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 The luck you got (Charlie)

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(#)Sujet: Re: The luck you got (Charlie)  |   Ven 10 Juil - 1:17
The luck you got
Charlie & Blake
Evil voices lie when they say you're alone ▬ The Faint

Fallait-il un risque d'attentat ou d'explosion pour avoir une vraie discussion avec Charlie ? Une discussion sérieuse qui éclairerait Blake et qui lui permettrait peut-être de l'aider. Bon, il savait qu'il n'était pas bien placé pour donner des conseils. Et Blake n'était pas non plus du genre à se confier lui-même. A chaque acte ou discussion qui lui semblait trop pesante, qui le touchait trop ou qui l'impliquait, il fuyait, trouvait un moyen de changer de sujet ou bien éludait. Aloysia avait raison quand elle disait qu'il était lâche. Il ne voulais pas assumer ni remarquer cette lâcheté chez lui avant. Mais maintenant, il savait que ce n'était pas la première fois qu'il agissait comme ça. Sauf qu'il faisait encore preuve de lâcheté dans certaine situation, même s'il s'en rendait compte. Blake n'aimait pas agir comme ça mais c'était son système de défense, enfin plutôt de fuite. Prendre les jambes à son cou quand tout allait mal pour recommencer autre chose ailleurs et refaire les mêmes conneries. C'était une boucle de laquelle il était difficile de sortir. Fuir était tellement plus facile que d'affronter les choses. Sauf qu'après il fallait en accepter les conséquences.

Charlie avait abordé le sujet Aloysia, cherchant à savoir où ça en était. Blake lui parlait du fait qu'il essayait de se faire pardonner d'être parti mais Charlie voyait toujours plus loin. Il cherchait à ce qu'ils se rapprochent tous les deux pour obtenir plus qu'une simple relation amical. Mais Blake ne voulait pas parler de tout ça alors il fit une réflexion sur le fait que Charlie parle de relations sérieuses. « Ben oui mais je parle de toi donc ça change tout. » lui répondit Charlie. « Ça ne change rien du tout. J'y comprend rien aux relations sérieuses. Tout ce que je vois là-dedans c'est un max de problèmes qui me feront prendre la fuite. » Comme je l'ai toujours fait...aurait-il pu ajouter.

Après être allé parlé au vigile, ils se rassirent à leur place. Blake commençait peu à peu à s'inquiéter. Il n'avait pas prit tout ça au sérieux au début mais maintenant... Il regrettait de pas avoir prit son pied le soir précédent. « Vivre comme si chaque jour était le dernier… On ne comprend cette phrase que lorsque ce moment est arrivé » souffla Charlie. « Wow, ne précipite rien non plus hein... Le danger est partout de toute façon. C'est chaque jour que l'on devrait se donner à fond et se dépasser, faire ce qu'il nous plaît, dire ce que l'on pense. Agir tout simplement. Sauf qu'on ne le fait pas. »

Ce genre de situation n'arrivait pas tous les jours, c'était inhabituel, angoissant, et cela amenait à se poser certaines questions auxquelles on aurait préféré ne pas réfléchir dans d'autres situations. C'est pourquoi Blake demanda à Charlie quel serait son dernier souhait s'il s'agissait de ses derniers instants. « Je crois qu'il y a une fille que j'aimerais revoir. Une fois, avant de mourir. J'ai failli n'importe quoi avec elle, j'ai merdé, pour ne pas changer… j'ai la fâcheuse manie d'abandonner les gens qui tiennent à moi, alors je voudrais la revoir, rien que pour m'excuser ». Blake ne s'attendait pas à cette réponse, par qu'il ait eu une idée précise de ce que lui aurait dit Charlie mais, il était déjà soufflé que celui-ci lui ai parlé sérieusement. Il ne connaissait pas l'identité de cette fille mais ça semblait toucher profondément Charlie. « Si on sort d'ici, tu ne voudrais pas...essayer d'exaucer ce souhait ? » lui demanda Blake.

« Et toi, alors ? Quel serait ton dernier vœu ? » lui demanda Charlie. « Ce n'est pas très original mais je pense juste que...J'aimerais juste réunir toutes les personnes auxquelles je tiens et passer un dernier moment avec elles. J'aimerais aussi pouvoir parler à mon père et bien lui faire comprendre le fond de ma pensée. Un bon poing dans la figure ça devrait suffire pour qu'il comprenne. » répondit Blake avec un faux sourire. Il voulait punir son père de les avoir abandonné et de les avoir mit dans la merde par la même occasion. Sa mère avait dû travailler deux fois plus pour les faire vivre tous les deux. Blake, à présent, ne rêvait que de le retrouver par n'importe quel moyen.

Charlie décida de changer à nouveau de sujet. « C'est comment, de finir sa vie à mes côtés ? » demanda t-il. « Rassurant et en même temps pathétique... Pourquoi t'es pas une jolie fille que j'aurais pu peloter avant de crever ? J'ai pas le droit à un dernier cadeau ? » répondit-il en riant. Le moment sérieux était passé, il fallait pas exagérer non plus. Blake vit du coin de l'oeil le vigile parler dans son talkie-walkie, les choses semblaient bouger dehors et le vigile parlait précipitamment.
 


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(#)Sujet: Re: The luck you got (Charlie)  |   Ven 17 Juil - 16:16


   
   Blake & Charlie
   the luck you got

E
n vérité, Blake et moi nous ressemblions beaucoup plus qu'on ne pourrait le croire. Nous partagions le même défaut : la lâcheté. C'était peut-être commun à tout le monde ; après tout, ne possédons-nous pas tous une part de lâcheté ? N'avons-nous pas une part de nous qui voudrait s'enfuir quand la situation nous échappe et que la panique arrive ? Oui, sûrement, mais Blake et moi n'étions pas assez forts pour réfréner cette peur. Aloysia m'avait presque tout raconter de leur histoire, alors que Blake ne m'en avait jamais touché un mot. Nous étions proches et pourtant, nous n'arrivions pas à parler de sujets aussi sérieux. C'était quelque chose qui bloquait, un thème que je n'arrivais pas à aborder avec lui, encore moins qu'avec les autres. Je ne comprenais pas pourquoi lui, alors que j'étais convaincu qu'il ne me jugerait pas (d'autant plus qu'il était particulièrement mal placé pour cela) et qu'il était même capable de m'aider. Ou de me soutenir, du moins. Il était au courant de la mort de June et il devait bien se douter que cela m'avait profondément affecté, que c'était une des raisons de mon mal-être constant. Mais le reste ? Tous mes états-d'âmes, en devinait-il la moindre chose ? Sûrement pas, car j'étais devenu un as pour cacher mes sentiments, même si il n'était pas bien difficile de voir que je n'allais pas bien. Nous aurions pu être de parfaits thérapeutes l'un pour l'autre, car nous aurions pu parfaitement nous comprendre, mais qui allait briser la glace, qui allait rendre le sujet un peu moins tabou ? D'un côté, je me sentais mal à l'idée que je connaissais l'histoire de Blake, du moins la version d'Aloysia, mais que lui ne savait pas grand chose de moi. J'essayais de tirer quelques vers du nez de Blake à propos de sa relation avec Aloysia. Je le taquinais plus qu'autre chose en réalité. Je comprenais bien que c'était déjà un grand pas qu'elle lui pardonne, d'ailleurs je l'admirais pour cela. À sa place, je ne suis pas sûr que j'aurais pu l'excuser, même si je comprenais son geste. Cette fille était une perle, beaucoup plus courageuse que je ne pourrais jamais l'être et Blake avait de la chance de l'avoir près d'elle. « Ça ne change rien du tout. J'y comprend rien aux relations sérieuses. Tout ce que je vois là-dedans c'est un max de problèmes qui me feront prendre la fuite. » me dit-il d'un ton que je trouvais un peu las. J'avais bien compris que Blake avait la fâcheuse tendance de s'enfuir quand les choses s'envenimaient. J'aurais voulu l'aider, trouver les mots qui le réconforteraient mais je ne les trouvais malheureusement pas. Qu'aurais-je pu lui dire, quels conseils pourrais-je lui donner alors que je n'étais pas mieux ?Je me contentais d'hausser les épaules.

Nous étions donc allés parler au vigile, car la situation n'était guère rassurante. Et on ne pouvait pas dire que celui-ci s'était montré très rassurant. Un tireur isolé se baladait apparemment dans le centre commercial. Enfin, nous n'avions pas (encore) entendu de coups de feu, et pour le coup, c'était plutôt bon signe. Être témoin ou victime d'une attaque de ce genre était vraiment la dernière dont j'avais besoin. Encore une fois, nous avions un peu de mal à garder pleinement notre sérieux, et cela aurait pu paraître déplacé, vu le contexte. Mais à vrai dire, je m'en fichais royalement. Je ne devais pas me rendre totalement compte de la gravité de ce qui était en train de se dérouler derrière la porte du petit local où nous étions enfermés depuis maintenant presque une heure. La chaleur était épouvantable, mais semblait supportable à côté de la tension qui régnait dans la pièce. Tout le monde était complètement effrayé, se doutant plus ou moins de ce qui se passait actuellement. Je me pris à faire une remarque un peu philosophique, le genre de truc que je ne disais jamais habituellement, mais qui collait plutôt bien au moment. « Wow, ne précipite rien non plus hein... Le danger est partout de toute façon. C'est chaque jour que l'on devrait se donner à fond et se dépasser, faire ce qu'il nous plaît, dire ce que l'on pense. Agir tout simplement. Sauf qu'on ne le fait pas. » En théorie, il avait raison, mais en réalité, c'était beaucoup plus compliqué que cela. C'était clair qu'il fallait vivre sa vie intensément car tout pouvait s'arrêter très rapidement, je l'avais bien compris ces derniers temps. Mais la vie et la routine dans laquelle elle nous enferme rend généralement tout cela impossible. On s'enferme dans un cercle rassurant fait d'habitudes et l'ennui devient presque un sentiment agréable. Mais ce n'était ni le lieu ni l'endroit pour discuter de cela, à vrai dire. « C'est vrai ». Logiquement, Blake me demanda quel était mon dernier souhait, dans le cas où l'on viendrait à mourir. Je n'arrivais pas à admettre cela, à me mettre dans le crâne que nous pourrions être en train de vivre nos derniers instants sur terre. Cela me semblait irréel, impossible. La réponse que je lui donnai sembla le surprendre quelque peu. Je ne lui avais jamais parlé de Joana, qui était sans aucun doute la fille qui avait le plus compté pour moi et à qui j'avais du faire le plus de mal. Je n'avais pas beaucoup d'espoirs quant à l'évolution de notre relation. C'était quand même dommage qu'il faille attendre une prise d'otages pour que je m'ouvre un peu à lui ! « Si on sort d'ici, tu ne voudrais pas...essayer d'exaucer ce souhait ? » Hasarda Blake. Franchement, j'aurais beaucoup aimé, mais je doutais fortement que Joana puisse me pardonner de l'avoir abandonnée et de ne pas avoir pris de ses nouvelles depuis lors, alors que pour elle aussi les temps étaient durs. Je m'étais comporté en parfait égoïste avec elle et elle ne voulait sûrement plus m'adresser la parole. « Ben... Pourquoi pas mais je pense pas que ce sera possible. Déjà parce qu'elle habite loin et parce que je ne trouverais jamais le courage d'affronter mes conneries » soupirai-je.

Je lui renvoyais la question, ne voulant pas que l'on s'attarde trop sur mon cas. Bizarrement, me confier un tant soit peu me faisait beaucoup de bien mais me mettait aussi mal à l'aise et renforçait mon sentiment de détresse. C'était très étrange, et c'était peut-être l'une des raisons de mon silence. « Ce n'est pas très original mais je pense juste que...J'aimerais juste réunir toutes les personnes auxquelles je tiens et passer un dernier moment avec elles. J'aimerais aussi pouvoir parler à mon père et bien lui faire comprendre le fond de ma pensée. Un bon poing dans la figure ça devrait suffire pour qu'il comprenne. » Dit-il. Le père de Blake n'avait jamais été présent pour lui et à sa mère. Forcément, sa réaction était légitime et je le comprenais. J'avais pour ma part eu la chance d'avoir deux parents aimants, et je crois que l'on pourrait même décerner à mon père le titre de meilleur géniteur de l'univers. C'était le pilier de notre famille, restant fort et courageux dans n'importe quelle situation. Il avait toujours soutenu ma mère dans la maladie et à la mort de June, il avait fait un peu comme moi : cacher ses émotions pour que les autres n'en souffrent pas. Sauf que lui avait été assez fort pour soutenir tout le monde tandis que moi je m'étais enfui, ne pouvant plus supporter tout ce chagrin. C'était sûrement la personne qui me manquait le plus au monde. Aussi, je comprenais la colère de Blake, qui n'avait pas eu la chance de connaître une personne comme cela. « Je t'aiderais, si tu veux » fis-je avec un petit sourire complice. J'entraînais alors la discussion vers un tour moins sérieux en demandant à Blake, avec un petit rire, comment était-ce de finir ses jours à côté de moi. « Rassurant et en même temps pathétique... Pourquoi t'es pas une jolie fille que j'aurais pu peloter avant de crever ? J'ai pas le droit à un dernier cadeau ? » plaisanta le brun. J'haussai un sourcil. « Eh, j'suis très joli ! par contre, je suis pratiquement certain de ne pas être une fille... Enfin, tu peux toujours me peloter si tu y tiens vraiment » ris-je. « À ta place, je serais très content de mourir avec moi, je suis un excellent compagnon de cercueil », continuai-je. J'aperçus le vigile qui vociférait des ordres et parlait à toute allure dans son talkie-walkie. Je ne savais pas vraiment quoi en penser ; sans aucune doute, il y avait du nouveau, mais l'expression sur son visage ne pouvait pas me permettre de deviner quelle serait l'issue. Presque immédiatement, quelqu'un cria quelque part dans le centre commercial, près de notre local. Un frisson me parcourut le dos. Tout le monde se tourna vers le vigile, attendant silencieusement des instructions, mais pour le coup, celui-ci semblait ne pas trouver ses mots. « Euh... Gardez votre calme, mesdames et messieurs » bégaya-t-il. Évidemment, la panique s'empara de l'assemblée et le pauvre homme fut presque enseveli sous les mères paniquées qui tenaient leurs enfants en pleurs dans leurs bras. Je me tournais une nouvelle fois vers Blake. « Okay, je sais pas ce que t'en penses, mais je crois que cette situation pue la merde » commentai-je. Soudain, une femme à côté de moi s'accrocha à mon bras. Je ne la connaissais ni d'Eve ni d'Adam ; elle avait la trentaine bien entamée et semblait en proie à une sorte de crise d'angoisse. « S'il vous plaît ! Dites-moi ce que le vigile vous a dit quand vous êtes allé lui parler, avec votre copain... S'il vous plaît.... Je ne veux pas mourir » sanglota-t-elle en me serrant la taille. D'accord, il ne manquait plus que ça, une femme inconnue en pleurs dans mes bras. Il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits. « Euh, on est pas... Enfin... » fis-je les sourcils froncés. « Euh... Ne vous inquiétez pas, c'est sûrement un exercice. On le saurait, si c'était grave ». Je tournais la tête vers Blake, et lui lançai un regard désespéré. Il fallait qu'il m'aide, car je n'avais guère envie que cette femme continue à pleurer longtemps dans mes bras comme ça.
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(#)Sujet: Re: The luck you got (Charlie)  |   Jeu 30 Juil - 19:03
The luck you got

Evil voices lie when they say you're alone Δ The Faint

Toute cette situation craignait. Et il avait fallu que ça tombe l'une des rares fois où je me rendais au centre commercial. Sérieusement, on aurait dit que la chance n'était pas de mon côté ces derniers temps. Enfin, j'avouais que je ne faisais rien pour la chercher, la chance. Je préférais me terrer dans mon trou à attendre ou fuir quand j'avais fais un pas de travers. Forcément, au bout d'un moment, ça me revenait en pleine figure. Mais là, je n'avais rien fais de mal, c'était même le contraire. J'avais fait des pas vers Aloysia en m'excusant auprès d'elle de l'avoir abandonné. Tout se déroulait à peu près bien et ça me rassurait même. J'espérais vraiment que rien ne me persuaderait de prendre la fuite une nouvelle fois... Là, je me ferais vraiment zigouiller, et par tout le monde. Bref, la chance était plutôt allé dans mon sens, sauf maintenant. On venait d'apprendre qu'il y avait un tireur dans le bâtiment. Au début, je n'avais pas été si inquiet que ça. C'était comme si tout ne se déroulait pas vraiment, comme si ce n'était pas la réalité. Mais à l'annonce de cette nouvelle, la réalité m'était revenue en pleine figure et je me rendais enfin compte que ce que nous vivions à présent était une situation de danger. C'était le cas partout, tous le temps mais ce n'était jamais aussi clair. Le danger était véritablement présent dans le centre commercial.

Pour tenter d'effacer tout ça, ou plutôt de diriger mon attention ailleurs, j'essayais de faire parler Charlie en lui demandant quel serait son dernier souhait. Il me parla d'une fille qu'il aimerait revoir, je crois bien qu'il ne l'avait jamais mentionné auparavant, du moins je n'en avais pas le souvenir. Ça avait l'air important pour lui alors j'essayais de comprendre et de le pousser essayer, au moins, de la revoir. Mais il ne semblait pas persuadé. « Ben... Pourquoi pas mais je pense pas que ce sera possible. Déjà parce qu'elle habite loin et parce que je ne trouverais jamais le courage d'affronter mes conneries »

- Si j'ai réussi à le faire, pourquoi toi tu n'y arriverais pas ?

J'avais fait tout ce chemin pour m'excuser auprès d'Aloysia après tout, et aussi pour la convaincre de reprendre le patinage avec moi. Mais je ne connaissais pas la raison pour laquelle il pensait que c'était impossible, je ne connaissais pas toute cette histoire. Il ne voulait pas en parler, ça se sentait et il me retourna la question. Mon souhait n'était pas très original et je parlais ensuite de mon père. J'étais toujours partagé à propos de ce que je ferais si je le croisais. Mais je me doutais que la colère remonterait et que je ne pourrais très certainement pas me retenir de le frapper. « Je t'aiderais, si tu veux ». Je souriais à sa proposition.

- Je crois que je l'ai retrouvé... Et je me retiens d'aller chez lui et de tout péter dans sa nouvelle baraque.

Le sujet dériva à nouveau et il me demanda ce que ça ferait de mourir à ses côtés. La discussion avait donc prit une tournure plus légère. « Eh, j'suis très joli ! par contre, je suis pratiquement certain de ne pas être une fille... Enfin, tu peux toujours me peloter si tu y tiens vraiment. À ta place, je serais très content de mourir avec moi, je suis un excellent compagnon de cercueil » Sa réponse me fit rire.

-  Pratiquement certain ?! T'es en manque toi c'est pas possible ! Je vois pas d'autres raisons !

Un cri nous parvint depuis l'extérieur de la pièce où nous étions tous enfermé. Mon futur compagnon de cercueil fut ensuite assailli par une dame venue de nulle part qui commençait sérieusement à paniquer après l'annonce du vigile et le cri. J'me sentais pas très à l'aise non plus parce que si lui paniquait, y avait bien une raison de faire pareil. Sauf que face à cette scène étrange où la femme s'agrippait de toutes ses forces à Charlie, je n'eus pas une réaction tout à fait normal, surtout en considérant la situation. Je m'étais mis à rire, tout simplement. Voir la tête de Charlie me faisait rire. C'était tellement irréaliste comme scène. Je devais absolument me calmer parce que ce n'était pas un réaction normale. Je toussais et essayais de penser à autre chose pour reprendre mon sérieux et ma respiration aussi. Une fois calmé, j'arrivais enfin à réfléchir normalement et à me rappeler d'où je me trouvais.

- Ne vous inquiétez pas, je suis sûr que tout est sous contrôle madame. Vous pouvez le lâcher maintenant.

Je me levais néanmoins après ça pour me diriger vers le vigile et lui parler du cri. C'était inquiétant et on n'entendait plus rien à l'extérieur.

- Vous n'allez pas vérifier ou j'sais pas quoi ? Y a peut-être une personne en danger derrière cette porte, qui cherche du renfort et un lieu sûr.

Je me rapprochais de la porte, tentant de percevoir des sons de l'autre coté qui prouverait que quelqu'un avait besoin d'aide. Mais je n'entendais toujours rien. Pour savoir, il fallait ouvrir la porte.
 
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(#)Sujet: Re: The luck you got (Charlie)  |   Jeu 27 Aoû - 15:43


   
   Blake & Charlie
   the luck you got

J
e trouvais que l'endroit n'était pas le mieux choisi pour que Blake et moi ayons une discussion sérieuse. J'étais en train d'évoquer Joana (enfin, très vaguement, mais quand même, il s'agissait de la première fois que je parlais d'elle à Blake) alors que nous étions enfermés dans une pièce ridiculement petite, entassés avec d'autres gens paniqués, tandis qu'une fusillade était peut-être en train d'avoir lieu derrière ces murs. Était-ce réellement le moment de discuter de mes problèmes de coeur ? Sûrement pas. Mais étrangement, cela me faisait du bien d'évoquer tout cela. Même si Joana était un peu passée à la trappe ces derniers temps, avec tout ce que j'avais eu à gérer, je ne parvenais pas à l'oublier totalement. Il y avait toujours ces quelques minutes dans une journée où je pensais à elle. Généralement avant de m'endormir et que tous mes souvenirs revenaient me hanter. Je repensais à elle, à nous, et à tout ce que je lui dirais si l'occasion se présentait et que j'en avais le courage. Je créais mentalement un long et beau discours très larmoyant, et cela m'apaisait. Si je parvenais à lui dire tout ça un jour, j'étais persuadé que les choses iraient mieux de ce côté-ci. Mais Joana était loin et elle devait me détester de toute son âme, après ce qui s'était passé. Je n'étais même pas sûr que nous pourrions nous regarder dans les yeux, si nous nous retrouvions. « Si j'ai réussi à le faire, pourquoi toi tu n'y arriverais pas ? » dit Blake. Il n'avait pas tort. Il était vraiment très mal parti avec Aloysia, au début, et je dirais presque que sa situation était pire que la mienne. Il l'avait fait chuter, elle s'était retrouvé à l'hôpital et lui était parti, se tapant une autre par la même occasion… Et pourtant, aujourd'hui, ils étaient plus ou moins réconciliés. Je trouvais qu'Aloysia était une femme très forte, et surtout très courageuse pour avoir trouver le courage de lui pardonner ses erreurs. Dans ma situation, il fallait aussi que je réussisse à faire la paix avec moi-même et que j'arrive à oublier tout cela. Que j'arrive à oublier que Joana était la fille de celui qui avait tué ma soeur.

Blake me raconta que son dernier voeu serait de dire ses quatre vérités à son père. Je connaissais en gros son histoire et je le comprenais tout ) fait. Son père leur avait fait beaucoup de mal, à lui et à sa mère. Je lui proposais mon aide en rigolant seulement à moitié, car au fond de moi, j'étais plutôt sérieux. Cela ne m'aurait pas du tout gêné d'aider Blake à retrouver son père, car j'estimais que cela l'aiderait beaucoup de le revoir et de lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur. Blake, tout comme moi, avait un peu tendance à tout garder pour lui-même et cette attitude était particulièrement malsaine. Aussi, j'étais tout à fait derrière lui dans ce projet. Il avait besoin d'évacuer la colère qu'il éprouvait à l'égard de son géniteur. « Je crois que je l'ai retrouvé... Et je me retiens d'aller chez lui et de tout péter dans sa nouvelle baraque » Cela me fit sourire un peu plus. Blake pouvait parfois se montrer impulsif, voire colérique, et j'imaginais parfaitement la scène. La discussion prit ensuite une tournure plus gaie, car cela ne nous allait pas vraiment de discuter de sujets aussi sérieux. Disons que nous ne pouvions pas le faire pendant très longtemps. « Pratiquement certain ?! T'es en manque toi c'est pas possible ! Je vois pas d'autres raisons ! » plaisanta-t-il. Je ne pouvais pas m'empêcher de débiter conneries sur conneries, par moments, c'était comme ça. Même quand tout allait mal dans ma vie et que j'avais l'impression de me noyer sous un déluge de sentiments, je ne perdais pas mon sens de l'humour. « Peut-être, mais pas au point de vouloir coucher avec toi quand même ! » répondis-je, le sourire aux lèvres.

Mon sourire s'effaça bien vite lorsque j'entendis un cri en provenance de l'extérieur. Aussitôt, une dame en pleurs vint se coller à moi et me donna des explications. Je devais admettre que j'étais moi-même un peu inquiet et je ne parvins qu'à bafouiller quelques phrases bateaux. Je ne savais pas du tout quoi lui dire. Qu'espérait-elle ? Je n'étais pas policier. Je n'étais, comme elle, qu'un gars qui s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Je ne pouvais rien. Un peu paniqué, ne sachant que faire pour calmer cette femme en proie à une crise d'hystérie, je jetais un regard affolé à Blake, espérant qu'il pourrait m'aider. Je vis un sourire se dessiner sur son visage. Évidemment, ma situation devait être amusante à ses yeux. « Ne vous inquiétez pas, je suis sûr que tout est sous contrôle madame. Vous pouvez le lâcher maintenant » fit-il. La femme le regarda un long moment, les yeux vitreux, et les mains crispées sur mon bras. Finalement, au bon d'un long moment, elle me lâcha le bras et s'éloigna de moi. Je lui adressais un sourire mais elle continua de me regarder avec une expression paniquée. Décidément, c'était fou comme certaines personnes ne possédaient pas une once de sang froid. Blake se leva et, instinctivement, je le suivis. Je n'avais pas envie que quelqu'un d'autre vienne se jeter sur moi. Il se dirigea vers le vigile. « Vous n'allez pas vérifier ou j'sais pas quoi ? Y a peut-être une personne en danger derrière cette porte, qui cherche du renfort et un lieu sûr » demanda Blake. Le vigile eut une expression bourrue, voire agacée. Je crus pendant un instant que Blake allait se faire rembarrer. Visiblement, l'homme n'appréciait pas qu'on lui dise que faire, mais Blake avait raison. Peut-être que quelqu'un était en difficulté dehors et c'était son devoir de le protéger. Le vigile nous jaugea du regard pendant un long moment, puis se tourna vers la porte. Mon coeur se serra. Je craignais ce qui pouvait se trouver derrière celle-ci. L'homme saisit son arme, se tenant prêt à faire feu s'il le fallait. Je pouvais sentir chaque personne dans la pièce retenir son souffle. Finalement, après une attente qui me parut interminable, il donna un grand coup de pied dans la porte et celle-ci s'ouvrit. Je m'attendais à tout ; à me retrouver face à un terroriste armé jusqu'aux dents, à me retrouver tué de milliers de balles, mais je ne m'attendais absolument pas à ce qui se trouvait là. C'était un enfant, qui ne devait pas avoir plus de cinq ans. Il tenait dans les mains une arme, une sorte de fusil en plastique. Blake et moi nous approchâmes de la porte. Le petit nous dévisagea, et pointa son arme vers nous. « PAN ! » cria-t-il en appuyant sur la gâchette. Un mince filet d'eau en sortit. « Trop cool, ton pistolet ! C'est un vrai ? » demanda-t-il ensuite en s'approchant du vigile, éberlué. Je laissais échapper un soupir de soulagement. Ce n'était qu'un gosse, depuis le début. « Tout ça pour ça ! » soupirai-je à l'intention de Blake.
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