Paisley & Kathelyn

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Jamais elle n'aurait pensé une seule seconde remettre les pieds dans un endroit pareil un jour dans sa vie. Pas depuis l'enterrement de ses deux parents. Sa main poussait avec force les portes de l'église, sérieuse, stoïque, presque trop froide pour un lieu pareil. L'endroit semblait désert à première vue et cela tombait plutôt bien, elle refusait que quelqu'un soit dans les parages. Son regard se perdit sur l'allée centrale, sur tous ses bancs vides, sur ses bougies allumées, sur cette immense croix derrière l'autel alors que son corps refusait d'avancer d'avantage à l'intérieur de la bâtisse. Courage Paisley. Elle ferma les yeux, prit une grande inspiration puis vint entreprendre un premier pas, un second. Un silence de plomb semblait régner sur les lieux, rompu uniquement par sa démarche, par le bruit de ses pas qui finalement vint la conduire sur l'un des premiers bancs devant l'autel. Le regard brillant elle continuait de dévisager cette figure religieuse sur cette croix en bois. Intérieurement, elle le maudissait, elle le haïssait de toutes ses forces alors qu'il fut un temps ou elle l'avait adoré, comme la plupart des croyants. «Salut toi..» Elle ouvrait les lèvres pour s'adresser au divin, muet, présent uniquement pour écouter les lamentations de ses fidèles.

La dernière fois qu'elle s'était adressé à lui c'était pour lui demander de prendre soin de ses parents la haut. La dernière fois qu'elle l'avait vu c'était lors de la cérémonie religieuse censée conduire ses géniteurs vers la lumière, les portes du paradis, dans les bras de ce brave seigneur. Sauf qu'elle ne voulait pas qu'ils partent la bas Paisley, c'était dans ses bras à elle qu'elle les voulaient. «Je pensais que tu m'enverrais un signe. Quelque chose, n'importe quoi pour me dire que tout va bien pour eux la haut... Mais même ça, t'es pas capable de le faire.» qu'elle disait le cœur blessé, douloureux, en serrant la mâchoire. Rapidement, les larmes lui grimpaient aux yeux alors qu'elle s'était mise à serrer aussi fort que possible ce pendentif qui lui était si cher, si précieux à son cœur. Celui qui lui avait été offert quand les deux êtres qu'elle aime le plus sur cette planète étaient encore en vie. «T'es qu'un putain d’égoïste en fait!.» qu'elle grognait le regard humide en fixant toujours ce seigneur sur sa croix. «T'avais pas le droit de me les enlever..» Sa voix s'était mise à trembler, sangloter alors qu'elle luttait encore et toujours pour ne pas verser une seule larme. Perdu. Une, puis deux s'étaient mises à perler le long de sa joue pour venir s'écraser contre le sol de l'église.«Pourquoi t'as fais ça? Pourquoi moi? » Elle s'était sentie si faible, si fragile face à cette divinité. Elle se sentait si seule, si désemparée, si malheureuse que même ses jambes n'avaient plus la force de tenir ainsi. Elle s'écroula, à genoux devant l'autel. Pour une fois, elle n'avait plus le courage de tenir tête à quiconque Paisley, elle se révélait telle qu'elle était, sans aucun artifice, sans sourire, sans faux semblants. En cette période de fête, elle n'avait le cœur de rien, ce dernier semblait s'être envolé rejoindre les siens à travers les nuages et la lumière. Ce n'est plus quelques larmes qui coulaient mais bien un véritable torrent.«Dis moi au moins qu'ils sont fiers de moi, la haut.» Elle avait cruellement besoin que quelqu'un lui parle, que quelqu'un la rassure. Elle avait besoin de retrouver ce sourire qui lui manquait, cette force de vaincre, de tout surpasser. Ce ne serait malheureusement pas Chad, ni Alexander et encore moins Gabriel et Nicholas qui l'aideraient à la remettre sur pieds, cette fois, elle avait besoin d'une aide divine, d'un miracle pour faire cesser ses larmes. «J'ai tellement besoin d'eux.. Ils me manquent, atrocement.» son cœur se comprimait un peu plus dans sa cage thoracique. Chaque battements étaient douloureux, difficiles à supporter. Pourquoi fallait-il qu'elle franchisse les portes de cette église si ce n'est pour souffrir d'avantage? Sa peine s'était éveillée et semblait impossible à calmer et plus elle était la, à pleurer sa peine, et plus les vieux souvenirs s'éveillaient dans sa tête, les bons comme les mauvais, principalement les mauvais.

Oui elle avait eut la foi autrefois mais cette dernière s'était envolée quand elle avait comprit que son seigneur n'avait rien fait pour sauver ses parents le soir du drame, quand ils ont tout deux perdus la vie lors de cet accident d'avion. Ce même seigneur n'avait pas même prit soin d'écouter ses prières, d'écouter ses lamentations, de l'entendre gémir et pleurer. Ce même seigneur l'avait abandonnée, elle, cette petite fille de dix ans qui s'était retrouvée à son jeune âge avec de lourdes responsabilités sur le dos.
 

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J’étais en colère. Terriblement en colère. Contre moi-même d’avoir menti alors que j’aurais pu dire la vérité. Contre Nightmare de m’avoir poussé à dire la vérité au lieu de me laisser gérer ma vie comme je le voulais. Mais aussi contre Dieu, parce que oui j’avais besoin de le blâmer. Pourquoi il avait fallu qu’il me donne une destiné si difficile à accomplir ? Pourquoi n’aurais-je pas pu commencer ma vie comme une américaine normale ? Non bien sûr, j’étais née dans une famille qui avait préférée s’enfermer dans une vie austère et pleines de règles strictes, sans contacts avec le monde extérieur. Maintenant cette vie, que j’essayais tant bien que mal de laisser derrière moi, me revenait en plein visage. J’avais besoin de réponses, j’avais besoin d’espoir et le seul endroit où je pensais pouvoir en trouver c’était l’église. Je poussais la porte, qui grinça légèrement, un léger bruit qui apaisai immédiatement ma tourmente. Ma main effectua un signe de croix et je m’avançai au cœur de la nef. Cet endroit était un peu le seul endroit à Miami où j’arrivais à retrouver instantanément du calme, où je me sentais apaisée. Pourtant, la douleur que je ressentais au fond de mon cœur était toujours bien présente. Elle ne s’était pas effacée ou atténuée, juste camouflée. Je marchai silencieusement en direction de la statue de la vierge Marie. Je m’agenouillai devant elle et joignit les mains avant de commencer une prière en son nom. « Je vous salue, Marie pleine de grâce … […] priez pour nous pauvres pécheurs … » murmurai-je tout bas. Mes paroles s’arrêtèrent nettes avant la fin. Pauvres pêcheurs … Des larmes se mirent à couler le long de mes joues. J’ai pêché et ça c’est retourné contre moi … Si j’avais été plus pieuse, tout ça ne serait pas arriver. Je ne serais pas entrain de souffrir intérieurement. J’étais mariée à un homme mais j’en avais fréquenté un autre. En plus de ça, je n’avais pas attendu pour me donner de tout mon corps à William. J’aurais dû savoir que chaque péché avait un prix à payer. Je me relevai et m’assis sur le banc le plus proche de moi. J’essuyais mes larmes du bout de mes doigts avant de joindre de nouveau mes mains ensemble et réciter une prière pour le seigneur. « Seigneur, je reconnais que j’ai péché, j’ai transgressé les lois de notre Dieu, en particulier ta loi d’amour. Seigneur, aie pitié de moi. » Je voulais croire qu’en lui demandant pardon il m’aiderait à surmonter ma douleur et que je pourrais trouver la force de continuer à avancer dans cette incertitude qu’était l’attente du retour de William.
 
C’est alors que j’entendis une voix s’élever plus loin devant moi. Une jeune femme brune, agenouillée sur le sol, semblait en plein désarroi. Je la regardai un instant, prenant le temps d’observer. Peut-être n’avait-elle pas besoin de quelqu’un qui vienne l’importuner. Elle semblait quand même dans une profonde détresse. Je me levai et m’avançai vers la jeune femme avant de m’accroupir à ses côtés. Je posai une main sur son épaule en la regardant. « Est-ce que tout va bien ? » lui demandai-je inquiète. Elle releva la tête vers moi et je pu apercevoir des yeux bouffis et des joues humides. Je ne devais pas être dans un meilleur état, mais elle semblait être totalement consumé par sa tristesse. Je passai instinctivement mon bras autour d’elle pour la serrer doucement. Peut-être me ferais-je rejeter, mais cela valait bien plus que toutes les paroles de la terre.
 
 

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Ce n'était la un pardon qu'elle était venue chercher auprès du divin, mais bien des explications. Contrairement aux autres fidèles, elle lui en voulait, terriblement d'avoir osé lui enlever les deux êtres en qui elle tenait le plus. Elle lui en voulait de ne pas avoir été la pour la guider dans le droit et juste chemin quand elle en avait le plus besoin. Elle lui en voulait pour avoir gâché, détruit sa misérable vie. Le seigneur est juste et bon. Certainement pas avec elle. Quand certains nagent dans un bonheur quasi éphémère,elle souffre de se perdre constamment dans l'obscurité la plus totale. Elle aimerait tant pourtant la voir cette petite lumière, mais personne ne peut l'aider à la trouver, pas même son dieu. Agenouillée, impuissante devant lui, elle se laissa aller, laissa ses larmes couler sur ses joues, souiller son si beau visage de porcelaine. Son cœur s'effritait au fil des secondes, prêt à se dissoudre en lambeaux. La douleur était beaucoup trop grande pour qu'elle continue de la supporter une heure de plus. Elle avait ce besoin d'extérioriser toute cette peine, cette souffrance qu'elle ressentait au plus profond de sa poitrine. Elle repense à tous ses sourires qu'elle offre à tous ceux qui le désire, à ses nouveaux amis à Miami, à toutes ses bonnes personnes qui lui veut du bien. Je vais bien. C'était faux. Complètement faux. Elle ne va pas bien, elle n'a jamais été bien depuis l'âge de ses dix ans. Son monde avait cessé de tourner ce jour la, et le soleil éclatant qui veillait sur ses jours avait laissé place à la pluie, les nuages, l'apocalypse. Sa vie ne semblait être faîtes que de faux semblants, pour plaire aux autres, pour rentrer dans un moule, pour éviter de souffrir et de paraître ennuyeuse, mais au final, personne ne l'avait jamais serré dans ses bras pour compatir à sa douleur, mis à part Alexander, une fois, le jour ou ils avaient tout deux couchés ensemble.

La peine au cœur, elle ne leva son regard humide que lorsqu'elle sentit cette présence inconnue à ses côtés, cette main délicate sur son épaule. Quelqu'un l'avait vue, elle n'était plus seule désormais. Cette main se voulait compatissante, la même main dont elle avait eut le droit le jour de l'enterrement de ses parents. Les souvenirs revinrent en de multiples images, douloureuses, terriblement douloureuses. Ses grands yeux émeraudes observèrent longtemps l'inconnue avant que cette dernière ne vient carrément la serrer contre son corps. Elle aurait très bien pût la repousser, méchamment, violemment comme elle avait pût le faire à l'époque, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle était faible et vulnérable, elle avait tant besoin de cette main compatissante, de cette chaude étreinte pour se sentir vivante? Tremblante, elle ferma les yeux, se mit à sangloter de plus belle en sentant ce cœur, ce même cœur détruit battre vivement en elle. «Ce n'est rien.» Elle murmurait ses trois mots. C'était faux. Il y avait tant à dire sur son état. Bien sûr que non, elle n'allait pas bien et cette femme l'avait bien ressentie pour venir jusqu'à elle, pour venir compatir à sa douleur, pour lui offrir ses bras alors qu'elles ne se connaissent toutes deux ni d'Adam, ni d'Eve. «Je n'ais pas envie de vous déranger dans vôtre recueillement..» Elle reculait doucement, pour ne pas paraître trop brusque, venant maladroitement sécher ses larmes à l'aide de la manche de sa veste, beaucoup trop rêche, trop froide puis finalement, elle leva ses deux beaux yeux sur les siens, une nouvelle fois, sur cette jolie brune inquiète de la savoir malheureuse. «De toute façon, je comptais partir.. Je suis venue chercher des réponses, que je n'ais toujours pas trouvées.» Le divin n'était pas prêt à lui parler, il n'était pas prêt à lui envoyer un signe quelconque comme elle le souhaitait, peut-être parce qu'elle n'avait plus foi en lui, qu'elle refusait de croire en ses actions divines et bienfaitrices, qu'elle l'enviait de la haut, lui qui avait à ses côtés les deux êtres les plus importants de sa vie.
 

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La jeune femme paraissait atteinte d’une grande tristesse et je ne me voyais tout simplement pas lui tourner le dos. C’était pas comme ça qu’une bonne chrétienne devait se comporter, non, une bonne chrétienne savait tendre la main à son prochain quand l’occasion se présentait. Je lui demandai si ça allait, bien que la question était peut-être un peu stupide. Sa réponse fut aimable, essayant de me rassurer. Moi je voyais bien que ce n’était pas rien. « Vous n’auriez pas tant de chagrin s’il n’y avait rien. » lui répondis-je. Pour seule réponse elle me dit qu’elle ne voulait pas me déranger. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit elle compléta en disant qu’elle était venue chercher des réponses jusque là introuvables. « Parfois les réponses à nos questions sont plus subtiles qu’on ne le pense. » Avec du recul on les voyait plus facilement mais c’est vrai qu’à certains moments on pouvait se sentir un peu seul et délaissé par Dieu. Même moi, parfois je me sentais perdue, comme en ce moment d’ailleurs. Moi aussi j’attendais des réponses qui ne venaient pas. « Je crois que bien souvent on a déjà les réponses à nos questions en mains, mais qu’on ne sait juste pas comment les voir. Croire en Dieu c’est aussi savoir être patient et laisser au temps du temps. » Je soupirais en levant la tête devant moi. Les peines, les regrets, tout ce qui pouvaient nous atteindre jusqu’au plus profond de notre âme, passaient avec le temps. Croire en Dieu était un moyen de pouvoir déplacer cette douleur le temps de se reconstruire. Je rejetais la faute sur Dieu alors que c’était moi qui avais pris la décision de mentir à William. Dieu n’avait rien à voir là-dedans, je recevais simplement le retour de mes erreurs. Mais ça aidait à se sentir mieux, ça aidait à surmonter les choses. « Est-ce que vous voulez m’en parler ? J’ai du temps devant moi et je suis une assez bonne oreille. Parfois ça aide d’en parler à quelqu’un … » Si je pouvais l’aider en m’aidant à ne plus penser quelques minutes à ma propre vie j’en étais plus que ravie. Mais je comprendrais qu’elle ne veuille pas s’ouvrir à moi, après-tout je n’étais qu’une simple inconnue et elle n’avait peut-être pas envie de se livrer. Qui étais-je pour assurer ce rôle d’oreille et l’aider à s’apaiser dans sa tourmente ?
 

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Vous n’auriez pas tant de chagrin s’il n’y avait rien. Elle avait visé juste, cette belle inconnue. Ce chagrin est une accumulation de plusieurs choses, d'une douleur profondément ancrée en elle, difficile à panser. Personne jusqu'à présent n'était parvenu à un tel exploit pas même ce dieu en lequel elle avait crût des années plus tôt. La foi est un sujet tabou chez elle. L'existence d'un dieu aussi. Ce dieu qui n'était pas la quand elle avait eu le plus besoin de lui, quand elle a fait appel à lui, les mains jointes, serrées l'une contre l'autre aussi fort que possible dans l'espoir qu'un miracle vient à elle. Elle aurait aimé pouvoir dire aujourd'hui que ses deux parents sont des miraculés, qu'ils sont la à ses côtés, mais ça n'était pas le cas, et ça ne sera plus jamais le cas.

Alors elle avait cherché à savoir "Pourquoi", pourquoi elle, pourquoi toute cette souffrance, pourquoi tout ce mal? Elle était venue savoir si un jour elle aurait enfin le droit au bonheur elle aussi, qu'elle cesserait de broyer du noir, de marcher dans l'obscurité la plus totale. Elle voulait la trouver, cette route du bonheur, ce passage vers la lumière qui lui permettrait de se sortir la tête de l'eau. Elle voulait tant de choses au final. Ce dieu face à elle restait muet à ses lamentations, l'âme à côté d'elle en revanche, semblait être plus disponible à l'écoute. Sa voix pénétrait agréablement dans ses oreilles. Cette femme n'est pas sur la liste des saintes qu'elle connaissait, mais ses manières étaient tout comme. Comme toute bonne chrétienne, elle aidait son prochain, elle était la dans la douleur de ceux qui sont censés être ses frères, ses sœurs. On ne forme qu'une seule et grande famille aux côtés de dieu, et la foi est censée tous nous rassembler, et non nous diviser. Elle aurait très bien pût lui dire de partir, après tout, elles ne se connaissent ni d'Adam, ni d'Eve, mais la présence de la brunette à ses côtés avait un côté apaisant, presque salvateur.«Je crois que ma patience à finit par atteindre ses limites cette fois.»Ses questions ne datent pas d'hier, elles sont bien plus profondes, plus lointaines encore que ce que ne penses la jeune femme. Ses questions lui viennent du passé, de ce temps ou elle n'avait que dix ans, ou elle n'était qu'une pauvre gamine innocente qui n'a rien demandé à personne. Elle voulait bien attendre à cette époque, laisser du temps au temps, mais aujourd'hui encore, elle n'avait pas oublié, elle n'oublierait jamais, pas tant que le bonheur ne frappe enfin à sa porte.

Elle restait auprès d'elle, elle était l'oreille même de dieu et semblait avoir suffisamment de temps à lui consacrer. Cette femme était la bonté incarnée, ce que Paisley ne serait jamais. Elle admirait beaucoup ce genre de personnes qui semblaient avoir la tête sur les épaules et les idées claires. Elle aurait aimé, elle aussi, en faire de même. Pouvoir tendre la main à quelqu'un qui en ressent le besoin, sécher des larmes, apaiser les coeurs tourmentés. Elle aurait aimé être cette femme qui aide son prochain, autant faut-il encore croire en dieu pour cela. Elle avait finit par le rejeter ce dieu, par le maudire au plus profond de sa poitrine. Pour son absence, pour son mutisme, elle l'avait détesté, aussi fort que possible. Elle le haïssait même.«Est-ce que vous croyez au destin?»Demanda t-elle dans un premier temps en tournant les yeux vers ceux de cette belle femme à ses côtés.«J'ai toujours cru que l'ont étaient maître de nôtre destinée et que dieu était la pour nous guider à faire les bons choix dans nôtre vie. Que tant qu'il était la, alors rien ne pouvait nous arriver, et personne ne pourrait nous faire changer de route..»avait-elle ajouté avant de tourner la tête vers cette immense croix face à elles.«Dieu ne m'a pas épargnée. Peut-être a t-il pensé que je n'en valais pas la peine, que ma route ne mènerait à rien de toute façon. Peut-être qu'au final, je suis juste destinée au malheur quand certains rayonnent de part leur bonheur.»Elle était l'obscurité de ce monde quand beaucoup en étaient la lumière. Il faut toujours de tout pour faire l'équilibre du monde.

«J'ai..J'ai perdu mes parents quand je n'avais que dix ans.»Boom. La bombe était jetée et venait tout juste d'exploser. C'est une chose qu'elle n'avait jamais dîtes à personne, et voilà qu'elle en parlait presque trop ouvertement à cette femme, cette inconnue. Rien que de repenser à ses vieux souvenirs, l'émotion la submergea à nouveau et l'envie de pleurer devint alors plus forte que tout. Mais elle ravala sa peine, ce nœud qui s'était niché au creux de sa gorge.«Est-ce que c'était leur destin? Le mien que de devenir presque orpheline? J'en sais rien. Mais Dieu n'a pas été la pour me dire ce que je devais faire à cette époque. Il ne m'a pas guidée, j'étais seule et perdue, désemparée..»Comme une gamine de dix ans pouvait l'être. Elle ne devait pas s'en vouloir, elle n'y pouvait rien, la vie l'a décidée ainsi, elle souffrirait pour qui sait, peut-être mieux s'en sortir les semaines et les années à venir. Seulement elle ne s'en était pas sortie indemne de cette histoire et aujourd'hui encore, elle en payait le prix. Elle avait enchaîné les conneries sans aucun regrets ni remords. Elle se détruisait intérieurement, lentement mais sûrement sans que personne ne s'en rend compte, sans que personne ne cherche à l'en empêcher. Elle même était une bombe à retardement, prête à exploser n'importe quand.