Camélia Salomée Dewith

"J'ai tout quitté mais ne m'en veux pas. Fallait que je m'en aille. Je n'étais plus moi"

Caractère

Dans mes relations, j’use de mes deux faces. Enfant de riche, élégante, polie, souriante, belle. Enfant blessée, déchirée, rebelle, colérique, impulsive. Quand je veux, j’obtiens et je ne manquerai pas d’utiliser la manipulation. Je m’attache que très rarement, donnant ma confiance a très peu de gens. Un côté mystérieux, indomptable, sauvage. Jalouse et possessive, je ne supporte pas quand on touche à ce qui m’appartient, sûrement une déformation de gosse de riche, capricieuse et princesse. Lorsque je me sens frustrée ou encore que quelqu’un touche à une corde sensible, je réponds directement par de l’agressivité, je me suis souvent comparée à une bouilloire sur le feu, qu’on on l’a laisse trop longtemps bouillir, elle pète. Derrière mes airs de jeune fille paumée, j’adore mener a bien des projets caritatifs, bien sûr c’est mon petit secret, généreuse dans l’âme.   Impatiente, lorsque je veux quelque chose c’est maintenant et tout de suite, je ferais tout pour arriver à mes fins. J'adore charmer, séduire, j'irais jusqu'aux dernières limites possible avant de prendre la fuite, comme une voleuse. En gros, sous mes traits fins et doux, se trouve un ange à cornes.            

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Derrière l'écran

Histoire

«  Tu es bien sûr de vouloir faire ça ? » La tension est palpable. Tu hésites, tu réfléchis, tu m’as juste aperçu et ton cœur est sorti de ta poitrine. Tu m’as juste aperçu et pourtant, je suis devenue ton monde, ton vie. « Oui … Je, je ne pourrais pas … » Tu n’arrives pas à mettre des mots sur ce que tu ressens, tu te sens prise au piège, tu as peur de regretter qu’importe la décision que tu es en train de prendre. Tu baisses ton regard, l’assistante sociale hoche la tête. Un geste de compréhension mélangé sûrement à la déception. Elle ne dit rien, sort de la chambre. Ton regard se perd par la vitre de l’hôpital, étage maternité.

«  Regarde Preston, regarde comme elle est belle ! » Tu es grande, avec des jambes interminables, belles et fines, des longs cheveux blonds, des yeux couleurs jades. Tu ne me ressembles pas, tu incarnes la beauté. Ta main part à la rencontre de la mienne, si petite, tu me tiens comme si tu tenais un trésor, quelque chose de précieux. Ton regard est déjà remplit d’amour, je ne suis pas sortie de ton ventre et pourtant, dans ta tête, je suis déjà ta fille. Toi, je te regarde avec des yeux ronds comme des billes, tu as du charisme, tu es grands baraqués, habillé de ton petit polo qui pue l’argent, il ne manque plus que ton club de golf. Mais tu me regardes tendrement, comme une si j’étais la prunelle de tes yeux.

« Camélia, tes copains sont arrivés mon cœur. » Je dévale les escaliers à toutes enjambées. Toute excitée, aujourd’hui j’ai 5 ans, tu as dit que j’allais avoir de belles surprises si j’étais sage, alors pour une fois, j’ai été sage. J’arrive dans le hall de notre grande maison, a défaut d’avoir une mère qui ne savait pas s’occuper de moi j’ai eu une famille bien trop aimante et surtout, très riche. Le salon a été joliment décoré, des ballons partout, des banderoles, une piniata, une avalanche de cadeaux se trouvent dans un coin. Mes longs cheveux bruns valsent dans le vent au rythme de mes pas, je débarque dans le jardin et cris de joie en les voyant tous. «  Oh maman, merci. » Sa main se pose sur mon épaule, comme une caresse. Ses lèvres effleurent mon front, sa main se dépose dans mon dos et elle me pousse doucement vers la pelouse. «  Va donc, ton frère va bientôt arriver, papa est partit le chercher à son cours de sport. » Mon frère, il a un an en plus que moi. Mes parents ont essayé pendant des années d’avoir un enfant, ils se sont donc tournés vers l’adoption. Quand ils ont commencé les démarches, elle a appris qu’elle était enceinte, le bonheur, la joie. Lui et moi, nous avons une relation très fusionnelle, même de trop. Nous exigeons de dormir dans la même chambre, il est très protecteur envers moi. Petite fille de riche, apprendre à se taire, à être belle, à sourire.

«  Preston, je ne pense pas qu’il faut lui dire, en tout cas, pas maintenant. Elle n’est pas prête à entendre ça. » J’ai huit ans, je ne trouve pas le sommeil. Dans les escaliers en marbre de notre grande maison, je me suis posée. Je vois papa et maman parler dans l’encadrement de la porte. Je sais très bien que je suis au cœur de la conversation. «  Enfin chérie, il est de notre devoir. Nous avions dit que cette situation ne sera pas un secret pour elle. C’est important pour son équilibre … » « Oui, tu as raison, mais comment faire ? Mets-toi à sa place, j’ai tellement peur qu’elle nous déteste.. » « Nous irons demain, manger à l’extérieur tous les trois et nous lui dirons, que tu ne l’as pas portée dans ton ventre mais que nous sommes tout de même ses parents et … » Le monde s’écroule. Je n’ai plus jamais été la même. Juste l’impression que ma vie a été bâtie sur un mensonge, une farce.

Suite à cette annonce, je m’étais toutes les différences qui nous séparaient en avant. Ils étaient blonds, j’étais brune, ils avaient les yeux clairs, j’avais les yeux foncés, ils étaient grand, j’étais petite, ils avaient de la grâce, je suis brusque, ils aimaient le sport, je déteste ça. Au fils des années, je me suis sentie comme un petit canard noirs, leur reprochant de m’avoir enlevé à ma mère, leur répondant, les repoussants. Je n’acceptais plus que ma mère vienne me dire au revoir le soir, je restais cloitrée dans ma chambre, à dessiner, dessiner ma vie, ma douleur. J’avais l’impression d’être inexistante, j’ai été abandonnée par une mère qui ne m’aimait pas, je ne comprenais pas comme c’est possible de ne pas aimer un enfant. J’ai fait des recherches, comme ça, par curiosité, mais elles n’ont menés à rien. J’avais l’impression que j’étais une bombe, qui faisait tic-tac, prête à exploser, prête à tout casser.

Les années passent, je me trouve une bande d’amis, comme ça. Je ne respecte pas le couvre-feu, je suis arrogante, je les envois tous chier, je les enmerde. La seule personne qui peut m’apaiser c’est mon frère, enfin mon frère. Je me sens attirée comme un aimant, d’une relation fraternelle je passe à quelque chose de complétement inconnu, interdit. On se taquine, on se cherche, je respire son odeur, m’en imprègne. Je suis avide de ses lèvres, je suis avide de lui.

«  Camélia, nous avons à te parler … Ton père va signer un gros contrat avec les concurents… Voilà c’est difficile ce que je vais te dire mais nous avons longuement discuté et je pense qu’il serait bien que tu rencontres leur fils … Tu sais, je ne vais pas te faire de dessin. On t’a promise à lui mon cœur. »

La discussion de trop. Ce n’est pas mes parents, en quoi ils dirigent ma vie. Je sors, je drague les mecs, les poussent dans leurs retranchements, je veux leur faire payer, je veux leur montrer que je ne suis pas faite pour une belle petite vie parfaite, une vie de mensonge. Je bois, je passe la nuit dehors, je fume, je rentre complétement stone à la maison, je veux rien faire de ma vie, je dessine. Je supporte plus.

Je dois m’éloigner, sortir de cette relation, sortir de tout ça. Miami, pourquoi pas. J’ai beau être une rebelle, je travaille bien à l’école et mes notes sont plus qu’excellentes. Je suis prise, je choisis art plastique, le dessin. Je trouve un petit boulot, tatoueuse dans un salon du coin, je propose mes œuvres, abstraite, expressive. Je sais pas parler, j’sais pas mettre des mots sur mes maux, c’est mon seul moyen d’expression.

Les mecs, les filles, j’les prends, je les utilise puis dès que les sentiments s’installent, je les jette. Autodestructrice dans l’âme. Déchéance. Mais malgré mon histoire, malgré le genre que je me donne, je suis une fille frêle, sensible, et surtout je suis vierge. Peur de l’abandon, je ne me suis jamais offerte à personne.

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