Je roulais continuellement dans mon lit. Ça m’avait pris du temps avant de tomber endormie. Ou du moins, sommeillé. J’avais chaud, j’avais ce mal de ventre, cette pression au niveau du cœur et je savais ce qui allait arriver. Je le sentais monter en moi. Ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait quand j’étais stressé. Ces crises d’angoisse, de panique qui me prenait continuellement depuis la mort de ma mère. Aussi que je vivais quelque chose de niveau dans ma vie, une situation troublante c’était plus fort que moi, je paniquais. Comme si j’étais incapable de gérer quoi que ce soit. Je n’arrêtais plus de pleurer, assisse dans mon lit. J’avais du mal à respirer. Tellement, que je dû aller ouvrir la fenêtre de ma chambre afin de laisser entrer l’air frais. Ça faisait déjà un bon moment que j’essayais de reprendre sur moi et lorsque c’est entre deux crises que j’attrapai mon téléphone sur ma table de nuit. Les yeux pleins d’eau, je tentais de chercher un numéro de téléphone en particulier. J’avais peur, j’étais inquiète et étrangement, j’avais besoin de me faire consoler

J’avais donc appelé Edward pour finalement raccrocher en entendant sa voix. Il m’avait rappelé et j’avais regardé mon téléphone pendant quelques secondes en me traitant de stupide. Je l’avais probablement réveillé en plus. Va savoir, peut-être pas, peut-être qu’il voudrait venir me voir même s’il était 2h du matin. Il était hyperactif, il ne dormait pas beaucoup. J’avais donc décroché  et il pouvait bien voir à l’autre bout du fil, simplement par ma voix qui tremblait que je n’allais pas bien. Je lui avais dit que je n’allais pas bien et il s’était empressé de dire qu’il arrivait chez moi rapidement. Je l’attendis donc chez moi, en essayant de me calmer. Je prenais de grande respiration, mes yeux devaient être enflés à force de pleurer. Je faisais pitié à voir  et je regrettai aussitôt d’avoir appelé mon ami lorsqu’il cogna à la porte. Je pris néanmoins sur moi pour entre-ouvrir légèrement la porte.

« C’était une erreur Edward… je, il faudrait mieux que tu rentres chez toi! Je… je suis désolée de t’avoir dérangé… »

Et pourtant, mes larmes coulaient encore et toujours sur mes joues. J’étais pathétique de réagir ainsi. Je n’étais pas normal et je m’en voulais tellement, je me détestais tellement quand j’agissais comme ça. C’était juste… incontrôlable par moment. Je n’y pouvais rien.
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J'étais en train de continuer mon dessin au mur quand je reçu un appel, j'avais couru comme un débile dans la salon en pensant que c'était peut-être Kenneth qui m'appelait pour me dire qu'il allait bientôt rentrer. J'avais décroché et j'avais vu le nom d'Elizabeth s'afficher et quand je vins pour répondre, elle avait déjà raccroché. J'avais froncé les sourcils et j'avais rappelé aussitôt... Le téléphone sonnait, mais elle ne répondait pas... J'étais en train de paniquer... Je sentais alors que ce n'était pas moi qui paniquait mais bien Elizabeth... En fait, j'en était certain que c'était son énergie que j'avais capté par inadvertance. Puis, elle avait enfin décroché son téléphone pour me dire qu'elle n'allait pas bien. J'avais tout de suite dit que je venais. Je lui demandai son adresse et j'avais vite pris mon manteau pour filer immédiatement. Je vis donc l'heure en raccrochant mon téléphone, il était déjà 2h00 du matin, je n'avais même pas vu le temps filer. Je roulai pendant un moment pour arriver chez elle. Je frappai à la porte sans plus attendre, j'avais peur pour elle quand même, j'étais très nerveux. Quand elle m'ouvrit, elle se sentait mal, mais elle se sentait coupable de m'avoir fait venir... J'étais donc devant la porte tout en regardant cette jeune femme troublée.

- Non non... ça va, arrête, tu sais que je suis là pour toi!

Je voyais que ses larmes coulaient et j'aurais voulu la prendre dans mes bras pour la consoler, mais là, c'était impossible! Il ne fallait même pas y penser. Je jouai avec mes mains nerveusement, car là je dois dire que j'étais bien embêté..

- Laisse-moi entrer Eli, on va parler si tu veux!!! Ou jouer à un jeu de société.. ou bien on va dessiner si tu veux?

Elle avait hésité, mais je me faisais insistant et je dois dire que j'aurais foncé dans sa porte si elle l'avait refermé. Elle pouvait compter sur moi peu importe ce qui se passait. J'entrai donc dans son petit appartement, il dégageait une énergie unique, cependant je pouvais constaté qu'il y avait un nettoyage à faire ici... mais je ne pense pas que je lui en parlerai ce soir. Je fis aussitôt remplir la pièce d'une lumière blanche de protection pour envoyer de la joie et je vis les ténèbres s'en dégager... Bien sûr... Elizabeth ne pouvait rien voir de tout ça, mais je suis sûr qu'elle allait déjà un peu mieux.

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Maintenant qu’Edward était là, je n’avais plus envie de le voir. Je m’en voulais de lui avoir demandé de venir alors que je n’allais vraiment mais vraiment pas bien. Pourquoi est-ce que je l’avais appelé? Probablement parce que j’avais eu peur, que j’avais encore peur et que j’avais besoin de me réconforterai était la seule personne que je connaissais réellement à Miami. Et puis voilà qu’il voulait m’aider, même si je lui demandais de partir. Après un moment d’hésitation, j’ouvris totalement la porte pour le faire entrer. Je me passai une main dans les cheveux en barrant la porte pour me finalement me tourner vers lui en commençant à me promener dans mon salon en me faisant aller les mains.

« J’ai… j’ai commencé à paniquer il y a près d’une heure. Je suis trop stressée… je… »

J’avalai difficilement ma salive alors que je continuais à faire les cent pas dans mon appartement. Je prenais de grandes respirations mais ça ne changeait pas grand-chose. Je fis signe à Edward d’attendre d’un signe du doigt. J’avais la gorge sèche et je me précipitai à la cuisine pour me servir à boire. Je sortis d’abord un verre et lorsque je pris la cruche d’eau pour m’en verser, je tremblais tellement que ça tomba partout sur le comptoir, à l’exception de mon verre. Je poussai un soupire en déposant la cruche et c’est à ce moment que mon ami se proposa pour m’aider. Je le laissai donc me verser un verre en regardant mes mains devant moi qui tremblaient toujours énormément.

« Merci… tu en veux un? » Il accepta et je me dirigeai vers l’armoire pour en sortir un deuxième.

Je déposai doucement le verre devant lui pour qu’il puisse s’en servir un et il alla ranger le tout dans le frigo. Je pris mon verre pour l’apporter difficilement jusqu’à ma bouche. Je m’en renversai un peu dessus et ce fut bien assez pour me décourager. Je le déposai donc brusquement en recommençant à pleurer. Ce qui était vraiment horrible avec des crises de paniques, c'est que je pouvais m'en taper plusieurs en ligne... et j'étais la principale responsable car je m'aidais pas du tout à me changer les idées, c'était juste plus fort que moi, je faisais que penser, et je me faisais peur... et je continuais, et je craquais. c'était pas surprenant que je commençais à casser des objets ou juste sortir dehors afin de marcher pendant des heures.

« Si je vais voir mon frère et qu’il me rejette, je vais me sentir encore plus seule que maintenant. J’ai… je ne veux pas aller voir au final. Il ne va pas m’aimer. Je m’étais dit que j’allais le voir dès demain mais j’ai changé d’avis. Je vais retourner à Chicago. Je n’aime plus ça ici, vraiment pas. Et puis… je ne sais pas ce que je pourrais faire là-bas… je n’ai pas plus personne là-bas. Je suis seule Edward! Seule, tellement seule…»

Ma crise s’amplifiait à nouveau et j’avais honte d’être ainsi devant lui. Je secouai la tête en essayant de reprendre sur moi ma respirait se faisait saccader, tellement que j’avais beaucoup de mal à respirer. J’avais mal au poumon, je m’étouffais toujours en pleurant.

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Je voyais bien que mon amie n'allait vraiment pas bien et qu'elle devait s'en vouloir pour m'avoir fait venir en pleine nuit ici. Je ne lui en voulais pas du tout et de toute façon j'étais bien réveillé quand elle avait passé son appel. Après avoir discuté un moment hors de son appartement, elle décida enfin à me faire entrer... Je voulais comprendre ce qui lui arrivait. J'étais là pour l'aider quoiqu'il arrive.

- Ok, calme toi là... tout va bien!

ELle se promenait d'un pas vif dans son appartement et je la suivais des yeux, elle était complètement en train de faire une crise et je la voyais bouger ses mains sans arrêt et ça me rappelait mon état de temps en temps quand ça me prenait. Puis, elle alla dans la cuisine pour se servir un verre et m'en proposa un que j,acceptais... JE pense qu'il fallait qu'elle s'occupe l'esprit. Elle me tendis un verre et je pu me servir. Puis, je vis Elizabeth pleurer devant moi, je voulais comprendre son état d'âme du moment et pourtant là... je ne savais pas ce qui avait causé sa crise. Je voulais comprendre. Puis, elle ouvrit à la bouche à nouveau pour me dire le problème... tout était relié à son frère. Je comprenais mieux là. Je m'étais donc avancé vers elle sans trop m'approcher quand même mais j'étais en face.

- Regarde moi Elizabeth! Regarde moi! Prends une bonne respiration! Fait comme moi!

Je fermai les yeux et pris une grande inspiration pour lui montrer comment faire. Puis, je le refis pour qu'elle me suive à nouveau. J'ouvris ensuite les yeux et je voyais déjà que l'ambiance était plus calme.

- Tu n'es pas seule Eli... Je suis là! C'est correct! Si tu n'es pas prête à le voir tout de suite, tu peux attendre encore! Il n'y a pas de feu. Tu n'as pas à retourner à Chicago... tu peux très bien faire ta vie ici...

Je pris une autre bonne respiration. Je voyais bien qu'elle avait envie de paniquer à nouveau, alors je compris qu'il fallait faire autre chose.

- Bon fait comme moi!

Je m'installai au sol en indien dans le salon de Elizabeth et elle m'imita à nouveau. Je repris une bonne respiration tout en commençant à faire les sons habituels pour la méditation que je faisais chaque jour. Elle allait peut-être trouvé ça bizarre, mais c'était le seul moyen qui m'était venu en tête pour calmé cette âme en peine. Les sons sortaient de ma bouches comme à mon habituel, je ne sais pas si Elizabeth allait s'y mettre ou bien qu'elle allait juste m'écouter, mais les deux options m'allaient très bien. Pendant près de 15 minutes, je laissai aller mon esprit vagabonder dans la pièce pour calmer cette jeune femme à qui je tenais fort. Puis, j'ouvris les yeux et je constatai qu'elle avait les yeux toujours fermés et ça me fit sourire un instant. Ma voix s'était tue alors je vis deux yeux bleus s'ouvrir à son tour et je continuai à la regarder attentivement.

- Ça va?

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J’étais en train de recommencer une crise. Je toussai, mes yeux se remplissaient d’eau et j’avais du mal à respirer. Je tremblais, j’avais la vue troublée et je perdais un peu le contrôle. J’avais du mal à focuser sur quelque chose mais je pouvais toujours entre la voix d’Edward qui me demandait de le regarder. Je fixai toujours le sol en courant après mon souffle mais je relevai néanmoins la tête vers lui. Il voulait m’aider, je savais bien. Je voulais qu’on m’aide mais j’avais l’impression que mon corps en voulait autrement. Je tentais de contrôler ma respiration comme il voulait que je le fasse. Mes respirations étaient saccadées mais j’arrivais à atteindre un certain contrôle.

« Je… je sais… je ne sais pas… » dis-je simplement alors que ma poitrine se soulevait à chaque mots.

J’avais juste envie de m’enfuir. Je me sentais seule, je me sentais stressée par cette histoire et j’avais maintenant honte d’avoir tout fait ça devant Edward. Et pourtant, il ne me jugeait pas, il essayait de m’aider et il semblait plus que calme, peut-être en avait-il l’habitude lui aussi? Je fus plus que surprise lorsqu’il s’installa au sol. Je le regardai même l’espace de quelques secondes avant de finalement l’imiter. Il se mit en position de méditation et je fis de même en sentant toujours mes larmes couler sur mes joues. Il se mit alors à faire des bruits étranges. L’espace d’un moment, je cru qu’il se foutait carrément de ma gueule jusqu’à ce que je comprenne qu’il était vraiment sérieux. Je le regardai un moment en silence, je trouvais ça magnifique de le voir comme ça, va savoir pourquoi. Ça aurait pu être totalement étrange pour n’importe qui et c’était normal mais moi, je sentais une énergie particulière m’envahir. Je me sentais bien, j’aimais l’entendre. Je fermai les yeux alors, me concentrant sur ce qu’il faisait. Je pouvais sentir mon cœur qui battait à la chamade commencer à se calmer. Je prenais toujours de grandes respirations. Lorsque les sons s’arrêtèrent, je mis un petit moment avant d’ouvrir doucement les yeux. Edward me regardait attentivement puis me demanda si ça allait. Je secouai positivement la tête.

« Avec surprise, oui. » Je le regardai en clignant des yeux à quelques reprises. « J’ai l’impression que t’es magique! Personne avant n’a réussi à me faire calmer. »

Et c’était la vérité. On m’enfermait et on me laissait briser des trucs et faire une vraiment grosse crise. Un bon jour, j’en avais même perdu connaissance. Le médecin avait dit que mon cerveau avait juste fait un « burn out » et qu’il avait fait en sorte que mon corps me lâche d’un coup. Il ne fallait pas sous-estimer des crises de panique, ça pouvait faire beaucoup de dégâts sur un corps humain.

« Je sais pas quoi faire, quoi te dire pour te remercier. » Je décroisai mes jambes pour les ramener contre mon corps en accotant mon menton contre mes genoux. Je regardai bien sérieusement mon ami. « Merci Edward » dis-je simplement.

Je n’avais pas grand-chose à offrir, rien à part beaucoup de gratitude.


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J'avais réussi à calmer Elizabeth en lui montrant ma méditation bouddhiste que je faisais chaque jour et elle avait mentionné que j'étais magique. Ça m'avait fait sourire parce que ce faire dire ça, je trouvais que c'était un très beau compliment même qu'il était un peu représentatif de ce que j'étais dans un sens, mais ça, elle ne savait pas. Pas encore. Elizabeth respirait mieux et je sentais son énergie être davantage en harmonie avec elle-même. Nous restâmes au sol à se regarder de la sorte pendant un moment pour discuter.

- Tu n'as rien à faire, ça m'a fait plaisir de t'aider... Je n'ai pas fait grand chose, j'ai juste fait ma méditation habituelle. Ça m'a permis de me recentrer et de me calmer aussi!

Parce que j'étais bien nerveux en venant ici parce que Elizabeth m'avait appelé en panique et je n'avais pas su quoi faire pour l'aider, mais tout ce qui m'était venu en tête c'était de faire de la méditation.

- Bon... Tu sais pour ton frère, tu veux que je t'accompagne ou tu veux y aller une autre fois parce que je ne voudrais pas que tu quittes Miami à cause de ça... si tu veux avancer il faut affronter.... relevé les défis un à un.

On pouvait commencer à aller dans l'hôpital et observer. C'était une première étape assez facile, mais le fait d'observer c'était aussi de comprendre le milieu de vie de son frère. Peut-être qu'elle se sentirait plus en confiance. J'imaginais pas que son frère ne veule rien savoir d'elle, c'était impossible.

- Tu sais quoi? On dit que j'ai un don.... que je devine bien les choses... et je suis persuadé ne pas me tromper... ça va bien se passer, ton frère voudra en apprendre plus sur toi et il ne te laissera pas tomber. Tu as la chance pouvoir retrouver un frère... Je peux le voir avec Lily pour ma part.

On vivait sensiblement la même histoire tous les deux et je dirais que le fait d'avoir de la famille, ça nous rassurait. Bien que moi j'aie encore mes deux parents, mais je ne voulais plus avoir affaire à eux. Tout était confus dans ma tête quand je parlai de ma soeur, car elle n'allait pas bien, mais bon... c'était la vie. Il fallait se battre. J'avais regardé mon amie en souriant à nouveau, on était calme et j'espérais que le fais que je lui parle doucement comme ça allait continuer à l'aider à garder son calme.

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Mon petit compliment avait eu pour résultat de faire sourire Edward. Je pensais bien que jusqu’à maintenant, c’était la première fois que je m’attardais réellement à son sourire. Je le trouvais magnifique. C’était rare que j’arrive à faire sourire les gens et pourtant, je réussissais avec le jeune homme devant moi et ça me faisait tout étrange à l’intérieur de moi. Je me contentai de le remercier, car c’était important pour moi de le faire. Il m’avait beaucoup aidé et au final, j’avais bien fait de l’appeler. Ce qu’il avait fait avec moi, il avait l’habitude de le faire à ce que j’avais pu comprendre. Je devrais peut-être commencer à faire même. Ça pourrait me calmer pour les futures crises. Bien que je ne pense pas que ça soit aussi efficace sans la présence d’Edward.

« Je vais le faire, je vais aller le voir mais je crois que je ne dois pas me mettre la pression avec ça. On dirait que j’essaie de tout faire trop rapidement alors que je ne dois pas. Je vais y aller à mon rythme et lorsque je serai réellement prête, j’irai et je te ferai signe si j’ai besoin de compagnie, promis. »

Après tout, il était le seul avec qui j’aurais possiblement envie de relever cette grande étape de ma vie. Mais même encore, j’étais quelqu’un de très solitaire et je faisais tout souvent seule. Ça restait à voir. Dans un sens, il avait bien raison… ça ne servait strictement à rien que je quitte la ville. Je l’écoutai me dire qu’il avait un genre de don et ce qu’il me dit, me fit du bien. Je décrochai un petit sourire en coin. Il disait ça pour me consoler et me faire plaisir, mais j’admirais bien l’effort.

« J’espère que tu as raison Edward, j’aimerais beaucoup que ça fonctionne. »

Et c’était peut-être aussi pour ça que ça me stressais beaucoup. Un silence s’installa entre nous, rien de bien malaisant. On avait l’habitude d’avoir certaines périodes sans parler entre nous mais ça nous dérangeais pas car on ne ressentait pas toujours le besoin d’échanger lui et moi et ça, c’était spécial. Je me mordis quelque peu la lèvre inférieure et c’est toujours la tête penchée vers mes mains que je lâchai :

« J’aime beaucoup ta compagnie Edward. »

Je relevai doucement la tête vers lui pour croiser son regard. Il faisait sombre dans l’appartement et je pouvais voir ses yeux brillés à une distance respectable de moi. Je m’étais laissé tomber, le dos au sol, les mains sur le ventre. J’étais attentive à ma respiration, à mon cœur qui reprenait doucement un rythme normal. Je tournai la tête vers mon ami.

« Si tu pouvais tout changer et qu’on te donnait la possibilité de pouvoir tout recommencer. Tu le ferais? »


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J'étais content que la crise de panique d'Elizabeth soit passée, car je dirais que ça m'avait vraiment inquiété sur le coup. Elle m'indiqua qu'elle allait aller voir son frère prochainement, je trouvais que c'était essentiel pour elle. Je savais qu'elle devait y aller étape par étape d'où mes conseils. J'étais un peu rapide dans le sens où je ne réfléchissais pas moi-même et souvent je me pétais la gueule dans ce que je faisais aussi. Elizabeth semblait beaucoup plus raisonnable que moi et beaucoup plus réfléchi par la même occasion.

- Ça va bien se passer, tu verras!

J'avais dis à Elizabeth que j'avais un don pour deviner ses choses là, je ne sais pas si elle le prit au sérieux, mais cela semblait lui faire plaisir. C'était au moins ça. Elizabeth et moi étions toujours au sol et pourtant ça nous dérangeait pas du tout. Elle m'avoua qu'elle m'appréciait et je dois dire que ça me fit chaud au cœur de le savoir. C'était tellement pas évident pour moi d'avoir des amis. Avec Elizabeth, je dirais que c'était tellement simple, tellement naturel. Peut-être parce que je savais qu'elle n'osera jamais me toucher, je ne sais pas mais c'était un mystère à élucider. Puis, elle se coucha sur le dos tandis que je gardai la même position et me posa une question qui demandait à réfléchir.

- Hum.... Je doute qu'on puisse changer quoi que ce soit au destin vois-tu? Si j'avais à recommencer, je pense que c'est le même chemin qui m'attendrait. Bien que j'aurais envie d'effacer de gros moments de ma vie...

Comme l'asile psychiatrique. Si j'avais sû qu'à 15 ans on m'enverrait passer 3 ans là-bas, je serai partie... j'aurais fugué tout simplement... mais est-ce que je n'aurais jamais mis les pieds dans un hôpital psychiatrique, ça je ne peux pas le dire... mais quelque chose me dit que j'aurais quand même fait un séjour.

- Et toi? Tu le ferais?

Parce que je savais que sa vie avait été très difficile... être dans les familles d'accueil avait dû lui forger une carapace solide. J'étais intéressé à connaître sa réponse, car je dirais que sa question était profonde plus que de simples mots.

- La vie c'est remplie de surprises, d'embûches, de déceptions, de bonheur, de réussites, d'échecs... Il faut voir les obstacles comme des défis et les affronter un à un.

C'est ce que la religion bouddhiste m'apprenait, il fallait trouver son propre bonheur en affronter les obstacles.



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Je ne savais pas trop pourquoi j’avais posé cette question à Edward, j’étais curieuse probablement et je voulais qu’il reste ici encore un moment. Sa présence me faisait beaucoup de bien donc je devais trouver des sujets de conversations. J’avais pris place au sol, couché sur le dos et les mains sur le ventre, je regardais mon ami qui était en train de répondre à ma question. On pensait de la même manière, on avait des passions commune, on avait la même peur. C’était étrange quand même quand on y pensait. C’était quoi les chances de tomber l’un sur l’autre? Il me retourna ma question et je fis mine de réfléchir un bref instant.

« Parfois, je me dis que oui et d’autres fois non. Je veux dire… je crois que je suis quand même fière d’être la personne que je suis devenue malgré tout. C’est sûr que j’effacerai certains évènements dans ma vie, comme ce qui a fait en sorte que je développe cette stupide peur. »

Et même que je m’étais dit qu’un jour, j’allais me venger de cet homme qui m’avait volé mon enfance comme un gros porc insignifiant. C’était horrible de faire ça à une pauvre petite fille, et je n’étais probablement pas la seule non plus à être une de ses victimes. Cet homme méritait de se faire enfermer et maintenant que je ne vivais plus sous son toit, je ne savais pas ce qui me retenait de le faire. Probablement la peur. J’écoutai attentivement Edward qui disait encore des trucs tellement intéressants, tellement véridiques.

« Je suis d’accord avec toi là-dessus. Mais parfois, on a tous besoin de quelqu’un pour nous tenir la main à un moment ou un autre, ce qui est plus difficile pour des personnes comme nous. »

Ironiquement parlant. Un moment de silence que je brisai après quelques secondes à le regarder dans les yeux sans rien dire. Il y avait une petite étincelle dans ses yeux qui le rendait encore beau plus qu’à l’habitude. Je ne savais pas trop pourquoi, peut-être aussi que c’était la première fois que je m’attardais réellement à son regard. J’en étais un peu troublée d’ailleurs. Je décidai de prendre sur moi.

« Je ne sais pas pourquoi tu as cette peur Edward et je ne te forcerai jamais à m’en parler car je sais que ça peut être difficile mais tu as sincèrement tous les outils nécessaire pour t’en sortir et je souhaite de tout mon cœur que tu y arrive car tu en vaut la peine. »



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C'était si simple de discuter avec Elizabeth que je me trouvais très chanceux d'être tombé sur elle. Même pour un clairvoyant, je n'avais pas vu cela venir. Une telle rencontre valait de l'or et je ne voulais surtout pas qu'elle quitte la ville! Nos chemins ne s'étaient pas croisés pour rien, j'en étais sûr de ça. Je croyais au destin et Elizabeth faisait maintenant partie de ma vie. Quand elle me parla qu'elle aurait effacé le moment où elle avait eu cette fameuse peur, j'eus un pincement au coeur, car je savais qu'elle avait vécu quelque chose de traumatisant. J'étais très curieux de savoir ce qui en était, je ne m'étais jamais permis d'aller voir au fond d'elle, je me disais que lorsqu'elle serait prête, elle me le dirait. Je ne voulais pas abuser de mes dons, je savais que c'était mal les utiliser. Je sentais aussi une colère accrue venir d'elle, c'était troublant venant d'elle vu que je la connaissais si douce.

- Il faut avoir beaucoup de courage pour faire ce que tu fais Elizabeth. Il faut croire en toi!

Puis, je lui fis ma réflexion sur la vie et elle me dit que pourtant on avait besoin de quelqu'un pour se tenir la main. Tout ça était tellement simple, mais tellement complexe à la fois pour nous. Je m'efforçai de trouver le bonheur et j'avais beau pédaler, l'arrivée était toujours repoussée. Ce que j'avais le plus envie au monde, c'était de toucher une fille, c'était peut-être gamin ou tout simplement les hormones.... mais peu importe... je voudrais que pendant une journée entière que je ne ressentent pas tous les maux de la terre entière. Comme ça, je pourrais enfin vivre libre dans ma tête. C'était incroyable comme ça pouvait aller vite là-dedans.

- Bien on peut se soutenir tout en se regardant et à se parlant non? Suffit d'être là pour soi! Tu sais quoi Eli? Je vais être là pour toi quoi qu'il arrive!

Nos âmes se liaient très bien ensemble et se parlaient entre elles. Pas besoin de se toucher, on vibrait d'énergie ensemble. Puis, Elizabeth m'encouragea sur le fait que je réussirai à vaincre ma peur du toucher, je n'étais pas si sûr, mais je dirais que c'était inspirant la façon dont elle me l'avait dit.

- Merci.... et je t'en parlerai le moment venu, c'est juste que je ne suis pas prêt, vois-tu il est arrivé que je le dise et tous m'ont laissé tombé. Alors, je veux pas que ça se reproduise.... donc tu vois... je vis avec c'est tout... Mais même chose pour toi Elizabeth, je suis sûr que tu pourras guérir et trouver la paix dans ton coeur. Quand tu voudras m'en parler, je t'écouterai et je ne te jugerai pas.

Voilà ce que je voulais lui dire face à son secret qui lui pesait lourd sur les épaules. Je savais qu'elle voulait en parler, mais elle n'était sans doute pas prête, comme moi je ne l'étais pas.


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