Chad &
Libby

Notre road trip était terminé et nous avions dû nous résoudre à nous dire au revoir. Nous nous étions dit que l'un n'irait pas avec quelqu'un d'autre que l'autre, que la porte de l'un et de l'autre était toujours ouverte. J'avais espéré, vraiment espéré, mais ce n'était pas possible. Elle fuyait sa famille, elle fuyait la loi en cachant son identité et sa présence. Elle ne pouvait plus rester, c'était trop dangereux pour elle. Malgré mon envie folle de prendre le premier avion pour l'Inde et de tuer ce mec avant de faire une brochette au barbecue, je respectais sa simple décision. J'essayais de continuer ma vie, reprendre mon travail, sortir Jake. Je courais beaucoup, je tentais de me changer les idées en vain. Son visage me hantait jour et nuit. Mais rapidement, @Dani Tate avait trouvé un passe-temps idéal.

Ma petite soeur, personne pour qui j'avais décidé de ne pas suivre Libby en grande partie, m'apprenait que son ex était de nouveau en ville et l'avait retrouvé. Il n'arrêtait pas de lui laisser des menaces, de laisser des signes clairs qu'il venait pour elle et qu'il avait remarqué que je n'étais pas dans les parages pour la protéger. Dommage pour lui, j'étais rentré et j'avais une rage tellement intense que je devais la canaliser sur quelqu'un, et ça allait tomber sur sa tronche. Au diable le contrôle de ma colère, il allait se la prendre en plein fouet. Depuis le départ de Libby, je n'arrivais plus à canaliser et à contrôler quoique ce soit. Je redevenais nerveux, colérique. Comme si sans elle, peu importe qui j'étais.

Dès l'annonce de ma petite soeur, je décidais de mener une vraie chasse à l'homme pendant quelques jours. Au bout de quatre jours, j'avais retrouvé sa trace, prêt à le coincer. Lui aussi, avait retrouvé ma trace. Deux de ses hommes de main me tombaient dessus ce fameux quatrième jour et avant que j'ai pu les mettre KO, ils m'avaient mis une sacrée raclée. Blessée, le visage en sang, je rentrais chez moi avec l'intime conviction que j'allais tuer ce mec de mes propres mains. je l'ai retrouvé cet enculé, je vais me le faire. tu n'auras plus rien à craindre avais-je envoyé à ma petite soeur. Elle me connaissait bien et avait du remarquer mes sautes d'humeur récentes. Je me préparais chez moi, prenant une arme toute fraîche, un gilet par-balles, un bouteau dans mes Timberland, je redevenais le bon vieux Chad enragé.

Chad &
Libby

Laisser Chad derrière avait tout pris à Libby. Partir avec lui à l’aventure avait tellement été excitant que de le laisser entrer sans elle venait avec une chute inévitable. Peut-être que de s’accrocher à leur dernier instant ensemble avait été une mauvaise idée puisque maintenant elle semblait incapable de partir bien loin de Miami. Ils avaient mis les pieds en ville très tard. Tous les deux fatigués et le coeur trop gros pour combattre quoi que ce soit, ils avaient sorti les affaire de Chad pour les laisser sur le pas de sa porte du grand sportif avant d’être pris au piège sur le pavé de son entrée. Oh Libby avait pleurée. Le remerciant de l’avoir accueillie chez lui sans hésitation au début de la pandémie. L’embrassant toujours une dernière fois avant d’avoir les pieds scotchés au sol. Son coeur était devant elle au creux du torse de Chad et elle devait le laisser partir. Oh combien de fois avait-elle pu lui dire qu’elle l’aimait sur la longue route entre les frontières du pays et la floride? Pas assez.
Elle voulait lui proposer de lui revenir un mois jour pour jour plus tard, mais se sentait égoïste de le faire attendre ici. Elle avait passé les plus beaux mois de sa vie avec lui. Adolescente à Manhattan et adulte à découvrir son pays. Une partie d’elle voulait lui demander de partir avec lui, comme une partie de lui voulait lui demander de rester pour toujours. Est-ce que c’était vraiment possible d’aimer quelqu’un aussi fort et devoir toujours leur dire au revoir? Son coeur d’adolescente vivait enfin les adieux qu’elle n’avait jamais eux. Elle les regrettait presque maintenant qu’elle savait combien ça faisait mal.
Fast forward a couple weeks. Libby avait vu un peu de la Floride, mais elle n’était pas partie très loin. Un ami fait sur la route en permission de l’armée était à la maison à Miami et elle avait dû le visiter. Ensuite, elle avait appris que son cousin était ici et vu leur dernière rencontre, elle voulait le revoir. Enfin, elle s’inventait des histoires notre belle Hindou. Elle avait pris la route trop de fois et avait fini en larme stationnée pas très loin de la ville. Sa tête de nomade lui en voulait un peu d’être si attaché à une personne. Son coeur lui manquait à l’appel. Perdu dans les souvenirs avec son premier amour, surement maintenant dans une boîte quelque part dans sa maison. Combien de fois avait-elle composé son numéro?  Sans doute trop pour les compter. Il était devenu sa moitié depuis mars et du jour au lendemain, elle voulait lui donner de l’espace pour qu’il l’oublie mieux.
Cette aventure les avait trop bien réuni pour les pousser encore une fois à ce quitter. Son père n’était pas responsable cette fois-ci. Elle seule avait pris la route, même si c’était pour fuir une vie qu’on lui avait imposé. Elle seule lui avait dit qu’elle devait partir et maintenant elle était seule à se sentir comme si une partie d’elle manquerait à jamais.
Une autre Tate l’avait contacté et juste à voir son nom sur son téléphone, l’indienne avait été alarmée. Par chance, elle n’avait pas eu la force de quitté l’État où ils demeuraient. Elle ne savait pas dans quelle état elle trouverait l’homme qu’elle aime. Encore moins qu’elle retrouverait celui qu’elle avait laissé à New-York, mais elle devait aller l’aider à refaire surface. Sa colère était en partie présente à cause d’elle et fallait qu’elle le sorte de là.
Laissant son van devant la maison pour y entrer comme si elle y vivait toujours. Chad?! Jake l’avait accueilli heureux, mais inquiet. Il la reconnaissait et l’appréciait beaucoup, mais son énergie était particulière. L’abdomen rempli de nervosité à l’idée de le revoir. Elle ne voulait que ça depuis qu’elle l’avait quitté, mais pas de cette façon.
Elle s’était mise à faire le tour de la maison en cherchant du regard celui à qui appartenait tout son être. Elle se voyait entrée depuis son départ. S’imaginant lui sauter au cou et lui chuchoter qu’elle ne voulait plus jamais repartir. Visualisant des larmes de joie et de l’amour comme dans les films. Alors que c’était plutôt du sang qui l’attendait. Oh non Chad, qu’est-ce que tu as fait? Elle était surprise, mais cherchait à rester calme. C’était avec douceur qu’elle avait réussi à le ramener sur terre quand il était mineur. Tu t’en vas où comme ça? Le regardant de la tête au pied, son regard était vide. Elle était amoureuse d’un Chad Tate, mais pas celui devant elle. Il faisait peur avec sa veste par-balle et la haine dans son regard. Dis-moi que tu as vu un médecin? Comment est-ce que tu tiens debout? Étrangement ses blessures lui rappelaient certaines qu’elle avait subi. Elle savait combien il pouvait souffrir maintenant. Dans ses rêves les plus fou, en rentrant au près du sien, elle goûtait tendrement à ses lèvres sucrées. Aujourd’hui, elle lui rappellerait le fer et l’amertume qui lui remplissait la bouche quand elle déplaisait à son mari.

Chad &
Libby

La rage et la tristesse m'avait envahi de nouveau. Je n'avais plus aucun contrôle et je ne pouvais plus le reprendre. Tout avait repris surface en quelques jours à peine, alors que Dani était en danger. La tristesse du départ de Libby, la colère face à sa famille, à la situation, à la société qui les empêchait d'être heureux. La colère d'avoir toujours un obstacle face au bonheur, la sensation que le destin l'empêchait de vivre comme tout le monde. Chad ne pouvait pas être un homme bien, Chad ne pouvait pas être un homme normalement heureux. C'est ainsi que je le sentais.

Je ne lâchais donc pas l'affaire, quand en cherchant ce salopard d'ex de Dani qui la menaçait, je fus pris en piège et tabassé par deux de ses hommes de main. C'était le retour au source, le malheur de New York à Miami et l'ancien Chad refaisait surface en moins de deux. A peine guéri de mes blessures, je rentrais me préparer pour la prochaine étape. Je chargeais des armes, je me protégeais. Je me préparais à tuer cet enculé. Je ne pourrais pas vivre en sachant que ma soeur court un danger. Ce que je ne pouvais pas deviner, c'est que ma petite soeur aurait appelé du renfort. Un renfort à peine imaginable. C'est Libby qui passait la porte, venant me retrouver dans le garage en pleine préparation et me posant mille et une question. Je ne répondais pas, faisant mine qu'elle n'était pas là. Je devenais tellement incontrôlable, qui sait, peut-être était-ce une hallucination? Je rêvais qu'elle fasse demi-tour de sa caravane pour revenir, je rêvais qu'elle me dise "non, je reste avec toi" mais ça n'était pas arrivé. Alors pourquoi maintenant, hein? Elle était là, à lui demander où il allait, ce qu'il faisait, s'il avait vu un médecin, comment tenait-il debout. J'essayais de me canaliser, de ne pas exploser face à elle même si elle avait devant elle un type en sang prêt à tout pour protéger sa petite soeur. et toi? qu'est-ce que tu fais là, hein? lui fis-je alors en posant ce que j'avais dans les mains pour la regarder, avec douleur. tu n'as pas fais demi-tour en partant, tu n'es pas revenue depuis, alors qu'est-ce que tu fais là, maintenant? continuais-je pour étayer mon propos. J'étais triste, en colère. Tout était parti de son départ pour s'amplifier fois mille. tu veux le mec que tu as tant aimé à New York au point de partir sans rien dire, le voilà ! fis-je en levant les bras comme pour me présenter. je m'appelle Chad Tate et je vais protéger ma petite soeur d'un connard qui la menace. et ça, ça ne te regarde pas, ou plus du moins. tu as choisi ta route alors, vas y! Vas y ! fis-je alors en montrant la sortie, les larmes montantes et la voix commençant à défaillir. Je gardais un petit moment de silence avant de reprendre. je m'apprête à protéger la seule personne dans cette ville à m'aimer sincèrement qui est en train de flipper parce qu'on la menace partout où ele va et je refuse qu'elle vive une seconde de plus dans la peur. Alors laisse moi passer. lui lançais-je alors d'une voix plus sûre avant d'ajouter, plus faiblement : ne m'oblige pas à le répéter... alors que je ne lui ferais rien, jamais rien. Je détestais lever la voix sur elle mais il le fallait. je me défendais contre le mal qu'elle provoquait en moi et contre lequel apparemment on ne pouvait rien. Je me protégeais contre tout ce que j'avais toujours crains de l'amour : être blessé à vif. C'était pire d'être blessé à l'intérieur que physiquement.

Chad &
Libby

Libby reconnaissait l’homme devant elle. Il cherchait à la faire souffrir ou du moins réagir. Elle n’est pas pas certaine. Même si elle cherchait à rester neutre et calme il était parvenu aux deux. Libby ne croyait pas en la violence. Par les mots ou les gestes, jamais elle n’avait cru que régler un problème avec des énergies négative aiderait quoi que ce soit. Une partie d’elle avait changée. Chad l’intimidait plus que dans leur passé. Peut-être que son temps de réaction un peu lent prouvait bien qu’elle était surprise. Il montait le ton et comme un réflexe qui nous quitte jamais après un  traumatisme elle serrait les dents anxieusement. Dans la vie de l’indienne, la colère venait habituellement avec des ecchymoses. Elle se doutait que jamais il ne lui ferait du mal, mais il était hors de lui. Et elle avait été naïve assez longtemps pour croire que son époux changerait qu’il ne recommencerait plus. Une crainte envers les hommes était surement ancrée en elle pour toujours. C’était la différence entre la jeune femme qui avait commencé à l’aimer près d’une décennie plus tôt et celle avec qui il était partie à l’aventure toujours aussi amoureuse de lui.  
Il lui lançait au visage ses plus grands regrets. Son départ de Manhattan qu’elle n’avait pas choisi. Il avait le droit de souffrir. Et à l’époque ou aujourd’hui, il avait le droit de lui en vouloir. Le mal avait été causé qu’elle le veuille ou non. Elle savait qu’il cherchait aussi à faire exactement ce qu’il parvenait à faire. En pesant où ça fait mal, il voulait qu’elle parte. Qu’elle lui hurle des mots plus douloureux que des poignards et qu’elle reparte d’où elle venait. Loin de lui. Pourtant au moment où elle avait plongé son regard dans ses yeux bleus la première fois, elle avait bien compris que sa place était avec lui. Elle venait d’un autre monde, ils étaient pourtant fait l’un pour l’autre. Il était la personne pour lui, leur timing était malheureusement jamais le bon.
Le coeur saignant, elle le laissait continuer plutôt que de renchérir.  Jamais on ne gagne une discussion avec quelqu’un qui ne veut pas nous entendre. Lui étaler sa propre souffrance était superflus aussi. Il avait raison, elle avait pris le choix de repartir. Il pouvait donc avoir du mal à s’en remettre, mais pas elle. Si croire qu’elle ne voulait plus de lui l’aidait à continuer de vivre à Miami, elle ne pouvait pas lui rappeler qu’elle aimerait mieux être avec lui. N’avait-il pas vu les larmes perler sur son visage le soir de son départ? Ne se souvenait-il pas de ses mots lors du voyage? C’était à lui qu’elle pensait le jour de son mariage. Elle était mineure. Prise dans une famille qui contrôlait tout. Elle serait resté à Manhattan toute sa vie pour lui, mais son père avait tracé un autre parcours pour elle. Une triste vie qu’elle avait pris près de dix ans pour  lui reprendre.
Ses derniers mots résonnaient avec la voix toujours bien vivante de son mari sur un autre continent dans le crâne de Lipika. Combien de fois l’avait-il menacer de répéter? Elle s’était toujours éteint sachant que la violence physique était la suite. Elle n’était pas en Inde et surtout, elle n’avait pas peur de l’homme devant elle. Du moins, pas de la même façon qu’elle avait pu craindre son époux. Allez vas-y Chad. J’ai pas bien compris. Répète. Il fut un temps où elle n’aurait rien  et encaisser les coups. Elle ne croyait pas qu’il lui ferait du mal, même si la peur était présente. Chassant rapidement des larmes qui avaient réussi à faire leur chemin jusqu’à ses joues. Ce Chad ne méritait pas ses larmes. Il les causait en insinuant qu’elle avait voulu le quitter à New-York lâchement alors qu’elle s’était ouvert sur cette cicatrice constamment saignante aux chutes près du Canada. Elle voulait qu’il lui redise ses frustrations et ses peines. C’était sur elle qu’il fallait les lancé par sur un homme qui pourrait le tuer ou lui coûter sa liberté. La seule personne qui t’aime en ville, elle va se sentir comment si tu finis en prison? Dani n’était pas la seule personne qui aimait ce colérique en ville. Il lui avait parler de sa meilleure amie et de ses potes. Il l’avait surtout elle incapable de quitter l’État dans lequel il s’était installé puisque sa main tenait terriblement serrer le coeur de l’Hindou pour toujours. Il voulait jouer ce petit jeu, Libby le laisserait faire pleurer les violons si ça lui faisait du bien. Ses mains tremblaient et comme elle faisait dans son pays, elle les fermaient l’une dans l’autre pour mieux le cacher. Elle s’en voudrait toute sa vie et crois-moi vivre avec des remords elle vivra pas la vie que tu t’imagines en éliminant son problème. Oh, ça elle le savait trop bien oui. Elle avait vécu pleinement leur derniers instant ensemble. Sinon, une partie de Libby vivait pour toujours dans un passé fictif où elle avait réussi à fuir son père sur la Big Apple. Un passé où dix ans plus tôt elle aurait demandé à Chad de la suivre et où ils seraient sans doute partie avec Dani vers un monde meilleur qui serait peut-être Miami. Elle regrettait de ne pas avoir pris le contrôle de sa vie avant et savait aujourd’hui que dans la fuite elle ne contrôlait rien. Pas même son bonheur. Et si on te tue, tu penses qu’elle va tenir debout seule à identifier ton corps à la morge? Vu l’état de son visage, ça aurait pu être ce soir qu’elle cherche à identifier sa seule famille éteinte pour toujours.
Ta soeur a besoin de toi oui, mais la protéger ça veut pas dire de te mettre dans la merde Chad. Tu pourras plus l’aider avec sa boutique si un employé manque à l’appel si tu crèves ou si la police t’attrape. Tu pourras pas non plus être présent à son mariage ou la naissance de ses enfants derrière les barreaux. Je comprends que tu veux être là pour elle, mais tu te vois aller ou quoi? Dani était le point faible de ce Chad en colère. Libby lui rappelait des moments hypothétiques qu’il manquerait s’il passait à l’action ce soir. Elle comprenait qu’il ne voulait pas la perdre, mais ses gestes ne la garderait pas non plus près de lui. Tu veux la protéger? Si cet homme est si dangereux engages de la sécurité, aide la police à l’attraper. Sauf que ce soir elle aurait peut-être plus peur de ce type si tu pars, mais elle va aussi sans doute te perdre. Et un monde sans Chad Tate n’est pas un monde dans lequel elle voudrait vivre. Libby aimerait mieux l’avoir près de lui, elle savait de quoi elle parlait. Quoi pour pas avoir la police au cul tu vas prendre la fuite? Ça te rappelle quelqu’un peut-être? Crois pas, c’est pas une vie pour toi. La route c’est pas mal moins amusant seul. Fuir que ce soit la police ou un passé, vivre dans la fuite n’était pas quelque chose que Dani voulait pour lui non plus. Et il lui demandait de laisser ses accomplissements et ses proches derrière pour la suivre? Impossible, Chad était tout sauf égoïste. Ce soir, il rageait juste un peu trop pour rationaliser.
Allez, vas-y Chad répète! Rappelles-moi que je t’ai brisé le coeur deux fois plutôt qu’une. Que j’aurais jamais dû repartir à notre retour. Qu’on serait pas dans cette situation si je n’avais jamais refait surface dans ta vie. Dans le garage, Libby réalisait tout ce qu’elle avait réveillé en celui dont elle était terriblement amoureuse. Elle n’aurait jamais dû rentrer dans ce café ce jour-là. Il serait bien plus heureux. J’ai le dos large, mets moi tout ton malheur sur les épaules Chad, mais ce que tu t’apprête à faire va changé ta vie à jamais. Celle de Dani aussi et y’a aucun coeur brisé qui expliquera tes gestes. Libby avait déjà un plan. S’il partait là toute suite, elle irait directement à la police. Elle devrait sans doute repartir d’où elle vient, mais si elle pouvait pas avec ses mots l’arrêter de faire quelque chose d’irréparable, peut-être qu’ils réussirait. T’es pas le Chad Tate que j’ai connu. Arrête de parler comme si tu valais rien. J’suis repartie parce que tu mérites mieux que ce que je peux t’offrir. Mieux que ce que tu t’apprêtes à te dessiner comme destin. Vas-y Chad fait ce que tu peux pour protéger ta soeur, mais ne gâches pas vos vies sur un coup de tête. Elle s’était mis entre lui et la porte. Son coeur avait terriblement peur de la suite. Les hommes en général lui faisaient peur, mais il n’était pas son époux. Jamais elle n’aurait pu lui parler de cette façon, elle serait déjà accroupie au sol à regretter les mots entre chaque blessures qu’il infligerait à son corps. J’ai promis à ta soeur que je ferais tout pour te ramener sur terre Chad. Tu veux que je repartes là toute suite? Je le ferai si c’est ce que tu souhaites. Si c’est plus facile pour toi de me détester, vas-y! Mais fais pas ça à Dani, s’il te plait. Si tu pars d’ici là maintenant elle te perd d’une façon où d’une autre et je refuse de la laisser vivre ça.  Libby se détestait un peu plus tous les jours d’avoir été lâche. D’avoir fuit plutôt que d’avoir fait face à son mari. Dans son pays, elle n’avait pas beaucoup de chance face au divorce bien plus complexe qu’aux États-Unis, elle avait rejoint sa mère le visage gonflé comme celui de Chad ce soir et avait fuit pour sa vie. Lui, il s’apprêtait à courir vers sa fin et elle ferait tout pour l’en empêcher. Ça m’a pas pris une heure après l’appel de Dani pour débarquer. J’suis pas revenu, mais tu penses vraiment que j’ai été capable de partir bien loin? Elle essayait maintenant de lui rappeler quelque chose de doux. L’amour qu’elle avait pour lui était sincère et durant leur retour de leur aventure, même s’il avait beaucoup de peine, il y avait eu beaucoup de tendresse. C’était aussi difficile pour elle que lui, mais elle était celle qui aurait jamais dû revenir. Elle le voyait là maintenant. Elle était égoïste d’être revenu. Il sera toujours dans son coeur, mais elle devait quitter sans revenir pour le laisser vivre une belle vie. Il méritait le bonheur et à le voir là toute suite, jamais elle ne pourrait lui offrir.

Chad &
Libby

Je faisais face à Libby et je ne disais rien. Je la regardais dans les yeux, je soutenais son regard et je la laissais faire son petit speech. Petit speech qui me touchait énormément, qui me fit même couler deux trois larmes dans ma colère intense. Je ressentais bien trop de choses à la fois, bien trop. C'était une véritable tempête, un gros bordel sans nom. Et là, elle venait faire pire, souffler le vent encore plus fort. J'étais complètement perdu, encore plus que juste avant. J'étais parti pour aller tuer ce mec et maintenant, clairement, je ne pouvais plus. Je ne pouvais plus faire comme si elle n'avait pas dit tout ça. Je ne pouvais plus faire comme si elle n'avait pas pris la défense de Dani, pris sa protection face au Chad complètement fou qui perds la boule. Elle avait raison sur ce point : j'avais failli tout gâcher avec ma soeur et c'est elle qui s'était interposée.

Elle me disait de répéter donc ma phrase, alors qu'elle continuait à me dire ce que j'avais besoin clairement d'entendre. Je savais qu'elle prenait un rapport de force qui ne lui allait pas à cause de son passé et à la fois je me détestais de la mettre dans cette position, à la fois je lui en voulais tellement que peu m'importait. Je l'écoutais en serrant tantôt du poing, tantôt de la mâchoire, tantôt je fermais les yeux pour ravaler des larmes. Ses derniers propos me rendirent fou. ET QUOI? lui fis-je alors qu'elle parlait du fait qu'elle n'était pas très loin. J'étais tellement confus que j'allais mélanger tout ses propos. T'es resté dans le coin ET ALORS? tu veux me faire le coup du "je l'ai fais mais pas totalement"? lui lançais-je alors. EVIDEMMENT que je déteste, EVIDEMMENT que je t'en veux de toutes mes tripes! là, tout allait sortir, je le sentais. et sans filtres. ce n'est pas ta faute si tu es parti quand nous étions jeunes, pas ta faute si on t'a promis à un mec qui t'a traumatisée à vie, pas ta faute si tu as dû revenir ici et faire la nomade pour ne pas te faire attraper mais MERDE j'ai le droit de t'en vouloir, non? tantôt j'étais d'une voix colérique, tantôt hyper triste. Ma voix témoignait de toutes les émotions qui me traversaient au moment précis. j'ai eu beau changer, devenir un Chad meilleur que tu as pu voir ces derniers semaines mais je reste Chad. Et me laisser aller avec quelqu'un comme j'ai pu le faire avec toi, ça je ne le fais pas, figure toi, et exactement à cause de ça. fis-je en faisant un signe qui nous désignait tous les deux à ce moment-même. c'est quoi, ça? ça rime à quoi? t'es là à me dire que tu as rappliqué juste pour Dani en soulignant que tu n'avais pas été capable d'aller trop loin, c'est quoi ça? c'est de la souffrance gratuite, de la souffrance comme ça inutile et idiote. ça me rend dingue. j'en suis là avec cet enculé parce que ça, ça ça me rend complètement fou. Je sais pas gérer ces sentiments-là. Pourquoi faut-il toujours que je sois maudis, comme ça? Pourquoi faut-il que je te retrouve pour devoir encore te dire adieu? Je ne veux pas de ça, Libby. J'ai la force pour beaucoup de choses mais pas pour accepter de vivre une vie normale sans toi. lui fis-je alors en finissant limite par avoir une voix calme et "normale". je me suis rendu compte tout autant que toi que je t'aimais depuis toutes ces années. oui j'ai vécu des petites histoires depuis, mais rien comparé à nous deux. Et aujourd'hui avec les corps que nous avons, les âmes muries que nous avons, c'est devenir clair comme de l'eau de roche. c'est toi. lançais-je alors, sachant être aussi horrible qu'adorable. qu'est-ce que tu en sais que je mérite plus que ce que tu peux m'offrir, hein? qu'est-ce que tu en sais? regarde moi. je suis prêt à tuer quelqu'un de sang froid. Je mérite quoi, moi? fis-je alors en retrouvant les larmes au bord de mes yeux qui coulèrent et la voix qui chevrottait. ça. fis-je en nous mentionnant encore. un amour simplement et purement impossible, parce que tout simplement Chad Tate ne mérite rien du tout. Un Chad Tate qui vit seul avec son chien parce qu'il est incapable d'aimer correctement à part sa soeur, alors il vit pour sa soeur. Enfin, il a quand même décidé d'ouvrir sa salle mais tout cet argent, c'est de côté pour le futur de sa petite soeur et à la limite pour quelques hobbies comme les voitures ou quelques voyages. lui fis-je alors en adoptant maintenant une voix dure et sèche. alors arrête de faire la meuf altruiste en fuyant pour mon bien, en essayant de me faire croire que c'est le mieux pour moi, parce que c'est faux. c'est juste égoïste de ta part. tu te donnes une raison du pourquoi tu décides de fuir encore alors que c'est juste le destin qui ne veut pas que mon chemin reste sur le tien. ajoutais-je alors avant de poser toutes les armes et le gilet sur le côté avant de me remettre où j'étais. alors oui, pour Dani, je vais m'organisais avec les flics de la ville pour coincer ce type. Je te jure que s'il arrive un truc à Dani, tu es responsable. lui fis-je alors clairement. Les flics ont la facheuse manie de faire trainer les choses et je voulais qu'elle soit tranquille au plus vite. Je refaisais donc face à Libby. alors oui, laisse moi passer. parce que moi je ne lèverais jamais la main sur toi, parce que j'ai honoré ma part du marché, maintenant honore la tienne et va t-en. et sache pour finir que je ne peux pas vraiment te détester, j'en suis incapable. lui fis-je. Mon corps la réclamait, mon corps la voulait. J'imaginais nos lèvres se rencontrer, nos corps entrer en fusion encore, son souffle sur ma peau, son parfum dans mes narines, mais il n'en était rien. J'avais failli me perdre là dedans alors que Jake vint s'incruster dans l'histoire en allant sur Libby, tout content. Jake, aux pieds. Elle ne fait plus partie de nos vies. fis-je alors caressant la tête de Jake en regardant Libby dans les yeux. Sans doute la chose la plus compliquée que j'ai jamais dite mais dans la suite logique du reste. La colère et la tristesse avait laissé place à la rage intérieure et au froid glacial.

Chad &
Libby

Libby s’en voulait terriblement. Elle voulait fixer le sol comme elle l’avait fait dans une ancienne vie alors qu’il déballait ses pires souffrances. Pourtant ses yeux restaient rivés dans ceux de Chad. C’était difficile, mais il méritait ce respect. Elle voulait aussi enregistrer leur couleur dans sa mémoire au cas où elle ne les reverrait plus jamais. Des envies de prendre son visage entre ses mains, lui rappeler que leur amour était plus fort que tout et qu’ils allaient trouver une solution. Il avait survécu à dix ans loin de l’autre, pas vrai? Fuir n’était pas une solution. Elle le savait. Et tant et aussi longtemps qu’elle le fera, elle ne pouvait pas le laisser attendre. Le bleu de ses yeux vibrait différemment avec la rage que la distance infligeait à son âme. C’était bien beau de se dire qu’il n’y aurait personne d’autre pour eux. C’était romantique de s’imaginer des retrouvailles de temps à autre. D’une aventure comme celle vers le Canada. De faire l’amour dans la nature où rien ne les atteignait, mais ils étaient de retour au monde réel. Et la distance faisait mal. Elle la vivait, mais elle la voyait aussi dans son regard orageux. Le monde réel dans lequel Chad avait le courage de faire face à ses problèmes. La preuve était sur la table Il voulait abattre un homme pour s’en libérer. Tuer n’était pas la meilleure solution, mais il voulait agir. Il était un homme d’action et Libby voulait un peu plus lui ressembler. Elle était lâche au fond la petite Hindou. Égoïste comme il lui rappelait si bien ce soir. Elle le savait au final, elle ne voulait simplement pas ce regarder dans un miroir. La vérité reflétait pourtant trop bien dans les yeux de l’américain. Elle avait fuit un mariage sans amour sur un continent différent. Et elle repartait loin de celui qui savait remplir son coeur de véritable bonheur pour “continuer d’être libre”.
Pourtant sa liberté s’arrêtait là devant elle. Elle de pouvait plus toucher sa peau, goûter sa salive. Sentir sa barbe piquer ses joues. Suivre le rythme de son souffle comme les vagues de la mer quand il s’endormait dans sa van. Elle était plutôt prisonnière encore une fois. Les coups ne lui laissait plus de traces sur la peau, mais son âme n’avait jamais trouvé la paix. Sa prison était sur quatre roues qui l’empêchait de connecté pleinement à ceux qu’elle aimait. Deux ans sur la route pour se libérer de quoi alors?
Bien sûr que tu as le droit Ch... Il était dans une lancé et la voix de Libby était si basse qu’elle doute que ses mots ce soit rendu à ses oreilles. Il avait amplement le droit d’être furieux. Elle s’en voulait elle aussi. Elle aurait dû lui dire qu’elle voulait rester le soir qu’ils étaient rentrée. C’est tout ce qu’elle demandait aujourd’hui. Entrée dans cette demeure qui avait été sa maison quelques mois pour se blottir contre sa peau chaque soir et le réveiller en l’embrassant tous les matins.
Elle était une adulte maintenant. Elle était plus la gamine prise dans un mariage arrangé. Elle n’était plus sur le même continent que ce merdier. Elle pourrait prendre le risque et s’installer avec lui. Elle aurait dû lui demander s’il voulait bien qu’elle reste. Son corps et ses yeux lui avaient hurlé sur la route de retour. Elle se détestait elle aussi de ne pas avoir demander ce qu’elle voulait pour une fois dans sa vie. Elle avait le droit d’avoir des désirs et devrait apprendre à les exprimer. La voix du New Yorkais changeait parfois triste parfois froide. Alors qu’il lui avouait ne s’ouvrir à personne comme il le faisait avec elle, un sanglot s’échappa de la bouche tremblante de la nomade. Elle ne voulait pas d’une vie normale sans lui aussi. Elle n’était pas devant lui à lui tenir tête pour Dani. Elle était là pour elle aussi. Elle voulait pas apprendre à des kilomètres d’ici que des blessures comme celle présente sur son corps avait gagner la batailles et qu’il s’était éteint pour toujours. Cette dispute ne pouvait pas être leur fin. Elle n’y survivrait sans doute jamais.
Elle voulait parler, mais elle ne pouvait pas. Il avait raison et la vérité fait parfois si mal. Trop mal pour qu’elle puisse mettre un mot devant l’autre. Le coeur de Libby brûlait sous sa poitrine. Elle avait mal pour lui. Pour elle. Elle l’aimait qu’il soit enragé ou docile. Elle le voulait lui et personne d’autre. Elle devait se prendre en main. Trouver une façon de partir pour mieux revenir. Elle ne pouvait plus le quitter. Elle ne voulait pas le laisser derrière encore une fois. Elle avait causé tellement de mal en s’invitant chez lui. Égoïste, elle l’avait invité à voyager avec elle pour le garder un peu plus longtemps avec elle. Il détenait son coeur et quand elle était en sa présence elle pouvait respirer pleinement. Même là, le coeur saignant, les larmes qui lui brouillaient la vue, elle ressentait véritablement les choses. Il n’y avait qu’en sa présence qu’elle se donnait ce droit.
Il déposait ses armes, la veste par-balles aussi sur la table. En partie soulagé de savoir qu’il n’irait pas courir après la mort ce soir, mais ses mots donnait l’impression à Libby que quelqu’un serrer son coeur fortement dans leur poing. Elle voulait savoir Dani en sécurité elle aussi, en venant ici, elle ne cherchait pas à lui causer des ennuies. Si Chad perdait sa soeur, elle ne se le pardonnerait jamais. Comprenant un peu mieux son cousin qui avait voulu tuer son mari quand elle été débarqué chez lui en arrivant en Amérique deux ans plus tôt.
Encore une fois, elle avait ouvert la bouche, mais les mots ne pouvait cette fois-ci se rendre à ses oreilles puisqu’ils restaient au creu de son abdomen.
Fallait partir Libby, il le demandait. Partir pour mieux revenir. Quatre mots qu’elle souffla alors qu’il avait quitter le garage. Elle ne savait plus comment vivre à un endroit. Elle ne savait plus c’était quoi de ne plus fuir, mais fallait qu’elle arrête. Pendant longtemps la route solitaire valait mieux qu’une vie dans la peur en Inde. Sauf que là, elle savait que jamais la route sans Chad serait la même. Ne pouvant même pas dire au revoir encore une fois, ceci n’était pas des adieux. Elle le refusait. L’un d’eux devait garder espoir. Libby avait mal, mais elle garderait la flamme allumée pour tous les deux. Elle n’avait plus d'énergie et avait dû inspirer profondément pour cesser ses larmes. Attrapant les armes sur la table pour les jeter au fond de son sac. Comme s’il en avait pas d’autre dans la maison ou si ça allait protéger qui que ce soit. Elle tremblait toujours. Tout son être voulait entrer dans la maison pour dire deux mots. Je reste. Elle ne savait pas aimer personne d’autre que l’homme qui ne parvenait pas à l’haïr. Libby avait été tricoter pour lui au final. Le destin existait et n’était pas contre eux. Il la méritait elle. Pleinement. Pas à temps pareil alors qu’elle vivait dans la peur. Il méritait le bonheur et elle devait accepter de donner une chance à la vie. Arrêter de fuir pour survivre. Fallait qu’elle sorte par la porte du garage une dernière fois pour s’outiller. Au risque de devoir entrer à en Inde pour tenter de divorcer. Elle devait partir pour lui revenir entièrement. Son coeur était toujours dans cette maison alors qu’elle courra se réfugier dans son van qui longtemps lui avait amener du réconfort. Maintenant, ça ne lui rappelait que celui qui manquait sur le banc passager. Chassant ses dernières larmes pour prendre le volant sécuritairement. Celyan ne savait pas toute l’histoire, mais il serait la consoler pour ce soir. Libby voulait aussi aider Dani. Elle savait ce que c’était avoir peur d’un homme et elle aurait bien mieux aimé que Dani ne partage pas ce point avec elle la pauvre. Elle irait elle aussi vers la police si elle le pouvait. Elle n’avait plus rien à perdre maintenant que la route ne comblait plus le vide qu’elle cherchait à remplir depuis son mariage. En réalité, elle avait tout à perdre et elle ne voulait pas accepter que son père contrôle toujours sa vie alors qu’elle avait quitter son pays.