Je m'assis essoufflé sur mon siège. Je ferme les yeux quelque secondes pour ralentir mon cœur et une fois que c'est fait je m'autorise à ouvrir les yeux. J'en revenais pas ! C'était le pire scénario qu'il aurait pu m'arriver ! Je l'avoue, je ne l'avais pas vu venir et pour tout dire c 'était la première fois que cela m'arrivais. Monter un groupe de mec et nana pas plus nette les un que les autres, déjà fait ! Préparer un coup en moins d'un mois, déjà fait ! Se faire rouler dans la farine, déjà fait ! Ne pas pouvoir rattraper le coup, jamais arriver ! Passer à quelque mètres de la mort, jamais arriver ! Devoir tirer sur un co-équipier, pour sauver sa peau, jamais de la vie ! Mais comme on dit, il y a une première fois a tout ! Ce coup devait être mon dernier -non je ne me retirais pas du métier- dans la ville de New York. Seulement y'en avait marre de cette ville et je rêvais de partir sur une île. Mais pour cela il me fallait du cash ! D'ou l'idée de monter une équipe. Seulement voilà, pour la première fois ça avait mal tourné. En même temps, un mois pour faire une équipe au top c'était un pari … un pari que j'ai perdu ! Le premier et le dernier, j'en ai bien retenu la leçon et quel meilleur façon que d'avoir fait couler le sang !

Le braquage avait donc foiré -et c'était peu de le dire- et j'étais partis avec un sac à peine plein. Tant pis pour mon île de rêve ! Pour le moment, le plus important c'était de quitté la ville. Un mois que je venais d'être émancipé et je risquais gros sur le coup. Pas besoin d'être un génie pour savoir que pour un moment je devais me faire discret. Il fallait que j'aille dans un endroit ou personne ne m'attendrais ! Et juste au moment ou j'y avais pensé, ma décision était prise ! Deux heures plus tard je me retrouvais dans un bus direction Miami. Je retournais dans la ville de mon enfance. Toutes les personnes qui me connaissaient savent que normalement je n'y remettrais jamais les pieds. New York est peut-être la ville dans laquel je suis né, mais Miami est l'endroit ou se trouve ma famille !

C'est au alentour d'une heure du matin que je descends du bus enfin arrivé à Miami. A cet heure-ci les bus ce font très rare, alors je prends un taxi direction une maison que je ne connais que trop bien et dans laquel je ne pensais plus jamais mettre les pieds un jour. Après vingt minutes dans le taxi, je me retrouve devant la maison. Toutes les lumières sont éteintes -en même temps il est presque deux heures du matin. La maison n'avait pas changé d'un poil : je pouvais presque encore voir mes jeux d'enfant traîné devant la porte d'entrée. Je ne sais pas combien de temps je suis resté devant cette maison sans osé y rentrer. Mais c'est lorsqu'une patrouille de police passa près de la rue ou je m'y trouvait, que je me dépêché de frapper. Je sonnais à la porte et attendu quelqu'un instant avant qu'on ne m'ouvre. J'étais presque sur le point de partir -me disant que c'était une très mauvaise idée de retourner là-bas- quand elle finit par s'ouvrir doucement. Je reconnus cette voix entre mille. Je ne veux pas jouer les poétique -tout ce que je ne suis pas- mais cette voix m'avait marqué bien plus que je ne pouvais l'imaginer. Je me retournais doucement et elle prononça mon nom. Merde ! Elle a simplement dit mon nom et je ressentis tout ce que j'avais refoulé depuis que je n'étais plus avec elle, avec ma sœur. Elle sauta dans mes bras et automatiquement je la serra contre moi. « Hannah ! »  Mon cœur battait bien plus qu'il n'a jamais battu depuis des années ! Je l'avais retrouvé, j'avais retrouvé ma sœur après cinq ans presque sans nouvelle. Elle avait grandit -même si j'étais toujours plus grand qu'elle- mais je pouvais voir sur son visage qu'elle avait mûrit. Je pris d'ailleurs son visage dans mes bras et lui souris. « Eh tu es sur que c'est toi la grande ! »  dis-je avec un sourire taquin. Puis pour lui prouver qu'elle était toute petite, je lui déposa un baiser sur le front -puis qu'il arrivait au niveau de ma bouche. Puis je revue la patrouille de police et pris ma sœur par les épaules pour qu'on rentre à la maison. La maison … ça faisait bizarre de dire ça ! « Les vieux dorment !? J'aimerais pas les déranger ... »  dis-je plein d'ironie.