Nathaniel Wilson m’avait invité à une journée de pêche. Juste les deux ensembles. Ça devait faire quelques fois qu’on pensait du temps ensemble, juste les deux… qu’on faisait diverses activités et je devais bien avouer que j’aimais ça. C’était étrange de se tenir avec le jumeau de sa meilleure amie mais rien ne nous empêchait d’être amis, non? On s’entendait bien et c’était toujours plaisant de pouvoir passer du temps avec de nouvelles personnes. Le seul problème était que, je n’avais aucun truc pour aller pêcher. Ma mère avait bien vu ma panique et m’avait déniché quelques trucs à elle en ajoutant sur ma tête le super chapeau de pêche porte-bonheur à mon grand-père. Ça me donnait un petit look, donc j’acceptai de le porter. La meilleure amie à ma mère, qui était aussi ma marraine,  prenait le café avec ma mère et lorsqu’elle vit que je m’apprêtait à prendre l’autobus avec mon coffre à pêche et ma canne à pêche, elle me proposa d’aller me reconduire et m’enleva probablement une petite honte devant certains regards louches qu’on m’aurait lancer dans le transport en commun.

J’indiquai donc le chemin jusqu’à chez Nate et une fois devant sa maison, je me penchai pour fermer mon sac à main, prête à sortir.  « Ooouh! Tu ne m’avais pas dit que ton ami était sexy à ce point. » Je tournai la tête car je n’avais même pas remarqué que Nate était à l’extérieur et pourtant!!!  Il était torse nu en train de laver sa voiture. Du moins, il était en train de la rincer. Je devais avouer que c’était quand même plaisant à regarder mais je me contentai uniquement de rire en tournant la tête vers ma marraine. « Il est largement au courant qu’il fait l’effet nécessaire à la gente féminine. Pas besoin de lui faire le plaisir d’en rajouter! » dis-je en riant. Je remerciai cette dernière en l’embrassant sur la joue puis débarquai avec ma canne à pêche et mon coffre à pêche en main. Nate se tourna vers moi avec le sourire. Je lui rendis en le saluant. Je pointai la voiture de ma marraine à l’arrière. « Fais donc un signe de la main à ma marraine. Tu fais déjà sa semaine à te faire bronzer les abdos comme ça, elle sera combler d’avoir un peu de ton attention! » Ce dernier s’exécuta et je tournai la tête en riant avec lui. La meilleure amie de ma mère semblait toute intimidée par la situation mais le salua quand même avant de partir. Je m’étais rapprochée encore plus de lui en lui montrant mon matériel pour la journée. « Ma mère m’a passé son vieux coffre à pêche et sa canne à pêche, ils sont probablement plus vieux que moi, donc ça promet! » Je déposai le tout à côté de la voiture. « Et pour ce qui est de mon chapeau, je sais que tu es très jaloux… mais je veux mettre les choses au clair : je te le prêterai pas! On dit qu’il porte chance!  N’essaye même pas! Et pas la peine, je ne suis pas sensible à tout ça… moi! » Dis-je en pointant des yeux son corps beaucoup trop parfait. Bon ok… peut-être que je toucherais un peu… mais juste par curiosité.

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Bon, je me disais peut-être ça pour me convaincre moi-même que ce n’était pas si mal que ça de passer du temps avec Nate mais dans le fond, je savais très bien que je jouais dans le dos de ma meilleure amie et que ce n’était terriblement pas la bonne chose à faire. On le savait très clairement puisque chaque fois, on se disait l’un l’autre que c’était la dernière fois qu’on allait se voir, qu’on allait s’ignorer ensuite. Ça ne semblait pas être si facile car nous continuions à s’envoyer des SMS puis, finalement à se revoir. Nathaniel m’avait fait part du fait qu’il était triste que ses amis ne puissent pas aller en camping avec lui et m’avait proposé de l’accompagner, je n’avais tout simplement pas pu refuser. Nous étions maintenant que tous les deux, le beau brun avait caché son corps de rêve et voilà qu’il allait jusqu’à son loft pour aller chercher sons sac. Je ne me gênai pas pour embarquer dans sa voiture, il vint me rejoindre peu de temps après. Je le regardai mettre sa casquette puis se tourner vers moi. Ce qui me dit m’arracha un sourire.

J’haussai les sourcils : « Je rêve ou bien j’ai l’impression que tu tentes de me décourager? J’ai peur de rien Wilson! »  Je fis un petit visage sur de moi, alors que ce n’était pas du tout le cas. Bon, je n’avais pas peur de mon ombre mais disons que j’exagérais en ventant le fait que je n’avais peur de rien. Nous quittâmes son stationnement, prêts à l’aventure! Du moins, je ne savais pas trop ce qui nous attendait, mais je faisais confiance à mon compagnon, étrangement. Il allait quand même pas m’apporter dans les bois pour me noyer dans un lac ou me tenir prisonnière dans le sous-sol d’un chalet louche, me faire 15 enfants et les appeler tous par le même prénom en m’obligeant à me reproduire à nouveau avec mes fils, une fois plus vieux. OK. Cette pensée allait beaucoup trop loin et je tentai de terrer le tout en haussant le son de la musique, tournant la tête pour sourire à Nate qui était franchement beau avec son débardeur et sa petite casquette. Elle n’était pas dans le champ ma marraine en le trouvant sexy et il n’avait clairement pas le profil type du psychopathe. Quoi que… j’en avais jamais réellement rencontré et heureusement!

Après 2h30 de voiture, une route de gravelle qui donnait mal au cœur, deux-trois petits cerfs sur le bord de la route et le VUS de Nate, qui n’aurait pas dû être lavé tellement il était sale à nouveau, nous arrivâmes. Mon ami m’informa qu’on allait passer la nuit ici et je regardai le petit chalet bien mignon devant nous en souriant. « Ça l’air bien. » Je sortis en même temps que lui de la voiture et je l’aidai à prendre les sacs. Je remarquai à ce moment qu’il y avait une glacière et un sac avec de la bouffe, il avait donc pensé à tout, c’était impressionnant.  Je laissai Nate passer le premier pour ouvrir le chalet et je le suivis de près en regardant autour de moi. J’adorais l’odeur de bois à l’intérieur de ce dernier. C’était petit, une petite cuisine, une table, ainsi qu’un endroit avec des canapés et un petit poêle à bois. Je me rendis jusqu’à la chambre pour poser mon sac devant le lit. « Il n’y a qu’un lit, je suppose que c’est à ce moment que je t’annonce que tu vas dormir dans la chaloupe avec les moustiques et les créatures de la nuit? » dis-je en me laissant tomber sur le lit alors qu’il entrait dans la chambre à son tour pour poser ses trucs. Je me redressai en position assise, le sourire aux lèvres au moment où il s’approcha de moi pour me faire basculer sur le dos à nouveau en se plaçant légèrement au-dessus de moi. Ce n’était pas déplaisant, pas du tout même. Je glissai mes deux mains dans ses cheveux à l’arrière de sa tête. « Tu sais que je n’ai pas fait de camping depuis mes 11 ans? Donc je pense qu’aujourd’hui, ton plus gros défi ne sera pas de ramener du poisson pour dîner ou même d’allumer un feu mais bien de me supporter dans ma découverte de la vie sauvage! » Je l’attirai vers moi pour lui voler un baiser et j’eus à peine le temps de me reculer qu’il s’avança pour m’en voler un deuxième. Avant que je n’aie plus la force de sortir du lit, je débarquai de ce dernier en replaçant mon chapeau sur ma tête. « Alors, on met la bouffe au frigo et on va pêcher?  Je fais confiance au porte bonheur qu’est mon chapeau et à la chance du débutant pour sortir plus de poisson du lac que toi! »

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« La manière forte han? Mhmm… ne fait pas ça… c’est toi qui va finir blessé. » Toujours au-dessus de moi, je le regarde en riant quelque peu avant de le laisser venir poser ses lèvres contre les miennes. Tout naturellement, je lui rends son baiser parce que j’en ai envie… c’est tout. Je ne peux pas dire que j’ai pardonné Nate à 100% de m’avoir littéralement abandonné pendant plusieurs mois et ce, le lendemain de la première nuit que nous avions passés ensemble, ma toute première nuit d’ailleurs. Mais bon, je réalisais peu à peu qu’il avait le don de me rendre beaucoup plus faible que je ne le voulais et que j’avais beaucoup de mal à pouvoir résister à passer du temps avec lui. C’était plus fort que moi et tranquillement… il arrivait à se faire pardonner. C’était comme ça avec moi : ça prenait du temps, mais il fallait me montrer aussi qu’on tenait à moi… sinon, on me perdait automatiquement. Nous échangeâmes des baisers collés, l’un au-dessus de l’autre dans la vie : bonjour le festival des hormones au plafond! C’est bien pour ça que je me levai afin de nous remettre les idées en place. On avait le don de bifurquer facilement vers d’autres occupations lorsqu’on se trouvait ensemble. Surtout lorsqu’on avait un lit aussi facilement mit à notre disposition. C’était limite une invitation à se déshabiller mutuellement!

J’avais froncé les nez à ce qu’il avait dit. Le petit Wilson ne croyait clairement pas en mes capacités de pêcheuse. Bon, moi non plus… mais j’avais un fort pressentiment que le vieux chapeau pas très joli que je portais allait m’être bénéfique, ou pas. BREF. Nous quittâmes la chambre pour ranger les choses à la cuisine et après s’être un peu changés, nous nous rendîmes jusqu’au petit quai devant le chalet, où une chaloupe nous attendais. Je regardais Nate avancer devant moi, ses belles épaules bien carré dans sa chemise qui lui donnait un look d’homme des bois me plaisait beaucoup plus que je le pensais. Qui aurait cru que j’aurais eu des envies impures en regardant un homme qui transportait un gros pot de vers de terre. Comme quoi tout était possible! « Merveilleux! Merci. » dis-je en posant mes choses sur le quai pour pouvoir me crémer et m’asperger d’anti-moustique. Dans ce genre d’endroit, c’était les deux armes de la protection d’un petit corps. Sinon, je devenais rouge et tout enflée à cause des piqures, de quoi émoustiller de le beau Nathaniel!  

Nous embarquâmes ensuite dans notre fameuse embarcation. Nate m’aida en me tenant la main. Le bateau se mit à ballotter quelque peu sous mes poids et je poussai un petit « hiiiii » avant que mes fesses touchent le banc à l’avant. J’aidai mon compagnon de pêche à tout mettre dans la chaloupe et ce dernier vint finalement me rejoindre. Depuis quelques instants que j’avais remarqué une vilaine araignée à grosses pattes à uniquement quelques pas de moi. Elle me regardait, j’étais certaine qu’elle attendait uniquement un moment de faiblesse de ma part pour venir pondre ses œufs dans mes cheveux ou faire de moi un futur super-héros. Je me changeai les idées en regardant mon ami partir le petit moteur. Il savait être en contrôle de la situation et c’était plutôt rassurant. Je regardai vers l’avant, ça n’allait pas très vite… mais assez pour avoir les cheveux dans le vent… ça faisait du bien, je me sentais bien. C’était largement différent de Miami… du centre-ville. Ici, on avait l’impression d’être seuls au monde. Nate me pointa après quelques minutes une petite baie qui était légèrement cachée plus loin en me disant que c’était un endroit idéal. Je levai le pouce en guise de réponse. C’était lui le pro après tout! Nous nous y rendîmes.

L’ancre à l’eau. Nous ouvrîmes nos coffres à pêche. Je n’étais vraiment pas dans mon élément mais l’important était que j’essayais!!! Nate prit le pot de vers de terre. Je sortis le peu de courage que je pouvais avoir dans ce genre de situation et lui dit : « Hey! Je vais le faire! Je suis capable! » Il haussa les sourcils en riant et je me penchai pour prendre le pot dans mes mains. Je l’ouvris… BOOM… frisson partout. Les vers étaient gros… étaient bien vivants… et BEURK. J’avalai ma salive avant de regarder Nate qui souriait bien comme il faut. « Hum… finalement, je pense que je vais te regarder faire… puis… je vais m’occuper du prochain! » Je lui fis un petit sourire forcé en lui redonnant le tout. Ça semblait bien le faire rire. Il s’exécuta, je le regardai avec un petit dégout pour ensuite me montrer comment faire. J’avais de vagues souvenirs, ce n’était pas bien compliqué. Il suffisait de laisser tomber le vers dans le fond et d’attendre. Je laissai ma canne à l’eau en jouant un peu avec. « Tu sais ce qu’on devrait faire? Celui qui attrape le plus gros poisson à la fin de la journée a le droit de donner un défi à l’autre. »  Je tournai la tête vers lui et me mit à rire parce qu’il avait enfilé entre temps un genre de chapeau avec un filet qui lui tombait au visage. « Je trouve ça intéressant d’avoir l’impression de parler avec une tente de camping. N’empêche, ça l’air efficace! Tu ne te feras pas dévorer le visage comme moi! » Ce soir, je sentais que j’allais me faire un party « d’after bite »

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Je grimaçai à mon tour. Je ne voulais pas avoir le visage tout enflé de truc pleins de pu et tout. Y’avait quand même un limite à être repoussante et ça, c’était largement dépassé. Je sursautai lorsque Nate se mit à donner un coup sec sur sa canne. Il avait visiblement une prise et je le regardai faire, la bouche légèrement entre ouverte, un peu impressionnée quand même. Il décrocha sa prise comme un pro avant de faire mine de lui donner un baiser. « Alors là-dessus… c’est elle ou c’est moi. Plus question de m’embrasser si tu décides de vivre ce beau moment avec elle! » Je n’allais pas embrasser un gars qui s’amusait à rouler des pelles à des truites! Je lui souris et il enleva l’hameçon de la bouche de sa victime avant de me faire une proposition surprenante. « Attends… j’dois mettre mon pouce… là? » Je regardai Nate avec de gros yeux. Il semblait bien sérieux. J’hésitais à savoir s’il me faisait marcher ou pas mais au final, il semblait bien sérieux.

Je poussai un soupire en mettant ma canne entre mes jambes pour avoir les mains libres. Je demandai à Nate de bien vouloir tenir quand même le poisson car sinon il allait tomber à l’eau. Mon « ami » tenait donc le poisson fermement et je commençai à poser ma main sur la peau gluante de ce dernier. Je faisais glisser mon doigt doucement et Wilson se mit à me regarder en ne comprenant pas trop ce que je faisais.  « Hey! Je m’apprête à le tuer, je veux l’amadouer un peu et lui donner un beau dernier moment. Ça serait le temps de lui faire un vrai bisou là… » Je souris à Nate en lui faisant signe que j’étais prête. Il me montra de son doigt où je devais enfoncer mon doigt. Je fis une mine de dégout en enfonçant mon pouce dans le genre de cou du poisson. C’était visqueux et horrible. Je fermai les yeux en disant à maintes reprises : « EURK EURK EURK… PLUS JAMAIS… » Puis j’entendis un CRACK et je retirai aussitôt mon doigt en l’essuyant sur ma chemise.

Je n’eus même pas le temps d’ajouter quelque chose que ma canne à peine se mit à bouger entre mes jambes. Je sursautai en la prenant à deux mains. «  OH SEIGNEUR!!! J’en ai un NATE! J’EN AI UUUUN!!!! » m’écriais-je, debout dans le bateau. Je me mis à rouler le fil super rapidement sous les indications de Nathaniel qui était maintenant également debout dans l’attente de voir ma prise sortir de l’eau. Ce n’était pas évident, je forçai vachement fort jusqu’à ce que réussisse à sortir mon monstre de l’eau. J’eus à peine le temps de le mettre dans le bateau que mon poisson se décrocha de la ligne pour se mettre à gigoter dans le fond de la chaloupe. « Je m’en charge! » J’étais limite à quatre pattes dans le fond du bateau à essayer de l’attraper. Je réussi finalement à l’attraper et à me redresser très fièrement puis PLOUF. Je l’échappai et mon poisson tomba dans l’eau. Je tournai aussitôt la tête vers mon compagnon de pêche qui avait éclaté de rire. « C’est pas juste. » Alors là, mon orgueil était frappé. Je lui fis signe de me lancer une bière car il venait de s’en ouvrir une et je pris deux grosses gorgées avant de prendre le pot de vers de terre. J’en attrapai un que je tentai de mettre après le crochet. C’était horrible et j’avais envie de crier tellement je n’aimais pas qu’il s’enroule autour de mes doigts comme ça. Je réussis à le mettre et ce n’était pas trop tôt. « J’te jure Wilson… c’est toi qui va avoir le défi, pas moi! » Je plissai les yeux avant de tourner la tête vers l’eau. J’étais mauvaise perdante et j’avais juste envie de lancer son poisson mort à l’eau, juste comme ça… pour qu’on soit à égalité. Je lançai à nouveau ma canne et grimaçai car j’avais beau roulé… c’était coincé.  « Nate? Je pense que… je suis coincée… » Championne!

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Nate était bien patient avec moi car j’avais l’impression de le déranger continuellement. Il tenta de sortir ma canne de l’eau car cette dernière était coincée et ce fut à ce moment-là que je lâchai à nouveau un petit cri pour lui informer que j’avais un poisson! C’était bien stressant comme activité ça! Bordel! J’avais sa conne dans les mains et Nate s’était redressé pour s’approcher de moi tandis que je donnais tout en mon pouvoir afin de ramener la petite (grosse) créature du lac dans la chaloupe. Wilson me disait de tourner, de tirer et moi, j’essayais bien, la bouche entre ouverte. C’était vraiment difficile, encore plus que l’autre que j’avais ramené et malheureusement perdu.

« C’est pas une truite. C’est clairement pas une truite. Je ramène un Kraken!!!!! »

Je ramenai finalement la bête, qui n’avait rien à voir avec les légendes mais bon. Elle était largement plus grosse que celle de mon copain. Je ramenai le poisson dans le bateau en faisant bien attention cette fois-ci de ne pas la faire tomber.

« Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir des rousses! C’est les meilleures! » dis-je alors, bien fière.

Je fis un clin d’œil à Nate et ce dernier me félicita pour ma prise tout ne me disant toutefois que ça ne comptait pas puisqu’il s’agissait de sa canne à peine. NON MAIS OHHH!!!! J’avais forcé ma vie pour ramener le poisson, je méritais le tout même si ce n’était pas moi qui avait mis la ligne à l’eau. Je le pointai alors du doigt en plissant les yeux.

« OOOOH QUE OUI ÇA COMPTE!!!! Oh que ça va compter Wilson! En plus… ma truite est plus grosse que la tienne. »

Je fis une petite danse ridicule en tenant le poisson au-dessus de ma tête en le gigotant un peu. Je riais de bon cœur avec Nathaniel avant de m’occuper de lui casser le cou, les yeux toujours fermer. Je lâchai un mini cri en m’exécutant. J’avais beau devenir une tueuse en série de petit poisson, je ne m’habituais pas émotionnellement parlant. J’étais une petite mère Theresa dans l’âme, fallait pas oublier. Je vivais encore le traumatisme de la perte de bubulle, mon poisson rouge qui avait sécher à côté de son bocal. J’avais découvert le cadavre en revenant de l’école, la journée de mes 10 ans. Dur moment dans une vie.

« Je vais mettre mes poissons dans un sac à l’écart des tiens comme ça, pas question que tu triches en mélangeant nos victimes! »

Je lui fis une petite grimace en revenant à ma place tandis qu’il terminait d’arranger ma ligne. Je sortis un sac de mon coffre à pèche et rangeai ma belle prise. Je regardai faire Nate avec attention et je me disais qu’il était bien bon car je ne pensais pas être en mesure de reproduire la même chose. Nate me redonna ma canne à pêche, maintenant prêt à passer à l’action de nouveau. Je le remerciai et comme il vint pour se lever et retourner à son extrémité de la chaloupe je lui dis :

« Hey… viens là. » dis-je doucement en lui prenant le bras. Nate reprit place près de moi et je tirai vers le haut de son voile pour dégager son visage.  « J’ai l’impression de relever le voile d’une belle princesse ou d'une petite mariée. Je n’atteins pas trop ta virilité là?  » dis-je en riant avec lui avant d’être finalement en mesure de voir son beau visage que j’aimais bien regarder.

Je souriais toujours avant de me pencher vers lui pour l’embrasser bien longuement sur les lèvres. Je trouvais que c’était un beau moment et j’étais heureuse d’être là avec lui. Je m’amusais toujours en sa compagnie et j’avais eu envie de pouvoir l’embrasser, peut-être comme pour le remercier et peut-être aussi parce que j’étais juste bien contente. Nos lèvres se retrouvaient très bien, nos langues aussi d’ailleurs et ce pendant un assez bon et délicieux moment. On pouvait uniquement entendre le bruit de l’eau venir claque contre le bateau et les oiseaux qui se donnaient à cœur joie dans la forêt tout autour. Je mis fin à l’échange bien doucement, souriant contre ses lèvres.

« J’ai dévoilé ta peau de bébé à nos amis les moustiques! On sera donc deux visages atteint de magnifiques furoncles. Sexyyyyyy… » Je levai les sourcils en souriant. « Bon, terminé de faire la paix, on retourne à la guerre!!!! »

Je n’allais pas le laisser gagner et je savais bien qu’on ne pourrait pas être là encore des heures. Il y avait des moments plus appropriés pour pêcher et éventuellement, j’allais avoir envie de pipi… et nous allions avoir faim. BREF!!! Le temps était compté.

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