(#)Sujet: that was just a dream (camélia) | Mar 12 Jan - 21:58
that was just a dream
Camélia Dewith & Charlie Wexforth .
Prunille était partie. Ces trois mots me tournaient dans la tête depuis son départ, sans cesse. Parfois, je n'y pensais plus, mais ils revenaient bien vite me tourmenter plus fortement encore. Elle avait d'excellentes raisons de s'en aller, je l'avais d'ailleurs inciter à le faire, et puis nous n'étions pas sans nous revoir mais... Je sais pas. Tout cela était étrange. Il y a quelques temps encore, cela ne m'aurait rien fait que Prunille parte, qu'elle s'en aille à l'autre bout de la terre. Je n'avais jamais été proche d'elle durant mon enfant. Ma soeur jumelle et moi étions les chouchous de nos parents tandis que ma soeur aînée était l'enfant délaissée. Elle avait dû apprendre très vite à se débrouiller seule. Nous n'avions aucun lien, et puis j'avais commencé à la détester peu après le décès de ma jumelle. Je l'avais détesté pour des raisons futiles, parce que tout m'était devenu insupportable. Sans June, la vie elle-même ne me paraissait plus avoir de sens. Notre famille était en train de se briser en morceaux depuis mon départ précipité de Washington pour Miami. Prunille avait eu la seule audace de vouloir sauver ce naufrage. Peut-être l'avait-elle fait de manière trop agressive. Je n'en savais rien. Toujours était-il que j'avais pris ces tentatives de rapprochement pour des façons de me faire culpabiliser (alors que je n'avais pas besoin d'elle pour cela) et j'avais posé entre nous une barrière infranchissable. Je m'étais mis à la haïr de toutes mes forces, à ne plus répondre à ses appels. Lors de son arrivée à Miami, je lui avais claqué la porte au nez et l'avait insulté de tous les noms. La voir était trop douloureux. Je ne supportais pas de l'entendre énumérer tous mes défauts, comme quoi j'avais abandonné ma famille, que je m'étais comporté comme l'enfant gâté que j'étais en quittant Washington et que c'était cela qui avait causé la mort de notre mère. Cependant, après ma tentative de suicide, nous nous étions étonnamment réconcilié. Je m'étais rendu compte qu'elle avait toujours eu raison, que je m'étais effectivement comporté comme un gamin. Et qu'elle avait aussi raison sur le fait que nous devrions nous entraider, passer cette phase difficile ensemble.
Alors évidemment, j'avais un peu de mal à la voir s'éloigner de moi. Après les décès de ma soeur et de ma mère, je ne supportais plus d'être sans Prunille. Elle était tout ce qui me restait avec mon père, même si j'avais énormément de mal à regarder ce dernier dans les yeux. Mais au lieu de déprimer sur son départ comme je l'aurais fait il n'y a pas encore si longtemps, j'avais décidé de me bouger les fesses. Elle n'était pas morte, bon sang ! Pourquoi est-ce que je me lamentais comme cela ? En y réfléchissant longuement, j'avais décidé qu'il restait une seule chose à faire. Quelque chose qu'elle m'avait confié ne pas avoir la force de réaliser. Le faire à sa place était peut-être une mauvaise idée... ou peut-être pas après tout. Prunille n'avait pas annoncé son départ à Camélia. Je ne savais pas trop où en était leur relation et ce qu'elles étaient exactement l'une pour l'autre. Ma soeur m'avait vaguement dit avoir entretenu une relation avec elle, mais qu'elles s'étaient séparées alors qu'elle l'aimait encore... Je ne savais pas trop et à vrai dire je m'en fichais. Tout ce qui m'importait, c'était d'expliquer la situation à cette Camélia. Elle ne pouvait pas rester sans savoir. Et puis, me rapprocher d'elle serait une façon de me rapprocher de Prunille. Je m'étais donc rendu au domicile de cette dernière, ayant facilement trouvé l'adresse de cette dernière. Arrivé devant la porte, je stressais un peu. Je n'étais toujours pas à l'aise avec les inconnus et faire ce que je m'apprêtais à faire était un véritable défi pour moi. C'était l'une des première fois, depuis ma sortie de l'hôpital, que je me retrouvais face à quelqu'un que je ne connaissais pas. Je frappai, et rapidement, une jolie jeune femme qui se trouvait être Camélia m'ouvrit. « Salut, euh... Camélia ? » fis-je d'une voix hésitante et le regard fuyant. Elle avait l'air sympathique, mais je ne pouvais que me sentir mal à l'aise. Il fallait pourrait que je fasse ce pourquoi j'étais venu. « Je m'appelle Charlie, je suis le frère de Prunille. Je sais pas si elle t'a parlé de moi » Je marquai une courte pause, et repris vite en voyant Camélia s'affoler. « Non non, t'inquiète pas, il s'est rien passé de grave ! » ajoutai-je. « Prunille est partie. À New-York. Elle m'a dit qu'on lui avait offert un poste qu'elle ne pouvait pas refuser... » Je ne savais plus trop quoi dire d'autre. C'était peut-être pas une si bonne idée, tout compte fait. « Elle n'a pas eu la force de venir te l'annoncer, mais je me suis dit que quelqu'un devait te le dire. Alors me voilà. Je suis désolé ».
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(#)Sujet: Re: that was just a dream (camélia) | Mer 13 Jan - 20:06
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Camélia Dewith & Charlie Wexforth .
On frappe à la porte. Mes yeux se posent sur l’horloge et je me dis qu’il est un peu tard pour que je reçoive de la visite. Je n’ai pas rendez-vous avec Prunille et je n’attends personne. Mais je me dis que la jeune femme peut très bien avoir eu l’idée de me faire une petite surprise et ce n’est pas la première fois qu’elle débarquerait ici sans me prévenir. Elle avait bien de la chance car je suis en pleine préparation pour des cookies, je dois dire que c’était une petite surprise que j’avais pensé faire, du moins lui en apporter chez elle. Elle sait que je ne suis pas fan de cuisine mais elle pourra au moins juger que je fais un effort et puis, le plaisir d’en faire rien que pour elle est là. La première fournée n’a pas été évidente mais j’en suis maintenant à la troisième et disons que je m’en sors pas mal. Même si j’ai un peu de chocolat fondu sur le visage, mon débardeur un peu trop farineux et ma cuisine est dans un bordel monstre. Mais l’odeur qui se dégage de mon four est une bonne compensation à tous ses efforts fournis cette après-midi. Je mentirais si je disais que je n’en ai pas piqué quelques-uns mais il faut bien nourrir les troupes et me donner du courage à continuer à développer cette nouvelle compétence en pâtisserie. J’enfourne mes doigts dans ma bouche pour faire disparaitre la pâte qui me colle aux doigts et je referme mon four avant de me diriger vers la porte. Grand sourire aux lèvres. Je me retrouve face à un inconnu mais mon cerveau fait la connexion quelques secondes après. Son visage me dit quelque chose et je fouille dans ma mémoire pour me rappeler du moment où j’ai pu l’apercevoir. Les photos. Chez Prunille. C’est son frère. Salut, euh... Camélia ? J’hoche la tête de haut en bas, tétanise. Je me demande bien ce qu’il vient faire chez moi, et seul de plus. Je m'appelle Charlie, je suis le frère de Prunille. Je ne sais pas si elle t'a parlé de moi « Je … Euh si. » Dis-je simplement alors que mon cerveau se met en route à une allure folle. Mes oreilles bourdonnent. Mon cœur bat à la chamade et je me fais pleins de films dans ma tête, m’imaginant surtout au pire. Mon visage a dû se décomposer en quelques secondes puisque Charlie me rassure directement en me disant qu’il n’y a rien grave. Mes épaules s’affaissent alors que j’avais senti toute cette tension parcourir ma colonne vertébrale, remontant jusque dans ma nuque. Grand soulagement.
Prunille est partie. À New-York. Elle m'a dit qu'on lui avait offert un poste qu'elle ne pouvait pas refuser... Je fronce les sourcils. J’ai un peu du mal à comprendre ce qu’il me dit et je dois repasser cette phrase trois fois dans ma tête pour enfin comprendre le sens de celle-ci. Elle n'a pas eu la force de venir te l'annoncer, mais je me suis dit que quelqu'un devait te le dire. Alors me voilà. Je suis désolé. Prunille ? Ma Prunille ? Je m’efface, silencieuse, pour le laisser entrer dans l’appartement. « Comment ça, elle est partie ? Mais elle va revenir, non ? Pourquoi désolée ? Je veux dire New-York ce n’est pas si loin que ça … Je suis sûre qu’elle va revenir. Et je ne comprends pas, pourquoi elle n’est pas venue me le dire elle-même ? Tout allait beaucoup mieux entre nous … Je ne comprends pas. » Je pourrais entendre mon cœur se briser dans ma poitrine et puis je me dis que je suis sûrement dans le même état qu’elle il y a quelques mois, quand je suis partie à mon tour. J’ai l’impression que mes jambes ne vont plus tenir le reste de mon corps et que d’ici peu de temps je vais me retrouver effondrée sur le parquet. « Qui va manger mes cookies … » Dis-je dans un souffle alors que je jette un œil vers la cuisine. « Elle peut pas … » Parce que je comprends qu’elle ne reviendra pas, sinon Charlie ne serait pas ici en ce moment, pour me l’annoncer. Et je comprends une nouvelle fois que j’ai été abandonnée et que je ne fais que ça, détruire les gens que j’aime. C’est qu’elle ne m’était plus assez d’espoir dans notre couple car je suis certaine que si ça avait été le cas, elle ne serait pas partie, tout simplement. Je ne peux pas me montrer faible simplement parce que je déteste montrer que je suis fragile, j’encaisse, sers les dents, la mâchoire. « Elle ne veut plus de moi, c’est ça ? » Dis-je entre mes dents. Ce que j’entendais par-là, c’est qu’elle ne voulait plus de contact, plus du tout. Plus jamais. « Qu’est-ce qu’elle t’a dit, exactement ? » J’ai besoin de savoir, j’ai besoin que les choses soient aux clairs.
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(#)Sujet: Re: that was just a dream (camélia) | Dim 17 Jan - 14:34
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Camélia Dewith & Charlie Wexforth .
Ça n'avait pas été facile de prendre la décision de venir annoncer le départ de Prunille à Camélia. Vraiment pas. J'y avais longuement réfléchi. Était-ce mon rôle de faire cela ? Après tout, si ma soeur n'avait rien, n'avait-elle pas une bonne raison ? Peut-être que leur relation n'allait plus. Qu'en savais-je ? J'allais sûrement me mêler de quelque chose qui ne me regardait pas. Je n'avais eu aucun contact avec Prunille pendant toutes ces années, aussi je n'avais pas l'impression que c'était mon rôle d'annoncer cela. Ou même d'aller voir sa petite amie. Je ne connaissais même pas cette fille, c'était à peine si je l'avais croisé une ou deux fois à la soirée de Prunille et à celle de Nightmare. Je ne savais rien d'elle, si ce n'était son prénom et le portrait que ma soeur m'en avait fait. Et pourtant, malgré mes nombreux doutes, j'avais fini par céder et par me retrouver devant la porte de Camélia Dewith, dans la plus embarrassante des situations. Le fait que Prunille m'ait confié, avant son départ, ne pas avoir eu la force de lui dire m'avait convaincu. Pourquoi me l'aurait-elle dit, si ce n'était pas dans un but précis ? Je ne voulais pas savoir si Prunille avait tenté de me manipuler, mais peut-être avait-elle espérer qu'en me disant cela, j'allais le faire à sa place. Je n'en savais rien. Tout se basait sur des suppositions, et pourtant... Si je ne le faisais pas vraiment pour Prunille, car je ne savais rien de ses véritables intentions, au moins je le faisais pour cette pauvre Camélia. Elle ne devait avoir eu aucune nouvelle depuis des jours et je craignais un peu de la retrouver dans un sale état. Heureusement, ce fut une jeune fille souriante et quelque peu surprise de me trouver devant chez elle qui m'ouvrit la porte. Je ne pus m'empêcher de remarquer qu'une délicieuse odeur flottait dans les airs. Je me présentais rapidement et m'empressai de la rassurer, la voyant pâlir à vue d'oeil. Elle avait dû penser que quelque chose de terrible était arrivée à Prunille pour que je vienne moi-même la voir. Je me hâtai de préciser que rien de grave ne lui était arrivé... sans pour autant préciser ce qu'elle s'apprêtait à vivre. Le départ de l'être aimé.
Je lui annonçai la nouvelle rapidement. Je ne voulais pas en passer par quatre chemins ou la faire attendre plus. Néanmoins, j'essayai de ne pas être trop abrupt. La douceur n'était pas franchement ma spécialité, mais la douleur que je ressentais moi-même face au départ de Prunille me faisait gagner en tact. Je comprenais bien la réaction de Camélia. J'eus presque l'impression que cette dernière allait faire un malaise tandis qu'elle reculait pour me laisser entrer. J'avançai timidement, tout en gardant les yeux rivés sur Camélia. La nouvelle semblait être un choc pour elle. « Comment ça, elle est partie ? Mais elle va revenir, non ? Pourquoi désolée ? Je veux dire New-York ce n’est pas si loin que ça … Je suis sûre qu’elle va revenir. Et je ne comprends pas, pourquoi elle n’est pas venue me le dire elle-même ? Tout allait beaucoup mieux entre nous … Je ne comprends pas. » suffoqua-t-elle. Sa douleur me faisait vraiment de la peine. C'était comme si la mienne s'effaçait face à la tristesse de Camélia. Donc les choses s'étaient finalement arrangées, entre elles. À cet instant précis, je détestais ma soeur de ne pas avoir prévenu cette pauvre Camélia. Je ne la connaissais même pas et pourtant c'était moi qui était chargé de la consoler. Je ne pouvais pas la laisser dans cet état là. Néanmoins, je préférai être honnête avec elle plutôt que de lui créer de faux espoirs. « Je... je suis désolé, je crois qu'elle ne reviendra pas avant un certain temps. Elle... elle ne m'a pas vraiment dit pourquoi elle était partie, si ce n'est cette histoire de travail... J'aimerais te donner des explications, mais je n'en n'ai pas moi-même » dis-je doucement. Je ne sais pas pourquoi, mais ma gorge se serrait en voyant Camélia. Elle souffrait énormément. Trop. Je détestais voir les gens souffrir. Cela me rappelait sans doute ma propre douleur. Tout cela était écrasant et j'avais peur de finir moi aussi en sanglots. Mais je me devais d'être fort, oui. C'était fini, le Charlie fragile, le Charlie dépressif. Fini, je me l'étais juré. Et pourtant, face à tant de chagrin, je ne pouvais rien faire d'autre que d'écouter ce que Camélia disait et de répondre sincèrement à ses questions.
« Qui va manger mes cookies … Elle peut pas … » fit-elle, les yeux perdus dans le vague. Ma gorge se serra davantage devant le spectacle d'une telle détresse. J'avais tellement, tellement mal pour elle. Aucun son ne sortit de ma bouche, et pourtant, j'aurais voulu trouver les mots pour la réconforter. J'aurais aussi aimé trouver ceux qui aurait su combler le vide que Prunille avait laissé dans mon coeur. « Elle ne veut plus de moi, c’est ça ? Qu’est-ce qu’elle t’a dit, exactement ? » demanda Camélia. Je sentais qu'elle faisait beaucoup d'efforts pour se contrôler, pour ne pas fondre en larmes, et c'était admirable vu la situation. J'aurais aimé lui dire qu'elle pouvait se laisser aller, vraiment, car je n'étais moi-même pas sûr de tenir le coup très longtemps. Mais j'étais trop intimidé pour cela. Je baissais la tête, tachant de rassembler mes souvenirs. « Non, non, ce n'est pas ça... Elle t'aimait, elle t'aime, j'en suis certain. Elle m'a parlé de toi... Elle était vraiment malheureuse quand vous... je ne sais pas, quand vous vous êtes disputées ou je ne sais quoi. Elle était très contente que les choses aillent mieux entre vous. Elle t'aime, j'en suis persuadé » fis-je. Ma voix tremblait. Cela me déchirait le coeur de devoir dire ces choses-là à Camélia. « Tout ce que je sais, c'est qu'elle a débarqué chez moi un matin pour me dire qu'elle partait. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Je ne sais rien de plus... Elle est partie, c'est tout, et je ne sais même pas quand je vais la revoir » continuai-je. Je passais une main sur mon visage, où une larme avait malencontreusement fait son apparition. Je m'en voulais d'avoir parlé de moi dans une telle situation, mais j'avais l'impression de ne plus avoir de contrôle sur moi. « Je suis vraiment désolé, tellement désolé, de devoir t'annoncer tout ça, mon dieu... Mais elle ne l'a pas fait et je me suis dit que tu devais le savoir. Je sais que je n'aurais pas dû, que ce n'est pas mon rôle, et je ne veux pas m'immiscer dans vos affaires mais... je suis tellement désolé pour toi » terminai-je en plantant mon regard embué de larmes dans le sien. Je me sentais si faible, si pitoyable de me montrer comme cela. J'allais bien, pourtant, avant le départ de Prunille. Ma maladie s'arrangeait. Et maintenant, tout semblait noir.
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(#)Sujet: Re: that was just a dream (camélia) | Mar 26 Jan - 10:19
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Camélia Dewith & Charlie Wexforth .
Mon cœur me fait mal, vraiment. Je ressens comme un putain de trou béant dans ma poitrine. J’ai l’impression que cet organe se tourne dans tous les sens, dans ma poitrine, qu’il va exploser, en mille. Si ce n’est pas déjà fait. Je n’en crois pas mes oreilles et j’ai cet espoir que tout ça n’est qu’une vaste blague. Qu’elle va passer la porte de l’appartement en riant à gorge déployée en voyant la tronche que je tire. Qu’elle s’approche de moi, me prenne dans ses bras, me berce de son doux parfait et de la caresse de sa peau contre la mienne avant d’avoir droit au goût sucré de ses lèvres. Mais ce n’est qu’un rêve car je suis pertinemment que c’est la vérité et qu’il n’y a pas de caméra cachée. Je ne dois pas me voiler la face et je dois affronter la vérité directement. Il y a quelques semaines d’ici, j’aurais été contente. Je n’aurais plus eu besoin d’avoir cet attachement envers quelqu’un, je n’aurais plus eu besoin d’aimer. Mais si j’étais partie c’était pour ça, mais j’étais revenue pour la simple et bonne raison que je me suis rendue compte que je ne pouvais pas vivre sans elle. Comme ancrée dans ma peau, dans mon esprit, comme un cancer, comme un virus. Elle me hantait tel un fantôme et je me surprenais même à rêver de chaque parcelle de son corps. Parce que cette fille m’a rendu tellement accro, comme de la drogue. Dépendance. Et je me suis vite rendue compte que j’étais avide de ses lèvres, avide d’elle. J’ai su que ma place était à ses côtés et je suis revenue à Miami. Mais rien n’était plus pareil, je l’avais détruite et j’étais loin de m’imaginer que je n’allais pas savoir recoller les pots cassés. Son départ en est une nouvelle preuve. Je dois m’en prendre qu’à moi-même, je récolte ce que j’ai semé, je détruis toujours tout.
Je... je suis désolé, je crois qu'elle ne reviendra pas avant un certain temps. Elle... elle ne m'a pas vraiment dit pourquoi elle était partie, si ce n'est cette histoire de travail... J'aimerais te donner des explications, mais je n'en n'ai pas moi-même. « Elle ne reviendra plus. » Dis-je dans un souffle. Car malgré ça, je la connais bien Prunille, je sais comment elle est et je sais aussi qu’elle va tout faire pour que je ne la retrouve pas. J’ai voulu jouer, j’ai perdu. Non, non, ce n'est pas ça... Elle t'aimait, elle t'aime, j'en suis certain. Elle m'a parlé de toi... Elle était vraiment malheureuse quand vous... je ne sais pas, quand vous vous êtes disputées ou je ne sais quoi. Elle était très contente que les choses aillent mieux entre vous. Elle t'aime, j'en suis persuadé. Je l’écoute attentivement car après tout c’est la dernière personne à qui Prunille a parlé, la seule personne qui puisse réellement me donner des informations et des réponses à mes questions. « Elle m’aime, pourquoi elle est partie alors ?! » Dis-je en haussant un peu le ton, plus que je ne l’aurais voulu. Ce n’était pas une question mais bien une constatation. On ne quitte pas les gens qu’on aime, pas vrai ? Surtout si c’est le cas, on ne part pas du jour au lendemain, on ne laisse pas les gens comme ça, comme un chiot au bord d’une autoroute. Tout ce que je sais, c'est qu'elle a débarqué chez moi un matin pour me dire qu'elle partait. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Je ne sais rien de plus... Elle est partie, c'est tout, et je ne sais même pas quand je vais la revoir. « Dans un tel état ? » Dis-je sans vraiment comprendre. Je baisse alors les yeux au sol. « Si elle n’était pas bien, pourquoi elle ne m’en a pas parlé ? Je comprends pas. » Et je comprendrais sûrement jamais. Mes yeux se posent alors sur lui et je vois cette larme dégouliner sur sa joue, il l’efface aussi tôt d’un revers de la main. Moi j’ai la gorge nouée, le cœur au bord des lèvres. La voix tremblante mais je n’arrive pas à pleurer, j’ai jamais su. Je suis vraiment désolé, tellement désolé, de devoir t'annoncer tout ça, mon dieu... Mais elle ne l'a pas fait et je me suis dit que tu devais le savoir. Je sais que je n'aurais pas dû, que ce n'est pas mon rôle, et je ne veux pas m'immiscer dans vos affaires mais... je suis tellement désolé pour toi. Je ressens cette chaleur dans mon cœur car je me dis que peu de monde aurait pris la peine de me prévenir, aurait trouvé ça important de le faire. « Je le suis aussi pour toi, Charlie. Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est pas de ta faute. C'est sûrement de la mienne... » Ne pas oublier que j’ai peut-être perdu la femme que j’aime, mais il a aussi perdu une sœur. Je m’approche alors de lui et de mon doigt je viens doucement effacer cette larme tombant sur sa joue. Un geste figé dans le temps avant que je pose mon regard sur le plan de travail de la cuisine. « Un cookie ? » Dis-je dans un murmure. La bouffe, le meilleur remontant.