Bring mich nach Hause

sky & colton.

Chad et moi, ça s’était terminé d’une pas très belle façon. Si j’avais su que c’était ainsi que les choses se terminerait, que la relation serait aussi futile, jamais je serais retournée vers lui. Je me trouvais bien stupide, j’avais bin su à la minute où il s’était mit à parler de sa coloc’ que quelque chose clochait dans tout ça. Que déjà là… je n’avais plus ma place à ses côtés. En fait, l’avais-je déjà eu? Peut-être même qu’il avait joué un jeu pour me refaire payer ce que j’avais fais de mon côté. Qui sait? On pense connaître quelqu’un mais au final, on se rend compte que ce n’est peut-être pas le cas. J’avais pensé pouvoir vivre de nouvelles choses avec Chad, aller vers l’avant, m’amuser… mais au final, ce n’était qu’une belle déception qu’il m’avait apporté. Naturellement, je lui avais fais comprendre que je tenais pas à tenir contact avec lui, du moins, pas maintenant. J’avais besoin de prendre du temps pour moi dans tout ça… mais ça m’empêchait pas de lui souhaiter que du bon à travers tout ça. C’était pas mon genre de vouloir le mal des autres, de toute façon. Pour ma part, j’allais vivre pour moi, pour mon fils et pour le reste du temps, c’était sur mon travail que j’allais me concentrer.

C’était ce que je m’étais dis lorsqu’on m’avait appelé, le lendemain de toute cette histoire avec Chad pour me demander si je voulais aller prendre des photos dans un tout nouvel hôtel à Munich, en Allemagne. Naturellement, j’étais sautée sur l’offre, d’autant plus que ça tombait la semaine où  Eliott était avec Colton. Ça aurait dû être l’expérience d’une vie, un moment incroyable où j’allais être amené à être payée pour voyager et prendre des photos… et ce l’avait été, dans les quelques premiers jours avant que tout se transforme en cauchemar.

J’imagine juste les images, les nouvelles partout dans les journaux, la télévisions… et même les réseaux sociaux où les vidéos ont dû être incroyablement bouleversantes. Nous vivons dans un monde dangereux où à tout moment, des choses affreuses se passent. Je me souvenais bien, à plusieurs reprises, m’être trouvé tellement chanceuse de ne pas me trouver au centre des tragédies un peu partout, au centre de ces zones de violences gratuites où la haine régnaient et où des innocents payaient. Mais cette fois-là, je n’avais pas regardé la scène au loin, dans ma compassion de l’autre côté d’un écran à m’imaginer à quel point ça devait être terrible. Aussitôt que les coups de feu étaient retentit partout dans l’hôtel où j’étais, je peux vous confirmer que c’était terrible, encore plus que ce dont on peut s’imaginer. Je ne savais pas combien de monde était morts durant la fusillade, je ne savais plus grand chose à vrai dire. Sauf que ça avait été long avant qu’on me trouve, ça avait été long de ne pas bouger pendant 5 heures, sous le poids d’un homme se vidant de son sang sur moi. J’avais vu des choses, j’en avais entendu d’autres et tout ça… j’étais pas prête de l’oublier.

24h… c’était environ depuis ce temps que j’étais à l’hôpital. Je parlais pas, à moitié couché dans ce lit avec une petite télé qui passait le téléjournal en allemand devant moi. Je ne comprenais rien, je ne voulais rien comprendre non plus. Et pourtant j’affrontais les images de la tragédie dont j’avais été victime. Une infirmière qui passait par là m’avait informé qu’on avait contacté mon mari, qu’il était dans une avion payé mes assurances à l’instant. Mon mari, ça devait être Colton puisqu’il devait toujours et encore être mon numéro d’urgence. Ça m’allait, en fait, c’était pas mal la seule personne que j’aurais aimé avoir là, avec moi pour me ramener à la maison.
 

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J’ai mon fils Eliott avec moi pour une bonne semaine puisque Sky est en Allemagne dans le cadre du travail. Quatre enfants c’est quelque chose, une chance que ce n’est pas la semaine de relâche parce que là ça aurait été toute une semaine folle. La relâche approche et j’avais comme plan d’aller à Boston, mais cette idée est tombée à l’eau étant donné que ma mère ne va pas très bien. J’ai d’ailleurs eu les résultats des tests et je serais compatible avec elle pour lui donner un rein lorsque ce sera nécessaire pour elle d’avoir un nouveau rein. Je sais que ma mère n’acceptera jamais, mais je vais m’arranger pour qu’elle ne sache pas que c’est moi...

Samedi, les enfants et moi sommes allés jouer dans un centre d’amusement. Les enfants se sont bien amusés et suite à cette activité nous sommes retournés à la maison où nous avons fait de la planche à roulettes dans l’allée de stationnement. C’était sympathique de faire ça tous les cinq ensemble. J’ai peut-être l’air coincé, mais je suis agile avec une planche à roulettes et je suis chanceux de pouvoir partager cette activité avec mes quatre enfants qui aiment ça autant que moi.

Lundi en fin d’après-midi, je suis assis au salon après avoir fait faire les devoirs et les leçons aux enfants lorsque je vois ce qui se passe en Allemagne. Je ne peux pas croire que l’unanimité est encore victime de la folie humaine. Il n’y a pas une journée où il ne se passe pas un crime quelque part dans le monde. C’est malheureux et à ce moment je ne pense pas du tout que Sky se trouve à cet endroit puisque dans ma tête je suis persuadé qu’elle se trouve à Düsseldorf, donc vraiment pas au même endroit. Je m’y connais quand même en géographie.

Ce n’est que mardi en fin d’après-midi que je reçois un appel venant d’ailleurs me disant que Sky se trouve à l’hôpital... victime de cette fusillade d’il y a 24 heures plus tôt. À ce moment, je sens mon cœur s’arrêter de battre, je sens le sol s’ouvrir sous mes pieds. On ne m’a rien dit de plus que Sky est à l’hôpital. On m’a donné le nom de l’hôpital à Munich, mais rien concernant son état de santé. Pris avec les quatre enfants, j’ai finalement trouvé une solution et je n’ai encore eu le choix que de demander aux parents de Julia de les garder. Toujours gentils, ils ont accepté et je leur ai promis que ce sera la dernière fois que je leur demanderai un tel service.

Le vol en avion a été le plus long de toute ma vie, même plus long que lorsque je suis allé en Australie voir les kangourous. Tout au long du voyage, je n’ai pas arrêté de penser au fait que Sky pouvait mourir. J’ai enterré ma première femme, ce n’est pas vrai que je vais enterrer Sky en plus. L’avion se pose enfin aux alentours de 8 heures, nous sommes mercredi matin. La première chose que je fais après être passé les douanes c’est de sauter dans un taxi avec mon sac à dos pour me rendre à l’hôpital. Encore une fois le trajet semble prendre une éternité. Dans quel état est-ce que je vais retrouver Sky?! Je ne le sais pas et ça me stresse.

Arrivé à l’hôpital, je demande la chambre de Sky qu’on me donne assez rapidement et je m’y rends sans perdre une seconde. J’entre donc dans la chambre et je m’avance vers le lit en regardant la femme que j’aimerai toujours.

COLTON : « Sky? »

Dis-je en espérant qu’elle se retourne et qu’elle me regarde. Je veux voir son visage, je veux voir son regard pour m’assurer que c’est bien elle et qu’elle n’est pas défigurée.

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Tout me revenait comme des flashs, des souvenirs que je voulais plutôt oublier. J’avais du mal à croire que cette fois-ci, des images aussi horribles, je ne les avais pas vu à travers un écran, mais au devant mes propres yeux. J’avais été témoins de scènes sanglantes, de paniques, de désespoirs. Le pire dans tout ça, était cette sensation de vulnérabilité, d’impuissance pendant que tant d’innocents étaient en train de souffrir devant nos yeux. On veut aider tout le monde, mais on veut encore plus sauver notre peau. On devient terriblement égoïste, l'instinct de survie prend le dessus, et à ce moment, on est prêt à tout pour parvenir à passer à travers tout ça, à revoir les gens qu’on aime et tenter d’oublier le cauchemar dans lequel on a été plongé. J’avais passé cinq longues heures sous le corps lourd d’un homme sans vie, à ne pas bouger. Premièrement car les responsables de la tuerie étaient encore présents, à parler entre eux, fiers du résultat de leurs exploits tout en tentant de trouver un plan pour s’enfuir sans tracas. Deuxièmement, car l’homme était tellement lourd que ça avait été impossible pour moi de me déprendre par moi-même, j’avais donc dû attendre qu’on me trouve par les secouristes. Heureusement, les trois monstres furent arrêtés et amener immédiatement derrière les barreaux, c’était rassurant quelque part mais ça n’enlevait rien au fait que les dégâts étaient fait. Des gens étaient morts, d’autres blessés et la majorité, traumatisés.

Comme moi présentement, assise dans ce lit d’hôpital à fixer le néant depuis que j’étais arrivée. Je refusais de manger, et dès que je fermais les yeux, je paniquais. Je n’avais parlé à personne, c’était comme si j’étais encore tellement sous le choc du moment que je n’arrivais même pas à ouvrir la bouche. Je restais dans ma tête, je me répétais les scènes, les larmes coulaient le long de mes joues mais je n’arrêtais pas, j’étais incapable de le faire de toute façon. Puis, j’entendis mon prénom, d’une voix qui m’était familière, rien à voir avec l’accent allemand que je pouvais entendre depuis plusieurs heures maintenant. J’avais pourtant sursauter à cet appel, plongé dans mes pensées depuis longtemps. Je me tournai bien doucement la tête, voyant Colton debout dans le cadre de la porte. Mon coeur s’était mit à pomper à toute vitesse, j’ouvris la bouche, je la refermai ensuite… il n’y avait pas de parole qui voulait sortir, il n’y avait que des larmes qui coulaient sans cesse. Je me contentai de relever le bras vers lui, lui tendant ma main comme pour lui faire signe de s’approcher. J’avais soudainement ce besoin extrême de l’avoir près de moi. Il était là… je me sentais mieux, je me sentais comme à la maison que par sa simple présence. Mon ex mari s'approcha du lit, prenant ma main dans la sienne en prenant place sur le coin de ce dernier. Je n’avais pas besoin de dire grand chose, il pouvait bien voir par mon regard que j’étais bien reconnaissance qu’il se soit déplacé ici, pour moi. Il avait fait ça très rapidement en plus, beaucoup plus que je pensais que c’était possible. Puis, une infirmière entra dans la chambre en cogna un petit coup avant.

INFIRMIÈRE : « Vous devez être le mari de madame? »

Ex mari, mais pour les assurances, c’était pas encore changé. Bref, c’était pas un détail bien important de toute façon. Cette dernière entra dans la chambre en prenant mes signes vitaux pendant que je ne bougeais pas beaucoup, le regard bien bas. Cette dernière remarqua bien vite le plateau de nourriture que je n’avais toujours pas touché.

INFIRMIÈRE : « Il faudrait peut-être essayer de se mettre un truc sous la dent madame Adams… il faut reprendre des forces! » Mais j’en avais pas envie, j’avais l’estomac serré, la gorge aussi. Je faisais que avaler ma salive que j’en avais des nausées. Elle se tourna vers Colton. « Je vous amenerai un lit pliable, si vous voulez bien… pour un peu plus de confort!  »

 

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On dit souvent que cela n’arrive qu’aux autres, mais cette fois cette tragédie a touché quelqu’un proche de moi, mon ex-femme et la mère de mon fils. Sky a vécu beaucoup de choses dans la vie malgré son jeune âge. Elle n’avait pas à vivre une telle chose. Pourquoi est-ce que la vie s’acharne sans cesse sur elle? Peut-être parce que nous sommes tous les deux destinés à avoir une vie compliquée, une vie difficile...

Tout au long de mon vol, je n’ai pas arrêté de penser à Sky, à ce qui s’est produit et dans quel état je vais la retrouver parce qu’on a refusé de me dire trop de choses par téléphone. Si elle a été touchée par des balles? Si elle meurt avant que j’arrive? Si elle devient paralysée à tout jamais? Tant de questions me passent par la tête et je pense bien entendu aux pires scénarios possibles parce que j’ai toujours été comme ça, du moins depuis la mort de la mère de mes trois plus vieux. La vie est si fragile, si précieuse qu’il suffit d’une seconde pour la voir changer à tout jamais. Une seconde ou un simple geste peut apporter des changements à tout jamais.

Je suis arrivé à l’hôpital et j’ai tout simplement prononcé le nom de Sky qui s’est finalement tournée vers moi sans dire un seul mot. Je ne veux pas qu’elle parle, je veux qu’elle me regarde, je veux voir dans son regard si elle va bien. J’approche donc du lit puisqu’elle me tend la main. Sa main dans la mienne, je m’assieds sur le bord du lit et je regarde la mère de mon fils dans les yeux. Je perçois au travers de son regard non seulement de la peur mais aussi une sorte de « merci ». Je ne pouvais pas la laisser comme ça, seule à l’autre bout du monde alors qu’elle a besoin de moi.

COLTON : « Eliott a besoin de toi chérie.»

Dis-je deux secondes avant que l’infirmière fasse son entrée dans la chambre.

COLTON : « Oui, son mari et fier d’être. »

Dis-je à l’infirmière avant de lâcher la main de Sky les laisser ensemble le temps des soins. Je me lève et je me recule un peu pour regarder dehors avant de me tourner vers l’infirmière.

COLTON : « Ce serait gentil Madame, mais ne vous donnez pas autant de mal pour moi, le fauteuil me convient. »

Elle quitte sans plus tarder et je repose mon regard sur Sky et son plateau qu’elle n’a pas touché. Je reviens prendre place sur le bord du lit en tirant la petite table avec le plateau vers moi. Fourchette à la main, je prends un morceau de viande et je viens faire l’avion jusqu’à la bouche de Sky question de la faire sourire mais ça ne fonctionne visiblement pas.

COLTON : « Pourtant ça fonctionnait si bien avec Eliott. C’est vrai qu’un avion ce n’est pas très très fille... et si je te dis que c’est une belle licorne multicolore avec des ailes? »

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Chérie. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas appelé ainsi. Et pourtant, l’entendre me faisait me sentir tellement bien pour la peine. Comme si j’étais dans un cauchemar depuis trop longtemps et que peu à peu, je me réveillais et j’étais rassurée, j’étais en sécurité car Colton était là avec moi. Il avait prit le premier avion pour venir me rejoindre, pour s’assurer que je sois ok et que pour ça, je ne pouvais que lui être éternellement reconnaissante.  C’était difficile pour moi de parler depuis l’incident, je ne l’avais toujours pas fait… et j’ignorais pourquoi. Peut-être parce que j’avais l’impression que dès que j’allais ouvrir la bouche, rien n’allait sortir… ou bien que toute la trop grande émotion que je gardais en moi allait sortir comme un raz-de-marré? Ça me faisait peur. Mais Colton avait raison, Eliott avait besoin de moi et moi aussi, j’avais terriblement besoin de l’amour de mon fils présentement. J’avais hâte de retourner le voir, même si je voulais reprendre un peu de poil de la bête avant qu’il me voit. Je ne voulais pas être dans un état lamentable, aucun enfant devait voir son parent dans une pareille situation.

Une infirmière se pointa dans la chambre en questionnant l’identité de Colton, allant de soi qu’il devait être mon mari, comme mentionné dans les papiers d’assurances… et ce dernier, ne rectifia pas la chose, gratifiant qu’il était également fier de l’être. Je le regardai alors, surprise par ce petit commentaire pendant que cette dernière prenait ma pression et tout, les tests de routine alors que j’allais bien physiquement… à part quelques blessures mineures et probablement du mal à bouger dans les prochains jours. L’employée de l’hôpital informa à mon ex-mari qu’elle allait revenir avec un petit lit pliable pour son confort, malgré le fait que ce dernier ne faisait pas son difficile à vouloir dormir sur le petit fauteuil. Nous nous retrouvâmes de nouveau seuls tous les deux et Colton jugea bon que c’était un bon moyen pour me faire manger. Il se mit à me faire l’avion à quelques centimètres du visage pendant que je le regardais dans les yeux, découragée un peu. Sérieusement? Pendant qu’il était en train de me raconter n’importe quoi comme quoi une licorne multicolore allait peut-être me faire d’avantage faire flancher, je pris la fourchette de ses mains pour l’apporter à mes lèvres. C’était dégoûtant, c’était froid maintenant en plus! Je grimaçai alors en prenant une gorgée d’eau. Je secouai la tête, je n’en voulais plus là… peut-être que j’essayerais le petit biscuit au chocolat plus tard. Mon dos se replaça contre mon lit, légèrement remonté en position assise. Le silence régnait dans la chambre et je ne voulais plus que ça perdure. Ma main se glissa jusqu’à celle de Colton où mes doigts vinrent se lier aux siens.  

SKY : « Merci d’être là. » déclarais-je, d’une faible voix, beaucoup plus rauque qu’à son habitude. « Malgré tout… ça veut dire beaucoup pour moi! »

Eh voilà, finalement… j’avais été contente d’avoir été en mesure de prononcer ces paroles, car je les pensais énormément. Mes yeux se remplirent de larmes de nouveau… je savais bien par contre que l’émotion allait remonter.

SKY : « Est-ce que tu peux me serrer dans tes bras? »

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Il fallait que je vienne parce que malgré que nous ne soyons plus ensemble, elle reste la mère de mon fils et que je l’aime toujours malgré tout. Ne pas venir aurait pu faire en sorte qu’elle croit que je me fiche d’elle alors que je suis très loin de me ficher d’elle. Je ne suis pas non plus pour commencer à corriger l’infirmière si elle croit que je suis encore le mari de Sky. Je ne suis pas ici pour régler ce genre de petites choses totalement stupides parce que le plus important aujourd’hui c’est la santé de Sky, sa santé non seulement physique mais aussi mentale parce que je ne sais pas moi ce qu’elle a vécu, ce qu’elle a pu voir, ce qu’elle a pu entendre et sans doute qu’elle sera marquée à vie. Tout ce que je peux faire c’est de lui montrer que je suis présent pour elle.

Sky doit manger parce qu’elle doit reprendre des forces. J’imagine que tant qu’elle n’aura pas mangé qu’elle ne sortira pas d’ici et la connaissant elle ne voudra pas rester ici longtemps puisque cette femme a toujours voulu être libre de faire ce qu’elle désire sans demander de l’aide. Faire l’avion ne l’a fait pas manger davantage malheureusement et c’est pour cela que je lui dis que c’est une belle licorne, mais ça ne fonctionne malheureusement pas plus. Cela dit, elle me prend la fourchette des mains pour manger une bouchée bien qu’elle n’a pas l’air aimer vraiment ça et je la comprends ce n’est pas ce qui semble être très appétissant.

Je regarde mon ex-femme dans les yeux et nos doigts se lient ensemble tout naturellement. Sky dit ensemble quelques mots avec une voix roque à la Sophia Bush. C’est sexy, mais ça ne marche pas avec la femme toute petite et délicate qu’est Sky. Une chance que ce n’est pas sa voix naturelle, que c’est dû à la fatigue, au stress et à la déshydratation suite à ce qu’elle a vécu il y a au moins quarante-huit heures.

COLTON : « Je serai toujours là pour toi Sky, tu n’as pas à me remercier c’est normal. Je te l’ai déjà dit d’ailleurs, je pourrai aller au bout du monde pour toi. »

Et c’est exactement ce que je viens de faire en prenant le premier vol pour l’Allemagne. Il n’en faut pas trop d’ailleurs pour voir les larmes aux yeux de Sky, ce qui me rend le cœur en mille morceaux. C’est sans répondre à sa question que je lâche sa main pour venir la serrer dans mes bras.

COLTON : « Tu sais, ce monde aurait besoin de plus de femmes comme toi, mais d’uniquement une seule et unique Sky Marie Adams parce que tu es une femme unique, une mère extraordinaire, la meilleure mère du monde, la femme la plus combattante que je connaisse. Nous allons se battre tous les deux et je te promets que nous allons passer au travers de cet événement malheureux en ayant grandi, en agissant pour essayer de changer le monde à notre façon. »

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J’aurais compris qu’il ne soit pas venu. il avait tous les enfants avec lui, on ne se parlait plus vraiment depuis un bon moment et puisqu’il attendait un enfant avec cette femme, je me disais qu’il était plus occupée à prendre soin de Brooke que de moi, ce qui serait logique également. Mais connaissant Colton, c’était bien évident qu’il allait se déplacer pour moi, avec son grand coeur en or. À sa place, je devais bien l’admettre que j’aurais fais de même. Il était le père de mon fils et l’homme que j’avais aimé le plus dans ma vie. Nous avons eu une belle histoire d’amour que je n’oublierai jamais. En fait, à bien y penser, c’était la personne que j’espérais voir me rejoindre ici. Mes parents étant trop stressés, Colton était parfait pour ça. Et comme de raison, il n’avait pas tenté de me bombarder de questions, à savoir comment j’allais ou quoi que ce soit. À part essayer de me faire manger comme un bébé, il était parfait. À la suite de nos quelques petits mots échangés, j’avais grand besoin qu’il me prenne dans ses bras ce qu’il me dit ensuite, ses belles paroles qui vinrent me chercher droit au coeur me firent monter les larmes aux yeux.

SKY : « Je mérite tellement pas que tu sois encore là pour moi…

Je le serrai encore plus fort quelques secondes pour me décoller et croiser son regard.

SKY : « J’ai une chance incroyable d’avoir dans ma vie le plus gentil, le plus empathique et compréhensif des hommes. Et le plus beau cadeau que j’ai pu faire à mon fils, c’est de lui avoir donner le meilleur des papas qui soit. »

À défaut d’avoir échouer notre mariage, au moins, j’étais heureuse qu’il nous restait notre soucis de l’un l’autre, notre respect mutuel, notre complicité pour faire perdurer notre relation au-delà de tous les évènements malheurs auquel notre couple n’avait pas survécu. Malgré tout, Colton restait l’un des hommes les plus importants pour moi et je m’en voudrais encore longtemps d’avoir tout laisser tomber pour quelqu’un qui au final, n’en valait pas la peine du tout. Non pas que j’avais laissé Colton pour Chad mais disons que ce dernier m’avait un peu engourdie l’esprit vers une direction que je n’aurais peut-être pas dû prendre, finalement. J’allongeai mon bras pour prendre une petite gorgée d’eau et reposer le verre devant moi. Mon repas était froid, mon eau état chaude… c’était pas le paradis sur terre, avouons-le. Je me raclai un peu la gorge en espérant retrouver ma voix à moi après autant de temps à ne pas avoir ouvert la bouche.

SKY : « Est-ce que tu pourrais appeler mon père et ma mère et envoyer un message à Leo pour leur indiquer ce qui se passe? Je ne crois pas avoir la force de le faire… sinon, c’est pas grave, j’attendrai mon retour pour les appeler. »  

J’avais perdu mon sac à main dans tout ça, mes effets personnels devaient être encore à l’hôtel en question par contre, j’avais bon espoir de ne pas repartir vers Miami les mains complètement vide. Mais l’important, c’était que moi je sois ok… on s’en foutait du matériel au final.

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Il est vrai qu’avec les quatre enfants à la maison et Brooke qui est enceinte que j’aurais pu ne pas venir en Allemagne, mais je me devais de le faire. Je ne peux pas laisser la mère de mon fils dans un état que j’ignore en Europe. La famille de Sky à Londres aurait sans doute pu venir, mais c’est moi qui est inscrit dans les papiers de Sky. Cela dit, même si mon nom est inscrit partout, je n’aurais pas pu décidé si on débranche Sky ou non parce que là j’aurais eu l’impression de la tuer. Je suis venu parce que Sky à besoin de moi. Elle a besoin de savoir qu’elle n’est pas seule. Elle a besoin de savoir que je suis là pour elle. Je serai toujours présent pour cette femme peu importe les raisons. Après tout, Sky sera toujours la mère de mon jeune fils.

COLTON : « Je serai toujours là même si nous ne sommes plus ensemble. »

Sky me serre et je la serre moi aussi. Les paroles prononcées me vont droit au cœur. Je ne suis pas un père parfait, mais je fais tout ce qui est en mon possible pour bien m’occuper de mes enfants.

COLTON : « C’est gentil de dire ça, ça me réchauffe le cœur. »

Il faut prendre et accepter les compliments lorsqu’ils se présentent à nous parce que c’est plutôt rare que les êtres humains se parlent et se respectent. Les gens ne se complimentent presque plus parce que les gens sont jaloux d’autrui. C’est malheureux tout cale, cette vie dans laquelle nous vivons. Je me demande encore comment mes enfants font pour vivre et grandir si les jeunes sont de plus méchants. La vie d’un enfant n’est pas toujours facile.

COLTON : « Pas de problème, je vais appeler tes parents pour leur dire en espérant qu’ils ne viennent pas à tout le vitesse parce que toi ce dont tu as besoin c’est du repos et non d’avoir des parents qui tournent en rond et stressent dans ta chambre. Pour ce qui est de Léo, je voudrais bien, mais je n’ai pas son numéro de téléphone. Je ne connais même pas son nom de famille alors je ne peux pas chercher vraiment. »

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SKY : « Et moi aussi, je serai toujours là pour toi. »

Disons que lorsqu’on passe à travers une situation pareille, quand on passe à deux pouces d’une mort certaine à coup de balle dans le front, on réalise qu’une petite haine à cause que son ex-mari a décidé d’avoir un enfant avec une autre femme, c’est tellement pas si pire finalement. Au final, je n’ai plus envie de ressentir autant de sentiment négatif envers lui car il est une bonne personne, il l’a toujours été et j’avais été complètement aveuglé par la jalousie ou bien la haine que j’avais à son égard, à ce moment précis. il vivait sa vie comme il le désirait, il ne me devait plus rien et il faisait encore le choix d’être là pour moi, je ne pouvais que me compter chanceuse d’avoir un homm aussi exceptionnel dans ma vie et sérieusement, mon Colton, je ne l’échangerais pour rien au monde. Après un long câlin qui fait beaucoup de bien, je me recule un peu. Il dit peut-être que mes paroles lui réchauffent le coeur mais moi, c’est lui qui réchauffe le mien. Je demande ensuite à mon ex-mari s’il peut s’occuper d’appeler mes parents, étant donné que je n’ai plus mon téléphone ni même aucun de mes effets personnels. J’ose espérer que ça sera retrouvé dans le fouillage de l’endroit du crime. Techniquement, tout ce qui est dans ma chambre devrait être encore intacte puisque ce n’est pas à cet endroit que l’enfer s’est produit.

SKY : « Non surtout pas! Je veux pas qu’ils viennent ici et tu dois leur dire! On va rentrer bientôt à la maison et ils viendront me voir à ce moment là… ça vaut pas la peine de se déplacer. » Et je savais que ça allait me nuir plus qu’autre chose. Mon père ça allait mais ma mère était assez intense merci quand elle s’y mettait. « Leo Mills, mais je connais son numéro de téléphone par coeur. Tu peux simplement lui envoyer un SMS, je sais qu’il est souvent occupé donc il verra quand il pourra! »

Je lui donnai son numéro de téléphone pendant qu’il entrait tout ça dans son téléphone. Je le regardai faire en silence.

SKY : « Où sont les enfants? Qu’est-ce que tu leur a dit? Ils vont bien? »

Parce que ça aussi, c’était une de mes plus grandes préoccupations, et avec raison!

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sky & colton.

Il est bien de savoir que nous serons toujours là l’un pour l’autre. Nous ne pouvons pas oublier toutes ces années que nous avons vécues ensemble. Il faut souvent un événement tragique pour réaliser à quel point nous sommes parfois pathétiques. Sky m’en veut parce que je veux prendre soin de cet enfant que j’ai fait à Brooke alors que c’est normal que je m’en occupe puisque je suis un homme mature et responsable. Je ne peux pas abandonner cet enfant qui n’a pas demandé à venir au monde, et ça, il faut que Sky le comprenne. M’occuper de ce bébé ne veut pas dire que je vais moins aimer mes quatre autres enfants. Mes enfants, je les aime tous de manière égale.

Sky aurait pu mourir dans cette tragédie. Je ne m’en serais jamais remis parce que perdre ma première femme a été terrible alors perdre ma deuxième femme serait la fin du monde pour moi. Eliott a besoin de sa mère tout comme mes trois autres enfants ont besoin d’une figure maternelle à défaut de ne plus avoir de mère. Je tente de donner le meilleur pour mes enfants, de prendre les meilleures décisions possibles et parfois je me trompe parce que l’erreur est humaine.

Je dois mettre les parents de Sky au courant de la situation, mais je ne pourrai pas les empêcher de venir même si je leur dis que Sky va bien et qu’elle reviendra bientôt en Amérique. Peut-être que si je parle à son père que les choses seront plus faciles parce que je sais que si je parle à sa mère qu’elle ne m’écoutera pas puisqu’elle ne m’a jamais écouté et qu’elle ne me porte pas vraiment dans son cœur. Tout ce que je peux faire c’est espérer qu’ils m’écoutent tous les deux.

COLTON : « D’accord, je vais faire de mon mieux pour leur dire de ne pas venir, mais tu sais bien que je ne peux pas les empêcher si c’est vraiment ce qu’ils veulent. »

Dis-je en la regardant. Leo, il s’appelle Leo Mills. Je prends mon téléphone et j’entre le tout comme il faut en silence. Je termine à peine d’entrer le numéro de Leo que Sky me pose des questions concernant les enfants. Elle n’a pas à s’en faire, les enfants se portent bien et ils sont en sécurité.

COLTON : « Le seul endroit où je peux les laisser c’est chez les grands-parents Clinton. Je pense que je vais leur payer un voyage pour les remercier de leur grand aide. J’ai souvent l’impression d’abuser d’eux, de leur gentillesse en leur faisant garder les enfants sans arrêt. J’ai toujours été indépendant, je me suis toujours arrangé tout seul et là je suis toujours en train de les faire garder. Sinon, les enfants vont bien, je leur ai dit que je venais te chercher parce qu’il est évident que je ne repars pas sans toi. Ils m’ont promis d’être sages. »