“Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près” Julia & Helena
Il était important de connaitre sa concurrence dans un métier aussi rude que celui d’escort-girl. Quand j’étais arrivée à Miami j’avais essayé de ne pas replonger dans mes anciennes habitudes mais finalement le passé nous rattrape toujours et nous défini en quelque sorte. Comme je travaillais en tant qu’indépendante à l’époque, j’avais mené mon enquête pour en savoir davantage sur mes concurrentes. J’avais repéré une fille du nom de Julia. Elle était tout ce que je détestais le plus chez une femme. Artificielle mais avec de la classe, assez pour que certains hommes assouvissent leurs fantasmes avec elle. Je l’avais croisée à plusieurs reprises à l’hôtel Carlson avec certains de mes clients et cela m’avait fait peur. Ces hommes étaient mon gagne-pain et si elle me les prenait, je pouvais dire adieu à mon train de vie. J’avais donc décidé de l’aborder, avec finesse, afin de l’avoi à l’œil et qu’elle n’empiète pas sur mon terrain de chasse. Et quand j’avais intégré le business de Sebastian et Emma je l’avais recommandé. Il valait mieux avoir ses ennemis sous ses yeux.
 
Aujourd’hui je devais prendre un café avec la jeune femme. Je mettais un point d’honneur à entretenir notre relation, quelle qu’elle soit. Malgré le faite qu’elle était tout ce que je détestais chez une femme, égoïstement j’aimais la voir de temps à autre pour me sentir moins seule dans le job que je faisais. Je détestais me montrer avec elle en public car elle attirait trop l’attention sur elle. Sa plastique voluptueuse ne passait pas inaperçue auprès des hommes, et même des femmes. Mais je ne pouvais pas la ramener chez moi, je ne voulais pas mélanger travail et vie privée. Julia était du travail, je ne la considérais pas autrement. J’avais commandé à un chocolat viennois en attendant que la jeune femme arrive. Des chuchotements et des ricanements puérils de jeune homme assis à côté m’informa que la jeune femme devait être arrivée. Je lui fis un petit signe de main, tandis qu’elle allait se commander une boisson. Je lançai un regard noir aux adolescents qui manquaient réellement de respect. Pauvres types … Julia s’approcha et s’installa en face de moi.
 
« Salut ma belle ! Comment tu vas ? »
 
Je souris à Julia en la détaillant du regard. Je ne pouvais pas le nier, en dessous ses couches de superficialité, c’était une belle jeune femme. Je ne comprenais pas pourquoi ne pas rester au naturel quand était belle de base.
 
« C’est pas de tout repos de mon côté en ce moment. Entre le boulot et les examens à la fac je dois maintenant ajouter le père de ma fille dans l’organisation. J’ai fait sa rencontre par hasard et je sais pas du tout comment gérer ça. » Je soupirais et pris une gorgée de mon chocolat. La mousse resta au-dessus de mes lèvres que j’essuyai délicatement avec ma serviette. « Et toi tu reprends quand tes études ? »
 

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“Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près” Julia & Helena
Julia m’avait rejointe à ma table. Les jeunes derrière nous chuchotaient bruyamment mais je décidai de les ignorer, préférant me concentrer sur la jeune femme. Je lui demandai comment ça allait et elle me retourna la question. Elle me raconta qu’elle avait eu un shooting et qu’elle attendait les photos avec impatience. Je souris.
 
« Je pense qu’elles vont être superbes, comme d’habitude. »
 
Et puis elle m’interroge sur ma fille. Volontairement, je ne mentionne pas toujours que je suis mère célibataire. D’une parce que je ne veux pas que l’on me définisse seulement par cela, mais de deux parce que je ne veux pas mélanger ma vie professionnelle avec ma vie privée.
 
« Elle a huit ans. Je l’ai eu très jeune. Mon passé est assez compliqué, je vais donc t’épargner les détails. Mais en gros j’ai eu un accident à l’âge de 16 ans et j’ai perdu toute ma mémoire de ce qui avait avant ça. Du coup je me suis retrouvée seule, enceinte et sans infos sur moi. Et là, je suis tombé sur le père vraiment par hasard, autant pour lui que pour moi. J’ai du lui dire qu’il avait une fille et maintenant je dois dire à ma fille qu’elle a un père. La merde quoi … »
 
Je soupirais en portant de nouveau mon chocolat chaud à mes lèvres. En ce moment ma vie n’était pas simple. Emotionnellement je savais que cela me demandait beaucoup de gérer toute cette histoire. En plus, il fallait que je gère mes examens et mon job. Pas facile, mais je n’abandonnais rien. Quoi que … les études commençait à me démotiver un peu.
 
« Tes études c’est une bonne question ? Et donc la réponse est quoi ? »
 
Je regardai Julia avec un petit sourire pour l’inciter à me parler de ses études. Il était dommage qu’elle abandonne ses rêves de faire carrière dans un domaine respectable pour continuer à vendre son cops. Certes ça payait bien, mais fallait pas se leurrer, cela nous servirait pas toute notre vie. Un jour on deviendrait de vieilles filles toutes flétries et plus personne ne voudrais de nous.
 
« Tu devrais décrocher un diplôme. Même si tu t’en sers pas, ce serait toujours ça de pris tu sais. Une sorte de sécurité, une porte de sortie de ce monde dans lequel on s’enferme. »
 

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“Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près” Julia & Helena
J’évoqua la rencontre avec Timothy et les révélations au sujet de Charlotte avec Julia. Elle était surprise de savoir que j’avais une fille. Je ne parlais pas tellement de ma vie privée avec mes collègues de boulot. Je ne voulais pas mélanger travail et vie personnelle. Je voulais protéger Charlotte de ce que je faisais dans la vie. La jeune femme me questionna alors sur la réaction du jeune homme lorsque je lui avais appris pour sa paternité.

« Et bien … disons que ça été un choc. Je pense que si j’avais été à sa place, j’aurais eu du mal à encaisser la chose. Mais il semble vouloir s’investir auprès de sa fille, ce qui est quand même bien … enfin je pense. »

Timothy avait l’air d’être un garçon bien, responsable et qui pouvait être un bon modèle pour Charlotte. Les premières impressions que j’avais eu à son sujet me laisser penser qu’il tiendrait un bon rôle de père. Je n’étais pas prête à lui laisser ma fille mais à l’intégrer à notre vie, ça c’était possible. Je la questionnai ensuite sur ses études.

« Arrête, il est jamais trop tard. Tu as quel âge déjà ? Vingt-huit, vingt-neuf ans ? » Elle rectifia son âge en me disant qu’elle avait trente deux ans. Je haussai les épaules. « Et alors ? Que t’en ai cinquante ou vingt, y a pas d’âge pour reprendre des études. »

Moi-même j’avais abandonné un temps le banc de l’école pour me consacrer pleinement à une vie professionnelle peu recommandable dans le fond. Mais je m’étais remise en question et avait réalisé que même si je m’en sortais bien pour le moment avec un boulot d’escort, je ne pourrais pas faire cela toute ma vie. Et quel exemple donnerais-je à ma fille lorsqu’elle sera en âge de s’intéresser à ma vie professionnelle ?

« Tu voulais te lancer dans quoi déjà comme branche ? »

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