Arlo &
Sibbie

Ce retour à la maison n'était pas simple. Moins simple que ce que je pensais à la base. j'étais partie en prévenant Arlo de mes projets, bien évidemment, et je lui promettais de prendre soin de moi. Depuis que j'étais sorti à l'air libre de cette secte, j'avais enchaîné. Sur la route, j'avais lâché un peu de larmes mais ensuite il avait fallu que je prenne sur moi : j'avais dû dire au revoir à Alec en gardant son numéro ainsi qu'un contact de Théa, la jeune femme qu'on avait sorti de là. Tout ce que j'avais vu, tout ce que j'avais vécu, tout était dans mon esprit et voulait sortir en hurlant. Mais je devais d'abord alors faire un premier rapport au travail. Une fois au poste, on me demandait mille fois si ça allait. J'avais perdu du poids, même si j'en avais un nouveau. Ils savaient et je savais qu'ils savaient. ils avaient fait une batterie de test de santé avant de partir et ils savaient. Ils me disaient que je pouvais prendre du temps mais je refusais. j'avais peur que mon cerveau rejette tout dès que je passerais la porte de chez Arlo. Je lâchais tout ce que j'avais vu. J'avais envoyé un message, récupérant mon téléphone à mon cousin pour lui indiquer que je n'allais pas tarder. Mais je donnais tout, même en étant parfois confuse, à mes supérieurs. Tout ce que je savais, tout ce que j'avais vécu. Je parlais de leur volonté de me voir enceinte sans parler du test positif, ça c'était trop pour moi et ils savaient, donc. Je parlais des violences, de leur quotidien, de l'endroit où ils dormaient, de ce qu'ils faisaient aux femmes, de ce qu'ils avaient fait à Alec. Ils avaient aussi besoin de tout ça pour aider la communauté récupérée. je savais qu'ils allaient pour la plupart être transférés dans le nouveau foyer de la ville, récemment ouvert. J'étais rassurée de le savoir.

Après ça, j'avais droit à un super entretien avec le psychologue de la brigade qui me disait que c'était normal de vouloir tout laisser de côté mais que c'était mauvais, qu'il faudrait que ça sorte. Il voulait me faire sortir les vers du nez mais ce ne serait pas de son sort : je le ferais qu'avec la seule personne à qui je faisais 100% confiance, mon cousin. Il me disait vouloir souvent me voir pour prendre compte de mon état - surtout pour savoir quand je pourrais travailler normalement. A partir d'aujourd'hui, je serais assignée aux tâches simples de policiers. Ce n'était pas grave, je ne leur en voulais pas, je savais aussi et j'étais consciente de ne pouvoir faire que ça pour l'instant.

Enfin, je rentrais à la maison, une fois que tout avait été dit et que tout avait été fait pour la brigade. une fois la porte fermée derrière moi, je ne savais pas comment j'allais réagir et donc pas comment j'allais sortir de là la prochaine fois. Je savais que j'allais tomber dans les bras de mon cousin, car je savais que je pouvais. J'avais hâte car je sentais même physiquement que j'en avais besoin. J'entrais donc dans l'appartement, mais Arlo m'attendant était juste derrière. Rien que de voir ce visage, ce visage que j'aimais tant, ce visage auquel j'avais tant pensé durant des heures de torture, mes yeux s'embuèrent à me rendre aveugle. je claquais vite la porte derrière moi, avec mon mince sac de bagage que je jetais sur le sol et je m'effondrais dans ses bras, comme je le pensais. Les larmes coulaient et quelques cris, même. Je m'accrochais à lui comme si c'était ce qui me tenait hors de l'eau. Il avait la force nécessaire de me retenir et il le ferait, je le savais. Je commençais à pleurer à ne plus savoir en respirer, à avoir du mal à reprendre ma respiration. Je craquais complètement parce que j'en avais besoin et que je ne pouvais pas faire autrement. je... je suis désolée fis-je très difficilement entre deux pleurs, ma tête sur son épaule. je me retiens depuis... je ne finissais même pas ma phrase. Arlo m'aidait à aller vers le salon, pour qu'on puisse s'asseoir et qu'il puisse me prendre mieux dans ses bras. je ne sais pas.. je ne sais pas comment je vais y arriver lui fis-je alors toujours en pleurant. Je parlais d'un tas de choses. Comment je vais avancer après ça, comment je vais "oublier", comment je vais accepter, comment je vais faire avec... cette grossesse. ils m'ont... ils m'ont forcés fis-je en posant une main sur mon ventre. je n'en veux... je n'en veux... les larmes étaient trop puissantes mais Arlo avait sans doute compris.

Arlo &
Sibbie

Des collègues de Sibbie avaient informé son cousin de son retour imminent. Il avait rempli le frigo de ses aliments préférés, lavé ses draps propres depuis son départ puisque personne ne les a touchés, mais il voulait qu’elle ait une nuit dans des draps frais. Il avait libéré ses prochains jours, Léo ne pourrait peut-être pas gérer le casino seul, mais ils avaient des collègues pour ça. Écrivant même à Isaiah, prêt à le laisser combattre s’il voulait à sa place dans les prochains jours puisqu’il serait dédié à cent pour cent à sa cousine.
La journée avait été terriblement longue. Chaque bruit dans l’immeuble, il se demandait si elle n’avait pas passé la porte principale en bas. Jusqu’à ce qu’il entend ses pas jusqu’à la porte qu’il ouvre presque qu’avant elle. Ce qu’il vu brisa son cœur en miette. Il ne savait pas encore tout, mais il voulait déjà détruire ceux qui avait mis dans cet état la prunelle de ses yeux.
Elle pleurait rarement Sibbie et voilà que ses yeux se remplissaient d’eau salé. Arlo aurait facilement pu pleurer avec elle, mais il s'est retenu. Il devait être fort pour les deux ce soir. Elle n’avait pas besoin de son côté protecteur qui voulait casser des tronches. Elle avait besoin de son soutien et de sa présence. Qu’il soit droit et posé, capable de calmer n’importe quelle tempête.
Son sac au sol, elle avait atterri dans ses bras et il s’était pas prêt de la laisser partir de ceux-ci. Elle perdait le contrôle de son souffle dans la panique. Respire avec moi Sib, concentres-toi sur mon souffle. Respirant bruyamment en comptant chaque souffle, il disait inspires par le nez et expires par la bouche en la serrant fortement pour l’aider à focuser sur l’air. Elle s’excusait et il ne s’attardait pas à ses excuses, il ne lui en voulait aucunement. La soulevant même pour l’amener au salon quand la panique descend assez pour qu’elle respire mieux d’elle-même. Il caressait son dos d’une main après avoir mis une couette sur ses épaules. Elle avait perdu du poids et il le remarquait à cause de sa colonne et ses côtés qu’il sentait trop à son goût.
On va y arriver à deux Sibbie, tu n’as pas à le faire seule. Je suis toujours là pour toi. Toujours. Son cœur était serré, il était lui aussi rempli d’angoisse avant même qu’elle parle en détail. Il détestait l’univers de lui avoir fait subir tout ça. S’il pouvait il prendrait tout le mal dans son être pour le vivre pour elle.
Sibbie est enceinte. Arlo avait été abandonné jeune et beaucoup penserait que ça le rendrait presque automatiquement contre l’avortement, mais c’était tout l’opposé. Beaucoup de vie sont difficile puisque des mères les abandonnent. Parfois pour des bonnes raisons, parfois non, mais le résultat était le même. Certains diront que si sa mère pensait comme lui, il n’aurait pas été de ce monde, mais rien arrive pour rien et s’il était là aujourd’hui, c’est qu’il avait sa place sur la planète pour une raison qu’il ignorait toujours. Je serai avec toi pour toute la Sibbie. Peu importe si tu continues cette grossesse ou non. Tu n’es pas seule. Elle avait la tête sur son épaule et il la releva pour mettre son regard dans le sien. Tu n’as pas de raison de t’en vouloir. Ce sont des cinglés. Ils savent comment manipuler les gens, comment atteindre les personnes et les briser. Tu as sauvé un tas de gens et même certains qui auraient été pris dans ce bassard plus tard. Rien de tout ça est ta faute, tu es victime toi aussi, même si tu es rentré là-bas pour les sauver. Il sentait qu’elle avait besoin de l’entendre. Elle aussi était victime de cette secte. On l’avait torturé jusqu’à la faire craquer et imprégner dans sa tête des croyances faites pour garder des gens dans le malheur et la peur. Tu es revenue à Sibbie, tu es à la maison, je suis si fière de toi! Tu vas y arriver puisqu’on va y arriver ensemble. Il avait des envie de meurtre Arlo, mais il serrait sa cousine à nouveau dans ses bras. Il ne voudra plus la quitter maintenant, il savait qu’il n’aurait pas dû la laisser partir. Il s’en voulait silencieusement de l’avoir laissé partir jouer l’héroïne.

Arlo &
Sibbie

Retrouver Arlo faisait énormément de bien et aussi énormément de mal. C'était la seule personne à qui je faisais confiance les yeux fermés, la seule personne que j'aimais et qui m'aimait en retour et dont je sois sûr de cet amour, la personne qui me connaissait le mieux au monde. Alors forcément, quand je rentrais de cette péripétie tragique, je m'effondrais dans ses bras. Je voyais flou, tout tournait autour de moi et Arlo était mon pilier, mon renfort. Il tentait de me faire respirer, de m'aider à reprendre mon souffle pour contrôler les larmes. j'essayais, fortement j'essayais. Il devait entendre que j'essayais mais c'était dur, trop dur. Il me disait qu'il serait là pour moi, toujours. je le savais, bien évidemment, mais entendre ces mots me faisaient tout de même du bien.

Il m'amenait au canapé pour être mieux mais ne me lâchait pas des bras. je ne voulais pas qu'il me lâche de toute manière, je l'en aurais empêché. Il me tenait dans la "réalité". J'avais peur qu'à tout moment mon cerveau ne réclame Alec ou les autres membres de la secte en se méprenant sur la réalité. J'en avais réellement peur. J'avais peur qu'ils arrivent encore, même d'ici, à me retourner le cerveau. Je m'accrochais à Arlo aussi comme ancre qui me retenait à la vraie vie, à la vie de la vraie Sibbie. Je lui donnais des bribes de phrases, entre mes pleurs, je l'informais sans attendre de la grossesse. J'avais peur que mes collègues lui aient dit mais apparemment ils avaient eu la gentillesse de me laisser le faire. Arlo me disait me soutenir peu importe ma décision. Cela aussi me rassurait, lui qui avait été laissé pour orphelin très tôt. Je savais que c'était un sujet qui l'interpellait pas mal. Puis me regardait comme il pouvait pour me rappeler que c'étaient eux, les fous. Il me rappelait pourquoi j'y étais allé et ce que j'avais accompli. Il avait raison de me le dire, je pense qu'il allait devoir me le répéter souvent. Je lui faisais "oui" de la tête tout en frottant fort mon visage. je devais être toute rouge à l'heure qu'il était. Il me serrait de nouveau dans mes bras en disant qu'on ferait ça ensemble. et Alec il.. il va tellement avoir du mal à réussir... fis-je alors en parlant de mon coéquipier lors de cette mission, parlant du fait qu'il m'avait dit qu'il mettrait sûrement plus de temps que moi à s'en sortir de tout ça. Arlo. Promets-moi que dès que je flancherai, dès que je te dirais des choses qui n'ont pas trop de sens, tu me répéteras la réalité. tu sais parfois je pense comme si c'était légitime, tout ça. j'ai peur que ça prenne le dessus sur... la réalité. lui confiais-je alors avant que mon cerveau ne reprenne le dessus et que je reparte dans mes délires. il faut que je dorme avec toi... je ne vais pas pouvoir dormir seule... je ne sais pas ce qu'il pourrait se passer. ça ne te dérange pas? lui fis-je alors en le regardant à nouveau dans les yeux, retrouvant doucement mon souffle sur mes larmes encore luisantes sur mes joues.

Je prenais un mouchoir en restant contre mon cousin. Je ne veux pas le garder... maintenant que tu le sais, il ne faut pas que tu me laisses le garder. Tu dois me protéger contre moi-même. lui priais-je alors en serrant ses mains contre les miennes. je ne veux pas trop user de ton temps... je sais que je vais avoir besoin de toi. lui dis-je alors en le regardant dans les yeux. je ne sais pas si je vais savoir regarder un film pour me changer les idées... on prépare quelque chose à manger tous les deux? je le faisais souvent dans la secte... il y avait un risque que ça m'y ramène mais en même temps, je ne voyais que ça qui puisse m'occuper sans me rappeler par erreur des choses qui pourraient me faire vriller. je ferais bien un jeu après mais faudrait bien le choisir. j'avais vraiment peur qu'un mot, une phrase, un geste et je bascule. je peux pas garder cet enfant parce que c'est un mauvais souvenir et il le subirait... malgré tout on en parlait du fait que je n'aurais pas d'enfants y'a quelques mois tu te souviens? quelque part, ça m'a donné envie d'en avoir un jour. peut-être que ce sera le point positif de cette aventure. je parlais sérieusement, même si la secte faisait quelque peu effet sur la facilité d'en parler. N'empêche que, je ne finirais peut-être pas comme la tante Sibbie célibataire et seule dont je parlais. Doucement, on se séparait. Je vais prendre une douche avant de commencer le repas... tu me prépares un de tes pulls? lui demandais-je alors avant de doucement aller vers la douche. mon dynamisme habituel allait mettre quelques temps à revenir. Prendre une vraie douche me faisait du bien. Je voulais brûler les habits que je portais plus tôt pour ne plus les revoir. je les jetterais sûrement. Je prenais une longue douche chaude. Parfois, les larmes coulaient, les dernières, mais elles faisaient du bien. Jusqu'à ce que je touche mon ventre. là, ce furent d'autres larmes. Je sortais vite de la douche me rhabiller d'un pantalon ample doux de pyjama de mon armoire avec mon odeur de ma chambre et un pull d'Arlo posé plus loin par ses soins. Je revenais dans la cuisine le retrouver à couper des légumes. Je lui souris très légèrement. et sinon, rien à me raconter toi? peut-être que faire comme si rien était arrivé une petite heure me ferait du bien. lui fis-je alors. Un mois de sa vie, j'avais raté. C'était bien trop long, je m'en voulais déjà. Lui qui me racontait toujours tout tous les jours. Je vins poser chacune de mes mains sur ses épaules alors qu'il me faisait dos, posant doucement ma tête sur l'une d'elles pour l'embrasser fort sur la joue. tu m'as manqué lui soufflais-je alors.

Arlo &
Sibbie

C’était difficile pour Arlo, mais c’était rien comparé à la douleur de sa cousine. Son regard manquait de lumière, ses épaules étaient lourdes et ses sanglots arrachaient le coeur du rouquin comme rien d’autre au monde. Arlo faisait de son mieux pour choisir des mots justes, mais il n'avait pas l’habitude avec ce genre de situation. Alec, il doit avoir des proches lui aussi. Laisse-les prendre soin de lui et moi de toi. Quand elle prendrait du mieux, il la laissera redevenir la personne altruiste qu’elle est, mais là fallait qu’elle se mette en premier pas. Elle était la priorité de Arlo en tout cas. Et personne ne se mettra entre son bienêtre et lui. Il n' avait pas pu l’aider là-bas, mais à Miami, il ne laissait rien ni personne profiter de la nouvelle fragilité qui l’habite.
Écoutant sagement sa cousine, il prend ses mots bien au sérieux. Elle pourrait facilement retourner dans un coin sombre de son âme. Et il était là pour la tenir loin de là. Promis Sibbie, je ferais tout en mon pouvoir pour te garder sur terre. Puis, elle parla de dormir près de lui. C’était hors de question que ce soit autrement de toute façon. Pas les premières nuits. La serrant à nouveau fortement dans ses bras, il retenait ses propres larmes. Il était en colère contre les monstres qui avaient pu profiter d’elle et il devait frapper dans un sac de sable pour ne pas faire de connerie bientôt. Aucunement ma belle. On dort où tu veux. Je te lâcherai pas une seconde. Heureusement qu’il était un peu insomniaque à dormir de très courtes nuits. Il veillera sur elle et la sortira de ses cauchemars quand il la sentira tendu.
Puis la suite fut un peu plus douloureuse, mais vu les circonstances, il partageait l’avis de sa cousine. On appelle le doc demain si tu veux, je serai avec toi jusqu’à la fin. Il ne voulait pas qu’elle ait à voir un enfant grandir avec autant de douleur. S’il ressemblait à un des monstres qui a profité d’elle, elle verrait un agresseur à travers un innocent enfant qui n’a rien demandé. La pauvre, elle méritait mieux que ça. Au stade où elle était, il n’avait aucune raison de questionner sa décision.
Sibbie, tu es ma famille. Mon temps, c’est le tien. Je sais que tu ferais la même chose pour moi. Y’a pas à t’excuser ou te sentir mal. Je veux être là pour toi. Je serai là pour toi. Tu n’as pas trop de choix de toute façon, je m’en vais nulle part. Il ne la laisserait pas partir même si elle le voulait.
Là, elle parlait de se changer les idées. Arlo lui avait bien dit qu’il était disponible pour elle que ce soit pour discuter de ce qu’elle a vécu, regarder des films, faire le clowns pour la faire rigoler ou une manicure.
Il ne réalisait pas encore combien un petit déclic la ramènera là-bas, mais il sera présent quoi qu’il arrive. Tu serais une bonne maman Sibbie. Tu le seras au bon moment. c’est moi qui va être le tonton célibataire si ça continue!
Sibbie décida d’aller se doucher. Il lui laisserait quand même cette intimité, ils sont de la famille après tout. Il tendait quand même l’oreille s'assurant qu’elle allait bien alors qu’il était dans la cuisine a tenter de leur préparer quelque chose de rapide. Il avait sorti un pyjama de la chambre de sa cousine et un de ses pulls pour la garder au chaud. Attaquant la coupe des légumes pour faire une salade, rien de sorcier, mais il s’imaginait que son estomac devait être fragile avec toutes les émotions qu’elle devait vivre et vivait depuis un mois.
Oh moi… J’ai rencontré le frère de ma copine ce mois-ci. Elle l’aidait et ils faisaient comme si de rien était comme elle avait suggéré. Il cherchait à lui raconter des choses qui lui changerait les idées. Son ton n'était pas très enjoué. Il approuve pas trop notre couple. T’es surprise? Elle connaissait les combats illégaux et savait dans quoi son cousin aimait tramer. Personne approuverait une relation avec Arlo s’il savait ce qu’il faisait. Le pire c’est qu’il a raison d’avoir peur, elle est débarqué ici y’a un moment, un soir où tu bossais, paniquée un mec l’avait menacé pour de l’argent perdu dans un paris qui a mal tourné au casino.
Il aimait pas le sujet qu’il avait choisi, c’était pas assez joyeux, alors il alla directement à quelque chose de joyeux. J'arrête pas de dire Arlo a Nessa en espérant qu’elle dise mon nom avant papa ou maman. Il aimait passer du temps avec les petits de son meilleur ami.
Puis elle réalisait qu’il ne faisait pas comme si de rien était puisqu’il changeait encore de sujet. Parler bébé était peut-être pas très délicat de sa part. On se fait quelque chose entre cousins pour Noël? tu veux inviter quelqu’un? Ellie, il ne savait pas où ils en seraient à ce moment-là vu sa rencontre avec Isaiah, mais il savait qu’elle planifiait retourner dans sa famille pour les fêtes logiquement.
Tu m’as terriblement manqué aussi! Il continue de cuisiner. Le moment était difficile, mais il appréciait sa présence et ce semblant de normalité alors qu’elle avait mis ses mains sur ses épaules. Oh, la semaine passée, tu aurais pas pu faire ça, je me suis déboîté l’épaule, c’était douloureux. Les combats mettaient toujours son corps en compote, mais il aimait trop le sport pour que ça le ralentisse.
J’ai acheté tous tes trucs favoris, si tu as pas envie de salade, on a de la glace, du chocolat, des petits gâteaux, chips… Name it! Il avait fait le plein quand ses collègues l’avait avisé de son retour.
On mange devant la télé? Tu choisis la série? Elle était la pro de netflix, elle savait toujours ce qui valait la peine sur la plateforme alors il lui pointa du menton la télécommande qu’il avait mise sur la table du salon. Ils allaient prendre ça tranquille devant la télé comme ils le faisaient si souvent avant son départ.

Arlo &
Sibbie

Je me retrouvais face à moi-même, face à mes problèmes, face à ma folie. Je ne savais plus ce qui était vrai du faux. je tentais de me le répéter, de me le dire dans ma tête en silence alors qu'Arlo était là à tenter de trouver les mots justes. il fallait que je me rattache à lui. Il était mon encre, ce qui me retenait à la surface. Pendant un petit moment, ce serait comme ça. Tu sais ce que j'en ai toujours pensé fis-je en faisant la moue. Il me parlait de sa copine actuelle, Ellie, après m'avoir dit qu'il finirait tonton célibataire. J'ai toujours trouvé leur relation hyper étrange. Bon, on peut pas dire que je sois un superbe exemple de nana qui s'y connaît en relation mais... Je ne trouvais pas mon cousin épanoui. Pourtant, il n'a pas vraiment besoin de ça pour l'être. Il est épanoui dans son travail, chez lui, dans sa famille haha, avec ses amis... mais il n'avait pas cette même étincelle dans les yeux quand il s'agissait de cette petite amie en question. Je ne lui avais pas caché ce ressenti, c'est pour cela qu'il sous entendait déjà que je n'étais pas étonnée de la réaction du frère de cette dernière. Puis il m'apprenait pour le danger qu'elle avait encouru à cause de ses combats et il était clair qu'elle n'avait pas l'air d'être formée pour ce genre de choses. Je levais les épaules. Je pensais que tu me dirais que tu es tombée sur une autre nana incroyable, bon je parle pas de moi évidemment, parce que je sais que ça arrivera. Tu n'as jamais eu besoin d'être en couple pour être heureux, de toute façon, alors laisse venir. Je suis sûre et certaine d'une chose : tu ne seras jamais tonton célibataire dans dix ans, même si tu peux l'être aujourd'hui. fis-je alors en pensant aux enfants de Léo, bien évidemment, car sinon j'serais tombée à la renverse. Je souriais quand il parlait de vouloir leur faire dire Arlo avant d'appeler leurs parents, j'étais sûre qu'il était adorable avec eux.

Pour Noël... On en reparle dans quelques jours? Je pense que je voudrais le faire avec toi c'est sûr, mais si tu veux amener quelqu'un, je ne suis pas contre connaître de nouvelles personnes. On sait jamais ce que ces prochains jours pourraient t'amener. Je ne voulais pas penser à moi, à ma vie, aux gens qui pourraient m'accompagner. Je voulais penser à Arlo car il m'aidait à me rappeler que ma vie, c'était en partie lui. Si je me concentrais sur moi, je ne saurais plus qui est la vraie moi, alors que la vraie moi est aux côtés d'Arlo. On allait se regarder Netflix. Je mettais un moment avant de reconnaître la plateforme. Je me souvenais que c'était moi, la pro Netflix. Mais c'était comme si c'était quelqu'un d'autre. je me concentrais et j'arrivais à aller scroller les sorties. Je mettais de bons vieux épisodes de Brooklyn 99 pour rire entre cousins.

Je m'endormais dans les bras de ce dernier. la nuit fut agitée. Je me réveillais deux, trois fois en réclamant soit Alec, soit en demandant à Arlo en pleurs de me rappeler qui j'étais, ou bien d'ouvrir mon ventre et d'en sortir ce truc. Bref, j'avais fais vivre l'enfer à mon cousin cette première nuit et le jour commençait à se lever, j'avais les yeux ouverts, regardant le plafond, je laissais mon cousin dormir un peu. Puis il était l'heure d'aller chez le médecin. Je tenais fortement la main de mon cousin alors qu'on attendait, puis que je m'allongeais dans le cabinet. je ne voulais plus le lâcher. vous n'êtes pas enceinte, Melle de Ayala. Ou plus. Le foetus n'a pas tenu bien longtemps, l'anti inflammatoire a dû en laisser passer puis le flux hormonal du sterilet a dû reprendre son rôle et anéantir la grossesse. On va quand même vérifier dans le sang que tout est OK et que nous ne devons pas revoir le stérilet en question mais, tout va bien. ces mots qui me firent pleurer sans attendre... de soulagement. Devoir me séparer d'une vie qui n'avait rien demandé était bien trop dans tout ce que je devais traverser et c'était une "bonne nouvelle". Il me fit une prise de sang alors que je montrais par le regard à Arlo que c'était une bonne épine retiré de mon pied. Il ne restait plus qu'à me retrouver, moi.