☾ IT'S ALWAYS A SPECIAL EXPERIENCE TO MEET FRIENDS FROM A PAST LIFE.

Chris était parti le matin-même pour vaquer à ses occupations. Il s'agissait de travailler, pour gagner de l'argent, évidemment. Une vie normale en quelque sorte. Pendant que Chris n'était pas là, Erwan essayait de se rendre utile. Il faisait donc un peu de ménage, de rangement s'il le fallait, donner à boire aux plantes et caressait le chien qui demandait de l'amour. Tout ça en suivant les règles de Chris. Il restait nu, et gardait autour du cou le collier en cuir qu'il portait depuis quelques mois maintenant. Puis, évidemment, il prenait soin de toujours être bien prêt et en place pour le retour de Chris. Il s'informait sur ses horaires de travail, et lorsqu'il savait que Chris allait bientôt rentrer, il retournait dans la pièce qui était devenue leur chambre, et s'installait là dans une des positions que Chris aimait. A genoux, penché en avant, les fesses vers la porte. Ou alors couché sur le dos en étoile. Ou alors encore sur les genoux, mais cette fois-ci face à la porte et avec simplement la tête baissée. Tout ça avec en prime des chaînes, des liens, ou d'autres accessoires. Il était à nouveau très seul, l'avait été depuis un moment maintenant. Depuis son arrivée au Birdcage, en fait, quand il avait cessé de voir ses amis. Il s'était petit à petit renfermé sur lui-même, et son seul ami était devenu Chris. Evidemment, il avait revu Elizabeth quelques petites fois. C'était tout. Et ensuite, il s'était retrouvé enfermé ici, et voir qui que ce soir n'était pas dans ses envies. Et depuis que sa relation avec Chris avait encore évolué, il ne quittait que très rarement la maison. Erwan ne s'en plaignait pas. Il y a quelques mois à peine, il n'avait qu'une envie : mettre fin à ses jours. Aujourd'hui, ce serait s'avancer un peu trop de dire que cette idée était derrière lui, mais il trouvait son bonheur, ou du moins, assez d'occupation pour ne plus trop y penser. Sa nouvelle vie avec Chris lui convenait, et lui permettait de se rendre utile et de ne pas passer son temps à se lamenter et à contempler l'idée d'une fin de vie proche. Aujourd'hui était en tous cas un jour comme un autre, et après avoir fait un petit coup de ménage dans la chambre de Chris, qui était peu utilisée depuis qu'ils passaient leurs nuits dans la salle de jeux, il regarda l'heure et décida d'aller tranquillement se mettre en place. Nu de la tête aux pieds, il retourna dans la fameuse salle après être passé aux toilettes et grimpa sur le lit. Une fois certain d'être présentable et d'avoir fait tout ce qu'il fallait, il ferma les menottes sur ses poignets, ses chevilles, et mit les chaînes en place. Il se trouvait donc là, une barre écartant ses deux pieds, recroquevillé, les mains menottées dans son dos, penché en avant, une chaîne liant son cou au lit. Ses petites fesses se trouvaient directement en direction de la porte. Quant aux clés de tout ça, elles se trouvaient dans le tiroir de la table de chevet, inaccessibles pour Erwan. Chris allait être heureux de le trouver dans cette belle position. Après plusieurs minutes à attendre, n'ayant pas conscience du temps qui s'écoulait, Erwan entendit du bruit au rez-de-chaussée. Généralement, Chris s'annonçait une fois arrivé, mais ça lui arrivait aussi de ne rien dire, de prendre son temps, puis de monter trouver Erwan. Il ne se posa donc pas de questions, et attendit sagement. Il entendit Chris monter, et se dit qu'il allait certainement arriver bientôt. Erwan se remit donc un peu mieux, en tendant les fesses pour que la vue soit encore plus prenante, et il entendit Chris ouvrir la porte de la pièce.

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Ces derniers temps, une période console de jeux s’était installée chez moi. Cela me prenait de temps à autre et puis au bout de quelques semaines ça me passait. Je savais qu’Emily n’appréciait pas que je passe autant de temps rivé à l’écran de télévision mais c’était mon petit plaisir en fin de journée pour me détendre après le boulot. Seulement voilà, j’avais fait le tour de mes jeux et je n’avais aucune envie d’acheter un nouveau dont je ne connaissais pas la fiabilité. Je savais que Chris en avait quelques-uns d’intéressant chez lui. Je lui envoyai alors un texto pour lui demander si je pouvais lui en emprunter. La réponse fut positive et m’informa de passer récupérer la clé de chez lui à son boulot ne pouvant pas se libérer. La secrétaire de mon ami me donna les instructions concernant l’emplacement des jeux et je m’en allai chercher mes trésors à sa maison. Ça faisait un bout de temps que je n’avais pas remis les pieds ici, la dernière fois me semblait si loin. Avant j’étais souvent fourré chez lui, mais les choses avaient bien changé ses dernières années.
 
Je rentrai dans la maison qui était silencieux et me dirigea à l’étage dans la chambre indiquée. Mais arrivé en haut j’avais un doute. Deuxième porte à gauche ? Troisième à droite ? Je me passai une main dans mes cheveux et décida d’ouvrir la première porte qui s’offrait devant moi. J’ouvris la porte et m’avança de quelques pas avant de me stopper net face au lit qui trônait dans la chambre. « WOOOH ! » m’exclamai-je surpris par la scène que j’avais devant moi. Je n’avais pas réalisé immédiatement qui se trouvait sur le lit, enchainé par des choses de part et d’autre de son corps. Je clignai des yeux comme pour me convaincre que ceci n’était peut-être qu’une hallucination passagère due à la fatigue. Je me trouvais face à un homme ou plutôt à un trou du cul mit bien en évidence. La personne tourna la tête vers moi et je reconnus le jeune homme qui se trouvait là devant moi … « ERWAN ! MY GOD ! » Je me retournai face à la porte, le cœur battant dans ma poitrine, troublé par la scène que je venais de voir. Une scène tout à fait étrange dont je ne comprenais pas vraiment la signification ni même l’utilité. « Mais qu’est-ce tu fous ici ? » La question n’était pas qu’est-ce qu’il faisait ici dans cette maison. J’avais appris par mes amis qu’il était en convalescence après sa tentative de suicide chez Chris. La question était plutôt qu’est-ce qu’il faisait dans une telle posture sur le lit de son … amant, petit-ami, ami ? Je ne comprenais même pas trop la nature de leur relation. Apparemment leur relation était très étrange. Je ne savais plus quoi faire. Est-ce que je devais quitter cette pièce et faire comme si de rien n’était ? Est-ce que je devais libérer le jeune homme ? Ou bien est-ce que je restais planter là, dos un cul ? C’était très gênant … Je crois que je ne m’étais jamais trouvé dans une position aussi gênante de toute ma vie. J’avais qu’une envie c’était me retrouver à l’autre bout de la ville en cet instant précis. Seulement, il semblait que mes membres inférieurs étaient pétrifiés de surprise. « Est-ce que … est-ce que tu as besoin d’aide ? » demandai-je bêtement.
 

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Il n'avait pas vraiment conscience du temps qui s'écoulait, installé ainsi à attendre. Mais quand il entendit du bruit dans la maison, il eut l'impression que Chris était en avance, qu'il n'avait pas eu à attendre bien longtemps dans cette position. En même temps, les horaires de son ami étaient quelque peu irréguliers depuis un moment maintenant. Ca lui arrivait très souvent d'envoyer un message à Erwan dans l'après-midi pour lui dire qu'il rentrerait plus tard ou plus tôt, en fonction du travail qu'il avait. Erwan ne comprenait pas trop comment il pouvait y avoir une telle variation, surtout que Chris était supposé avoir des horaires de bureau. Mais Erwan était bête, il le savait bien, alors ça ne servait à rien de poser des questions, ça ne le regardait pas et de toute façon, il n'y comprendrait certainement rien. Il était donc là, bien sage, dans cette position qui plairait certainement à Chris. C'était devenu entièrement normal et habituel d'être le plus présentable pour lui, lorsqu'il revenait de sa journée de travail. Erwan avait la vie facile ici, et il devait être reconnaissant. Chris travaillait, logeait Erwan, lui donnait à manger et s'occupait de lui. En échange, Erwan pouvait bien lui faire ce genre de cadeaux. Il était son petit soumis, pour faire simple. Il avait demandé à être son esclave, et voilà que c'était le cas. Erwan ne s'en plaignait pas. Evidemment, sa façon de faire et de voir le sexe était particulière et ambigüe. Si on lui demandait s'il aimait baiser, il serait incapable de répondre. Ce n'était pas tant un plaisir qu'une habitude, une règle de vie. Il ne se posait pas la question. Est-ce qu'il avait envie ? Ce n'était pas quelque chose qui lui traversait l'esprit avant de s'offrir à son ami. C'était ainsi, c'était normal. Et oui, il trouvait une part de bonheur, ou de réconfort peut-être, dans cette façon de vivre. C'était donc devenu un rituel. Quand Chris rentrait, Erwan l'attendait ici dans une position ou une autre, avec un jouet ou un autre, et Chris prenait un instant pour apprécier la vue, avant de commencer à toucher et de rejoindre Erwan une bonne fois pour évacuer la tension de sa journée de travail. Ce soir, ce serait exactement la même chose, et Chris montait les escaliers, ouvrait la porte. « WOOOH ! » Et ça, ce n'était pas Chris. Déjà, dans la voix, mais aussi parce que Chris n'avait pas ce genre de réaction. Erwan fronça les sourcils, puis adoucit son visage pour le tourner en direction de la porte. Il n'eut pas le temps d'imaginer mille scénarios, et reconnut Lukas. Lukas ! Ca faisait bien longtemps. Et ce n'était que de la faute d'Erwan, d'ailleurs. Le pire, c'était que Lukas ne lui avait pas vraiment manqué, il avait été bien trop absorbé dans ses problèmes et ses troubles, il en avait presque oublié le reste du monde. Ce n'était que là, en le voyant, qu'il sentait une petite pointe de tristesse. « ERWAN ! MY GOD ! » Lukas semblait choqué, et il se tourna d'un coup. Erwan faillit mal le prendre, puis il se souvint qu'il n'avait pas vraiment été un ami exemplaire, et qu'il ne pouvait pas lui en vouloir. « Salut Lukas » il répondit tout de même. C'était un peu étrange et inconfortable : Erwan était dos à la porte et attaché, ne pouvait pratiquement pas se retourner, et Lukas venait de se mettre dos à lui. Comment allaient-ils communiquer ainsi ? « Mais qu’est-ce tu fous ici ? » demanda Lukas, sans se tourner. Ils allaient donc discuter ainsi ? Dos à dos. C'était quand même très bizarre. « J'habite chez Chris pour une durée indéterminée » il dit, récita presque, de façon détachée. Ca n'avait pas de spontanéité, et s'il avait du être honnête, il aurait dit que Chris l'avait emmené ici de force et s'entêtait à payer tous les mois son boss pour garder sa pute à la maison. Parce qu'Erwan avait voulu avoir, pour une fois dans sa vie, la maîtrise de celle-ci. Et maintenant, il devait payer pour ça. Mais ça allait mieux maintenant. Il avait trouvé un nouvel équilibre dans sa relation avec Chris. Une nouvelle utilité à sa vie. « Est-ce que … est-ce que tu as besoin d’aide ? » demanda Lukas, lui tournant toujours encore le dos. Erwan se mordit la lèvre. En réalité, il avait été très bien comme ça avant que Lukas n'arrive, mais maintenant, peut-être qu'il avait besoin d'un coup de main, oui. Il ne savait pas trop ce qu'il devait faire, ou quelle était la suite. « Ummm. Si on veut discuter, c'est mieux de se regarder non ? Je peux pas me détacher tout seul, mais les clés sont dans le tiroir de ce meuble de chevet » dit-il en désignant le meuble d'un petit coup de tête. « Comme ça, on pourra s'asseoir et parler, si tu me détaches. Je peux même te faire un café ou un thé ou un chocolat chaud ! » Il sourit un peu. A chaque fois qu'il bougeait la tête, la chaîne attachée entre son collier et le lit faisait un bruit métallique, accentuant le silence de la pièce. « Tu vas bien ? » demanda-t-il, histoire de lancer une conversation, quelque chose de normal. En attendant que Lukas décide ou non de s'occuper de ses menottes.

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Je n’étais clairement pas prêt à trouver Erwan dans une telle posture sur le lit de Chris, ni même à le trouver tout court dans la chambre, mais surtout tel qu’il était exposé. En effet, la vue qui venait de s’offrir à moi m’avait quelque peu surpris et presque choqué. Par instinct et par gêne, je me retournai immédiatement vers la porte, me détournant du jeune homme. Je ne comprenais pas trop ce que je venais de voir et je ne savais pas si je voulais réellement des explications. Erwan m’expliqua dans le plus grand des calmes qu’il habitait avec Chris jusqu’à nouvel ordre. Je laissai échapper de mes lèvres un petit bruitage d’acquiescement. Apparemment ça semblait bien sérieux entre les deux garçons. J’aurais pu être plus ravis pour eux dans d’autres circonstances, mais là je n’y arrivais tout bonnement pas, mon esprit étant trop chamboulé. Je lui demandai s’il avait besoin d’un coup de main avec tout son attirail. Je ne voulais pas m’attarder dans une conversation avec Erwan alors qu’il était attaché solidement à une chaine et le corps nu comme un vers. « Ummm. Si on veut discuter, c'est mieux de se regarder non ? Je peux pas me détacher tout seul, mais les clés sont dans le tiroir de ce meuble de chevet » Les chaines cliquetèrent dans un bruit métallique. Sans doute essayait-il de joindre des gestes à ses paroles, du moins dans la limite de la liberté de mouvement que les chaines lui laissait. « Comme ça, on pourra s'asseoir et parler, si tu me détaches. Je peux même te faire un café ou un thé ou un chocolat chaud ! » Cela était presque risible tant la situation paraissait normale pour mon interlocuteur. Je venais de le trouver dans une position plus que gênante et Erwan me proposait de prendre une boisson chaude en sa compagnie, comme si je venais juste de l’interrompre dans un programme télé. Je me retournai, évitant de poser mon regard sur les endroits intimes de la personne que j’avais devant moi. Je ne m’avança pas trop à l’aise vers la table de nuit que m’avait décrit le jeune homme et attrapa la clé des chaines. Mon dieu, qu’est-ce que je faisais là ? « Et sinon … » Je me raclai la gorge pour casser un silence gênant qui était sur le point de s’installer. « … tu vas bien ? Ça fait longtemps que je n’avais pas eu de nouvelles. » La dernière fois que j’avais entendu parler d’Erwan c’était par Chris qui m’informait d’une tentative de suicide de notre ami commun. Je n’avais pas su quoi faire dans l’histoire et avait laissé gérer Chris qui m’avait dit avoir la situation en main. Je ne savais pas si Erwan aurait eu envie que je sois au courant ou non pour cet épisode de sa vie alors je fis semblant de rien pendant un premier temps. Je déverrouillai les chaines une à une, libérant le jeune homme de ses entraves. Je m’écartai du lit pour le laisser se relever et s’habiller. « En tout cas, ça me fait plaisir de te voir, ça faisait un bail ! » Malgré les circonstances … Je ne savais même plus à quand remontait notre dernière rencontre. Je l’aimais bien Erwan en plus, on passait de bons moments avec le jeune homme. C’était une agréable compagnie avec qui je pouvais parler musique, culture ou n’importe quoi d’autre.

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Il n'avait pas vu Lukas depuis si longtemps, et le trouver là, dans cette pièce, c'était évidemment surprenant. Surtout que la situation était un peu spéciale tout de même. Erwan ne savait pas si Chris parlait de ça avec ses amis, comme Lukas par exemple. Est-ce qu'il racontait des choses concernant leur vie tous les deux ou pas du tout ? Est-ce que Lukas était vraiment surpris ? Cela faisait plusieurs mois qu'ils menaient cette vie, et que cela convenait plus ou moins à Erwan. Il y avait trouvé un équilibre, et Chris était lui aussi heureux. C'était tellement plus simple de vivre ainsi, il n'avait plus à penser à quoique ce soit. Mais revenons-en à Lukas. Il n'était pas très à l'aise, mais il n'y avait pas mille solutions pour arranger ça. Il allait devoir détacher Erwan lui-même, et pour ça il devait se retourner et venir jusqu'au lit. Erwan était content de le voir, même si depuis bien longtemps maintenant, il n'avait pas cherché à le contacter ou à le voir. Il avait été si obsédé par ses problèmes, et plongé dans sa nouvelle vie. Le Birdcage, et tout ce que cela impliquait. Sawyer. Parfois, il l'oubliait, puis il se rappelait que cet homme était toujours quelque part là-dehors, et cette réalisation lui donnait envie de disparaître de la surface de la Terre. Il proposa à boire à Lukas, avant même d'être en état de lui servir quoique ce soit. Cela prit un temps fou, et il eut l'impression d'attendre là de longues minutes avant que Lukas ne finisse par s'approcher pour lui retirer les chaînes. « Et sinon … tu vas bien ? Ça fait longtemps que je n’avais pas eu de nouvelles. » il demanda, question bien banale, mais qui avait du sens vu le laps de temps qui s'était écoulé depuis la dernière fois. Erwan haussa les épaules comme il le pouvait. « Oui. Ca va. J'ai été un peu nul comme ami, je suis désolé » Et là, c'était un peu nul comme excuse. Il le savait, mais il n'avait rien de plus à dire, il n'avait pas de raison, rien. « Et toi ? » il lui retourna la question. Les chaînes tombèrent juste au même moment, et Erwan put donc se lever et aller chercher un kimono en satin dans l'armoire qui se trouvait près de lui. Il enfila celui-ci. « En tout cas, ça me fait plaisir de te voir, ça faisait un bail ! » Erwan sourit un peu, se tenant maintenant debout là, face à Lukas, le lit entre eux deux, et serrant les pans du kimono autour de son corps fin. Il se décida tout de même à nouer la ceinture, et à passer un boxer en-dessous. « On va à la cuisine ? » il proposa en passant devant. Une fois dans celle-ci, il ouvrit un placard. « Qu'est-ce que tu veux boire ? Tu as faim ? » interrogea-t-il, sortant par la même occasion une grande tasse et de quoi se faire un thé. Chris possédait une grande boîte à thé remplie d'une multitude de petits sachets différents. Depuis qu'Erwan vivait ici, il y avait un large choix de thés et tisanes. Il n'avait rien demandé, mais il en profitait bien évidemment. « Chris est un bon ami » il dit, un peu pensif. « Il s'occupe bien de moi » il ajouta encore, et c'était presque comme s'il essayait de se convaincre. Il sourit à Lukas en se tournant vers lui, posant sur la table une boîte à gâteaux en métal, dans laquelle se trouvaient des cookies qu'il avait fait lui-même. Il s'occupait comme il le pouvait, après tout.

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J’étais content de revoir Erwan après tout ce temps passé, même si la situation dans laquelle je le revoyais était un peu … gênant. Je savais qu’il avait eu une mauvaise passe, Chris m’en avait un peu parlé. Je n’avais pas eu trop de détails et je n’avais pas su comment m’impliquer auprès de lui. Erwan avait déjà le soutien de Chris et je n’avais pas voulu m’immiscer entre eux. Dans la cuisine, mon ami me proposa à boire. « Un thé s’il y a ça dans les placards ? » demandai-je avec un léger sourire. Le jeune homme posa devant moi une grande boite contenant une multitude de petits sachets en tout genre. Je ne pensais pas que Chris était à ce point adepte du thé. Cela me surprenait. Erwan mentionna que Chris était un bon ami. J’acquiesça d’un hochement de tête. « Il est toujours dévoué pour ses amis. » Même si ça n’avait pas été très simple entre nous deux depuis son mariage avec Emily que j’avais pris comme une trahison, je ne pouvais que reconnaitre son implication et son grand cœur auprès de ses amis. Je savais que si j’avais besoin de lui il serait là pour moi, comme il l’était aujourd’hui pour Erwan. « Je peux te poser une question indiscrète ? » Je relevai la tête de la boite à thé et regarda le jeune homme qui faisait bouillir de l’eau. Il parlait d’amitié mais … « Je comprends rien à votre relation. Vous êtes quoi l’un pour l’autre ? Je crois avoir compris que c’est plus qu’une simple amitié ce qu’il y a entre vous quand même, non ? » Ils couchaient ensemble ou bien non ? Avaient-ils une relation amoureuse ou bien juste sexuelle ? J’en savais rien et je ne savais pas trop sur quel pied danser face à cela. Est-ce que je devais les considérer en couple ? Quoi qu’ils soient l’un pour l’autre, cela ne me regardait guère mais j’étais plutôt curieux. « En tout cas, je pense pas que tu étais attaché à un lit, nu pour une partie de scrabble en toute amitié. » Je le regardai un instant avant de rire. J’essayais de dédramatiser la situation. Je piochai sans gène dans l’assiette de cookie et piqua un petit biscuit que je portai à ma bouche. Ça sentait le fait maison sur mes papilles, c’était vraiment délicieux. « Quoi qu’il en soit, je suis content pour vous deux. Chris mérite un peu de bonheur dans sa vie et puis moi je t’avoue que ça m’arrange un peu vis-à-vis d’Emily … Je sais je suis tellement égoïste ! » Je fis une grimace. Je remerciai Erwan pour la tasse d’eau chaude et plongea un sachet soigneusement sélectionné dedans. L’eau chaude mélangé aux petites épices réveilla mon estomac. Mes yeux lorgnèrent sur un second cookie que je pris. « Ils sont supers bons ! Eloigne cette assiette de moi, sinon je vais tous les manger. » Je repoussai l’assiette vers le jeune homme pour m’éloigner de toutes tentation supplémentaire. Je pouvais être un trou sans fin quand je commençais à manger des petites douceurs !

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Une fois à peu près habillé, Erwan invita Lukas à le suivre dans la cuisine, traversant la belle maison de Chris pour s'y rendre. Erwan proposa à boire ou à manger. « Un thé s’il y a ça dans les placards ? » Evidemment qu'il y avait ça, et Erwan s'affaira directement à présenter à son ami la grande boîte remplie de petits sachets. Il adorait le thé, et Chris, dans sa volonté de lui faire plaisir sans doute, avant acheté tout ça. Il vanta d'ailleurs les qualités de son hôte en matière d'amitié, n'était en réalité pas extrêmement convaincu. Erwan ne savait plus trop quoi penser. « Il est toujours dévoué pour ses amis. » confirma Lukas, ce qui arracha un petit sourire à Erwan. Il préféra laisser tomber cette histoire, de peur de plonger trop loin dans ses pensées et de s'embrouiller l'esprit. Il alla du coup faire bouillir de l'eau, sortant deux tasses au passage. « Je peux te poser une question indiscrète ? » Entendant la voix de Lukas, il tourna la tête pour le regarder par-dessus son épaule, lui faisant signe d'un regard de continuer. « Je comprends rien à votre relation. Vous êtes quoi l’un pour l’autre ? Je crois avoir compris que c’est plus qu’une simple amitié ce qu’il y a entre vous quand même, non ? » Erwan fronça les sourcils. Il ne voyait pas trop où Lukas voulait aller. « En tout cas, je pense pas que tu étais attaché à un lit, nu pour une partie de scrabble en toute amitié. » il ajouta, et une fois de plus, Erwan ne disait rien. Il était un peu confus. Il était ami avec Chris, et accessoirement, Chris le baisait. C'était ça et rien de plus. Erwan ne savait pas si c'était la réponse que Lukas attendait. Son ami se mit à rire, sans doute amusé par sa blague au sujet du scrabble. Erwan suivit du coup et lâcha un petit rire lui aussi. La bouilloire sonna à ce moment et il alla donc remplir les deux tasses d'eau chaude. « Quoi qu’il en soit, je suis content pour vous deux. Chris mérite un peu de bonheur dans sa vie et puis moi je t’avoue que ça m’arrange un peu vis-à-vis d’Emily … Je sais je suis tellement égoïste ! » Erwan connaissait vaguement l'histoire de ses deux amis et d'Emily, mais il n'avait pas d'avis là-dessus. Surtout que la réplique de Lukas n'avait pas de sens. A ses yeux, il semblait y avoir quelque chose d'exclusif entre Chris et Erwan, assez pour le tenir éloigné de sa petite amie. Ce n'était pas le cas, mais Erwan avait toujours aimé être utile, alors rendre service à Lukas en occupant Chris lui faisait plaisir. « Ils sont supers bons ! Eloigne cette assiette de moi, sinon je vais tous les manger. » Erwan ne se fit pas prier, et saisit l'assiette qu'il tint contre lui, piochant un cookie et le dévorant avec passion, avant d'en prendre un second sans attendre. « Chris travaille beaucoup. Il travaille tout le temps, et quand il travaille pas, il me baise. Puis il travaille de nouveau » il expliqua la bouche à moitié pleine. « C'est à peu près tout ce qu'on fait » ajouta Erwan. Il s'empara d'un autre cookie, avant de poser l'assiette pour choisir un sachet de thé et le mettre à infuser dans sa tasse. « Tant mieux si ça t'arrange ! Ca me fait plaisir de te rendre service en écartant les cuisses ! » dit-il ensuite, une fois le cookie terminé, un sourire sincère sur ses lèvres. « Je m'occupe comme je peux quand Chris est au travail. Les cookies, c'est moi qui les ai fait ! Je fais d'autres trucs aussi. J'ai remis en état les fleurs de son jardin, regarde » dit-il, joyeux, en montrant le jardin à travers la fenêtre. « Enfin. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais de ta vie ? Chris me parle jamais de toi » il fit, brutalement honnête. La réalité était que Chris et lui ne parlaient tout simplement pas beaucoup. Alors non, en effet, Lukas ne faisait pas partie de leurs conversations.