Vendredi soir, 23h. Comme à chaque fois qu’elle sortait, Cassia se disait « Ce soir, c’est le grand soir. Tu vas pécho, meuf. » Les occasions ne manquaient pas, pourtant ça foiré toujours et par sa faute bien sûr. Combien de mecs elle avait recalé avant que les choses sérieuses commencent ? Cinq personnes n’ont pas assez de doigts pour tous les compter. Elle était passée maître dans l’art de prendre la fuite, esquiver ou ghoster. Elle ne faisait pas ça par plaisir, loin de là. Et des remords, je peux vous dire qu’elle en avait. Disons qu’elle avait confiance en elle jusqu’à un certain point. Demander le numéro d’un mec ? Trop facile. Aller boire un verre ? Facile aussi. Embrasser goulûment un gars qu’elle connais à peine ? C’est rien. Par contre, monter dans sa caisse direction chez lui ? Humm, plus dur déjà. Passer le pas de la porte ? Ca commence à être dangereux. Arrivé à sa chambre, c’est le moment de sortir une bonne excuse bien pourrie. Et, en général, plus c’est gros, mieux ça passe. Alexel lui avait sauvé plusieurs fois la mise, se faisant passer pour son père au téléphone. Elle faisait souvent croire que son paternel était à la tête d’un trafic de stupéfiants. Comme je vous disais, plus c’est gros,mieux ça passe, enfin en général. Cassia s’était aussi déjà retrouvé coincée pour de bon, dont une fois où elle a sacrément flippé. Mais ça, je vous le garde pour une autre fois. Bref.
Vendredi soir, 23h. Comme à chaque fois qu’elle sortait, Cassia se disait « Ce soir, tu vas jusqu’au bout, ne gâches pas tout. De quoi t’as peur ?» De quoi elle avait peur ? De tout pleins de choses, en fait. D’être jugée, d’être nulle, de ne pas être à la hauteur, de se sentir comme une merde, qu’on la laisse en plan, que le gars s’en aille alors qu’elle voulait pas, qu’elle veuille partir mais que le mec l’en empêche…
Vendredi soir, 23h. Comme à chaque fois qu’elle sortait, Cassia se disait « T’es une bombe. N’en doute jamais. » Elle aimait s’apprêter. Cheveux libres. Un maquillage sombre au niveau des yeux, un rouge à lèvres dans les tons de beige tirant légèrement vers le rose. Un top noir style nuisette en haut avec un ensemble short et blazer imprimés baroque, noir et doré. Et pour finir, scandales à talons hauts argenté. Elle était parée pour affronter les regards à l’extérieur.
Vendredi soir, 23h. Paradant devant Alexel, il lui dit comme à chaque fois qu’elle sortait « Oui oui Cassia, t’es très belle. Fais attention à toi, appelle-moi si t’as un souci.» Elle prit son sac et claqua la porte. En bas de son immeuble, un taxi l’attendait. « Bonsoir ! Vous pouvez m’emmener au Miami Beach Night Club, s’il vous plaît ? » Ca l’embêtait de prendre un taxi. Mais vu qu’elle ne savait pas comment se déplacer dans cette ville, elle préférait claquer 50 dollars et être tranquille. Elle su tout de suite quand elle arriva au quartier sud de Miami, ça grouillait de monde. Elle se fit la réflexion que le chauffeur roulait un peu vite mais bon, elle se dit que c’était sûrement parce qu’il voulait faire un maximum de courses ce soir. Les yeux rivés sur son téléphone, elle ne vit pas la voiture lancé à toute allure qui arriva en face, faisait en écart pour esquiver un piéton ivre qui marchait sur la chaussée. On pouvait compter 3 chocs : un premier quand la voiture d’en face heurta la leur, un deuxième quand ils rentèrent dans un réverbère qui tomba sur la foule et un troisième quand une autre voiture tapa à l’arrière. Cassia sentit un gros choc sur l’arrière de son crâne, puis plus rien.
Vendredi soir, 23h43. Ce soir Cassia, t’auras pas besoin d’inventer d’excuse.
Gabriel S. Baker
Desigual
- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
Les nuits à la caserne étaient loin d’être ce que je préférais. Premièrement, après une nuit, j’avais toujours du mal à reprendre un rythme normal puis travailler de nuit était toujours plus compliqué et malheureusement c’était à ce moment là que les accidents étaient les plus dramatiques, notamment les accidents de la route. L’alcool, la vitesse étaient toujours responsables des accidents ! Ce soir, c’était encore le cas ! Un appel venait de nous parvenir vers 00h alors que la soirée avait été plutôt calme ! Deux voitures étaient impliquées et d’après les informations que nous disposions, il y avait 5 blessés dont un enfant. Les accidents impliquant des enfants étaient toujours plus difficiles à gérer psychologiquement…
Sur place, on découvrit l’ampleur des dégâts. La voiture contenant la famille était dans le faussé et l’autre, qui était en réalité un taxi, avait fait plusieurs tonneaux avant d’atterrir un peu plus loin dans un champ. Le chauffeur de taxi était sorti indemne, seulement quelques égratignures et son poignet qui semblait casser. La jeune femme qui se trouvait à l’arrière était apparemment inconsciente. Il fallait la désincarcérer au plus vite pour voir l’étendue des dégâts. C’était la mission de mes collègues.
En ce qui concernait la petite famille, c’était tout aussi compliqué. Les parents étaient eux aussi incarcérés dans leur voiture, mais totalement conscients. Ils ne cessaient de demander des nouvelles de leur petite fille. Petite fille qui gisait plus loin sur le sol. « Aucune réponse de sa part, et son cœur ralentit. » me dit mon collègue. Ca ne présageait rien de bon et avant même que j’ai pu le dire à haute voix, son cœur s’arrêta. Les tentatives vaines pour faire repartir son cœur s’avérèrent inefficaces. Même pas 10 ans et sa vie venait de s’envoler. Bien sûr que ça touchait, mais là, c’était différent pour moi. Je me m’étais à la place des parents pour la première fois de ma vie. Je ne connaissais pas encore beaucoup Charlotte mais, m’imaginer qu’une telle chose puisse lui arriver, me retourner l’estomac. D’habitude, c’était mon rôle d’avertir les familles de ce genre de choses, mais là, j’en étais incapable et je refilai le travail à un de mes collègues.
Je retournai vers la deuxième voiture accidentée et la jeune femme qui venait d’être désincarcérée. Toujours inconsciente, je pris le relais alors qu’elle venait d’être transportée à l’abris dans l’un des camions. Son rythme cardiaque et sa respiration étaient normaux, mais son inconscience laisser penser à un traumatisme crânien. « Elle avait ses papiers dans son sac. Elle s’appelle Cassia Moraes et a 23 ans. » M’indiqua mon collègue. « Okay, Cassi, c’est les pompiers, si vous m’entendez, serrez-moi la main. » dis-je en lui attrapant celle-ci.
L’inconscience peut être vécue de différentes manières. Pour Cassia, c’était comme si elle s’était soudainement endormie, sans le vouloir. Elle se retrouvait plongée dans cette pénombre familière, la même que celle qu’elle rencontrait chaque nuit mais sans la chaleur de son lit. Elle avait très froid. Son corps était engourdi, la jeune femme ne sentit ni quand elle fût sortie de la voiture, ni la rigidité du brancard où elle fût déposée. Du bruit, il y en avait beaucoup : des sirènes, pleins de voix différentes et des sons plus ou moins identifiables. Cassia sentait du mouvement tout autour d’elle. La lumière juste au-dessus qui traversait ses paupières lui faisait déjà mal aux yeux.
Petit à petit, elle revenait à la réalité. Elle entendit son nom, puis cette même voix masculine lui demanda de serrer la main. Cassia s’exécuta sans difficulté, commençant même à ouvrir les yeux. Effectivement, cette lumière était aveuglante !
Peinant à ouvrir complètement les yeux, elle scruta comme elle put l’homme à côté d’elle. Son uniforme lui mis la puce à l’oreille : Cassia se trouvait dans un camion de pompier. « Mais, pourquoi ? » A vrai dire, la dernière chose dont elle se souvenait, c’était d’avoir dit au revoir à Alexel. Puis plus rien.
« Qu’est-ce que je fais là ? »
Le pompier lui expliqua calmement qu’elle venait d’avoir un accident. Cassia fût rapidement prise de panique. Son pouls s’accéléra, elle pouvait sentir l’angoisse monter. La gorge nouait, sa respiration devint plus forte. Pourquoi ne se rappelait-elle pas ? Est-ce que c’était grave qu’elle ne s’en souvienne pas ? Il fallait qu’elle prévienne Alexel. Il allait très certainement lui faire un sermon. En espérant qu’elle n’aille pas à l’hôpital. Elle plaça ses mains sur son ventre, essayant de reprendre le contrôle de sa respiration. Ca faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu de crise d’angoisse, mais bien heureusement elle avait garder ce réflexe. Cassia sentait déjà ce sentiment d’urgence la quitter.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement? C’est grave ? Je me rappelle pas de comment ça s’est passé. Est-ce que d’autres gens sont impliqués ? » dit-elle en essayant de se redresser sur les coudes
Gabriel S. Baker
Desigual
- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
(#)Sujet: Re: Call 911 [Timothy] | Dim 13 Jan - 11:53
Les accidents de nuit étaient toujours plus compliqués à cause de la visibilité et puis souvent ils étaient plus meurtriers. C’était le cas aujourd’hui… Une petite fille venait de mourir et je n’avais rien pu faire pour la sauver. Autant dire que j’en avais l’estomac retourné. Jusqu’à présent, j’arrivai toujours à mettre mes sentiments de côté. C’était essentiel dans ce métier, mais avec l’arrivée de Charlotte, je transposais cette situation à elle et c’était bien plus compliqué à gérer même si au fond, je ne connaissais que très peu cette gamine, ma gamine… C’est pourquoi le cœur lourd, je demandai à mon collègue d’avertir les parents et c’est dans un cri strident d’une mère en détresse que je m’occupai d’une autre victime. Les collègues me donnèrent le peu de renseignements qu’ils avaient et je tentai péniblement de faire mon travail sans penser à ce petit corps sans vie…
A première vue, elle semblait inconsciente et mon rôle était de vérifier cela. Voilà pourquoi, lui attrapant la main, je lui demandai de la serrai fort si elle m’entendait. Bien heureusement, la jeune femme était consciente et s’exécuta. Petit à petit elle reprenait conscience et ses yeux s’ouvrèrent avec difficulté. Comme beaucoup de personnes qui se retrouvait dans cet état, la panique prenait le dessus. Ses souvenirs n’étaient pas encore revenus et elle se demandait ce qu’elle faisait là, dans un camion de pompier. C’était légitime. « Vous avez eu un accident et on s’occupe maintenant de vous. Détendez-vous. » Bien sûr, je savais pertinemment que c’était plus facile à dire qu’à faire.
« Ecoutez, là, on est là pour s’occuper de vous. Les autres blessés sont pris en charge par une autre équipe. Il faut que vous respiriez calmement et que vous me dites ou vous avez mal. » Sa respiration reprenait à peine un rythme normal, pas besoin de l’angoisser à nouveau en lui apprenant la mort d’une gamine. Elle se sentirait responsable alors qu’elle ne l’était pas. Ses douleurs ne semblaient pas graves et c’était tant mieux. « On va vous emmenez à l’hôpital, d’accord ? »
Donc, il y avait d’autres blessés. Combien ? Peut-être même qu’il y avait des morts ? Cassia ne pu s’empêcher de penser que tout ça aurait pu être évité, qu’elle était en partie responsable. Si elle était restée tranquillement à la maison, rien de tout ça ne serait arrivé. A la maison… Oh merde, Alexel ! Est-ce qu’il était déjà au courant ? La jeune femme espérait que non, elle préférait lui annoncer elle-même.
Sa respiration était quasiment revenue à la normale, maintenant Cassia était plus inquiète de savoir si ses proches avait été prévenus ou pas. « S’ils ont appelés mes parents, je suis cuite de chez cuite ! » Ses parents la voyait encore comme une petite fille, sérieuse et studieuse. Elle avait fait le mur un nombre incalculable de fois, et elle ne s’était jamais faite attrapée. Alors, se faire griller à plusieurs milliers de kilomètres… Ce serait le comble !
Cassia s’assit sur le bord du brancard. Maintenant qu’elle y voyait mieux, elle vit que le pompier devait avoir son âge. Le ton qu’il employait était calme, voir apaisant. Elle s’était calmée plutôt rapidement et il devait y être pour quelque chose.
« L’hôpital ? C’est obligé ? Je veux dire… Je vais bien. J’ai juste un peu mal à la tête et j’ai un peu froid. C’est tout. »
D’après Cassia, c’était un bête de mal de tête. Rien d’alarmant. Elle n’avait aucune idée de la somme qu’elle allait devoir sortir pour un séjour à l’hôpital. Elle avait toujours entendu dire que c’était hors de prix ! Par contre, elle était glacée. Ca lui apprendra à sortir à peine vêtue en plein hiver ! Finalement, elle se décida à lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.
« Est-ce que… vous avez déjà prévenu ma famille ? Je vis avec mon meilleur ami et il a déjà assez de soucis comme ça. Si c’est pas déjà fait, j’aimerais lui dire moi-même. Et, mes parents sont toujours dans l’extrême. S’ils sont au courant, ils doivent déjà être dans un avion pour venir ici. »
Gabriel S. Baker
Desigual
- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
La jeune femme venait de se réveiller et comme toute personne normalement constituée, elle était paniquée. C’était normal. Elle venait de se réveiller et on lui annonçait qu’elle avait eu un accident. Je n’avais pas précisé que cet accident avait été mortel pour la voiture d’en face. Elle était déjà assez mal. Pas besoin d’en rajouter. J’avais d’ailleurs aussi fermé la porte du camion pour cette raison. Au moins, elle n’entendait pas les cris de la maman et pour moi cela me permettait de me concentrer un peu plus.
Tant bien que mal, je tentai de la rassurer, lui expliquant simplement que nous allions nous rendre à l’hôpital. Il était nécessaire de faire un contrôle de son état et de vérifier qu’elle n’avait pas de traumatisme crânien. « Justement, vous avez mal à la tête et il peut y avoir tout un tas d’origine de ce mal. Il faut vérifier pourquoi vous souffrait et vous soigner en conséquence. » dis-je dans un léger sourire. Malgré la couverture de survie, la jeune femme avait froid et ce n’était pas forcément rassurant. Raison de plus pour la garder ici et surveiller son état. « Tenez. » dis-je en enlevant ma veste et en la déposant sur elle. J’étais loin d’être frileux de nature et j’étais persuadé qu’à cet instant précis, elle lui serait plus utile à elle qu’à moi.
Je vérifiai ses constantes alors mon collègue montait à l’avant pour nous emmener à l’hôpital le plus proche. Tout sembla normal, mais il valait mieux rester prudent. La jeune femme m’interrogea alors. Elle était apparemment plus inquiète par le fait de voir débarquer ses parents, que par son hospitalisation elle-même. Je pouvais tout à fait comprendre. A sa place, j’aurais réagi de la même manière ! J’émis un léger rire avant de prendre la parole « Les parents peuvent parfois se montrer trop excessifs dans leurs réactions, pas vrai ? » souriais-je. Il était de mon devoir de prévenir la famille et je le faisais la plupart du temps, mais parfois, quand la personne semblait raisonnable et était encore maitre de ses décisions, je ne le faisais pas. Je pouvais comprendre qu’elle n’ait pas envie de voir débarquer ses parents ou son meilleur ami affolés. « Alors, on va dire que je vous ai posé la question, mais qu’encore sous le choc, vous n’avez pas pu me donner leurs numéros de téléphone. D’accord ? » C’était une bonne parade. Ni elle, ni moi n’étions en tort. « Vous vous rappelez ce qu’il s’est passé ? » demandais-je pour vérifier si elle avait eu une légère perte de mémoire ou non. Ca arrivait souvent.
Invité
Invité
(#)Sujet: Re: Call 911 [Timothy] | Mer 6 Mar - 20:44
Le jeune pompier lui expliqua de manière clair et intelligible que son mal de tête pouvait, peut-être, cacher quelque chose de plus grave. Et donc, elle passerait par la case « hosto », sans avoir son mot à dire la dessus. Cassia resta calme, elle sentait qu’elle était entre de bonnes mains. Le professionnalisme dont il faisait preuve ne pouvait que la rassurer.
« Bon… D’accord… » dit-elle, résignée.
Le jeune homme déposa sa veste sur ses genoux. La brunette se sentait à la fois gênée, surprise et idiote. Sa tenue n’était clairement pas adapté par rapport à la température extérieur. Non pas qu’il faisait un froid glacial, mais on était pas en été non plus. Son visage devait trahir son étonnement. Stupéfaite, elle passa la veste sur ses épaules, puis bafouilla un « Merci. » Elle sentait ses joues chauffer, elle avait honte. Puis, il devait avoir froid alors qu’il n’avait rien demandé. C’était extrêmement gentil de sa part, il n’y était pas obligé.
Le camion démarra. Cassia se rallongea, rabattant la couverture de suivi sur ses jambes nues et serrant avec ses mains les bords du blouson. S’en suivit la prise des constantes, la jeune femme inspectait le visage de son interlocuteur à la recherche d’un signe montrant que quelque chose n’allait pas. Mais il resta impassible. C’est à ce moment-là qu’elle le questionna. Il lui répondit d’un air amusé et elle pouvait tout à fait comprendre que ça le fasse rire : on aurait dit une ado qui n’assumait pas ses conneries. Il trouva une solution qui ne les mettrait ni l’un ni l’autre en tort et c’était parfait.
« Oui, ça me va. Merci » On pouvait entendre le soulagement et la reconnaissance dans son ton. « Mes parents sont terribles. Même en étant à plus de 6500 kilomètres, ça ne les arrête pas. Ils sont capables de venir ici et de me faire la morale comme si j’avais encore 7ans. Vous avez l’air de savoir de quoi je parle! »Il lui demanda si elle se rappelé ce qu’il s’était passé « Je me souviens d’être partie de chez moi et… Et c’est tout. » Elle lâcha un petit rire nerveux. « C’est grave ? Enfin… Ça arrive souvent, n’est-ce pas ? »
Cassia se rappela intérieurement son identité, des évènements importants qu’elle avait vécu, associa des visages avec leurs noms… Non, le plus important était bien dans sa tête. Les souvenirs de cette semaine, de la veille et d’aujourd’hui aussi. Du moins, jusqu’à la coupure d’il y a quelques minutes. D’ailleurs, combien de temps ça faisait ? 10 minutes ? Une demie heure ? Plus d’heure ? Elle aurait été incapable de le dire.
Gabriel S. Baker
Desigual
- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
(#)Sujet: Re: Call 911 [Timothy] | Sam 23 Mar - 11:42
Se rendre à l’hôpital était nécessaire. Il fallait vérifier l’état de santé de la jeune femme. Elle se santé peut-être bien, compte tenu des circonstances, mais peut-être que le choc était plus important. Des médecins, plus compétents que moi, devaient l’ausculter afin de déterminer si elle pouvait rentrer chez elle ou non. Néanmoins, au mieux, elle resterait tout de même la nuit en observation. Ce n’était pas évident pour elle, comme pour toutes les victimes que j’avais pu côtoyer, mais elle accusa le coup.
Sa tenue, laissait présager qu’elle se rendait à une soirée. Alors forcément, même si ce n’était pas le froid hivernal que j’avais pu connaitre à Londres, elle n’était clairement pas assez habillée pour avoir correctement chaud, surtout maintenant qu’elle était allongée. J’enlevai donc ma veste et la lui prêta. Je n’étais pas frileux, peut-être parce que j’avais connu bien pire à Londres. Ici, à Miami, les températures me paraissaient toujours douces.
Il fallait à présent que je contacte quelqu’un de sa famille, seulement elle s’y opposait. Ses parents étaient loin et elle ne voulait pas les voir débarquer. Sentiment que je comprenais tout à fait. Je proposais donc un arrangement qui ne mettrait aucun de nous deux en porte à faux. Je souris à ses propos. « Oui, je connais ça. Mais, il faut se dire qu’ils font ça car ils tiennent à nous. » souriais-je. J’aurais tellement aimé avoir mon père pour me sermonner quand plus jeune je faisais le mur ou autre. Remarque, peut-être que s’il avait été là, je n’aurais pas fait tout ça.
La jeune femme n’avait que très peu de souvenir de l’accident. En réalité, elle se souvenait être partie de chez elle, puis plus rien, le trou noir. C’était assez fréquent ce genre de syndrome, mais il fallait tout de même prendre ça au sérieux, parfois cela se révélait être dû à une commotion cérébrale. « C’est assez fréquent après un tel choc. Ce n’est parfois rien et parfois cela se révèle être plus important. C’est pour ça qu’on va à l’hôpital. Mais ne vous inquiétez pas, vos constantes sont bonnes et vous me parlez avec lucidité. » souriais-je. Oui, j’étais là pour soigner mais j’étais aussi là pour rassurer les victimes. De toute façon, je n’étais pas médecin, alors je ne pouvais pas poser un diagnostic.
Ps: désolé de l'attente, j'avais pas vu que tu m'avais rep