Wayne et Noah

« J'ai toujours dis que je vivais 500 pour 500 mètres... et je crois que c'est pour ça qu'on était comme deux frères... parce que toi aussi... Peu importe où tu es... que ce soit à 500 mètres ou à l'autre bout du monde, tu seras toujours près de moi et tu seras toujours mon frère. »

Vous savez Wayne c'est le genre de mec qu'une fois qu'il est entrer dans ta vie, tu veux plus qu'il en sorte. Pour moi il était comme un frère, non encore mieux c'était un frère. On déconnait tout le temps, il nous arrivait de nous engueuler, souvent pour des conneries, mais ça ne durait jamais longtemps. L'avantage avec nous les mecs c'est que la plupart du temps nos embrouilles se sont envolés dès le lendemain. De plus nous on c'est promis qu'aucunes femmes ne se mettrait entre nous, notre amitié. J'ignorais s'il allait mieux par rapport à la dernière fois où je l'avais trouver, parce que nous on est pas trop du genre à parler, mais il avait l'air d'aller mieux, d'apparence du moins. Je lui parlais vaguement de Lucy et de la raison de notre rupture et quand il me demandait si elle avait raison à propos de l'alcool, je ne pus m'empêcher de lui dire la vérité qu'à moitié. L'addiction à l'alcool comme à la drogue c'est pas le genre de truc qui se guérit de jour au lendemain, il faut du temps, de la motivation et du soutien de la part de nos proches, je savais que j'avais le soutien, seulement je n'avais pas la motivation et j'avoue être faible. Au moindre soucis, je peux replonger. Il hochait simplement la tête suite à ma réponse, m'a-t-il cru ou me laisse-t-il le bénéfice du doute ? Je ne sais pas, mais là n'est pas la question. Il m'expliquait ensuite son futur projet et j'étais totalement pour, car je savais qu'il était doué et qu'il réussirait, d'ailleurs je lui fis part de mon intention à lui confier l'un de mes prochains tatouages. - Pas de problème, tu m'tiens au jus ! Lâchais-je alors. Je lui confiais ensuite que mon boss comptait vendre son garage et que j'hésitais à le reprendre à cause de l'armée car ça serait difficile à gérer tout seul, d'ailleurs au même moment je me rendais compte que je n'avais rien dit à Wayne à propos de l'armée, alors je le fis naturellement. Sa réaction ne se fit pas attendre et il me demandait si je me foutais de lui, je lui fis comprendre par le regard que j'étais sérieux. Mes mains appuyés sur la voiture, mes bras était tendus et ma tête sur trouver baissée, je relevais alors la tête. - ça sors du fait que pour une fois dans ma vie j'ai envie de faire quelque chose de bien. Lui confiais-je alors simplement. Je savais qu'avec Wayne je pouvais me montrer comme j'étais vraiment, que je pouvais lui montrer mes faiblesses, il ne me jugerait jamais. - Y'a pas 15 jours j'me suis retrouver en taule, heureusement j'y suis pas rester longtemps parce que j'aurais pas tenu, mais faut que j'me range… Ajoutais-je ensuite. J'ai fais trop de conneries, je veux pas risquer de retourner derrière les barreaux, je fais peut-être le dur, mais la prison c'est l'enfer. Nous parlions ensuite de sa fameuse voiture qu'il avait complètement démolie et surtout de la façon dont il l'avait démolie, je lui fis comprendre qu'il n'avait pas assuré, ça sert à ça les potes non ? A te remettre sur le droit de chemin quand tu dérailles, à te le dire quand tu déconne. - Y'a du boulot mais on arrivera à la remettre d'aplombs ! Lançais-je avec un petit sourire. On pourrait nous prendre pour de vrais gamins, lorsqu'on parlait bagnoles nos yeux s'illuminaient comme un gamin lorsqu'il ouvre ses cadeaux de Noël. Il me lança qu'une fois sa voiture terminée on attaquerait la mienne et qu'il avait hâte de bosser dessus. - Je sais pas si on arriveras à en faire quelque chose, ça fait plus de 20 ans qu'elle à pas rouler, elle à morfler lors de l'accident et ma tante s'en est pas occupé elle l'as laisser moisir dans le garage, alors je pense qu'on aura plus de boulot que sur la tienne. Répondis-je en riant légèrement. - Mais peut-être que dans 20 ans elle roulera de nouveau. Ajoutais-je en riant. - Du coup pour en revenir au garage de mon boss, si je le prends j'aurais besoin de quelqu'un pour gérer le truc quand je serais pas dispo… Lui dis-je en insinuant certaines choses, comme le fait que j'aimerais bien qu'il s'associe avec moi pour l'ouvrir. Je sais qu'il à pour projet de devenir tatoueur et ça ne l'empêcheras pas de le faire, je partirais pas en mission tout les quatre matins et il pourra même bosser ses croquis au garage s'il faut. Mais il était la seule personnes en qui j'avais une confiance aveugle pour tenir ce genre de business avec moi.

AVENGEDINCHAINS

Les sujets s’enchainaient, et je décidais de ne pas insister concernant sa consommation d’alcool. Quand bien même j’avais des doutes. De toute manière, mon meilleur ami pouvait difficilement me cacher bien longtemps certaines choses. Eh surtout pas s’il dérapait avec la boisson. Je le saurai certainement tôt ou tard.

« Pas de problème, tu m'tiens au jus ! » La conversation avait tourné sur mon projet de devenir tatoueur. En effet, dans quelques jours j’aurai la réponse définitive du salon de tatouage dans lequel j’ai eu un entretien avant-hier. Ça c’était très bien passer, j’étais confiant. J’étais bien motivé de faire le prochain tatouage de Noah. C’était quand même flatteur de voir à quel point j’avais gagné sa confiance. Tout comme il avait obtenu la mienne d’ailleurs. J’étais motivé, et j’avais hâte de pouvoir m’y mettre. Je souriais suite à sa réponse. « Tu seras le premier informé. » Alors que je comptais me pencher pour mettre ma tête au niveau du moteur aux côtés de Noah, celui-ci m’avait alors annoncé qu’il s’était engagé. J’en étais on ne peut plus surpris. Je ne m’étais pas prié pour lui faire comprendre. Ce dernier m’expliqua qu’il avait envie de faire, pour une fois dans sa vie, quelque chose de bien, de juste. C’était honorable de sa part et compréhensible. Il enchaina en m’annonçant qu’il était en taule il y a quelques jours et qu’il ne voulait absolument pas retourner entre quatre murs. Je le comprenais parfaitement. Plutôt mourir que d’être enfermé. « je te comprends... Si c’est réellement ce que tu souhaites, je peux que te soutenir ! Tu feras en sorte de garder ton cul entier hein. » ajoutais-je en plaisantant. Mais je ne plaisantais pas en réalité. S’il devait lui arriver quelque chose, je serai anéanti. Noah est l’un de mes piliers, sans lui, j’avance difficilement.

S’ensuivis le sujet de cette magnifique voiture qu’était désormais si amoché. J’étais déterminé à la remettre en état. J’avais bien avancé, car elle était pire il y a encore quelques semaines. Ouais, c’était bel et bien possible d’être pire qu’elle ne l’était maintenant. J’avais fais le con, je devais assumer. En effet, c’est moi qui en payais le prix après tout. Je roulais avec une golf série 6. Voiture qui n’est pas mal en soi mais qui n’équivalait pas, mais alors pas du tout une Chevrolet camaro. « J’en doute pas, on va gérer, comme d’hab. » enchainais-je après lui en touchant quelques pièces du moteur par ci et par là. Nous parlions ensuite de la prochaine voiture que nous allions retaper, soit, l’ancienne voiture du père de Noah, qui n’avait plus circulé depuis plus de 20 ans. C’était impressionnant, mais surtout, c’était un bijou. C’est limite si je lâcherai pas la mienne pour aller réparer la sienne. « Mhh... On ne pourra pas savoir avant de s’y pencher dessus frère. Même si on doit galérer, on va la réparer. J’y crois dur comme fer. » dis-je confiant. « Ouais peut-être qui sait. » répliquais-je en pouffant.

Il me parla à nouveau du garage, il avait besoin de quelqu’un pour l’aider à le gérer lorsqu’il ne sera pas disponible. Je regardais le moteur silencieusement, mais je réfléchissais plus qu’autre chose. Est-ce que l’envie et le temps était présent ? Mais surtout, est-ce que c’était possible ? Mouuuuais, c'était sûrement réalisable. « Ecoute j’pense que c’est peut-être faisable, alors si t’es partant mon pote... J'suis ton homme. » affirmais-je en me redressant tout en le regardant en souriant en coin.

J’avais vraiment hâte de recevoir cet appel qui m’annoncera si oui ou non, j’avais décroché le job d’apprenti tatoueur. J’adorais le salon en question, les tatoueurs qui travaillaient là-bas étaient très compétents et talentueux mais surtout très sympa. Il y avait une bonne ambiance, et honnêtement, sans vouloir me faire des idées, je m’imaginais bien parmi eux. J’avais d’innombrable défaut, j’étais un délinquant, voir beaucoup plus puisque j’avais déjà ôté la vie à plusieurs personnes, cependant, lorsque quelque chose me passionnait et m’intéressait, vous pouviez être sûr que je m’y donnais à fond. Voilà pourquoi j’étais sûr que le métier de tatoueur était fait pour moi. Tout comme mécanicien, même si je n’avais plus travaillé dans un garage depuis plus d’un an. Je ne pouvais pas éternellement rien faire en dehors d’être un dealer. Ça attirait beaucoup trop de soupçons sur moi. Mais ce n’était pas pour ça que je me lançais le dedans. Je le voulais réellement. Noah me demanda ce que je comptais faire, si mon but était par la suite d’ouvrir un salon ou si ça n’avait rien à voir. Je n’avais pas pour habitude de me projeter dans l’avenir, je vivais au jour le jour. Mon vécu m’avait bien fait comprendre que la vie pouvait nous être retirée sans que l’ont s’y attende et que malgré tous nos efforts pour prévoir et planifier notre avenir, rien ne se passait forcément comme on le désirait. Alors je n’avais jamais perdu de temps dans ces futilités. La mort pouvait frapper à ma porte à tout instant, ou les flics… Enfin bref. « En fait j'serai un employé dans le salon, sauf qu’au lieu d’avoir le statut de tatoueur, je serai apprenti tatoueur. Ils vont m’apprendre le métier. En supposant qu’ils me prennent bien sur. Après avoir ouvert un salon… je ne sais pas trop. Pour le moment c’est pas dans mes projets. » répondis-je en continuant de réparer le moteur de ma caisse.

L’armée... C’est sur que je ne m’y attendais pas ! Je ne savais même pas qu’il était possible de rejoindre l’armée avec un casier judiciaire. Mais j’étais content pour lui, si c’est ce qu’il voulait faire. Je souriais sincèrement alors que celui-ci me remerciait de le soutenir en quelque sorte. Il est vrai que je comprenais sa réaction, moi-même, j’aimais lorsqu’il me soutenait et me motivait pour certaines choses. Même si ce n’était pas son approbation que je recherchais, mais plutôt son soutien. C’était très important venant de lui, je supposais qu’il ressentait la même chose à mon égard. Il essaya de me rassurer en m’affirmant que pour le moment il n’allait pas être en danger, mais, au contraire, qu’il allait faire des choses basiques. « Ouais bah n’y reste pas trop longtemps non plus frère, tu montes les échelons et tu leur fais bouffer la poussière ! » lançais-je en pouffant de rire. Honnêtement, je savais pas grand-chose sur l’armée. Je ne connaissais rien à leur fonctionnement et à leur grade, mais je savais qu’il fallait commencer tout en bas de l'échelle et monter peu à peu. Noah en était capable, largement même. Bien que je savais pertinemment que ça n’allait pas ce faire en une année.

Nous en étions revenus à parler voiture. Nous ne pouvions pas nous en empêcher, les voitures faisaient partie intégrante de nos vies. Nous étions des hommes après tout. Je souriais à sa réflexion. Nous parlions ensuite de la voiture de son père. Je riais doucement. « Ouais, c’est clair, on n’est plus à ça près. » ajoutais-je après lui.

Il remettait sur le tapis le sujet du garage dans lequel il travaillait. A vrai dire je ne m’attendais pas à ce qu’il veuille acheter celui-ci, et encore moins, qu’il sous-entende que je le fasse avec lui. Je n’y avais jamais réellement pensé, et je devais bien avouer que de bosser dans un garage me manquait beaucoup. Ce qui m’avait freiné jusqu’alors était de devoir être sous les ordres de quelqu’un. Je détestais ça, mais c’est surtout que la dernière fois que je travaillais dans un garage, ici, à mon arrivée à Miami, je m’étais fait virer au bout de quelques mois. Cette histoire avec Sky m’avait un peu plus énervé que ce que je n’aurais pensé et j’avais insulté mon patron et si mes collègues ne m’avaient pas retenu je l’aurai frappé. Depuis, je m’étais contenté de dealer. « C’est sur que je vais devoir faire quelques aménagements, que je revois quelques trucs mais j’pense que c’est largement faisable. Même si je suis pris dans le salon, j’pense que j’vais pouvoir aménager mon emploi du temps pour que j’puisse m’occuper du garage quand tu pourras pas l’faire. Et puis, ça m’tente carrément en fait ! Être le propre patron de son garage avec toi, c’est nickel. » dis-je enthousiaste. « Il est prêt à le céder à combien ? » demandais-je intéressé.