elle avait du fric. Des filles pompeuses de frics, j'en avais eu en masse autour de moi. C'était pourquoi elles ne restaient pas bien longtemps à mes côtés. Et puis là, elle me reprochait d'appeler notre mère par son prénom. Je l'avais pas traité de chienne...non même pas tout de même.
- C'est son prénom à ce que je sache ! Leur divorce me saoule à la fin. Les avocats sont toujours en train d'appeler. Ça finira jamais. Elle veut juste son fric... c'est évident. Je vois pas pourquoi tu ne vois pas ça, [/b]lançai-je tout bonnement.
Bien sûr, elle prenait le parti prix de notre mère. Il y avait déjà des millions d'écouler en frais d'avocat et autre. C'était pour cela d'ailleurs que lorsque je m'étais marié avec Alysse, que j'avais fait signer une clause comme quoi en cas de divorce, elle n'aurait droit à aucun bien de ma part, ni même de l'argent. Notre union n'avait pas fait long feu. S'il y avait bien un sujet sensible dans mon cas, c'était bien le divorce de nos parents. Arielle avait bien vu à quel point cela m'affectait. Elle avait passé une journée entière dans mon univers. Je n'avais plus trop envie d'en parler maintenant et ma soeur non plus...c'était évident que ça nous touchait dans notre tripes. [b] - J'ai vu que tu avais ouvert des bureaux ici pour ta maison de disques. Ça roule bien ? T'as trouvé des nobodys à rendre famous ?
Aussi bien discuter un peu plus convenablement si elle devait attendre encore bien longtemps. Je trouvais que Robert prenait un peu trop son temps.
emmanuelle et daniel« J’te signale qu’au départ, les plans étaient que je vienne vivre ici donc remercie-moi d’avoir décidé de faire ma vie de mon côté et de ne pas être un enfant roi qui dépend encore de son cher papa… Il doit avoir hâte que tu foutes le camp d’ailleurs et que tu te trouves une vie. »
J’étais sa petite soeur et j’étais déjà plus branchée que lui dans la vie. Il pouvait me traiter de profiteur s’il voulait, au final, c’était lui qui l’était plus que tout. J’avais pas d’argent de mes parents. Bon oui ok, c’était avec leur argent que j’avais pu partir ma boite mais maintenant qu’elle roulait bien, mon fric, c’était le résultat de mes efforts et de mon travail. J’étais fière de moi, de ne pas être devenue une loser comme mon frère qui attendait juste que tout lui tombe dessus sans faire le moindre effort. Il était tellement le type de personne que je détestais, le genre hautain, frais chier qui se pensait au dessus de tout le monde car il avait de l’argent alors que c’était pas du tout le cas. Il avait beau être né sous une bonne étoile, il était en rien brillant. Il m’énervait d’ailleurs à parler de notre mère comme si elle n’était plus la sienne et la dégrader ainsi. C’était pas juste, surtout qu’il ne savait pas dans quel enfer elle était présentement.
« Mais la ferme. Le seul qui veut téter l’argent de papa ici, c’est toi. T’inquiètes pas petit prince, tu l’auras ton héritage. Parfois j’me demande si t’as pas des plans d’le tuer avant son temps juste pour toucher son pognon espèce de débile! »
Et il pensait vraiment que notre père voyait rien de tout ça? Que c’était un putain de profiteur? Il allait tomber bien bas en voyant qu’il allait avoir que la moitié de tout l’argent qu’il pensait avoir. J’avais longtemps parlé avec mon père avant de partir, j’avais mes défauts mais j’étais pas une profiteuse ni même une lecheuse de cul. On petit silence s’installa dans le salon, on entendait que la télévision et moi qui croquait dans ma pomme. Puis, comme pour faire semblant que ça l’intéressait, Daniel me questionna à propos de mes bureaux à Miami. J’avais tout partis en Caroline du Sud et maintenant c’était ici et ça roulait bien, j’étais fière de moi. Je sentais toutefois que mon frère cherchait uniquement à avoir plus d’information sur moi pour essayer de me piquer encore plus. Mais bon…
« J’ai des nobodys mais j’ai des famous aussi j’te signale. Je regarde pour ouvrir des bureaux à New-York et Los Angeles d’ici quelques années. Je travaille fort, moi. »
Oui, c’était le genre de phrase où on pouvait clairement mettre de l’emphase sur le MOI. Il faisait rien lui, à part asseoir son cul devant la télévision et sortir dans les bars flashé son cash quand il était en manque de cul. Avait-il des amis à part Sebastian d’ailleurs? Je pensais pas car personne était capable de le supporter : c’était un fait. Ça avait toujours été ça.
« Et toi tu fais quoi de ta vie à part te venter d’avoir de l’argent que t’as pas travaillé pour avoir? »
emmanuelle et danielMa soeur critiquait mon choix de vie quant au fait que je vivais toujours chez papa. Elle avait peut-être raison, mais Robert n'était jamais à la maison. J'y étais seul le 3 quart du temps. À quoi bon aller vivre ailleurs ? Jamais il ne m'avait fait part de quitter ou qu'il voulait que je quitte. De toute façon, j'avais assez d'argent pour me payer n'importe quelle appartement de luxe même si je ne travaillais pas tellement. Mon père me versait plusieurs milliers de dollars chaque mois. Une goutte d'eau dans son porte-feuilles. Je n'avais jamais compris ma soeur qui travaillait alors qu'elle n'en avait pas besoin techniquement. J'étais certes paresseux, mais à quoi bon se forcer si on me donnait déjà tout cuit dans le bec ? Je menais une belle vie. J'avais pas à me plaindre.
« Mais la ferme. Le seul qui veut téter l’argent de papa ici, c’est toi. T’inquiètes pas petit prince, tu l’auras ton héritage. Parfois j’me demande si t’as pas des plans d’le tuer avant son temps juste pour toucher son pognon espèce de débile! »
Je la toisai du regard. Non mais elle pouvait pas se la fermer ? Je savais bien que j'allais l'avoir cet héritage. Je me demandais juste s'il allait être à part égal avec Emmanuelle. Elle qui n'avait jamais été très présente jusqu'à maintenant. Je trouvais ces démarches plutôt louches.
- Mon tueur à gage est déjà engagé ! T'inquiète pas !
Ce qu'on pouvait pas entendre. Je ne souhaitais vraiment pas la mort de notre père. Plus tard ça irait, mieux ce serait. Je ne voulais pas prendre les rênes de l'entreprise tout de suite. Déjà que j'étais sur le conseil d'administration et que je m'occupais de plusieurs dossiers... Je voulais déjà me flinguer. J'osais pas penser comment c'était de tomber du jour au lendemain PDG d'une aussi grosse entreprise. Un silence s'installa un moment entre nous deux, puis je changeai de sujet à savoir comment son entreprise allait. Je savais qu'elle était gérante d'artiste et qu'elle avait ouvert ses bureaux ici, mais sans plus.
« J’ai des nobodys mais j’ai des famous aussi j’te signale. Je regarde pour ouvrir des bureaux à New-York et Los Angeles d’ici quelques années. Je travaille fort, moi. » - Travailler fort...c'est un grand mot. T'écoutes de la musique...tu fais signer des papiers...le reste c'est tes employés qui font tout.
Je parlais à travers mon chapeau, car je connaissais rien du tout au domaine, mais ça me faisait plaisir de la piquer un peu sur ce qu'elle faisait. Je la soupçonnais de vendre son corps aussi, mais ça, j'allais pas le dire parce que j'allais manger une claque. Il m'arrivait d'avoir un filtre parfois.
« Et toi tu fais quoi de ta vie à part te vanter d’avoir de l’argent que t’as pas travaillé pour avoir? »
Je poussai un soupir. Ça la fâchait clairement que je fasse de l'argent sans rien faire. En même temps, en vivant ici, je déboursais pas grand chose. Puis, je faisais quand même quelque chose de ma peau.
- Attends, j'ai quand même une part de responsabilités dans la compagnie. Tu sais bien que Robert y tient. Et puis, j'fais mes études en pharmaco. J'me pogne pas le bacon comme tu penses.
Un peu, mais ça, j'allais pas l'admettre devant elle. Par contre, quand c'était pour flasher dans une soirée festive, ça, j'étais le premier sur place. Disons que je profitais de la vie pour le moment. Le reste allait arriver plus tard, mais ça, je m'en faisais pas avec les responsabilités. C'est à ce moment que la porte d'entrée se fit entendre. Enfin... je trouvais réellement que c'était lourd à lui faire la conversation. Papa arriva et Emma se jeta dans ses bras pour lui faire la bise. Je roulai des yeux. - Il était temps que tu arrives, j'ai dû la supporter une bonne demi-heure. Elle voulait même me foutre dehors, dis-je alors en m'adressa à notre père.
emmanuelle et daniel« N’importe quoi. Quand on sait pas de quoi on parle on ferme sa gueule. »
Je travaillais très fort, je restais souvent à des heures pas croyables pour organiser mille et une choses pour mes artistes. Oui, j’avais des employés mais le plus gros du travail, c’était moi qui le faisait. Ma compagnie devenait de plus en plus grande, j’étais fière car ça venait de moi et de mon travail acharné depuis des années maintenant. S’il voulait me provoquer, j’allais faire de la provocation également. Je m’intéressai à lui, du moins, je fis semblant en lui lançant carrément une pointe sur le fait qu’il ne bougeait pas son cul et qu’il se vantait d’avoir l’argent de papa.
« Te connaissant tu dois faire semblant de travailler et tu passes la journée à relooker le cul des secrétaires, ouais. »
Il allait clairement pas être un bon dirigeant pour la firme de notre père. C’était probablement pour ça qu’il voulait que j’y sois aussi. Je ne pensais pas que ça, Daniel était au courant et c’était pas à moi de lui dire. Ou peut-être que si en fait, mais je préférais garder cette bombe pour un jour où il allait terriblement me faire chier. En ce moment, c’était le cas mais je me contrôlais bien. Puis comme s’il savait que c’était le temps qu’il arrive, notre père entra dans la maison et automatiquement, on se leva en même temps. Je me précipiai vers lui pour avoir un gros câlin pendant que Daniel lui, commençait à dire tout ce qui s’était passé. Naturellement, il ne racontait pas que c’était lui le méchant dans l’histoire. Il avait commencé, encore.
« Daniel, arrête de faire le porte-panier, t’as plus 5 ans. » « Ouais Daniel, t’as plus 5 ans… ou bien peut-être qui si?» répétais-je en souriant. « Emma… rajoute pas. »
Pauvre père, il devait en avoir marre de faire encore la discipline à nos âges. Mais bon, c’était la faute de mon frère. Je me contentai de rouler les yeux au ciel pendant que mon père déposait sa malette.
« Prête princesse? Je t’amène dans le meilleur resto : The Capital Grill! »
Oh merde, j’étais partie sans payer dans ce resto avec Matt il y avait deux semaines environ. Naturellement, je n’allais pas lui dire. Je me contentai de sourire à mon père uniquement en espérant que ça ne soit pas le même serveur à notre table et si c’était le cas… en espérant que ma face ne lui dise rien. Daniel était pas invité ce soir et j’aimais bien ça. Je lui lâchai un petit sourire en suivant mon père à l’extérieur. Bien bon pour lui.