One upon a time... Oui, l'histoire d'une petite princesse peut commencer ainsi ! Même si elle n'est une princesse que dans sa propre tête et celle de son père, qui la voit encore comme un petit ange fragile à protéger. Ce fut peut-être vrai au tout début, à sa naissance, lorsque son plus jeune frère s'est alors écrié, à la maternité "mais c'est une crevette!". Crevette ou pas, en tout cas, c'était une fille. Oui, une fille. Après toute une guirlande de garçons (cinq, pour être précis), une chose définitivement venue d'une autre planète est arrivée dans la famille. Et quelques mois après sa naissance, elle fut d'ailleurs la seule. Celle qui l'a mise au monde s'est finalement envolée. Oh, inutile de verser une larme ou d'être désolé, ce départ, bien que généralement bien définitif, n'implique ni cérémonie ni crémation. Juste un bout de papier, et voilà, le divorce est prononcé, les époux ne sont plus. Si elle aurait bien aimé récupérer sa fille, on ne peut pas, et heureusement, ne s'occuper que de sa fille. La petite princesse resta donc avec ses frères et son père, et grandit comme toutes les petites filles de son âge. Enfin... presque.

Certes, c'est une petite fille, avec un goût prononcé pour la danse, qu'elle pratique encore, et les jolies robes. Mais il ne faut pas s'y fier... toute jolie petite indienne qu'elle est, madame a cinq grands frères ! Alors méfiez-vous... si vous l'embêtez, vous n'avez plus qu'à espérez qu'un de ses frères vous rattrape avant elle. C'est qu'elle a appris à se battre, la gamine ! Elle a aussi appris à jouer aux jeux vidéos, et même, chaque fois qu'ils passaient des vacances en Inde, au kabaddi et au cricket. Chennai n'est pas si différent de Miami au final... en fait, si, mais on s'y amuse autant, c'est le principal !

Et puis un jour, Preethi est devenue... une jeune femme. Ce qu'elle a pu pleurer, le premier jour où c'est arrivé, enfermée dans la salle de bain. Elle n'était plus une petite fille... L'adolescence aurait pu être terrible, mais finalement, toute petite princesse qu'elle est, elle a appris à aimer le changement qui s'opérait en elle, et à apprécier son corps. Puis à apprécier les garçons. Et à apprécier les garçons qui appréciaient son corps. Elle n'a jamais vraiment eu de petit ami à proprement parler. Preethi est une femme libre ! Elle n'est pas venue au monde en Amérique pour entendre parler de dot et de mariage ! Oh, bien-sûr, il arrivera bien un jour où elle aura envie de se poser, et peut-être même de fonder sa propre famille... Mais pas maintenant. Elle est jeune, elle profite de la vie. De tout ce que la vie a à lui offrir.

Scolairement parlant, Preethi est une élève sérieuse, studieuse et bonne camarade. Toujours souriante, son humeur joyeuse est parée à toute épreuve. Comme disait Vir Das dans son discours incitant à faire des choses stupides parce que la vie est stupide, "what people think of you in none of your business". Preethi aime la vie, et elle s'aime comme elle est, si ça dérange les autres, c'est le problème de ces autres, non ? Et puis, s'ils en sont encore à ça à l'université, c'est à eux de grandir, elle n'y peut rien. Si on demande à son père, évidemment, Preethi est une sainte. Peut-être qu'elle a déjà eu un ou deux petits amis, mais c'est une fille raisonnable. Ses grands frères sont peut-être un peu moins naïfs... mais elle fait bien ce qu'elle veut...

Surtout, ce que Preethi aime, c'est la danse, la musique, la plage et les jeux vidéos. La danse, pas parce que c'est une fille, mais parce que lorsqu'elle danse, le monde autour n'existe plus. C'est là qu'elle est vraiment libre. Les autres, les rumeurs, ce que papa dirait, tout ça n'a plus d'importance quand elle danse. La musique, parce que ça lui permet de danser, et que ça la ramène souvent à chez elle. Où se trouve chez elle ? Elle ne le sait pas exactement, quelque part entre Chennai et Miami. C'est une fille du monde, après tout. La plage, parce que c'est une seconde liberté. C'est pourtant stupide, non ? À moins d'avoir un bateau, la plage c'est le bout du monde, la fin du parcours. Et encore, même si on a un bateau, ça reste une carlingue fermée au milieu de nulle part. Et pourtant... l'horizon est la porte ouverte à toute l'imagination, du réel, du possible et des autres mondes. Et les jeux vidéos, parce que ça défoule. Devant la télé, une manette de console à la main, on peut insulter ses frères dans toutes les langues que l'on connaît, personne ne s'en offusquera. Ça défoule, ça fait rire, ça frustre un peu des fois. En fait, les jeux vidéos, c'est la vie. Mais sans être réel. C'est stupide, hein ?

Voilà. C'est Preethi. Stupid. Just once. Really often.