J'en avais juste marre. Marre de tout me prendre dans la figure à chaque fois qu'Aloysia n'était pas d'accord avec ce que je disais, ou ce que je faisais. Elle m'en voulait ok, mais elle m'avait pardonné. Du moins, c'était ce qu'elle m'avait dit. Pourquoi mentir si ce n'était pas le cas ? Et il y avait aussi ce qu'elle disait à propos de la première partie du message, comme quoi c'était faux. Elle me reprochait alors de ne pas s'être intéressé à sa vie amoureuse. Mais c'était normal non ? J'allais pas m'incruster et vouloir tout savoir dans les moindres détails. Je n'avais pas à m'en mêler et elle faisait ce qu'elle voulait. Et ça, elle ne semblait pas le comprendre. « Beh alors si tu t’en fous, fermes là ! » Rien n'allait plus en ce moment. Et c'était la deuxième fois que la situation s'aggravait comme ça.

Aloysia était donc partie, ne me répondant même pas. Mais je ne comptais pas la laisser faire alors je l'ai suivis à l'extérieur du restaurant. Mon ton et mes paroles n'étaient plus aussi virulentes qu'avant et je lui expliquais que si je réagissais comme ça, c'était parce que je m'inquiétais pour elle, c'est tout. Mais j'avais l'impression qu'elle ne comprenait pas ça. Quoique je dise, elle penserait que je ne la croyais pas. Alors que c'était faux. Elle m’impressionnait même à tenir le coup comme ça, à supporter la douleur et à se battre. A chaque entraînement, je trouvais sa force de continuer impressionnante. Aloysia était une battante et s'il y avait bien une personne capable de s'en sortir, c'était elle. Sauf que je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur et de m'inquiéter. C'est ce que je lui avouais à voix basse après l'avoir prise dans mes bras.  « J’ai rien pris depuis l’autre jour, je te le jure… »

- Je te crois...

Elle me regarda alors et s'excusa. « Je suis désolé… je suis à cran en ce moment entre les médicaments et le manque de sommeil. Je sais que c’est pas une excuse mais…désolé, j’aurais jamais dû te parler comme ça… » Elle baissa le regard à nouveau et je passais une main sur son visage pour le relever vers moi.

- Je comprends.. J'aurais pas dû t'accuser comme ça moi non plus.

Je lui caressais la joue avant de lui sourire et de la tirer par le bras pour la ramener à l'intérieur. Le serveur avait ramené la bouteille et attendait que l'on revienne.

- Autant profiter de ce qu'on nous a préparé non ? En plus j'ai la dalle ! 

La bouteille était débouchée alors je nous servais tous les deux avant de lui tendre son verre et de lever le mien pour porter un toast.

- A tes 24 ans et aux rides que tu n'as pas encore !

   

Je m’étais emporté et lui aussi, ça devenait une habitude. On avait l’habitude de se disputer légèrement mais ça concernait chaque fois le patinage : quel porté faire, à quel moment,.. jamais nos vies personnelles. Puis,… nous n’y allons pas de main morte, on était clairement blessant l’un envers l’autre, enfin probablement moi plus que lui. J’espérais qu’il ne m’en tienne pas trop rigueur. J’étais sorti, j’avais besoin de m’aérer l’esprit et de m’éloigner de lui. Pourtant, lorsqu’il m’avait interpellé à l’extérieur du restaurant, je n’avais pas continuer à fuir, non, je m’étais stoppé dans mon élan et plaqué contre le mur. Je l’avais écouté attentivement alors qu’il s’approchait doucement de moi. Il m’avait pris dans ses bras, ce qui, bizarrement, avait eu le don de me calmer. Calmement cette fois-ci, je lui avais dit qu’il n’avait pas à s’inquiéter. J’étais clean depuis notre dernière rencontre.

Mon comportement n’était pas vraiment tolérable et j’en avais conscience ! Je ne pouvais pas m’en prendre à n’importe qui sous prétexte qu’une parole ne me plaisait pas. Le problème c’était que j’étais comme ça de nature et que mon traitement n’arrangeait rien.  Il était censé me faire aller mieux et c’était le cas, mais comme tout traitement, il y avait des effets secondaires : je m’énervais pour un rien  et parfois j’étais complètement ailleurs. Ca n’excusait pas tout, mais, on avait tout besoin de se raccrocher à quelque chose pour affirmer que ce n’était pas notre faute. Honteuse, je m’excusai néanmoins. Blake n’avait pas à supporter mes sautes d’humeurs ! Tout en me caressant tendrement la joue pour me rassurer, il s’excusa de m’avoir accusé à tort ! Je lui adressai un léger sourire pour le remercier de sa patience envers moi avant qu’il ne m’entraine à l’intérieur.

Un repas nous y attendait et autant le manger ! Je rigolai à ses paroles. « Tu sais quoi ? Ca m’étonne même pas ! » Pour ma part, je n’avais pas vraiment faim. L’appétit viendrait peut-être en mangeant. Blake déboucha la bouteille avant de remplir mon verre. Avec le traitement l’alcool n’était pas vraiment conseillé, mais c’était mon anniversaire, j’avais bien le droit, non ? Puis bon, en y repensant, si j’avais fait la fête avec tous mes potes, j’aurais probablement fini dans un état lamentable. Un ou deux verres ne me tueraient pas. Il porta un toast à mes 24 ans et aux rides que je n’avais pas encore. « Et aux quelques années que j’ai encore devant moi avant qu’elles apparaissent ! » rajoutais-je dans un léger rire avant de boire une gorgée de mon breuvage.

L’ambiance était à peu près revenu et j’espérai qu’on puisse oublier cette altercation et ce fameux message ! Le serveur nous apporta alors nos entrées. « Merci » lui souriais-je. Le bon côté de n’être que tout les deux dans ce restaurant, sans autre client autour ? Nous n'aurions pas à attendre entre les plats ! « Et sinon, ça se passe toujours bien entre ta mère et son compagnon ? » demandai-je en commençant à manger mon entrée. « Et ses enfants à lui, ils arrivent à l’accepter? Parce qu’avec un ados, ça doit pas être facile facile je suppose. » Mais néanmoins sa mère devait arriver à gérer. « Et…ton père ? T’as retrouvé sa trace ou pas encore ? … » demandais-je un peu hésitante.

     
        J'essayais d'arranger les choses, de la faire se calmer et de me calmer par la même occasion. On devait sérieusement arrêter de se disputer à chaque fois que l'on se voyait. Et je ne comptais pas la laisser fuir. Il fallait réussir à tout mettre au clair parce que je ne voulais pas qu'un froid s'installe entre nous et s'accentue dans le temps au fur et à mesure des moments que l'on passait ensemble. Déjà que ça partait mal à cause de ma fuite... Et maintenant, toutes cette histoire de drogues... Je la suivais donc jusqu'à l’extérieur du restaurant et la rejoignais, la prenant dans mes bras en lui expliquant que je m'inquiétais pour elle. J'étais sincère et avouer tout ça n'était vraiment pas dans mes habitudes. C’était même trop compliqué mais il le fallait bien si on voulait que tout s'arrange, être un peu honnête l'un avec l'autre.

Elle s'excusa et j'avouais ne pas avoir bien réagi moi non plus. Je changeais ensuite de sujet et la conduisais à nouveau dans le restaurant parce que je commençais vraiment à avoir faim quand même. « Tu sais quoi ? Ça  m’étonne même pas ! »

- Et j'espère que t'as faim toi aussi parce que je te laisserai pas partir tant que tu n'auras pas tout mangé !

Le serveur avait déjà amené la bouteille. Je nous servais et portais un toast pour son anniversaire. Les entrées arrivèrent et Aloysia commença à me poser des questions. « Et sinon, ça se passe toujours bien entre ta mère et son compagnon ? Et ses enfants à lui, ils arrivent à l’accepter? Parce qu’avec un ados, ça doit pas être facile facile je suppose. »

Ma mère me parlait très souvent de son nouveau conjoint et de ses enfants. C'était encore un sujet avec lequel j'avais du mal, beaucoup de mal. Mais je devais m'y habituer, d'autant plus que ma mère semblait vraiment heureuse. Et si elle était heureuse, je n'avais pas le droit de tout gâcher.

- Pas de problèmes en vue en tout cas. Ils s'entendent toujours aussi bien et... Ils ont même décidé d'emménager ensemble, et ils sont actuellement à la recherche d'une maison. Ça fait bizarre mais ma mère n'arrête pas de m'en parler. Elle est arrivée hier parce qu'elle voulait m'annoncer tout ça en personne. Et..en ce qui concerne les gosses, ça a l'air de bien se passer. Elle m'a dit qu'elle se mêlait pas trop de ça parce qu'elle n'était pas leur mère après tout.

Elle m'interrogea ensuite sur mon père. « Et…ton père ? T’as retrouvé sa trace ou pas encore ? … » J'avais presque envie de rire parce que oui, je pensais avoir de nouvelles informations sur lui et que ça m'agaçait énormément.

- Oh oui et il a l'air de très bien s'en sortir et de ne pas du tout se soucier de ma mère et moi, ce con. En cherchant bien, j'ai découvert qu'il avait refait sa vie, tranquille quoi, et pas très loin d'ici.  

Je pris une gorgée avant d'entamer mon entrée, énervé malgré moi par toute cette histoire. Je ne voulais plus en parler alors...

- En parlant de ma mère au fait, faut vraiment que tu lui parles à propos de la photo et de la connerie d'Emilie de parler aux journalistes. Elle te prend toujours pour ma petite-amie et elle veut pas lâcher l'affaire. Tout ce que je dis rentre par une oreille et ressort par l'autre. T'auras qu'à passer cette semaine pour lui parler. Et toi, avec James et Alayna, ça se passe bien la colocation ?

   

Après cette mise au point plutôt rapide mais nécessaire, il m’entraina de nouveau dans le restaurant. Blake, fidèle à lui-même mourrait de faim. Pour ma part, l’appétit n’était pas encore tout à fait revenue. Je ne sautais plus de repas, mais on ne peut pas affirmer que je prenais un repas complet. « On risque de coucher ici alors. »rigolais-je. J’allais faire un petit effort, mais je ne terminerai probablement pas mes plats. Peut-être le dessert et encore ce n’était pas certain. « T’attends pas à ce que je mange tout tout, j’ai encore du mal… mais je sautes plus de repas, c’est déjà ça. » avouais-je dans un léger sourire.

Je commençai alors à manger tranquillement lui demandant des nouvelles de sa mère. Même s’il ne le disait pas, je savais qu’il avait encore du mal avec toute cette histoire. Je ne suis pas sûr qu’il ait déjà vu sa mère avec un autre homme que son père et ça, ça remonte au moins à 20 ans. Il était content pour elle cela se voyait, mais il ne pouvait s’empêcher d’être méfiant vis-à-vis de la situation. En même temps il était fils unique et sa mère était la personne qui comptait le plus à ses yeux. Il m’informa qu’entre les deux amoureux il n’y avait pas l’ombre d’un nuage et qu’ils avaient même décidé d’emménager ensemble, signe que c’était sérieux entre eux. J’étais vraiment contente pour sa mère, après tous les sacrifices qu’elle avait pu faire, elle méritait tout le bonheur qui lui tombait dessus. « Ah beh c’est cool. Ca prouve au moins que c’est vraiment sérieux et que t’as pas de soucis à te faire. Quant aux gosses, elle a parfaitement raison puis façon ils sont quand même en âge de se gérer seuls. » répliquais-je.

Je lui parlai ensuite de son père, il voulait savoir ce qu’il était devenu et c’était bien normal. Je grimaçai à ses propos. Même s’il ne le disait pas ouvertement, je voyais bien qu’il souffrait de la situation. Il devait probablement se dire que lui et sa mère n’avaient pas été assez bien pour lui. « Et tu comptes faire quoi ? » demandais-je.  Cela serait légitime qu’il lui demande des comptes ou bien même qu’il lui casse la figure. Personnellement je choisirai la deuxième option avant de prendre la première. « Moi, je crois que je lui pèterai la gueule ! Ou alors, j’irai faire des tags sur ses murs ou je lancerai des œufs pourris sur sa façade. Bref un truc bien puéril. » dis-je dans un léger rire. « Enfin, tu veux peut-être pas m’en parler… »tentais-je de me rattraper. Je pouvais très bien comprendre qu’il veuille garder ça pour lui.

Il m’avoua ensuite que sa mère croyait encore dur comme fer à notre histoire. Ca j’étais au courant puisqu’elle m’avait appelé en fin de matinée pour me souhaiter mon anniversaire. « Ouais je sais, elle m’a appelée ce matin pour me souhaiter mon anniversaire et en même temps, elle m’a parlé longuement de toi, enfin plutôt de nous… Il parait que tu es beaucoup plus mature depuis que je suis avec toi. » rigolais-je avant de reprendre la parole. « J’ai essayé de lui dire mais rien à faire. Elle m’a dit qu’elle comprenait tout à fait qu’on veuille pas encore officialiser les choses. Bref à la fin j’ai laissé tomber, mais si tu veux oui, je passerai dans la semaine. Peut-être que si on lui explique ensemble elle voudra bien nous croire ! »

Il me parla ensuite de ma collocation avec ma sœur et mon frère. « Ouais, enfin c’est un peu bizarre je dois l’avouer mais c’est cool. Mon frère va bientôt déménager. Enfin il est pas au courant mais, j’ai trouvé un appartement dans ma résidence et j’ai payé la caution et trois mois de loyer. C’est son cadeau d’anniversaire. Je crois que lui et Logan ont besoin d’intimité pour se reconstruire et moi j’ai désespérément besoin d’un bon lit. » rigolais-je avant de reprendre « Non parce que franchement le canapé ça va bien deux nuits mais deux mois c’est long. J’ai le dos en vrac ! Enfin si on avait pas le choix, je lui laisserai mon lit encore plusieurs mois et je le ferais volontiers ! J’espère que ce cadeau lui plaira. » dis-je tout en continuant à manger.

     
       La tension était retombée et on retournait dans le restaurant parce qu'il y avait quand même un repas qui nous attendait. Je m'asseyais et nous servais de l'alcool avant que le serveur ne nous rapporte l'entrée. On se mettait alors à manger et à discuter comme si la dispute précédente n'avait pas eu lieu. Je faisais à nouveau une petite remarque sur son alimentation et son poids, parce que je ne pouvais pas m'en empêcher. Encore une fois, il s'agissait de mon inquiétude, même si je la refoulais et le ressortais de manière plus critique. « On risque de coucher ici alors. » Je fronçais les sourcils avant de lui répondre.

- Chiche ! disais-je avec un grand sourire.

« T’attends pas à ce que je mange tout tout, j’ai encore du mal… mais je sautes plus de repas, c’est déjà ça. »

- Je te crois. Si je te fais manger comme les petits enfants, ça marcherait mieux ?  demandais-je en souriant. Parce que ça me dérange pas, le petit avion peut s'envoler... dis-je en soulevant ma fourchette et en l'avançant vers la bouche d'Aloysia.

Elle me posa ensuite des questions sur ma mère, son nouveau copain et les enfants de celui-ci. Des ados encore, et ça pouvait être difficile à gérer mais ma mère s'en sortait plutôt bien même si elle évitait de trop s'en mêler parce qu'ils n'étaient pas ses enfants. Elle ne les engueulerait très certainement pas comme elle avait pu m'engueuler parfois. Ils avaient de la chance en fait ces petits veinards. Bon, fallait avouer que la plupart des punitions et des engueulades étaient mérités après tout. « Ah beh c’est cool. Ca prouve au moins que c’est vraiment sérieux et que t’as pas de soucis à te faire. Quant aux gosses, elle a parfaitement raison puis façon ils sont quand même en âge de se gérer seuls. »

- Ouais ouais ouais... Je préfère...ne pas me faire de fausses idées pour le moment et attendre encore un peu.

Qui est-ce que je convainquais en disant ça ? Je savais parfaitement que je n'arrêterais jamais d'avoir des doutes et d'être sur mes gardes, même si tout se passait bien entre eux.

Le sujet dériva sur mon père. Il avait fallu que je vienne à Miami pour enfin retrouver sa trace. Et je ne savais pas quoi penser ni quoi ressentir. C'était juste...Nan, y avait pas de mot. Il nous avait abandonné, laissé dans la merde... Et là, je le retrouvais installé dans une nouvelle belle maison avec une famille, comme si nous n'avions jamais existé. « Moi, je crois que je lui pèterai la gueule ! Ou alors, j’irai faire des tags sur ses murs ou je lancerai des œufs pourris sur sa façade. Bref un truc bien puéril. » Je n'avais pas vraiment envie de parler de lui mais j'appréciais qu'Aloysia me soutienne et comprenne que cette nouvelle m'énervait au plus haut point.

- J'ai bien envie de faire tout ça en même temps tu vois... Oh on pourrait y aller ensemble après et foutre la merde chez lui !!m'exclamais-je avec un grand sourire. Il le mérite bien ce con !

Je lui parlais de ma mère et du fait qu'elle pensait toujours qu'Aloysia et moi étions ensemble. Ça m'énervait qu'elle ne veuille pas me croire quand je lui disais que c'était faux. Sauf qu'elle ne croyait pas non plus Aloysia alors... J'écarquillais de plus en plus les yeux au fur et à mesure qu'elle me parlait de tout ça.

- Alors là va falloir y aller à fond pour qu'elle arrête de penser qu'on est ensemble.... Comme pour ton frère d'ailleurs. Il a continué son petit interrogatoire avec toi au fait ?

Je lui demandais d'ailleurs comment se passait sa colocation avec son frère et sa sœur. J'étais presque heureux d'être fils unique parce que je pense que je pourrais pas revivre avec des membres de ma famille après avoir quitté le cocon familial. « Ouais, enfin c’est un peu bizarre je dois l’avouer mais c’est cool. Mon frère va bientôt déménager. Enfin il est pas au courant mais, j’ai trouvé un appartement dans ma résidence et j’ai payé la caution et trois mois de loyer. C’est son cadeau d’anniversaire. Je crois que lui et Logan ont besoin d’intimité pour se reconstruire et moi j’ai désespérément besoin d’un bon lit. »

- Toi je sens que tu vas dégager tout le monde pour vivre enfin toute seule ! Enfin non pas toute seule, tu veux toujours prendre un chien c'est ça ? 

Je terminais mon entrée tout en regardant Aloysia essayer de tout manger. Le serveur revint pour prendre les assiettes.

- Elle se réserve pour le dessert. D'ailleurs, un petit indice ? demandais-je en faisant une moue.

« Du chocolat, ça vous va comme indice ? » répondit-il avant d'emporter nos assiettes.

   

C’était bizarre de nous retrouver à nouveau dans le restaurant alors que nous venions d’avoir une altercation quelque peu violente. C’était comme si je n’avais jamais quitté le restaurant. Mon comportement pouvait paraitre lunatique et il l’était probablement, mais je préférais me dire que c’était mon traitement qui me rendait comme ça. Nos assiettes étaient là devant nous et j’étais censé tout finir…. Je ne terminai pas mes plats chez moi alors que les portions étaient plus restreintes alors là encore moins… Je plaisantai alors sur le fait qu’il me faudrait restait toute la nuit pour tout finir. « Ouais mais je pense que Clovis nous mettrait à la porte ! » rigolais-je. Il continua alors sur le ton de la plaisanterie en me faisant manger comme une gamine de cinq an. Je rigolai avant de me prêter au jeu et de prendre la bouchée de sa fourchette. « Refais ça une seule fois et je t’éclate par contre ! » rigolais-je.

On se mit alors à parler de sa mère et cela devenait clairement sérieux entre cette dernière et son compagnon. Ils étaient ensemble depuis plusieurs mois et projeter de vivre ensemble, signe que ce n’était pas une histoire anodine ! Remarque à leur âge c’est rarement une histoire sans importance !Je tentai de rassurer Blake sur ce point-là mais c’était peine perdue. « Attendre un peu ? Mais Blake c’est grave sérieux entre eux là ! Fais gaffe à ce qu’ils te fassent pas un petit frère ou une petite sœur ! » rigolais-je. Après tout à son âge c’était tout à fait probable. La médecine était tellement avancée de nos jour qu’elle faisait de vraie petits miracles. Bien sûr je ne disais pas ça en le pensant réellement, c’était plutôt pour embêter Blake !

Je lui parlai alors de son père et même si je savais que c’était un sujet sensible, je pensais que cela pouvait le soulager d’en parler. Il avait retrouvé ce dernier et ce qu’il avait appris sur cet homme ne lui plaisait pas vraiment. Je le comprenais parfaitement et à sa place j’aurais probablement déjà fait plusieurs conneries ! Blake était même partant pour réaliser toutes ces conneries ce soir. Je n’étais pas du genre à vandaliser les maisons, mais si cela pouvait soulager Blake, alors j’étais partante. Puis comme me le faisait remarquer mon ami, il le méritait bien ! « Ca marche, on va bien foutre la merde t’inquiètes ! Putain j’en reviens pas de dire ça ! » rigolais-je.

La mère de Blake n’en démordait pas : nous étions ensemble et nous n’arrivions simplement pas à assumer. Que ce soit Blake ou moi, rien n’y faisait, elle ne nous croyait absolument pas ! « Ouais mais tu sais, à part lui répéter 100 fois la même chose, je vois pas ce qu’on peut faire d’autre. » rigolais-je avant qu’il ne me parle de mon frère. J’avalais de travers en entendant ses paroles et dû boire une gorgée d’eau pour faire passer le tout. « Ho, et bien je lui ai expliqué la vérité: qu’il n’y avait rien entre nous et il m’a cru. » dis-je en me mordant la lèvre inférieure. Je faisais toujours ça quad je mentais ou que je stressais, là c’était pour les deux !

Le sujet changea rapidement et pour le coup, j’en fus heureuse. « Non, je dégage pas tout le monde, je déteste vivre seule  mais oui, et j’en ai trouvé un à la spa. Un husky, il a trois mois. Il est trop adorable. Bon j’ai pas pris ma décision finale mais à 99 % je suis sûr de le prendre ! » rigolais-je. Cela faisait un bon petit moment que je voulais un chien, mais je m’étais toujours mis des conditions qui ne me permettaient pas d’en prendre un. Mais là, c’en était fini ! J’allais vraiment en adopter un !

Le serveur revint prendre nos assiettes et grâce à Blake, je pus avoir une petite idée du dessert. « Ah Liséa me connait bien !! » souriais-je. Le chocolat, ou ma plus grande faiblesse ! Le serveur nous apporta alors le plat et je ne réussis à manger que la moitié de mon assiette. Je n’avais plus très faim et je tenais absolument à garder une place pour le dessert. Dessert qui ne tarda pas à faire son apparition ! Nous avions droit à une assiette chacun d’un moelleux au chocolat avec une boule de glace à la vanille surplombée de chantilly.  Sur le mien, il y avait en plus une bougie que je m’empressai de souffler après l’éternelle chanson joyeux anniversaire. « Putain, c’est trop bon ! » m’exclamais-je alors que le gâteau fondait dans ma bouche.

     
       Ce repas surprise avait peut-être mal commencé mais à présent, tout était revenu à peu près à la normale. On discutait tranquillement en buvant et en mangeant notre entrée. Aloysia avait toujours du mal à finir tous ses plats alors je lui disais qu'on pourrait y passer la nuit pour qu'elle finisse le tout. « Ouais mais je pense que Clovis nous mettrait à la porte ! »

- C'est ton anniversaire et il te connaît, il peut très bien nous faire confiance...

Mais bon, de toute façon, ça n'arriverait très certainement pas. Je plaisantais alors en lui disant que je pouvais lui donner la becquée si ça pouvait l'aider à manger. La fourchette pleine, je l'avançais vers la bouche d'Aloysia qui ouvrit la bouche pour manger alors que je rigolais. « Refais ça une seule fois et je t’éclate par contre ! »

- Tu me fais peur...., répondis-je en faisant les gros yeux.  

En parlant de quelque chose qui me faisait peur... L'histoire entre ma mère et son nouveau Jules devenait de plus en plus sérieuse. Et je préférais ne pas me faire trop d'idées tout de suite. « Attendre un peu ? Mais Blake c’est grave sérieux entre eux là ! Fais gaffe à ce qu’ils te fassent pas un petit frère ou une petite sœur ! ». J'en recrachais presque tout ce que j'avais dans la bouche.

- Mais ça va pas, dis pas ce genre de chose ! Tu veux me porter la poisse ou quoi ?!

Je refusais catégoriquement d'avoir un frère ou une sœur. Tout ça c'était dur pour moi. On avait toujours vécu que tous les deux ma mère et moi, je n'avais pas l'habitude que l'on s'immisce là-dedans. Ma mère, c'était en quelque sorte la seule personne qui était restée près de moi et m'avait toujours soutenu même quand je faisais des conneries. Tout le contraire de mon père qui s'était barré sans se poser de questions. D'ailleurs, j'étais vraiment partant pour tout ce que proposait Aloysia pour bien me venger de mon père. Il le méritait ce con après tout. Alors j'acquiesçais quand elle me proposait d'aller vandaliser sa nouvelle maison. « Ca marche, on va bien foutre la merde t’inquiètes ! Putain j’en reviens pas de dire ça ! »

- C'est vrai que c'est pas ton genre, disais-je en fronçant les sourcils. Ça m'étonne de ta part. En tout cas merci...

On revint au sujet de ma mère alors que je lui expliquais qu'elle pensait toujours que nous étions en couple. Je lui parlais ensuite de son frère qui lui aussi nous a posé tout un tas de questions sur notre relation. « Ho, et bien je lui ai expliqué la vérité: qu’il n’y avait rien entre nous et il m’a cru. »

- Vraiment... ? Pourquoi j'ai l'impression que tu me mens ? T'as déjà fait ce genre de trucs avec ta lèvre là la première fois que t'as raconté un bobard au coach, quand on avait été manger au McDo et que tu lui avais raconté tout un tas de mensonges, comme quoi on avait du assister à un repas que faisait ta famille et que ta cousine s'était ramenée avec des menus provenant de McDo. T'avais continué ton charabia avec plein d'excuses bidons.

Aloysia me parla de son chien avant que le serveur n'arrive pour nous prendre nos entrées. Il nous apporta le plat ensuite et j'avalais tout avant de m'attaquer au dessert. J'avais quand même dû lui chanter une petite chanson d'anniversaire, c'était encore plus ridicule quand on était tout seul pour la chanter. Je ne laissais pas une miette du moelleux au chocolat. Qui pouvait résister à du chocolat ? Ceux qui le pouvait, je ne les comprenais pas.

- Délicieux oui, disais-je alors que je m'essuyais la bouche. Prête pour faire cette petite escapade ? lui demandais-je après qu'elle ait fini.

Je me levais et remerciais le serveur. J'étais impatient de me rendre enfin chez mon père et d'aller lui montrer que j'existais encore. Je prenais la main d'Aloysia et la tirais à l'extérieur du restaurant pour l'emmener vers ma voiture.
   

Manger était encore difficile pour moi, mais je faisais des efforts. Blake s’amusa à me faire manger comme une gamine de cinq ans. J’espérais qu’il ne s’y amuse pas trop souvent car je me sentais incroyablement ridicule. « Pourtant depuis le temps que tu me connais, tu devrais savoir que je fais cet effet là ! » rigolais-je tout en continuant à manger.

Sa mère était amoureuse et ça, il n’y avait que Blake qui n’arrivait pas à le voir. Enfin il devait probablement le voir mais avait encore du mal à l’accepter. Ca avait toujours était lui et elle contre le reste du monde alors il avait encore du mal à la partager. C’était compréhensible, c’était la personne qui comptait le plus pour lui. Je plaisantai alors sur le fait que sa mère voudrait peut-être lui faire un petit frangin. Je n’en savais rien, mis j’en doutais fort. Elle avait passé l’âge de se lever en pleine nuit pour donner un biberon ou changer une couche. Je rigolais en voyant sa tête et ne pu m’empêcher de rajouter « Ah non, suis-je bête ? Elle veut pas être maman mais grand-mère ! » Et là, j’explosai de rire en voyant la tête de Blake. Je savais bien sur quel sujet allait pour l’embêter et le pire, c’est que ça marchait toujours ! « Ahaha tu verrais ta tête ! » dis-je en ne pouvant pas m’arrêter de rire.

Mais en parlant de frères et de sœurs, il avait appris en avoir du côté de son père qui vivait une vie paisible sans se soucier réellement de Blake. Enfin peut-être s’en souciait-il mais en tout cas il ne le montrait pas ! De fil en aiguille on s’était décidé d’aller montrer notre mécontentement à notre façon. Cela l’étonnait, autant qu’à moi ! J’étais du genre tranquille et n’avais jamais commis aucun délit. La seule fois où j’avais décidé de voler un paquet de chewing-gum, j’avais 16 ans et j’avais tellement eu l’impression qu’on me surveillait que j’étais finalement passé à la caisse. Oui, le vandalisme ce n’était pas mon truc ! Il me remercia alors, comprenant probablement que si je le faisais, c’était simplement pour lui, parce qu’il en avait besoin « De rien, puis il faut bien une première fois à tout, non ? » souriais-je.

Les sujets passèrent et celui de mon frère et de son interrogatoire vint sur le tapis. J’essayai de noyer le poisson dans l’eau mais Blake avait remarqué mon toc lorsque je mentais où étais stressé. C’était vraiment bizarre qu’il l’ait remarqué, je mentais pas souvent en plus. Il me rappelait même la première fois où il avait remarqué ce toc. « Bon okay, il m’a pas cru !! Il est comme ta mère et impossible de lui faire changer d’avis ! » A croire qu’il allait falloir que je me trouve rapidement un petit ami pour prouver à tout le monde qu’il n’y avait strictement rien entre Blake et moi…

Le plat puis le dessert arrivèrent rapidement et autant dire que le dernier plat était excellent. D’ailleurs ce fut le seul que je terminai ! « Bien sûr ! » dis-je en me levant à mon tour alors qu’il m’attrapait la main. On se dirigea alors vers sa voiture car il était clairement inutile que je prenne la mienne. Je la récupèrerai plus tard. Je montai sur le siège passager avant et ne pus m’empêcher de poser une question. « Et… c’était quoi alors mon deuxième cadeau ? » Bon okay, c’était clairement impoli de demander ça, mais j’étais curieuse de nature.

On arriva rapidement sur place et je décidai d’abord d’aller vérifier s’il y avait quelqu’un. Si son père était présent, il reconnaitrait probablement Blake alors aucun intérêt qu’il ne me suive. Je sonnai à plusieurs reprises, mais aucune réponse, et aucune lumière ne s’alluma. La maison était déserte et tant mieux pour nous. Je dois avouer que pour ma part, j’avais déjà le cœur qui battait à 200 à l’heure. J’allais commettre un délit puni par la loi, c’était quand même dingue ! Je fis donc signe à Blake de me rejoindre et retira une barrette de mes cheveux. Il fallait bien crocheter la serrure non. On voyait toujours ça dans les films et j’avais toujours rêvé de le faire ! C’était l’occasion ! Alors que Blake me rejoignait, je me baissai pour avoir un meilleure vue sur la serrure et avant que mon ami ne pose la moindre question, je pris la parole « Non, j’ai jamais fait ça de ma vie mais s’ils le font dans les films c’est que ça doit pas être bien difficile ! » Je tentai, re tentai… et au bout de cinq minutes, sous les rires de Blake, je n’avais aucun résultat. Je me reculai donc de la serrure, me tournant vers mon ami. « Au lieu de te marrer, fais-le, je t’en prie ! » Je me décalai donc de la serrure, pour le laisser faire.

     
      Aborder le sujet de ma mère et de son copain, c'était encore difficile pour moi. Je n'aimais pas en parler. Fallait dire aussi que je n'avais pas un très bon exemple de père et que je ne voulais pas que ça recommence, que ma mère re-souffre à cause d'un gars qui n'en valait pas la peine. Ça ne semblait pas être le cas mais je ne voulais pas savoir. J'avais aussi peur pour moi. Si je le côtoyais, si je m'habituais à lui, à sa présence, si je me mettais à l'apprécier et qu'il finissait par me décevoir comme mon père. Avec des « et si », on pouvait refaire le monde, je le savais bien. Mais je préférais ne pas me mouiller et garder mes distances avec lui. En plus il avait déjà des enfants d'un précédent mariage, ce qui n'arrangeait rien. Et maintenant, Aloysia me choquait en disant que, peut-être, ma mère ferait des enfants avec ce type. « Ah non, suis-je bête ? Elle veut pas être maman mais grand-mère ! » Je beuguais quelques secondes en fronçant les sourcils, la bouche encore grande ouverte. « Ahaha tu verrais ta tête ! » Je secouais la tête en faisant une moue.

- Toi, t'as de la chance que ce soit ton anniversaire....

Je n'aimais pas décevoir ma mère, mais j'espérais vraiment qu'elle ne s'attende pas avoir de petits-enfants. Du moins pas dans les quelques années à venir. Parce que je n'étais pas prêt à ça. Et peut-être que je ne le serai jamais.

D'un sujet menant à un autre, on parla de mon père dont j'avais retrouvé la trace. Et Aloysia avait eu de très bonnes idées qui n'allaient pas tarder à se réaliser. J'étais d'ailleurs surpris qu'elle ait toutes ses idées et qu'elle accepte de toutes les réaliser le soir-même. Ce n'était vraiment pas son genre de vouloir vandaliser les maisons des gens. Et ça me touchait qu'elle soit prête à m'accompagner dans ce délire. J'hochais la tête quand elle disait qu'il fallait bien une première fois à tout. Je rigolais quand elle admit enfin qu'elle avait mentit pour son frère et que celui-ci nous croyait toujours assez proches pour que l'on soit ensemble. A croire que tout le monde s'était passé le mot, entre ce dîner à deux, les réflexions de ma mère et les questions indiscrètes de James. Je ne savais vraiment pas ce qui les poussait tous à penser ça.

Le repas terminé, je l'emmenais vers ma voiture. Il était temps de s'attaquer à mon père. Je montais et me placer au volant alors qu'Aloysia s'installait sur le siège passager. Je démarrais alors et commençais à rouler. « Et… c’était quoi alors mon deuxième cadeau ? » me demanda Aloysia.

- Mmh... C'est débile... J'avais vu qu'ils prévoyaient de faire ça, j'ai trouvé la date et le lieu sur une affiche près de l'université. C'est...un envol de lanternes volantes... Je m'étais dis qu'on pourrait y aller. Avec d'autres personnes. Voilà...

Je savais pas pourquoi j'avais eu cette idée ni pourquoi je m'étais dit que ça lui plairait quand j'avais vu cette affiche. Mais maintenant c'était trop tard pour faire marche arrière de toute façon.

Je garais ma voiture non loin de la maison alors qu'Aloysia allait vérifier qu'il n'y avait personne. Autant ne pas se faire surprendre. Elle revint et me signala que la maison était vide. Je la rejoignais alors qu'elle s'était baissée pour essayer de crocheter la serrure. Ok, elle ne pouvait pas passer inaperçu avec sa robe, mais je pouvais toujours parler vu mon costard. On n'avait vraiment pas l'air de deux vandales. Je riais face à la situation alors qu'elle essayait toujours d'ouvrir la porte. Finalement, elle abandonna. « Au lieu de te marrer, fais-le, je t’en prie ! »

- Si tu permets..., disais-je en lui piquant une deuxième barrette. Je te préfère les cheveux libres de toute façon.

Je me baissais pour coincer une première barrette avant d'entrer la deuxième qui permettrait de soulever les goupilles. Je tournais ensuite la première barrette et souris à Aloysia quand un déclic retentit, signalant que la porte était déverrouillée.

- Prête ?  

J'ouvris la porte et fit un pas à l'intérieur. Il ne semblait pas y avoir de sécurité supplémentaire, heureusement. Il semblait avoir la belle vie ici.... ça me donnait encore plus envie de tout casser. J'entrais dans la cuisine et ouvrais le frigo.

- Une fraise ? proposais-je à Aloysia en en amenant une près de sa bouche. Y a pas mal d’œufs aussi, prête à saccager quelques pièces ?
   

J’aimais taquiner les gens et notamment Blake car il partait au quart de tour! Bon j’avoue que,peut-être je le taquinais un peu trop, mais qui aime bien, chatie bien, non? « Arrêtes, on sait tout deux que même si ça n’avait pas été mon anniversaire t’aurais rien dit quand même ! » rigolai-je. Après tout, je ne mentais pas totalement en disant tout ça. Ma mère me répétait sans arrêt qu’il était tant que je me case définitivement  et que je lui fasse un petit-fils ou une petite fille. Et tout ça allait empirait quand elle saurait pour logan, j’en étais certaine. Quoi qu’il en soit, je supposais que si ma mère était comme ça, la sienne devait probablement l’être aussi !

Le repas continua et on parla de tout et de rien. On avait déjà un plan pour le soir-même : vandaliser la maison de père, ou plutôt devrais-je dire, son géniteur. Là, je priais pour qu’il n’y ai pas de système de surveillance ou quoi, parce que oui, j’avais clairement la frousse qu’on se fasse prendre la main dans le sac. Okay, ce mec méritait clairement tout ce qu’on allait faire, mais faire justice soi-même n’était pas une solution. Pourtant, justement, la justice ne punissait pas ce genre de crime. Quoi qu’il en soit, si cela pouvait le soulager, j’étais partante ! C’est après le repas copieux que ma meilleure amie nous avait préparé, qu’on se dirigea vers la maison de son père. Sur la route, et même si cela pouvait paraitre malpoli, je ne pus m’empêcher de lui demander quel était ce second cadeau. Il paraissait mal à l’aise à l’idée de m’en parler. C’était un cadeau original qui me plaisait d’avance. Je souris à la fin quand il précisa que nous serions pas seul, comme pour m’informer que ce n’était pas un rencard. Ah ! Sacré Blake!  « Je trouve pas ça débile du tout. C’est original et j’aime ça. »affirmais-je dans un tendre sourire avant de reprendre « Mais j’ai l’impression que toi, pour une raison qui m’échappe, ça te tente pas plus que ça… » avouais-je.

Une fois devant la maison, et après avoir vérifié qu’elle était inhabitée à ce moment même, je pris les choses en main en tentant de crocheter la serrure. Bon je n’avais jamais fait ça de ma vie, mais je supposais que cela ne devait pas être très compliqué…ou pas d’ailleurs. Blake se moquait légèrement de moi derrière et je dois avouais que cela m’énervait quelque peu de ne pas y arriver ! Je laissai donc faire Blake qui prit mes pinces tout en affirmant préféré me voir les cheveux détachées. Je buguai quelques secondes sur cette remarque qui à première vue semblait anodine. Je repris mes esprits en entendant le déclic de la serrure. Blake m’adressa un sourire, pas peu fier de lui. « Chance du débutant… » dis-je avant de comprendre à son regard que non peut-être pas. « Je veux pas savoir comment t’as appris à crocheter une serrure » Il me demanda alors si j’étais prête. « On va dire ça comme ça. » rigolais-je avant de le suivre dans la somptueuse maison. Le moins que l’on puisse dire c’est que pendant que Blake et sa mère avait galéré, il y en avait eu un qui avait eu la belle vie. Ca me faisait mal pour Blake.

Blake s’était dirigé vers le frigo alors que moi j’observais attentivement la maison. Elle était bien décorée et ça n’aurait pas était la maison d’un enfoiré, j’aurais adoré ces lieux ! Blake me sorti de mes pensées en s’approchant de moi, une fraise à la main. Je croquai dedans avant de dire «Tu sais qu’on est pas là pour manger, hein ? » rigolais-je avant qu’il ne m’affirme qu’il y avait des œufs. « Disons que mon cœur bat tellement fort, que je risque de faire une crise cardiaque, mais sinon, oui, prête. » dis-je en m’avançant vers le salon. « Tu vois, je trouve que  ce vase n’est pas du tout raccord avec la déco ! » dis-je en le poussant pour qu’il tombe. « Oups, j’ai vraiment pas fait exprès. » ironisais-je dans un léger rire.