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Finalement tout ça avait été un mal pour un bien. Évidemment, j’aurais aimé ne pas me rendre à boire et encore moins à avoir le corps inerte d’un enfant de 13 ans sur ma table d’opération aujourd’hui mais ça avait été le coup de pieds au cul que j’avais besoin pour prendre mes distance de tout ça. Pour prendre du temps pour moi et me concentrer sur les projets qui me tenaient réellement à coeur à l’heure qu’il est : ouvrir le resto de mon père et surtout, prendre tout le temps que j’avais pour préparer notre mariage à Kathelyn et moi. Avec mes heures de folies à l’hôpital, ce n’était pas toujours facile de pouvoir s’asseoir les deux et en parler. Ça allait clairement devenir une de mes priorités. En attendant par contre, je ne voulais plus retoucher à une goutte d’alcool. Ça serait vraiment la pire chose qui soit de retomber dans mes mauvaises habitudes et ma fiancée me donna quelques conseils. Je secouai positivement de la tête à littéralement tout ce qu’elle me disait. « Oui, tu as raison… je vais essayer de l’appeler dès demain, la psy! April… je veux pas trop la déranger! » Je m’entendais bien avec la soeur de mon meilleur pote, mais je me sentais mal de prendre contact avec elle pour ça puisque ça faisait longtemps que le sujet de notre dépendance était derrière nous et j’aurais l’impression d’échouer. Bref, j’avais trop d'orgueil pour aller jusque là.

Fin de la conversation, je me levai de ma chaise avec le but d’aller sous la douche. Par contre, je n'étais pas en état de marcher particulièrement droit. C’est pourquoi ma belle brunette m’aida à aller jusqu’à la salle de bain, me proposant même de m’aider à me déshabiller. Évidemment, je passai un petit commentaire sur la situation. Ça me rendait particulièrement fière qu’elle me dise que je restais sexy. « Et que dire de toi? T’es genre...la plus méga sexy de toutes les sexy de ce monde! Personne t’arrives à la cheville! » déclarais-je avec un petit regard bourré/amoureux. Elle détacha ma chemise, m’offrant un petit baiser sur les lèvres au passage qui me fit sourire encore plus. Je passai ensuite sous l’eau froide qui me fit un bien fou avant d’aller m’étendre dans mon lit auprès de mon amoureuse. Je sentais que le sommeil allait particulièrement me frapper rapidement. « Moi aussi je t’aime! » Ce fut mes dernières paroles avant de tomber dans les bras de Morphée. Ce ne fut pas le sommeil le plus réparateur vu mon état… mais ça me fit tout de même un bien fou.

Heureusement le lendemain, je me réveillai pas trop à l’envers que ça. Un petit mal de bloc mais rien de trop intense! Je passai me prendre deux cachets pour finalement descendre rejoindre Kathelyn qui était à la cuisine en train de faire à manger. Mon but n’avait pas été de lui faire peur mais en m’approchant pour l’enlacer, elle poussa un cri strident. « WOUUUUUUAH, je crois que je suis devenu sourd moi! » lâchais-je en riant, tout en me brassant la tête un peu. « Pardon, je voulais pas t’effrayer! Ça sent bon tout ça! » J’étais bien chanceux de cette petite attention matinale! Kath ferma son portable pour aller le porter plus loin pendant que je faisais du café tout en sortant les assiettes pour mettre la table. Pendant que je m’adonnais à la tâche, ma belle me parla de notre mariage et d’une date future à établir. « Bien sûr! Que dirais-tu de faire ça plus autour de avril ou mai? Penses-tu que ça nous laisse assez de temps? » Je savais que c’était beaucoup d’organisation donc son avis était importante. « Je t’avouerais que je ne m’y connais pas beaucoup en organisation de mariage… je sais pas trop par où commencer! Toi tu te situes où dans tout ça? Tu voudrais qu’on engage une organisatrice ou bien tu nous crois capable de tout faire comme des champions? » demandais-je dans un petit rire. Je laissai la table pour m’approcher des fourneaux où elle terminait le petit dej. « Tu as l’air préoccupée, ça va ? » demandais-je en venant poser ma main dans le bas de son dos. Elle avait initiée le sujet du mariage mais elle semblait complètement ailleurs dans ses pensées.

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Plongée dans mes pensées après la lecture de mon mail, je n’avais pas entendu William arriver dans la cuisine. Il me fit sursauter de peur, m’arrachant un cri strident. Il s’excusa pour la surprise avant de me dire que ce que je faisais sentait très bon. Des pancakes pour un petit déj’ de compétition. Après avoir rangé mon ordinateur portable dans le salon je le questionnai sur le fait de devoir fixer une date pour notre mariage. Mon fiancé proposa de le faire entre avril et mai avant de me demander si cela nous laisserait assez de temps pour l’organisation. Je haussai les épaules tout en mettant de la pâte à pancakes dans la poêle. Est-ce que c’était pas un peu trop rapide ? Est-ce que j’aurais le temps de régler mes affaires auprès de l’église et d’être prête à temps ? Ça me laissait cinq mois environ, j’espère que ça allait être suffisant. « J’en sais rien du tout … Qu’est-ce que tu en penses toi ? » Les célébrations de mariages auxquelles j’avais assistée dans ma vie n’était pas du tout de la même envergure que celles dans le monde extérieur au complexe. Là-bas, la cérémonie se déroulait dans l’église, la décoration est sobre et le repas de fête était quelque de simple et familial. Chacun apportait sa contribution pour soulager les futurs mariés. Mais ici, tout était différent. William semblait tout aussi perdu que moi. Il me demanda ce que je pensais du fait d’embaucher une organisatrice de mariage. « Oui, peut-être qu’on peut demander à quelqu’un de nous aider… » Déléguer du travail à une personne compétente dans ce domaine pouvait nous soulager et nous permettre de nous concentrer aussi sur autre chose. Je savais que j’allais avoir à faire de mon côté et ça pourrait surement m’enlever un certain poids. Je sortis le pancake de la poêle et mis de nouveau un fond de pâte pour terminer. William s’approcha de moi et me demanda si ça allait. Avais-je l’air si préoccupée que ça ? « Oui ça va … c’est juste que … tu sais comment je suis, un rien m’angoisse ! » Je tournai mon visage vers mon amoureux et lui déposai un baiser sur mes lèvres. C’était pas un rien qui faisait grossir une boule au creux de mon estomac mais je ne voulais en parler, je savais qu’il ne pourrait pas comprendre. J’avais mon psy pour ça et c’était tant mieux. Je posai une main sur son torse. « T’en fais pas, ça va. A table maintenant ! » Je retirai le dernier pancake de la poêle puis apporta le plat sur la table.

Je m’installai à côté de William et commença à manger. Je me rendis compte que je commençai à retourner dans mes pensées alors je me redressai sur ma chaise et dit : « En faite … il y a bien quelque chose qui me préoccupe. » Même si ce n’était pas la principale chose que j’avais en tête mais c’était quelque chose qui me traversait de temps en temps l’esprit. « Ma famille me manque. Je m’étais habituée à leur absence pendant un temps mais avec ces projets de mariage … leur absence je la ressens encore plus. » Je sentis ma gorge se serrer un peu, gagnée par l’émotion. Je me servis un verre de jus d’orange que je portai à ma bouche pour laisser un temps d’arrêt. Dire cela à haute voix c’était encore plus dur que de le penser avec ma petite voix intérieure. « Je pense que chaque petite fille a envie d’être amenée à son futur époux au bras de son père, mais pour moi c’est impossible et c’est … dur. » Je sentais que les larmes commençaient à me monter aux yeux. Ma famille, même si je l’avais quitté pour me libérer des lois qui m’opprimais, avait toujours été importante dans ma vie. Je n’avais jamais réussi à la comprendre, à comprendre leurs choix, mais c’était ma famille. « Parfois … parfois j’ai envie d’aller les retrouver pour leur raconter tout le bonheur que j’ai dans ma vie, pour les inciter à venir vivre à l’extérieur … » Des larmes s’échappèrent de mes yeux, coulant sur mes joues. « Je voudrais tellement qu’il partage avec moi cette étape importante de ma vie, qu’il sache que je vais t’épouser, qu’il te connaisse … Et surtout j’aimerais être certaine que tout va bien pour eux … C’est horrible car j’ai l’impression d’oublier leurs visages, leurs rires. Ça va faire trois ans … » Je mis mon visage entre mes mains alors que j’éclatai littéralement en sanglots. Je ne comprenais pas pourquoi je me mettais dans un tel état soudainement. J’avais toujours vécu cette absence avec plus ou moins de difficultés mais là j’avais l’impression d’être envahie par toute cette absence que j’avais tant bien que mal essayé de refouler au fil des années. « Ex…ex…cuse-moi … ».

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Ouais, peut-être que finalement, c’était une foutue bonne idée de demander à quelqu’un qui savait s’y faire en mariage pour nous donner un coup de main avec les préparatifs. C’était notre premier mariage à tous les deux et on ne savait pas trop par où commencer ni même quoi faire… quand le faire! Kathelyn était bien d’accord avec la proposition. « Ouais, faisons ça alors! Reste que nous avons le dernier mot pour tout mais je crois que ça va enlever beaucoup de stress comme ça! » répondis-je avec petit sourire en coin. En parlant de stress, ma fiancée semblait un peu dans sa tête, je lui demandai alors si ça allait. Je me sentais immédiatement mal car je pensais qu’elle m’en voulait pour la veille, nous en avions pas parlé et je ne savais pas trop s’il y avait quoi que ce soit à ajouter là-dessus… j’avais foiré comme un pauvre con et je ne voulais plus jamais que ça arrive, je lui avais déjà dit et j’espérais qu’elle me croit sur paroles. Elle disait qu’elle était angoissée avant de poser ses lèvres sur les miennes. « Ça va bien aller! Et puis, tu sais que tu peux me parler à tout moment de ce qui te préoccupe hein? » Je soutenai son regard pour qu’elle comprenne que c’était bien vrai, je servais à ça aussi, pas juste à lui faire vivre milles et un orgasme i'm sorry i failed - Page 2 3877631104

Elle me confirma que ça allait, m’invitant à passer à table. « Avec grand plaisir! » Je mourrais de faim, vraiment.

On commença à se remplir l’estomac et c’est à ce moment que ma petite-amie décida de me vider un peu son coeur. Je l’écoutai attentivement en terminant ma bouchée de pancake. Elle se mit à me parler de sa famille, à quel point il lui manquait et immédiatement, mon coeur se mit à battre vite, vraiment vite. J’avais peur qu’elle m’annonce que sa vie ici avec moi n’était pas suffisante, qu’elle voulait retourner au complexe pour toujours. Je compris par contre que c’était pas tout à fait ça et que son envie d’aller les voir reposait plus d’un désir à les voir quitter leur vie actuelle définitivement. Je ne savais pas trop comment prendre le tout mais au final, c’était normal qu’elle se sente comme ça. Elle avait passé toute sa vie avec ces personnes et maintenant, trois ans avaient passé… et ça pesait sur son coeur. « Arrête, t’excuses pas! » Elle avait éclaté en sanglot et je voulais mourir sur place de la voir ainsi. Je m’empressai de la prendre dans mes bras pour lui amener tout le réconfort que je pouvais lui apporter à ce moment précis. « Pleure pas… stp, c’est… c’est normal de se sentir comme tu te sens! C’est ta famille après tout, malgré tout! » C’était peut-être des gens complètement dans un autre monde, influencé par mille et une idée que je ne supportais pas vraiment mais ça restait sa famille et elle les aimait. « Est-ce que c’est possible pour les gens de l’extérieur d’aller rendre visite ou bien c’est un cercle fermé? » Peut-être qu’ils étaient complètement dans leur monde sans contact avec les autres, qui sait! C’était la base même de beaucoup de secte. « Si tu y va… est-ce que c’est dangereux? Quoi que, si tu prends la décision d’aller les voir, je viens avec toi à coup sûr! Pas question que je te laisse aller là-bas toute seule! » Je soutenai son regard, venant sécher ses larmes. « Tu sais quoi? Allons-y! Si c’est pour te faire sentir mieux, on va y aller! Je suis prêt! » lâchais-je, d’un ton plus que certain.

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Je venais de terminer de faire les pancakes et nous venions de nous mettre à table lorsque William me demandait si quelque chose me tracassait. Au début j’avais décidé de ne rien dire, puis ensuite je lui avais parlé du manque que je ressentais par rapport à ma famille. Plus j’en parlais, plus ça me prenait aux tripes et je me mis alors subitement à pleurer. Je me trouvais ridicule à me mettre dans cet état là. Il n’y avait rien de dramatique et pourtant … William me prit dans ses bras et cela me fit un grand bien. Je me sentais tellement bien contre lui. Heureusement qu’il était dans ma vie et que c’était un homme formidable. Il tenta de me réconforter comme il pouvait avant de me demander si c’était possible d’aller leur rendre visite. Je secouai la tête légèrement puis essuyai mes joues humides. « C’est compliqué … Ils sont vraiment très fermés. Tu peux y rentrer, mais y ressortir c’est autre chose … » Je n’avais jamais connu de personne qui avait réussis à entrer et sortir du complexe pour effectuer une simple visite de routine. On nous apprenait à craindre le monde extérieur et nous disait que la sécurité à l’entrée était là pour empêcher les étrangers de venir nous faire du mal. Mais je savais que cette sécurité n’était qu’un leurre pour nous enfermer et éviter que des yeux et des oreilles indiscrètes ne viennent glaner des informations sur notre mode de vie. Est-ce que c’était dangereux pour moi d’y retourner ? Sans doute, du moins c’est ce que je mettais toujours dit. Je regardai Will, alors qu’il me disait vouloir m’accompagner si je prenais la décision de m’y rendre. « Je ne sais pas si … » commençai-je hésitante. Mais je n’eu pas le temps de terminer ma phrase que mon fiancé pris la décision pour moi de nous rendre au complexe afin que je puisse voir ma famille. Ce que je ressentis à cet instant même était quasiment indescriptible. Je me sentis traversé par une vague d’angoisse et peut-être même d’excitation, ce qui était assez contradictoire. J’avais peur d’y aller mais l’idée de revoir ma famille me rendait heureuse même si j’appréhendais leur réaction. « Si on y va, tu ne pourras pas rentrer. Ce sont gens méfiants où tous le monde se connait. Ils tiennent à ce que s’y passe là-bas reste entre les murs. Je n’ai jamais connu personne qui ait été autorisé à partir de son propre gré et ceux qui entrent sont sélectionnés à l’extérieur, de ce que je sais … » Les dirigeants du complexe étaient puissants et imposer leurs lois. Ils avaient un pouvoir important et tout le monde les craignaient. On pouvait croire que c’était de l’adoration mais en faite si on creusait, c’était de la peur. Il y avait des rumeurs comme quoi, quelques personnes avaient osé dire ce qu’elles pensaient tout haut et avaient subitement disparues sans laisser aucune trace. C’est pour ça que je craignais que l’on me retrouve ici à Miami, que j’avais cette angoisse permanente d’insécurité au fond de moi. « C’est un gros risque de d’aller là-bas. » Je regardai l’homme que j’aimais, droit dans les yeux. Je ne voulais pas le perdre et je ne voulais pas qu’il me perde. Si j’entrais dans le complexe, je ne savais pas si je pourrais ressortir facilement. Est-ce que j’étais prête à prendre ce risque, l’était-il également ? « Ma famille me manque mais … Mais … si c’est pour me retrouver de nouveau coincée là-bas … » Est-ce que ça en valait la peine ? Quelque part au fond de moi, j’avais envie de croire en cet espoir qui brillait au fond de mon cœur que je pourrais convaincre ma famille de renoncer à leur vie austère et malheureuse. Je pris un pancake et le mis dans mon assiette. « Est-ce que tu es quand même d’accord, malgré tout ? » lui demandai-je sans le regarder, mes yeux fixés sur mon pancake. J’en découpa un bout que je me mis dans ma bouche.

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J’étais un peu en état de choc que Kathelyn ressente autant le besoin d’aller revoir sa famille et en même temps, pas tant que ça. Au fond de moi, je savais que ça allait arriver, mais je n’étais pas préparé à cet éventualité car je savais bien que ce n’était pas aussi facile que quelqu’un dont sa famille était juste dans un autre pays où c’était plutôt semble de se rendre, il suffisait de prendre un vol et puis voilà. Là, c’était une communauté religieuse extrêmement fermée donc il était difficile de sortir - à ses dires. Bon sang, qu’on ne vienne pas me dire après que c’était normal d’y vivre!!!! « Donc il n’y a aucune moyen que tu puisses le voir dans un endroit neutre? Avec moi? Que ça soit uniquement à l’entrée du centre? » Comme ça, ils n’allaient pas s’en éloigner et moi, j’allais pas voir les trucs louches qui s’y passaient! En fait, j’avais même pas envie de voir les conditions de vie de ces pauvres gens! J’étais si heureux que ma fiancée n’y soit plus… parce que je ne l’aurais jamais rencontré sinon! Et que maintenant, j’avais bon espoir que sa vie était 110% mieux… bien que là, elle voulait retourner les voir!

Il y avait donc un risque énorme à son désir de revoir ses proches. Il fallait savoir si ça valait la peine et en disant ça, je pensais qu’elle avait indirectement répondu à la question : que non, elle n’allait pas le faire mais avec surprise, elle me demandait si j’étais d’accord. Je relevai donc la tête, étonné à sa question.« Attends, t’es en train de me dire que tu risques de ne plus revenir et tu me demandes si je suis d’accord? Dans ce cas là… non, je suis ne suis pas d’accord! » Ça serait complètement con d’être d’accord avec cet possibilité, voyons! Et pourtant, si elle me posait la question, c’était peut-être parce que elle… elle était d’accord. « T’es prête à prendre le risque toi, de ce que je comprends? » Elle ne me regardait même pas dans les yeux, je ne savais pas trop quoi penser, j’allais quand même pas la retenir de force ici, l’obliger et la menacer de ne pas y aller. Il n’y avait rien que je pouvais faire pour aller contre sa volonté… et même s’il y avait quelque chose à faire, je ne le ferais pas, parce que je l’aimais, je la respectais et qu’elle était une femme complètement libre - chose qu’elle n’avait pas toujours été. Puis, c’est à ce moment que nos téléphones se mirent à sonner, le mien étant sur le comptoir, je me levai pour regarder de quoi il s’agissait. Nightmare, évidemment… qui d’autre aurait fait sonner nos téléphones en symbiose comme ça? Je retournai m’asseoir à la table en lisant, elle parlait de nous et pour la peine, si je n’avais pas été un putain de cardiologie, j’aurais pensé faire une crise de coeur. « Mais c’est quoi cette histoire?!?! » dis-je dans ma surprise en relevant la tête vers Kath qui ne comprenait rien. Je lui glissai mon téléphone dans sa direction. J’attendais maintenant des explications sur ce qui venait d’être écrit à son sujet, à notre sujet… puisque ça remettait bien des choses en question, en commençant par notre mariage.

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Je ne savais pas pourquoi j’avais commencé à déballer tout ce que j’avais sur le cœur par rapport à ma famille, mais à peine avais-je commencer qu’un flot d’émotions m’avait envahi. J’avais surement garder trop longtemps pour moi le manque de ma famille. Le faite d’en parler à cœur ouvert avec William ça avait juste ouverte quelque chose. Je savais qu’il s’inquiétait pour moi, qu’il avait peur. Je pouvais le lire sur son visage. Je ne le rassurais pas avec mes propos mais je ne pouvais pas lui mentir en lui disant que tout irait bien si je me rendais là-bas alors que je n’en savais rien. Il me fit bien comprendre qu’il n’était pas d’accord pour que j’aille voir ma famille avec le risque que cela représentait. « J’en sais rien. J’ai envie … j’ai besoin de voir ma famille, mais mon côté rationnel me dit que c’est pas raisonnable. » Je jouais avec un bout de pancakes dans mon assiette, du bout de ma fourchette. « Et je ne veux pas prendre le risque de te perdre, de perdre tout ce que j’ai acquis ici, à Miami. » C’était un choix compliqué que je devais prendre. Je n’avais pas arrêté ma décision et je pense que cela mériterait un temps de réflexion pendant lequel il me fallait peser le pour et le contre. Peut-être avais-je d’autres options pour les contacter ? J’étais un peu perdue.

Nos téléphones sonnèrent à l’unisson. Mon portable était posé près de la gazinière et je n’avais pas envie d’aller le chercher. Ça pouvait bien attendre. William, lui pris la peine de lire la notification. Il se rassis auprès de moi tout en lisant ce qu’il y avait sur son portable. « C’est qui ? » lui demandai-je avec curiosité. Il me répondit pas tout de suite et je vis son visage se décomposer. Ça présageais vraiment rien de bon tout ça … Mon fiancé releva la tête vers moi et me demanda des explications en me tendant son portable. Quelle maladresse avais-je fait ? Je pris son portable et reconnu un article de Nightmare. Avant même de trouver le passage parlant de nous, je sentis mon corps s’emballer dans ma poitrine. Lorsque mes yeux arrivèrent aux lignes nous concernant, je crus défaillir sur place. « Je … » Quoi ? Allais-je lui mentir de nouveau en lui disant que Nightmare inventait encore des choses. Mon regard croisa le sien. Je voulais me libérer de ce poids depuis longtemps mais j’avais tellement peur de la réaction de William que je n’avais jamais osé lui en parler. Maintenant qu’elle affichait en public que je prenais contact avec un avocat ecclésiastique je me devais de lui dire la vérité. « C’est vrai. » lâchai-je simplement en le regardant dans les yeux. « J’ai contacté un avocat ecclésiastique parce que j’avais besoin d’engager une procédure d’annulation de mariage. » J’avais dit tout cela très rapidement et maintenant je ne pouvais plus reculer. J’avais envie de m’enfuir de cette cuisine, de me cacher loin de William. J’avais tellement honte. « Tu te rappelles tu m’as demandé si j’avais été marié, si on m’avait forcé à m’unir avec un homme ? Je t’ai dit non parce que j’avais pas envie que tu me vois autrement que celle que j’étais à tes yeux. J’avais peur de ta réaction, j’aurais du te le dire mais je sais pas le mensonge m’a parut plus … simple … » Je me levai de ma chaise brusquement, bousculant légèrement mon assiette au passage. Je croisai mes bras autour de ma poitrine, le cœur battant à tout rompre. J’avais besoin de bouger et en même temps j’avais comme l’impression que le poids de mon corps allait écraser mes jambes. « Laisse-moi t’expliquer s’il te plait … » le suppliai-je alors que je le sentais au bord de la crise de nerf. Il en avait parfaitement le droit mais je voulais qu’il me laisse une chance de tout lui dire. « On avait une tradition … A l’âge de vingt-et-un an, toutes les jeunes femmes devaient se marier à un homme et quitter la maison familiale pour fonder leur propre famille. Bien souvent c’était fait avant, mais si ce n’était pas le cas il y avait un mariage d’arrangé et tu n’avais pas ton mot à dire. Mon meilleur ami m’a épousé pour me sauver d’un mariage avec un homme que je n’aimais pas. On a jamais consommé le mariage, a plus vécu comme des colocataires plutôt que comme un couple. » Je regardai William. J’avais peur de ce qu’il pouvait bien penser de tout ça en m’écoutant lui raconter mon histoire. « Je peux annuler le mariage, avec le motif que j’ai été forcé contre mon gré et que je n’ai jamais consommé ce mariage. J’ai entrepris les démarches et je pensais que tout serait réglé sans que tu le saches jamais. Pour moi ce mariage n’a aucune valeur à mes yeux. Je vais me marier avec toi et pour moi tu es le seul avec qui je veux lier ma vie. Je t’aime Will et je suis désolée … » Je m’approchai de lui d’un pas. J’avais dit ce que j’avais à dire et c’était maintenant à son tour de parler.

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Eh voilà, Kathelyn avait en tête de revoir sa famille qui lui manquait mais ce n’était pas aussi que ça. Il y avait beaucoup en jeu si elle décidait d’aller de l’avant avec cette décision. ‘Alors j’espère que ton côté rationnel prendra le dessus’ dis-je, en tout honnêteté. À l’entendre parler, j’avais presque l’impression qu’elle devait prendre la décision entre sa famille et moi et ça me faisait paniquer un peu. ‘Kathelyn, à t’écouter parler, j’ai presque l’impression que ça serait mieux pour toi qu’on attende que tu prennes ta décision avant d’aller de l’avant avec le mariage… on dirait que tu te demande si tu dois peut-être partir pour toujours et ça me fait un peu paniquer!’ Ça serait vraiment un cauchemar si ça arrivait, c’était la pire situation à mes yeux. Je voulais tellement pas qu’elle me quitte!

Puis, notre conversation fut un peu mise sur pause lorsque nos téléphones se mirent à sonner en même temps. C’était louche et c’est pourquoi je mit mon petit-dej de côté pour aller voir de quoi il s’agissait. Honnêtement, je préféré que ça ne soit pas ça… mais Nightmare avait écrit un article et nous étions dedans! En fait, ça parlait surtout de ma fiancée… et de ce qu’elle me cachait… Évidemment, je cherchais des réponses dans le temps de le dire, en espérant que ça soit n’importe quoi comme son histoire d’inceste mais là… non, je me retrouvai devant une Kath mal à l’aise et je compris que Nightmare venait de frapper dans le mile, malheureusement. C’était donc vrai, elle voulait annuler un mariage, son mariage… J’avais l’impression que tout s'effondrait autour de moi, que mon coeur allait me lâcher. Je comprenais absolument rien. J’avais ouvert la bouche… pour ensuite la refermer. ‘Mais de quoi tu parles?’ arrivais-je finalement à prononcer en la voyant se lever de la table, nerveusement alors que moi, j’étais toujours debout de l’autre côté. Elle se mit à me revenir sur une question que je lui avais déjà posé… il n’y a pas si longtemps déjà en m’affirmant qu’il avait été plus facile pour aller de me mentir. ‘NON MAIS JE RÊVE!!!!!’ m’exclamais-je en donnant un coup sur la chaise près de moi. Elle voulait m’expliquer mais moi j’avais juste de m’énerver…. ça me prenait beaucoup de contrôler pour rester devant elle à l’écouter m’expliquer comment ça se passait dans sa secte de dingue et pourquoi elle avait fait ça, pourquoi elle avait décidé de mentir. ‘Et toi après tout ça… tu penses encore à retourner chez les barges? Mais je rêve, c’est clair que je rêve!’

J’avais presque envie pour la peine de lui dire que peut-être, elle devrait y retourner finalement!!!!!...mais je ne l’aurais pas pensé et c’était pas ce que je voulais au final. C’était la colère qui me faisait penser comme ça. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais encore en train de vivre une putain de situation de merde. Elle avait beau me dire qu’elle m’aimait, qu’elle était désolée, ça n’arrangeait strictement rien actuellement. Elle voulut s’approcher mais je fis un pas vers l’arrière en posant mes mains devant moi. ‘Non…’ J’avais pas envie qu’elle me touche, je voulais même pas de proximité avec elle. Après tout ce temps, elle n’avait jugé bon de m’en parler… ni même quand j’avais moi-même amené le sujet. Je me sentais tellement pris pour un con. Je savais bien qu’il y avait beaucoup de sa vie que je ne savais pas, que je n’allais jamais comprendre mais là… on allait se marier, la moindre des choses aurait été qu’elle me dise qu’elle ne pouvait pas se marier avec moi actuellement… c’était juste… LA MOINDRE DES CHOSES! En plus, elle m’avouait qu’elle ne comptait jamais m’en parler! C’était bien ça le pire… le fait qu’elle comptait en jamais être honnête avec moi! Je sentais ma gorge nouée, je sentais que j’allais exploser, me mettre à pleurer. ‘Tu sais Kathleyn, si tu avais été honnête avec moi dès le début, ça aurait changé beaucoup de chose mais là, je me sens complètement trahi par toi.’ Elle venait de prendre la confiance aveugle que j’avais en elle, elle l’avait froissé comme une vulgaire feuille de papier, après bonne chance pour essayer de la remettre dans son état d’origine.

Ce fut la dernière chose que je lui dis, j’étais bouche bée de toute façon. Je crois que pour l’instant, tout avait été dit, j’avais rien à ajouté. Je préférais me retirer que de dire des choses que j’allais regretter. Je pouvais être méchant et sortir des choses vraiment vaches que je ne pensais pas quand j’étais dans cet état d’esprit. Je montai donc à l’étage à coup de deux marches pour aller jusqu’à la chambre. J’espérais que Kath ait le respect de ne pas m’y suivre et après quelques minutes, j’en vins à la conclusion que ça ne serait pas le cas. J’avais donc pris un sac pour y foutre tout ce qui me tombait sous la main, je regardais pas vraiment mais j’allais m’arranger plus tard. J’avais même pris mon passeport, sans réellement savoir si ça allait servir. J’agissais en toute impulsivité mais c’était plus fort que moi. Je descendis au bout d’une dizaine de minute, Kath, assise sur le canapé se leva pour venir vers moi, je la regardai à peine. ‘Ne tente pas de me contacter, j’ai besoin de prendre l’air un certain temps.’ lui annonçais-je en enfilant mes souliers.

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i'm sorry i failed.

ic: prima luce.

Comment la situation avait pu à ce point là devenir compliquée ? Ah oui Nightmare. Il avait fallut qu’elle mette son nez dans des affaires qui ne la regardait pas. J’avais décidé d’être honnête en sachant très bien que je risquais briser William avec mes révélations. Mais j’espérais qu’il pourrait comprendre pourquoi j’avais menti. Il s’emporta en me disant qu’il ne me laisserait jamais retourner là-bas après ce que je venais de lui révéler. Pendant un bref instant je me suis dit qu’il ne m’en voulait pas de lui avoir menti, qu’il comprenait mais lorsque je continuai à lui expliquer les choses c’est là que mon fiancé s’emporta. Je ne pouvais pas le contredire dans ses propos, il avait raison. Si seulement j’avais été honnête dès le début, les choses aurait pu être différentes. Ça me brisait le cœur de l’entendre me dire qu’il se sentait trahi par moi. Je sentis les larmes me monter aux yeux. « William … » Il sorti de la cuisine et monta à l’étage. Je savais que ça ne servait à rien de chercher à le retenir. Lorsqu’il était énervé comme ça, lui parler n’arrangeait rien, au contraire. Je savais qu’il fallait que je lui laisse du temps. J’entendais du bruit à l’étage, des tiroirs s’ouvrir et se fermer avec violence. Mon estomac se contracta et je décidai de m’assoir sur le canapé du salon, les yeux remplis d’eau. Je sentais les larmes couler sur mes joues. J’avais l’impression de vivre un affreux cauchemar. J’avais clairement merdé et je pouvais m’en prendre qu’à moi. William redescendit et comme un coup de vent il passa devant moi, enfila ses chaussures en me disant de ne pas essayer de le joindre. « Où est ce que … » La porte se referma alors que j’avais pas finis de poser ma question. Je restai immobile dans le salon, pétrifiée par la situation que je venais de vivre en moins d’une vingtaine de minutes. Ma poitrine m’oppressa et j’eu soudain du mal à respirer. J’étais en panique et je commençai à perdre pieds. Moi qui voulait être une femme indépendante voilà que je me retrouvais comme perdue sans la présence de William. Aucune dispute ne m’avait fait aussi peur de le perdre que celle d’aujourd’hui. Je pris une grande inspiration entre deux sanglots et me dirigea vers la cuisine. « Ça va aller… Il va revenir … » tentai-je de me convaincre. Je ramassai les assiettes et lorsque j’arriva à l’évier je les lâchai dans un grand fracas. J’avais tellement mal à mon petit cœur, comme s’il avait été réduit en miette. J’avais plus le goût à rien et j’étais prise d’une peur terrible. Je téléphonai à mon travail pour leur annoncer que je me sentais mal puis j’enfila une tenue de sport pour aller m’aérer la tête au travers d’un jogging. Tout irait bien …

HERESY.

FIN

» and i failed.
» i failed.

i'm sorry i failed

i'm sorry i failed

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