Don't tell me what I know

Nathan et Edwina

Edwina se rendait, son sac à la main, au cabinet de M. Daniels, un avocat qu’elle avait contacté. Elle devait être jugée dans le mois pour trafic illégal d’amphétaminiques et pour prolifération d’insultes sur la voie publique… Vaste programme. Edwina n’était pas réellement enchantée de devoir rencontrer un homme, qui ne la comprendrait certainement pas, et voudrait surtout lui prendre une énorme somme d’argent sans la défendre justement. C’est vrai, elle avait pris des amphétamines pour se donner le moral quand sa cousine lui a volé sa vie et sa famille. Elle a alors cru rendre service en vendant quelques médicaments, en petite quantité. Les juges la laissait vivre tranquillement chez elle avant le jugement, les amphétamines n’étaient pas des produits illégaux, donc son action n’était pas un « délit ». Enfin … Tout ça ne servait juste qu’à récupérer un peu d’argent. Comme toujours. Elle espérait que l’avocat pourrait au mieux amoindrir la somme qu’elle devrait donner.
Elle était déprimée par le fait de devoir parler à cet inconnu, elle ne savait pas parler de manière générale, ne parvenait pas  à se confier. Elle n’aimait pas la discussion tout simplement, des mots, toujours des mots sans aucun sens, aucune signification. Des mots pour les formes, mais sans aucun intérêt. Edwina avait fait une erreur, celle d’avoir apprécié des gens qui finalement la délaissait. Les amphétamines ne l’avaient pas réellement aidé, physiquement elle était mieux, toujours en éveil, mais psychologiquement, elle était toujours si seule. Finalement elle avait seulement obtenu ses problèmes avec la justice et sa solitude qui lui pesait.
Elle arrivait donc au cabinet sans grande envie et avec une certaine appréhension. Elle espérait juste que cet homme pourrait l’aider sans trop poser de questions, elle n’avait absolument jamais rencontré d’avocat. Mais elle les imaginait comme des gens arrogants et qui finalement n’était pas là pour les intérêts de leurs clients mais pour les leurs…  Elle s’assit sur un fauteuil dans la salle d’attente, elle était en avance de cinq minutes sur son rendez-vous. Elle serrait ses mains comme pour se rassurer, elle regardait une affiche sans lire ce qu’il y avait rédigé dessus. Elle attendait.