You tell me that you need me
Then you go and cut me down

Ça devait faire un bon 30 minutes que j’avais pris place sur ce petit banc de parc, en faisant bien attention au passage d’éviter de me mettre les fesses dans un chewing-gum fraichement déposé comme il m’en était déjà arrivé une fois. Disons que c’était le genre d’évènement qui traumatisait une fille, et pas rien qu’un peu. Bref, j’avais ouvert ce merveilleux livre aux pages qui sentaient terriblement bon. Je ne comprenais pas comment des gens pouvaient laisser tomber le contact du papier pour se tourner vers les livres numériques, il n’y avait rien comme sentir le bon livre neuf et tourner soi-même les pages, au risque d’échapper parfois des gouttes de café et/ou d’autre chose dessus. J’avais toujours eu l’impression que ça me rajoutait indirectement à l’histoire, surtout quand j’ouvrais les pages des années plus tard et que je voyais les petits tâches qui me rappelait des souvenirs. Bref, j’étais peut-être étrange mais ça, ce n’était pas le scoop du jour non plus.

Je laissais la petite brise passer entre mes cheveux détachés, la tête penchée vers le livre posé sur mes cuisses. J’étais littéralement plongé dans l’histoire. Une belle histoire d’amour comme il s’en faisait beaucoup dans les livres mais si peu dans la vraie vie. Légère jalousie de ma vie amoureuse qui était lamentable, me diriez-vous? Probablement oui. J’apportai quelque fois mon café à mes lèvres ne quittant pas des yeux mon livre. Depuis que je savais que je quittais le pays, les moments comme ça se faisaient de plus en plus rares tellement que j’étais prise à courir partout, à vouloir passer du temps avec les gens que j’aimais avant de leur dire au revoir mais là, je m’étais donné la permission de vivre ce petit moment, tout simple, mais qui avait le don de me rendre tellement heureuse.

Mon petit moment de solitude avec mon bouquin ne dura pas indéfiniment. Du moins, ma concentration fut vite coupée lorsque homme se posa sur le banc à côté de moi. Je fis quelque peu le saut en me tournant vers lui, il n'y avait pas été en douceur. Le jeune homme était penché pour attacher son soulier détaché. De la manière dont il était habillé et à la manière dont son t-shirt commençait à être légèrement imbibé de sueur, je pouvais comprendre qu’il courrait et que ses vilains lacets avaient rompu son activité physique. Je le regardai faire pendant quelques secondes. J’étais étrangement captivée par cet homme et j’en avais pas la moindrement idée pourquoi. Lorsque le principal coupable de mon arrêt de lecture se tourna pour me regarder à son tour, mon cœur fit un bon énorme dans ma poitrine. J’en échappai mon café au sol et me levai brusquement en sentant le liquide chaud éclabousser mes pieds. « Merde » lâchais-je alors en regardant le sol. Je me penchai immédiatement pour ramasser mon verre de café maintenant vide.

J’étais dans mon grand lit à deux places, où le drap recouvrait à moitié mon corps dû à la chaleur qui augmentait déjà à dix heures du matin, je sentais le trait de la lumière du soleil me frapper sur mon visage, qui me fait grogner pendant un moment, je tourne ma tête violemment, pour une fois que je pouvais profiter d’une bonne matinée. J’ouvrais légèrement un oeil afin de voir quel heure il était, il était précisément dix heures. Je soupirais alors que j’avais encore la tête enfoui dans l’oreiller. J’attrapais mon téléphone pour savoir si j’avais été bipé à l’hôpital, je croisais les doigts que non, surtout c’était mes jours de congé. Je repensais à mon passé qui avait été difficile pour moi, tout avait dérapé lorsque j’ai eu cet accident, et quand je suis parti à l’armée, où je suis tombé dans la drogue, et je m’en suis sorti.. Je passais mes deux mains sur mon visage, histoire de me réveiller. Je m’asseyais sur le bord du lit en fixant le sol de mon nouvel appartement, de ma nouvelle vie, un nouvel commencement allait se faire. J’étais heureux, car ici, pour la première fois depuis longtemps, je me sentais comme chez-moi, et pourtant j’y étais déjà venu, mais c’était pas la même sensation qu’auparavant. Je me levais d’un bond, trainant mes pieds jusqu’à la cuisine, en attrapant la tasse de café, et me servi le café déjà couler à l’heure précise que j’avais mis hier soir. Je le savourais en ouvrant dehors, on pouvait apercevoir la plage, le bruit des vagues, c’était tellement paisible. J’eu l’envi d’aller courir soudainement, ça faisait un peu trop longtemps que je n’avais pas fait de sport aussi intensivement, et il fallait que je m’entretienne si jamais je retournais à l’armée. Je buvais mon café amer d’une trait, un gout que j’apprécie tout les matins, et parti me préparer en tenue de sport, où je m’enfilais un short bleu, et un débardeur, avec des baskets fluo, où le devant était légèrement usé. Puis en sortant, je prenais soin d’attraper mes clefs de l’appartement et de sortir pour de bon avant de refermer derrière moi. Puis d’une seconde à l’autre, mes pieds me propulsaient en avant lorsque je commençais à courir en regardant ma montre, qui voyait le nombre de kilomètres je faisais, j’avais mon iPhone dans une brassière autour du bicep, et les écouteurs à l’oreille, mais je pouvais sentir mes mollets travaillés durs, et mes cuisses me tiraient, cette sensation familière me faisait du bien. Au bout d’une heure, j’étais parti bien loin de là où je vivais, mais surtout lorsque je me mettais à écouter de la bonne musique, je ne regardais jamais le temps que je faisais. J’arrivais à un certain parc, je baissais ma tête afin de voir mes pieds qui bougeait d’une manière rythmée à la musique que j’écoutais, avant de voir qu’un lacet s’était défait, ce qui me faisait râler, j’aimais pas arrêté mon parcours sportif. Je m’étais approché du plus près banc et m’asseyait dessus en laissant porté dessus, en me baissant afin de refaire mon lacet rapidement pour que je puisse reprendre ma course. J’ôtais les écouteurs, afin de les mettre à l’autre côté de mon cou, en arrêtant la musique, et pour vérifié mes messages, jusqu’à ce que. « Merde.. » Dit une voix féminine, je levais la tête, je vis la main qui tenait le café tombait, le temps que je reconnaisse Alexie, je voyais sa tête se décomposer, et son café descendre au sol au ralenti, jusqu’à ce qu’il explose par terre devant ses pieds. Je restais figer devant elle, comme si ça faisait des millions d’années qu’on ne s’était pas vu, j’attrapais le fil de mes écouteurs, pour les rangés dans ma poche ainsi qu’aussi l’iPhone en me levant, j’étais plus grand qu’Alexie aujourd’hui, elle avait changé, j’ignorais quoi dire, j’étais aussi sous le choc de la voir, et qu’elle était encore ici. « Je.. Alexie ? » Dis-je doucement, mon regard se posait sur elle, qui se penchait pour attraper son verre de café vide désormais avant de me faire face, je la détaillais de mes yeux. « Tu te souviens de.. moi ? » Demandais-je doucement, toujours haletant, vu le nombre de kilomètres je venais de faire. Alexie était ma meilleure amie, et elle le sera toujours, mais mon Dieu, qu'est-ce-qu'elle m'avait manqué.

You tell me that you need me
Then you go and cut me down

J’avais pensé l’espace d’un moment que cette journée allait être tranquille. Que cette fois, je n’allais pas avoir besoin de penser au manque d’argent de ma mère. Au fait que ma sœur est en train de se rebeller et que mon père ne veut strictement plus rien savoir de nous. Du moins, qu’il n’était pas aussi intéressé qu’un père normal. Il voulait être notre père que quand ça lui allait et qu’il avait le temps. De toute manière, il s’était remarié avec une pauvre conne et j’avais reniée mon père depuis très longtemps pour nous avoir abandonné ainsi. Je ne voulais pas penser à d’autres de mes problèmes comme ma relation avec Nate qui était des plus compliqués. Je revenais d’un bref voyage avec lui et ça avait été parfait. Je commençais sérieusement à l’avoir dans la peau et je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas car c’était le jumeau de ma meilleure amie et parce que je quittais le pays d’ici deux semaines.

Bref, ma vie n’était pas de tout repos et j’étais là, assise sur le banc avec mon livre dans la main. C’était ce genre de petit moment qui me calmait et me faisait beaucoup plaisir. La journée était belle et c’était idéal pour passer du temps à l’extérieur. Mon petit moment ne dura pas bien longtemps lorsqu’un homme décida de m’interrompe dans mon roman qui était un peu trop captivant. Je fus encore plus déstabilisé lorsque je reconnu la personne responsable du dérangement. C’était mon ancien meilleur ami, Hayden. Il faisait partit des hommes de ma vie à m’avoir abandonné pour aller défendre notre pays à l’autre bout du monde. Je détestais l’armée plus que tout au monde. Après, il ne fallait pas me demander pourquoi. Hayden, Ryan et ensuite Nate.

J’étais maintenant debout, à ramasser mon café qui s’était tristement vidé au sol dû au choc beaucoup trop grand d’avoir mon vieil ami devant moi. Disons que nous nous n’étions pas vu depuis un bon moment. « Comment oublier tes yeux bleus Fitz? » Fitz étant un des surnoms que je lui ai longtemps  donné. Je me pinçai les lèvres l’espace d’un moment en fixant le sol. Je mentirais bien si je disais que je n’avais pas eu comme premier plan de prendre mon livre sur le banc et de quitter à toute vitesse. Disons que c’était surtout la curiosité qui m’avait retenue ici, heureusement ou malheureusement.  « Je ne peux visiblement pas te cacher que je suis surprise de te tomber sur toi ici. » dis-je en pointant la flaque de café au sol. Je relevai le regard vers lui, son regard que j’avais essayé de ne pas croiser depuis le début de notre conversation. J’étais troublé mais je me croisai les bras contre mon ventre, je disais ça en sous entendant par là que j’espérais des explications et je croyais bien que des explications, j’en méritais largement.

Depuis mon retour d’Irak, j’ai retrouvé beaucoup de personnes derrière moi, dont aujourd’hui Alexie, je savais qu’elle était restée dans cette ville, je l’avais recherché pendant un bon moment pour la retrouver, et la voilà en face de moi sans que je le veuille. J’étais parti sans laisser aucun mot, ou envoyer de mes nouvelles à beaucoup de personnes car j’étais trop stupide pour croire qu’au moins une seule personne tenait à moi. Je venais de courir une dizaine de kilomètres à travers la ville de Miami, avant d’arriver ici sans aucune raison, et je m’étais assis afin de refaire mon lacet fâcheux. J’avais besoin de courir certains matin pour évacuer le stress, surtout laissant partir ma colère pendant un instant, mais je n’y arrivais jamais même si je me voilais la face. Je restais en face de Alexie qui semblait aussi surprise que moi, avec un bouquin à la main, dont le café était parti sur le sol, je ne sais pas qui de nous deux était le plus surpris de se voir après toutes ces années. Elle se baissa afin de ramasser le pauvre café, l’effet de la surprise pouvait être surprenant parfois. « Comment oublier tes yeux Fitz’ ? » Dit-elle en se pinçant les lèvres, où je souriais légèrement, on ne m’avait pas appeler comme ça depuis un bon moment, surtout Alexie était la seule à m’appeler comme ça. Elle devait avoir un tas de questions me concernant, où j’étais censé de donner les réponses, mais j’ignorais si cela lui suffirait. « Ah, mes yeux d’anges hein Alex’ ? » Dis-je en riant doucement, avant de poser mes mains sur mes hanches, afin de récupérer mon souffle, mon torse qui bombait pendant plusieurs minutes. Je regardais un peu autour de moi afin de distinguer où on était réellement avant de passer un revers de ma main sur mon front pour essuyer les gouttes de transpirations qui coulaient sur mes yeux en grimaçant. « Je ne peux visiblement pas te cacher que je suis surprise de te tomber sur toi ici. » Dit-elle en pointant la flaque de café au sol, où la terre absorbait déjà le liquide noir, aussitôt elle croisait ses bras autour de la poitrine comme si elle attendait que je dise quelque chose, je ne savais pas quoi dire, hormis que j’étais désolé, mais c’était trop facile. Mon souffle saccadé se transformait en souffle normal après quelques minutes d’arrêt. « Moi aussi je suis surpris, je suis passé te voir là où tu vivais avant, mais il n’y avait plus personne.. » Dis-je dans un premier temps, avant de reprendre la parole. « Je suis désolé Lexie.. » Dis-je en fronçant les sourcils, en joignant mes mains. J’étais pas le genre de mec qui s’excusait en général, mais je lui devais bien, surtout à elle qui avait du apprendre la nouvelle par un simple message par skype. Malgré le faite que j’avais envie de la prendre mes bras comme dans le passé lorsqu’on était encore enfants, si la situation entre nous n’était pas assez compliqué. Je fixais le triste liquide qui était sur le sol, dont la marque disparaissait rapidement tellement que la terre était asséchée, je leva ma tête afin de croiser mon regard dans le sien, ce qui fut difficile à affronter, j’aurais voulu être aspirer par le néant à ce moment-là. « Je t’offre un café, tu dois avoir un tas de questions… » Dis-je doucement.

 

You tell me that you need me
Then you go and cut me down

Comment est-ce que je pourrais sincèrement oublier ses beaux yeux turquoises, han? Il avait été mon amie pendant tellement longtemps et secrètement, je me souviens qu’il avait été le premier garçon à faire battre mon petit cœur. Ma mère avait été la seule au courant et m’avait encouragée à plusieurs reprises de demander à Hayden de devenir mon petit-ami mais j’avais jamais osée, j’avais eu beaucoup trop peur qu’il me repousse ou que notre amitié ne soit plus la même. Au final, j’avais bien fait car on avait continué encore longtemps à trainer ensemble et passer du bon temps. Du moins, jusqu’à temps qu’il décide de m’abandonner du jour au lendemain pour l’armée. C’était ridicule quand on y pensait. Il avait d’abord eu lui, ensuite après ma séparation avec Ryan, il avait été envoyé dans l’armée et après avoir couché avec Nate pour la première fois de ma vie, il avait quitté dans les jours à venir. Et tout ça, sans être avertie d’avance. J’avais littéralement une tête à se faire abandonner, ce n’était pas croyable. « Je n’ai pas dit tes yeux d’anges, j’ai dit… tes yeux… tout simplement. » dis-je en roulant les yeux au ciel. Je ne voulais quand même pas qu’il pense que je lui faisais des éloges. Un mec qui abandonne sa meilleure amie ne mérite pas d’éloges.

J’étais encore sous le choc de tomber sur Hayden ici. Alors que je n’étais clairement pas préparé à une telle surprise! Ça faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vue et malgré le fait qu’il avait totalement changé, je l’avais reconnu aussitôt. On oubliait quelqu’un qui avait été aussi important qu’il l’avait été pour moi dans ma vie. Je ne cachai pas d’ailleurs cette surprise en lui mentionnant très clairement. J’osais espérer des explications, des excuses… ou quelque chose de valables. Monsieur était également surpris de me voir, il avait donc été voir à mon ancienne maison voir si j’y étais. Je secouai la tête. « Ma mère ne pouvait plus se permettre de vivre là, nous sommes dans un appartement au centre de la ville. » Il était au courant du fait que mon père nous avait abandonné et que ma mère n’était pas la femme la plus riche au monde. Que je devais l’aider en travaillant de mon côté aussi. Peu de personne était au courant, mais Fitz oui.

Mon cœur se serra lorsqu’il s’excusa. Je m’étais penchée pour prendre mon livre dans mes mains. Je l’apportai contre ma poitrine et je tournai la tête pour soutenir son regard quelques secondes. C’était facile de s’excuser, c’était beaucoup trop facile. Je n’étais pas le genre à accepter aussi facilement. J’avais besoin d’actions concrètes pour qu’il me prouve que je pouvais réellement le pardonner. « Tu t’excuses pourquoi exactement Hayden? » Car bon, il fallait aussi voir à ce qu’il comprenne réellement pourquoi j’étais en colère pour lui. Dans un sens, si ça venait de lui sans que je lui dise rien, c’était bien parce qu’il était conscient qu’il avait quelque chose à se faire pardonner, ce qui était très bien en partant. « J’ai un tas de questions, en effet. Reste à savoir si tu es réellement prêt à y répondre. » Je me pinçai les lèvres en le pointant du bout de mon nez. « Je pensais quand même que tu allais être plus coquet pour nos retrouvailles. » lâchais-je simplement. Disons qu’il était tout en sueur mais mon petit commentaire servait un peu à détendre l’atmosphère car je savais très bien que ce n’était pas facile ni pour lui, ni pour moi cette situation. Je soupirai. « J’ai peut-être un petit 20 minutes pour toi, oui. » Je lui fis signe de la tête de se lever et de me suivre car j’avais déjà commencé à marcher, sans l’attendre. Je savais qu’il allait me suivre.

Beaucoup de gens adoraient mes yeux bleus turquoises, c’est ce qui faisait mon charme, mais aussi mon sourire, je ne pouvais pas me plaindre de ce que m’avait donné la mère nature. J’ignorais que j’avais marqué autant de personne, et que ma disparition en avait touché quelques-un, ce qui me laissait un peu con dans ces situations, des situations comme avec Lexie. Mais malgré tout, Alexie est sûrement la personne qui m’avait manqué le plus, car je lui racontais beaucoup de choses, du jour au lendemain c’était difficile de ne plus pouvoir le faire. Je m’en voulais d’avoir été aussi impulsif ce jour-là d’avoir pris la décision de m’être engagé dans l’armé en laissant tout ceux que j’aimais, mais faut dire que depuis le temps j’ai énormément changé, malgré la colère qui me consume. Je voulais la taquiner comme dans le bon vieux temps, mais je ne parviens pas, mais ça me rassurait quelque part, qu’elle m’ai reconnu. « Je n’ai pas dit tes yeux d’anges, j’ai dis… tes yeux… tout simplement. » Dit-elle en roulant les yeux au ciel, j’essaye de me forcer de lui sourire, mais j’échoue lamentablement, on le voit bien. Je savais que le prochain chemin qu’on emprunterait à deux, il sera difficile, mais je suis prêt que si elle est prêt aussi.
Alors que nous étions debout à se fixer, à se regarder ce qu’on est devenus après toutes ces années. Je pouvais remarqué qu’Alexie avait minci, ses formes sur ses hanches sont toujours aussi ondulantes, mais ce qu’elle portait montrait que ses goûts avaient évolués depuis le jour où je l’ai rencontré. Ses cheveux n’avaient pas changé d’éclats, toujours aussi magnifiques d’une rousseur marquante, avec ses petites tâches de rousseurs sur ses joues très légèrement marqués. J’étais très surpris, et surtout content qu’elle soit restée ici à Miami sachant que je l’avais cherché en arrivant ici, mais la recherche fut vain puisque je ne l’avais pas trouvé. Voyant sa tête secouer, je comprend que ce n’est plus le cas. « Ma mère ne pouvait plus se permettre de vivre là, nous sommes dans un appartement au centre de la ville. » Dit-elle difficilement, j’étais au courant de la situation familiale de Lexie, et surtout sa mère se démenait entre deux boulots pour pouvoir payer le loyer, ainsi que les besoins de ses enfants. « Oh. Et ça s’est amélioré depuis ? Si je peux faire quelque chose n’hésite pas. » Dis-je doucement, même si je savais à l’avance que Lexie refuserait. Mais je me souvenais le temps où je passais mon enfance chez elle, et j’avais tendance à prendre des choses, où j’étais surpris, je me sentais normal bizarrement et j’adorais sa mère, vrai à dire j’étais même admiratif. Alors que je triturais les peaux autour de mon ongle qui montrait que j’étais nerveux de voir Lexie, je ne savais pas quoi dire à part que j’étais vraiment désolé. Elle serre son livre près d’elle comme si c’était pour supporter le poids de sa douleur qu’elle ressentait, elle posa son regard sur le mien, débordant de chagrin, je m’en voulais encore plus, ma culpabilité ne faisait que grandir. « Tu t’excuses pour quoi exactement Hayden ? » Demandait-elle, je pourrais donner un million d’excuses mais je doute que ça changerait quelque chose. Mon premier réflexe est de rentré mes mains dans les poches, fixant le sol pendant quelques secondes avant de regarder Alexie. « De t’avoir laissé ici alors que tu avais besoin de moi. » Dis-je doucement, je ne voulais pas provoquer une dispute, j’essayais d’être calme, je m’en voulais à moi-même d’avoir été si con à ce point-là, surtout envers ma meilleure amie, celle qui m’aimait le plus, celle qui savait me mettre dans l’équilibre entre l’amour et la perte. Et maintenant je ferais de mon mieux pour lui prouver à quel point elle est importante à mes yeux voire même indispensable. Je voulais lui répondre à toutes les questions, mais au moins elle m’accordait le bénéfice du doute. « J’ai un tas de questions, en effet. Reste à savoir si tu es réellement prêt à y répondre. » Dit-elle, en se pinçant les lèvres qui me font sourire de voir cette mimique ne l’a pas quitté depuis le jour je l’ai rencontré. Je retire les mains de mes poches, avant de prendre le bas de mon t-shirt en levant dévoilant mes abdos afin de m’essuyer d’un geste fluide mon visage avant de soupirer et de regarder Alexie. « Je pensais quand même que tu allais être plus coquet pour nos retrouvailles. » Dit-elle pour détendre l’atmosphère, je le voyais bien, je lâche un petit rire en rejetant ma tête en arrière avant de revenir. « Je suis prêt à répondre à quoi que soit, tu le mérites. Et puis j’y peux rien, je dois m’entraîner le plus souvent possible, mais n’empêche, faut bien garder les muscles. Sinon je serais gringalet. » Dis-je en souriant légèrement, même si les tensions sont tendus, elle a réussi à me mettre à l’aise dans la conversation. Mais mon coeur était toujours aussi serré depuis quelques minutes, lorsqu’elle soupire, il se serre encore plus. « J’ai peut-être un petit 20 minutes pour toi, oui. » Dit-elle en faisant un signe de tête pour se lever, ce que je fis en me levant, et me frottant les mains excités, impatient de pouvoir retrouver la fille que j’ai connu, malgré le faite que je lui ai fait du mal, je me précipite pour la suivre à ses côtés, j’avais oublié à quel point elle était petite à côté de moi ce qui me fait rires encore fois. « J’avais oublié à quel point tu étais petite. » Dis-je en riant, voulant encore une fois détendre l’atmosphère, on sorti doucement du parc, où on peut voir qu’il y a un vendeur de café, je m’avance en premier en commandant ce que nous souhaitons, je sors mon portefeuille fin, afin d’extirper un billet de dix dollars que je donne au monsieur en lui disant de garder la monnaie avant de donner à Alexie sa tasse. J’approche doucement le café près de mes lèvres où je me brûle légèrement en râlant avant de me tourner vers Alexie, prêt à lâcher la bombe.

You tell me that you need me
Then you go and cut me down

Sa réponse était bonne. Il s’excusait pour m’avoir abandonné et c’était bien ce que je voulais entendre. Parfois les gens avait le « je suis désolée » trop facile sans avoir vraiment conscience du pourquoi il devait en venir à demander pardon à quelqu’un. Et il avait bien raison. Hayden avait été très important pour moi et j’avais eu besoin de lui à plusieurs reprises alors qu’il n’était plus là. Lorsque Ryan m’a quitté par exemple et ensuite quand Nate m’a abandonné. En fait, à bien y penser, il n’était clairement pas mieux que ces deux-là. Mais lui, c’était Hayden et il avait tellement été important que ça rendait le truc différent en quelque sorte. On n’avait jamais été amoureux, on n’avait jamais vécu de rapprochements trop intimes comme avec les deux autres mais ça l’empêchait pas d’être tout aussi important voir même plus. Il s’essuya le front avec son t-shirt et je ne pus faire autrement que lâcher un petit commentaire qui le fait rire. « Arrête, même gringalet tu saurais faire fléchir les genoux des demoiselles! Ça en est déconcertant! » Je roulai les yeux avant secouant la tête. Mon meilleur ami avait toujours eu un pouvoir de séduction assez déstabilisant j’avais peut-être même pas été une de ses victimes pendant un bout, étant plus jeune.

Je lui affirmai néanmoins que j’avais du temps pour lui et bon, il avait gâché mon café en me prenant par surprise de la sorte, il me devait au moins ça, non? Bon, c’était qu’une excuse parce qu’au final, j’avais envie d’entendre ce qu’il avait à me dire. Hayden se leva donc et nous nous mîmes à marcher l’un à côté de l’autre. Il fit un commentaire sur ma petite taille. Je fronçai les sourcils en me tournant vers lui, levant la tête parce que oui, il était beaucoup plus grand que moi.  « Mais de quoi tu parles! Je ne suis pas petite, c’est toi qui es trop grand! » Je le poussai quelque peu sur le côté ce qui le fit rire. Son rire n’avait pas changé malgré les années et ça me faisait du bien de l’entendre. Je lâchai également un petit rire en secouant la tête. Nous marchâmes l’un à côté de l’autre jusqu’à un petit café de l’autre côté de la rue. Ma session de lecture tombait à l’eau mais je devais avouer que ça valait la peine. Ça allait non seulement me permettre de pouvoir avoir des réponses à mes questions, mais également de pouvoir rattraper le temps perdu avec cet homme qui avait tellement compté dans ma vie et qui, techniquement, comptait encore toujours bien malgré tout. Une fois sur place, Hayden s’empressa de payer mon café et le tiens, je lui souris. « C’est gentil, mais t’étais pas obligé. ». Peut-être qu’il cherchait aussi à se faire pardonner de toutes les façons possibles. Nous nous installâmes à une petite table, l’un en face de l’autre. Je pris une gorgée de mon café que je posai devant moi avant d’accoter mes bras contre la table. « Allez, crache tout Fitz. Pourquoi avoir tout quitté aussi rapidement? Pourquoi ne pas m’avoir rien dit? Moi qui pensais qu’on se disait tout à ce moment-là ». Je fronçai les sourcils puis ajoutai aussitôt : «Je ne dis pas ça pour essayer de créer une dispute. J’ai eu le temps de digérer le tout. Je veux juste essayer de comprendre, tu vois? »

Que pouvais-je dire ? J’étais en face pour qui j’avais de l’importance à ses yeux, mais j’étais trop con pour le voir, je repoussais tout les gens qui m’aimaient, me refusant le mérite d’être aimé. Une chose que j’avais réussi masquer, je ne voulais pas être pris en pitié, je ne voulais pas montrer mon coeur qui avait tellement noirci au fil des années car j’étais trop égoïste. Mais, Alexie a toujours compté pour moi, hormis que moi j’étais plutôt réservé sur ma vie car j’enviais la vie de ma meilleure amie, elle avait plus ou moins une vie normale sans contraintes. Je pouvais lui dire que j’étais désolé, je le pensais vraiment, si je pouvais revenir en arrière, j’aimerais à quel point qu’elle sache que je lui reviendrais sain et sauf, à quel point elle est forte et qu’elle ira bien sans moi, mais excepter je n’ai pas su le faire, je suis parti comme un lâche, je l’ai abandonné comme parmi tant d’autre. Être désolé, ce n’était pas facile en prononçant ses mots amers, mais je m’en voulais d’avoir laisser cette petite lumière dans ma vie. Je m’empressais d’essuyer mon visage avec mon t-shirt, je transpirais après la course que je venais de faire. Je venais de lui dire qu’il fallait bien que je m’entretienne, sous-entendu qu’il fallait que je sois en forme pour l’armée. Une voix rigolote se fait entendre. « Arrête, même gringalet tu saurais faire fléchir les genoux des demoiselles! Ça en est déconcertant ! » Dit-elle en roulant les yeux avant de secouer la tête, ce qui me fait sourire, et pointa mes mains sur mon torse. « Ce n’est pas de ma faute ! Je pense que c’est pareil pour toi avec les garçons, il doit y en avoir des milliers à tes pieds qui te supplie de sortir avec toi ! » Dis-je en rigolant légèrement en espérant qu’elle voit que je la taquine un peu, je n’avais jamais vu Alexie avec un garçon en remarquant, je me demandais en réalité, mais je n’osais à peine lui demander.
Je ne pouvais pas m’empêcher de la taquiner sur sa taille, elle était petite et j’aimais ça, autrefois je m’amusais à l’attraper sur mon épaule, puis la balancer à la piscine lorsqu’elle venait chez moi. Dieu ces moments me manquent… Je ne voulais pas précipiter les choses trop vite sachant que je viens de la retrouver, cette petite lumière. « Mais de quoi tu parles ! Je ne suis pas petite, c’est toi qui est trop grand ! » Rétorque t-elle pour se défendre de sa taille, ce qui me fait esclaffer de rires à sa remarque, je senti un petit coup de coude qui me poussait comme si elle me boudait, je ne pouvais pas m’empêcher, elle remettait toujours la faute sur moi lorsque je faisais une petite remarque, j’étais content de voir qu’on ne l’avait pas perdu. Alors qu’on arrivait au vendeur de café, je m’étais permis de payer, ça ne me dérangeait pas pour autant, mais je voulais lui faire plaisir en même temps sachant que c’était de ma faute qu’elle avait lâcher la tasse de café, celle qui avait fini au sol. Lorsque je me retourne vers Lexie pour lui donner son café, elle me remercie, alors qu’elle n’avait pas à le faire, ça me faisait tout qu’autant plaisir qu’elle pour être honnête. « C’est gentil, mais t’étais pas obligé. » Dit-elle d’une petite voix, je fronçais les sourcils, avant de répondre à mon tour. « Mon plaisir, souviens-toi. » Dis-je d’une voix qui pouvait paraître dur et douce à la fois, je voulais lui faire comprendre que je savais pertinemment que ce ne serait pas une tasse de café qui réparera toutes les erreurs que j’ai faite. On s’installait sur une petite table à côté du vendeur de café, où je m’asseyais en face de cette petite dernière en souriant légèrement, me préparant à un tas de questions, armés de réponses qu’elle attendait tant. Elle buvait une gorgée, avant de poser ses bras sur la table avec un regard interrogateur. « Allez crache tout Fitz. Pourquoi avoir tout quitté aussi rapidement ? Pourquoi ne pas m’avoir rien dit ? Moi qui pensait qu’on se disait tout à ce moment là. » Dit-elle en fronçant les sourcils, je pouvais entendre à sa voix qu’elle cherchait réellement les réponses, mais c’était une question difficile puisque je voulais être honnête avec elle. « Je ne dis pas ça pour essayer de créer une dispute. J’ai eu le temps de digérer le tout. Je veux essayer de comprendre, tu vois? » Dit-elle d’une voix douce, qui montrait tout de même ces années lui ont donné de la maturité. Je fixais mon café qui était toujours entre mes mains, cherchant les bons mots pour lui dire pourquoi je suis parti, je poussais un léger soupire avant de poser mon café et de commencer à triturer le morceau de fil qui dépassait de mon short en réfléchissant. Puis, je lève mon regard en le posant sur le sien, après quelques secondes de blanc, je m’apprête à parler. « Tu sais ce qu’il s’est passé il y a quelques années quand je suis parti de la maison ? Je ne voulais pas assumer mes responsabilités de truc à la con où on vient d’une famille noble. » Dis-je dans un premier temps, essayant d’être compréhensif, je venais d’une famille noble, un secret que je lui cachais. « Je suis parti, j’ai été agressé après la remise des diplômes et j’ai voyagé, surtout à New-York après avoir fini l’école de médecine. J’ai rencontré quelqu’un, je ne sais pas si tu l’as connais. Geane. » Poursuivais-je, doucement. « Et une nuit, j’étais tellement en colère … car mon père voulait que je rentre à la maison, il m’y obligeait pratiquement. Je devais disparaitre, je devais faire quelque chose. Et donc, j’ai essayé.. Crois-moi j’ai essayé de refouler toute cette colère dû à l’agression. J’ai essayé de me persuadé qu’il y avait des gens qui tenaient à moi, mais je n’y prêtais pas attention, et je le regrette. J’ai .. Je suis parti une autre nuit à Atlanta, pour tabasser le premier homme qui m’avait agressé en espérant que cette.. douleur s'en aille, j'avais tort, et le lendemain, je suis inscrit, en espérant d’y être engagé, et je l’ai été très rapidement. » Dis-je doucement, je continuais à triturer le fil qui dépassait, en soupirant. J’avais fui, j’étais tellement en colère que je voulais les protégés de moi-même. « Je suis parti pendant des années, j’ai vu des choses que je n’aurais jamais pensé voir. Mais je ne voulais pas être retrouvé, je ne voulais pas revenir, j’étais persuadé que c’était la meilleure cure pour guérir, mais ça ne l’était pas. Tu sais à quel point je suis une personne en colère Lexie. Je comprendrais si tu souhaites partir maintenant. » Lâchais-je comme une bombe à retardement. Je lui devais les explications, les voici.

You tell me that you need me
Then you go and cut me down

Je tenais à ce que Hayden comprenne que je ne voulais pas être en dispute avec lui. Que je n’essayais pas de le provoquer ou de le faire sentir mal. J’avais uniquement besoin de réponses à mes questions et c’était le meilleur moment, là… autour d’un café bien chaud. Je pouvais bien voir que mon ami semblait nerveux de l’autre côté de la table et ça me rendait nerveuse juste à le voir aller. Après tout, je savais que j’en ignorais beaucoup sur lui maintenant et j’avais peur d’entendre ce qu’il avait à me dire, mais c’était nécessaire. Je pensais bien que ça allait être bénéfique pour lui comme pour moi.

J’écoutai tout ce que Hayden avait à me dire, en ne bougeant pas. Je soutenais son regard, la bouche légèrement entre ouverte. Je buvais de ses paroles et je pouvais sentir mon cœur battre à la chamade. Il ne venait pas seulement de me lancer une bombe mais plusieurs à la suite l’une de l’autre. Ma douche était devenue pâteuse et se fut nécessaire que je prenne une gorgée de mon café. Comment est-ce qu’un garçon aussi génial que Fitz avait pu vivre tant de choses déstabilisantes? Il n’avait pas mérité tout ça… et ça me rendait hors de moi. Ce dernier m’informa qu’il pouvait comprendre si je quittais, ce à quoi je répondis aussitôt d’une négation.   « Je veux pas partir maintenant Hay’. » Pas après tout ce qu’il venait de me dire. Partir était la dernière chose que j’avais envie de faire.

Je lâchai ma tasse de café pour aller prendre sa main dans la mienne. Je l’aurais bien serrer dans mes bras, mais il y avait une table ente nous et de faire ça au beau milieu d’un café, c’était un peu étrange. Je lui caressai le dessus de la main de mon pouce en soutenant son regard, les sourcils légèrement froncés. « Je ne sais pas trop quoi te dire. J’ignorais tout ça et tu sais très bien que tu aurais pu m’en parler. J’aurais toujours été là pour t’écouter et ça me fait tellement mal de savoir que tu as vécu tout ça seul, tu n’avais pas à te retrouver uniquement avec toi-même dans des moments aussi difficiles. » Je soupirai puis repris :  « Je ne te poserai pas trop de question concernant tout ça car je sais que c’est déjà bien difficile ce que tu veux de me dire mais j’espère sincèrement que tu vas mieux… et je veux que tu saches que maintenant, je suis là pour toi, d’accord? Merci de m’avoir tout confié ça… et de m’avoir fait confiance à nouveau. Ça veut dire beaucoup pour moi. » Car après tout, après toutes ses années, il aurait très bien pu se montrer réserver et absolument ne rien me dire mais non, j’avais presque l’impression que malgré tout ce qu’on avait vécu séparément, qu’on avait rien perdu et qu’on était dû pour se retrouver et  continuer sur le même chemin.
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Que puis-je dire ? Alexie représentait une grande partie de ma vie, et je donnerais n’importe quoi pour pouvoir effacer mes erreurs, de lui avoir fait tellement du mal, mais je suppose que j’avais mes raisons. Elle avait des questions depuis longtemps, et j’étais présent aujourd’hui, je pouvais lui dire les réponses qu’elle attendait tant. On s’était donc assis à une table où on avait chacun un café à la main. J’allais lui dévoiler une grande part de moi, que je lui avais caché depuis bien trop longtemps à mon goût. Je lui racontais donc un peu mais l’essentiel pourquoi j’étais parti en Irak, ou encore en Afghanistan, c’était difficile, car j’avais peur qu’elle parte comme beaucoup l’ont fait, j’étais une personne sombre, et solitaire avec une gueule d’ange, je me découvrais encore. Je baissais ma tête après avoir lâcher la bombe, mais en réalité ce fut comme un gros soulagement qui se faisait sentir à travers mon corps. « Je ne veux pas partir maintenant Hay’. » Dit-elle doucement, sa voix réconfortante me fit un petit frisson qui me rassurait quelque part. Je ne pouvais que sourire légèrement en plongeant mon regard dans le sien, c’était difficile. Puis elle déposa son café, et sa main allait trouvé la mienne, je baissais mes yeux sur nos mains où je trouvais un peu le réconfort pour la première fois depuis longtemps. « Je ne sais pas trop quoi te dire. J’ignorais tout ça et tu sais très bien que tu aurais pu m’en parler. J’aurais toujours été là pour t’écouter et ça me faisait tellement mal de savoir que tu as vécu tout ça seul, tu n’avais pas à te retrouver uniquement avec toi-même dans des moments aussi difficiles » Dit-elle en soupirant, avant de reprendre la parole. « Je ne te poserais pas trop de question concernant tout ça, car je sais que c’est déjà bien difficile ce que tu veux de me dire mais j’espère sincèrement, je suis là pour toi, d’accord ? Merci de m’avoir confié ça… Et de m’avoir fait confiance à nouveau. Ça veut dire beaucoup pour moi. » Dit-elle, elle touchait un point sensible, il faut dire que c’était la seule à pouvoir le faire. Je serrais doucement sa main avant de la retirer, levant mon regard vers son visage. « Si je ne te l’ai pas dit Alexie, il y a une raison derrière tout ça. » Dis-je en soupirant, je voulais la protéger, la protéger de moi et de mon malheur. Mais comment lui dire ? Mais ma confiance en elle ne s’est jamais éteinte en dépit de toutes ces années. Elle était ma meilleure amie, elle me connaissait mieux que moi-même par moment, mais je savais si je le faisais à l’époque, lui en parler, elle m’aurait contredit, et de ne pas partir. « Je voulais te protéger… Surtout ça. Je savais ce que tu vivais, et je ne voulais pas être un plus. Mais tu as toujours été là avec moi, même si j’étais à la guerre, et que je voyais des choses horribles, je repensais à tes paroles, où tu me disais que j’ai le mérite d’être médecin. Je ne serais pas là sans toi. Tu m'as manqué Lexie. » Dis-je en posant une nouvelle fois ma main sur la sienne en la regardant. J’étais sincère, et j’espérais pouvoir me rattraper avec le temps, voire même des années si il le faudra. « Et toi, tu n’es plus exactement la même depuis le temps… ? » Demandais-je en souriant doucement.