And I'll be there

LINA & KATHELYN

So we open our hearts and let the Angels talk,
Through us as for once we let go of our pride.

Il y a des gens comme ça dans la vie, qu’on rentre par hasard, et qui change notre vie à jamais. Lina était l’une d’elle. Si elle ne m’avait pas aidé à sortir du complexe, à commencer une nouvelle vie dans ce monde extérieur si effrayant, j’aurais sans doute fait demi-tour et me serait terrée au complexe jusqu’à la fin de ma vie. Depuis maintenant quatre ans que je la connaissais, c’était la première fois que nous étions restés éloignés l’une de l’autre aussi longtemps. Je ne parle pas seulement en terme de distance, mais également en terme d’amitié. Je m’étais fâchée avec elle et je regrettais énormément cela. Mais trop de fierté de nos deux côtés avait laissé le temps filer entre nous. Et puis voilà qu’en France j’avais pris mon courage à deux mains et que je lui avais envoyé un texto pour m’excuser. Elle me manquait, elle manquait à ma vie. J’avais beau eu de nouveaux amis, elle n’en restait pas celle qui était la plus importante à mes yeux. De retour à Miami je voulais arranger les choses entre nous. Je lui avais donc envoyé un sms pour lui demander si elle souhaitait que l’on se voit au Starbucks du centre-ville. Pour ma plus grande joie elle avait accepté.
 
Je commandai un milkshake vanille, pépites de chocolat et pris place sur la terrasse du café. Le temps était radieux et le temps grisonnant de la France m’avait donné le teint un peu pâle. Il était temps que je reprenne un peu de couleur. Je sortis mes lunettes de soleil que je posai sur mon bout du nez et attendis patiemment mon amie. Je regardai mon portable quand une voix me fit légèrement sursauter. Un large sourire s’afficha sur mes lèvres en voyant le visage de la jeune femme. « Lina ! » m’exclamai-je. Sans aucune retenue et par réflexe sans doute, je la pris chaleureusement dans mes bras. Elle m’avait manqué. J’avais détesté cette période où je n’avais plus eu de contact avec elle. « Tu es magnifique ! Je vois que ça commence à pousser … » lui dis-je en montrant du doigt son petit ventre arrondi qui peinait à se camoufler dans ses vêtements. « Tu veux aller te prendre quelque chose à boire ? Je t’attends ! » Je lui offris un sourire et attendis patiemment qu’elle ne revienne avec sa commande. Je sentais mon cœur battre légèrement plus vite que la normale. Cela traduisait peut-être de l’anxiété. Oui parce que j’étais un peu anxieuse de la revoir. J’avais vraiment envie de réparer les choses entre nous. Je voulais qu’elle continue à faire partie de ma vie mais faire également partie de la sienne. « Comment va Jordan ? » dis-je en ouvrant la conversation une fois que la jeune femme fut installée. Il me semblait normal de prendre des nouvelles de son petit-ami et le papa de son futur enfant. Ah et j’oubliais le temps d’un instant … futur mari ! L’un des propos de la dispute …
 

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LINA & KATHELYN

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Through us as for once we let go of our pride.

Aujourd'hui, je dois revoir Kathelyn. Six mois de grossesse et presque autant de temps sans la voir, ça fait trop. Le temps défile à une vitesse folle, c'est dingue. Dire que dans trois petits mois ma princesse verra le jour. Une pointe de stress m'envahit. L'accouchement me fait quand même bien flipper et dans un sens je n'ai pas si hâte d'y être. Enfin si ... bref. J'ai encore un peu de temps devant moi pour stresser davantage. Là, pour l'heure, une appréhension toute particulière monte en moi. Il y a quelques jours, j'ai reçu un sms de Kath. Je savais qu'elle était partie en France pour ses études de cuisine et c'était une occasion qu'il ne fallait pas qu'elle rate. J'ai essayé de me dire que c'était uniquement pour sa carrière mais dans un tout petit recoin de ma tête je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'elle voulait peut être me fuir aussi, après notre dispute. Je m'en veux quelque part parce que je lui ai promis que je serai toujours là et j'ai failli à cette promesse pendant ces cinq mois. Alors c'est avec une certaine crainte que j'arrive au lieu de notre rendez vous.

J'avance dans le starbuck mais je ne la trouve pas. Vu le super beau temps, je décide de regarder sur la terrasse et là je la vois. J'arrive derrière elle. Salut Kath ! Elle se retourne et me sourit largement avant de me serrer dans ses bras. Ça fait un bien fou de la retrouver. Et à voir son visage radieux elle aussi est contente. Je suis soulagée. Elle me fait une petite remarque sur mon ventre et ça me fait rire. Je veux bien te croire ! Six mois déjà ! Dans trois mois, je serai maman ! Ça passe trop vite ! Je n'en reviens toujours pas. Kath me propose ensuite d'aller me chercher une boisson et je m'exécute j'ai non seulement soif mais faim aussi. Je patiente dans la petite file d'attente et quand arrive mon tour la serveuse fait un aller retour entre mon visage et mon ventre puis affiche un sourire attendri. Je vais vous prendre un double milkshake framboise vanille avec un cookie noix de pécan, un muffin citron et ... un donut au sucre, s'il vous plaît. La jeune femme ne peut pas s'empêcher de lâcher un petit rire. Eh oui bébé a faim de plein de sucreries en ce moment et la maman ne peut pas résister non plus. Je dis ça limite en rougissant puis un serveur s'affaire à préparer ma commande alors que je règle le tout. Une fois ceci fait je prends le plateau et retourne auprès de Kath qui me regarde avec des yeux ronds. Ouiii de la graisse et du sucre !!! Je rigole ensuite de ma connerie et je croque dans le donut. Je savoure ma bouchée comme une gosse le ferait puis je sirote mon ma boisson quand mon amie me demande comment va Jordan. Il va bien. Il est heureux d'être à nouveau papa et il prend soin de moi comme il faut. Je ne m'étends pas sur le sujet et je préfère plutôt parler d'elle. Je n'ai pas envie de revenir sur une conversation qui nous fâcherait de nouveau. Et toi alors ?Cette formation ? La France ? Je lui demande pour changer de sujet tandis que je finis goulûment mon donut.
 

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LINA & KATHELYN

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J’étais contente de revoir Lina, même si j’étais également terriblement anxieuse. J’essayai de paraitre la plus naturelle possible lorsque je la vis, la serrant instinctivement dans mes bras. Ça m’avait beaucoup fait de mal de me trouver en froid avec elle. Je voulais essayer de rattraper les choses. Elle alla prendre sa commande et lorsque je la vit revenir avec un plateau remplit de douceur je ne pu m’empêcher de sourire. « Dis donc, c’est pas juste une façon de parler de dire qu’on mange pour deux enceinte ! » Je ne la jugeais pas. Ça devait pas être facile d’être en proie à ses hormones et de faire son possible pour mener à bien le développement d’un petit-être au sein de soi. Je lui demandai comment allait Jordan pour amorcer la discussion. Parler de ce qui lui était cher était sans doute la meilleure façon de mettre un terme à nos différents sans doute. Mon ami me confia que son petit-ami était au petit soin avec elle et qu’il était très heureux de cette deuxième paternité. Je hoche la tête alors qu’elle me demande comment s’est passé mon stage en France. « La France c’était une expérience super chouette. J’ai beaucoup appris au restaurant dans lequel j’étais. C’était un peu long de me trouver loin de Miami et surtout de Will … mais je regrette pas d’être partie là-bas. » Je ne pouvais pas décrire tellement ce que j’avais vécu là-bas. C’était quelque chose qui devait se vivre plutôt. Je n’avais peut-être pas fait de choses extraordinaires durant ces mois de formation, mais moi j’avais beaucoup appris et cela m’avait conforté dans l’idée de faire carrière dans la cuisine. « D’ailleurs en parlant de William … » Je me raclai légèrement la gorge, ne sachant pas trop comment aborder la chose. Je ne savais pas si elle n’allait pas trop le prendre mal étant donné que je lui avais reprocher des choses sur la manière dont elle gérait sa vie sentimentale et plus largement sa vie de couple. « Quand je suis partie en France j’ai arrêté le bail de l’appart. Je pouvais pas trop me permettre de payer un loyer seule et comme je partais ça me faisait un poids en moi financièrement parlant. William s’est acheté une maison récemment et il m’a proposé de venir habiter avec lui. » Je regardai ma meilleure amie. Mes mains jouaient nerveusement avec mon gobelet. Allait-elle désapprouver ? J’avais peur de sa réaction et je ne pu m’empêcher d’ajouter précipitamment. « Ça va faire deux ans qu’on se fréquente, alors même si ça me rendait un peu anxieuse je me suis dit que ça valait peut-être le coup d’aller plus loin … » Je lui souris faiblement en essayant de justifier tant bien que mal ma décision de loger sous le même toit que William.
 

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Aujourd'hui, c'était les grandes retrouvailles avec Kath et je crois que, l'une comme l'autre, on appréhendait ce moment. Mais pour l'instant tout se passe bien et la barre de stress redescend quelque peu. La conversation est détendue. Je lui demande alors si sa formation était bien et ce qu'elle a pensé de la France. Tout s'est bien déroulé apparemment et ce pays lui a bien plu. Je suis ravie pour elle. Le plus important dans la vie c'est de trouver sa voie et la suivre. Elle est super douée dans ce qu'elle fait en plus alors je ne doute pas que dans quelques temps elle se fasse un nom dans ce domaine. C'est tout ce que je lui souhaite. Je lui souris sincèrement et elle enchaîne. Ça a été dur d'être loin de Miami et surtout de Will. Je la vois rougir. Elle m'annonce alors qu'elle a arrêté le bail de notre appartement et que son chéri lui a demandé de vivre avec elle. Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle ajoute précipitamment que ça fait deux ans qu'ils se fréquentent. Je lève les yeux au ciel un instant avant de poser mon regard sur elle de nouveau. Comme si tu avais à te justifier. Je ne t'ai pas sortie de ta prison pour que tu te prives de faire ce que tu as envie maintenant. Tu es assez grande pour savoir ce que tu veux et si c'est cette vie que tu choisis, tu es libre. Je réfrène une envie de lui faire la morale comme elle m'a fait mais au lieu de ça je préfère être plus tempérée et puis je suis sincère dans ce que je lui dis. J'attaque ma deuxième douceur et je bois une gorgée de ma boisson. Je détourne le regard d'elle. Le souvenir de notre dernière conversation me revient en mémoire. Je n'ose l'avouer mais j'ai mis un long moment avant de m'en remettre. Je ne pensais pas qu'en étant amie On pouvait être jugée aussi sévèrement et quelque part je ne crois pas lui avoir vraiment pardonné. Elle voit quand même que depuis que je suis avec Jordan je suis heureuse et que je me sens bien. Certes tout s'est précipité et ce n'était pas clairement choisi que je tombe enceinte mais quoi ? Je n'allais pas avorter sous prétexte que ça ne faisait qu'un an qu'on se fréquentait. Ce petit bout à le droit de vivre et il sera entouré d'amour quoiqu'il se passe. C'est arrivé par erreur oui mais je suis prête à assumer. Je peux parfois me montrer immature mais dans ce cas là clairement ce n'est pas possible. Et puis, qui peut se targuer d'être à 100% mature ? Personne je crois. Et pour le mariage, je veux un visage d'une famille unie pour ma fille et puis je vois ça aussi comme un défi à relever et je compte bien réussir comme mes parents le font au jour le jour. Le but c'est d'être heureuse et de tout faire pour le rester aussi longtemps que tu seras en vie. Je dis ces quelques mots simplement en sortant de mes pensées.
 

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LINA & KATHELYN

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La boule au ventre qui était apprut sur le trajet du café et lorsque j’avais vu ma meilleure amie arrivée, commençait à s’estomper petit à petit. J’étais mal à l’aise mais je sentais que je la retrouvais comme ça avait toujours été avant notre dispute. Simple. Elle me donna des nouvelles de son côté avant que je lui parle de mon expérience en France. Et puis je me décidai à lui parler de la décision que j’avais prise avec William c’est-à-dire d’emménager avec lui. Je craignais sa réaction mais elle fut bien à l’opposée de ce que j’avais pu penser. Elle fut bienveillante avec moi me disant que je n’avais pas à me justifier. « Je sais … » lui dis-je simplement en guise de réponse. J’esquissai un léger sourire. Je l’avais peut-être jugée trop sévèrement la dernière fois sur ces choix de vie mais j’avais des craintes vis-à-vis d’eux. Lina avait longtemps pris soin de moi et c’était toujours le cas quelque part et j’avais essayé de faire de même, sans doute un peu maladroitement. J’avais trouvé sa décision de se marier avec Jordan et d’adopter la fille de celui-ci vraiment très précipité. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps et j’avais eu peur qu’elle ne s’enferme dans une vie qui ne correspondrait pas à ses attentes réelles. Que ce soit une décision pas assez murement réfléchie. Avoir un enfant était déjà une grande étape mais rajouter le mariage et une adoption c’était beaucoup. Mais ma meilleure amie semblait certainement de cela et je ne pouvais pas l’empêcher. J’en avais pas le droit et je n’avais pas non plus le droit de laisser mon passé et mes peurs lui enlever un bonheur légitime. Ce qu’elle dit pensivement était totalement véridique. On devait tout faire pour être heureux dans la vie. « Je suis désolée de t’avoir jugée sévèrement. C’était pas mon intention. Je m’inquiétais que tu te lances dans cette relation trop vite, que tu penses faire le bon choix et que d’ici quelques années tu te rendes compte que tu as fait une erreur … Mais toi comme moi on sait pas de quoi sera fait l’avenir et j’ai compris que parfois faut prendre des risques. Je suis certaine que tu seras heureuse avec Jordan, il à l’air vraiment super investi dans votre histoire et surtout super amoureux de toi ! » Je regardai ma meilleure amie avec un large sourire. Je ne connaissais pas Jordan très bien, je ne l’avais vu que quelques rares fois mais j’avais perçu la sincérité de ses sentiments pour Lina. Au fond de moi je savais qu’il saurait la rendre heureuse. Il prendrait soin d’elle et c’était important. Au moins cela me rassurait de la voir se lancer avec un homme aussi bon. Je pris mon gobelet et le porta à mes lèvres pour boire une gorgée de ma boisson. Puis après un raclement de gorge, je me dis qu’il était sans doute tant que je l’informe de la grande nouvelle, celle qui était encore plus redoutée que l’annonce d’avoir emménagée avec William. « J’ai autre chose à te dire. Et tu as entièrement le droit de me juger si tu te sens l’envie de le faire … » Je vis Lina me regarder un peu intriguée. Je sortis ma main gauche de dessous la table, là où je l’avais cachée assez discrètement depuis le début de nos retrouvailles. Je la posai sur la table et lui montra la bague que j’avais à mon annulaire. « Will m’a fait sa demande. » Je sentis mon cœur battre dans ma poitrine à rythme un peu plus rapide que la moyenne. Je n’avais pas de famille avec qui partager cette nouvelle et qui approuverait ma décision. Je n’avais que Lina, cette femme qui m’avait sorti d’une prison et m’avait redonnée une nouvelle chance de vivre ma vie. Une sœur. C’était important que je l’entende approuver surtout que je stressais pas mal par rapport à cette nouvelle étape dans ma vie de couple. J’avais besoin de son soutien comme j’avais besoin de celui de William.