Et si on échangeait nos vies?

Il y a des gens comme ça, qui nous énervent, on ne sait pas trop pourquoi. En général, ils n'ont rien fait de particulièrement gênant à notre vie. Quand on nous demande pourquoi on le les apprécie pas on ne sait pas trop quoi répondre. Souvent on mets en cause le physique, juste que "la tête ne nous revient pas". Puis après s'ajoute l'attitude... Vous savez, ces gens qui vous prennent de haut, qui sont hautains. Vous avez l'impression qu'à leurs yeux, vous ne représentez pas plus que le petit pois qu'on laisse dans l'assiette à la fin du repas. Puis, il y a les gens qui ont de l'argent et qui le montrent. Genre vous les voyez vous savez qu'ils sont pétés de tunes. Qu'ils sont nés avec une cuillère en or dans la bouche, qu'on leur a toujours tout donné, qu'ils ont toujours été beaux, il n'y a aucune photo de classe ratée, pas de dérapage d'adolescent, rien, clean.

Ajoutez chaque ingrédient et vous obtiendrez Madison. Voilà comment je vois Madison. Depuis le premier jour c'est comme ça. J'ai vraiment vraiment du mal avec elle. Puis, quand en plus j'apprends que j'ai sa voiture à réparer alors là, c'est le ponpon sur la Garonne. Mon patron vient de m'apprendre qu'il fallait que je la répare en effet, mais qu'en plus madame est en gala de charité et que du coup faut que je bouge mes fesses pour aller voir sur place avec mon matériel. La petite princesse jusqu'au bout quoi.

Ce n'est pas sans souffler que je me dirigeai jusqu'à ma voiture pour conduire jusque l'adresse indiquée par mon chef. Il ne me l'avait pas passé au téléphone, il savait comment ça aurait fini. Néanmoins, il m'envoyait quand même car il avait déjà un client habituel à sa charge. J'avais hâte de pouvoir avoir mon garage et de pouvoir envoyer boulet certains clients comme elle. Enfin bref. J'arrivais sur place, je me garais et j'attendais de la voir quelque part. Enfin, elle arrivait vers moi. J'essayais de prendre l'air le moins énervé du monde. Je détestais faire ça en dehors du garage. Si ça se trouve en plus il allait falloir que je ramène la dépanneuse et que je la prenne en remorque. « C'est quoi le problème? » demandais-je alors quand elle était à proximité. Je savais que sa voiture était celle juste derrière la mienne, forcément, j'avais déjà dû y toucher.

∞ Et si on échangeait nos vies ?

e n a e l . t a t e . f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

Le gala de charité se passait merveilleusement bien. Mon association a récolté de nombreux fonds pour le moment et j’espère que nous réussirons à en récolter d’avantage. Ainsi nous pourrons concrétiser le futur projet médical visant à créer un cœur artificiel pour bébé lorsque ces derniers sont en attente pour une greffe. Et ce qui est merveilleux dans ce projet, c’est que je serais à la tête de ce dernier. Le chef de la chirurgie m’a permis de travailler cet essai à condition que je sois supervisé par un titulaire. Chose normale car l’argent ne fait pas tout et certaines consignes doivent être respectée. Etant résidente en chirurgien cardio, il est tout à fait normal qu’un titulaire du poste me supervise.
Au cours de la soirée, je partis chaussée d’une paire de talon noir jusqu’à ma voiture, vêtue d’une robe bustier de couleur noir pailleté, moulante et bien cintrée. Je devais retourner dans les bureaux de l’association puisque l’un de mes bénévoles a oublié un gros contrat. Ce contrat vise à donner des fonds afin d’accueillir dix enfants de trois à neufs ans dans un orphelinat. Il était donc impératif pour moi de récupérer ce contrat le plus vite possible. Cependant, ma voiture ne voulait pas démarrer. Au lieu de ça, elle dégagea une épaisse fumée qui ne cessait de s’accroître.
Naturellement, j’avais donc contacté un garage afin qu’un mécanicien vienne sur place. Et malheureusement pour moi, le mécanicien en question était loin d’être mon plus grand fan. A vrai dire, je le trouve particulièrement con. Oui, c’est un connard. Enael… Quel bouffon. Il m’énerve déjà. « C’est quoi le problème ? » Me demanda-t-il lorsque je fus à sa hauteur. « Ca ne se voit pas ? Si tu ne vois pas la fumée, vas chez l’opticien. » Dis-je sèchement. Bon d’accord, je lançais les hostilités mais ce n’était pas ma faute. La dernière fois, il s’est permit de me critiquer sans me connaître et en plus de ça, il était désagréable. C’était gratuit à mon sens alors je trouve ça légitime de lui rendre l’appareil.
Je n’aurai peut-être pas dû lui parler sur ce ton, je le reconnais… Mais c’était plus fort que moi. Il me donnait envie d’agir comme une idiote, comme une conne.

Et si on échangeait nos vies?

Ce n'était pas ma journée. Alors déjà on m'avait appelé pour bosser en dehors du garage. En plus j'apprenais que c'était pour Madison. C'était vraiment la cerise sur le gâteau. J'étais à bout de tout dès la journée commencée. Je ne voulais pas y aller. Limite, je traînais sur la route de son gala de charité de mes deux. Ces riches qui tentent de faire croire qu'ils veulent faire quelque chose pour la société.. ça me désespère. Je savais que je la trouverais dans une robe qui coûte une blinde avec chaussures qui va avec et j'en passe. J'en soufflais d'avance. Elle m'exaspérait.

Je me garais près de sa bagnole qui fumait. C'est pas vrai, qu'est-ce qu'elle avait foutu encore. Je décidais de ne pas la regarder avant qu'elle n'arrive. Je voulais aller à l'essentiel, aller le plus vite possible. Je ne supportais pas bien longtemps sa présence de toute façon. J'avais raison, grands talons et robe hors de prix, tcheck. Je levais les yeux au ciel. J'en pouvais déjà plus d'elle. Elle me répondit comme un chien, je soufflais devant elle. Elle savait que je ne l'aimais pas, on était clairs tous les deux de toute façon. Inutile de faire semblant. Je l'enverrais tellement chier si j'étais indépendant. Je regardais la voiture, bien sûr que j'avais vu la fumée. Elle me prenait vraiment pour un con. C'est pas parce qu'elle porte des échasses qu'elle doit me prendre de haut. « J'suis pas aveugle, t'es gentille de t'inquiéter, j'veux juste savoir comment t'as fais ça, c'est toujours sympa de venir aider. » Je me dirigeai vers la voiture pour voir moi-même d'où venait le problème. Elle n'avait pas du avoir mis la main à la patte vu comment elle s'était fringuée, elle ne voulait sûrement pas se salir. « T'as enfoncé ton échasse dans ton huile ou quoi? » demandais-je ouvrant le capot. Cela fit sortir un halo de fumée. J'allais prendre mes outils dans ma voiture et je vins trifouiller là dedans pour faire arrêter la fumée. C'était en surchauffe, là-dedans. « Tu as un trajet important à faire? Parce que là t'as un truc à remplacer pour pouvoir rouler et j'ai pas la pièce ici. » lui dis-je alors remettant ma casquette de mécanicien.

∞ un nouveau départ ?

e n a e l . t a t e . f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

Il suffit de le regarder pour comprendre qu’il n’a pas envie d’être ici. Non, clairement, il n’en a rien à faire. Je me demande même pourquoi il a choisi ce métier. C’est comme si je montrais à un patient que je n’avais pas envie de le soigner à l’hôpital. Sérieusement ! Son comportement n’est pas professionnel. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il fait mine d’être serein. Mais soyons honnête une seconde, sa présence ici lui est insupportable. J’ai beau être blonde, je ne suis pas stupide pour autant. « J'suis pas aveugle, t'es gentille de t'inquiéter, j'veux juste savoir comment t'as fais ça, c'est toujours sympa de venir aider. » Répondit le jeune homme. Je ne répondis pas. Je m’étais juste contentée de lever mes yeux au ciel. On répond aux imbéciles par le silence non ?
Il avança vers la voiture et se mit devant. « T'as enfoncé ton échasse dans ton huile ou quoi? » Je ressentie l’envie de rire mais je ne l’avais pas montrée. Je ne pouvais pas rire à sa provocation même si je trouvais ça drôle. C’est un gros con. « Oui. C’était un moyen de pouvoir gâcher ta soirée en te fessant venir ici. » Lui répondis-je sèchement. L’envie de rire m’était passée soudainement. C’était un retour à la réalité.
Enael partit prendre ses outils et retourna mettre son grain de sel dans le capo. « Tu as un trajet important à faire? Parce que là t'as un truc à remplacer pour pouvoir rouler et j'ai pas la pièce ici. » Dit-il en remettant en place sa casquette. A ses mots, je ne pus m’empêcher de soupirer. Je vais finir par la mettre à la casse cette voiture. « Pousses toi, je veux voir de quelle pièce il s’agit. » Lui dis-je alors en le poussant légèrement pour me mettre à sa place et mettre mes mains dans le cambouis. Oui, je n’avais pas peur de me salir les mains et de salir ma robe. D’ailleurs, c’est bien ce qui s’est passé : mes mains deviennent de plus en plus noir à cause des pièces de ma voiture et ma robe s’est retrouvée tâchée.
Soudainement, un jet de fumée se dispersa sur mon visage et me fit reculer d’un bond. « Il faut que je retourne au bureau de mon association pour récupérer un contrat important. Il permettra d’accueillir des enfants dans un orphelinat mais je doute que ça t’intéresse. Juste amènes moi là-bas... » Lui dis-je simplement. Je n’attendais pas de réponse de sa part puisque je partis immédiatement dans son véhicule côté passager. Ce contrat est important, je n’accepterai aucun refus.

Et si on échangeait nos vies?

C'était ma soirée après tout. Je me retrouvais devant cette blonde à robe moulante noire et escarpins à regarder des fuites à gogo à cause d'une pièce essentielle du moteur. Elle me fatiguait déjà avec ses manières là de princesse genre je veux tout tout de suite. Je ne pouvais pas supporter ça. « Tu ne me gâches pas la soirée, je suis payé pour venir subir ce calvaire. » ajoutais-je toujours les mains dans le capot. Elle me faisait tellement rire à être si idiote comme ça. Elle cherchait la petite bête sans raisons. Elle voulait avoir raison, c'était insupportable.

Néanmoins, je fut surpris lorsqu'elle s'engagea dans le capot, me poussant de là pour regarder ce qui n'allait pas. Genre elle allait avoir un diagnostic différent du mien. « C'est peut-être pas le grand amour entre nous mais je ne te mentirais pas sur l'état de ta bagnole. » lui dis-je alors qu'elle avait la tête dedans. Elle avait les mains supra noires et elle fit pire : un nuage de fumée éclata dans son visage. Je ne pu m'empêcher un petit rire. « Tu devrais arrêter d'être si têtue.. » Je ne disais pas ça méchamment cette fois-ci, je le pensais vraiment. Là, ça lui avait valu de ne plus ressembler à rien d'un coup alors que juste avant... fallait dire qu'elle avait la classe.

D'un coup, elle ordonna que je l'emmène à son bureau récupérer un dossier. Pour un orphelinat? Elle déconne j'espère. Je montais doucement dans la voiture, sans pression, après avoir arrêté la fumée de la voiture quand même. Il fallait que je la remorque après. Je m'installais et la regardais. « Et c'est comme ça que tu te fringues pour accueillir des enfants dans un orphelinat? Roh vous me faites bien marré vous autres. » Je démarrais le moteur. J'allais l'emmener, je n'étais pas sans coeur non plus, son dernier acte avait été brave et méritait d'être récompensé. « Où est ce cabinet? » demandais-je en m'engageant sur la route.

Un silence s'installait dans la voiture. Je la regardais à un moment, je me remis à rire. « Nan sérieux je ne peux pas te laisser y retourner comme ça... Je sais ce que j'ai dis à propos des orphelins mais là c'est un peu abusé tu ressembles à la mère noël qui aurait voulu se mêler de la distri' de son mari... On peut passer quelque part où tu peux t'arranger? Même chez moi s'il le faut, tant pis, je nettoierais bien la richesse de ta présence après toi. » Je me devais d'ajouter une petite pique blessante à la fin, sinon ce n'était pas nous, finalement. On se chamaillait sans arrêts, je m'en rendais compte maintenant que je l'avais vu faire quelque chose de ses mains. J'arrivais au cabinet où elle m'avait indiqué et je me garais. « Grouille j'suis pas ta bonne. »

∞ un nouveau départ ?

e n a e l . t a t e . f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

« Tu ne me gâches pas la soirée, je suis payé pour venir subir ce calvaire. » Ce con a toujours réponse à tout, c’est incroyable. Peu importe ce que je vais dire, il aura toujours quelque chose à redire. Je ne comprends pas comment une femme a pu engendrer un homme comme lui. Ca me dépasse ! « T’es vraiment un pauvre con sans rien dans la tête. En même temps, tu es blond, ça ne m’étonnes pas. T’es juste un kéké des plages. » Lui balançais-je alors puisqu’il faut bien l’avouer, cet homme, aussi stupide qu’il puisse être, est tout de même très bien foutu.
Je le soupçonnais de me mentir et de me faire perdre mon temps. A mon sens, ce n’était qu’un petit problème à régler et il avait certainement tout ce qu’il fallait sur place. Je ne pouvais pas m’empêcher de douter de ses intentions. Je le vois comme une personne tellement vicieuse que je ne serais pas surprise s’il mettait tout ça en œuvre pour me faire du tort et m’énerver. « C'est peut-être pas le grand amour entre nous mais je ne te mentirais pas sur l'état de ta bagnole. »  Un rire nerveux s’échappa alors. Il me prend pour une femme naïve ou je rêve ? « A d’autres ! Je ne te fais pas confiance Enael et je ne serais pas étonnée que tu sois un menteur vu le peu de valeur que tu sembles avoir. » Lui répondis-je simplement en trifouillant mon capot.
Malchanceuse, je reçus une vague de fumée dans le visage, ce qui avait même provoqué une grosse toux de ma part. Enael partit prendre ses outils et retourna mettre son grain de sel dans le capo. « Tu devrais arrêter d'être si têtue.. » S’était-il permit de dire en riant. Mon regard se dirigea alors vers le sien et naturellement, je repris la parole en lui lançant un regard presque agressif. « Et toi tu devrais arrêter de toujours la ramener ! » Lui dis-je simplement avant de lui ordonné de m’emmener chercher ce contrat si important.
J’étais donc montée à bord de son véhicule pour qu’il m’y emmène. C’était si important que je ne lui laissais pas le choix.   « Et c'est comme ça que tu te fringues pour accueillir des enfants dans un orphelinat? Roh vous me faites bien marré vous autres. » Je m’étais mise à souffler.  Oui, je soufflais ! J’étais égarée. Cet homme m’exaspère ! « Qu’est-ce que j’ai fais au bon dieu pour tomber sur un homme aussi stupide que toi ! Sérieusement ! » Lui dis-je avant de soupirer et de reprendre : « Je ne vais accueillir personne dans un orphelinat. C’est un gala qui a pour but de réunir le plus de fond possible pour mon association afin d’améliorer les conditions de vie des enfants et de sauver la vie de certain espèce de crétin ! » Balançais-je alors. « Et là on va chercher le contrat qu’un bénévole à oublier afin de concrétiser noir sur blanc une opération bancaire permettant à un orphelinat d’accueillir ce mois-ci de nouveaux enfants ! »
Je ne supportais plus tellement sa présence pour le coup. J’ai horreur des mecs ou des personnes en général qui me jugent à travers ma richesse ou ma tenue parce qu’est bien ce qu’il vient de faire. « Nous autres » Nous autres les riches ? Non mais sérieusement, quel crétin !
Suite à sa demande, je lui avais indiqué le chemin menant jusqu’à mon bureau puis j’avais tourné la tête. Je regardais l’extérieur, je n’avais aucune envie de faire la conversation à cet abruti. Je suis célibataire, ce qui signifie que logiquement, je ne devrais pas laisser un mec me rendre folle. C’est réservé au couple ça. Néanmoins, Enael, fidèle à lui-même, continua de me provoquer. Il se mit à rire soudainement. Naturellement, mon visage se tourna vers le sien. « Nan sérieux je ne peux pas te laisser y retourner comme ça... Je sais ce que j'ai dis à propos des orphelins mais là c'est un peu abusé tu ressembles à la mère noël qui aurait voulu se mêler de la distri' de son mari... On peut passer quelque part où tu peux t'arranger? Même chez moi s'il le faut, tant pis, je nettoierais bien la richesse de ta présence après toi. » J’avais l’impression de rêver. Il est quand même culotté celui-là. Je n’en peux plus de cet homme, je n’en peux plus. Il m’énerve ! . « Tu l’as faite où ton école du cirque ? Parce que t’es pas vraiment convaincant comme clown. » Lui dis-je dans un premier temps. . « Et j’en ai rien à faire de ce que tu penses ! Mon apparence, c’est pas le plus important ce soir. Ce qui compte, c’est que ce contrat soit signé ! » C’est vrai, l’avenir de plusieurs enfants sont en jeu. Je ne peux pas me regarder le nombril.
Et c’est pourquoi, je ne perdis pas de temps pour ouvrir la porte en arrivant. « Grouille j'suis pas ta bonne. » En l’entendant, je ne pus m’empêcher de lever mes yeux aux ciels. Cet andouille recommence à m’énerver.
Au bout de quelques minutes, j’étais de retour dans la voiture, le visage et les mains nettoyée. Je m’étais en effet refait une mise en beauté rapide dans les toilettes. Enael me regardait. « Quoi ? J’ai fait ce que j’ai pu, ça fera l’affaire pour ce soir. » J’étais consciente qu’en ce moment-même, je n’étais pas aussi jolie qu’au début de la soirée mais ce n’était pas important. L’important ce que maintenant, j’ai dans mes mains ce qui permettra à certains enfant de trouver une part de bonheur.

Et si on échangeait nos vies?

Cette fois-ci, je me mettais à rire. Sa réflexion sur ma blondeur était vraiment culottée. Le maroilles qui dit au camembert tu pues. « Oh bien sûr, parce que toi tu es vachement brune. » répondis-je en mettant le contact de ma voiture. J'ai l'impression qu'elle n'a pas confiance en moi, qu'elle croit que j'la fais marcher et perdre son temps. Genre moi-même je perdrais mon temps, je la supporterais dans ma bagnole juste pour la faire chier. J'suis pas masochiste non plus. Je conduisais et je la regardais sans cesse. Elle perdait vraiment tout avec une tête comme ça, son charme, sa présence. C'était incroyable. « Le peu de valeur oh excuse-moi! Je ne vois pas en quoi ça ferait de moi un menteur. Puis j'te signale que j'te sauve un peu la vie là alors tu pourrais être un peu plus.. respectueuse quand même. »

Je l'écoutais se plaindre de moi, et je souriais. C'est fou comme je pouvais l'énerver, je trouvais ça limite amusant finalement. Elle n'arrêtait pas de parler un vrai flot de parole depuis que j'avais critiqué sa tenue par rapport à ce qu'elle était censée faire. C'est vrai quoi. La nana je la vois en robe de ouf, talons de ouf, coiffure de ouf, dans un "gala" et elle me sort que c'est pour aider des enfants en détresse? Genre ma soeur aurait pu être un de ces enfants il y a trois ans. Elle aurait vu qu'une nana comme ça voulait l'aider? Elle lui aurait rit au nez. Je l'imitais. « C'est un gala qui a pour but de réunir le plus de fond possible... écoute toi franchement. On dirait que tu fais ta propre publicité tu sais y'a pas de caméras ni de journalistes ici calme toi. » J'étais persuadé que les gens comme elle ne faisait des actes de charité juste pour se donner bonne conscience. Jamais je ne m'imaginais en costume pour aller donner de l'argent à une association démunie ou un truc comme ça. Franchement, quelle idée.. A part dire "salut moi j'ai du fric et pas toi mais soumets toi parce que j't'en donne", j'vois pas ce que ça voulait dire.

Je parlais de la saleté sur elle, c'est vrai quoi, je ne pouvais pas la laisser y retourner comme ça. Elle était sur son 31 là.. elle était sur son 2 je sais pas mais rien à voir. Pour une fois, j'étais sincère et je lui disais ce que j'en pensais. Mais bien entendu, elle prenait le chou. Je ne lui répondais pas, elle sortait de la voiture pour le contrat après ma réflexion. Elle m'exaspérait vraiment. Tout était paradoxal chez des gens comme ça. Je la vis revenir à peu près remise en beauté. Je la regardais. Elle montait dans la voiture. Je me remis à l'imiter. « Mon apparence, c'est pas le plus important ce soir. » Je ris. « Dans le genre contradictoire dis donc.. » Je reprenais la route en rentrant où nous étions. « J'vais aller chercher la remorque et demain matin tu pourras la récupérer. Faut que j'la dépose en bas de chez toi peut-être? » demandais-je cherchant encore la petite bête. De toute façon elle le méritait. Nous étions en face de sa salle, elle avait le dossier en main, c'était ce qu'elle voulait non?

∞ un nouveau départ ?

e n a e l . t a t e . f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

Il est vrai que je pouvais me montrer contradictoire mais dans la mesure où c’était fait exprès, ce n’était pas bien grave. « Oh bien sûr, parce que toi tu es vachement brune. » Ca me fessait plaisir. Soyons clair, je voulais le rendre aussi fou qu’il me rendait folle. Ce crétin ne sait visiblement pas à qui il a affaire. « Je suis l’exception. Parfois il y a des exceptions mais toi t’es vraiment con.» Rétorquais-je alors en souriant intérieurement.
Le moteur était allumé et la véhicule lancé. Je n’avais qu’une hâte : être de retour au gala et ne plus avoir besoin de voir son visage. « Le peu de valeur oh excuse-moi! Je ne vois pas en quoi ça ferait de moi un menteur. Puis j'te signale que j'te sauve un peu la vie là alors tu pourrais être un peu plus.. respectueuse quand même. » Naturellement, je m’étais mise à rire de nouveau. Il peut se montrer drôle quand il le veut ce crétin. « Qu’on remette les pendules à l’heure. Tu penses que tu me donnes envie d’être respectueuse alors que tu passes ton temps à me manquer de respect ? Mon chéri, remets les pieds sur terre. Je ne suis pas l’une de tes midinettes. » Lui répondis-je de façon hautaine parce qu’il commençait à m’énerver de plus en plus. Ce n’était pas frustrant puisque je ne suis pas le genre de personne que l’on peut frustrer mais j’avais envie de le gifler. Oui, c’est bien ça, il m’insupporte tellement qu’il me donne envie de le gifler.
Monsieur se contenta ensuite de me m’imiter avant de me critiquer. Mais quel tocard ce type ! « C'est un gala qui a pour but de réunir le plus de fond possible... écoute toi franchement. On dirait que tu fais ta propre publicité tu sais y'a pas de caméras ni de journalistes ici calme toi. » Qu’est-ce que je fais ? Je lui crache au visage ou je lui tords les couilles ? Non mais sérieusement, pourquoi je suis tombée sur un salopard pareil, pourquoi j’ai appelé ce garage ? « Un jour, je vais finir par te mettre ma main dans le visage, ça va être vite vue espèce de crétin ! Tu te prends pour qui sérieusement ? Mais va te faire foutre ! » Lui lançais-je en montrant mon exaspération. Il me fait passer pour ce que je ne suis pas et ça commence sérieusement à me mettre hors de moi. J’avais l’impression d’avoir affaire à mon père et je ne pense pas avoir mérité ça. Je n’ai rien à lui prouver à celui, absolument rien ! Je sais ce que je vaux, je sais qui je suis et concrètement, je l’emmerde.
J’avais donc fini par sortir de la voiture pour gagner le bureau. J’en avais profité pour me nettoyer le visage et m’arranger un peu, rien de bien particulier puisque je n’avais pas le nécessaire avec moi. Je me remettrai parfaitement en beauté lorsque je serais de retour là-bas mais ce qui m’intéressait le plus, ce n’était pas mon apparence mais ce contrat.
Une fois de retour dans le véhicule, j’eus le droit à une imitation. Sauf que cette-fois, je préfére ne pas relever ces propos. Je le laissais parler, je le laissais rire, je le laissais se moquer de moi parce qu’au final, je ne voulais plus lui accorder d’importance. Aucun crédit ! Ainsi, nous avions repris la route dans le silence car je ne lui répondais pas. C’était ma plus sage décision.
En arrivant, celui-ci reprit la parole : « J'vais aller chercher la remorque et demain matin tu pourras la récupérer. Faut que j'la dépose en bas de chez toi peut-être? » Mon regard se posa alors sur lui. Je ne parlais pas. Je le regardais seulement. On répond aux imbéciles par le silence non ? Mon regard s’ancra dans le sien un instant puis je sortis du véhicule. Le bénévole en charge du dossier s’approcha et naturellement, je m’étais permise d’ouvrir la fenêtre pour lui remettre le dossier. « N’oublies pas qu’il doit signer à la page deux mais aussi à la page huit ! C’est important sinon l’arrivée de ses enfants à Miami tombera à l’eau. » Lui souriais-je alors comme à mon habitude. Merci Madison, ils ont de la chance de t’avoir et nous sommes fière de faire partit de ton association. S’il y avait plus de personnes humaines comme toi dans cette ville, elle tournerait beaucoup mieux ! Me souriait sincèrement le bénévole. J’appréciais énormément ce qu’il venait de me dire, il me remettait du baume au cœur, très clairement.
Je m’étais ensuite retournée vers Enael pour reprendre la parole : « Je te paierai la course en plus. Envois un sms pour me dire où je pourrai récupérer mon véhicule. Et en attendant que tu reviennes avec la dépanneuse, je vais t’attendre devant ma voiture. Essayes de ne pas traîner. » Lui dis-je simplement légèrement blasée par son habitude à mon égards. Mais je sais qu’un con restera toujours un con alors je ne m’abaisserai plus à son niveau.
J’ouvris alors la portière et sortis de son véhicule pour aller me placer à côté du mien.

Et si on échangeait nos vies?

Je pense qu'à un moment, je perds tout second degrés. Je veux bien qu'on ne s'apprécie pas, qu'elle soit une cliente, que je sois obligé de m'en tenir à ça et de lui venir en aide.. Mais je pense qu'il y a encore des limites dans ce genre de situation. Je lui avais détecté son problème, elle était pressée, même si je n'étais pas ravi de le faire je l'emmenais jusqu'à son bureau pour qu'elle récupère ce dont elle avait besoin. Certes, je ne le faisais pas dans le meilleur accueil qu'il soit mais je le faisais quand même, alors que ce n'est pas mon job.

Je lui faisais donc remarqué que je faisais tout de même un geste et qu'elle pourrait descendre d'un étage bien comme il faut, mais bien sûr à ça elle rétorquait. « On va vraiment jamais s'en sortir dans ces cas là.. » Son histoire de midinette eut le don de me faire glousser. Elle ignorait tout de ma vie et se permettait de juger que j'avais des nanas à mes pieds ou que sais-je. Je ne sais vraiment pas ce qu'elle allait s'imaginer. Enfin, je prenais ça pour un compliment finalement, parce que ça voulait dire que j'avais la tête à avoir pleins de nanas et c'est plutôt une chose flatteuse, à ce que je sache !

Elle se lançait dans son étalage de grands mots pour décrire ce qu'elle faisait dans une optique la plus belle possible, je l'imitais et lui disais encore de descendre d'un étage. Seulement sa réponse fut de trop. Je me garais comme un fou furieux, car heureusement pour elle nous étions arrivé. J'haussais le ton. « Tu vois par contre, je veux bien qu'on ne s'apprécie pas on vient pas du même monde tout ça, mais par contre on va pas jouer au même jeu si tu le prends comme ça, ok? C'est pas parce que t'es une fille à papa, que t'as tout eu dans la vie que tu peux te donner le droit de m'adresser la parole comme ça! Tes grands mots tu vas bien te les foutre où je pense. Dégage de ma voiture et va chercher ta merde. » lui dis-je bien agressivement, à mon image.

Nous continuons le voiture sans rien dire. Je pense que j'aurais pu la foutre à la rue après des paroles pareilles, mais je tenais quand même à mes responsabilités. Je lui en aurais bien foutu une aussi si j'avais pas une mince de respect pour les femmes. Nous arrivions d'où nous étions parti et j'essayais de me calmer en lui proposant mes autres services, reprenant mon premier ton. Un homme arrivait et elle ouvrit la fenêtre. je soupirais. Elle lui donna le dossier avec toutes les directives et le mec lui jeta des fleurs. Je ris jaune, alors soit il la veut dans son lit, soit vraiment elle veut qu'on lui lèche les couilles cette nana. C'est pas vrai les chevilles qu'elle doit avoir. Je levais les yeux au ciel, trouvant ça ridicule. « Tu lui demanderas un menu BigMac la prochaine fois. Bon bref, on fait comment? » ajoutais-je à la fin de leur conversation. Elle me donna les directives comme à son collègue et alla dans sa bagnole, normal.

J'en pouvais plus. Je sortais de la mienne, je fermais les portes et je m'avançais vers elle, qui était déjà à côté de sa voiture. « J'vais pas la mordre tu sais. Mais j'suis pas un de tes larbins, et j'ai plus envie de te voir. Donc tu peux retourner avec tes vrais larbins et j'vais prendre le temps que JE veux pour aller chercher la remorque, j'y mettrais ta voiture seul et sans toi parce que c'est mon métier, que tu n'es pas ma mère ou je sais pas quoi et je t'enverrais un sms pour te dire où venir la chercher, en effet. Je vais aller me faire foutre, j'suis au courant, gamine. Maintenant qu'on est quitte, laisse le crétin faire son boulot et rentre ta face insupportable avec les autres faces insupportables là-bas. Merci. »

∞ un nouveau départ ?

e n a e l . t a t e . f t . m a d i s o n . c a m p b e l l .

Entre nous, il y a un problème. On ne se supporte certainement pas. Il me pousse toujours à me montrer arrogante et désagréable à son égard. En contre partit, je le pousse toujours à montrer qu’il est con et agressif. Clairement, on passe notre temps à faire sortir ce qu’il y a de pire en nous et pour quelle raison ? Je l’ignore. Ce que je peux dire, c’est que j’ai la plus part du temps envie de lui mettre ma main au visage.
J’étais bien d’accord avec lui, on ne s’en sortira jamais comme ça. L’un comme l’autre trouvions toujours quelque chose à redire. C’était invivable mais ça ne pouvait pas être autrement je suppose. Et à juger sa manière de se garer, ma dernière rétorque l’a apparemment fait monter en pression. « Tu vois par contre, je veux bien qu'on ne s'apprécie pas on vient pas du même monde tout ça, mais par contre on va pas jouer au même jeu si tu le prends comme ça, ok? C'est pas parce que t'es une fille à papa, que t'as tout eu dans la vie que tu peux te donner le droit de m'adresser la parole comme ça! Tes grands mots tu vas bien te les foutre où je pense. Dégage de ma voiture et va chercher ta merde. . » J’étais choquée, choquée par sa façon de me parler. Je le répète : pour qui se prend ce type ? Je ne suis pas sa copine ! Il ne représente rien pour moi alors il est hors de question que je le laisse me parler aussi mal. « Va te faire voir chez les Grecques, bon à rien. » Lui balançais-je alors avant de claquer la porte de sa voiture. « Espèce de grosse merde. » Dis-je une fois dehors en marchant en direction du bâtiment. Il venait de m’énerver mais je devais me calmer puisqu’il doit quand même me ramener jusqu’au gala.
Une fois de retour devant le gala, un bénévole s’approcha et discuta un petit instant avec moi. Naturellement, je lui expliquai les directives et le renvoya terminer le travail. Quant à Enael, je me permis de lui expliquer mes attentes avant de rejoindre mon véhicule. Je me mis devant, pensant qu’Enaêl allait chercher la dépanneuse. Cependant, ce ne fut pas le cas. Il me rejoignit et exposa une fois de plus son arrogance. « J'vais pas la mordre tu sais. Mais j'suis pas un de tes larbins, et j'ai plus envie de te voir. Donc tu peux retourner avec tes vrais larbins et j'vais prendre le temps que JE veux pour aller chercher la remorque, j'y mettrais ta voiture seul et sans toi parce que c'est mon métier, que tu n'es pas ma mère ou je sais pas quoi et je t'enverrais un sms pour te dire où venir la chercher, en effet. Je vais aller me faire foutre, j'suis au courant, gamine. Maintenant qu'on est quitte, laisse le crétin faire son boulot et rentre ta face insupportable avec les autres faces insupportables là-bas. Merci. » Cette fois-ci c’était trop, je ne pus me retenir. Ma main se serra et mon poing partit très vite jusqu’à son visage. Je venais de me tuer la main mais sur le coup, je ne ressentais pas la douleur je crois. « Connard ! » Lui lançais-je en le poussant ensuite contre ma voiture, enfin, je fis ce que je pus. « Tu te prends pour qui ? En quel honneur tu te permets de passer ton temps à me critiquer ? En quel honneur tu me parles comme ça ? J’en ai rien à faire de ce que tu penses de moi ! Parce que t’ouvres ta grande bouche depuis toute à l’heure mais tu connais rien de moi ! Continuais-je en le poussant de nouveau sur ma voiture. « Je suis loin d’être une fille à papa, je suis loin de penser qu’à moi, je suis loin d’être cette femme arrogante que je suis lorsque tu es à côté de moi, je suis loin de tout ça ! Tu ne me connais pas alors juste fermes la ok ? Et vas au diable Enael ! » Lui dis-je de manière agressive en affrontant son regard. Je n’avais pas peur de lui et il est évident que je ne le laisserai pas agir comme ça avec moi plus longtemps.