J’en avais marre de tenter d’arranger les choses avec Chris par des subterfuges puériles. Merde j’étais un adulte maintenant, lui aussi et cela même si nous étions encore des fois de grands gamins ensemble … Ensemble. Ce mot n’avait pas été mis en pratique depuis longtemps. Il fallait bien que je l’avoue malgré toute la rancœur que j’avais contre lui, il me manquait. C’était mon meilleur pote depuis un bail maintenant et on avait fait les quatre cent coups ensembles. On ne pouvait pas effacer une telle amitié comme ça. J’avais essayé de le faire venir à la salle mais sans succès. Emily m’avait dit que Chris commençait à mal tourner, il sombrait et je ne pouvais pas continuer à vivre dans mon petit bonheur en sachant que lui il allait mal. Si la manière indirecte ne fonctionnait pas j’allais me rendre directement chez lui et frapper à sa porte.

C’est donc ce que je fis de bon matin un samedi. J’avais pris ma matinée pour aller le voir. Je savais qu’il n’apprécierait sans doute pas que je vienne frapper à sa porte et encore plus à 10h du matin, mais je ne pouvais me résoudre à le laisser dans sa merde. Il ne voulait plus voir Emily, ni moi, c’était compréhensible. Cependant, je ne pouvais me résoudre à ne pas le voir. Une fois devant sa porte, je frappai. J’attendis. Pas de réponse. Je me décidai à sonner. J’attendis de nouveau. Encore une fois pas de réponse. Sa voiture était dans l’allée donc il était là. Je me décidai à passer par derrière pour voir si la porte était ouverte. Ce fut le cas. Il était trop prévisible comme gars. Je rentrai dans la maison et tendis l’oreille pour essaye de repérer Chris. J’entendais des grommellements dans la cuisine. Je m’y rendis et vis Chris en train de se préparer le café.

« Tu as décidé de m’éviter à tout jamais ? » lancai-je dans son dos.

La tasse qu’il tenait dans ses mains se renversa sur le plan de travail sans doute sous l’effet de surprise. Il se tourna vers moi. Je voyais bien à son visage qu’il ne semblait pas très heureux de me voir ici, chez lui.

« Tu laisses toujours ta porte de derrière ouverte quand t’es chez toi, tu devrais changer tes habitudes ! »

Je m’approchai de Chris et je pu apercevoir de près ses traits tirés. Il ne semblait vraiment pas bien. Je m’en voulais encore plus de lui avoir fait du mal indirectement, même si en réalité c’était lui qui avait commencé le premier en épousant la fille que j’aimais.

« Tu me sers un café ? » demandai-je sans me gêner.

Je pris place sur une des chaises de la cuisine montrant bien que je n’avais pas l’intention de tourner les talons immédiatement. Je voulais avoir une conversation avec lui. Une conversation utile et sérieuse. J’en avais marre que d’être en froid avec lui.

Depuis ses derniers temps ma vie avait été complètement chamboulé. J'avais perdu ma femme qui était retourné avec mon meilleur ami, j'avais un peu perdu mon meilleur ami, J'avais fait des expériences sexuelles complètement chamboulantes mais le pire de tout fut les nouvelles de mon détective privé. J'avais reçu la lettre kraft il y a deux jours de cela et son contenu m'avait bouleversé plus que de raison. J'avais été chez elle pour essayer d'avoir des nouvelles, j'avais même été à son travail, mais à chaque fois j'avais trouvé porte close. J'avais pensé qu'elle était partie prendre quelques petites vacances mais non c'était pire que cela.

Elle était entré à l'hôpital il y a 3 semaines pour avorter et avait quitté Miami avec sa sœur une semaine plus tard. Le tout sans me prévenir de quoi que ce soit. J'avais certes dit que je la suivrais dans ses décisions mais ne rien me dire n'avait fait passer la pilule encore plus difficilement. Je n'allais pas être père finalement et étrangement cela me rendait triste. Le trou au cœur s'était agrandi encore un plus et maintenant mes nuits et mes journées étaient rythmées par l'alcool et la drogue. Il y avait eu juste cette journée avec Erwan où je ne m'étais pas foutu la tête à l'envers et où je n'avais pensé à Émily. Ce fut les seules 24hs de répit depuis notre rupture à Emily et moi. Je sombrais clairement et je ne savais pas du tout comment remonter la pente.

Aujourd'hui samedi, j’émerge difficilement ne me rappelant difficilement pas de ma nuit. Je me souviens être allé en boîte, d'avoir consommé pas mal de drogues et d'avoir autant bu qu'un chien un jour de canicule. Je sortis difficilement de mon lit et enfilais un jogging pour aller dans la cuisine. Je dus faire marche arrière car Max devait sortir. J'allais lui ouvrir la porte arrière de la maison puis entendis frapper à la porte. Je n'avais pas envie de voir quelqu'un alors je laissais le casse-pied se fatiguer et allais me servir un café.

« Tu as décidé de m’éviter à tout jamais ? »

La voix de mon ancien meilleur ami me prit tellement au dépourvu que j'en renversai ma tasse de café. Je grognais un "putain" et me retournais.  

« Tu laisses toujours ta porte de derrière ouverte quand t’es chez toi, tu devrais changer tes habitudes ! »
- Le fait que je ne te réponde pas à la porte ne ta pas fait comprendre que je voulais voir personne!?

Il me regarda sans rien répondre. Il savait très bien que je n'avais envie de voir personne et encore moins lui ou Emily. S'il était là c'était pour une bonne raison mais j'avais vraiment hâte qu'il me fiche la paix. 2 mois ce n'était pas trop demandé bordel!

« Tu me sers un café ? »

Je roulais des yeux quand je le vis s'asseoir sur un des tabourets de l'îlot de la cuisine. Je lui servis une tasse de café, la lui posait devant et lui dis :

- Franchement j'ai pas envie de parler! J'ai dit a Emily 2 mois bordel! La paix pendant 2 mois! C'est trop dur à comprendre?

Je quittais la cuisine pour aller dans la salle de bain. Je fis couler l'eau pour aller prendre ma douche et me fis un rail de coke avant d'entrée dans la douche. Voir Lukas était un peu moins dur que voir Emily mais ça suffisait à réveiller la blessure de mon cœur. Je profitais de l'eau chaude pour laisser la coke agir quand j'entendis et pire, vis Lukas dans la salle de bain en fasse de la porte vitrée de celle-ci.

- Bordel, tu vas pas me laisser 15 minutes pour prendre ma douche tranquille hein!

Je me retournais lui laissant la vue de mon cul et me lavais. Je me rinçais en vitesse puis sorti de la douche pour m'enrouler la taille dans une serviette. Lukas ouvrit la porte de la salle de bain et me laissa passer sans doute pour que je ne m'enferme pas dans la pièce. J'allais en me séchant les cheveux jusqu'à la cuisine où je me servis un nouveau café. Je regardais ensuite Lukas et lui demandais mollement :

- Bon, qu'est-ce que tu veux?

Je savais que ma présence dérangeait Chris et il me le dit clairement quand il m’annonça vouloir voir personne chez lui. Ma seule réponse fut une demande de café. Bien entendu il ne m’en fit pas. Mon meilleur pote me dit ne pas vouloir me parler. Il semblait être en colère contre moi mais je n’en avais que faire.

« Et moi j’ai besoin de te voir et de te parler. » répondis-je sans une once d’agressivité.

Je pouvais comprendre pourquoi il me parlait comme ca et je n’avais pas l’intention de tomber dans le petit jeu de celui qui crierait le plus fort sur l’autre. Il tourna les talons exaspéré pour se rendre dans la salle de bain. Je le suivis du regard, attendis que l’eau coule dans la douche pour rentrer dans la pièce. Lorsqu’il m’aperçut à travers la porte vitrée il s’énerva. Je levais les yeux au ciel.

« Je te laisse quinze minutes pas plus, après je reviens te faire chier sous ta douche ! » dis-je à l’arrière-train de Chris.

En sortant de la salle de bain j’aperçu sur le rebord du lavabo ce qui m’avait tout l’air être de la drogue. Je fronçais les sourcils mais ne dis rien. J’aurais une conversation lorsqu’il sortirait de sa douche. De la coke. Franchement quel con ! Je refermais la porte de la salle de bain et attendis derrière. Pour passer le temps je pianotai sur mon portable et envoyai un message à Emily sans pour autant lui dire que j’étais avec Chris. L’eau se coupa. La porte se rouvrit et Chris sortis de la pièce.

« C’est bon ? »

Il ne répondit pas et se dirigea vers la cuisine. Je me réinstallai sur la chaise de la cuisine que j’avais précédemment occupée. Chris se servit un café puis se tourna vers moi pour me demander ce que je lui voulais. « Un café, s’il te plaît. » Je savais pertinemment que la question n’était pas pour ça, mais je voulais tout de même bien un café. Je sentais que j’allais en avoir besoin pour affronter ce qui allait s’en suivre. Je posai mon portable sur la table en mode silencieux. Pas besoin de rajouter de la souffrance à mon ami si Emily appelait.

« Tu as eu des nouvelles de ton ex conquête qui était enceinte ? » lui demandai-je.

Je préférais attaquer par un sujet que je pensais moins conflictuel dans un premier temps. Il m’expliqua la situation. Elle avait quitté Miami avec sa sœur après avoir avorté. Oh merde. En faite le sujet le moins sensible ne l’était pas peut-être pas tant que ça … Ca expliquait peut-être pourquoi il était mal. Il venait de perdre une fille qu’il aimait et un futur enfant.

« Je suis désolé mec. Je vais pas dire que je comprends ce que tu ressens car c’est faux, je pense que même me l’imaginer je peux pas … Mais faut se dire que si c’est arrivé c’est peut-être pas pour rien, y a surement une raison pour que les choses se soient passées comme ça. »

Je regardai Chris. J’avais mal pour lui. J’essayais de me mettre à sa place, mais comme je l’avais dit ça m’était impossible de ressentir ce qu’il devait ressentir. J’avais jamais eu d’enfant par accident ou sur le point d’avoir un enfant et même le désir d’être père était encore loin devant moi.

« Je veux bien comprendre que ca t’es mis un coup au moral, mais c’est pas en te plongeant dans l’alcool ou dans la drogue que tu vas aller mieux. Et me prends pas pour un con parce que j’ai vu la drogue trainer sur le bord de ton lavabo ! La drogue et l’alcool ca ne fait que te donner l’illusion d’aller mieux pendant un instant, ca n’efface rien ! »

Je le fusillai du regard. J’avais haussé légèrement la voix mais sans pour autant entrer dans l’agressivité avec lui. Je ne voulais pas que la conversation s’envenime et se termine alors qu’elle venait à peine de débuter.

Avec Lukas c'était un peu un dialogue de sourds. J'ai pourtant dit à Émily que j'avais besoin de temps et on avait fait un deal : pas de contact pendant 2 mois! Même pas une semaine et Lukas débarquaient chez moi! Je voulais simplement qu'on me foute la paix, rien de plus. Lukas me laissa quand même 15 minutes pour que je prenne ma douche puis je sortis le rejoindre dans la cuisine. Je lui demandais ce qu'il voulait pour qu'on en finisse et il me répondit un café! Un putain de café! Il ne pouvait pas le prendre au Starbuck du coin??? Je lui servis son café et attendis qu'il me dise ce qu'il avait à me dire.


« Tu as eu des nouvelles de ton ex conquête qui était enceinte ? »
- Oui par mon détective! Elle s'est tiré avec sa sœur après avoir avorté sans rien me dire! dis-je amèrement.
« Je suis désolé mec. Je vais pas dire que je comprends ce que tu ressens car c’est faux, je pense que même me l’imaginer je peux pas … Mais faut se dire que si c’est arrivé c’est peut-être pas pour rien, y a surement une raison pour que les choses se soient passées comme ça. »

Le destin? Ça m'est arrivé parce que c'est bien peut-être? Il en avait d'autres connerie du genre à balancer? S'il continuait comme ça c'était tout le sachet de coke dont j'allais avoir besoin pas seulement d'un rail! Il était venu pour m'enfoncer encore plus ou quoi?

« Je veux bien comprendre que ca t’es mis un coup au moral, mais c’est pas en te plongeant dans l’alcool ou dans la drogue que tu vas aller mieux. Et me prends pas pour un con parce que j’ai vu la drogue trainer sur le bord de ton lavabo ! La drogue et l’alcool ça ne fait que te donner l’illusion d’aller mieux pendant un instant, ça n’efface rien ! » dit-il en me fusillant du regard et en haussant légèrement la voix.

Je serrais les poings et me penchais vers lui pour qu'il me regarde bien dans les yeux.

- Écoute moi bien Lukas! Je prends ce que je veux pour me sentir bien OK! C'est ma vie, j'en fait ce que je veux! Tu peu pas comprendre, t'es avec Emily, vous êtes heureux tout va bien!

Je fis le tour de l'ilot pour être bien en face de lui. J'étais en colère mais surtout triste. Je n'arrivais plus à contrôler tout ça. Ça me bouffait de l’intérieur! J'étais sur le point de craquer alors je lâchais les vannes sur ce que je pensais :

- Depuis qu'Emily est parti je suis au 36 éme dessous! J'ai mal! Oui le mec qui n'a jamais eu de relation est tombé amoureux de la fille que son meilleur pote kiff! C'est con hein! Mais je pourrais rampé vers elle, me faire pardonner, lui dire tout, mais tu sais quoi Lukas? Je ferme ma gueule et souffre en silence pour toi!! Oui pour toi! J'estime que j'ai fait assez de dégât comme ça alors je pense a toi avant moi!Dis-je en me reculant puis me retournant pour aller sur le canapé.

Les larmes commencèrent alors à couler sans que je m'en rende compte. J'avais mal plus que tout et être à jeun ne m'aidais pas, je ne contrôlais strictement rien.

- Rajoute à sa que l'enfant que j'aurais dû avoir n'existe même plus, bah voilà, j'ai tout perdu! Je suis seul Lukas et complètement paumé! La seule fois ou j'ai été bien sans être shooter c'était cette fois quand j'ai été voir un gars dans une maison close! Une putain de fois Lukas!!!! Quelques heures de répit depuis que c'est finit! Alors désolé si je fais tout ce que je peu pour essayer d'être bien! La drogue et l'alcool m'apaise!

Chris avait une vie de merde en ce moment. Que dire de plus ? C’était la vérité rien de plus, rien de moins. Sa vie était loin d’être rose et il semblait que tous ce qui survenait dans sa vie n’était là que pour l’enfoncer un peu plus. Cela me rendait triste de le voir comme ça et son comportement m’inquiétait. Même si j’étais indirectement la source d’un de ses malheurs, je ne pouvais pas ignorer la détresse de mon pote. Je ne pouvais pas le laisser dans sa merde sans rien faire. Je l’avais légèrement engueulé pour lui faire comprendre que je ne cautionnais pas le faite qu’il prenne de la drogue même si je pouvais comprendre qu’il croit que ca lui faisait du bien le temps d’un instant. Chris s’avança vers moi et me regarda intensément. Je sentais qu’il commençait à bouillonner face à mon comportement de donneurs de leçons.
 
« Tu ne vas pas bien alors je ne suis pas bien ! T’as cru que mon petit monde ne tournait qu’autour d’elle ? Tu sais bien que je ne suis pas comme ça, que les filles ça n’a pas toujours la priorité sur les potes ! »
 
On avait toujours mit un point d’honneur à ne pas se laisser tomber dès lors on avait une relation sérieuse avec une fille. Lorsque j’avais eu April dans ma vie, et cela pendant des années, j’avais continué à faire passer Chris avant elle certaines fois pour ne pas briser l’amitié que je pouvais avoir avec lui. Aujourd’hui encore je ne voulais pas perdre cette amitié. J’avais besoin de mes potes en plus de ma petite amie dans ma vie et j’avais encore plus besoin de les savoir heureux. Chris me fit face et s’ouvrit à moi. Je voyais l’émotion s’emparer de lui plus il parlait, plus il se confiait sur ce qu’il ressentait. Il me fit comprendre que depuis qu’Emily était partie il était au plus mal et qu’il pourrait faire n’importe quoi pour elle. Cela me fit mal au cœur. J’étais partagé entre la jalousie et l’envie de lui foutre mon poing dans sa gueule à cet instant mais aussi avec la peine et les remords. Il me laissa en plan dans la cuisine pour aller se poser dans le canapé. Je laissai ma tasse de café sur l’ilot de la cuisine pour le rejoindre. Je m’accolai au mur qui séparait la cuisine et le salon, les bras croisés sur ma poitrine. Il continua en se confiant sur l’enfant qu’il avait perdu puis sur sa sortie dans une maison close où il avait eu une relation avec un mec. J’écarquillai en grands mes yeux. Avais-je bien entendu ce que j’avais entendu ?
 
« Pardon ?! T’es allé dans une maison close ? Pour aller te taper un mec ? On rembobine, depuis quand coucher avec des mecs ça te fait du bien ? C’est une lubie passagère ou bien j’ai loupé un truc dans ta vie ? »
 
L’espace d’un instant le faite qu’il se drogue et qu’il s’alcoolise était plutôt insignifiant comparé à ce que je venais d’apprendre. Je m’en foutais de qui se tapait Chris, mais que je n’ai pas été au courant qu’il avait une tendance bisexuelle, par contre ca je m’en foutais pas et je le lui dis.
 
« Ecoute, si tu veux te taper des mecs ou des nanas vas-y, t’en que tu te protèges je m’en fou ! Pour moi tu restes toujours mon pote, mon Chris ! Mais franchement l’alcool et la drogue c’est de la merde. Tu te détruis la santé pour rien. Mec ! Mes paroles vont paraitre égoïste peut-être mais je te dis cash ce que je pense : t’as tout dans ta vie à part la fille et franchement t’as pas besoin de ça pour être heureux. » Je le vis prêt à me balancer des paroles à la figure. Oui je n’avais pas mis les formes dans mes mots mais je m’en fichais. Au moins il comprendrait ce que je voulais dire. Je l’arrêtai d’un signe de la main. « T’as toujours eu une vie de Don Juan alors je ne vois pas en quoi aujourd’hui tu ne pourrais pas être heureux. Je sais que c’est pas moi qui devrais te dire ce genre de choses parce que je t’ai piqué ta femme, mais je crois que personne ne va te le dire si je ne le fais pas … mais tu vas t’en remettre. Une peine de cœur on s’en remet toujours. Je sais que ça fait mal, parce que je suis passé par là quand toi tu m’as pris Emily. J’avais commencé à lâcher l’affaire quand elle est revenue vers moi … J’étais partie pour rencontrer d’autres filles, sortir pour me changer les idées. Et elle est revenue. Tout ça pour dire que tu peux surmonter ça ! Je veux pas te voir te détruire la santé, la vie et surtout à cause de moi. Que tu le veuilles ou non je te laisserais pas tomber ! » Je m’approchais de Chris et m’assis sans gêne sur la table basse qui faisait face à mon ami. « On parlera jamais d’Emily ensemble, pas tant que tu te sentiras pas prêt. Mais on se verra tous les deux, au bar, à la salle, au ciné, où tu veux. Je te ferais bouger, on ira faire des trucs de dingue quand tu veux. Mais il faut que tu arrêtes de croire que l’alcool et la drogue t’aideront. »
 

Je lui fis signe que je la surveillais en lui montrant mes yeux puis elle. J'allais surement foutre un détective au cul de son nouveau mec histoire de voir s'il était clean pour ma petite sœur.
 
« Pardon ?! T’es allé dans une maison close ? Pour aller te taper un mec ? On rembobine, depuis quand coucher avec des mecs ça te fait du bien ? C’est une lubie passagère ou bien j’ai loupé un truc dans ta vie ? »
- Va te faire foutre Lu, si t'es là pour juger tu peu te casser tout de suite!
 « Ecoute, si tu veux te taper des mecs ou des nanas vas-y, t’en que tu te protèges je m’en fou ! Pour moi tu restes toujours mon pote, mon Chris ! Mais franchement l’alcool et la drogue c’est de la merde. Tu te détruis la santé pour rien. Mec ! Mes paroles vont paraitre égoïste peut-être mais je te dis cash ce que je pense : t’as tout dans ta vie à part la fille et franchement t’as pas besoin de ça pour être heureux. »

Je le fusillais du regard et avant que je ne reprenne la parole il enchaina :

« T’as toujours eu une vie de Don Juan alors je ne vois pas en quoi aujourd’hui tu ne pourrais pas être heureux. Je sais que c’est pas moi qui devrais te dire ce genre de choses parce que je t’ai piqué ta femme, mais je crois que personne ne va te le dire si je ne le fais pas … mais tu vas t’en remettre. Une peine de cœur on s’en remet toujours. Je sais que ça fait mal, parce que je suis passé par là quand toi tu m’as pris Emily. J’avais commencé à lâcher l’affaire quand elle est revenue vers moi … J’étais partie pour rencontrer d’autres filles, sortir pour me changer les idées. Et elle est revenue. Tout ça pour dire que tu peux surmonter ça ! Je veux pas te voir te détruire la santé, la vie et surtout à cause de moi. Que tu le veuilles ou non je te laisserais pas tomber ! On parlera jamais d’Emily ensemble, pas tant que tu te sentiras pas prêt. Mais on se verra tous les deux, au bar, à la salle, au ciné, où tu veux. Je te ferais bouger, on ira faire des trucs de dingue quand tu veux. Mais il faut que tu arrêtes de croire que l’alcool et la drogue t’aideront. »
 
Je le regardais et soupirais. Il n'avait rien compris à la situation. Visiblement l'amour pouvait rendre con, mais alors vraiment très con. Je n'avais qu'une envie : qu'il se casse.

- T'as vraiment rien comprit toi! Tu crois que de voir ta tête partout va arranger les choses?

Je me levais pour aller me servir une bière. Je la décapsulais et bu une longue gorgée. Je me tournais ensuite vers lui et lui dis :

- Rien que t'a présence ici me rappel Emily. J'ai du prendre un rail déjà dans la salle de bain et tu sais quoi? J'ai envie de me finir le sachet à te voir comme ça!

Je vidais le reste de ma bière puis allait dans ma chambre pour enfiler un caleçon et un t-shirt. Je revins ensuite au salon et regardais Lukas. Comment lui dire clairement que j'avais besoin de temps sans le froisser? Autant lui faire comprendre par des expressions.

- Ecoute Lu, pour le bien notre amitié laisse moi le temps! Tu veux que je m'en sorte la tout de suite? Et bah je vais de se pas pleurer dans les jupes d'Emily mais notre amitié est foutu! Tu veux bien me laisser le temps de digérer tout ça et tu tourne les talons, tu me laisse du temps pour que ça passe et si dans 2 mois je suis toujours comme ça, alors je te donne l'autorisation a toi et a Emily de faire ce que vous voulez de moi! Mais là... c'est trop... trop d'un coup... trop pour moi!

Je voulais juste ne plus avoir mal! Était-ce trop demandé? Qu'on me foute la paix un petit moment? Que je puisse gérer ça tout seul.

Chris avait ses raisons de ne pas vouloir me voir chez lui ou même dans sa vie. Mais pour moi, il était inconcevable de laisser mon ami sans aide, livré à lui-même, le laissant dériver dans les profondeurs les plus obscures avec seuls amis la drogue et l’alcool. J’essayais de lui montrer que j’étais là pour lui et que je ne le laisserais pas tomber mais il ne voulait pas entendre ce que je disais. Il me dit que ma présence lui rappelait sans cesse Emily. Je le savais bien. Quand il ajouta qu’il avait pris de la drogue dans la salle de bain et ça en autre à cause de moi, je sentis mes boyaux se tordre. Ce qu’il me disait me faisait mal. Il quitta la pièce sans me laisser le temps d’en placer une. De toute façon je ne savais quoi lui répondre. J’attendis que mon ami redescende dans le salon pour essayer de le raisonner à nouveau. « Chris … » Mais celui-ci me coupa.
 
- Ecoute Lu, pour le bien notre amitié laisse-moi le temps ! Tu veux que je m'en sorte la tout de suite ? Et bah je vais de se pas pleurer dans les jupes d'Emily mais notre amitié est foutu ! Tu veux bien me laisser le temps de digérer tout ça et tu tournes les talons, tu me laisse du temps pour que ça passe et si dans 2 mois je suis toujours comme ça, alors je te donne l'autorisation à toi et a Emily de faire ce que vous voulez de moi ! Mais là... c'est trop... trop d'un coup... trop pour moi !
 
Je serrais les poings au lieu de m’énerver contre lui. Je ne voulais pas le laisser seul dans cette situation mais apparemment il ne voudrait pas de la main que je lui tendais, pas avant deux mois. Je le sentais certain de lui et quoi que je dise cela ne changerait rien à la situation.
 
« Ok. » dis-je simplement dans un soupir. « Mais si tu as besoin de quelque chose sache que je suis là. »
 
Je me levais de la table basse de laquelle je n’avais pas décollé mes fesses depuis la fois où je m’y étais assis dessus et m’avança vers la sortie. Je me tournai vers Chris et le regarda un instant avant de lui dire :
 
« Je n’ai jamais voulu qu’on en arrive là … Tous ca pour une fille … »  
 
Il y a quelques années ce ne serait jamais arrivé. Moi j’étais casé avec April et il n’y avait aucune autre fille qui importait dans ma vie et Chris … bah lui c’était l’éternel coureur de jupon, impossible à caser sérieusement avec une fille. Pourquoi avait-il fallut que la fille qui lui fasse chavirer le cœur soit aussi celle qui faisait chavirer le mien ?
 
« Tu sais où me trouvais si tu as besoin. »
 

Je lui tournais le dos et quitta l’appartement de Chris sans un autre mot. Je n’avais pas pour autant baissé les bras face à la situation dans laquelle se trouvait Chris. Il me demandait de lui laisser deux mois, j’essaierais de lui laisser le temps qu’il demander même si je savais que j’allais continuer à m’inquiéter pour lui. Le cœur gros je quitta sa maison pour rentrer chez moi.

Je voulais que Lukas parte, le voir ici était vraiment trop dur à supporter. Je sais qu'il ne voulait que mon bien mais c'était trop tôt pour moi et trop lourd à supporter. Je le vis serrer les poings et redoutais qu'il ne m'en colle une mais au lieu de cela il me dit :
 
« Ok. » dit-il simplement dans un soupir. « Mais si tu as besoin de quelque chose sache que je suis là. »
- Je sais. Merci Lu.
 
Il se leva alors et se dirigea vers la porte. Il se retourna avant d'ouvrir celle-ci.
 
« Je n’ai jamais voulu qu’on en arrive là … Tous ça pour une fille … »  
 
Je baissais les yeux honteux de moi, honteux de ma connerie, honteux de ce que j'avais fait et des sentiments que j’éprouvais pour Emily. J'avais une furieuse envie de boire et de prendre un rail d'un coup.
 
« Tu sais où me trouvais si tu as besoin. »
- Au revoir Lu.
 

Il sortit ensuite de la maison sans un autre mot. Je refermais la porte à clef et allais me sortir une bouteille de whisky. J'avalais une longue gorgée cul sec pour noyer mon cerveau face à cette visite. J'avais envie de ne plus penser, de ne plus ressentir. Je passais ainsi la journée à me sortir cette douleur de l'esprit en me droguant et e buvant. Pire encore, j'en profitais pour sortir dans une boîte de nuit pour essayer d'oublier aussi sexuellement. Après tout, rien n'était mieux qu'un bon coup d'un soir pour oublier une femme non?

*FIN*