☾ Of pain you could wish only one thing: that it should stop. In the face of pain there are no heroes.

Il en avait marre de tout ça, au point de s'arracher les cheveux et la peau avec. Chris ne comprenait vraiment rien, et une fois de plus, ses paroles montraient à quel point il était à la ramasse, à quel point il ne saisissait rien de ce qu'Erwan lui disait, de ce qu'il pouvait ressentir. Il se demandait comment Chris était fait, à l'intérieur de lui-même, comment il pouvait ne pas comprendre, ne pas réaliser qu'un petit voyage à Disney n'était pas la chose qui allait tout arranger, qui allait les sauver tous les deux. Erwan n'en avait clairement rien à foutre de Disneyworld, et il le lui fit comprendre bien directement, pour éviter toute confusion. Enragé par les mots de Chris, il cracha toute la vérité et toute sa colère dans le téléphone. Ca lui donnait envie de s'arracher les yeux, de se frapper la tête contre un mur. Il avait envie de crier à Chris qu'il était un imbécile, un idiot, complètement débile même, et par on en sait quel miracle, il se retint de dire ces mots-là. Il était épuisé, mais la colère était encore là, et il n'arrivait pas à s'en débarrasser. "Laisse moi rentré pour que je puisse te jurer réellement, que tu vois à quel point je suis sincère Erwan!" Il secoua la tête. « Non. C'est pas toi qui décides. Jure ! » il dit, le ton remontant sur le dernier mot, le dernier ordre. Et un long silence suivit. Chaque seconde tuait un peu plus Erwan. Parce que Chris hésitait, Chris ne se sentait pas capable ? Il réfléchissait ? Alors que tout ce que Erwan demandait, c'était d'être traité comme un être humain. Comment est-ce que les choses avaient pu sombrer si profondément ? Il n'y croyait pas, sentant les secondes filer. Et s'il avait baissé l'arme avant cela, il avait à nouveau les yeux rivés sur celle-ci et la main posée sur la crosse. Peut-être que c'était mieux qu'il mette fin à tout ça, et qu'il tire maintenant. La voix de Chris retentit. "Oui Erwan, je te le jure! Tout ça c'est terminé! Je vais me reprendre et je te promets de ne plus te faire souffrir! Jamais!" Et voilà, c'était dit, c'était fait. Et maintenant, il n'avait plus trop le choix, il devait ranger l'arme et laisser une chance à Chris... c'était bien cela, la suite. Mais il ne se sentait pas soulagé, pas mieux qu'avant. Il esquissa un sourire triste, moqueur de sa propre situation. « Je sais même pas si je peux te croire... » il soupira, désespéré. Il posa l'arme sur le bureau et utilisa la main à présent libre pour s'essuyer le front et dégager les cheveux de devant son visage. « Ca fait deux fois que je reste en vie à cause de toi. Tiens-en bien compte » il dit, et ce fut une légère mise en garde, même s'il ne savait pas ce qu'il voulait dire au fond. Peut-être simplement lui faire comprendre que de son côté, rien n'avait changé. Les problèmes n'étaient pas résolus comme miracle simplement parce qu'il ne braquait plus le flingue sur sa tempe. Il soupira, descendant du bureau pour se tenir debout devant celui-ci. Il fixa encore l'arme du regard un instant, puis il finit par la prendre doucement, et la remettre à sa place dans le tiroir. « Je vais préparer mes affaires » il dit à Chris.

☾ Of pain you could wish only one thing: that it should stop. In the face of pain there are no heroes.

Il avait l'impression d'avoir vraiment dû agir comme un gros connard pour qu'Erwan lui en veuille autant. Il avait fait de son mieux pour le dissuader d'utiliser son arme sur lui et de lui laisser une dernière chance. Il ne se souvenait pas de ce qu'il s'était passé exactement, mais il pensa que ce qu'Erwan lui avait confié n'était pas vraiment grave par rapport à ce qu'il avait dû faire. Il avait peur à présent, vraiment énormément et se promis que si par miracle Erwan lui pardonnait ou lui laissait seulement une chance, alors il ferait en sorte de ne plus jamais le décevoir. Il ne savait pas comment il allait pouvoir régler ce problème de mémoire, mais une chose en était sûre, la promesse qu'il fit en ce moment même à Erwan, il comptait bien la tenir coûte que coûte. Mais pour le moment, il attendait, là au coin d'une rue qu'Erwan donne son verdict. « Je sais même pas si je peux te croire... Ca fait deux fois que je reste en vie à cause de toi. Tiens-en bien compte » Il soupira alors, à la fois de soulagement et tristesse. "Je te fais la promesse Erwan, sur ce que j'ai de plus cher, que je vais arranger tout! Tu verras, j'y arriverais, je vais te le prouver!" Il dit alors, une petite lueur d'espoir en reprenant le chemin du retour vers la maison. Il se pressa, même s'il savait qu'il lui faudrait une grosse demi-heure pour rejoindre la maison même en courant.« Je vais préparer mes affaires .»   Chris manqua alors de trébucher et se rattrapa juste avant grâce à un réverbère. "Tu pars?" Lui demanda-t-il alors choqué. Erwan lui avoua qu'il partait et pas n'importe où. Cela secoua tellement Chris que cette fois, il s'écrasa au sol, s’empiègent sur une pierre imaginaire. Il se redressa vite, reprenant son téléphone et le court de la conversation. "Je... heu....je..." Il ne trouva rien a redire. Si Erwan voulait aller là-bas, c'est qu'il ne pouvait vraiment plus voir Chris. Il eu l'impression que son monde s'écroula de plus en plus mais, sachant qu'il l'avait mérité, il haussa les épaules et se contenta de contenir sa tristesse. "Comment... Est-ce que...Si tu veux bien me revoir un jour, on fera comment?" Il demande alors, aillant l'impression que le lien qui les unissait était définitivement brisé. Erwan était maintenant le maître du jeu. Il était le seul a pouvoir décider de quoi que ce soit. Il pouvait très bien lui dire maintenant qu'il ne se reverrait pas avant un mois, 6 mois ou même une année.

☾ Of pain you could wish only one thing: that it should stop. In the face of pain there are no heroes.

Si la première fois, dans la salle de bain de sa chambre au Birdcage, il n'avait pas hésité une seule seconde, s'il était allé au bout de son geste, cette fois-ci, il prit la décision de reposer l'arme. Et il eut l'impression que l'avenir du monde entier se jouait à cet instant, dans ce petit geste. Il avait eu l'occasion parfaite, la mort parfaite. Facile et instantanée. On ne survivait pas à une balle dans la tête, du moins, pas tirée ainsi, à bout portant et à travers le cerveau. Mais en abandonnant, il savait qu'il disait adieu à une occasion en or qui ne se présenterait plus avant longtemps. Mais il songea aussi à un tas de choses. Sa cervelle, son sang, sa chair et quelques fragments d'os, décorant le bureau de Chris. Est-ce qu'il aurait été condamné à les ramasser lui-même ? Les pensées furent brèves et disparurent très vite, tandis que Chris lui répondait. "Je te fais la promesse Erwan, sur ce que j'ai de plus cher, que je vais arranger tout! Tu verras, j'y arriverais, je vais te le prouver!" Mais il ne doutait pas des bonnes intentions, pas du tout. Ce qu'il savait cependant, c'était que Chris était humain, qu'il n'était pas un dieu, qu'il n'avait pas le pouvoir de tout arranger, de tout combattre. Et que l'alcool et la drogue seraient parfois plus forts que lui, certains jours, même s'il faisait tout ce qu'il pouvait pour les combattre. C'était une guerre éternelle faite de nombreuses batailles, certaines qu'il gagnerait et d'autres qu'il perdrait lamentablement. Erwan ne voulait pas qu'on lui raconte des conneries. L'arme rangée, il commença à marcher vers la porte du bureau, annonçant à Chris qu'il allait rassembler ses affaires. La décision avait été prise au moment même où Chris lui fit sa promesse. Il acceptait de ne pas mettre fin à ses jours aujourd'hui, mais il ne pouvait pas continuer à vivre ici. "Tu pars?" Chris était choqué, et Erwan avait envie de lui hurler à la figure que oui, il partait, évidemment qu'il partait. Il ne pouvait pas rester ici et faire comme si tout allait bien, il ne pouvait pas espérer que Chris continue à trouver de l'argent pour payer le Birdcage et qu'en même temps, il puisse prendre soin de lui. Rien que ça, c'était encore la preuve que Chris faisait des promesses sans réfléchir à la réalité. Erwan soupira. « Je vais retourner chez moi. Il faut que les choses redeviennent comme avant, que la vie soit de nouveau normale. J'ai une chambre et un patron qui m'attendent, ma vie m'attend, il faut que tout rentre dans l'ordre » Le conte de fées selon lequel Erwan pouvait vivre chez Chris indéfiniment était bien cela, un conte de fées. La réalité, ce n'était pas ça, et Erwan ne voulait pas vivre ailleurs que dans la réalité. "Je... heu....je..." Il était incapable d'aligner deux mots. Erwan ne dit rien, se rendant dans la chambre, téléphone collé à l'oreille. Il trouva au fond de l'armoire le sac avec lequel il était venu, un sac pas bien grand mais suffisant pour les quelques petites possessions qu'il comptait emporter. Il commença à remplir le sac. "Comment... Est-ce que...Si tu veux bien me revoir un jour, on fera comment?" demanda soudainement Chris après avoir comme repris son souffle. Ca n'avait pas de sens, et Erwan se demandait bien comment il en était arrivé à voir la situation de cette façon. « On fera comme on faisait avant » Ca paraissait évident. « Je veux te revoir Chris. Je veux te revoir une fois par semaine, comme avant. Je veux que tu sois le meilleur soir de ma semaine, tu comprends ? Comme avant. Il est pas du tout question qu'on ne se voit plus » il dit en fronçant les sourcils. Avec ça, il mit un dernier t-shirt dans le sac, les cadeaux d'Elizabeth, et tira la fermeture éclair. « J'ai besoin de retrouver ma vie, si je fais cet effort que tu me demandes là, je peux pas rester moisir ici » il dit, s'asseyant sur le lit à côté de son sac. « Je vais appeler le Birdcage pour dire que je rentre ce soir. Je t'attends... A plus tard » Une fois terminé, il raccrocha et resta là dans le silence quelques instants. Puis il composa le numéro qu'il connaissait toujours par coeur, et que pourtant il n'avait appelé que deux fois, il y a longtemps. Quand la voix d'une jeune femme retentit au bout du fil, il annonça son prénom, et demanda à parler au patron.

☾ Of pain you could wish only one thing: that it should stop. In the face of pain there are no heroes.

Maintenant qu'il était rassuré sur le fait qu'Erwan n'allait pas se suicider, il venait de prendre un coup au cœur quand celui-ci lui annonça qu'il partait. Cela signifiait qu'il avait échoué lamentablement dans son rôle pour protéger son ami. Il avait tellement échoué qu'Erwan préférait retourner au Birdcage, endroit où il avait failli mourir! Il s'arrêta alors dans sa course et lui demanda comment il ferait pour savoir si son ami voulait bien le revoir. Erwan lui apprit alors qu'il ferait comme avant. Il voulait qu'il se voie une fois par semaine, comme il le faisait avant et cela rassura Chris. Il se dit que finalement tout n'était peut-être pas mort dans l'histoire. Il lui avoua même qu'il l'attendait avant de partir. "J'arrive" Lui répondit alors le grand blond. Il rangea son téléphone dans sa poche et se mit à courir comme jamais il ne l'avait fait dans sa vie. Il traversa les rues sans regarder, bouscula bon nombre de gens sans s'en excuser. Il voulait rentrer au plus vite pour avoir le temps de pouvoir passer quelques instant supplémentaire avec son ami. Malgré sa volonté à rentré le plus vite possible, il mit presque une heure pour arrivée à la maison. Il devait avouer un truc, la drogue et l'alcool n'arrangeait pas sa condition physique. Il se rendit compte qu'il était fatigué et que finalement, Erwan avait raison. Il soupira et essaya de reprendre son souffle avant d'entrée. Il transpirait à grosses gouttes mais présentement, il s'en fichait. Quand il pus respirer à peu près correctement, il ouvrit la porte à la recherche d'Erwan. Ce dernier attendait sur le canapé, la petite valise à ses pieds. IL se mordit la lèvre puis s'approcha d'Erwan qui s'était levé. Il le prit alors dans ses bras, serrant son ami suffisamment fort pour qu'il sente à quel point il tenait à lui mais pas trop pour ne pas l'écraser. Ils restèrent un moment ensuite assis l'un à côté de l'autre sur le canapé, Chris lui demandant de lui promettre une seule chose : de faire attention à lui et de l'appeler en cas de soucis. Le taxi arriva ensuite très vite, sonnant l'heure des au-revoirs. Même s'il avait une folle envie de retenir Erwan pour la garder auprès de lui, il devait respecter son choix. S'il voulait partir, ce n'était pas pour rien! Il avait trahi Erwan et devait se soigner! Le sevrage l'attendait et il savait qu'en plus de l'absence de son ami, cela allait être vraiment très dur.