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 Des fois, on fait pas ce qu'on veut - ft. Cat Saint-Cloud

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(#)Sujet: Des fois, on fait pas ce qu'on veut - ft. Cat Saint-Cloud  |   Dim 13 Sep - 20:51

Des fois, on fait pas ce qu'on veut

Cat Saint-Cloud & Laufti Johnson

Imaginez. Vous avez votre patron, votre pire ennemi, celui que vous détestez le plus au monde quoi. Il pourrait vous souhaiter de mourir écrasé sous un train tellement il vous hait, ou encore vous dire que votre mère aurait mieux fait de s'abstenir le soir où elle vous a conçut. C'est bon ? Vous avez bien le truc en tête là ? Ok, maintenant, ce type vous demande de lui rendre un service, mais il sait pertinemment que ça va vous faire chier puisqu'il vous connaît assez bien pour le savoir. Vous faites quoi ? Vous lui dite oui et vous vous rabaissez à être l'employé modèle, ou vous vous rebellez et risquez de perdre votre travail pour un simple coup de sang ? J'avais personnellement opté pour la première solution. C'était plus raisonnable, et puis j'en avais vraiment marre de batailler avec ce pauvre type. Ce pauvre type comme je le dis si bien, c'était Andrew Smith, 51 ans, une tête à claque, un mari violent en instance de divorce et un coureur de jupons en prime. C'était également un patron désœuvré ne sachant pas comment commander une équipe et diriger une entreprise. Je m'étais toujours demandé comment cet abruti avait pu tombé à la direction de American Airlines Miami, mais c'était arrivé.

Le service qu'il m'avait demandé était simple mais ennuyeux à souhait, enfin disons que ce n'était pas mon truc de jouer les guides touristiques pour une fille qui écrit des articles sur un blog. Ma mission donc, était de lui livrer une interview, de lui faire visiter les locaux administratifs et de maintenances aéronautiques et de la faire monter dans un avion de la compagnie. Elle avait beaucoup de privilèges, car ce genre de visite est limitée et en générale réservée à des journalistes professionnels. Je me demandais bien comment elle avait réussit à avoir cette opportunité.

Elle devait arriver sur les coups de 14h, le matin j'avais un vol d'une heure vers Orlando. Le départ était prévu à 9h39 précise, j'avais donc quitté la maison assez tôt ce matin pour préparer correctement mon vol. Ils avaient exceptionnellement affrété un Boeing 777, plus gros que celui de d'habitude. Il y avait beaucoup de demande ce jour là, il s'agissait d'un gros week-end de départ en vacances. 340 passagers embarquèrent dans l'aéronef.

Vol AA 195 à Miami-Tour, demande autorisation de roulage vers la raquette pour un décollage en piste 27 à destination d'Orlando.


Le trafic était dense ce matin là, mais tout coulait, j'avais tout réglé pour un vol en douceur. Je n'avais pas l'habitude de trajets cours comme cela, d'habitude je partais pour plusieurs heures de vol jusqu'à l'autre bout du pays. Mais ça faisait du bien de changer un peu, au moins en 1 heure on a pas le temps de s'ennuyer dans le cockpit. Le contrôleur me répondit vite :

Miami-Tour à Vol AA 195, roulez et alignez vous en 27, autorisé décollage immédiat, Vent 230° 5 nœuds.


les réacteurs vrombissaient plus fort tout à coup, l'appareil quitta sa place de parking pour rejoindre la piste et nous décollâmes sans même prendre un temps d'arrêt avant de s'élancer. Le voyage se passa bien ainsi que l’atterrissage, et le redécollage une heure plus tard environ. Le retour sur Miami était prévu à 13h. J'avais donc seulement une petite heure pour déjeuner et ensuite j'avais affaire à la jeune femme blogueuse.

J'étais entrain de manger un sandwich quand un de mes collègues vint me raconter sa vie. Je l'entendais sans vraiment prêter attention à ce qu'il pouvait bien me dire. J'aurais voulu me changer avant de voir la fille mais trop tard, il était moins le quart et après tout j'étais pilote alors la tenue ce portait bien pour l'occasion. Je m'avançais vers la salle de repos du personnel. J'aperçus alors une tête inconnue, sans doute la jeune femme qui venait me questionner. Je m'approchais d'elle lui disant un bonjour franc et professionnel, tout en lui tendant la main pour la lui serrer.

Bon eh bien, je serais votre guide pour l'après-midi. Par quoi voulez-vous commencer ?


j'avais un ton peu enjoué et assez monotone. Je n'avais vraiment, mais alors vraiment pas envie de faire ça...


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(#)Sujet: Re: Des fois, on fait pas ce qu'on veut - ft. Cat Saint-Cloud  |   Lun 14 Sep - 19:34


do what you want

J'éclate d'un rire faux et pratiquement hautain. « Certainement pas non. Vous voulez utiliser mon nom pour vous faire de la pub, c'est tout à votre honneur. Mais vous prenez mon style, mes manières et ma façon de faire avec. C'est un package complet. » Travailler avec des magasines, des marques et faire des collaborations, ça me plaît beaucoup. Mais il est hors de question que je travestisse ma façon de bosser pour des gens habitués à ce qu'on leur obéissent au doigt et à l’œil. C'est pas la foire aux champignons, oh ! Je bosse pour eux, ils me payent, mon nom leur donne des retombés et du chiffre d'affaire et j'ai du contenu pour mon blog. Que demande le peuple. Pourquoi ils s'emmerdent à vouloir tout changer à quelques heures du commencement du boulot ? Je souris le plus angéliquement possible aux responsables assis à leur table de réunion devant moi. Dans leur immeuble immense surplombant Miami, dans leur salle de réunion aux baies vitrées, ils se croient les rois du monde. Mais sans ceux qui acceptent de bosser pour eux, ils ne sont rien. Faut pas déconner. « Donc, soit je fais cet article à ma façon. Habillée comme je le veux, en employant les mots et le comportement qu'il me convient. Soit vous trouvez quelqu'un d'autre près à le faire en vous fournissant autant de qualité que moi d'ici 14h. » Je jette un rapide coup d'oeil à ma montre. « C'est à dire d'ici deux heures. Et ça m'arrangerait que vous vous décidiez rapidement. Il est midi, j'ai faim et je suis certaine que vous aussi. » Je me laisserais certainement pas bouffer par des gens en costards qui n'ont jamais vu du terrain de leur vie. Je croise les bras sur ma poitrine et commence à compter mentalement dans ma tête. A quinze je me barre. Je jette un regard vers les baies vitrées et regarde le soleil illuminer l'océan plus loin. Onze, douze, treize.. « Ok, c'est bon. Vous vous en occupez. Mais on veut votre papier demain matin. » Je ricane de nouveau. Ils me prennent vraiment pour la dernière née du nid ou quoi ? « Vu qu'aucun terme de notre premier contrat n'a changé, je ne vois pas pourquoi je vous fournirez le travail fait avant la date prévue. Sur ce, j'ai un entretien à finir de préparer. Bonne journée messieurs dames ! » Je quitte la salle satisfaite. Cat for the win ! Héhé ! En vérité l'entretien est déjà prêt et je n'ai qu'à aller manger avant de me diriger vers l'aéroport de Miami. Je m'arrête à un restaurant dans lequel j'ai mes habitudes. La serveuse me fait un clin d'oeil et m'amène mon verre de vin habituel avant de prendre ma commande. Il est treize heures trente lorsque je me présente à l'accueil de l'aéroport. On me fait passer par une porte suivi par un long couloir éclairé à la lumière fade et peu avantageuse des néons. Enfin, on me fait entrer dans une pièce où se trouve deux douaniers avec un chien. Euh. Je leur dis de suite pour les résidus d'herbes au fond de mon sac ou pas ? La femme me détaille comme si j'étais une vulgaire prostipute. Son regard est dédaigneux et me hérisse immédiatement. « Me regardez pas comme ça. Je suis désolée que vous soyez obligée de porter ces horribles uniformes mais moi je m'habille comme je veux, merci. » J'admets sans mal qu'une jupe pratiquement mini aux couleurs voyantes et un débardeur fleuri ne sont pas ce qu'on attend d'une journaliste mais, eh, je fais ce que je veux. L'homme ouvre mon sac à main pour en vérifier le contenu. Les vérifications sont longues mais nécessaire. Je suis pas Al Quaïda, et je le sais, mais je conçois parfaitement qu'ils préfèrent être prudent. On fini par m'introduire dans ce qui semble être la salle de repos du personnel en m'expliquant que le pilote avec qui j'ai rendez-vous va arriver. Une salle remplie d'hommes en bel uniforme de pilote, sympathique ! Les femmes ne sont pas en reste dans leurs jolies tenues. Soudain un homme s'approche de moi en me tendant la main. La quarantaine, porte plus que bien l'uniforme... «  Bon eh bien, je serais votre guide pour l'après-midi. Par quoi voulez-vous commencer ? »... mais pas spécialement enchanté d'être là. J'arme mon plus beau sourire en lui serrant la main. « Nous pouvons peut-être commencer par l'entretien ? J'ai préparé quelques questions. A moins que vous ne préfériez vous jeter sous les roues d'un de vos avions d'abord, ça a l'air de beaucoup plus vous motiver. » Je souris, moqueuse et malicieuse. Il ne me fait certainement pas peur mais malgré mes grands talents, si il ne met pas un minimum du sien on s'en sortira pas « Au fait, je m'appelle Cat, et non je n'ai pas couché pour avoir le droit de voir l'envers du décor. » Je garde mon sourire amusé. Déridez-vous donc monsieur, sinon l'après-midi va être longue.
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(#)Sujet: Re: Des fois, on fait pas ce qu'on veut - ft. Cat Saint-Cloud  |   Jeu 17 Sep - 19:10

Des fois, on fait pas ce qu'on veut

Cat Saint-Cloud & Laufti Johnson

La jeune fille se tenait devant moi. Je n'avais pas encore remarqué mais elle était habillée d'une façon peu commune dans cette enceinte de l'aéroport.
Je ne pus m’empêcher de regarder de haut en bas la blonde qui se tenait devant moi, mais plus par curiosité que pour lui reluquer l'arrière train. J'avais une femme voyons. Elle avait un style assez punk je crois, enfin bref, elle n'était pas du même monde. Mais peu importe il faut rester ouvert ! Je lui demandais alors par quoi nous pouvions commencer. Je lui tendis la main, elle la saisit d'une poignée ferme avant de me dire :

Nous pouvons peut-être commencer par l'entretien ? J'ai préparé quelques questions. A moins que vous ne préfériez vous jeter sous les roues d'un de vos avions d'abord, ça a l'air de beaucoup plus vous motiver.


Elle avait de l'humour la petite. C'est vrai que j'avais pas forcément une attitude très... joyeuse, je le faisais à contre cœur. Mais pas de là à me jeter sous les roues d'un avion. Je soufflais un rire. J'hochais la tête pour confirmer que nous pouvions démarrer par les questions. Elle ajouta :

Au fait, je m'appelle Cat, et non je n'ai pas couché pour avoir le droit de voir l'envers du décor.


Elle avait lu dans mes pensées ou quoi ? C'est vrai que ce genre d'entretien VIP était réservé à une poignée de journalistes. Je me demandais bien comment elle avait fait alors. Je lui souris.

Je suis Laufti Johnson, un des pilotes de la compagnie. Vous allez devoir me supporter toute l'après-midi. Et autant vous dire : bon courage.


Je donnais le ton. Je n'étais pas content d'être là, elle l'avait remarqué mais je voulais confirmer ses soupçons.

Je lui disais alors de me suivre. Nous allions nous mettre dans une pièce séparée du bruit des avions et surtout des piaillements du personnel. Je partais d'un pas plutôt lent à travers les longs couloirs du bâtiment. Nous montions quelques étages, puis passions dans divers bureaux où je m’arrêtais pour donner mon bonjour. Puis nous arrivâmes finalement dans mon bureau.

Ici, on ne sera pas dérangé normalement, vous pourrez faire dans le calme votre entre-vue. Vous avez prévu de filmer ou seulement d'écrire un article ?


Lui demandais-je. Je n'avais pas forcément une lumière suffisante pour que le cadre soit idéal à la vidéo, mais c'était elle qui voyait. Je pris une chaise pour la lui donner afin quelle puisse s'asseoir. Et passa derrière mon bureau pour poser mes fesses à mon tour. Je soufflais, voyant sur mon ordinateur que j'avais une tonne de messages. Je répondais à certains, le temps qu'elle s'installe.

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(#)Sujet: Re: Des fois, on fait pas ce qu'on veut - ft. Cat Saint-Cloud  |   Dim 4 Oct - 15:49


do what you want

Je ne peux pas m'empêcher de laisser mes yeux papillonner de droite à gauche. C'est la première fois que j'ai accès à l'envers du décor d'un aéroport et du monde de l'aéronautique. C'est quand même fascinant. Malgré toute ma mauvaise foi et mon mauvais caractère, je ne peux pas nier que je vis des choses vraiment exceptionnelle grâce à mon blog. Et grâce à Lucas qui m'a persuadé d'en commencer un. Alors à chaque fois que quelque chose de nouveau se présente, j'essaie de m'en imprégner au maximum. Je ne sais pas trop ce que j'aurais fait comme métier si j'étais restée dans le domaine de la communication sans oser sauter le pas et ne pas « communiquer » le contenu que je créais moi-même. Je reporte mon regard sur l'homme avec qui je vais passer l'après-midi. Ses collègues sont dans des tenues un peu plus décontractées. Je me demande si je ne l'ai pas dérangé en plein boulot. Malgré mon attitude avenante et sur de moi, ce n'est pas un homme avec qui j'aimerais avoir des problèmes. Le visage fermé pour l'instant, il a l'air s'emmerder ferme. Mon speech de présentation semble tout de même lui décrocher un légèr sourire. Victoire ! « Je suis Laufti Johnson, un des pilotes de la compagnie. Vous allez devoir me supporter toute l'après-midi. Et autant vous dire : bon courage. » Je hoche la tête pour lui signifier que j'assimile les informations. Je note son nom dans un coin de ma tête. Je savais que j'allais rencontrer un pilote mais c'était la seule information que je possédais avant maintenant « Je vois néanmoins que vous n'avez pas de paralysie faciale et que vos zygomatiques fonctionnent. Cela va considérablement nous faciliter la tâche pour passer un après-midi agréable. » Cette fois mon sourire est sincère. Je suis désolée (enfin pas trop quand même) que ma présence l'embête mais je ne fais que mon boulot et, professionnellement parlant, je sais que tout le monde n'est pas forcément à l'aise avec l'idée de parler de soit ou de son travail. Il m'indique de le suivre et nous déambulons lentement (comment fait-il avec d'aussi grandes jambes?) dans les couloirs, les escaliers, les salles de réunions et autres bureaux. Comme quelques minutes auparavant, je regarde tout ce qui m'entoure. Je note la couleur, l'atmosphère qui se dégage des lieux, le pas conquérant de Laufti Johnson qui sait très bien où il va. Finalement il m'introduit dans un bureau qui semble lui appartenir. « Ici, on ne sera pas dérangé normalement, vous pourrez faire dans le calme votre entre-vue. Vous avez prévu de filmer ou seulement d'écrire un article ? » Il me fit passer un siège sur lequel je m'installe. Je sors mon matériel enregistreur ainsi qu'un calepin et un stylo. Je suis désormais professionnelle. « Je vais seulement enregistrer notre conversation avec ce petit appareil. Je vais prendre quelques notes, des choses que je jugerais nécessaire de faire ressortir dans mon article. Si cela ne vous embête pas, à la fin de l'entretien nous ferons aussi quelques photos pour l'article. » Il pianote un peu sur son ordinateur alors que je termine de m'installer confortablement. Je fais bien mon boulot alors j'esquisse un sourire en précisant. « Je vais vous poser des questions qui risqueront de vous paraître parfois trop personnelles. Le mode de vie d'un pilote de ligne peut intéresser beaucoup de monde. En revanche vous pouvez tout à fait décider de ne pas répondre à certaines questions et je n'utiliserais pas l'absence de réponse contre vous ou votre métier. » Je fronce les sourcils pour vérifier que je suis prête pour l'entretien. « Dernière chose, une copie de l'article vous sera envoyé ainsi qu'à votre supérieur avant la publication. Lui ou vous pourrez totalement décider si des modifications vous semblent nécessaire. Et sachez que je ne dépends ni du magasine qui m'envoie, ni de votre supérieur. Les informations vous concernant donc personnellement ne seront modifiables que par moi. » J'esquisse un sourire avant de clarifier mes propos. « Pour simplifier, votre supérieur ne pourra pas vous obliger à dire ce que vous n'avez pas envie de dire. » Mon speech professionnel terminé, je croise les jambes et adresse un sourire déterminé à Mr Johnson. « On commence quand vous voulez. »
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