James & Elisha

  À force de croire, d’espérer, à force de se prendre des murs, on craque, on se laisse tomber. Parce malgré notre force, on reste tout de même des humains.

La journée s'annonçait compliquée pour moi. Les heures de sommeil me manquaient, vraiment. J'étais rentré au beau milieu de la nuit après voir passé la soirée auprès de Jake, qui était rongé d'avantage par cette foutue maladie, et je n'avais pas vu le temps passer auprès de lui, cherchant désesperement un moyen de le convaincre de se faire soigner. Je savais combien il pouvait être tétu, et j'employais tous les moyens pour le faire vriller, mais il était tenace, tout autant que moi. Je savais qu'il avait probablement besoin de temps pour comprendre que c'était une bonne chose pour lui, et c'est la raison pour laquelle je m'étais montrée d'avantage de bonne compagnie pour tenter de lui rappeler que je suis là, malgré tout. Si je forçais, je risquais de le braquer, et il ne tarderait pas à vouloir me fuir. Je ne me décourageais pas pour autant, et j’espérais que les bons moments passés en ma compagnie parviendraient à lui rappeler combien la vie mérite d'être vécue. Si je pouvais m’estimer heureuse du sourire que j'étais parvenue à installer sur son visage lors de mon départ, mon retour à l'appartement allait être un peu moins jouissif. Je pousse la porte d'entrée, me retrouvant plongée dans un silence presque gênant. Il est pourtant près de 3h du mat', ce dernier est donc justifié. J'imagine que James dort profondément à cette heure-ci. Je l'avais averti un peu plu tôt que je ne rentrerais pas tout de suite, malgré tout, je n'avais pas prévu de faire du nocturne. Je préfère donc m'installer dans le canapé, bien consciente que je risque de perturber son sommeil, et puis mon réveil va probablement sonner avant même que je n'ai eu le temps de savourer ce repos bien mérité. Il faut dire que mes journées de travail sont particulièrement chargées. Entre l'ouverture de la galerie que je tente de gérer et la recherche de nouveaux talents à exposer dans cette dernière, j'ai peu de temps à moi. Je n'ai toujours pas déposer cette fichue lettre de démission à Jerry, donc je passe mon temps à courir à droite, et à gauche. Et il y a James....Autant dire que notre relation semble prendre un coup face à ce quotidien envahissant. Nous nous croisons peu, et pour le peu que nous parvenions à passer du temps ensemble, les rapports sont rarement sous leur meilleur jour...

Téléphone à la main, je m'agace face à cette cafetière qui fait une fois de plus des siennes. "Non! Je vous avez dis qu'il était hors de question que j'investisse d'avantage dans ce projet..." je pousse un soupire, bloquant mon téléphone entre mon épaule et mon visage afin de consacrer mes deux maladroites sur cet appareil ménager qui semble bien décider à se liguer contre moi alors que le soleil se lève seulement. Je suis pourtant déjà douchée et apprêté pour entamer cette journée, et c'est de si bon matin que les problèmes commencent à faire leur entrée. "Faites ce qu'il faut pour qu'il passe ainsi, hors de question que je débourse la moindre somme." Je raccroche, tapant un instant sur le couvercle avant de réaliser que James se trouve près de moi. Je tente de dissimuler cet air agacé face à l'agitation passagère à travers un léger sourire. "J'suis désolée...je t'ai réveillé?" demandais-je en espérant que ce ne soit pas le cas. Mes lèvres trouvent les siennes à travers un baiser furtif, une sorte d'habitude instaurée avec le temps, avant que je me dévoue une fois de plus sur cette cafetière. "Elle fait encore des siennes! Faudra vraiment penser à la changer un jour" dis-je avant d'entendre le cri jouissif de Logan dès le matin.

James & Elisha

  À force de croire, d’espérer, à force de se prendre des murs, on craque, on se laisse tomber. Parce malgré notre force, on reste tout de même des humains.

Cette garde avait été des plus compliquée que je n’avais eu de ma courte courte carrière de pompier. Terriblement longue et beaucoup d’interventions. Heureusement, le chef de la caserne m’avait généreusement laissé partir un peu plutôt. C’était à semaine concernant la garde de Logan, il fallait donc que je libère la jeune femme qui le gardait et puis je me disais que ça me permettais peut-être de passer un peu de temps avec Elisha - dans le cas où elle aurait décider de rentrer - Oui notre relation n’était clairement pas au top, je dirais même qu’elle nous échappe. Entre mon travail plutôt prenant et l’ouverture de sa galerie, il est désormais compliqué de se croiser, enfin si, justement, se croiser c’est la seule chose que nous faisons en fait. Je suis fière de ce qu’elle fait pour réussir son rêve professionnel mais je ne m’attendais pas à cette vie... je me dis que ça ne sera qu’un temps... que le début est déterminant pour son avenir.

Je suis rentré aux alentours de 19h, juste avant le dîner de Logan. Je vais donc pouvoir m’en occuper et le coucher ce soir. Il semblerait qu’il ait beaucoup de choses à me raconter concernant sa journée d’école, il en oublie de manger, je suis donc dans l’obligation de lever la voix afin qu’il mange pour ensuite aller dormir. 20h15 tapant Logan est au lit. Je peux souffler un peu, ranger le désordre qu’il a mit en quelques heures et décide de préparer un petit repas rapide pour Elisha et moi. Seulement une fois que tout était prêt, un message de la belle de fait entendre sur mon téléphone. Cette dernière m’indique de ne pas l’attendre, encore une fois elle rentrera tard. Je dîne donc devant la télé, une rediffusion d’un match de basket plutôt très animé. Je m’impatiente en attendant Elisha qui va certainement finir par arriver. L’heure tourne et toujours personne. Le coup de sifflet final annonce la fin du match et donc qu’il est désormais tard. Je soupire en regardant mon téléphone, n’ayant pas d’autres nouvelles de ma petite amie, je décide de rendre les armes et d’aller me coucher. Ça ne sera pas la première fois que je le fais depuis quelques semaines.

La nuit semble un peu agitée puisque je peine à trouver le sommeil et à plusieurs reprises je suis réveillé. Je n’entends cependant pas Elisha arriver et je découvre après plusieurs réveils qu’elle n’ai même pas venue se coucher auprès de moi. Le petit matin se fait savoir avec la sonnerie du réveil. Une nouvelle journée doit se faire. La tête dans les vapes et les cheveux en vracs, j’ouvre doucement la porte de chambre de Logan pour qu’il se réveille en douceur. Pour ma part je compte aller a la cuisine afin de lui préparer son petit déjeuner et me faire couler un café. Après avoir traverser le couloir qui mène au salon et la cuisine, la voix d’Elisha se fait entendre qui semble déjà être au téléphone pour des affaires. Je m’approche, doucement la laissant raccrocher pour qu’elle découvre ma présence. « Non, a vrai dire je savais même pas que t’étais là. » répondis-je a sa question, en l’interrogeant du regard. Même si la cafetière semble avoir toute son attention, elle vient tout de même m’embrasser de façon furtive. Tout comme son passage à vrai dire. « Tu as dormi ici? » demandais-je avant qu’elle ne se plaigne de la machine à café une nouvelle fois. Après tout elle était peut-être simplement passé pour se doucher et se changer avant de repartir. Je soupirais en m’avançant vers elle afin de vérifier l’état de la cafetière. « Je t’ai déjà dit que ça servait à rien de s’énerver dessus. Il y a certainement la dosette qui coince. » je remettais tout en ordre pour réussir à fermer le couvercle. « Voilà... » concluais-je en appuyant sur le bouton pour lui faire couler son café. « T’as l’air tendu de bon matin... c’est.. » le voilà coupé par Logan qui débarque en courant plein d’énergie. Il avait salué Elisha avant d’aller s’installer encore en pyjama sur la table basse pour déjeuner. Je sortais alors de quoi faire manger logan pour le lui apporter et revenir à la cuisine ou Elisha n’a pas bougé mais qui est toujours à l’affût du moindre message qui arriverait sur son portable. « Je dois t’envoyer un texto pour pouvoir parler avec toi ou bien tu n’as pas le temps ? » demandais-je un peu agacé par la situation.  

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Je savais pertinemment que mon attitude laissait à désirer ces derniers temps. Entre mes absences, mes retards répétés, mes sauts d'humeur...Je n'avais pas imaginé à quel point cette galerie allait puiser dans mon énergie, et ce n'était que le début. Et puis, j'avais cette sensation persistante que James parvenait à me le reprocher. Il voulait que je lui accorde plus de temps et d'attention, l'ennui c'est que je n'en ai pas, et il faudrait probablement un bon petit moment avant que les choses se tassent. En attendant, mes passages ici n'étaient pas agréable, et je finissais par les limiter, parce que je préférais être absente que de subir une nouvelle dispute ou un moment d'incompréhension supplémentaire entre nous. C'était donc devenu notre quotidien, et j'en étais l'unique responsable. Et puis je passe de plus en plus de temps avec Jake, sa maladie complique les choses, je ne parviens pas à rester ici tranquillement alors qu'il décide de se laisser mourir à petit feu, j'ai besoin qu'il se batte, et je me montre présente pour toi, comme lui à pu l'être lorsqu'il y avait cette histoire avec Andrew, ca reste cependant compliqué puisqu'il refuse le traitement.
Je bénie le maquillage pour cacher ces cernes qui se dessinent sur mon visage. J'ai une mine affreuse, mais le blush parvient à illuminer ce dernier et le rendre rayonnant. Ca ne suffit cependant pas pour cacher mon agacement qui est de mise dès le matin. Entre les soucis de la galerie et cette cafetière qui fait des siennes, je ne sais plus où donner de la tête. J'aspire le moment où tout ca se calmera et que je parviendrais à me poser sans avoir à culpabiliser de le faire. En attendant, je suis une machine, mais je montre quelques signes de défaillance dans le système. Je suis tendue et je vais réaliser à quel point lorsque je suis prise en flagrant délit par James, qui s'est levé à son tour. « Non, a vrai dire je savais même pas que t’étais là. » Je tente de ne pas relever, sachant pertinemment que ca nous amènerait au sujet de cette soirée an amoureux inexistante et cette nuit passés finalement à quelques mètres loin de l'autre. « Tu as dormi ici? » Je hoche de la tête, ne daignant pas croiser son regard, de peur d'y déceler une pensée qui suffirait à déclencher un agacement réciproque. "Oui. Je suis rentrée tard, je voulais pas te réveiller donc je me suis installée dans le canapé." Avouais-je simplement pour éviter de dramatiser les choses. Je soupire, me frottant le haut du visage alors que mon corps s'est quelque peu reculé pour laisser la place à James, qui tente de résoudre ce problème de cafetière. « Je t’ai déjà dit que ça servait à rien de s’énerver dessus. Il y a certainement la dosette qui coince. » Je hausse les sourcils. "Ca ne devrait pas se passer comme ça...Normalement, t'appuie sur le bouton et pouf, ca doit couler..."me moquais-je un instant. "Donc c'est ce que je dis, faut penser à la changer." concluais-je afin de me donner raison. Je ne bouge plus, observant James briller à travers sa patience. « T’as l’air tendu de bon matin... c’est.. » Je croise son regard l'ombre d'un instant, ne pouvant lui donner que raison là dessus, mais Logan vient nous couper, m'évitant des excuses que je n'ai pas envie d'avouer. James se charge de lui préparer son petit déjeuner alors que pour ma part, j'observe les différents mails à traiter tout en savourant ce café. « Je dois t’envoyer un texto pour pouvoir parler avec toi ou bien tu n’as pas le temps ? » Je fronce les sourcils. "Tu peux toujours essayer....J'ai un créneau de libre entre 10h15 et 10h30" proposais-je avec sérieux. Je doutais qu'il allait prendre ça à la plaisanterie, mais je ne pouvais pas partir dans ce genre de discussion, pas tant que je n'aurais pas fini ma tasse du moins. Je relève le regard, remarquant l'agacement de James alors que je soupire. "Je t'écoute là!" fis-je remarquer, sur un ton assez tendu alors que ce brou-ha de fond semble désormais être mon nouveau problème."Logan baisse le son de la télé!" demandais-je assez fort, m'efforçant de me concentrer à nouveau sur James.

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Je me retrouve de nouveau confronter à une soirée en tête à tête avec la télé une fois Logan couché. Elisha n’est pas décidé à rentrer de bonne heure visiblement. Je suis à la fois agacé et déçu de cette situation. Bien évidement je suis ravi et fière qu’elle soit aussi sollicité et investie dans sa galerie mais... difficile de voir que c’est au détriment de notre couple. Oui, clairement notre relation devient compliqué et est rythmé au son des soupires, des disputes et surtout des silences. Toute la situation semble m’échapper.

Le réveil est tout aussi compliqué puisque je découvre, en ouvrant les yeux qu’Elisha n’est pas venue de glisser dans le lit. Je suis déjà agacé de cette journée et j’ai bien peur qu’elle soit terriblement longue jusqu’à l’heure du couché. Oui je pense déjà à me recoucher. J’ai quand même la joie de constater qu’Elisha est à la maison et qu’elle est déjà branchée sur du 3000 volts. Je sais déjà d’avance que tout va être tendu entre nous. Elle s’énerve contre la machine à café qui lui fait des misères. Évidemment, je lui fais une ou deux remarques concernant sa nuit et son absence. J’ai besoin de savoir si elle a quand même passé la nuit ici ou non. « Le lit est quand même plus confortable! » de la, je tentais de cacher mon mécontentement. Elle cherche peut-être à m’éviter tout simplement. Je la regarde cependant s’énerver contre la cafetière avant d’intervenir, j’en déduis une nouvelle fois qu’elle est bien énervée de si bonne heure. « Il y a pleins de choses qui ne devraient pas de passer comme ça.. » soufflais-je, oui encore quelques mots pleins de sous-entendus. « Normalement une femme est censée dormir auprès de son homme et non pas dans le canapé... » dis-je avec la bouche en coin en regardant le café couler dans sa tasse. « Non, faut simplement la manipuler avec délicatesse » répondis-je au fait qu’elle affirmait devoir changer la cafetière. Je sens bien les tensions apparaître au fur et à mesure que les minutes défilent et je suis incapable de savoir pourquoi.

Logan débarque clairement au mauvais moment puisque j’avais lancé un sujet important entre Elisha et moi. Mon rôle de papa passe avant puisque le petit monstre réclame son petit-déjeuner devant la télé. Je prépare donc ce dernier pour lui apporter alors qu’il est déjà devant la télé à regarder l’un des dessins animés idiots que tous les enfants adore. Genre un remake de Robin des bois avec des dessins complètement moches. Je retourne cependant auprès d’Elisha ou plutôt du robot qui a prit la place de ma petite amie. Elle pianote sur son portable sans me prêter attention. Je lance alors un petit pic pour avoir son attention. Elle ne relève même pas les yeux vers moi et répond de manière très provocante. Je me retiens de m’énerver toute suite. « 15 minutes... c’est trop généreux de ta part ! » répondis-je alors que je m’installe sur un fauteuil du bar pour boire mon verre de jus d’orange que je viens de me servir. Je fixe la demoiselle qui pourtant regarde toujours son écran. Lorsqu’elle constate mon attitude elle soupire. Je rêve ! « Tu m’écoutes ou tu entends le son de ma voix seulement ? » j’ai envie de rire tellement ces mots sonnent faux. Elisha s’en prend maintenant à Logan ou plutôt au son de la télé qui semble l’agacer. Je tourne la tête pour voir la réaction de mon fils face à cet ordre. Il soupire mais s’exécute sans trop rien dire. « Tu m’expliques pourquoi t’es comme ça !? T’étais où cette nuit encore ? » demandais-je en essayant d’être calme. « Si je t’ai demandé de venir vivre ici c’était pour qu’on passe plus de temps ensemble, j’ai pas cette impression. » ajoutais-je en avalant une gorgée de mon jus. « On a plus le temps de rien, c’est limite si on se croise ! » terminais-je par dire. Clairement cette situation me pesait, mais c’était surtout le fait de ne pas savoir, d’être dans l’ignorance.  

James & Elisha

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Tout me semble bien compliqué dernièrement. Je suis clairement mal mené par cette vie professionnelle bien trop chargée et intense, et même si ça peut paraître un peu sadique, j'aime ça. J'aime pouvoir me donner à fond dans ce projet sur lequel je travaille depuis plusieurs années, et que j'ai monté de toute pièce moi-même, sans l'emprise ou l'argent de mes parents. Je mise beaucoup dessus. Je sais que tout est encore à jouer, que pour cela fonctionne il me faudra communiquer et parvenir à me faire un nom dans cette ville, mais c'est ce dont j'ai envie. Cette réussite professionnelle vient cependant mettre le trouble dans mon couple avec James. Si mes absences ont créé quelques tensions au départ, c'est surtout parvenu à nous amener sur un terrain sinueux qu'est la communication. J'ai l'impression qu'il me reproche un peu tout ça, que égoïstement je choisisse cette galerie à nous, et ça parvient à m'éloigner doucement. Les moments qui me sont accordés viennent même à être dédié à d'autres activité, ou à d'autre personne. J'ai l'impression qu'on ne se comprend pas, que le fossé se creuse, et que je suis incapable de calmer le jeu. Comment le pourrais finalement? « Le lit est quand même plus confortable! » Je m'étire un instant, douloureusement. "Je te le fais pas dire." Et je l'aurais preferé amplement, mais je savais que ça lui permettait de dormir, et d'éviter une énième remarque parce que je rentrais une fois de plus en pleine nuit.« Il y a pleins de choses qui ne devraient pas de passer comme ça.. » Je retiens un souffle maladroitement, luttant pour ne pas surenchérir à cette guerre qu'il semble vouloir me lancer de si bon matin.« Normalement une femme est censée dormir auprès de son homme et non pas dans le canapé... » Je prends sur moi pour parvenir à rester détaché, sachant que ca ne calmerait pas sa colère. "Oui c'est ce que font les couples normaux." fis-je remarquer. Nous étions loin d'être ce genre de couple, j'étais loin d'être le genre de femme à rentrer dans les cases. L'emménagement éphémère dans son appartement en était la preuve. J'avais ce besoin de savoir que j'avais toujours la possibilité de fuir, bien que je ne le faisais jamais sur le long terme. Le problème de la cafetière me pousse à lui faire savoir qu'il faudrait en changer, et je remarque que même pour ce genre de chose je n'ai pas son soutien.« Non, faut simplement la manipuler avec délicatesse »Mon regard assassin se dépose dans le sien, lui faisant savoir à travers ce dernier qu'il me provoquait et qu'il était sur le point de me rendre désagréable. C'est peut être ce qu'il souhaitait finalement. J'ai l'impression que tout est prétexte à ce que ca se passe mal désormais. Et c'est ce qui explique mes absences répétées, je suis épuisée par tout ça. Logan intervient, me sauvant probablement la mise, et me permettant de gérer mes mails depuis mon téléphone. Mais ca sera de courte durée, la réplique de James vient jusqu'à moi, remettant en question ma volonté de rester pacifiste dans ce climat austère. « 15 minutes... c’est trop généreux de ta part ! » Je hausse les sourcils, ne décollant pas mon regard de l'écran lumineux. "Avec un peu de chance, t'aura même le droit à 5min de rab' " Je savais parfaitement qu'il détesterait cet humour qu'il appréciait pourtant tant chez moi auparavant. Je relève le regard, constatant sur son visage cet agacement communicatif. Je n'ai donc plus le droit de rien dire. « Tu m’écoutes ou tu entends le son de ma voix seulement ? » Je lève les sourcils. "Je sais pas, tu vas persister dans une nouvelle réplique assassine?" demandais-je. Il faut dire que depuis son arrivée dans la cuisine, je n'avais le droit qu'à ça. Le son de la tv amplifie cette tension alors que je m'en prends à Logan qui a augmenté le son de cette dernière. « Tu m’expliques pourquoi t’es comme ça !? T’étais où cette nuit encore ? » Je fronçe les sourcils. "Pardon?" demandais-je comme si je ne comprenais pas d'où sortez ces remarques. « Si je t’ai demandé de venir vivre ici c’était pour qu’on passe plus de temps ensemble, j’ai pas cette impression. » Je plisse les yeux. "Désolé d'avoir envie de réussir professionnellement" dis-je ironiquement. « On a plus le temps de rien, c’est limite si on se croise ! » Je hoche négativement de la tête. "Et tu penses que subir ce genre de remarque chaque fois que je te vois ca me donne envie d'être là? De subir ce climat?" je soupire. "Je sais que je ne suis pas facile à vivre, surtout dernièrement. Mais j'attendais un peu de soutien de ta part...et tu es finalement le seul à ne pas t'en réjouir."

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En fait tout tourne à la catastrophe dès que j’ai la chance de pouvoir croiser quelques minutes Elisha. Son manque de patience et ma mauvaise humeur prennent clairement le dessus sur cette relation saine que nous avions pu créer ensemble. La tension est bien présente lors de nos retrouvailles ce matin et je n’arrive absolument pas à cacher ma colère qui se manifeste par des pics que je lui envoie plus ou moins indirectement. L’un d’eux concerne la côte confortable du lit qu’elle aurait pu avoir si madame avant pris la peine de venir s’y glisser. Une fois de plus sa réponse me donne encore plus raison en voyant quel point elle n’a pas conscience que notre couple vole en éclats. Je lui lancerais bien un « bien fait » pour les courbatures qu’elle va avoir aujourd’hui mais clairement je me retiens. Je ne vais pas jeter de l’huile sur le feu. Cependant la suite des événements ne va pas pouvoir me garder silencieux. C’est bien trop difficile à avaler. Je pensais pourtant que nous avions passé un cap ensemble. Que tout allait bien mieux et que le fait de devoir s’engager lui faisait moins peur depuis qu’elle venait passer ses nuits chez moi. Visiblement pas... je dirais plutôt des morceaux de nuits. Je relève le regard vers elle assez froidement puisqu’elle me fait remarquer que nous sommes pas un couple normal. « Ça... oui on peu dire qu’on sort de normes ! » pour le coup clairement. « J’en viens parfois à me demander les raisons qui font de nous un couple ces derniers temps. » lui balançais-je.

Encore un petit moment de tension, la machine à café. Heureusement ça ne dure pas longtemps et je me surprends à être plutôt calme et disposé à l’aider. Je ne me retiens pas pour autant de lui faire une petite remarque concernant son attitude qui n’est pas normal même envers un objet comme la cafetière. Logan vient interrompre cette superbe conversation en faisant part de sa présence. Je remédie rapidement à sa petit faim du matin pour me retrouver de nouveau avec ma petite amie qui a déjà pris la fuite en mettant le nez dans son téléphone. Si les choses avaient été différentes ces dernières semaines, j’aurai évidemment ris à ces petites phrases ou blagues, mais là clairement, je n’ai pas envie de rire. « J’en demandais pas autant ! » je fronce les sourcils pour lui faire part de mon mécontentement. Évidemment elle n’a même pas pris la peine de me regarder. « Je sais pas, tu peux lâcher ton téléphoner un moment ou...? » clairement je pouvais comprendre ma mère à l’époque où elle me hurlait dessus quand j’avais mon portable quand elle m’adressait la parole. C’est insupportable. Cet objet avait plus d’intérêt pour Elisha que moi, la toute suite en tous cas. En fait, j’en ai marre la, je veux savoir ce qu’il se passe. Faut faire exploser l’abcès pendant qu’il en est encore temps. « Je ne te reproche pas ça Elisha ! Qu’est-ce que tu faisais à la galerie jusqu’à 3h du matin ? Hein... » je doutais fort de sa présence là bas. Le ton montait entre nous et même si je n’aimais pas faire ça devant Logan, il n’y avait malheureusement plus le choix la. « Mais tu me pousses à faire ces remarques ! Ton comportement est.... j’ai l’impression que tu fuis ! » lui dis-je en soupirant. « J’espère que tu te fou de moi la ? MOI je ne te soutiens pas !??? C'est moi qui t'attends tous les soirs, que tu veuilles bien rentrer !! » demandais-je en insistant bien sur le moi. « J’ai toujours été là pour toi !! Et regarde comment tu me remercies. Tu rentres pas, tu me regardes plus ! Tu m’ignores complément, ton attitude me pousse à penser que tu me trompes ! » voilà c’était dit. « Combien de fois j’ai pris le temps de te préparer à manger et que tu n’as même pas pris ? Hein !? » clairement j’étais pas bien là maintenant. « Alors je comprends que la galerie te prenne du temps mais qu’est ce que tu fais la bas toute la nuit ?!? C’est pas normal ! Tu me caches quelques choses c’est certain ! » je m’étais lever de la chaise en faisant les 100 pas dans la cuisine. « J’espère que tu vas me donner une explication solide la... » je croisais les bras contre mon torse. « Parce que j’en ai marre, je te le dis Elisha, je vais pas supporter cette situation encore longtemps »

James & Elisha

  À force de croire, d’espérer, à force de se prendre des murs, on craque, on se laisse tomber. Parce malgré notre force, on reste tout de même des humains.

Je pense que je préfère fuir James. Parce que je sais pertinemment que d'un moment à l’autre les choses finiront par exploser, c'est inévitable. Je ne suis pas là, et le peu de temps que je parviens à lui accorder ressemble à celui-ci. Il n'y a pas d'échange, pas de tendresse. Tout se résume à des regards, des silences pensant, ou des pseudo attaques de ce genre. Et je ne sais pas si j'ai la force de pouvoir affronter ça, je sais très bien que ça ne fait que créer ce fossé d'avantage entre nous, en attendant, il est peut être préférable à une dispute qui pourrait nous éloigner de façon brutale et définitive. Je tente de rester en dehors de ces provocations qu'il m'envoie. Je cherche peut être à le calmer sans lui donner ce qu'il attend de moi, c'est à dire que je me mette à prendre les choses à coeur, ou au contraire, j'attends simplement qu'il réalise le ridicule de la situation. Il me reproche simplement de m'investir dans ce travail dans lequel lui même m'a poussé à m’engager. « Ça... oui on peu dire qu’on sort de normes ! J’en viens parfois à me demander les raisons qui font de nous un couple ces derniers temps. » Mon regard se relève dans le sien, lui demandant au travers de ce dernier s'il est sérieux en me disant ça. Mais il semble peser ses mots. "Je pense que tu savais exactement à quoi t'attendre en te mettant avec moi, je n'ai jamais vendu du rêve, je fais du mieux que je peux..." soupirais-je. Ce n'était pas totalement vrai, mais on ne pouvait pas dire qu'il me poussait à aller dans ce sens non plus. Je passe mes nerfs sur la cafetière avant de me consacrer à mon téléphone, qui me permet d'oublier cette atmosphère pesante qui règne autour de nous. Ce n'est une fois de plus pas du goût de James, et je ne peux m'empêcher de le provoquer avec mon humour, qu'il appréciait auparavant apparemment. « J’en demandais pas autant ! » Je retiens un soupire, laissant glisser mon index pour faire défiler un article sous mes yeux. « Je sais pas, tu peux lâcher ton téléphoner un moment ou...? » Je relève le regard en soufflant, avant de "lancer" l'appareil mobile sur le plan de travail, un peu trop brutalement d'ailleurs. Mes bras viennent se croiser sous ma poitrine. « Je ne te reproche pas ça Elisha ! Qu’est-ce que tu faisais à la galerie jusqu’à 3h du matin ? Hein... » J'écarquille les yeux. "On a commencé par un jeu de dada, et puisque ca devenait morose, on a fini par un karaoké, c'était génial....Surtout quand on s'est demandé si je devais me teindre les cheveux en rose" me moquais-je. "Je ne vais pas là bas pour m'amuser mais pour aboutir dans ce projet que j'ai lancé James. Qu'est ce que tu crois?! Maintenant je vais pas te mentir, j'ai de plus en plus de mal à passer cette porte...A supporter tes non-dits ou tes remarques. J'ai d'autre chose plus importante à gérer que tes états d'âme."Je piétine sur place pour tenter de canaliser cette énergie qui vient peu à peu m'animer.« Mais tu me pousses à faire ces remarques ! Ton comportement est.... j’ai l’impression que tu fuis ! » Je hoche de la tête. "C'est le cas". dis-je sans complexe. Et j'ai finalement lancé la bombe, laissant entendre qu'il ne me soutient pas.« J’espère que tu te fou de moi la ? MOI je ne te soutiens pas !??? C'est moi qui t'attends tous les soirs, que tu veuilles bien rentrer !! » Je hausse le ton à mon tour. "Pour tirer un tranche de quinze mètres dès que je passe le pas de la porte!" Je me passe finalement une main sur le visage. « J’ai toujours été là pour toi !! Et regarde comment tu me remercies. Tu rentres pas, tu me regardes plus ! Tu m’ignores complément, ton attitude me pousse à penser que tu me trompes ! » Je ne peux retenir un rire nerveux malgré moi. Je hoche finalement de la tête en applaudissant. "Eh bien bravo...Merci pour cette confiance. On fait comment maintenant? Tu veux peut être que je te passe mon téléphone pour que tu regardes ma liste d'appels et les messages échangés?" C'était blessant qu'il puisse penser ça de moi. Ca me dépassait.« Combien de fois j’ai pris le temps de te préparer à manger et que tu n’as même pas pris ? Hein !? » Je roule des yeux. "Je ne t'ai jamais rien demandé il me semble..." Mon regard se perd sur cet homme, que j'ai l'impression de ne plus reconnaître finalement. « Alors je comprends que la galerie te prenne du temps mais qu’est ce que tu fais la bas toute la nuit ?!? C’est pas normal ! Tu me caches quelques choses c’est certain ! »Je me pince les lèvres. "Si tu avais pris la peine de m'y rejoindre un de ces soirs tu t'en serais rendu compte par toi même..."fis-je remarquer. "Et au délà de cette galerie à laquelle je me dévoue jours et nuits, je tâcher de jouer mon rôle d'amie vis à vis de Jake qui va très mal....Et qui s'est montré présent lorsque moi je n'étais pas bien." Je ne voulais pas commencer à évoquer la maladie de Jake avec lui, je doutais qu'il s'en inquiète réellement, mais moi c'était le cas. Peut être que ce venait également mettre des complications dans mon couple, en attendant, on parlait de la vie d'un homme auquel je tiens énormément. Je l'observe marcher nerveusement dans la cuisine. « J’espère que tu vas me donner une explication solide la... Parce que j’en ai marre, je te le dis Elisha, je vais pas supporter cette situation encore longtemps » Un silence s'installe alors que je me pince les lèvres, prenant à cœur ses paroles qui pourraient sonner comme un ultimatum. "Est ce que ce sont des menaces?" Dis-je avec une amère déception présente dans le regard. ce n'est plus la colère qui prime par un sentiment bien plus fort, bien plus poignant, qui pourrait rapidement me pousser à jeter les armes. Il n'a réellement pas le droit de me demander de choisir, et c'est pourtant l'impression qu'il me donne...

James & Elisha

  À force de croire, d’espérer, à force de se prendre des murs, on craque, on se laisse tomber. Parce malgré notre force, on reste tout de même des humains.

C'est évident que ce n’est pas du tout ce que j’avais imaginé. Rien n’allait comme prévu depuis des semaines. Peut-être des mois même ? La situation se dégradait de jours en jours...à mon grand regret. Elisha avait encore passé une bonne partie de la nuit en dehors de l’appartement. Encore une fois, son indépendance résonnait. « Ça c’est vrai et je ne regrette pas, je ne pensais juste pas vivre avec un fantôme ! » lâchais-je brièvement. La cafetière avait fait les frais de toute cette tension entre nous puis finalement, c’est son portable qui récupère son attention. Ça m’agace. Je hais cette nouvelle technologie là maintenant toute suite. Malgré tout ça, je remarque que mon agacement l’agace également. C’est exactement ce qu’il fallait. Au moins, elle réagit et lâche son téléphone. 

L’heure des explications a sonné, et mes questions entrent directement dans le vif du sujet. Où passe-t-elle ses nuits ? Moi qui voulait une discussion sérieuse afin de d’éclaircir certains points, c’est raté étant donné qu’Elisha préfère jouer la carte de la moquerie. Comme si mes répliques étaient inutiles et absurdes. Je me retiens de taper du poing sur la table parce que Logan n’est pas très loin de nous... mais l’envie est présente surtout en écoutant les mots de la jeune femme. « Bleu ça irait peut-être mieux non? » je rentre cependant un peu dans son jeu mais je suis clairement au bord de l’explosion. « Mes états d’âmes ? J’espère que tu plaisantes !? » fronçais-je les sourcils. « Excuse-moi de ne pas faire comme si tout allait bien entre nous quand on se croise ! » là c’était vraiment trop oppressant. « J’imaginais juste que notre couple comptait un tout petit plus tu vois. Mais vas-y, je t’écoute, qu’est ce qui est si important ?»  demandais-je simplement. Là j’étais vraiment a bout et cette conversation me donnait mal à la tête déjà de bon matin. Elle m’avoue finalement qu’elle fuit cette situation, cet appartement, cette vie finalement. Je l’avais bien remarqué.

[size=14][size=19]Son comportement m’insulte presque alors qu’elle ricane de mes pensées. Oui, effectivement, j’en arrive à avoir des doutes. Ça me rend fou. Oui complément fou. La situation m’échappe et je ne supporterais pas ça plus longtemps, c’est certain. « Non, je me passerais de ça tu vois ! Mais excuse-moi encore une fois de me poser des questions quand tu rentres pas ! » fronçais-je les sourcils. Je ne voulais pas non plus fouiller dans son portable. Visiblement, on ne se comprend plus. C’est désarmant. « Ouais, tu n’as rien demandé c’est ça ! » soupirais-je avant de boire une gorgée de mon jus. 

Elle marque cependant un point dans notre conversation. Je n’ai effectivement pas pris le temps, dernièrement de venir jeter un coup d’œil à ce qu’il se passait à la galerie. « Effectivement ! Mais étant donné que tu manques déjà d’air ici, j’imagine que c’est finalement pas une mauvaise idée que je ne vienne pas sur ton lieu de travail non? » dis-je en levant les sourcils pour l’interroger du regard. Et voilà un nouveau sujet de conversation ou de dispute ? « Ah oui Jake... » levais-je les yeux au ciel. Comme si personne d’autre n’avait été là pour elle pendant ce moment difficile. Je ne voulais pas reparler de cette mauvaise période. Je ne voulais pas lui faire de mal malgré tout. Mais effectivement ça me bouffait de l’intérieur ce sujet ! Peut-être que je devais stopper ce sujet avant de devenir blessant et méchant dans mes mots. Je fixais cependant la brunette afin de bien lui faire comprendre le message avant de me lever de ma chaise. Je ne sais pas trop ce que j’allais chercher mais une chose est sure, c’est que je suis prêt à exploser. « Non pas des menaces, simplement une remarque. » dis-je en m’arrêtant pour lui faire face. « Tu sais que je t’aime de tout mon coeur mais j’ai pas envie de cette vie la Elisha. » ajoutais-je. « Alors oui, je te le redis, je suis content pour toi et je t’encouragerais toujours dans tes choix comme je l’ai toujours fait, mais... je veux pas qu’on se déchire à cause de tout ça ! » le ton de ma voix était mitigé, mi doux, mi élevé. « Faut prendre une décision avant qu’on se fasse plus de mal... et toi seule peut me dire ce que tu veux vraiment, à savoir si j’ai une place dans ta vie mouvementée ? » terminais-je par lui dire. 

James & Elisha

  À force de croire, d’espérer, à force de se prendre des murs, on craque, on se laisse tomber. Parce malgré notre force, on reste tout de même des humains.

Ce règlement de compte était finalement attendu, et il est à la hauteur de ce que j'avais imaginé : Intense et oppressant.  Il résulte de beaucoup de non dit, des choses que nous avons préféré sous silence pendant tout ce temps pour éviter< d'avoir des mots durs envers l'autre, d'une frustration que cela à créé avec le temps, et finalement, à vouloir préserver notre couple, nous nous sommes éloignés, et ce pour en plus en venir à ce genre de rapport qui menace de ruiner ce que nous avons mis des années à construire, une relation significative et forte. L'étions nous tant que cela? Lorsque je m'accorde une seconde pour observer l'ampleur des dégâts que cela crée, j'en viens à douter, si fort... « Ça c’est vrai et je ne regrette pas, je ne pensais juste pas vivre avec un fantôme ! » Je soupire, ne prenant pas le temps de répondre, de toute façon, aucun argument ne pourra venir justifier mon absence à ses yeux, je le sais. Et contre toute attente, c'est finalement le moment tant redouté qui se déroule sous mes yeux, où les mots résonnent à travers l'esprit, cherchant à faire réagir l'autre, avec cette volonté de défendre notre terrain, de camper sur nos positions respectives. Il n'y a pas de réel échange, juste des reproches, un amas de reproche... Je suis même suspectée d'infidélité, comme si j'étais finalement capable de jouer à ce jeu là avec ce qui se passe dans ma vie en ce moment. « Mes états d’âmes ? J’espère que tu plaisantes !? » Je hausse les sourcils, soutenant mes propos comme si je ne faisais pas marche arrière face malgré la colère que ca déclenche en lui. Je soupire une fois de plus face à ces mots, lassé de n'être consideré que comme un élément de ce couple dernièrement, comme si je devais vivre à travers lui, respirer à travers lui, que mon monde ne devait se résumait qu'à lui. « J’imaginais juste que notre couple comptait un tout petit plus tu vois. Mais vas-y, je t’écoute, qu’est ce qui est si important ?» Je me mords l'intérieur de la joue, sachant pertinemment que ma réponse n'allait pas le satisfaire, mais après tput, il voulait de la franchise et de l'honnêté de ma part non? "Moi. Et je suis désolée que ca ne t'inclus pas toujours dans mes plans mais après tant d'année à me battre, j'ai réalisé que je pouvais être quelqu'un sans avoir à passer la notoriété de ma mère. Ca a mit du temps à ce que je parvienne à ouvrir cette galerie, et tu sais mieux que quiconque les efforts que ca a demandé. Alors oui, je ne veux pas que ca m'echappe et perdre tout ça juste parce que j'ai envie d'avoir une vie personnelle James." C'était dur, mais c'était la réalité. Ma vie professionnelle devait passer avant tout, je ne voulais pas jouer la serveuse toute ma vie, je rêvais à plus, bien plus. Et c'était le but de ma vie. But que ne partageait pas James, qui songer plus à une vie de famille parfaitement réussite.

« Effectivement ! Mais étant donné que tu manques déjà d’air ici, j’imagine que c’est finalement pas une mauvaise idée que je ne vienne pas sur ton lieu de travail non? » Je hoche négativement la tête en détournant le regard. Il mélangeait décidément tout. Comment pouvait t-il comprendre s'il ne prenait pas la peine de venir voir ce dont à quoi ma vie se résumait dernièrement? "Eh bien non, peut être que j'avais besoin de savoir que je pouvais compter sur toi, même s'il s'agit juste de tenir à côté de moi sur place lorsque j'en ai besoin. "C'est diantrement égoïste, mais j'y croyais vraiment, je le pensais. Et je tâche d'evoquer l'autre sujet qui vient perturber un peu ma vie dernièrement. La maladie de Jake, que je tente de gérer comme je le peux, bien que je suis impuissante face à cela. « Ah oui Jake... » Je lâche une sorte de rictus, qui dissimule un signe de détresse. Comment pouvait t-il le prendre ainsi. Il ne s'agit pas de jalousie, mais de la possibilité qu'il puisse un jour disparaître de ma vie de façon définitive, et lui ne voyait par là que l'éloignement que cela provoquait de la façon la plus égoïste qu'il soit. Ca me rend dingue, et ne fait que creuser d'avantage cette barrière entre nous, s'il n'est pas à même de comprendre cette situation, c'est qu'il ne me connaît pas, il ne sait pas combien cela peut avoir de l'importance pour moi. Et ses derniers mots résonnent dans ma tête, me poussant à mettre un terme sur ce qu'il est entrain de dire.   « Non pas des menaces, simplement une remarque. » Je fronçe les sourcils, ne parvenant pas à détendre mes traits tirés par la contrariété du moment.« Tu sais que je t’aime de tout mon coeur mais j’ai pas envie de cette vie la Elisha. » C'est ce que j'en déduisais. "Il semblerait oui" relevais-je avant qu'il ne reprenne.« Alors oui, je te le redis, je suis content pour toi et je t’encouragerais toujours dans tes choix comme je l’ai toujours fait, mais... je veux pas qu’on se déchire à cause de tout ça ! » Je suis suspendue à ses lèvres, incapable de savoir où il veut en venir, du moins quelle solutions s'offrent à nous.« Faut prendre une décision avant qu’on se fasse plus de mal... et toi seule peut me dire ce que tu veux vraiment, à savoir si j’ai une place dans ta vie mouvementée ? » La réponse m'aurait semblé évidente il y a quelques mois, et pourtant, je refuse de reprendre ma respiration, comme si la réflexion me gagnait peu à peu. "Ce que je vis à l'heure actuelle c'est me consacrer à ce dont je me suis toujours battue ces dernières années. Et si tu ne parviens pas à trouver toi même ta place dans ce champ de bataille....J'suis désolée mais je ne peux rien faire pour toi." La décision lui revenait finalement. Elle était peut être cruelle, mais il se détrompait en pensant que je pourrais y remédier. A lui de savoir si il était prêt à s'accrocher, avec la possibilité que les choses puissent s'arranger ou évoluer dans le bon sens, ou alors il jetait l'éponge, lassé de cette vie de couple qu'il idéalisé et que je n'étais pas en mesure de lui fournir. Je devrais attendre sa réponse, mais je ne peux pas. Je ne suis peut être pas prête à l'entendre, et il est peut être préférable qu'il prenne le temps d'y réfléchir avant de m'en faire part, dans un engouement purement contrôlé par l'impulsion et les émotions du moment. Je n'en reste cependant pas moins déçue qu'il vienne à prendre les choses ainsi, mais peut être que dans le fond il avait raison, ca ne pouvait pas continuer ainsi. "Faut que j'y aille" lachais-je un peu sèchement. Au delà de l'indifférence que je semblais maitrisé, je cherchais surtout à fuir ce moment qui me blessait. J'attrape mon sac en main, après être passé à ses côtés sans même lui adresser un regard. Je m'apprête à passer le pas de la porte, lui accordant un regard qu'il ne remarquera pas puisqu'il me tourne le dos. Un soupire, et je referme celle-ci, ayant ce sentiment d'avoir mit prématurément un fin à cette relation.

James & Elisha

  À force de croire, d’espérer, à force de se prendre des murs, on craque, on se laisse tomber. Parce malgré notre force, on reste tout de même des humains.

A force d’attendre et d’attendre, la pression n’avait fait qu’augmenter et clairement ce n’était pas une bonne chose. A nous voir maintenant c’était une erreur. Nous nous faisions que des reproches, l’un à l’autre sans avoir réellement d’arguments solides à balancer. Il n’y avait que les faits qui se présentaient à nous. Tout tourne visiblement autour de cette galerie finalement et ça me désole un peu de voir que le couple que nous avions/formions ne fait pas le poids dans la balance. Je ne m’opposerais pas à sa carrière, non. Elle a le droit de s’épanouir professionnellement. Je le sais et je dois accepter de ne pas en faire partie. Je n’avais rien à répondre à ça. De toute manière je n’en avais pas le droit. Un simple soupire fera l’affaire pour lui faire comprendre ma détresse. 

Ça me mettait davantage en rogne de savoir que ce qu’elle attendait de moi c’est que je vienne faire la potiche à ses côtés. « Tu dis n’importe quoi Elisha ! » répondis-je quand même. « Je te soutiens depuis le début dans ce projet, tu peux pas me reprocher de ne pas être à tes côtés ! » je fronçais les sourcils et la regardait droit dans les yeux. Elle pouvait me reprocher bien des choses : d’être trop possessif, trop étouffant, trop tout... mais pas de ne pas avoir été là pour elle. Même dans les pires moments, dans les moments où elle m’avait littéralement jeté, j’étais la. A m’accrocher au peu d’espoir que j’avais. Je ne dirais pas non plus qu’elle a réussi grâce à moi, non pas du tout, si elle en est là aujourd’hui est grâce à son talent et sa persévérance. 

Le fait qu’elle puisse évoquer Jake dans cette conversation me rendait davantage hystérique. Ces absences... tout ça.. je ne pouvais pas ou plus comprendre ce qu’elle avait dans la tête. C’était bien trop flou. Bien évidemment il y avait de la jalousie, j’avais bien l’impression qu’il passait plus de moments avec Elisha que moi dernièrement. Et comment je devais le prendre ? Avec le sourire peut-être ? Non ! Je m’étais battu bec et ongles pour que ce couple tienne le choc, je n’allais pas tout laisser voler en éclats. Et pourtant... c’est ce qu’il se passait en ce moment même sous mes yeux. Impuissant. Son comportement m’agace mais je dois pourtour réussir à me contenir, n’oublions pas que Logan n’est pas loin. 

Je devais la faire réagir, savoir ce qu’elle voulait réellement même si pour ça, je devais lui laisser la liberté de partir et de briser ce couple. Je lui donne cependant le choix de m’expliquer si j’ai ou non encore ma place auprès d’elle et de sa vie mouvementée. Je sais que la réponse pourrait me blesser définitivement mais j’ai encore de l’espoir pour qu’elle s’accroche aux bons moments que nous avions vécu ensemble pendant les quatre dernières années. Alors oui avec des hauts et des bas mais nous avions réussi à tout surmonté. Cette crise ne sera qu’une de plus non ? J’ose espérer de tout mon coeur parce que je ne suis pas prêt à recommencer sans elle. Non. Je suis quelque peu perdu face à ce qu’elle me répond. Dois-je m’écraser pour qu’elle réussisse professionnelle ? Je soutiens cependant son regard ne sachant pas quoi dire, quoi faire. Je reste alors silencieux face à ce chaos. 


La brunette décide de partir, sûrement pour échapper à cette situation qui doit la mettre mal à l’aise. Je la connaît par coeur. Je ne réponds rien de nouveau. Je n’allais pas la retenir. Elle passe à côté de moi, sans même un regard mais je peux ressentir la froideur et son agacement. J’entends finalement la porte claquer derrière moi et fini par soupire « MERDE! » en tapant du poing sur le bar attisant la curiosité de Logan. « Qu’est-ce qu’il y a papa ? » je tourne légèrement la tête vers lui. « Rien, vas te brosser les dents et t’habiller, on va être en retard ! Dépêche toi » je soupire alors une nouvelle fois en regardant la porte d’entrée bel et bien fermée et ensuite mon téléphone... dois-je faire le premier pas ?.... y a t’il encore quelque chose à sauver ? C’est la question qui me hante désormais.