Le shopping et moi ça fait un. On est en fusion, si c'est pas peu de le dire. Du coup ce matin, j'ai besoin de me changer les idées et je filais au centre commercial. La rencontre que j'avais faite hier soir me perturbait encore en cette fin de matinée. Aller poser mes yeux sur de magnifiques paires d'escarpins, de pochettes et de robes ça m'apaisait vachement. Et puis être seule, surtout, car jamais je ne pourrais avouer la raison pour laquelle j'étais si perturbée par ma récente rencontre. Une belle robe pailletée et une paire d'escarpins vernie, j'étais ravie. Toute souriante, je filais vers l'ascenseur histoire d'aller au dernier étage, où se trouvait ma boutique de make-up et accessoires préférée. Je retenais l'ascenseur dans laquelle il y avait déjà trois personnes, toute souriante en remerciant le vieux monsieur m'ayant retenue la porte. Il y avait une autre jeune femme et.. Noah. Je tournais les yeux me retournant avec mes sac vers la porte, lui tournant le dos. Je voulais faire comme si je ne l'avais pas vu - impossible. Je ne bougeais pas d'un pouce. A l'étage du dessus, le vieux monsieur sortait en me souhaitant la bonne journée, je lui répondais avec un grand sourire. Puis la jeune femme sortait. Pas Noah. C'était bientôt fini, il allait forcément sortir au prochain.. l'ascenseur s'arrêta et se bloqua. « Oh non c'est pas vrai » soufflais-je en appuyant sur le bouton d'urgence. La voix me répondit qu'elle était consciente du problème et qu'ils cherchaient à vite le régler, qu'il fallait être patient. Je soufflais en fermant fort les yeux. « Il fallait que ça tombe sur nous. » dis-je doucement à l'attention de Noah. C'est vrai quoi. J'aurais préféré être avec ce vieux monsieur, j'aurais sûrement été plus à l'aise. J'étais bloqué à la place avec la personne que j'évitais depuis hier soir. Mais bon, s'il fallait faire face, on était doué pour ça tous les deux.

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J'étais venue pour faire tranquillement du shopping et me changer les idées. Beaucoup de choses se passaient là haut dans ma tête et j'étais incapable de faire outre. M'occuper était le meilleur moyen de faire abstraction. Je prenais l'ascenseur pour aller à mon magasin préféré quelques étages plus haut. Dans l'ascenseur : Noah. Je ne pouvais pas y croire. J'évitais de penser à lui et il apparaissait. Comme si le monde me disait "tu veux ne pas penser à lui? Non mais ça va pas la tête?" C'était insupportable. Mais bon, c'était pour quelques minutes pas plus. Les gens sortaient et l'ascenseur se refermait. Nous remontions un peu avant que l'ascenseur se bloque. J'étais désespérée. Pourquoi maintenant? Noah répondit un truc qui me mit limite hors de moi. En même temps il aurait pu dire n'importe quoi, sa simple présence m'énervait. « Merci beaucoup ça aide. ça t'arrive souvent de rester bloqué dans un ascenseur, toi? » dis-je en me retournant. Puis, j'eus un petit sourire. « Tu te souviens de cette fois où gamins on a passé toute la journée enfermée dans la cave de chez le voisin là qui avait pleins de bonbons en réserve? » Je souriais en regardant par terre puis je perdais ce sourire. « Enfin, beaucoup de choses ont changés depuis. Y'a eu plus de choses illégales après ça. » fis-je remarquer d'un siffle perçant. Il me reprochait de pas être aller le voir en prison, mais en même temps c'est pas moi qui ait demandé qu'il y aille. D'un certain côté, je m'étais senti abandonnée aussi. Je posais mes sacs par terre et je m'appuyais contre une paroi de l'ascenseur en regardant par terre, essayant de ne pas trop fumer de l'intérieur.

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Il avait fallu qu'aujourd'hui je sois coincée dans un ascenseur et pas avec n'importe qui : avec Noah. La personne à qui j'évitais de penser depuis ce matin. Mais bon, maintenant que nous étions là, je me devais de détendre l'atmosphère. Alors qu'il me disait ne pas être le mec le plus chanceux de la Terre, je me rappelais d'une fois où nous nous étions retrouvé coincé dans la cave d'un voisin. Je tournais la tête vers lui alors qu'il répondait. Je n'avais pas rêvé, j'avais vu un mini sourire sur son visage, qui m'en fit arracher un sur le mien aussi. Cela m'apaisait un peu de le voir sourire. Quand je me rendais compte de ma réaction naturelle soit-elle, je fronçais les sourcils me rappelant la réalité. « effraction, effraction.. ça va on était gamins et ce voisin nous adorait.. louche d'ailleurs.. » plaisantais-je en regardant dans le vide me souvenant de tout ça. En fait, j'aimais y penser. J'y pensais presque tous les jours finalement, parce que pour moi j'avais perdu tout ça et c'était une de mes plus grandes peines. « Ce n'était pas une effraction le jour où je devais passer devant toute la classe pour réciter ma poésie. La veille, j'avais vu mon père avec.. enfin tu sais quoi et du coup je n'avais pas dormi de la nuit, je ne la connaissais pas sa poésie. Et toi tu t'es levé et tu as attiré l'attention vers toi en parodiant la poésie entière avec des rimes et tout. » je lâchais un petit rire en y repensant. « Le soir-même je t'ai envoyé un message lumineux en morse à travers la fenêtre pour te dire merci. » me rappelais-je en souriant de côté. « Y'avait rien d'illégal dans tout ça. Et dans pleins d'autres choses qu'on a vécu.. Enfin sauf le jour où à quinze ans tu as pris la voiture de ton père pour qu'on aille tous les deux à cette big party en première année. Ma mère ne le sait toujours pas d'ailleurs! » dis-je en anecdote en riant. « J'aime bien me rappeler tout ça. » soufflais-je entre mes dents jouant avec mes mains. Je regardais autour de moi, reprenant mon sérieux. « Bon allez sortez-nous de là, oh.. » râlais-je avant de souffler et de m'asseoir par terre, jambes repliées contre moi. Je levais le regard vers Noah. « Alors, ça fait quoi d'être presque parrain..? Tu vas pouvoir lui apprendre à faire toutes les bêtises qu'on a faite! » dis-je en souriant avant de redescendre le regard. Je m'attendais à me reprendre un gros vent comme la veille, et je le comprendrais. Je tentais une approche et ça ne marcherait pas, je le savais d'avance. Je ne savais pas ce qui me poussait à insister. Au bout d'un moment, il m'en mettrait une ou quelque chose du genre.

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J'avais rechercher tous les moyens possibles de faire le lien avec Noah la veille dans ce bar et finalement, c'était la plus simple des manières qui marchait : rappeler des souvenirs. Peut-être que c'était parce qu'il n'avait rien de mieux à faire en ce moment, nous étions coincé dans un ascenseur alors, il ne pouvait pas vraiment fuir et moi non plus. Cela me faisait du bien finalement de parler de tout ça avec lui, de me rappeler des choses que j'ai essayé d'oublier. Des rires, des bons moments.
Je parlais d'abord de ce voisin chez qui nous avions essayé de voler des bonbons et où nous étions rester coincé. Je faisais la grimace à sa réponse. « Oh c'est dégoûtant » fis-je en riant. Puis je rappelais ce jour où il m'avait sauvé de la prof. Je ris. « Elle était jalouse c'est tout » dis-je en riant. Je rappelais aussi cette soirée où il avait piqué la voiture de sa tante pour qu'on aille à cette soirée. « Ah oui désolé » continuais-je en faisant la grimace puis je souris. Puis, je voulais ouvrir le sujet en parlant de son filleul qui n'allait pas tarder à naître. Je pensais me prendre un gros vent mais au lieu de ça, il restait sincère et j'étais étonnée. Je tournais le regard vers lui en souriant tendrement. « Le but d'un parrain c'est de faire les bêtises et en même temps de pouvoir compter sur lui, tu y arriveras y'a pas de problèmes pour ça. » lui confiais-je pour le rassurer. J'étais sûre qu'il y arriverait. Etre parrain ce n'était pas bien compliqué, c'était de l'amour et du rire il n'allait pas échouer. Wayne par contre c'était un autre rôle, mais ça je n'allais pas en parler, je ne suis pas très objective dans le sujet. « Carter va adorer son parrain! Puis ce sera un amour vu sa maman. Je ne dis pas ça parce que c'est ma meilleure amie.. » dis-je avant de rire légèrement parlant d'Hannah. Elle était une jeune femme formidable, elle éleverait un enfant formidable forcément. Même si moi je ne me voyais pas maman avant bien longtemps, elle était prête sans le savoir.

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Se rappeler les bons moments du passé, c'était plutôt plaisant finalement. Ce n'était plus une tête fermée et boudeuse que j'avais avec moi, mais plutôt l'homme rieur et plaisant que j'avais eu à mon adolescence. Cela me faisait du bien, comme un cure. Mais bon, à la base j'étais là pour oublier qu'il pouvait être ce Noah là à l'instar de ce qu'il m'avait montré la veille, un Noah boudeur et têtu qui ne me pardonnera jamais. Je voyais presque une lueur d'espoir, même si je savais que dès que l'ascenseur repartirait, la vie reprendrait son cours avec ses mauvais souvenirs. Je profitais donc pour lui parler du fait qu'il va devenir parrain du fils de ma meilleure amie, Hannah. Je me vantais d'avoir une si géniale meilleure amie. « Tatie Loulou non plus ne te laissera pas faire! Mais bon, si tu lui apprends à parler en morse à la petite voisine, je ne pense pas qu'elle sera contre.. » dis-je avec un regard complice avant de rire. C'est ce qu'on faisait quand on était jeunes et qu'on était tous les deux punis pour une ultime bêtise qu'on avait faite tous les deux. Il m'avait appris le morse en cours et j'avais retenu la leçon pour qu'on puisse parler par la fenêtre à distance. Il me fit rire à me contredire sur la ressemblance du petit avec sa maman. « Wayne s'y fera, Hannah ne demande pas grand chose de sa part. » avouais-je. « Hey mais il va naître dans une grosse semaine, j'espère que tu as déjà le gros nounours en peluche pour la maternité! » dis-je en fronçant les sourcils avant de sourire en coin. « Comment va ta tante? » demandais-je ensuite en prenant une plus petite voix. J'avais peur de dire une bêtise en demandant ça en réalité. Comme je n'avais pas eu de nouvelles pendant huit ans, j'avais encore peur de me prendre un mur. En même temps, si je n'essayais pas je n'y arriverais jamais. Je savais bien qu'on avait une relation un peu houleuse en dehors de nos soucis mais, j'essayais de briser la glace. Je m'en sortais pas mal dans cet ascenseur. Quand il s'asseyait, j'avais envie de m'approcher. Je regardais longuement cette espace entre nous mais, je ne fis rien. Pourquoi le ferais-je, d'ailleurs? En quoi ça me gênait?

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