STEP ONE – Il paraît qu’on a la famille qu’on mérite. Je pense que c’est des conneries. Je suis né le premier, puis vint ma sœur. Je sais plus à partir de quand c’est partie en couille. Peut-être que mon père avait toujours frappé ma mère. Mais un jour je suis tombé sur cette scène et j’ai été sa deuxième victime. Il se défoulait sur moi. Peut-être parce qu’il voyait en son fils ce qu’il ne sera jamais. Pourtant mon père c’est le genre de mec plein de thune, plein de pouvoir avec un poste important. Ma mère a toujours été un exemple de démonstration affective avec ses enfants. Ma sœur, heureusement, a toujours été épargné par mon père qui la voyait comme une petite princesse. Je n’ai jamais été jaloux d’elle. J’ai toujours protégé ma sœur comme j’ai toujours protégé ma mère. Jusqu’à l’époque ingrate de l’adolescence. Je suis devenu un petit con. Je me suis rebellé, renfermé. J’ai accumulé les conneries tout en restant constant dans mes résultats scolaires. Je faisais tout pour oublier ce quotidien familial de merde dans lequel je vivais. Je me suis rapproché de mes amis. Mes deux meilleurs amis principalement. Erwan en faisait partie. Je n’ai jamais parler de la violence de mon père, je ne parlais déjà jamais de moi ni même de ce qui me rongeait de l’intérieur. Mais je savais qu’ils n’étaient pas dupes. J’ai obtenu mes diplômes et je suis parti à l’âge de 21 ans. Une baffe de trop suffit à me décider. Egoïstement, j’ai abandonné ma mère à son triste sort. Mais j’en pouvais plus de cette vie de merde et si elle se refusait à le quitter après tout c’était qu’elle aimait une partie de sa chienne de vie. J’étais un véritable con à cette époque de ma vie. Je voulais surtout m’échapper, m’enfuir. Avec le temps j’ai appris que fuir n’était pas la solution. J’ai fais pas mal de petit job jusqu’à trouver ma place à Miami dans le mannequinat. Cela ne me ressemblait clairement pas, mais au moins c’était bien payé. Au-delà de ça je ne vivais pas de la photographie, ma passion secrète. J’ai eu pas mal d’aventure sans lendemain. Je n’étais pas beaucoup apprécié par les gens en générale. Mais c’est bien connu qu’on aime les connards. Car c’est ce que j’étais devenu. Je pouvais être qui je voulais, recommencer une nouvelle vie. Mais le passé m’avait tellement démoli que je suis devenu ainsi.

STEP TWO -  Alors que je vivais ma petite vie à Miami je suis tombé sur lui par hasard. Erwan. Je ne sais pas comment j’ai fait pour ne pas me rendre compte qu’il m’aimait depuis si longtemps ni comment j’ai pu ne pas me rendre compte que je l’aimais également. Tout s’est fait plutôt naturellement. Je n’ai pas eu le temps de dire ouf que je tombai en amour. Erwan est devenu mon tout, mon unique et mon âme. J’étais à lui corps et âme. Je me souviens encore lorsque je l’ai demandé en mariage, je me souviens quand nous avons acheté cette grande maison en bord de plage de Miami. Je me souviens les matins à le regarder se réveiller. Tout restait graver en moi et je ne suis pas sûr que cela partira un jour. Car c’est en gardant en tête ces souvenirs que je sais aussi que je ne me ferais plus avoir par cette connerie qu’est l’amour. Parce que j’étais fou de lui. Fou de lui oui. Et qu’il a trahis ma confiance, qu’il m’a fait souffrir comme on ne m’a jamais fait souffrir. Au point où j’ai de nouveau fui... moi qui avait enfin réussis à me poser dans la vie. Moi qui voyait un avenir enfin dans ma vie et qui me mettait à faire des projets. En un instant il avait réussi à me faire perdre foie en l’humanité et en l’amour. Il m’a trompé. Et même s’il ne s’agissait que d’un acte dans le but de me sauver la peau... je ne pourrais jamais oublier ce que j’ai pu ressentir. La douleur, la déchirure intérieure. Il m’arrive parfois d’y repenser en voyant son nom tatouer encore sur ma peau. Mais cela me permet aussi de m’accrocher aux valeurs auxquelles je tiens aujourd’hui. Je ne me ferais plus avoir, que ce soit par un homme ou par une femme. J’ai autre chose à penser.

STEP THREE – J'ai passé beaucoup de temps en cavale dans plusieurs états. J’avais besoin de me retrouver avec moi-même. J’en avais marre de ces conneries. Il fallait que je trouve ma voie. Puis un jour j’ai reçu un appel venant de l’hôpital de ma ville natale. Ma mère se trouvait là-bas, dans un sale état. Je n’ai pas hésité un instant. Je suis allé à son chevet. Elle était mal en point. Mon père n’avait pas perdu ses habitudes. Lorsqu’elle s’éveilla elle lui expliqua qu’elle voulait divorcer. Elle n’en pouvait plus. Mais ce fut le coup de trop... Les médecins furent unanimes. Elle devrait passer le reste de sa vie en fauteuil roulant à cause des coups répétés qu’elle avait pris dans le dos. Elle allait avoir besoin d’accompagnement, de rééducation et de soin. Je m’en voulais tellement. Je me rappelle m’être caché dans une cage d’escalier pour pleurer ainsi qu’à son chevet pendant son sommeil. J’ai revu ma sœur, qui m’a prise dans ses bras et en marchant quelques heures dans l’enceinte du centre hospitalier j’ai enfin compris ce que je voulais faire de ma vie. Je suis resté plusieurs mois avec elle, vivant chez ma sœur. C'est à ce moment-là que j’ai décidé de créer mon association. J’avais les fonds nécessaires après avoir mis de côté durant des années et tout alla très vite. Il ne manqua plus qu’un local. Entre tant je réussis à me faire connaître sur internet pour mes photographies et pendant la mise en place de mon entreprise je fis quelques galeries. Tout en prenant soin de ma mère j’ai décidé qu’elle rentrerait avec moi à Miami. Je devins un nouvel homme. Engageant du personnel pour mon association elle fut créer dans le but de venir en aide aux personnes subissant des violences physiques et morales de petite ou grande envergure. J’ai dû engager des psychologues, psychiatre, infirmière, assistante sociale, publicitaire et agent de communication... tout cela se mit en place tranquillement à Miami tandis que je me trouvais encore chez moi avec ma mère.


Nous voilà donc. Cela fait si longtemps que je ne suis pas venue. Ma mère est en fauteuil roulant. Je passe le pas de la porte de ma maison. Cette maison que j’avais avec Erwan. Il n’est plus là bien entendu. La première chose que je fais c’est d’installer ma mère dans le salon. Je prépare sa chambre. Elle peut un peu marcher avec une canne mais elle est loin d’être encore en forme. Je passe devant les cadres photos et je les enlève au fur et à mesure, ne montrant aucune émotion sur mon visage. Ceux-ci finissent dans un carton que je monte au grenier. La nouvelle vie commence. Je ne veux plus penser au passé. Je dois prendre soin de ma mère et gérer mon entreprise à bien... Je dois être un homme un vrai. Même si j’ai peur que mes vieux démons reviennent me hanter...  

Je t'annonce que tu es maintenant validé(e)! Alors bienvenue officiellement dans la superbe famille de Love Me Like You Do. Là où il y a des tonnes de fou-rires, de la complicité à l’état pur, des tas de rebondissements et juste assez d’inceste pour être encore socialement acceptable. Sans blague, c’est une joie de pouvoir te compter parmi nous et nous espérons sincèrement que tu sauras trouver ton petit bonheur ici, car nous t’aimons déjà beaucoup.

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