∞ on the same road, again.

d a w s o n  . b r a d f o r d . f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

Face au miroir de la salle des résidents, je regardais mon visage. Quelque chose avait l’air différent… Mais impossible de déterminer ce que cela pouvait être. Mes yeux se rivèrent ensuite vers ma main, cette main qu’un homme odieux avait osé percer. Elle n’est plus bandée ni plâtrée. Elle a retrouvé son aspect naturel malgré cette cicatrice qui s’estompera encore un peu mais qui restera toujours présente. Elle me permet aujourd’hui d’opérer de nouveau et c’est à mon sens la plus belle chose que le ciel put m’accorder. Sans cette main, je ne serais plus moi-même. Sans cette main, ma vie aurait tout simplement été un enfer.  
Quoi qu’il en soit, en quittant Newport Beach, j’avais mis tout ça derrière moi. J’ai pu reprendre un nouveau départ en me construisant de nouvelles relations. Bien sûr, j’ai encore plein de chose à découvrir dans cette ville et surement d’autres personnes mais pour le moment, ce que j’ai me convient. A l’hôpital, je ne suis plus vue comme l’ex petite amie du chef de la chirurgie ou comme la peste que j’ai pu être. Non, ici, dans cette ville, je peux être moi-même. Certes, je n’oublierai jamais mon passé  mais il ne m’empêche plus d’avancer désormais, il est rangé dans un placard et je ne compte pas le laisser me hanter.
Au bout de quelques secondes, mon attention fut détournée par une résidente. «  Si ça te dit, on a décidé d’aller à la fête foraine.»  Son regard était amusé, bienveillant et sympathique, je ne pouvais donc pas refuser. Je n’avais d’ailleurs rien de prévue pour ce soir. J’avais simplement reçu un message du nouveau chef de chirurgie du Newport Hospital. Il voulait que je le rappelle de toute urgence mais je ne comptais pas le faire aujourd’hui. Il veut sans doute me demander de revenir et comme je ne compte pas remettre les pieds à Newport, c’est vite vu. Néanmoins, je le rappellerai demain ou dans quelques jours par politesse. « Carrément, je suis partante. » Lui souriais-je alors avant de m’approcher de mon casier pour l’ouvrir et me regarder dans le miroir pour me recoiffer et remaquiller correctement puisqu’après une journée pareille, il était nécessaire que je me refasse une petite beauté.
Une heure plus tard,  aux alentours de vingt-et-une heure trente, alors que le soleil commençait à peine à se coucher, nous arrivâmes à la fête foraine. Les lumières étaient déjà allumés, les habitant de Newport était présent en masse et une atmosphère festive se fessait ressentir. C’est ce qui me plait le plus à Miami, ce genre de ressentie.
Vers vingt-deux heures, nous nous étions divisées pour les attractions puisque certaines d’entre nous avaient les hauts de cœur facile, ce qui n’était pas mon cas. « Aller-y les filles, je vais rester avec Quinn et Nina. On ira aux auto-tamponneuses. » Souriais-je naturellement en regardant les autres pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient pas à être gênés. Personne ne leur en tiendra rigueur.
Cependant, j’étais loin d’imaginer que les filles me lâcheraient dix minutes plus tard pour rejoindre des hommes qu’elles ont rencontrés dans la queue. Bon, ils m’ont proposés de venir mais je ne le sentais pas, tenir la chandelle, ce n’est pas pour moi. Et puis cela crevait les yeux qu’ils étaient mutuellement intéressés. Mais je pense que si j’avais su, je serais restée avec les autres.
Pas à pas, je marchais donc dans la fête foraine à la recherche de mes amies qui s’éclataient sans doute dans les attractions ascensionnelle. Mes yeux vaguaient à droite et à gauche, espérant les retrouver. Mais au bout de quelques minutes, alors que j’étais à côté d’un stand de tir, un homme m’adressa la parole, c’était celui qui tenait le stand.   « Mademoiselle, t’es jolie, tentes ta chance ! » Ce qu’il m’avait lancé m’avait fait rire. Il était rondouillard et assez drôle. Le sourire qu’il affichait sur son visage me convaincue de jouer. Ok mais une seule partie.  Lui souriais-je en lui donnant trois dollars. Il mit dans mes mains le fusil et s’occupa ensuite de ses autres clients. Patiente, concentrée, j’attendais le bon moment pour tirer dans les ballons. Malheureusement, je n’étais pas parvenu à éclater tous les ballons, ils bougeaient de trop. Mais deux sur cinq, c’était pas mal pour une femme.
Ma tête se tourna ensuite sur la droite après avoir déposé l’arme sur le comptoir et mes yeux n’arrivaient plus à bouger. Ils ne voulaient pas croire ce qu’ils étaient en train de voir et moi non plus d’ailleurs. Mais pourtant, c’était bien lui. Sa chevelure, cette cicatrice, son allure, c’était bien à lui. Il ne manquait plus que ça... Rapidement, je pus apercevoir sa fille, Siobhän, dans une poussette en compagnie d’une dame, plus âgée, beaucoup plus âgée.
Délicatement, je m'étais retournée dans le but de m’éclipser mais après avoir fait un pas, j'entendis Siobhän prononcer un mot et pas n'importe quel mot.
« Madison ! Papa ! Madison ! » Elle réussissait à dire mon prénom, c'était incroyable. Ce fut la première fois que je l'entendis dire ça. Attendrie, je n'avais pas pu m'empêcher d'arrêter mon pas pour me tourner vers elle et lui sourire. Malheureusement, je n'avais pas tellement réfléchis et mon regard croisa celui de Dawson et cette dame. C'était une situation un peu étrange pour le coup. Je l'évite depuis un mois, je ne réponds plus à ses messages et il ne sait même pas pourquoi. Cependant, j'ai de bonne raison et le croiser aujourd'hui m'agace. Salut. Lui dis-je simplement sans aucune chaleur dans ma voix. Je n'étais pas heureuse de le croiser aujourd'hui.   Hey Siobhän, qu'est-ce que tu as grandi. Lâchais-je  en direction de ce petit bout de chou qui me souriait. Bonjour Madame. Dis-je gentiment à cette femme avant de reporter mon regard sur Dawson. Passez une bonne soirée.  Lui dis-je naturellement après m'être baisser pour embrasser la petite. Oui, j’étais à ce moment même perturbée par sa présence. J’étais partagée entre l’envie de le revoir et l’envie de fuir car même si le croiser ne me fessait pas plaisir, je passais de bon moment avec lui jusqu'à ce qu'entende cette conversation entre lui et mon amie Jessa, j’ai ressentie le besoin de me mettre en retrait et de mettre une certaine distance entre nous. Cette conversation est similaire à un coup de massue et finalement, je m’aperçois aujourd’hui que cette sensation est toujours là. Et même s’il ne sait pas que j’étais là, je pense qu’il est conscient que cet éloignement est volontaire.
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© DAVINA.

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J’étais persuadée que cette sortie à la fête foraine était le bon plan. Mais finalement, je crois bien que j’avais tords. Dawson est là, devant moi et même si je ne le laisse pas paraître, c’est frustrant. Je ne voulais plus le voir mais il faut croire que le destin en a décidé autrement puisque forcément, je ne pouvais pas ignorer sa fille. J’aurai pu continuer mon chemin et faire semblant de ne pas l’avoir vue mais c’était au-dessus de mes forces. Les enfants ont toujours été mon point faible et ça, bien avant que le décès de ma sœur.  Je m’étais donc montrée polie en saluant cette dame et sa fille. J’ignorai Dawson, je ne voulais pas que les choses changent. Je ne voulais pas non plus restée une seconde de plus ici, en sa compagnie. Ainsi, j’avais annoncé mon départ après avoir embrassée la fillette.
Cependant, alors que je marchais dans la foule d’un pas décidé, Dawson attrapa mon poignet quelques secondes plus tard. J’étais égarée, je voulais rejoindre mes amies, je ne voulais pas rester seule avec lui et avoir une discussion, je ne voulais pas avoir cette discussion, non, je ne le voulais pas mais lui le voulait très clairement et il me le fit bien comprendre en m’attirant à l’écart, entre deux stand pour ne pas être gêné par les passants et surement pour avoir plus de tranquillité. «  Je peux savoir ce qu'il t'arrive ? » Demanda ce dernier sur un ton assez calme avant d’ajouter :   « Et ne me dis pas rien, car je sais quand tu mens. » Déterminé, oui c’est ce qu’il est. Il veut sa réponse mais je n’ai pas envie de lui donner.  Très clairement, je n’avais pas envie d’avoir cette discussion, je ne voulais pas justifier cette distance que j’avais prise.  Je ne lui avais pas donnée de nouvelle depuis un mois. Je ne répondais ni à ses appels, ni à ses sms parce que oui, j’étais décidée, décidée à le rayer de ma vie. Cette discussion que j’ai surprise m’a totalement surprise, voire choquée. A mon sens, je ne pouvais plus continuer de le fréquenter, c’est comme ça.
Dawson me regarda, je le regardais. Il attendait une réponse mais je ne comptais pas lui donner. Et alors que je m’apprêtais à entamer un duel de regard avec ce dernier, un vieux papy nous interrompit pour prendre la parole. Naturellement, sa proposition me fit sourire intérieurement mais je ne le montrais pas, je restais de marbre. « Désolé mais visiblement, je ne pense pas que cela suffise » Répondit Dawson suite à la proposition du papy. Il était perspicace, des roses n’auraient rien arrangé.  Je pense que je les aurai écrasé sur sa figure. J’avais donc levé les yeux aux ciels. Et lorsque Dawson suggéra au vieux monsieur d’aborder le jeune couple d’à côté, j’avais légèrement bougée ma jambe pour partir. Cependant, il tenait toujours mon poigné. Et à ce moment-là, lorsqu’il sentit mon corps bouger, il remarqua que mon poigné était toujours en sa possession. Il le lâcha et repris la parole : « Malheureusement tu ne réchapperas pas à cette discussion » Déterminé, il soutenu mon regard et continua : « Je pensais que l'on avait atteint le stade où on pouvait se dire ce qui nous dérangeait. » Cette réflexion semblait justement assez ironique. J’avais l’impression que c’était l’hôpital qui se fichait de la charité même s’il ignorait les raisons qui m’ont poussé à couper les ponts.   «  C’est drôle que tu dises ça Dawson parce que je pensais justement qu’on avait atteint le stade où on pouvait se faire confiance, où on ne jouait pas sur plusieurs tableaux. » Lui répondis-je simplement en touchant mes cheveux, c’était ma petite habitude, ma petite mimique lorsque je commençais à être nerveuse, peu importe le contexte. Je ne voulais pas abordée ce sujet mais Dawson m’y avait contrainte et c’est malheureusement ce qui me rendait nerveuse.   « Je suis au courant pour Jessa. »  Lui avouais-je alors sur un ton sec mais calme. Je ne comptais pas m’énerver, non, ce n’était plus le genre de la maison. Je ne voulais pas me prendre la tête d’avantage non plus et c’est pourquoi je n’avais pas tournée autour du pot. Lui confier que j’étais au courant pour Jessa résumait toute la situation même s’il manquait un détail. « J’ai entendu l’un de vos appels téléphoniques. »  Ajoutais-je alors pour lui faire comprendre que j’étais belle et bien au courant de certaines choses. Je ne serais même pas surprise s’il y avait encore plus à apprendre. Je m’étais trompée sur Dawson, il n’est pas l’homme que je pensais qu’il était. J’ai malheureusement fait preuve de manque de jugement mais je pense qu’à l’avenir, je serais beaucoup moins naïve en ce qui concerne les hommes et même les femmes, en ce qui concerne les gens en général, j’ai beaucoup trop baissé ma garde.

© DAVINA.

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Inconsciemment, Dawson sortit la phrase, le terme ou le mot qu’il ne fallait pas. Cette phrase avait suffi à éveiller mon agacement. C’était tout de même incroyable car même s’il ignorait les raisons de cet éloignement, il sait pertinemment ce qu’il fait de sa vie, de ses jours et de ses nuits. Et finalement, j’en viens à me dire que je rencontre toujours des personnes qui cachent bien leur jeu. C’est pourquoi, je n’avais pas hésité à lui dire sur ce que je pensais. A mon sens, il jouait sur plusieurs tableau et lorsque je vis son regard surpris, rempli d’incompréhension et tourmenté, je ne pus m’empêcher de rouler des yeux et d’émettre un léger soupire avant de finalement lui dire sans tourner autour du pot que je suis au courant pour la relation qu’il entretient avec Jessa puisque j’ai eu l’honneur d’entendre leur conversation téléphonique.   « Attends, depuis quand tu écoutes mes conversations téléphoniques ? » C’était tout ce qu’il trouvait à me sortir. Ce n’est pas en cherchant quelque chose à me reprocher que la situation s’arrangera, bien au contraire.   « Et tu peux m'expliquer ce qui te déranges le plus ? Parce que je ne te comprends pas, Madison. »  Ajouta-t-il ensuite. Nos visages étaient face à face et l’expression sur mon visage en disait long. « T’es sérieux là ? » Lui répondis-je en maintenant son regard. Oui, il passait sa main dans ses cheveux, oui, il était surement nerveux et je veux bien me remettre en question parfois mais là, je n’ai pas besoin de le faire. Je ne me suis levée ce matin en me disant que j’allais espionner Dawson. Non, je me suis levée ce matin-là en me disant que j’avais envie de voir Dawson. Malheureusement pour lui, j’ai été contrainte d’entendre un bout de leur conversation et d’apprendre son aventure avec Jessa.   « Si tu veux tout savoir, la situation avec Jessa est loin de m'amuser. Car je risque gros, je sais que j'ai commis une grave erreur. Dit-il dans un premier temps avant d’ajouter : « Toi qui parles de confiance, tu crois vraiment que j'allais me pointer chez toi et te dire "tiens Madison j'ai couché avec une élève, quel con je suis!". J’écoutais ce qu’il disait, je regardais ses lèvres gesticuler et je pris sur moi pour le laisser s’exprimer puisque maintenant qu’il m’a mise sur le fait accomplie, je veux connaître son ressentie. « Au lieu que tu t'éloignes, j'aurais préféré que tu sois également honnête avec moi. Au lieu de jouer la carte de l'indifférence, et de ne répondre à aucuns de mes appels, ni messages. Et pour ta gouverne, je n'ai joué sur aucun tableau, et j'ai toujours été sincère. » Je mourrai d’envie de répliquer, je comptais le faire, j’étais sur le point de lui couper la parole mais il parlait si calmement que je n’eus pu me résoudre à le faire. Je voulais le laisser déballer tout ce qu’il pensait. J’ai horreur de parler pour rien dire et je pense que nous en sommes à un point où nous avons tous les deux besoin de vider notre sac. Il n’avait pas tort non plus, je n’aurai pas dû l’ignorer, j’aurai dû l’affronter. J’aurai dû répondre à ses sms, à ses appels et ne pas jouer à la morte du jour au lendemain mais sur le coup, c’est ainsi que j’ai réagi. Et je ne me le reproche pas car je sais pourquoi j’ai réagis comme ça et ce qui m’a poussé à le faire.  Et si c’était à refaire, je sais que je le referai parce que mon passé est ce qu’il est, je veux avancer sur de bonne base et ne pas recommettre les mêmes erreurs.
Son regard se plongea totalement dans le mien, il était ancré. Je ne pouvais apercevoir que ses yeux et son regard. Concrètement, je ne pouvais pas l’éviter. « Le pire dans tout ça, c'est que je me dis que si Siobhän ne t'avais pas interpellé, j'aurais toujours pu courir pour une quelconque explication. J'aurais juste aimé que tu sois honnête envers moi. Je ne te dois rien, et tu ne me dois rien, mais si cela t'as autant affecté, j'aurais préféré que tu viennes m'en parler de toi-même, et pas que j'ai à te demander quoi que ce soit. Termina-t-il en maintenant l’intensité de cet échange de regard. Je sentis le jeune professeur assez gêné, voir tracassé. Et consciente qu’il avait tout de même raison sur certains points, je n’avais pas cherché à le contredire même si à mon sens, je ne suis pas celle qui a manqué d’honnêteté.
Son discourt étant terminé, je repris le flambeau pour répondre à ses interrogations et lui apporter des réponses à propos de ma réaction. Doucement, en laissant mon regard ancré dans le sien, je fis un pas de plus vers lui, pour être beaucoup plus proche que je l’étais il y a encore quelques minutes.                   Naturellement, ma main se posa sur sa joue délicatement avant que mes lèvres ne se pose sur les siennes. Je ne l’avais pas embrassé par hasard, je voulais qu’il comprenne mon point de vue. « On s’est embrassés de cette façon à plusieurs reprises. »  Lui dis-je doucement en le regardant, les lèvres encore très proches de son visage. Sans perdre de temps, je les avais approchés de nouveau pour cette fois-ci l’embrasser avec plus d’intensité et beaucoup plus de sensualité. L’une de mes mains s’était entremêlée à l’une des siennes après avoir quitté sa joue. « Mais aussi de cette manière-là je crois. » Ajoutais-je alors en éloignent de nouveau mon visage du sien pour lui faire face. Mon regard était accroché au sien et mon envie de lui expliquer les choses était plus présente que jamais. « Et tu vois, même si on se doit rien, quand j’embrasse un homme comme je viens de le faire, je n’apprécie pas d’apprendre qu’il a couché avec ma meilleure amie. » Lui dis-je tout d’abord. « A mon sens, c’est légitime. T’aurais apprécié toi que je t’embrasse alors que je couche avec ton meilleur pote ? Non, je ne crois pas. Et bien moi, c’est pareil. Je me suis même sentie humilié pour être honnête. »  Terminais-je en reculant d’un pas, satisfaite ce que je venais de lui dire. Je suis en accord avec ce que je viens de lui dire. Je n’aurai peut-être pas dû l’ignorer comme je l’ai fait mais comment faire autrement ? J’ai eu assez de mauvaise expérience dans ma vie. Et en avoir encore une, ce n’est plus envisageable.

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Le niveau sonore battait son plein et pourtant je n’entendais rien. J’étais concentrée, concentrée sur Dawson, concentrée sur ces explications que nous étions en train de nous donner. Le mot le plus exacte serait d’ailleurs : absorbé. Oui, c’est ce que j’étais, absorbée. Je ne fessais ni attention au bruit, ni attention aux personnes qui se baladaient à côté de nous. Même la joie des enfants qui se trouvaient là ne suffisait pas à me déconcentrer.
Déterminée à lui faire comprendre mon point de vue, je n’avais pas tournée autour du pot. L’embrasser de ces deux façons était le meilleur moyen pour illustrer mon opinion et mon mécontentement.  Seulement, Dawson était naturellement entré dans mon jeu. Je savais qu’il le ferait et c’est pourquoi je n’avais pas hésité à agir de cette manière. A mon sens, le meilleur moyen de faire comprendre à quelqu’un ce que l’on ressent, c’est de le mettre à notre place. Ainsi, l’embrasser était selon moi crucial pour appuyer mon discours.
Après avoir reculé d’un pas, mon regard ne quittait pas celui de ce dernier. Cette conversation semblait importante pour l’un comme pour l’autre. Nous en avions visiblement besoin et mon erreur fut de ne pas l’avoir eu avant.  « Je ne savais pas que Jessa était ta meilleure amie, mais je peux t'assurer que tout ceci s'est passé bien avant  »  Affirma le jeune homme. Je connaissais Dawson assez bien pour savoir qu’il ne me mentait pas. Il me répondait de manière si calme et spontanée que je ne me voyais pas douter de ces dires. Néanmoins, cette conversation téléphonique n’est pas trompeuse, ils sont toujours en contact et c’est peut-être ce qui a aidé à alimenter mon ressentie de base. « Tu marques un point, sur ce que tu dis, j'aurais réagi exactement de la même manière. Je n'aurais pas forcément apprécié d'apprendre une chose pareille, qu'importe comment. »  Ajouta Dawson sur un ton toujours aussi calme et sincère. Il commençait surement à comprendre ma réaction. J’appréciais énormément sa manière de réagir à ce moment précis puisqu’il mettait sa maturité en avant en me montrant qu’il est capable de se remettre en question et d’écouter réellement ce que je pouvais lui dire.
D’un geste contrôlé, le jeune professeur m’attira contre lui et cassa le peu d’espace qu’il y avait entre nous pour que nos corps soit l’un contre l’autre. « Je n'ai jamais joué sur plusieurs tableaux, si c'est ce que tu pensais vraiment  » Ajouta-t-il en laissant son regard plonger dans le mien. « Jamais. »  Murmura le jeune homme contre mes lèvres. Je n’eus en effet pas le temps de lui dire que je le croyais qu’il avait déjà pris possession de mes lèvres. Sa maniée d’être provoqua en moi de nouveau frisson, bien différents de ceux qu’il m’avait déjà fait ressentir dans le passé. Cet homme, depuis que je le connais, a toujours su se montrer ferme dans ses gestes, dans ses paroles et dans son comportement. C’est sans doute ce que j’apprécie le plus. J’ai toujours eu tendance à porter d’avantage mon attention sur les hommes qui savent prendre les choses en main. A l’aide du bout de ses doigts, ce dernier caressa ma nuque, ce qui m’incita à intensifier le baiser qu’il venait de me donner en un baiser parfaitement langoureux où nos langues s’entremêlèrent comme si elle ne s’était jamais quittés.
Quelques instants plus tard, nos visages se fit de nouveaux face lorsque le baisé toucha à sa fin et nos regards ne perdit pas de temps pour entrer une fois de plus en collision. « J'ai vraiment vu le moment où ta main allait venir saluer ma joue. »  Dit-il dans un premier temps. Naturellement, un sourire se dessina sur mon visage car je n’avais imaginé ou pensé le gifler. Je ne me serais pas permise de le faire dans le sens où je n’avais pas aucunement le droit de le faire.   « Je pense que l'ancienne Madison l'aurait fait sans remords ni scrupules. » Ajouta ensuite le jeune homme avant que je ne me mette à rire légèrement. « Je ne t’aurai pas giflé Dawson. Je me serais simplement contentée de te mettre un coup de poing dans le nez. »  Lui répondis-je en souriant légèrement. Je pense que c’est ce que j’aurai fait dans le passé et le jour même où j’ai entendu cette conversation téléphonique. « Comme quoi tu as belle et bien changé. » Reprit-il en cherchant de nouveau mon regard. Il n’avait pas tort, je n’étais clairement plus la même et ce qui se passait actuellement le prouvait. « Oui, si on veut. » Lui répondis-je tout simplement en ne quittant pas son regard.
La situation était un peu plus claire pour moi finalement. Etant donné que je n’avais pas été cherché d’explication auprès de Jessa, je n’avais aucune idée de ce qui se tramait toujours entre eux. Dawson m’a ce soir affirmé que leur escapade s’est produite avant que nous nous fréquentions et visiblement, cela semblait vrai. Et même si le fait qu’il est couché avec elle me gêne toujours à l’heure actuelle, je ne peux pas lui en vouloir. Bien que j’aurai aimé apprendre ça de sa bouche bien avant. Toutes fois, je ne pouvais pas l’en blâmer compte tenu du fait qu’il ignorait jusqu’à ce soir que Jessa était ma meilleure amie.  J’allais donc devoir mettre de l’eau dans mon vin pour accepter cette image d’eux dans un même lit.
« Tu devrais retourner auprès de ta fille et de, ta mère ? »  Lui dis-je gentiment en terminant ma phrase de façon hésitante car je n’en étais pas certaine. « Ils vont finir par se demander où tu as bien pu passer et je ne veux pas que Siobhän m’en veule du haut de ses un ans et demie. » Terminais-je en laissant mes doigts se balader délicatement sur son torse, le sourire aux lèvres. Je ne voulais pas l’accaparer plus longtemps.

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« Etrangement, cela ne m'étonnes pas, je t'en pense tout à fait capable, toutefois, je préfère quand même quand tu m'embrasses. » Me confia Dawson sur un ton angélique, ce qui me fit naturellement rire. L’humour de Dawson était assez agréable, il n’était pas lourd. Il savait toujours où s’arrêter et quand continuer. Malheureusement, ce n’est pas le cas de tout le monde et c’est pourquoi j’apprécie cette qualité chez lui. « Le contraire m’aurait étonné. »  Lui répondis-je  de façon amusée avant d’approcher mes lèvres des siennes sans les coller dessus. « Une autre fois, peut-être. » Murmurais-je toujours aussi amusée.
Ne voulant pas occuper Dawson trop longtemps, je lui avais suggérer de rejoindre sa mère et sa fille en baladant mes doigts sur son torse. Les moments entre un père et sa fille sont essentiels et je ne voulais pas lui retirer ça. Je n’ai pas eu le meilleur des pères et sachant que Dawson est un exemple à ce niveau-là, je ne voulais pas le détourner du bon chemin. « Pourquoi t'en voudrait-elle ? Je lui expliquerais, et ça ira. » Répondis-il en souriant. « Elle t’en voudrait parce que tu es venu ici pour elle et que tu finalement, tu es ici avec moi. »  Lui répondis-je gentiment, convaincue par ce que je venais de lui dire. Elle ne m’en voudrait pas, elle est trop jeune pour ça mais je m’en voudrai personnellement de lui gâcher son moment. Je ne suis pas ce genre de femme qui cherche à passer avant la fille d’un homme qu’elle apprécie. « Tu es accompagnée ? Parce qu'on pourrait peut-être se retrouver après si tu veux. Reprit le jeune homme en replaçant l'une de mes mèches rebelles, délicatement derrière mon oreille avant d’ajouter : « Je venais faire un petit tour avec ma mère et Siobhän histoire qu'elle voit la fête foraine de nuit, car l’ambiance et les décors ne sont pas pareil qu'en plein jour, mais je ne comptais pas rester longtemps pour ne pas coucher Siobhän tard et la décaler dans son sommeil. »  J’avais donc hoché la tête positivement avant de reprendre la parole : « D’accord. Envois moi un texto pour me dire où tu veux que l’on se retrouve. »  Lui dis-je simplement même si je n’étais pas convaincue de mon choix. Peut-être que ce n’était pas un choix judicieux mais je suppose qu’il est trop tard pour reculer. J’ai accepté de mettre de l’eau dans mon vin par rapport à cette histoire entre lui et Jessa. Il ne me reste plus qu’à assumer ma décision et dépasser ça. Cette vision de Dawson et de Jessa n’était pas facile à chasser mais je devrais m’en accommoder. J’ai fait un choix et je compte bien m’y tenir. « Aller, files les rejoindre. » Lui souriais-je alors en voyant qu’il avait du mal à partir.
Lorsque ce dernier ne fut plus dans mon champ de vision, je partis à la recherche de mes amies en attendant patiemment le texto de Dawson.

r p . c l ô t u r é .