Je faisais tourner le liquide sans arrêt et de façon fluide qui se trouvait dans mon verre. Je pris une dernière bouffée de ma cigarette avant de l'écraser dans le cendrier qui était un peu plus loin. L'air été chaud à Miami ce soir. Je bus une gorgée du Whisky que le serveur m'avait donné. Je me trouvais sur le balcon d'une villa qui accueillait pour l'occasion un gala de charité au profit de jeunes orphelins dans un pays dont le nom m'échappe. En fond sonore on distinguait une douce musique classique, des rires joviales, et quelques applaudissements à chaque intermède musical. Cette ambiance mondaine me rappelait les rallyes dans lesquels j'étais conviés étant plus jeune. Mes parents n'étaient pas des gens de la haute société, mais ils étaient très appréciés par ces derniers et entretenaient d'excellents rapports. L'argent les a sans doute aidés dans cette quête de la bourgeoisie américaine.

Pour l'occasion j'avais mis une de mes plus belles tenues. Une veste cintrée ivoire avec des revers noirs, une chemise blanche assez classique et un beau nœud papillon noir en soie. Pour le bas, quelque chose de sobre, un pantalon droit noir, et des chaussures à lacets en cuir brillant. J'avais, pincé sur un de mes revers de veste, une rose rouge. C'était un signe distinctif m'avait-on dit. Il donnait ceci à l'entrée de la salle, une couleur différente selon l'invité. Le type m'avait expliqué la signification, mais j'avoue ne pas y avoir prêté attention. Je suis arrivé avec une amie, une hôtesse de l'air qui voulait découvrir ces soirées là. Elle avait entendu parler que j'avais été invité. Elle m'avait donc demandé si elle pouvait m'accompagner. N'ayant pas de meilleure idée, j'avais accepté qu'elle me rejoigne. J'étais là en tant que membre-donateur, pas en tant que pilote, mais je connaissais pas mal de monde. Pendant les premières heures je parlai avec un peu tout le monde, errant de personne en personne. Finalement, j'eus décidé de sortir ici, pour respirer un peu.

Je fus sorti de mes pensées quand je vis une jeune femme s'avancer, s'accoudant sur la robuste rambarde du balcon. Elle n'avait pas l'air de m'avoir vu, il faut dire que seules quelques lumières tamisées éclairaient l'extérieur de la villa. Je bus une gorgée de mon verre, ce qui fut réagir la jeune femme. « Oh excusez-moi, je pensais être seule. Peut-être voulez-vous que je vous laisse seul face à la mer ? » Je distinguait à peine son sourire un peu gêné quand elle eut dit ça. J'essayais de voir ses yeux sans résultat, je voyais juste sa silhouette, éclairée par la lumière de la salle. Elle semblait élégante, svelte et polie. " Ne vous inquiétez pas mademoiselle, je prenais simplement l'air. " Je m'approchai un peu d'elle pour mieux voir son visage " Vous ne m'êtes pas familière, a qui ai-je l'honneur ? " disais-je avec un sourire et des yeux interrogateurs.

La jeune et jolie jeune femme se présenta alors à moi. Une certaine Lyli-Anne Cooper nouvelle pédiatre à Miami. Elle ajouta que cela faisait une année qu'elle était là. Comment se fait-il alors que je ne l'ai jamais vu dans ce genre de fête ? Peut-être était-ce la première soirée de ce genre qu'elle faisait... Peu importait. Elle me retourna la question avec la même formule que la mienne. " Mon nom est Laufti Johnson, et pour que vous sachiez tout également, je suis pilote de ligne depuis maintenant dix ans dans ce petit paradis qu'est Miami. " lui répondis-je avec un sourire. Je tournai alors ma tête vers le paysage, l'on pouvait entendre le bruit des vagues qui frappaient régulièrement sur les rochers de la baie. Ce son à la fois monotone et unique. Cette ambiance était très agréable. Si agréable que j'avais comme une impression de vider mon esprit de tous les vices qui pouvaient s'y trouver. Pour moi, il était bien plus thérapeutique d'écouter les bruits de la mer que d'aller me confesser dans une église.

La belle brune tourna son visage vers le mien « Vous aussi vous êtes venu seul à cette soirée ? » me disait-elle, plutôt curieuse. Je souriais avant de lui répondre. " Non, je crois que cette rose signifie cela d'ailleurs. Certains hommes on une couleur bleue qui signifie qu'ils sont venus seuls, ceux qui ont une couleur rouge sont venus accompagnés. " En tout cas, c'est ce que j'avais cru entendre quand le type m'avait expliqué la signification. Ma collègue rentra alors sur le balcon avec deux coupes de champagnes dans la main. Elle s'approcha, collant ses douces lèvres sur mon oreille avant de me chuchoter " Laufti, le PDG d'American Airlines est là. Pas de zèle, il faut que nous restions ensemble pour l'instant. " Elle se recula pour se mettre prés de moi, elle me tendit la coupe de champagne que je pris et finalement mit son bras sous le mien. Je lui glissai un remerciement au passage. Mon visage ne paraissait plus très jovial comme tout à l'heure. J'avais plutôt l'air perplexe. Je n'aimais pas vraiment mon patron, c'était un homme assez méchant qui n'attendait qu'une occasion pour descendre un de ses employés, même les pilotes. Je regardai alors ma collègue puis la demoiselle brune. Je repris alors un sourire avant d'ajouter " Ah oui j'oubliai, je vous présente Cassidy, c'est une hôtesse de l'air qui travaille avec moi. Cassidy... Je te présente Lyli-Anne Cooper, une jeune femme qui s'est installée ici depuis peu. " Cassidy lui fit un grand sourire avant de lui dire qu'elle était ravie de la connaître. C'était une jeune hôtesse de l'air, elle devait avoir à peine 25 ans. Elle était blonde, assez grande et avait une prestance et une élégance à faire chavirer n'importe quel homme. Mais rien ne nous liait à part le travail. Nous étions juste de bons amis, de bons collègues.

« Enchantée de vous rencontrer. » dit alors la jeune femme brune avant de regarder sa montre. Elle devait surement se demander pourquoi la soirée mettait tant de temps à se mettre en place. Je regardai alors la montre de ma collègue en lui prenant délicatement le poigné. " Ma chère, je vous propose de nous avancer jusqu'à la scène. " disais-je à la jolie blonde qui me tenait toujours le bras. " Je vous suis volontiers mon ami. " me rétorqua-t-elle. Je fit signe à Lyli-Anne qu'elle pouvait nous suivre. Nous rentrâmes dans la belle salle, richement décorée. Il y avait de belles tentures d'époque sur les murs, de très bon gout à une période où la nostalgie européenne nous envahit. Les américains sont frustrés de voir que les européens ont une histoire bien plus ancienne que la leur. C'est pourquoi ils tentent de transparaitre un peu de ce monde inconnu dans l'ère moderne où nous vivons. Sur une estrade, les musiciens se produisaient, il y avait également un emplacement assez grand pour un homme et un micro. La salle était très épurée, blanche, très lumineuse, avec très peu de meubles encombrants, et de grandes tables collées ensemble où l'on servait les boissons. Les personnes présentes étaient très élégantes, d'un gout exquis, et surtout très riches pour la plus part. Je n'avais trop rien à dire. Je n'ai jamais vécu dans le besoin et ce genre de soirée était une habitude dans mon enfance. J'avais non seulement eu la chance d'hériter d'une somme d'argent relativement colossale mais en plus j'exerçais un métier assez lucratif.  

La jeune brune se mit à côté de moi « Je suis intriguée par la raison de votre présence ici, je veux dire c’est un gala en faveur des enfants orphelins démuni, comme je suis pédiatre je me sens concernée par cette cause, mais vous ? Vous êtes des donateurs ? » Nous n'étions pas là à cause de notre métier, c'était une chose sûre. C'est notre cher PDG qui nous suggèrait chaque année de participer à ce genre œuvre caritative. Ah pour ça il est bon... Pour le reste... c'est une autre paire de manches.  " Je suis donateur pour l'association quant à Cassidy elle est juste... mon invitée " disais-je en me moquant un peu de ma collègue. Je savais qu'elle ne le prendrait pas mal d'ailleurs sa réaction première fut de rire, puis dans un second temps, de gentiment me frapper l'épaule. Nous étions complices, d'ailleurs bon nombre de personnes nous l'avaient dit avant que je ne sorte sur ce balcon pour rencontrer notre nouvelle venue. Je regardai alors Lyli-Anne qui avait l'air un temps soit peu perdue. Elle regardait à droite et à gauche, essayant de trouver des indices sur la suite. « Je n’ai franchement aucune idée de ce qu’il faut faire dans ce genre de soirée. C’est la première fois que je suis invitée à un gala et je prends ca pour un honneur ! » me disait-elle alors tout sourire. Elle avait l'air d'être fière d'être là, c'était étrange. Puis elle avala le verre qu'elle tenait dans la main, me faisant réaliser que je n'avais pas bu une goute du champagne que j'avais dans la main depuis tout à l'heure. Je pris alors une gorgée à mon tour, après avoir doucement fait toucher mon verre avec celui de mon invitée. " Tchin ma belle. " lui disais-je alors, elle me fit un clin d'œil en guise de réponse, avant de prendre une gorgée à son tour.  

La musique commençait doucement à s'apaisait, jusqu'à qu'il n'y ait plus aucune note. Un homme s'avança vers la scène, il grimpa les escaliers de façon déterminée avant d'arriver au micro. Il s'agissait de notre PDG. Je glissai à mes deux charmantes accompagnatrices " Venez ", j'avançai alors un peu plus près de la scène pour qu'elles puissent mieux entendre le programme de la soirée. " Ecoutez bien, tout va être expliqué maintenant. " chuchotais-je encore. Monsieur Smith regarda l'assistance, muette, prête à l'écouter. Il prit une grande respiration " Mesdames et Messieurs, bonsoir et bienvenue au 20ième gala de charité pour l'association "Une vie, Une étoile" qui vient en aide cette année aux orphelins du Cambodge. " Voir cet homme si aimant et respectable sur cette scène me rendait fou. Tout ceci n'était qu'un mythe, une mascarade. Ceux qui le connaissaient savaient combien c'était un homme arrogant et pervers. Lui qui semblait si doux et bienveillant sur ce pied d'estale. " J'ai eu l'honneur d'être convié comme organisateur de cette soirée mémorable. Et pour la rendre encore plus mémorable, j'ai décidé cette année de changer quelques traits du programme de notre soirée. " Ma tension se faisait sentir, ma collègue qui me tenait le bras sentait mes muscles tremblaient sous ma veste. Je bouillonnais de l'intérieur quand Cassidy me dit " Calme toi Laufti, une fois son discours terminé il partira, et tu le sais. " la réaction fut immédiate. Je me détendis tout à coup, elle savait trouver les bons mots au bon moment. J'acquiesçai en guise de remerciement, pendant que l'autre nous expliquait son nouveau programme.

La demoiselle brune qui nous accompagnait constata par les propos de ma collègue que nous connaissions l'homme orateur au micro. Elle nous demanda alors confirmation, et en complément nous lui avons expliqué qu'il s'agissait en fait du PDG d'American Airlines à Miami. Et il continua son discours médiocre « … Chaque objet mit en vente aura une valeur de départ que vous pourrez augmenter jusqu’à épuisements de vos fonds personnels. Avant cela, nous vous proposons trois cartes pour le repas de ce soir mais une seule sera sélectionnée. Derrière vous se trouve trois urnes. Celle qui se trouvera la plus remplies sera celle que vous dégusterez à table … » Il était temps de sortir nos chéquiers. Avant cella, un serveur vint sauter sur chaque invité pour lui donné une nouvelle flûte. Serait-ce une ruse pour récolter plus de fond à l'insu des riches invités ? Possible. En tout cas ce champagne était délicieux, il avait de belles bulles fines et était bien frais, comme il est bon de le servir. La jeune femme nous proposa alors de la suivre pour aller voir les menus proposés avant qu'une foule de gourmet arrive.

Il y avait donc trois menus, un composé d'un plateau de fruits de mer, un autre où était servit du foie de veau, et une dernière avec un ensemble de viande de canard. Un délice, je n'étais pas un fin gourmet mais plutôt un amateur de très bonne chose. Si le foie de veau est en général mon dada, je préférais ce soir partir sur le plateau de fruits de mer. Ce fut également le choix de notre nouvelle accompagnatrice, Lily-Anne. Je commençai à fouiller dans une de mes poches intérieures de veste quand je me rendis compte que j'avais oublier le carnet dans la boite à gants de ma voiture. " Merde. " Soupirai-je. J'avais beau chercher, rien. J'étais sur de l'avoir dans ma voiture qui était désormais au main du voiturier. Peu importait, il fallait bien que je paye avec quelque chose. " Les filles je crains de ne pas avoir de tête, je vais devoir aller chercher mon chéquier dans la voiture. Je m'excuse. " disais-je avec un sourire un peu gêné tout de même. Je suis parfois un peu étourdi c'est vrai, mais aller à une soirée de ce genre et oublier son moyen de paiement. Il fallait le faire.

Je m'avançais alors vers le service des voituriers, leurs expliquant la situation. Le voiturier m'accompagna au parking. Je devais être un des seuls invités à visiter le parking sous-terrain de la villa. J'ouvris alors ma voiture pour récupérer mon chéquier. Quelle bêtise... Des fois je pense que je devrais me mettre un bonnet d'âne sur la tête pour toutes les conneries que j'accumule. Au moment de fermer ma portière je sentis une présence derrière moi. Les lumières du garage éclairaient une ombre sur la carrosserie de ma BMW. Alors je me retournai. Face à moi, mon PDG. Il avait fini son discours, avait déposé un petit chèque et repartait surement chez lui. " Je peux vous aider Monsieur ? " disais-je alors à mon patron. Il me fit un sourire narquois " Je sais que vous faites un boulot de merde au sein de notre compagnie, je vais en référer au directeur général. Il sera content qu'un de ses pilotes a une vie instable faite de débauches sexuelles. " J'haussai un sourcil, ne sachant pas quoi dire tellement ses propos m'avaient choqué. " Je vous demande pardon ? C'est un homme marié qui trompe sa femme depuis dix ans qui vient me donner des leçons ? On croit rêver. " je n'avais pas ma langue dans ma poche. J'aimais dire ce que je pensais, surtout que là c'était légitime. Il m'avait vu avec deux femmes ce soir, donc pour lui le fait de finir dans le même lit cette nuit paraissait évident. Malade ce type. Avec tout cela, le temps passé là-haut. Il continua un moment à me tenir la jambe en me menaçant de me faire exclure de la boite.

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The lie is a mortal sin and life's a lie

C'est dans le malheur, que l'on rencontre les plus beaux moments de bonheur.

Aaprès le speech du directeur de Laufti et sa collègue, nous décidâmes de quelles cartes nous voulions voir au diner de ce soir. Tout comme moi, ma nouvelle connaissance porta son choix sur la carte des fruits de mer. Je glissai dans la boite un chèque assez consistant mais qui restait tout de même assez léger comparé à d'autres qui allaient être glissés. Je ne pouvais me permettre de dépasser un nombre à plus de trois chiffres. Je gagnais bien ma vie et même si j'avais un grand cœur, je ne voulais pas dépenser mon argent pour des choses aussi futiles. Certes une partie de mon chèque partirais pour des enfants orphelins et pauvres, mais le pourcentage était bien trop petit. Laufti s'excusa auprès de moi et de Cassidy de devoir retourner auprès de sa voiture afin d'aller chercher son chéquier. Je fis la conversation à la jeune femme du mieux que je pouvais. J'avais plus de facilité à parler aux hommes qu'aux femmes, aller savoir pourquoi !

Lorsque la plupart des invités eurent participer à l'enchère des menus, on nous convia dans la salle voisine où aller se tenir. Laufti n'étant toujours pas revenu nous lui gardâmes une place dans auprès de nous. Peut-être avait-il rencontré quelqu'un qui connaissait ou bien avait-il était coincé à l'entrée par une quelconque foule. Comme il était habitué de ce genre de soirée nous ne nous inquiétâmes pas trop et nous prîmes place. Je demanda à Cassidy si elle avait l'intention de faire des enchères. Je regardai le petit livret qui avait été posé sur chaque chaise. Je ne voyais rien de bien intéressant pour moi. Mais par bonne foi j'allais certainement trouvé quelque chose sur quoi miser.

Les enchères allaient débutées et Laufti n'était toujours pas revenu. Je dit à Cassidy que j'allais passer par la case des toilettes et en même temps voir si tout allait bien pour l'homme qui nous avait abandonné depuis un petit moment déjà. Je passai donc aux toilettes et me dirigeai ensuite vers le parking. J'aperçu deux ombres dans la pénombre auprès d'une belle voiture dont je pourrais vous dire la marque. Je reconnu le PDG qui avait des gestes un peu … houleux … envers Laufti. Ils avaient tout deux l'air d'être dans un conflit. Je décidai d'aller à leur rencontre.

"Vous allez bien Laufti, nous commencions à nous inquiéter avec Cassidy de ne pas vous voir revenir."

Je lui lancai un regard inquisiteur à l'homme qui semblait un peu agacé. Non en faite cela se voyait qu'il essayait de garder au mieux son sang-froid. Je ne savais pas ce qui c'était passé avant mon arrivée mais cela ne devait pas être drôle. Je me tourna vers le patron et tendit ma main poliment.

" Bonsoir, Lily-Anne Cooper, une .. hmmm … inconnue ? Très beau discours tout à l'heure, vous semblez avoir l'habitude de faire cela. Si cela ne vous embête pas, je vais ramener Mr aux enchères car son portefeuille y est très attendu."

Je laissa échapper un petit rire forcé comme savent si bien le faire les femmes du grand monde. Je ne pensais pas trop m'imposer en disant cela. J'avais l'impression que Laufti avait besoin d'une bonne raison de se trouver à des kilomètres de son patron. Je le pris par le bras et l'emmenai avec moi jusque dans le hall.

"J'avais peur que vous ne lui sautiez à la gorge pour lui arracher les yeux et la langue alors j'ai préféré prendre les devants, j'espère que ce n'était pas trop présomptueux de ma part …"

Je lui offris un beau sourire en haussant les épaules. Je lui lâchai le bras en arrivant dans le hall du bâtiment afin qu'il puisse mettre son précieux chèque dans la boite de son menu préféré pour le dîner. Ensuite je l'accompagnai jusque la place que Cassidy avait garder pour nous.

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Le directeur était toujours là, planté devant moi à me faire la leçon et à me déblatérer des menaces de renvoi. Cet abruti ne comprenait pas que la seule personne à virer ici c'était lui même. Mais ça... personne n'osait lui dire. C'était un type tellement craint qu'il faisait peur à quiconque ose hausser le ton devant lui. Ce soir, je m'étais interposé, comme peu d'employé le faisait au sein d'American Airlines Miami. Le fait est qu'il a été plutôt surpris de ma répartie. Il continuait quand même à s'exprimer violemment avant que Lily-Anne, ma nouvelle rencontre, arrive comme un cheveu sur la soupe. Aurait-elle un instinct quand les choses se passent mal ? Ce que je n'avais pas vu, c'est qu'au moins quinze minutes étaient passées depuis tout à l'heure donc en effet... pour aller chercher un chèque, ça fait long quinze minutes. Elle s'avança donc, s'imposant quelque peu face à l'homme grand et imposant qu'était mon patron. "Vous allez bien Laufti, nous commencions à nous inquiéter avec Cassidy de ne pas vous voir revenir." elle me regardait, j'essayais de garder mon calme. Pas facile, mais c'était mon patron, si je lui tapais dessus ça pourrait facilement se retourner contre moi. Alors elle se tourna, tendant la main au PDG. " Bonsoir, Lily-Anne Cooper, une .. hmmm … inconnue ? Très beau discours tout à l'heure, vous semblez avoir l'habitude de faire cela. Si cela ne vous embête pas, je vais ramener Mr aux enchères car son portefeuille y est très attendu." le patron souffla, fronçant les sourcils, n'en revenant pas qu'une femme s'oppose à lui ainsi.

Je ne pu m'empêcher de sourire. Elle avait du cran, au moins ça nous faisait un point commun. J'hochai la tête à ses propos, regardant de haut mon patron qui ne pouvait plus se montrer désagréable face à la jeune femme, sa réputation n'en serait que ternie. Je fis un dernier sourire forcé à Monsieur, puis elle m'attrapa le bras, et m'entraina vers le hall de la villa. "J'avais peur que vous ne lui sautiez à la gorge pour lui arracher les yeux et la langue alors j'ai préféré prendre les devants, j'espère que ce n'était pas trop présomptueux de ma part …" elle avait l'air assez détaché de tout ça, je n'aurais jamais cru qu'un petit bout de jeune femme comme elle ait autant de caractère à revendre. Cela ne sautait pas aux yeux en tout cas. " Merci beaucoup mademoiselle. " disais-je avec mon plus beau sourire pour la remercier " Cet homme est si... méprisable. J'ai du mal à me contenir quand on me provoque, et je dois vous avouer qu'effectivement je n'étais pas loin de lui coller mon poing dans la mâchoire. ". Nous retournâmes dans la salle principale, je déposais un assez gros chèque avec quelques zéros à la fin que je ne comptais même plus. Lily-Anne me tenait toujours le bras, elle m'accompagna alors jusqu'à la table qui nous était réservée. Y était assise Cassidy, ma très chère collègue qui me sourit avec un air interrogateur quand je vins m'asseoir près d'elle. " Alors ? Pourquoi as-tu pris autant de temps Laufti ? " me disait-elle finalement avant de poser sa main sur mon épaule. Je la regardai, ne voulant pas faire de vague je lui dit simplement que j'avais vu un ami.

A ce moment précis, je croisai le regard de Lily-Anne, je ne voulais pas que Cassidy s'inquiète inutilement, cela pourrait gâcher la soirée bêtement. J'espérais que notre nouvelle invitée comprenne par mon regard. Le serveur apporta l'entrée. Il s'agissait de belles tranches de saumon fumé froides avec une noix d'une sauce à l'ail et au persil. Ca ne pouvait être qu'un délice tout ceci. La musique changea, cette fois il s'agissait plus d'une musique de swing ou de modern jazz. C'était plutôt agréable, l'ambiance n'était pas la même. Déjà pas mal de monde avait quitté la soirée. La plupart venait pour se montrer, et donner un peu d'argent histoire de dire qu'ils pensent aux autres. Les gens de ce monde ne jouent qu'un jeu de paraître. Moi j'aimais me montrer, je dois l'avouer. Mais j'aimais aussi venir à des soirées comme celle-ci en me disant que je faisais une vrai bonne action pour notre monde. A croire que j'avais un cœur pour certaines choses.