Nino et moi, nous nous connaissions depuis un petit bout de temps. Nous nous étions rencontrés par hasard à la gare. Je revenais d’un week-end entre amis et j’étais tombé sur lui par hasard alors qu’il jouait du piano. Vous savez, de ses pianos en libre que l’on trouve sur certains quais. Je m’étais stoppé pour l’écouter et je n’avais pas été déçu. Il jouait bien, c’était un fait. Mais en plus de cela, il vivait sa musique. Je l’avais écouté jouer plusieurs morceaux avant qu’il ne décide de partir. A ce moment-là, je lui avais quasiment sauter dessus pour lui parler. Il faut dire que parmi mes amis, aucun n’était vraiment doué en musique et pourtant, j’adorais ça, parler de musique ! Lui par contre, il n’était pas très bavard… tant pis, je ferais la conversation pour nous deux, m’étais-je dit. Et je l’avais fait. En fait pendant plusieurs mois, je ne l’avais pas lâché et finalement, ce fus une bonne chose puisque, enfin, il se livra un peu plus à moi. Enfin, « se livrer » était un bien grand mot, car Nino n’était pas vraiment du genre à parler de choses très personnelles, mais au moins, nous parlions plus facilement et pas seulement de musique.
Ce soir là, je l’avais invité à voir un match avec moi. C’était plus pour passer un moment ensemble que pour le match au final. Il avait accepté et à son arrivée, nous avions commandé des pizzas. Repas typique de deux mecs regardant un match. Oui, tellement cliché, mais tellement vrai ! Encore plus cliché lorsque je sortis les bières. « Comment tu vas toi ? » demandais-je alors que nous nous installions confortablement sur le canapé.