(#)Sujet: like the city can't hold us (kc) | Mar 12 Mai - 20:33
So we put our hands up like the city can't hold us, like the city can't hold us × ft. Casey & Zoe
Un bip sonore réveille la jeune fille qui s’était endormie devant son écran. Un message. Elle s’étire avec tellement de force que la lampe posée sur le rebord de sa commode dégringole. C’est l’inconvénient des petits studios, et encore petit, c’est gentil. Zoe souffle un grand coup puis s’empare de son téléphone, on verra plus tard pour la lampe. Une soirée dans le centre-ville de Miami, autour de la fontaine de l’une des places principales, c’est ce qui est écrit. L’auteur ne lui est pas inconnu, mais presque. Une connaissance faite à une toute autre soirée, il y a des mois, lui semble-t-il. D’un petit haussement d’épaules joyeux, elle décide qu’elle s’y rendra. Un coup d’œil à l’heure lui indique qu’il faudrait peut-être qu’elle se prépare si elle ne veut pas louper le coche et arriver quand tout le monde a déjà bien consommé. Une combi-short vert pâle et une paire de tongs plus tard, elle sort de chez elle en fourrant quelques billets dans son soutient gorge et ses clefs dans sa poche arrière droite. Ce n’est pas franchement le genre d’endroit où il faut emmener un sac, c’est un coup à le perdre. Enfin, peut-être que pour les autres c’est justifié d’emmener un sac, mais pour Zoe et sa tête en l’air, c’est fortement déconseillé, surtout après trois quatre verres.
Le monde commence à tourner autour d’elle. Zoe a toujours eu de bons yeux, dix sur dix à chaque œil, mais là pour le coup, à chacun de ses mouvements, tout est légèrement flouté pendant quelques secondes. Un type s’approche, il est loin mais parait tellement proche. Ca la fait rire. Elle penche la tête en arrière et continue de danser au centre de la place, les pieds dans l’eau à présent douteuse de la fontaine surpeuplée. Une bouteille passe devant ses yeux, ou peut-être deux, elle sait pas, elle sait plus, elle s’en fiche. Elle essaie de l’attraper en tendant la main droite avec des yeux suppliants, tout en se déhanchant sur le son de la musique. Le propriétaire lui en tend une, amusé. « Fais passer. » lâche-t-il. Elle lui lance un sourire avant de se retourner et de boire au goulot quelques gorgées. Le liquide lui brûle doucereusement la gorge. Ça lui fait du bien. Alors qu’elle allait tendre la bouteille à son voisin, la jeune fille remarque un type. Elle l’a déjà vu quelque part, elle en est sûre et certaine. Elle apprécie la vue pendant une bonne poignée de secondes, plantée là avec sa bouteille à la main, avant de le reconnaître. Son nez se fronce, il ne manquait plus que lui. C’est à cause de lui qu’elle n’avait pas pu faire l’un des articles les plus prometteurs de l’année, à cause de lui que son nom n’a pas pu être en première page. La jeune fille s’était introduite dans sa propriété, en détournant la sécurité, pour pouvoir prendre des photos scandales du milliardaire du moment, mais cet imbécile lui a barré la route. Zoe ne connaît même pas son prénom, elle aurait dû regarder sur la boîte aux lettres en partant. Prise d’adrénaline, de rage soudaine, et l’alcool lui montant peut-être aussi pas mal à la tête, la brune passe brusquement la bouteille à la personne la plus proche, remonte ses manches invisibles, puis fonce tout droit vers le dos de l’imbécile, la tête la première. Elle lui assène un magistral petit coup de boule, à l’envers pour la touche d’originalité, se sentant l’esprit d’un grand joueur de football français. Puis l’air de rien, n’assumant pas le moins du monde son geste, elle se jette dans l’eau pour terminer allongée, dos à lui, le coude sur le bord de la fontaine, l’air de rien. Il captera jamais que c’est elle, c’est sûr.