☾ There's not a drug on earth can make life meaningful.

Cela faisait un peu plus d'une semaine qu'Erwan était de retour ici. Sa chambre lui avait manqué, et il était rassuré de savoir que personne n'y avait mis les pieds depuis son départ, sauf pour faire le ménage. Tout avait été conservé avec soin à sa place, et il n'y avait plus la moindre trace de ce qui était arrivé avant son départ. Son patron l'avait accueilli avec un grand sourire, l'absence d'Erwan ne l'ayant pas gêné puisqu'elle avait contribué à son enrichissement. Et maintenant qu'il était de retour, l'argent allait continuer à rentrer, et il allait en plus de ça pouvoir avoir son employé sous les yeux. Il était également convaincu que si Erwan était de retour, cela signifiait que sa santé s'était améliorée et qu'il avait laissé ses soucis derrière lui. Un baiser sur la joue, une caresse sur sa tête et son cou, et le planning de travail de la soirée à venir. Erwan était monté dans sa chambre en emportant tout cela. Il y avait quelque chose de très plaisant, comme une bouffée d'un air nouveau et rafraichissant. Revenir ici avait été une bonne décision, et il réalisait que oui, vivre chez Chris et dans ces conditions pendant ces derniers mois n'avait absolument pas arrangé ses problèmes. La vie au Birdcage n'était pas parfaite, elle n'était pas conventionnelle, mais c'était sa vie à lui. C'était sa normalité. Sa place était ici et ce n'était qu'ici qu'il se sentait à peu près maître de lui-même. Alors les dix premiers jours se déroulèrent de la façon la plus normale qui soit, et Erwan retomba vite dans son habitude. Les clients étaient simples, et c'était facile de les contenter. Ils étaient heureux de retrouver Erwan, certains de ses habitués se sont jetés sur l'occasion de passer quelques heures avec lui. Et même si coucher avec ces types ne lui inspirait rien en particulier, le fait d'être demandé ainsi lui réchauffait un peu le coeur. Et voilà qu'au dixième jour, le nom de Chris apparaissait sur son planning. C'était le dernier client de la nuit, et Erwan enchaîna les premiers, puis se retrouva seul avec quelques minutes pour se nettoyer et rendre la chambre présentable. Il était nerveux à l'idée de revoir Chris, bien sûr. Nerveux et heureux, impatient. Il fut enfin prêt et s'installa sur le lit sagement, se tordant les doigts et se mordant la lèvre inférieure. Il se posait des tonnes de questions. Qu'allaient-ils faire ? Qu'allaient-ils se dire ? Il se demandait comment allait Chris, s'il avait pu, en dix jours, remettre un peu d'ordre dans sa vie. Il se demandait s'il avait tenu sa promesse. Surtout ça. Et la porte s'ouvrit lentement, Chris entra et ferma derrière lui. Ils s'échangèrent un regard et Erwan sourit un peu. Chris avait l'air apaisé. C'était bon signe, non ? « Salut » il fit doucement, en se levant et avançant vers Chris, le rejoignant à mi-chemin pour le prendre délicatement dans ses bras. Erwan ne s'était pas vêtu, pas plus qu'un boxer et une robe de chambre, son accoutrement habituel. L'idée d'enfiler autre chose ne lui était pas venue, tout simplement. Il se détacha de Chris et alla trouver le petit frigo semblable à un mini-bar. « Tu veux boire quelque chose ? Y'a... du coca ! » proposa-t-il avec un sourire, en sortant la petite bouteille et deux verres du meuble surplombant le frigo.

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Le moins qu'on puisse dire c'était que la semaine de Chris avait été compliquée. Il avait alterné le mode zombi et le mode pilote automatique jusqu'à hier. Il avait perdu sa place dans les films porno qu'il tournait, alors il avait enchaîner les clients en tant qu'escorte le soir. Il faisait semblant d'aller bien, souriant pour le faire paraître, parlant quand on lui parlait, baisant quand on le lui demandait. Il se faisait entre 500 et 1000$ la soirée, c'était de l'argent facile pour lui. Il avait ainsi pu payer les réparations de son pick-up et commencer à rembourser l'hypothèque de sa maison. Il avait bien sûr garder ce qu'il fallait pour pouvoir voir Erwan.   Il avait téléphoné pour réserver une heure le jeudi, mais on lui avait informé qu'il était complet pour toute la semaine! Il avait donc dû attendre une semaine et demi pour avoir un petit créneau. Mais ce soir, c'était LE soir! Il allait revoir Erwan et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il était stressé! Il alla prendre une longue douche, laissant ses muscles se détendre. IL sentit la brûle de l'eau sur les traces encore rouge des coups de cravache. Cela faisait un peu mal mais c'était plaisant de sentir l'eau dessus. Quand il eut fini, il se rasa de près, se coiffa et enfila un jean ceintré et une chemise, moulant juste ce qu'il fallait sa haute stature. Il se parfuma légèrement puis il fit les cent pas dans son salon. Il avait la boule au ventre, peur qu'Erwan ait changé d'avis et qu'il le foute dehors une fois qu'il aurait passé la porte de sa chambre. Il avait encore une heure a attendre et il se dit qu'il prendrait bien un verre. Sauf que... Ses amis l'avaient aidé à se débarrasser de toutes les bouteilles d'alcool et de toute la drogue qu'il avait chez lui. Il décida alors d'aller au Birdcage, ou du moins devant en attendant l'heure. Son pick-up démarra au quart de tour et il alla jusqu'au centre-ville. Il trouva une place à 500 mètres de l'endroit ou se trouvait son ami. Il marcha ensuite lentement et se stoppa devant un bar. "Aller, juste un!" Lui chuchota le petit diable sur son épaule "Ca ne fera pas de mal! Ca va juste te détendre!". Chris serra les poings essayant de ne pas craquer. Il savait très bien les conséquences s'il venait à trahir sa promesse et elles seraient sans doute douloureuse! Il resta ainsi, 5 bonnes minutes devant le bar et finit par s'en aller. Il avança, tête basse, jusqu'à percuter quelqu'un. Quand il releva la tête, il crut que l'univers était décidément contre lui aujourdhui! Son dealer se trouvait là juste devant lui, pile au moment où il se disait qu'il aurait aimé avoir un calmant pour son stress. Ils discutèrent alors une petite dizaine de minutes et finalement, Chris lui demanda quelque chose pour le détendre. Contre 20$, son dealer lui refile deux comprimés de MDMA. Ils les avalent, puis après des salutations, il continue son chemin jusqu'au Birdcage. Il était encore en avance, alors il s'annonça, paya, et attendit dans un petit salon. Les comprimées commençaient à faire leurs effets et il commença à se détendre. Un quart d'heure après, on l'appela pour qu'il se rendre dans la chambre d'Erwan. Il se leva, souriant et alla jusqu'à la porte. Il frappa trois petits coups bien spécifique, qui annoncerait a son ami que c'était lui qui entrait puis ouvrit la porte. "Hey! Salut!" Dit-il content de voir son ami. Ils s'avancèrent l'un vers l'autre et Erwan vint poser sa tête contre son torse. Chris le sera aussi dans ses bras et posa son front sur la tête de son ami. Il inspira à fond, souriant sous l'effet réconfortant de cette odeur familière. Mais trop vite Erwan se détacha et lui proposa quelque chose à boire. "Oui Coca s'est parfait!" Dit-il en lui souriant. Il enleva alors son blouson de cuir et le posa sur le porte-manteau. Il alla ensuite prendre place dans le fauteuil, remercia son ami pour la boisson et lui sourit. " Alors... Comment ça va?" Lui demanda-t-il curieux.

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Revoir Chris après tout ce qui s'était passé, c'était évidemment un peu étrange. Et il savait aussi que ces retrouvailles seraient différentes de leurs rendez-vous passés. C'était normal, après tout ce qui avait été dit durant cet appel, et après tout ce qui était arrivé dans la maison de Chris ces derniers mois. Erwan était heureux de ne plus y être, il réalisait qu'il avait manqué de son indépendance. Et peut-être qu'il n'était pas libre ici non plus, mais c'était bien différent. Ici au moins, il était là par choix. Il avait un milliard de questions au sujet de Chris, de ce qui allait arriver après tout ça. Il aurait aimé voir l'avenir et savoir s'ils arriveraient à se tirer de tout ça. Mais il ne pouvait pas, alors il fallait avoir un peu confiance. Il ne savait pas ce que Chris avait fait de sa vie, ces derniers jours. Mais voilà qu'il entrait dans la chambre, et il avait l'air de bien se porter. Peut-être bien que cette semaine avait été bénéfique pour lui. Erwan alla le serrer dans ses bras quelques instants. Chris ne sentait pas l'alcool et c'était déjà une bonne chose. Erwan sourit un peu, avant de s'éloigner à nouveau. Décidé à être un hôte exemplaire, il proposa à boire à son client, ne pouvant lui offrir que du coca. "Oui Coca c'est parfait!" répondit-il. Erwan sourit et servit deux verres de coca, en tendant un à Chris. Le jeune homme s'était installé dans le fauteuil, et Erwan prit donc place sur le lit, assis là à moitié en tailleur, une jambe pendant sur le côté du matelas. "Alors... Comment ça va?" questionna Chris, comme si soudainement tout était étrange et ils n'avaient plus rien à se dire. Peut-être qu'ils n'avaient vraiment rien à se dire. Erwan ne savait pas si leur relation avait un jour été basé sur le discours. Il n'en était pas sûr. « Ca va » il haussa les épaules. Il n'était pas de l'humeur la plus joyeuse, mais il allait relativement bien. « Je suis content d'être ici, de retour chez moi » il ajouta, avant de descendre en quelques gorgées son verre de coca. Il se leva pour le poser sur le meuble et retourna se mettre sur le lit. « Et toi ? T'as l'air bien. Tu as repris des horaires de travail normaux ? » demanda-t-il, ne pouvant s'empêcher de forcer un peu les questions tant il était curieux de savoir si cette semaine avait été bénéfique.

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Les comprimées que son dealer lui avait filé faisaient leurs petits effets tout doucement, mais sûrement. Il était toujours un peu stresser à l'idée de revoir Erwan qui, pouvait très bien l'envoyer chier et le foutre à la porte. Il avait vraiment merdé et ne pouvait s'en prendre qu'à lui. Il fut agréablement surpris quand son ami vint dans ses bras et profita de ce petit moment de bonheur, inspirant son odeur au maximum avant qu'il ne se détache de lui. Il avait fait le tour des draps chez lui entre leurs lits et ceux de la chambre spéciale, mais tous avait perdu l'odeur de son ami pour ne laisser place qu'à la sienne. Il se sentait du coup terriblement seul et attendait avec certaines angoisse que le sommeil ne l'emporte dans un autre monde pour oublier la réalité. Quand il était vraiment fatigué, il dormait d'une traite, ne faisant ni rêve, ni cauchemar et cela lui convenait très bien. Malheureusement, ces nuits calmes étaient plutôt rare, laissant place à des nuits agitées avec beaucoup de réveils. Son ami lui proposa alors un soda qu'il accepta avec plaisir tout en allant s'asseoir dans le fauteuil près du lit d'Erwan. Il suivit ce dernier du regard et quand il lui avoua qu'il était heureux d'être de retour ici, Chris plissa le nez. Ces paroles lui fendirent le coeur plus qu'il ne le laissa paraître, lui rappelant qu'il avait vraiment bien merdé et qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Il baissa alors les yeux, ne les relevant uniquement quand Erwan reprit la parole, lui retournant sa question. " Ca va." Il dit doucement "Je bosse de soir, du 20h/1h environs, c'est plutôt cool." Il finit sans montré aucune émotion. Escort, c'était plutôt facile, il devait sourire, entretenir la conversation quand on le lui demandait et parfois, il devait faire plaisir sexuellement à ces clients. Rien de bien compliqué donc. Le plus dur c'était après, quand il rentrait chez lui et qu'il devait lutter avec ces démons, son ennui et ses réfections. C'était ce retrouvé avec lui-même le plus dur. Il zappa le fait qu'il avait été viré de son boulot d'acteur porno pour ne pas ajouter de honte supplémentaire à son malheur. "J'ai rendez-vous avec un psy le mois prochain et mon pick-up est réparé", finit-il en souriant cette fois. Il était content de pouvoir rouler de nouveau, pouvait aller prendre l'air un peu plus loin de la ville quand il n'allait pas bien. "J'ai... Rendez-vous, avec un addictologue à l'hôpital la semaine prochaine". Il finit baissant la tête honteusement. Il avait un problème avec la boisson et les drogues et devait faire en sorte de s'en sortir réellement en se faisant soigné et ne pas compter encore une fois sur sa famille et ses amis.

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Erwan se faisait évidemment du souci pour Chris, mais ce dernier semblait être en forme et en bonne santé. Il avait l'air bien plus reposé que ces derniers mois, il tenait debout normalement et n'avait pas l'air affaibli ou tremblant. Et si Erwan recherchait ces signes-là chez son ami, c'était parce qu'ils ne lui étaient pas étrangers. La combinaison de l'alcool et des drogues avaient eu des effets terribles sur Chris, et Erwan avait été au premier rang pour les admirer. Les admirer, pas uniquement, mais aussi les subir. C'était tout cela qui l'avait finalement mené à nouveau ici, même s'il se doutait que dans tous les cas, il aurait fini par demander à revenir au Birdcage. Il n'y avait rien à faire chez Chris, seul, à traîner comme une sous-merde. Il fit part à son ami de sa joie d'être de retour dans sa chambre. Erwan s'installa ensuite pour demander à Chris comment il se portait, s'il avait effectué quelques changements dans son mode de vie. "Ca va. Je bosse de soir, du 20h/1h environs, c'est plutôt cool." Erwan ne savait pas trop dans quel job s'était lancé Chris, avec de tels horaires. Déjà pendant leurs mois passés ensemble, il n'avait pas osé demander, n'avait pas pris le temps. De toute façon, ils ne s'étaient pas beaucoup parlé. Il y avait eu la longue période durant laquelle Erwan ne voulait pas entendre parler de Chris, puis ils avaient recommencé à coucher ensemble, mais leur relation s'était arrêtée à ça : du sexe. Ils se voyaient et passaient du temps ensemble, mais ils ne se parlaient pas. Peut-être qu'ils n'avaient rien à se dire, qu'ils n'étaient pas faits pour parler. "J'ai rendez-vous avec un psy le mois prochain et mon pick-up est réparé. J'ai... Rendez-vous, avec un addictologue à l'hôpital la semaine prochaine" Erwan sourit un peu. « C'est bien ça » dit-il. Assis sur le lit, il se laissa tomber en arrière pour s'y allonger, ses boucles brunes s'étalant sur la couette autour de son visage. « Tout le monde était content de me revoir ! Même ces derniers soirs, mes clients habituels étaient heureux et tout. J'aime faire plaisir aux gens ! » dit-il, sourire aux lèvres, se remémorant les paroles et sourires de ses clients et collègues, et même la joie du boss lorsqu'il le revit. Il tourna la tête vers Chris. « Et j'suis vraiment vraiment heureux que tu sois là, sobre, pas d'alcool et pas de drogue, juste toi » il dit doucement, insistant sur le dernier mot. Juste Chris, sans toutes les merdes, comme avant. « Tu veux faire quoi ? » il demanda ensuite, au sujet du programme de leur courte soirée.

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Le cachet faisait son petit effet, rendant Chris plus décontracter que quelques instants auparavant. Il avoua ensuite à son ami qu'il travaillait moins souvent, mais plus régulièrement. Il ne bossait que le soir, ce qui lui avait laisser le temps de faire réparer son véhicule, nettoyer sa maison et ranger son garage. Il avait aussi eu le temps de prendre son rendez-vous et en avait deux de plus par la suite. Mais ce soir, s'était le grand soir, il revoyait enfin Erwan après ce qu'il s'était passé. Il lui avoua alors qu'il allait voir quelqu'un pour ces troubles sans pour autant les mentionner. Il avait réfléchi à cela un bon nombre de fois sans pour autant de trouver de réponse. Il sourit quand son ami lui répondit que c'était bien puis quand il lui dit qu'il était content d'être revenu ici, il ne sourit plus. Cela lui brisait le cœur, lui rappelant quel connard il avait été encore et encore. Il s'enfonça encore plus dans le fauteuil quand Erwan lui avoua être aussi heureux de la voir sobre et clean. Il était peut-être sobre, mais il n'était pas clean. Il croisait les doigts pour qu'il ne s'en rende pas compte. "Moi aussi, je suis content de te voir." Il répondit alors avec un sourire qu'il avait appris à faire paraître vrai. C'est alors qu'Erwan lui envoya LA perche à saisir, celle qui lui ferait oublier toutes ces questions et pour lui-même, la soirée passé. Alors, pour la première fois, il sourit vraiment et lui dit " J'aimerais t'embrasser". Il se leva alors et s'approcha de son ami qui était étendu sur le lit. Il se plaça alors au-dessus de lui sans pour autant l'écraser, lui laissant la chance de refuser. Ne sentant pas de mouvement de protestation, il vint déposer doucement ces lèvres sur les siennes pour un doux baiser. Quand il détacha ses lèvres, il sourit, le regard brillant et dit "Ho ce que ça m'a manquer!". Et s'était la pure vérité, cela lui avait vraiment énormément manqué. Il avait certes embrassé quelques-uns de ses clients mais ce n'était pas pareil. Il y avait chez Erwan quelque chose qui faisait que dévorer ses lèvres le faisait autant planer qu'un extasy.  Alors il se laissa aller et cette fois, il l'embrassa avec une fougue telle que cela ne laissait pas de place au doute sur la suite des évènements.

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Chris était là, et il semblait être de bonne humeur, en bonne santé. Il avait l'air d'avoir pris soin de lui ces derniers temps, et d'avoir mis de côté les habitudes destructrices qu'il avait prises ces derniers mois, avec la présence d'Erwan et son rythme de travail inhumain. Peut-être que ce soir était le début d'un nouveau chapitre pour eux deux, plus sain, plus calme, plus simple aussi. Erwan avait réussi à mettre un peu de côté sa tristesse, et jusqu'à présent, il parvenait à trouver un rythme qui lui convenait, à puiser un peu de joie dans les choses simples de son quotidien. Il ne demandait rien d'exceptionnel, et réussissait lentement à mener une vie à peu près sensée. "Moi aussi, je suis content de te voir." lui répondit Chris, alors qu'Erwan lui faisait savoir son bonheur de le voir ici, sobre et clean. Ne sachant trop quoi ajouter après cela, car tous deux n'avaient jamais été très doués pour mener la moindre conversation, il demanda à Chris ce qu'il voulait faire de sa soirée. Le jeune homme sourit. "J'aimerais t'embrasser" Et avec ça, Chris se leva et avança vers le lit. Erwan n'eut pas de grande réaction. De toute façon, Chris était son client, et c'était le devoir d'Erwan de lui faire plaisir et de lui offrir une belle soirée. Un baiser, c'était agréable. Alors il se laissa faire, fixant son regard dans celui de Chris pendant que ce dernier se penchait au-dessus de lui et venait l'embrasser. "Ho ce que ça m'a manquer!" Erwan esquissa un sourire, touché de savoir cela. Il avait manqué à Chris, et ça le rendait heureux, si bien que lorsque son ami se remit à l'embrasser, avec plus de fougue, il se laissa faire à nouveau. Chris se fit vite plus entreprenant, et Erwan resta là, plus ou moins figé. Il n'osait pas le repousser, c'était son devoir, non ? Il devait contenter le client. Alors il laissa les lèvres de Chris glisser sur son corps, ses doigts effleurer sa peau. Il écarta les jambes quand la cuisse de Chris glissa entre celles-ci et alla se presser contre son  sexe qui ne réagissait pas à ce qui se passait. Erwan prenait sur lui, bien sûr, mais lentement, alors que les secondes filaient, que Chris se débarrassait de ses vêtements et que ses gestes s'intensifiaient, Erwan avait de plus en plus de mal à endurer tout ça. Il regardait Chris, il restait concentré, mais tout ce qu'il voyait et sentait, c'était le souvenir des nuits qu'il avait passées dans la maison de son ami. Les nuits qui l'avaient poussé à partir. Et son regard planté dans celui de Chris lui fit réaliser, après une observation plus poussée, que quelque chose n'était pas normal. Les mains de son ami se promenaient sur son corps comme s'il le possédait, glissant sur les parties les plus intimes de son anatomie et jouant avec sans se gêner une seule seconde. Erwan paniquait, et il n'essayait plus de le masquer. Son visage ne traduisait pas la moindre envie, rien d'autre que l'inconfort et la peur, mais Chris semblait lancé et inarrêtable. Il sentit ses doigts entre ses fesses, à l'intérieur de lui, un geste lancé dans la hâte et sans douceur. Ce fut tout ce qu'il put supporter, car cela le poussa à réagir. Il plaça ses mains sur le torse de Chris, et le repoussa. « Arrête ! Arrête. Laisse moi » il lança, attrapant la robe de chambre à côté de son lit et l'utilisant pour se couvrir le plus rapidement possible.

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Chris était heureux de pouvoir enfin sentir, après des jours de manque, les lèvres d'Erwan sur les siennes. Cela réchauffa son coeur froid, qui était en sommeil. Il eu le droit au sourire de son ami quand il lui avoua que cela lui avait manqué. Qui aurait cru qu'un jour, que ne plus embrassé Erwan serait une telle torture pour le jeune homme? Qui aurait cru aussi que cela allait lui faire autant de bien de redevenir lui-même, de ne plus faire semblant ou de jouer un rôle? Il était tellement bien, qu'il retourna capturer ses lèvres avec cette fois, beaucoup plus de passion. Dans se baiser sortie toute l'envie, la frustration et la passion qui débordait d'un coup de l'être de Chris. Il prit soin de baiser chaque parcelle du corps du jeune homme avant de laisser la place à ses mains. Jusque-là, il avait baisé avec ses clients juste par devoir et pour se vider les couilles. Mais là c'était toute une autre histoire. Le faire avec Erwan, c'était comme un feu d'artifice ou même une grosse éruption volcanique. Rien à voir avec ces clients. Comme Erwan ne protestait pas, il passa à la vitesse supérieure se collant un peu plus à son ami pour sentir son corps contre le sien. L'excitation était à son comble et très vite ces vêtements commencèrent à voler dans la pièce. Il enleva avec fougue le caleçon du jeune homme en vue de s'occuper de lui encore plus intimement. Il voulait le sentir dans ses mains, dans sa bouche puis le prendre aussi fort que la réalité pouvait le lui permettre. Mais alors qu'il était en train de le préparer correctement, se dernier le repoussa violemment tout en protestant, sauta sur ses pieds pour aller enfiler un peignoir. Chris se redressa alors interrogeant le jeune homme du regard. Il ne comprenait pas du tout ce qu'il se passait. Il se concentra alors sur le visage d'Erwan et le déclic se fit. Erwan avait peur de lui. "J'ai recommencé...." Dit-il alors en soupirant et en baissant la tête avant de se laisser retomber sur le lit enfonçant son nez dans le matelas. Après quelques instants, il se redressa pour s'asseoir sur le bord du lit dos à son ami. " Je comprends pas... C'est pas arrivé depuis... Pourquoi là? Qu'est-ce qui cloche putain?"

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Au fond, il se demandait pourquoi Chris continuait. Ne remarquait-il pas qu'Erwan n'allait pas bien ? Est-ce que ça ne se lisait pas sur son visage qu'il ne prenait pas de plaisir ? Que les caresses, possessives et agressives, de Chris ne lui faisaient aucun bien ? Ou alors, Chris s'en moquait, et c'était là un nouveau problème qui ne serait pas facile à résoudre. Erwan ne savait pas quoi faire. Chris était son client, il devait le contenter, il n'avait pas le choix. Il avait payé pour venir ici, et Erwan lui devait une bonne baise. C'était le contrat. Si son boss apprenait qu'Erwan s'était refusé à un client... Erwan ne voulait pas aller au bout de cette pensée, c'était trop terrifiant. Mais Chris était aussi son ami, du moins, il l'espérait, et en tant qu'ami, il respecterait peut-être la volonté d'Erwan... ? Du moins, le jeune homme l'espérait. Il serra les dents un certain temps, laissa son client jouer avec lui, mais lorsque ses mains se firent trop puissantes, Erwan ne put se retenir. Ce fut comme un réflexe, une alarme qui se mit à retentir dans son crâne, et il repoussa Chris pour s'éloigner de lui et aller se cacher derrière sa robe de chambre en satin. "J'ai recommencé...." Quoi ? Recommencé quoi ? Erwan ne savait pas de quoi il parlait, si c'était une affirmaton ou une question. Recommencé à le maltraiter ? A utiliser son corps comme un vide-couilles ? Sans se soucier de la personne, de l'humain qu'il était ? Son regard était étrange, luisant, et à travers la terreur qui se calmait peu à peu, Erwan essayait de comprendre. "Je comprends pas... C'est pas arrivé depuis... Pourquoi là? Qu'est-ce qui cloche putain?" Qu'est-ce qui cloche. Bonne question, effectivement. Erwan ne comprenait pas où voulait en venir Chris, mais tant pis. Ce n'était pas important. Il resta recroquevillé sur lui-même, cachant un maximum de son corps sous le satin du kimono, les talons sur le bord du matelas et les jambes repliées contre son torse. Il n'avait plus envie de rien. Le sexe ne l'avait jamais passionné, c'était peut-être pour cela qu'il avait été capable d'en faire son métier. Et puis Chris était arrivé, et il avait trouvé son plaisir avec lui. Mais maintenant, l'idée de se faire baiser par Chris le terrifiait, l'idée de ses mains sur son corps ne lui inspirait rien de bon. « Je veux plus que tu me touches » il lâcha, en plein dans ses pensées, car telle était la conclusion au flot d'idées qui se battaient dans sa tête. « On peut plus baiser toi et moi » il ajouta, moins violemment, mais tout aussi convaincu. Et il réalisa en même temps le vrai sens de ce qu'il disait, et depuis quand s'autorisait-il à dire non à un client ? Il ne pouvait pas faire ça, il n'avait pas le droit. La panique lui serra la gorge. « Enfin, t'es mon client et tu as payé. Alors tu peux me faire ce que tu veux » il tenta de rectifier. Il avala la boule dans sa gorge. « Mais s'il te plait... s'il te plait, je ferai tout ce que tu veux, juste me fais pas ça, s'il te plait » Incapable de contrôler le sanglot dans sa voix, celui-ci fit trembler ses mots. Et surtout, il ne fallait pas que ça se sache. Il fallait que Chris garde le secret sur cette conversation, sur ce qui venait de se passer. Si on apprenait qu'Erwan avait dit non, qu'il s'était refusé à un client, qu'il avait demandé à celui-ci de ne plus le toucher... Erwan aurait de graves ennuis. « S'il te plait leur dis pas que j'ai dit non » il supplia une nouvelle fois. Sa confiance en Chris était incertaine, ébranlée par les évènements récents. Fut une époque, il avait eu une foi aveugle en lui, mais désormais, il ne savait plus trop à quel point il pouvait compter sur lui.

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Il avait replongé en même pas cinq minutes. Cette fois, ils n'avaient rien fait de spécial, juste des préliminaires et tout avait basculé. Chris se dit qu'il devenait fou, que quelque chose avait griller dans son cerveau pour qu'il agisse de la sorte. Lui qui avait toujours été respectueux, devenait un violeur, un connard, il devenait son pire cauchemar, comme ces pseudos pères d'accueil qui avait abusé de lui! Il secoua alors la tête et se rhabilla rapidement avant de se placer devant la fausse fenêtre. Quand il se tourna de nouveau vers Erwan, il se rendit compte que son ami était complètement recroquevillé sur lui-même, là sur le coin du lit. Il essaya d'avancer, mais se reprit et alla s'asseoir dans le siège au coin de la pièce. Il prit son visage dans ses mains se demandant à lui-même comment il pouvait faire pour arranger les choses. C'est alors que son ami lui annonça le couperet. Il ne voulait plus qu'il le touche. Cette fois, il avait dépassé les bornes, menant son ami à bout. Il baissa alors la tête, sentant son cœur se déchirer encore un peu plus. Comment allait faire maintenant? Il s'accrochait à l'espoir de le voir une fois par semaine pour ce moment juste à eux deux. Mais si même cela lui était refuser, à quoi allait-il se tenir ? Il était foutu, il le savait, mais il ne voulait pas penser à l'avenir tout de suite. Erwan lui dit une fois de plus qu'ils ne pouvaient plus coucher ensemble, puis il se confondit en excuses, lui demandant de ne rien dire à ses patrons, qu'ils feraient tout ce qu'il voudrait en échange. "Erwan..." dit-il doucement espérant que le jeune homme le regarde. Il se leva alors et essaya de poser sa main sur l'épaule du jeune homme avec douceur pour ne pas qu'il prenne peur. " Je dirais rien promis." Dit-il doucement. Quand Erwan releva la tête, Chris alla s'asseoir de nouveau. Être proche d'Erwan et ne pas le toucher étaient une torture pour le jeune homme qui préféra s'éloigner un peu pour ne pas se laisser emporter. "Je ne dirais rien et je ne ferais rien tant que tu ne voudras pas !" Dit-il alors sincèrement. Parce que là c'était vraiment lui. L'homme respectueux des autres. "Est-ce que tu veux bien que je vienne encore te voir chaque semaine ou tu veux un peu d'espace? " Demande-t-il le coeur au bord des lèvres en attendant la réponse d'Erwan. C'était lui qui était le maître de la situation et tout dépendait de lui maintenant..