Je suis née le 7 Octobre 1993 à New-York… Ou plutôt, ma sœur jumelle Ashley et moi naquirent le 7 octobre 1993 … avec 2 mois d’avance ceci dit. Ce qui explique, en partie, qu’Ashley ne survit pas la semaine de notre naissance. Un évènement qui assombrit le bohneur parfait de mes parents. C’était d’ailleurs un sujet tabou à la maison, si bien que je n’appris l’existence d’Ashley qu’à mes 14 ans et que je n’en ai jamais à personne, pas même au père de mon fils. Je grandis dans une famille modeste mais entourée d’un amour incommensurable. Mon père mécanicien à Brooklyn et ma mère serveuse dans un café de l’upper west-side, m’élevèrent dans la bienveillance et dans le souci que je m’entoure des bonnes personnes. Ils m’envoyèrent dans un collège bien côté et m’inculquèrent le travail bien fait et le fait qu’il faut toujours travailler pour obtenir ce qu’on mérite. Il est vrai que j’étais entourée de jeunes filles bourgeoises mais mes parents m’apprirent à avoir la tête sur les épaules. J’étais bonne élève à l’école mais dès l’âge de 10 ans, je me pris de passion pour la musique : je pris des cours de guitare et de chant et en vérité … Et bien, j’étais plutôt douée ! Cependant, mes parents ne voyaient pas d’un très bon œil que je fasse carrière dans l’industrie musicale … J’aimais mes parents et ne voulais absolument pas les décevoir. Je pris donc la décision de faire des études de médecine dans le but de devenir infirmière. A l’âge de 20 ans, je partis donc pour le Canada. Ce n’était pas les études que j’avais choisi mais je finis par vraiment aimer ce que je faisais. Moitié fac, moitié stage, le rythme me convenais très bien. Lors de ma deuxième année, je fus engagée pour faire une intervention sur les infections sexuellement transmissibles dans un lycée et ma vie bascula littéralement : James. C’est là que je fis sa rencontre et le courant passa immédiatement. Un rencard, un deuxième rencard qui se solda par un baiser dont je me souviendrais toute ma vie tant il était intense. Et notre relation démarrait de cette manière. C’était ma première véritable et sérieuse relation et je me félicitais de gérer si bien mon mec et mes études. C’était le combo idéal ! Comme tous les jeunes couples, la passion nous animait dès que nous étions seuls. Nous entamions nos 9 mois de relation et moi je terminais ma deuxième année de fac quand de violentes nausées perturbèrent mes journées. Je ne voulais pas le croire mais j’étais enceinte … à seulement 21 ans ! A vrai dire, je ne me souviens même plus comment j’avais pu passer ma journée avant de l’annoncer à James. C’était lui le père de ce bébé. Et je ne m’attendais pas à ce qu’il saute de joie mais de là à ce qu’il saute de joie mais ce fut la douche froide quand il me demanda d’avorter. Je refusais en bloc … C’était dur pour moi de devoir choisir entre lui et ce bébé mais je me refusais de tuer cette petite vie qui grandissait en moi. Certes, ce n’était pas prévu mais moi je me sentais prête à être mère. Je le sentais au plus profond de mon âme. A mon plus grand soulagement, James finit par revenir vers moi. Mon bonheur était complet. J’étais une femme comblée et une future maman rayonnante. C’est naturellement que je décidais d’arrêter mes études. Je me disais que je pourrais les reprendre dès que notre bébé serait en âge d’aller à l’école. Du moins, c’était mon projet. Le 1 er juin 2014, Logan naissait. Mon petit bonhomme, mon bébé, ma crapule … Je ne pouvais pas être plus heureuse je crois bien. Avec James, nous nous accrochions. Il voulait continuer ses études et devenir ingénieur et à côté, il enchainait les petits boulots. Ce n’était pas facile tous les jours mais nous voulions notre famille. J’essayais de ne pas le montrer mais je me sentais de plus en plus seule. Je n’avais pas vraiment d’amis au Canada et cela me pesait de plus en plus. De plus, je souffrais de migraines terribles et depuis la naissance de Logan c’était pire. En cachette de James, je me décidais de voir un médecin qui me fit faire de nombreuses analyses. Et le diagnostic tomba tel une bombe. Je ne pouvais pas le supporter et je ne voulais pas l’infliger à ma famille. Pas à James, pas à notre petit Logan. Je ne voulais pas et la seule chose qui me parut raisonnable fut de m’enfuir, de prétexter péter un plomb. Oui, en réalité, je pétais vraiment un plomb mais il y avait de quoi quand on vous diagnostique une énorme tumeur cérébrale et qu’il vous reste 6 mois à vivre. Alors j’ai préféré m’enfuir … J’ai fui à Seattle, là où mon médecin m’avait conseillé d’aller. Il y avait un neurochirurgie là-bas qui pourrait peut-être me soigner. Je ne croyais pas à mes chances de guérison mais j’y allai quand même. Il me retira la tumeur et je finis de longues séances de chimio mais je finis par être officiellement en rémission. C’était inattendue et je réalisais alors que je m’étais battue pour mon fils et pour l’homme que j’aimais. Malgré mon comportement, je décidais de revenir vers ma famille … Je voulais dire la vérité à James mais j’en fus incapable parce que nous redonnâmes une chance à notre couple. Je tombais même enceinte une deuxième fois. Malheureusement, et mon oncologue me l’avait dit, je fis une fausse couche. Ce fut la goutte d’eau et le fait de voir James aller voir ailleurs sans pour autant passer à l’acte finit de nous achever, de tuer notre couple. Je regardais l’homme que j’aimais s’en aller et cette fois encore, c’était de ma faute. J’en était parfaitement consciente. Pourtant, cette fois, je ne pris pas la fuite lâchement, je décidais de rester même si le père de mon fils était désormais en couple avec ma meilleure amie, je décidais de rester pour la chose la plus importanet à mes yeux : mon fils Logan, mon petit soleil. J’étais bien décidée à être la mère que j’aurais du être depuis sa naissance.