❁ scarlet now the color of blood ripped
from the ground with selfish thoughts.

J'avais fuis, sans avertir personne, sans me retourner pendant de longues semaines qui viraient vers les mois. Pratiquement deux. J'avais mes raisons qui pouvaient sûrement ne pas convaincre mes proches, mais qui pour moi, étaient importantes. Je sais que si je ne serai pas partie à ce moment là, jamais je ne l'aurai fais et surtout, qui sait où je serai à présent. J'allais mieux. Même plus que mieux, je pétais la forme, j'étais légèrement bronzée, j'avais repris tout mon poids perdu même un peu plus grâce au sport où j'ai pu me muscler un peu et m'aider à prendre encore un peu de poids. J'avais retrouvé confiance en moi et mes vieux démons s'étaient envolés comme par magie. Je m'étais aussi énormément adoucie. Étrangement. Je n'étais plus à deux doigts de croquer la jugulaire d'un passant dans la rue parce qu'il me regardait mal. Non, c'était loin derrière moi tout ça. L'idée de revenir était bien trop tentante alors j'ai directement sauté le pas, j'ai choppé le premier avion et je me suis enfin posée sur ce sol qui m'avait bien trop manqué. Miami, la Floride, mon appartement, ma meilleure amie, mes amis. Antey. Beaucoup. Même Chad pour être honnête alors que je pensais l'avoir mis derrière moi. Je dépose mes valises, prépare une machine et me décide d'aller voir Emma sans la prévenir. Elle n'habitait plus seule désormais, depuis cette agression, chose horrible. Je la comprenais et bien que Matt n'était pas mon ami, je devais avouer qu'il lui était bénéfique à sa remise en forme. Il lui faisait du bien. Même si je continuais à m'en méfier. J'espérais seulement que cette fois elle était bel et bien seule car j'avais très envie de la revoir, qu'elle m'engueule ou qu'elle m'insulte comme on sait toutes les deux le faire lorsque quelque chose ne va pas, mais qu'on se serre dans les bras à la fin de nos embrouilles. Je frappais à sa porte avec appréhension, priant pour qu'elle soit là et qu'elle ne me referme pas la porte au nez. C'est qu'elle peut être rancunière quand elle le veut.

❁ scarlet now the color of blood ripped
from the ground with selfish thoughts.

Je m’étais réveillée relativement tard ce matin là, j’avais pas d’obligation au boulot bientôt et, le plaisir d’être son propre patron était que je pouvais bien décidé de me pointer à l’heure que j’étais. J’avais des employés pour faire le boulot, je les payais pas pour rien non plus. J’avais donc passé mon avant midi à regarder des appartements en ligne, j’en avais déniché quelques uns et j’avais même pris un rendez-vous, en après-midi pour aller en visiter un. J’avais hâte de partir du trou à rat à Matt. C’était cool, vivre avec son mec et tout mais bon, j’aspirais à plus que de respirer de la poussière de vieil immeuble et qu’on soit toujours en train de se piler sur les pieds. Je savais pas trop s’il comptait me suivre dans mon nouveau chez moi, on avait pas trop le même budget et j’étais pas du genre à m’empêcher de vivre pour quelqu’un d’autre non plus. On allait bien voir, j’enchainais mes recherches de quelques gorgés de café, sur mes cuisses, Dude, le chat de Matt sur mes cuisses, j’étais bien là… c’était tranquille. Du moins, jusqu’à ce que quelqu’un se permettre de rompre mon moment en cognant à la porte. Je fronçai les sourcils en direction de la porte, jetant un coup d’oeil à mon téléphone. Personne m’avait annoncé qu’il passait. J’allais donc faire la morte.. c’était bien dans mes plans jusqu’à ce qu’on cogne de nouveau. « MERDE! Pas moyen d’avoir la paix ici… » râlais-je en laissant le chat sauter au sol pour me diriger vers la porte et l’ouvrir à la va vite avec un air semi-énervée/si-intriguée. Qui pouvait bien être là un jeudi matin han? Eh bien je me doutais pas du tout de retrouver Joe devant moi, là… debout, après si longtemps à ne pas pas voir eu de ses nouvelles, à avoir eu un putain de fantôme comme meilleure-amie. Même pas présente lors de mon agression, pas présente du tout. Comment est-ce que je pouvais bien réagir à son retour ? Certainement pas bien et c’était foutrement normal aussi. « Qu’est-ce que tu fais là? » Je laissai la porte ouverte en me reculant de quelques pas tout en la regardant. À l’intérieur de moi, c’était des sentiments contradictoires mais celui de lui donner un coup dans sa gueule de belle gosse menait. Je le regardai attentivement de bas en haut, les bras croisés contre mon ventre. Le seul truc que je réussi à lâcher dans ma surprise - et à travers mes émotions aussi c’est : « T’as grossi, c’est bien. »