Venir chez Savannah ce soir n'était peut être pas une si bonne idée. En même temps, elle n'allait pas te recevoir avec un large sourire sur le visage et les bras grands ouverts alors que tu passais le plus clair de ton temps à la repousser. Il fallait être malade pour t'accueillir de la sorte, bien qu'elle devait aimer souffrir pour s'accrocher et t'aimer autant. Tu te demandais tout de même comment elle pouvait faire pour garder un tel calme. Votre relation virait au suis-moi je te fuis, fuis moi je te suis. Quand ce n'était pas l'un, c'était l'autre, bien que ce soit majoritairement toi qui la fuis. Et aujourd'hui qu'elle décidait enfin de te fuir, c'est toi qui t'accrochais d'une certaine manière. Et si tu admettais au fond de toi qu'elle ne te laissait pas indifférent ? Tout ceci serait sans doute plus simple. Non parce qu'on ne va pas se mentir. Si tu te fichais littéralement de Savannah, alors cela ne te ferais rien qu'un homme puisse la courtiser, en revanche, l'article de Nightmare avait éveillé en toi une certaine curiosité mal placée, mais surtout de la jalousie. Tu ne voulais tout simplement pas l'admettre de peur de paraître complètement faible à ses yeux. Mais la réaction que tu avais pu avoir, celle de te refermer comme une huître était purement et simplement de la jalousie. Tant que personne ne l'approchait, cela ne te faisais rien, tu savais que quelque part, elle serait toujours acquise, mais là, savoir que son meilleur ami, avec qui elle avait eu une relation quelque peu ambigu était revenu sur la ville dans le but de la reconquérir était loin de te plaire. Tu sentais qu'elle risquait t'échapper, et ce sentiment ne te plaisait pas du tout. Peut être qu'au final, ce message était bénéfique. Peut être qu'il te faisait réaliser que tu tenais plus à la jeune fille que tu n'aurais pu l'imaginer ou du moins, intérieurement tu le savais mais tu essayais de le refouler. L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendant l'un à l'autre à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre. Tu savais Ô combien cette citation était réelle. Et c'est ce dont tu avais le plus peur, que ton monde s'écroule si elle venait à te lâcher. Tu savais que tu n'avais rien du mec parfait. T'étais un drogué, tu dealais, rien qu'avec ça, t'avais 100% de chances de partir en prison si tu te faisais gauler par les flics. Tu n'avais aucun avenir, tes études, cela faisait presque deux mois que tu les avais abandonné. Tu vivais dans un appart' mais tu payais ton loyer avec de l'argent sale. Tu n'étais même pas capable de garder un petit job sans te faire virer au bout d'une semaine. Ah oui, et surtout, tu n'avais rien d'un homme romantique et aimant. Avec elle, tu ne savais pas comment t'y prendre, t'étais con comme un manche à balai en fait. Les filles ont peut être besoin d'actes, mais elles ont aussi besoin de mots parfois, et là, c'est tout ce dont elle avait besoin, que tu lui dises que tu ne te fichais pas d'elle, que tu savais ce que tu voulais. Le problème dans tout ça, c'est que toi, tu avais du mal à mettre des mots sur tes sentiments, sur tes émotions, alors tu laissais aller tes envies et l'embrasser. Elle te repoussait, puis au final retombait dans tes bras. Et toi ? C'était la même.
Cependant, ce soir, tu n'avais pas envie de la quitter. Tu avais besoin de rester avec elle. Tout ce que tu espérais c'est qu'elle n'ait rien à faire. De son côté, elle ne te répondit rien, t'embrassant de nouveau. Tes bras vinrent l'entourer pour la serrer fort contre toi comme tu en avais tant envie, le problème jusque là, c'est que tu t'étais retenu, car tu savais que tu serais foutu, c'était comme l'embrasser, maintenant tu en redemandais. Ton front contre le sien, son souffle se mêlant au tien, tu ramenais l'une de tes mains sur son visage pour lui essuyer les larmes provoquées par ta faute. Bien sûr que tu t'en voulais. Elle méritait tellement mieux. Tu le savais. Tu savais que tu ne la méritais pas. Tu savais qu'elle ferait mieux de trouver quelqu'un d'autre, c'était peut être égoïste, mais tu n'en n'avais aucunement envie. Et puis, si Siobhän avait été encore là, tu sais pertinemment que tu aurais craqué. Pour la simple et bonne raison qu'avant qu'elle ne disparaisse, Savannah et toi vous étiez dangereusement rapprochés. Et puis ayant un terrain dépressif, la disparition de ta meilleure amie ne t'as pas aidé. Mais aujourd'hui plus que jamais tu réalisais combien tu avais besoin de ce petit rayon de soleil dans ta vie. Savannah représentait la joie et la bonne humeur. Elle était un véritable petit rayon de soleil. Elle était si douce, si attentionnée, tout ce dont tu avais besoin finalement. Et quelque part, tu savais qu'elle pourrait t'aider à aller mieux, qu'elle serait une bonne thérapie, pas besoin de psy. Juste de Savannah. D'ailleurs, elle t'entraînait avec elle dans sa chambre, cela voulait surement dire qu'elle n'attendait personne. Tu la suivais jusque dans cette dernière et prenais place à ses côtés comme elle te le demandait d'un signe de la main. Naturellement, tu passais ton bras derrière sa tête pour la caler contre toi. A ce moment précis, tu te sentais nettement plus apaisé. Ton menton venait sur loger contre sa tempe. Les yeux clos, tu respirais doucement son odeur. C'est alors qu'après plusieurs minutes de silence, elle reprenait la parole pour te rassurer, encore et toujours. Comment tu pouvais repousser cette fille ? Elle était raide dingue de toi, et prête à tout pour te garder près d'elle. Ce qu'elle te dit ne te laissais pas indifférent, cela te touchait vraiment. « Je suis désolé pour le mal que je t'ai fais » soufflais-tu avant de te redresser légèrement tandis qu'elle se rapprochait de toi. Tu posais tes lèvres sur son front pour lui y laisser un doux baiser. Subitement, tu devenais plus tendre, ce qui pouvait paraître étrange venant de toi. C'est comme si toute cette pression, toute cette angoisse que tu avais en toi était entrain de disparaître. « Je crois que tu as pris pour mon passé, et pour ces personnes qui m'ont abandonné tôt ou tard, volontairement ou non, sauf que je ne m'en suis pas pris à la bonne personne, tu n'avais pas à subir tout ça » Parler calmement avec elle ne te faisait pas de mal, bien au contraire, cela vous permettrez d'enfin mettre les choses aux clair, et que cette dernière puisse comprendre ton comportement envers elle, bien qu'il ne soit pas totalement excusable, car tu n'avais pas à lui parler comme tu as pu le faire. Que tu t'en veuilles ou non. « Je sais que ce que j'ai pu te dire n'est pas excusable, mais j'essayais de nous protéger à tous les deux d'une certaine manière » ajoutais-tu en la regardant dans les yeux. Pour qu'une fois elle réalise combien tu étais sincère.

Le calme après la tempête, c'était un peu ce à quoi ressemblait votre situation actuelle. Après vous être pour la énième fois disputer, comme à chaque fois d'ailleurs, voilà que maintenant vous vous retrouviez là, allongé sur son lit, cette dernière calée tout contre toi. S'en était presque irréel de vous voir aussi calme l'un que l'autre, avec une certaine tendresse. Ces derniers temps, rien n'avait été facile entre vous. Tu lui avais fais bien plus de mal que de bien, et malheureusement, elle n'était pas à l'abri que ça se reproduise vu ta façon d'être. Tu étais instable. Un coup tu avais envie d'y croire, de vous donner une chance, et dans la seconde qui suivait, tu étais capable de fuir. La stabilité, tu ne connaissais pas ce mot. Très clairement, tu te demandais comment elle pouvait faire pour foncée tête baisser, elle devait aimer souffrir, tu ne voyais que ça. Mais au moins, sa présence prouvait qu'elle tenait réellement à toi car sans son attachement à ton égard, elle serait surement partie depuis belles lurettes, et elle aurait eu toutes les raisons de le faire. Cependant, ça te rassurais de la savoir toujours là, près de toi. Au moins, elle était là. Enfin, c'est ce que tu pensais, mais après lui avoir avoué certaines choses, t'être une nouvelle fois ouvert à elle, voilà que le couperet te tombait en plein visage. Il fallait qu'à chaque fois que tu fasses un pas en avant, il y est quelque chose qui t'en fasse faire dix en arrière, ce n'était pas possible. Tandis qu'elle se décollait de toi, tu te redressais pour t'asseoir au bord du lit. L'écouter ne faisait que te peinais d'avantage. Alors que tu tentais de faire l'effort du siècle en lui avouant regretté tes actes à son égard, elle t'apprenait qu'elle allait partir dans la capitale française pendant près de trois mois. Comment après ça, tu pouvais croire qu'elle ne te laisserait pas. C'était quelque peu paradoxal. Elle se tuait à te dire qu'elle ne te laisserait pas, mais finalement, elle allait prendre l'avion pour rejoindre les terres françaises et ce pour trois mois. Alors bien entendu, tu comprenais que c'était pour son travail, mais cela ne te réjouissais pas de t'ouvrir à elle pour au final apprendre qu'elle allait partir. Peut être qu'au final il aurait été préférable que tu gardes tout pour toi, qu'elle aussi d'ailleurs, qu'elle parte, et voir à son retour. Parce que là, évidemment, cela rendait les choses nettement plus difficile. Evidemment, de ton côté tu te braquais. Encore une fois, toutes les personnes que tu aimes finissent par s'en aller tôt ou tard. Tu savais pertinemment qu'une proposition de boulot sur trois mois en France serait surement renouvelable, et si dans le fond la vie française lui plaisait et qu'elle décidait d'y rester. Tu souffrirais encore du départ, et de l'absence de quelqu'un. Voilà pourquoi tu passais ton temps à te contenir, ne pas exprimer ni tes sentiments, ni tes émotions, cela t'évitais de souffrir d'avantage. Pour te réconforter, de son côté, elle se mit près de toi, prenant tes mains dans les siennes. Toi tu n'avais qu'une envie. Celle de partir. Fuir la situation, encore et toujours. Tu n'avais aucunement le droit de la retenir, même si c'est tout ce que tu souhaitais faire, tu ne pouvais pas l'empêcher de vivre sa vie pour toi. Elle semblait tellement optimiste sur sa dernière phrase, alors que toi, tu ne l'étais pas du tout. « Tu as eu raison d'accepter, c'était peut être la meilleure chose à faire » répondis-tu clairement et simplement. Crétin. Au lieu de réagir autrement, voilà que tu l'encourageais à partir. Et si elle avait fait ça dans le but de te tester, voir ta réaction, peut être qu'elle avait juste besoin que tu réagisses, que tu la retiennes, ou que tu lui dises autre chose que ça. « Peut être que ça aboutira sur un travail à plus long terme, et là ça ne sera plus trois mois, mais pour une durée indéterminée, tu vois c'est ça le problème. Tout le monde finit par partir un jour. On ne sait pas de quoi est fait demain, peut être que ton travail là bas te plairas, et que tu y resteras Savannah » Tu soupirais. Tout ceci ne présageait rien de bon selon toi. Mais quelque part, tu étais fier d'elle, car elle au moins, elle réussissait sa vie. « Ne crois pas que je me fiche que tu partes, mais se serait égoïste de ma part de te retenir face à une telle opportunité. Et je sais pertinemment que si je te dis ouvertement que je ne veux pas que tu partes, tu serais capable de renoncer à cela, et je ne le veux pas. Alors je préfère prendre sur moi, te laisser partir » Voilà qui était mieux. Parce qu'au vue de ta réaction au début, tout portait à croire que finalement tu te fiches qu'elle parte, mais le problème avec toi, c'est que dès que quelque chose te touches, tu as tendance à réagir de manière "je m'en foutiste" de sorte que tout le monde pense que tu te fiches de ce qu'il peut se passer, c'est une façon pour toi de te protéger.

Comme si un moment pareil pouvait durer ne serait-ce qu'une heure ? Vous étiez pourtant si bien là. Savannah calée dans tes bras, toi humant son parfum enivrant. L'idéal aurait été que le temps s'arrête, que vous restiez ainsi un moment, mais non, il fallait toujours qu'il y ait quelque chose pour tout gâcher. Au final, il n'y avait rien de plus beau que le silence. Le silence avait pour don d'apaiser. Tu te sentais pourtant si bien là. Ce genre de moment se faisait rare, très rare. C'est pour ça que tu essayais d'apprécier ce moment que la vie t'offrait, seulement voilà, il fallait revenir à la réalité. La réalité qui en était tout autre. Toi qui pensais qu'elle ne te laisserait jamais comme elle le prétendait, elle finissait par t'avouer qu'au final elle avait obtenu un poste de trois mois en France. A ces mots, tu te stoppais net dans tes caresses sur le long de son bras, comme figé par cette nouvelles. Dites moi que c'est une blague et que tu vas te réveiller. Tu aurais eu tendance à te pincer pour savoir si tu étais dans un rêve ou bel et bien dans la réalité, mais au fond, elle te prendrait surement pour un dingue, alors tu te contentais de te redresser pour prendre place sur le bord du lit. A réfléchir à ce que tu allais lui répondre. La retenir ? Entre nous, ça serait tellement égoïste de la retenir, tu ne pouvais pas l'empêcher de partir pour la simple et bonne raison que sa carrière professionnelle était bien plus importante que tout le reste. Bien sûr que tu en avais envie cependant, tu ne voulais pas qu'elle parte. Encore une fois ton monde s'écroulait autour de toi. Ce n'est pas pour rien que tu passes ton temps à t'empêcher de t'attacher à qui que ce soit, car tu sais pertinemment que tôt ou tard la personne finira par partir, que ce soit de ta faute ou non, elle finira par te laisser. Tout de suite, tout un tas de questions se bousculaient dans ta tête. Et si finalement la vie française lui plaisait ? Et si on renouvelait son contrat pour un contrat à durée indéterminé ? Et si elle rencontrait quelqu'un de mieux sur Paris et qu'elle voulait faire sa vie là bas ? C'était tout simplement des situations purement et simplement réel. C'était quelque chose qui pouvait arrivé. Déjà que tu manquais de confiance en toi, et encore plus depuis l'annonce de Nightmare toute à l'heure, mais alors son départ, c'était le pompom sur la garonne. Ton attitude était loin de lui plaire, ce qui pouvait se comprendre vu que tu réagissais comme si finalement tu t'en fichais, alors que c'était loin d'être le cas, mais c'était une façon pour toi de te protéger, encore et toujours, c'était un réflexe. La peur de souffrir était tellement grande que tu te mettais sans cesse une carapace pour te protéger de tout. D'une certaine manière, cela t'évitais de passer pour quelqu'un de faible, tu ne pouvais pas concevoir de l'être face à quiconque.
Savannah vint alors se placer à tes côtés, prenant l'une de tes mains dans la sienne, la serrant fort par la même occasion. Tu posais ton regard sur vos deux mains liées, sachant pertinemment qu'elles finiraient par ne plus l'être. Tandis que tu lui expliquais ton point de vue sur son départ, ne souhaitant aucunement passer pour l'égoïste, cette dernière te répondit alors que c'est pourtant ce qu'elle voulait, elle voulait que tu la retiennes, que tu lui dises ouvertement que tu ne veux pas qu'elle parte, mais de ton côté, tu savais pertinemment que si tu lui disais que tu voulais qu'elle reste, elle resterait, et quelque part, tu culpabiliserais car tu ne veux en aucun cas lui faire rater une telle opportunité. Elle le méritait surement plus que quiconque. Voilà c'est alors qu'elle avouait que tu étais surement la seule qui serait capable de la faire rester là, tu le savais, c'est pour cette raison que tu ne voulais pas le faire. Tu t'en voudrais bien trop. Alors que tu t'apprêtais à prendre la parole, elle te faisait taire en plaquant ses lèvres contre les tiennes. Tu étais totalement accro et dépendant à ces dernières, c'était indéniable. Tu savais que tu souffrirais lorsqu'elle partirait, il aurait fallu rompre ce dernier, mais tu n'en n'étais pas capable, alors tu prolongeais ce baiser, l'une de tes mains libres vint se loger sur sa joue. Rien de tout ça n'était facile. Votre situation était loin de l'être, vous étiez totalement différents, et pourtant, vous étiez attirés l'un à l'autre tel deux aimants. Tu avais beau essayé de la repousser, tu finissais toujours par tomber dans ses bras. C'était un véritable supplice que d'essayer de lui résister, et quand tu essayais au fond de toi, tu te consumais. Elle s'emportait cependant après ce baiser, en ayant une nouvelle fois assez que tu gardes une certaine distance. Ce qu'elle te disait ne te laissais pas de marbre, il faudrait être un sans coeur pour que cela ne te touches pas. Mais tu avais tellement peur de t'ouvrir complètement à elle, tu ne voulais pas tomber de haut. Elle quittait brusquement la chambre pour regagner la salle de bain. Tu avais bien vu les larmes couler le long de ses joues. Ni une, ni deux, tu te levais du lit pour aller te planter devant la porte de la salle de bain, frappant légèrement contre cette dernière. « Savannah, ouvres cette porte s'il te plaît » Bien entendu, tu ne pensais tout de même pas que cela serait si facile. Qu'elle allait aller se réfugier dans la salle de bain pour t'ouvrir la porte aussi facilement. Il ne fallait pas rêver non plus, on était loin d'être au pays des bisounours où tout est beau tout est rose, et tu étais sans doute le mieux placé pour le savoir. « Tu comprends pas que je peux pas te retenir Savannah ? Je fais ça pour toi, je peux pas t'empêcher de vivre une telle opportunité. Je peux pas me montrer égoïste avec toi, j'ai une vie de merde, j'ai pas de travail, je galère, je vais pas t'entraîner dans cette spirale infernale, je peux pas me le permettre. Tu as le droit d'être heureuse, c'est tout ce que je veux, que tu sois heureuse » Tu espérais qu'elle comprenne ta vision des choses. Ce n'est pas que tu voulais qu'elle parte. Ca aurait été pour un voyage ou un road trip, évidemment que tu aurais pu la retenir, car ce n'est pas nécessairement important ce genre de chose, mais partir pour le travail, s'en était tout autre, le travail s'était son avenir, la possibilité d'avoir des ouvertures, de pouvoir gravir des échelons, d'avoir une vie meilleure, et tout ce que tu voulais c'était qu'elle soit heureuse. « Je n'ai pas envie que tu partes, mais je peux pas t'en empêcher non plus » Tu posais ton bras contre l'encadrement de la porte, pour ensuite poser ta tête dans le creux de ce dernier espérant qu'elle finisse par ouvrir cette fichue porte qui vous séparez l'un de l'autre. Tout ce que tu avais besoin, c'était de la serrer dans tes bras, là, maintenant, tout de suite.

Tout semblait plus calme, mais ça, c'était avant qu'elle ne t'apprenne qu'elle avait un poste de trois mois en France. Soit un pays à l'autre bout du continent. Cette nouvelle était loin de te ravir, surtout quand on sait que tu avais lourdement prit sur toi pour lui avouer certaines choses. Tu gardais toujours cette carapace sur ton dos pour te protéger. Cela te peinais de savoir qu'elle allait partir, mais encore une fois, tu ne laissais rien paraître. Tu l'encourageais presque à partir, approuvant sa décision, seulement voilà, c'était tout sauf ce qu'elle voulait. Une personne normalement conçue aurait été heureuse que tu réagisses de la sorte, en revanche, tout ce que voulait la jeune fille, c'était que tu la retiennes. Intérieurement tu ne savais pas quoi faire. La retenir, c'était l'empêcher de vivre une telle opportunité qui ne se représentera peut être jamais et qui pourrait être un gros plus dans sa carrière professionnelle, mais la laisser partir, ça serait prendre le risque de la perdre, prendre le risque qu'elle soit mieux en France, prendre le risque qu'elle trouve un emploi stable et bien rémunéré, prendre le risque qu'elle tombe sous le charme d'un beau français. Si tu la retenais, tu avais l'impression d'être égoïste et de ne penser qu'à toi finalement, et le problème, c'est que tu n'arrivais pas à penser qu'à toi, tu pensais aussi à elle, à sa vie, à son avenir. A l'heure actuelle, elle n'avait aucun avenir ici avec toi. Tu as une vie misérable, dans laquelle tu ne fais rien à part creuser ta tombe un peu plus chaque jour, à tes yeux, cette fille méritait tellement mieux. Elle méritait d'être heureuse tout simplement. C'est tout ce que tu voulais, son bonheur. Mais toi, tu savais que tu ne serais jamais à la hauteur. Le problème, c'est qu'elle n'arrivait pas à comprendre que tout ce que tu faisais c'était la préserver, la protéger. Tu lui faisais déjà assez de peine comme ça, pour continuer d'avantage. Enfin, tu essayais au mieux de ne pas la peiner d'avantage, mais visiblement, tu n'étais pas si doué que ça en la matière, puisqu'elle prenait mal ta façon d'agir et quitter la chambre pour se réfugier dans sa salle de bain. Nerveusement, tu te passais la main sur le visage, soupirant, c'est dingue mais quoi que tu fasses ça n'allait jamais, tu ne savais clairement pas comment t'y prendre avec elle, tout simplement.
A ce moment même, tu avais deux possibilités, celle de quitter son appartement, ou alors celle de prendre encore le temps de t'expliquer avec elle. Tu ne savais pas trop si elle était partie dans la salle de bain pour te faire comprendre qu'elle voulait que tu t'en ailles, ou simplement parce qu'elle avait besoin d'être seule. Après quelques minutes de réflexion tu te retrouvais là, devant sa porte. Parler à un mur n'était pas quelque chose qui t'attirais, déjà que parler en règle général ce n'était pas ton fort, mais alors là, on avait atteint le summum. Cependant, tu savais que derrière cette porte, elle t'écouterait. Elle ne te répondrait pas, mais au moins elle t'écouterait. Tu prenais le temps de lui expliquer ton ressenti, ta façon de penser vis à vis de tout ça. Puis tu te disais que si elle partait, cela lui permettrait de se sentir peut être mieux d'être loin de toi. Elle pourrait souffler et faire une pause sur toi. Dans le fond, ça lui ferait peut être le plus grand bien, même si elle affirmait le contraire. Les yeux clos, et la tête calée dans ton bras posé sur l'encadrement de la porte, tu réfléchissais à tout ça. Quelque part, tu savais que tu avis raison, mais il était hors de question pour Savannah que tu choisisses pour elle. Elle prétendait ne pouvoir être heureuse qu'avec toi, ce qui eu pour don de te faire secouer négativement la tête. Tu aimerais pouvoir y arriver, mais tu savais que ce n'était pas possible, il fallait qu'elle se fasse une raison, depuis presque une mois que vous vous étiez retrouvés, elle ne cessait de souffrir par ta faute. « Tu sais aussi bien que moi que je te fais bien plus de mal que de bien » souffles-tu, tandis que la porte s'ouvre et qu'elle se retrouve là, face à toi les yeux rouges et boursouflés d'avoir tant pleuré. Encore une bien belle preuve que tu la détruisais à petit feu. « Tu ne comprends pas que j'ai peur Savannah. J'ai peur parce que mon père a quitté ma mère lorsqu'il a su qu'elle était enceinte de moi, il a du comprendre que je serais loin d'être un cadeau de la nature, ma meilleure amie est morte, je n'ai jamais pu rendre ma mère fière de moi car je suis qu'un pauv' con qui ne fera jamais rien de sa vie, ma soeur se tue à essayer de prendre soin de moi, et moi je me tue à la remballer parce que façon personne ne peut m'aider. Et je ne veux juste pas t'infliger tout ça Savannah, tu mérites tellement mieux. Je suis tout le contraire de ce que tu es. Je suis instable. Je le sais pertinemment. Quand ça va pas je n'essais pas d'arranger les choses au contraire je m'enfonce un peu plus. Tu ne peux pas supporter ça » Je secouais négativement la tête, sans pour autant bouger, et gardant cette proximité entre elle et moi. « Je ne comprends pas comment tu peux arriver à t'accrocher autant à un mec comme moi, je ne te mérite pas, je le sais pertinemment » Tu souffles, et passes ta main dans tes cheveux pour arranger ta tignasse. Plus tu essayais de lui montrer les côtés négatifs de ta personne, plus tu avais l'impression que si ce qui l'encourageais à s'accrocher d'avantage. « En même temps c'est égoïste, mais je n'ai pas envie que quelqu'un d'autre puisse avoir la chance d'être aimé par toi comme tu peux m'aimer là » Dans un élan de spontanéité, encore, tu l'attirais contre toi, plongeant ton regard dans le sien. Tu fermais doucement les yeux, essayant de lui résister, tu te pinçais les lèvres. C'était indéniable, tu avais besoin d'être. Et c'est là que tes actes étaient en total contradiction avec tes paroles. Alors que tu te tuais à lui montrer tous les aspects négatifs de ta personne, ton corps lui ne demandait qu'à la sentir près de toi. C'est comme si tu essayais de la repousser mais que dans le fond, quand tu sentais qu'elle allait t'échapper tu la rattrapais pour ne pas qu'elle y parvienne. « Tu me rends complètement dingue Savannah » lâchais-tu dans un murmure, laissant l'une de tes mains se plaquer dans son dos pour la coller contre toi.

Savoir que Savannah allait partir trois mois étaient loin de te réjouir, surtout pas maintenant. Alors que pour une fois dans ta vie, tu décidais de faire part de ce que tu ressentais, voilà qu'il fallait qu'elle t'annonce qu'elle allait partir pendant trois mois. Dit comme ça, trois mois, c'était rien, c'était l'été, mais à vivre, ce n'était pas possible. Cependant, tu avais beau avoir tous les défauts possibles et inimaginables, tu n'avais aucunement envie de paraître égoïste en essayant de la retenir. Tu partais du principe que l'avenir professionnel était plus important que tout, c'était la clé de la réussite, sans le travail de nos jours, nous n'irions pas loin, tu le savais mieux que personne, vu ta vie actuelle. C'est pour cette raison que tu ne voulais pas que Savannah finisse pareil. C'était une opportunité en or, qui ne se représenterait peut être plus jamais, et tu ne voulais pas être à l'origine de sa perte, tu t'en voudrais bien trop. Le problème c'est que ta réaction était loin de lui plaire, c'est pour cette raison qu'elle se réfugiait dans sa salle de bain. Il était hors de question que tu partes en la laissant ainsi, c'est pourquoi tu la suivais espérant qu'elle daigne ouvrir la porte. Ce n'était pas sans mal, mais quand elle finit par l'ouvrir, tu faisais face à une jeune fille en larmes, c'était devenu une habitude de la voir pleurer, et ce par ta faute, pour pas changer. Ce n'était pas quelque chose qui te faisait le plus plaisir, mais malheureusement on allait pas se mentir, tu étais la cause de tous ses tracas. Nerveusement l'une de tes mains vint arranger ta crinière que tu ne voulais pas couper, bien qu'elle commençait à devenir bien longue. Cependant, le problème fondamental, c'est que tu étais en contradiction avec tes dires. Tu avais beau tourner et retourner le problème, à chaque fois que tu te retrouvais face à elle, tu mourrais d'envie de la sentir contre toi. Sentir sa peau chaude brûler la tienne. Humer son odeur. Et c'est ce que tu fis une fois de plus. Ce n'était pas la solution à tous vos problèmes, mais vraiment, tu avais beau lutté, tu finissais toujours par craquer, alors à quoi bon persister d'avantage.
Désormais dans le couloir, tu la regardais, la plaquant contre toi. Au fond de toi, tu savais que tout ceci n'était pas bon, ni pour elle, ni pour toi, mais surtout pour elle, mais malgré tout, tu ne pouvais pas lutter d'avantage. Tu en avais envie, et là, ce n'est plus ta tête qui parlait, mais ton corps. Tu laissais faire ton corps. Sa tête venait se poser sur ton torse. Ton menton quant à lui venait se loger sur le sommet de sa tête, humant la douce odeur de son shampoing. Tu imaginais à quel point ses cheveux devaient être doux comme de la soie. Elle prit parole, pour te répondre, tu l'écoutais attentivement, fermant doucement les yeux. Elle semblait tellement sincère. Ca ne serait que de toi, tu craquerais, et lui laisserais cette chance, mais une part de toi était terrifiée à l'idée de laisser une personne t'aimer. Car tu savais que aimer quelqu'un c'était lui laisser le pouvoir ne nous détruire, c'est pour ça que tu refoulais tout ce que tu pouvais ressentir. Tu essayais de les chasser de l'intérieur, à faire comme si tu te fichais d'elle, alors qu'au plus profond de toi, c'était loin d'être ce que tu pensais. Elle essayait pourtant tant bien que mal de te rassurer, de te prouver par A + B que tu pouvais lui confiance, une part de toi avait peur. Tu avais subi beaucoup de déceptions, aucune étant amoureuses, car tu n'étais jamais tombé amoureux, tu n'avais jamais ressenti quoi que ce soit pour une fille avant Savannah. Et là, tu savais qu'il se passait quelque chose en toi. Tu avais été jaloux de son meilleur ami. Mec, si t'es jaloux, faut pas chercher, c'est que quelque part, en toi, tu sais que c'est elle avec qui tu veux avancer. T'aimerais réussir à lui donner cette chance de t'aimer, mais tu savais qu'il ne t'en faudrait pas beaucoup pour craquer, ça c'était bien ça le plus compliqué. « Et si tu pars, et que tu décides de faire ta vie là bas ? On fait comment ? Parce que même si j'en ai envie, il faut que tu partes Savannah, pour toi il le faut, ça te feras du bien » Tu ne voulais pas qu'elle se prive à cause de toi, car tu savais pertinemment que si elle n'y allait pas ça serait uniquement ta faute, mais ce n'était même pas envisageable. Elle s'approchait alors de toi, puis t'entraînais par la suite jusque dans sa chambre, c'est alors que sans broncher sur la suivait, te retrouvant dos au lit, tu observais cette dernière, te mordillant la lèvre inférieur. Tu essayais une nouvelle fois de lutter contre cette envie, mais cette dernière te cherchait en te poussant sur le lit de sorte que tu te retrouves allongé sur ce dernier. Elle montait alors en califourchon sur toi, à l'écouter, c'était comme un au revoir, mais tu n'avais pas envie de ça. Tu posais ta main sur sa joue, glissant sa mèche rebelle derrière son oreille. « Je... Je peux pas faire ça, là, comme ça Savannah. Non pas parce que je n'en ai pas envie, ça serait mentir, mais tout simplement parce que j'ai trop de respect pour toi, et je n'ai pas envie de coucher avec toi, pour se dire au revoir ensuite » Autant avec une autre fille tu aurais été capable de coucher, juste comme ça, et encore, tu avais beau avoir l'âme d'un dragueur, tu n'avais pas pour habitude d'aller au bout des choses. Et là, tu n'avais pas envie de coucher avec elle, juste comme ça, tu voulais qu'elle prenne conscience que tu ne la considérais pas comme toutes ces autres filles avec qui tu aurais pu coucher sans remords ni scrupules. « Tu n'es pas comme toutes ces autres filles, voilà la différence » finis-tu par lâcher spontanément, tu ne pouvais pas être plus clair. Tu rapprochais cependant vos visages de sorte que tes lèvres s'emparent des siennes pour l'embrasser doucement, et tendrement, pour la première fois, tu te montrais aussi doux avec elle. C'était risqué, mais là, tu avais envie de prendre le risque.

Je lui avais annoncé que j'avais une proposition de travail à Paris pendant trois mois. Je ne sais même pas pourquoi je lui avais dit alors que je ne voulais pas partir. Les gens penseront que je suis folle de refuser une telle opportunité mais je ne pouvais pas partir aussi loin de lui et surtout pour une durée de trois mois. Bon trois mois ça passe vite mais je venais juste de le retrouver que je ne pouvais pas me permettre de le reperdre à nouveau. Suis-je folle de refuser ? Oui je le suis. Mais je suis follement amoureuse de Clyde alors Paris peut attendre quant à mon amour pour lui ça, ça ne peut pas attendre une minute de plus.En ouvrant la porte de la salle de bain, il me regardait puis après avoir fini de parler il me prit dans ses bras. Mais pourquoi est ce si compliqué entre lui et moi ? Comment on a fait pour en arriver là tous les deux ? Une chose est sur à ce moment-là j'avais qu'une seule envie c'est d'oublier tout le mal qu'on s'inflige tous les deux. -Et si tu pars, et que tu décides de faire ta vie là bas ? On fait comment ? Parce que même si j'en ai envie, il faut que tu partes Savannah, pour toi il le faut, ça te feras du bien.me dit-il. A quoi bon de parler de ça alors que j'avais pris ma décision depuis le début. Je pris à nouveau sa main pour l'emmener dans ma chambre. Une fois près de mon lit je le poussais légèrement pour qu'il tombe dessus ensuite à ça je me mis à califourchon sur lui.Je ne suis pas sur de ce que je suis en train de faire mais j'en avais tellement envie. Je retirais mon tee shirt puis il posait sa main sur ma joue, glissant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. -Je... Je peux pas faire ça, là, comme ça Savannah. Non pas parce que je n'en ai pas envie, ça serait mentir, mais tout simplement parce que j'ai trop de respect pour toi, et je n'ai pas envie de coucher avec toi, pour se dire au revoir ensuite. Je me sentais vraiment conne, j'étais là sur lui à moitié nu. -Tu n'es pas comme toutes ses autres filles, voilà la différence.ajoutait-il.« Clyde je compte pas parti. Je n'aurais même pas dû te prévenir parce que ma décision est prise. Je sais que je t'ai dit que ce serait bien qu'on s'éloigne pour quelque temps mais j'en ai pas envie. Je ne veux pas être aussi loin de toi-même si ce n'est qu'un été. » soufflais-je. «Je partirais que si tu pars avec moi ... et comme je sais que tu ne me suivras pas. Je vais me répéter encore une fois mais je t'aime Clyde et quand on aime quelqu'un on veux pas le quitter alors tu n'es pas rien si je refuse. Je t'ai dit j'ai besoin de toi. » dis-je en le regardant dans les yeux. Je l'embrassais langoureusement tout en plongeant mes mains dans ses cheveux.