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La soirée avait été chiante. Chiant à mourir, même. Je ne m'étais pas ennuyé ; je ne m'ennuyais jamais, moi. Partout où j'allais, il y avait de l'action. Je la provoquais. Non, cette soirée avait été chiante dans le sens où rien n'était allé dans la direction que je souhaitais. Il n'y avait eu que des embrouilles, et même si ça m'avait bien plu au départ, ça m'a vite soulé, en fait. Miami était une ville nulle, et il ne s'y passait jamais rien. À Tijuana, au moins, j'étais toujours en train de courir à droite et à gauche pour vendre, pour toucher, ou simplement pour identifier un corps. Chouette vie. Ici, il ne se passait rien. Les gens étaient effrayés d'acheter de la drogue. Et comment je faisais, moi, si tous ces petits bourges avaient peur de moi ? Comment je me faisais mon argent ? Les acheteurs me faisaient pas confiance, j'en avais eu plusieurs fois la preuve ce soir. J'ai manqué plusieurs ventes, parfois importantes, parce que ces types ne voulaient pas avoir de problème avec moi. Ce qui les effrayait, c'était la mafia, les cartels mexicains et tout ce bordel. Ça m'avait clairement énervé. Moi, j'étais réglo en affaire. Tu me payes, je te donne, point barre. J'étais honnête et y'avait aucun soucis. Mais les gens me croyaient pas, parce que les affaires mexicaines, ça leur faisait peur. Miami cette ville de pétochard où se faire des clients est aussi dur que de rester en vie à Tijuana.

Pourtant, moi, j'en avais clairement besoin de cette thune. Il fallait que je paye mon loyer, maintenant que je vivais enfin sans ma mère et ma ribambelle de soeurs adolescentes. Mais le plus important, en fait, c'était Charlotte. J'pouvais pas laisser ma gosse dans le besoin et Adela, sa mère, avait été virée de chez ses parents. Elles avaient besoin de ma thune parce que je ne pouvais pas me démettre comme ça de mon rôle de père, même si j'étais loin. Je leur avais dit de venir ici mais Adela, cette cruche, a pas voulu. Quand j'vous disais que j'suis réglo. J'ai des valeurs, moi. Je mets une fille en cloque, d'accord, mais j'assume ma connerie après. Et au final, c'était plutôt une belle connerie. J'étais resté en ville jusqu'à deux heures du matin et j'avais finalement réussi à vendre un peu. Je m'étais fait 230 dollars, une somme plutôt honorable. Je rentrais seul à pied chez moi, quand j'aperçus au lieu un homme et une femme qui discutait. Je remarquai assez vite que la fille était Hannah. Je l'adorais, Hannah, elle était super cool comme fille. Et le gars avait l'air de l'embêter. Du style, il n'arrêtait pas de la toucher et elle se débattait. Je partis au quart de tour, comme toujours, mon poing prêt à atterrir sur sa mâchoire. « Qu'est-ce que t'as tête de gland ? » Je me plantai devant lui, entre Hannah et son corps. « Tu t'es vu ? » me répondit-il glacial. « Reste tranquille, mon gars. T'as un problème avec elle ? Tu veux peut-être m'en parler ? En fait, non, m'en parle pas, j'veux rien savoir. Casse-toi de là, sale troufion » le provocai-je avec un ton méchant et froid. J'étais très énervé et une bonne bagarre me ferait beaucoup de bien.

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Hannah, c'était une fille que j'appréciais vraiment. Elle était adorable, et elle se respectait surtout. Elle avait toute ma confiance. Moi, quand j'aimais bien quelqu'un, je me donnais à fond pour cette personne. Y'avait peu de gens en qui j'avais confiance comme j'avais confiance en Hannah. Nous étions assez proches, en plus... intimement proche, si je puis dire. Enfin, je la considérais avant tout comme une pote, même si nous n'étions pas à l'abri de quelques dérapages. Aussi, j'étais prêt à me battre pour elle. Enfin, j'étais d'un tempérament bagarreur, donc j'étais prêt à me battre pour à peu près n'importe quoi, mais pour elle j'aurais bien saigné ce type. Hannah était tellement adorable que je supportais assez mal l'idée qu'un type lourd et louche vienne l'embêter. C'était le genre de fille qu'on avait envie de protéger à tout prix. Lorsque j'interpellai le type, il ne paru pas le moins du monde déconcerté par mon arrivée. Bon, j'avais bien conscience que j'étais plus gringalet, mais j'en imposais. J'étais très vif et j'avais connu assez de bagarres dans ma vie pour le battre facilement.

" Bellamy allons-nous en il n'en vaut pas la peine " me dit Hannah lorsqu'elle me vit. Sauf que moi, j'étais bien parti pour lui mettre mon poing dans la tronche. Je n'aimais pas du tout ce type. Il était bien plus grand que moi, mais j'étais très nerveux et surtout, très adroit. J'étais assez aguerri pour lui mettre une bonne râclée. Le type, pas déconcentré du tout, me poussa et à ma grand surprise, je vacillais. Bon, en même temps, j'étais plutôt fin et petit à côté de cette armoire à glace. Je prenais cette bousculade pour un affront et m'apprêtai à lui mettre une bonne droite, ce qui l'aurait assurément remis à sa place. Sauf qu'Hannah avait prévu autre chose. Surpris, je la vis sortir de son sac un couteau. J'aurais dû m'en douter. Hannah était une fille débrouillarde et prudente. Une bagarre au couteau pouvait s'avérer intéressante, pensai-je. Hannah sortit ensuite une bombe lacrymogène et en aspergea le type. Celui-ci se plia en deux en couinant. Je restai planté là, stupéfait par son ingéniosité, quand elle me prit la main et se mit à courir. " Cours " Je me mis alors à courir avec elle, et nous nous arrêtâmes quelques rues plus loin, dans un cul de sac caché qui avait l'air désert. Nous reprîmes notre souffle pendant quelques instants. « J'étais grave chaud pour une bagarre. Je lui aurais enfoncé mon pied dans ses bijoux de famille, à celui-là. Qu'est-ce qu'il te voulait ? Tu le connaissais ? » demandai-je rapidement. Mon fort accent espagnol revenait au grand galop quand j'étais énervé ou sous pression. « Sans déconner, je déteste fuir. J'suis pas une lopette. S'il revient, je lui règle son compte » fis-je dans un grognement. Je me rapprochai un peu d'Hannah. « Il ne t'a pas fait mal, au moins ? ». Mon ton s'était adouci.

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J'étais à la fois très énervé et excité. Deux sentiments assez éloignés mais qui, au final, se mariaient plutôt bien. Énervé parce que je n'aurais pas supporté que ce type ne touche ne serait-ce qu'un cheveu d'Hannah. C'est bien simple : personne ne fait du mal à Hannah. Elle était adorable et avait déjà vécu une multitude d'évènements pas drôles dans sa vie. Maintenant, elle avait droit à une vie tranquille. Et j'y veillerai. Cette fille, j'avais envie de la protéger tant elle était douce et mignonne. Mais j'étais aussi excité par l'idée d'une bonne bagarre. J'étais un garçon nerveux, et me battre, outre l'idée de se défendre, me permettait de me défouler. Je savais que c'était une réaction impulsive et presque ridicule, mais j'étais comme ça. J'avais grandi dans des bagarres. Je ne m'étais pas encore habitué à Miami. C'était une ville si tranquille et si calme. À Tijuana, il suffisait que je croise quelqu'un d'un autre gang pour qu'une bagarre débute. Là-bas, on n'accorde pas beaucoup d'importance pour la diplomatie, on règle les soucis à coups de poings. Je n'avais pas encore assimilé le concept de la non-violence. Ici, les gens n'étaient pas tellement habitués à assister des combats dans la rue.

Hannah eut une réaction vraiment étrange. Je ne l'avais jamais vu comme ça. " Tu es toujours grave chaud pour une bagarre bordel mais c'est quoi ton problème Bellamy la vie pour toi c'est de la merde ? Ce mec était énorme il aurait pu te casser en deux en l'espace d'une seconde " Alors là, j'étais tellement sur le cul que je ne sus pas quoi répondre. Hannah était une fille super douce et calme ; il lui prenait quoi là ? J'étais plus surpris qu'autre chose, pour le moment. " Oui bien sûr c'était un super ami à moi on était entrain de discuter de la vie en général il me demandait pourquoi j'étais une grosse salope qui l'aguichais à chaque fois que je sortais de mon magasin " Non mais lui arrivait quoi ? Elle avait ses règles…? « Eh, épargne-moi ton sarcasme là » répondis-je en haussant moi aussi la voix. Je n'eus pas le temps de dire plus car elle recommençait déjà à me crier dessus. " Tu sais quoi Bellamy retourne y bagarres-toi et en cas de problème avec la police oublie mon numéro je suis épuisé j'ai passé une journée vraiment dur alors je n'ai pas le temps pour ce genre de gaminerie " Wow. Ça avait beau être Hannah, c'est à dire sûrement la fille que j'appréciais le plus à Miami, ses paroles m'énervaient drôlement. Et moi, faut pas me le dire deux fois. Je m'énervais très vite, voire un peu trop. J'essayai néanmoins de me canaliser ; il s'agissait d'une amie, quand même. « Non mais calme-toi ! Des gamineries ? Excuse-moi, j'aime pas lâcheté. On se défile pas, c'est c'qu'on m'a appris quand j'étais gosse. J'suis navré pour toi si t'interprète ça comme de la gaminerie » répondis-je. Mais Hannah, loin de se calmer, continua de m'attaquer, telle une hystérique.

" Pour information si tu ne serais pas arrivé il m'aurait sans doute violé ou pire mais je n'ai pas eu tant te dire merci correctement car monsieur était juste chaud pour une bonne bagarre " Sur ce, elle se retourna et commença à marcher vers sa voiture. Elle était sérieuse là ? Je venais l'aider et tout ce qu'elle faisait pour me remercier, c'était me planter au milieu de la rue ? Elle connaissait le respect, la reconnaissance ? J'avais énormément de valeur et j'estimais que quand quelqu'un aidait, dans n'importe quel contexte, on se devait de le remercier. J'adorais Hannah, sincèrement, mais là elle était casse-bonbons. Je la rattrapai et pris son bras, histoire qu'elle reste à mes côtés et qu'elle ne me plante pas une deuxième fois. Je sentais une colère impulsive monter en moi, mais j'essayai de rester calme. Chose plus facile à dire qu'à faire. Ma colère se sentait dans ma voix. « Tu pourrais même pas être reconnaissante ? Comme tu dis si bien, ce gars t'aurait fait je ne sais quoi si j'étais pas arrivé. Un petit merci serait bienvenu, même si j'ai envie de me bagarrer. D'ailleurs, tu me changeras pas, oui j'aime me battre et peut-être que ça te dépasse. Je le conçois mais j'suis comme ça depuis toujours donc va falloir que tu fasses avec » fis-je, agacé. Je la trouvais vraiment jolie. Je ne pus m'empêcher de lui faire un bisous sur le front. J'étais quand même content qu'elle soit saine et sauve.

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Je n'aurais jamais cru voir Hannah comme ça, un jour. Sérieusement, cette fille c'était la douceur même. Je n'avais jamais connu de fille aussi gentille qu'elle. Nous ne nous étions jamais disputé, tout simplement parce que c'était le genre de fille que l'on voulait protéger. Elle était toute mignonne. De toute façon, je n'étais pas du genre à vouloir embêter les filles, je préférais me disputer avec des garçons, mais elle... Elle était très différente pour moi. Je n'étais pas amoureux, loin de là (comment aurais-je pu l'être de nouveau après ce qui m'était arrivé ?), mais je devais avoir... des sentiments peut-être ? Je n'en n'étais même pas sûr. De toute façon, j'étais une quiche question émotions. Je ressentais des trucs, mais quoi ? J'aurais été bien incapable de le dire. Hannah, c'était ma petite perle.  Honnêtement, je détestais beaucoup de gens (et c'était généralement réciproque), et avec ces gens-là, j'étais une véritable ordure. Dès que l'occasion se présentait, je leur gâchais la vie. Mais a contrario, quand je portais quelqu'un dans mon coeur, je pouvais grimper jusqu'au sommet de l'Everest pour cette personne. J'aurais tout fait pour aider Hannah, lui faire plaisir. Mais je sentais quand notre relation menait à une impasse. J'avais beaucoup trop peur pour elle, parce que j'étais convaincu (même si cela m'était égal) que j'étais nocif. Trop impliqué dans des histoires. J'avais du fuir le Mexique parce que je risquais de me faire tuer, ou pire, que l'on tue mes soeurs en guise de représailles. Et même ici, je ne me sentais pas sûreté. J'avais en permanence peur que l'on m'appelle pour me dire que l'on avait tué Charlotte. Cette gosse me manquait terriblement, je n'aurais pas supporté que l'on touche à l'un de ses cheveux.

Et puis, je savais que ma très faible capacité émotionnelle lasserait vite Hannah. Tomber amoureux, avoir une relation sérieuse, tout cela m'était impossible. L'amour n'était pas quelque chose qui m'avait été inculqué. Et là seule fois où je l'avais éprouvé, j'avais failli mourir. Me faire tuer. Cette fois-là, ce fut moi qui m'était pris le couteau, une chance. Ça aurait pu être Andrea, et cette fois, qu'est-ce qui me disait que ce ne serait pas Hannah qui se prendrait le couteau ? J'aurais beaucoup aimé réussir à me poser sérieusement avec quelqu'un. Parce que mes conneries commençaient à me fatiguer. Mais c'était trop tard ; j'étais trop embourbé. L'idée que je puisse perdre Hannah à cause de mon incapacité à avoir une relation me faisait frissonner. Et cette dispute me foutait les boules, parce qu'elle était la seule personne avec qui je détestais m'embrouiller. " On ta appris cela Bellamy ? Ce battre pour survivre ? Oui pour moi c'est cela putain on a plus quinze ans on est des adultes on a des responsabilité et on plus des enfants" me répondit-elle en hurlant dans la rue. Je voyais, du coin de l'oeil, des lumières s'allumer dans les appartements proches. Nous devions faire un bruit monstre. « Mais t'aurais fait quoi, hein, si j'avais pas été là ? T'aurais fait moins la maligne ! J'sais même pas pourquoi tu viens m'placer tes responsabilités de mes deux dans cette conversation, ça n'a absolument aucun rapport. Ouais j'étais prêt à me battre, mais c'était pas de la violence gratuite, je me serais battu pour toi, et j'comprends vraiment pas ce qui te dérange » répliquai-je sur le même ton. Hannah me connaissait, elle savait donc à quel point j'étais impulsif. Il ne fallait pas me chercher, mais elle n'avait apparemment pas peur de moi.

Au final je ne pus m'empêcher de déposer un baiser sur son front, tout simplement parce que je n'aimais pas me disputer avec elle et qu'elle était aussi incroyablement craquante quand elle s'énervait. Je vis soudainement qu'une larme coulait sur sa joue. Merde, elle allait pas pleurer quand même ? Je savais pas gérer ce genre de situation, moi. " Tu comprend pas Bellamy .. j'ai peur de perdre encore une personne que j'aime et j'ai peur de me retrouvé encore seul alors oui sa me dépasse mais enfaite c'est parce que je tiens tellement a toi que la moindre chose qui pourrait t'arriver pourrait m'effrayer .. j'ai peur de te perdre " Alors là, j'étais de nouveau bouche bée. Pour la deuxième fois en à peine une demie-heure. Quel changement radical ! Elle s'était énervée très vite mais elle s'était calmée tout aussi rapidement. Malgré mon caractère de petite brute, je sentais que ses paroles étaient sincères et je la pris dans mes bras. Un câlin tout aussi vrai et sincère que ses aveux. Mon dieu qu'elle était petite, quand même ! Je faisais au moins trente centimètres de plus qu'elle. « Je sais, je sais. Mais tu sais, tu me perdras pas, j'en ai vu des bien pires que lui. T'imagines même pas ce que j'ai vu et vécu quand j'étais à Tijuana. Je m'en plains pas, c'était cool. Les petites racailles de Miami, comme ce type-là, c'est de la bouse à côté de ce que je côtoyais tous les jours » Pourquoi il fallait toujours que je me la pète ? Ce que j'étais narcissique, quand même. " Merci tu es toujours la pour moi " Je lui souris, très sincèrement. C'était un moment important, elle venait de s'ouvrir à moi, il ne fallait pas que je me trompe de réaction. Bellamy, ne soit pas un boulet ! Réfléchis, essaie d'activer la partie sensible de ton cerveau ! Sans trop savoir ce que je faisais, je posais mes lèvres sur les siennes. Ça exprimait plutôt bien ce que je ressentais, et j'étais plus doué avec les gestes qu'avec les paroles.

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Ma relation avec Hannah avait beaucoup changé ces derniers temps. Nous nous étions énormément rapprochés, et tout cela me troublait. Elle réveillait quelque chose au fond de moi, mais j'ignorais quoi. J'avais envie de la surprotéger, d'être en permanence avec elle, je voulais en somme le meilleur pour elle. Je la trouvais si belle et tellement adorable. Douce, gentille, généreuse. C'était réellement une fille bien. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ces choses-là. En vérité, j'avais l'impression qu'avant de la connaître, je ne ressentais plus rien. La seule personne qui m'avait fait sentir comme ça, c'était Andrea. Avec lui, ç'avait été incroyable. Est-ce qu'il était possible qu'avec Hannah...? Mais cela s'était tellement mal fini, avec Andrea. Par chance, c'était moi qui m'étais pris le couteau, et pas lui. Je m'en serais tellement voulu s'il avait été blessé. Alors qu'est-ce qui me disait qu'Hannah n'allait pas l'être, cette fois-ci ? Si j'étais venu à Miami, ce n'était pas pour apprécier la vue. C'était bel et bien parce que ma famille risquait sa vie à cause de moi au Mexique. Je ne comptais plus les menaces que l'on avait reçu. Une fois même, Lumen, la plus âgée de mes soeurs, avait été menacée en pleine rue, avec un couteau.

Alors forcément, nous étions partis. Ma mère nous avait emmené, mes cinq petites soeurs et moi, aux Etats-Unis, laissant mon père en plan à Tijuana. Ma mère pensait que la vie serait bien meilleure ici ; alors certes, elles ne sont plus menacé. Mais moi, je sentais que le danger était constant. Je faisais toujours mes trafics, et je savais pertinemment que mes ennemis mexicains auraient vite fait de traverser la frontière pour venir me trancher la gorge. Je m'étais fait trop d'ennemis là-bas, beaucoup trop, simplement parce que j'aimais le conflit. Mes problèmes, je ne les devais qu'à moi. Le pire, c'est que même en ayant conscience de tout cela, je continuais à m'embrouiller avec tout le monde. Même avec Hannah, qui était sûrement la fille la plus douce qui m'ait été donné de rencontrer. " Pardon . Tu te comportes comme un enfant tu crois qu'on résout tout par la violence ? Tu penses que je n'ai pas eu la trouille de ma vie ? Je ne veux pas que tu te battes Bellamy je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose bordel quand vas-tu te dire que des gens tienne à toi que je tiens à toi tu passe ton temps à me repousser alors que je suis là encore et toujours je m'en fiche de ton passer l'homme que j'ai en face de moi n'est pas seulement une brut " Wah, elle m'énervait vraiment quand elle disait des choses comme celle-là. Pourtant elle était franche, et je savais au fond qu'elle avait raison. Mais par fierté, je n'aurais jamais avoué mon tort. Et j'estimais que j'avais bien réagit. Je m'étais interposé, je l'avais protégé, et évidemment je n'avais pas apprécié qu'elle me force à fuir. Mes principes étaient peut-être un peu ancien, ou alors j'avais trop de fierté, mais jamais on ne fuyait devant l'ennemi. Bon, bien sûr, c'est que j'avais fait en venant à Miami, mais c'était parce que la vie de ma famille était menacée.

L'atmosphère se détendit ensuite quelque peu quand elle m'avoua qu'elle avait en réalité peur qu'il m'arrive quelque chose. Mais qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver ? Je n'avais pas peur pour moi. Je me battais bien, j'étais malin, je savais toujours me tirer d'affaire. J'avais baigné toute ma vie durant dans un endroit malsain où j'avais du me battre chaque jour pour survivre. On pouvait dire que j'avais de l'expérience. " Je n'ai pas l'habitude de tout cela Bellamy je veux pas te changer mais comprends que je n'ai jamais pas vécu cela, jamais ... la seul fois ou je me suis battu je devais avoir 7 ans et c'était parce que Kc m'avais volé ma poupée " C'était vrai, nous étions complètement différents. Elle était la douceur incarnée alors que j'étais une vilaine brute. Nous étions, en quelque sorte, complémentaires. « J'sais que je peux passer pour une brute sans cervelle. J'aurais pas du agir comme ça devant toi, je sais. Mais j'me laisse en général dépasser par mes émotions » admis-je. J'étais maladivement impulsif. J'avais le sang-chaud, je ne savais pas réfléchir avant d'agir. En général, j'évitais de réfléchir tout court. C'est cette impulsivité qui m'avait poussé à embrasser Hannah, parce que j'en avais envie, tout simplement. Mes envies, je les suivais. Et je n'avais pas envie de me disputer avec elle.

" Tu me raccompagnes chez moi ? " me demanda-t-elle doucement. Elle était vraiment mignonne. J'hochai la tête. « Évidemment » fis-je avec un sourire. Nous nous mîmes alors à marcher. Je passais mon bras autour de ses épaules. Les rues de Miami étaient calmes. Trop calmes. L'atmosphère en devenait presque pesante. Nous étions à peine à quelques rues de chez elle quand le type de tout à l'heure se planta devant nous. Il avait l'air énervé. Très énervé. Mon sang ne fit qu'un tour. J'eus tout d'abord envie de lui casser la gueule. De lui sauter dessus, de lui fracasser son petit nez d'idiot et de lui arracher la machoire. Et de le laisser sanguinolent dans la rue. Mais pour une fois, je me dis qu'il serait peut-être plus sage de réfléchir. Hannah n'aimait pas la violence, je venais de m'en rendre compte. Et elle m'apprécierais donc pas que je mette une râclée à cet homme ; pas devant elle, en tout cas. Je me contentai de m'approcher de l'homme. J'étais foncièrement énervé, mais je tentais de contrôler ma colère. Néanmoins, je savais que s'il levait le petit doigt, mon bras partirait. « Bon, écoute, trouduc, tu vas nous laisser. Je te dis ça calmement, l'ami, mais sache que je me contiendrais pas longtemps ». Je me tournai alors vers Hannah. « Hannah, rentre, cours. Je m'occupe de l'autre idiot ». Je lui lançai un regard plein de sincérité. Je ferais attention à moi, si c'est ça qu'elle voulait. Mais ce type ne toucherait pas un cheveu d'Hannah. Il devrait me passer sur le corps pour ça. Et je n'étais pas facile à battre.