Dans le quartier des affaires et plus précisément dans celui de la justice, je marchais le cœur lourd. Je savais qu’un jour où l’autre ce moment allait arriver, mais j’avais inconsciemment tout fait pour le retarder. Peut-être parce que cette union qui me liait avec Aaron était quelque part importante pour moi. Je ne voulais pas l’avouer mais je lui accordais bien plus d’importance que je ne le disais. Mais je ne pouvais pas le retenir pour toujours. Nous devions avancer tous les deux, tracer notre propre chemin. Un chemin que nous aurions choisit grâce à la liberté que nous offrait cette vie. Je poussais la porte de l’immeuble dans lequel j’avais rendez-vous. A l’accueil je me présentai et on m’indiqua l’étage. Je ne savais pas si Aaron était déjà présent. Je pris l’ascenseur et le laissai me monter quelques étages plus haut. Je sentais un poids immense dans ma poitrine. Plus j’avançai dans le long couloir, plus je sentais mes jambes ralentir. Nous avions rendez-vous avec un avocat normal - si je pouvais le qualifier ainsi - mais aussi avec un avocat ecclésiastique car il me tenait à cœur de pouvoir me marier dans la maison de Dieu et comme chacun le savait il était en tant normal impossible de se marier deux fois religieusement.
 
Je m’arrêtai à quelques pas de la salle de conférence où je pu voir les deux avocats en plein discussion. Aaron n’était pas là. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Je sentis ma gorge se nouer, mes poumons se serrer. Je manquais d’air. J’inspirais par le nez et expira par la bouche pour essayer de retrouver un sentiment d’apaisement. Je sentis une main se poser sur mon dos. Je fis volte-face et aperçu Aaron. Instinctivement je me blottis dans ses bras, sans un mot. Je me sentis me calmer doucement, apaiser ces angoisses qui m’envahissaient. Je restai peut-être une bonne minute ainsi avant de prendre conscience de ce que je venais de faire. Je me reculai d’un pas. « Pardon. » Je posai une main sur ma poitrine, sentant mon cœur reprendre un rythme un peu plus normal. C’était arrivé. Nous étions là, l’un comme l’autre, prêt à se défaire des liens d’un mariage que nous n’avions jamais réellement voulut. J’avais peur de le perdre après cela. J’avais peur que nos chemins s’éloignent sans ce lien qui nous unissait. Je ne voulais pas le perdre.