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 bang bang my baby shot me down + JAYDEN

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(#)Sujet: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Mer 22 Juil - 0:50


bang bang

Hayden, Hayden. Durant son séjour en prison, Jules n'avait eu qu'elle en tête. Son prénom résonnait dans sa tête. Dès qu'il fermait les yeux, il apercevait cette chevelure flamboyante, si semblable à celle de feu sa mère. Hayden l'obsédait. Il l'aimait autant qu'il la détestait. En fait, pendant cette année et demie passée derrière les barreaux, le jeune homme n'avait fait que de ruminer sa colère et était venu à la conclusion qu'il fallait absolument qu'il règle ses comptes avec elle. Alors oui, elle l'avait abandonnée très salement. Elle l'avait laissé. Et pourquoi faire ? Des études, alors que lui subvenait à tous ses besoins et ce depuis toujours ! Quelle ingratitude ! Il lui avait tout donné, et voilà comment cette pimbêche le remerciait. En se cassant. Mais ce qu'Hayden ne semblait pas avoir compris, c'est qu'on ne laissait pas Jules comme ça, en plan. Non non non. Et pourtant, Jules, d'ordinaire rancunier, était presque prêt à lui redonner une seconde chance. Il y avait dûment repensé en prison, et la seule chose qui parviendrait à apaiser la colère qui ne l'avait pas quitté depuis cette nuit où elle avait fuit était sa présence à ses côtés. Hayden était à lui, et à personne d'autre. Point final. Magnanime, il accepterait sûrement de lui donner une deuxième chance. Parce que même si ça le tuerait de l'admettre, Jules aimait profondément Hayden. C'était son point de repère dans le monde, celle qui avait toujours été présente dans sa vie. Ces deux-là étaient des enfants perdus qui s'étaient retrouvés l'un dans l'autre, et s'étaient aimés malgré tout. Alors oui, Jules avait peut-être des défauts (ça non plus, il ne l'admettrait jamais) mais il aimait Hayden et c'était sincère. Et elle l'aimait aussi, cela ne faisait aucun doute dans son esprit. En sortant de prison, Jules s'était immédiatement mis à la recherche de cette pétasse qui avait osé l'abandonner et retrouva bien vite sa trace à Miami. C'était là qu'il avait débarqué, et avait fini par se faire exploser la tronche par un vieux avec qui traînait Hayden. Pitoyable, cette fille. Jules n'avait même pas eu le temps d'en placer trois qu'il s'était retrouvé la gueule en sang.

Alors oui, ce fâcheux épisode l'avait mis dans une colère terrible, si bien qu'il était resté éloigné d'Hayden depuis lors. À ce moment-là, la haine avait pris le pas sur l'amour et il l'aurait volontiers étranglée s'il l'avait croisée. Elle n'assumait tellement pas son erreur qu'elle préférait se cacher derrière ce vieillard. Hayden avait des raisons de se cacher derrière Laufti, bien évidemment. Ce n'était pas comme si Jules n'avait jamais levé la main sur elle. Mais évidemment, le jeune Avery ne voyait pas les choses de cette manière. Les fois où il avait frappé Hayden, elle le méritait, c'était tout. Il n'allait pas s'embêter avec des mots alors que les gestes étaient beaucoup plus explicites et directs. Jules avait donc attendu que son envie de tuer Hayden diminue un peu avant d'entrer en contact avec elle, principalement car il n'avait guère envie de retourner derrière les barreaux. D'ailleurs, était-elle au courant de son incarcération ? Peut-être pas. Une incarcération dont Jules la tenait pour responsable ; si elle ne l'avait pas jetée comme une ingrate, il n'aurait pas été énervé et n'aurait donc pas agressé ce gosse. Jules ne commettait jamais d'erreurs, c'était toujours les autres, règle numéro un. Cet après-midi là, il avait décidé de se rendre au domicile d'Hayden. Une somptueuse villa. Eh bien, elle se mettait bien avec l'argent que Jules lui avait filé. Lui-même vivait dans un piteux petit studio. Où était la justice là-dedans ? Il avait tout donné à Hayden pour qu'au final cette salope se comporte comme une pétasse ingrate et se paye une villa magnifique alors que lui-même logeait dans un taudis minuscule. Sa rancune remonta rapidement en apercevant cette maison. Néanmoins, il frappa à la porte. Trois petits coups. Rapidement, Hayden ouvrit. Jules se précipita sur la porte et s'appuya sur elle, empêchant ainsi la jeune femme de lui claquer la porte au nez. « Hey, Hayden » commença-t-il doucement avec un grand sourire. Elle n'avait pas changé. Toujours aussi belle. « Tu n'as rien à me dire ? » continua le jeune homme avec une voix mielleuse. Devant le silence de la jeune femme, il se redressa et son sourire s'effaça instantanément. « Eh bien, comme t'as oublié les bonnes manières, j'vais te dire, moi, ce que t'es sensée me dire. Tu vas me dire que t'es désolée et tu vas le penser. Que t'es désolée d'avoir été une salope envers moi ». Le ton de Jules était glacial et déterminé. Il n'en démorderait pas. Hayden était à lui. Il l'aimait, elle l'aimait, c'était aussi simple que ça dans sa tête.
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Mer 22 Juil - 16:08


bang bang

Elle avait travaillé tard dans la nuit, absorbée par ses recherches au labo, elle n'avait pas vu le temps passer, et c'est vers trois heure du matin que la fatigue pris le dessus et qu'elle prit conscience qu'il était temps de rentrer. Elle avait mal dormi, se réveillant souvent, prise d'angoisse. Pourquoi? Pour une seule raison. Elle voyait tous ces gens ressurgir de son passé, dernièrement, Daryl, et cela lui faisait peur. Elle avait peur qui'IL revienne. Elle ne saurais comment réagir si il débarquait à Miami, cela faisait si longtemps. Elle savais qu'elle ne pouvais pas lui faire confiance, mais s'il avait changé? Elle n'avait jamais eu de relation comparable à la leur, pourtant les garçons avec qui elle avait été durant ces deux années étaient quasiment tous mieux que lui. Sauf que lui, elle l'avait aimé de tout son être, et que cela l'avait profondément marquée, comme une cicatrice qui ne s'effacera jamais. Elle décida finalement de se lever et de se doucher, pour évacuer toutes ses idées noires. L'eau brulait sa peau, rougie par la température, mais elle s'en moquait. Puis, elle vaqua à ses occupations. C'était son jour de repos, elle avait décidé de ranger ses vieilles affaires, dont la plupart appartenaient à ses parents. L'entreprise de son père -dont elle était toujours majoritairement actionnaire- avait retrouvé sa trace finalement -normal, puisqu'elle se faisait appeler Sascha- et les proches de la famille avaient pu lui envoyer les objets personnels de ses parents. Elle n'avait jamais ouvert les cartons, refusant de replonger dans le passé.

Elle soupira, enfila une tenue confortable, s'attacha les cheveux et s'arma d'un sac poubelle. Elle voulait jeter tout ce qui se rapportait de près ou de loin à l'accident, ou du moins, les entreposer dans le garage, pour ne pas regretter son geste un jour. En entassa tout, sans état d'âme: vêtements, effets personnels, photos, tout, sauf les affaires de son frère, qu'elle rangea proprement dans un carton étiqueté "Noah". Revoir tout ça lui provoqua un pincement au coeur, mais elle se retint de pleurer. Encore une habitude d'Atlanta. Après avoir fini de vider le deuxième carton, qu'elle envoya valser dans la pièce, elle en aperçu un plus petit, qui venait lui aussi d'Atlanta, mais qu'elle avait reçu plus tard. Dedans, une lettre, de Jeff, son ami barman, qui lui renvoyait le reste de ses affaires, oubliées lorsqu'elle avait fui précipitamment. Cela lui arracha un sourire. Jeff et elle n'avaient pas perdu contact, et ce dernier avait déménagé à New York, où son bar marchait merveilleusement bien. Elle trouva dedans sa veste en cuir rouge fétiche, ainsi que sa gourmette, qu'elle croyait égarée. Il y avait aussi quelques photos, de Lily et de la fac, mais aussi de l'orphelinat. Et de lui. Une si belle photo, abimée par le temps. Il souriait, un si beau sourire, elle aurait décroché la lune pour ce sourire. Elle passa doucement le doigt sur la photo puis secoua la tête et la glissa dans un tiroir, avec d'autres photos.

Une fois le tri fait, elle consulta quelques sites pour son projet au labo, car même en congé, elle travaillait. Elle échangea quelques sms avec sa meilleure amie, fraichement retrouvée et oublia bien vite les cartons et la photo. Elle passa le début de l'après midi le nez dans ses recherches et c'est tout juste si elle entendit les trois coups brefs sur sa porte d'entrée. Si elle n'avait pas été au salon, elle ne les aurait probablement pas entendus du tout. « J'arrive » cria-t-elle en coupant la musique qui l'aidait à se concentrer. Elle se leva et se dirigea vers l'entrée pour ouvrir, avec un sourire rayonnant. Mais à peine eu-t-elle poussé la porte qu'on la bloqua si bien qu'elle ne pouvait plus la refermer. Et son sourire disparut bien vite. Il était là, planté devant elle comme si de rien était. Il la salua en souriant, avec un regard semblable à ceux connus dans le passé. Elle ne répondit rien à sa question, elle n'arrivait pas à parler, les yeux rivés sur son visage. Il n'avait pas changé, enfin, si. Légèrement, il faisait plus vieux, mais il était égal à lui même. Il avait les cheveux plus clairs, mais ça lui allait bien. Elle se perdit dans ses yeux, comme nombre de fois avant que leur histoire ne dérape. Puis elle se ressaisit, elle ne devait pas lui laisser de chance de recommencer ce qu'il avait fait. Mais devant le peu de réaction de la rouquine, son ton se fit plus dur et plus menaçant. Il voulait des excuses, des excuses pour l'avoir abandonné. Elle le regarda comme s'il n'avait rien dit. « Mike » dit-elle amèrement. « Je peux savoir ce que tu fais ici? Si t'es venu pour des excuses, tu peux toujours aller voir ailleurs, j'ai rien à me faire pardonner. » continua-t-elle.

Elle était froide, jouait les dures, mais elle était horriblement mal à l'aise. Beaucoup trop de souvenirs refaisaient surface. Il n'avait pas changé, il était toujours aussi possessif, il se croyait toujours au dessus des autres. Et j'ai été assez naïve pour le suivre, pensa-t-elle. C'était dommage, car il aurait fallu qu'il change très peu pour qu'elle reste avec lui. Il voyait les choses d'une façon, et elle d'une autre. Mais elle avait mis si longtemps à comprendre et à accepter qu'il ne lui apporterais rien que souffrance, que les plaies n'étaient pas encore tout à fait cicatrisées. Le voir de retour lui faisait mal, et pourtant elle avait envie de se blottir contre lui et de ne jamais le lâcher, comme l'enfant seule qu'elle avait toujours été. Mais elle savait qu'elle ne devait pas. Elle devait l'exclure de sa vie, une bonne fois pour toute.
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Ven 24 Juil - 16:15


bang bang

Jules et Hayden, c'était comme une évidence, pour le jeune homme. C'était comme si ils s'étaient connus pendant toute leur vie et que rien ni personne n'arriverait à les séparer. Hayden avait mal agit, mais au fond, elle n'était pas la seule à blâmer. Si Lily-Anne n'avait pas été là pour la pousser, Hayden ne serait jamais partie, Jules en était convaincu. Elle ne pouvait pas le rejeter. C'était impossible. On le jetait pas comme une vieille chaussette, jamais. Le jeune homme (qui n'était plus si jeune, en réalité) avait une peur panique de l'abandon mais lui-même l'ignorait. Il avait vécu la mort de sa mère comme un véritable déchirement et s'était retrouvé dans cet environnement hostile que fut pour lui l'orphelinat d'Atlanta. Il s'était retrouvé seul du jour au lendemain, ayant perdu tout ce qu'il possédait. Mais il s'était fait le serment que tout cela ne se reproduirait pas et il était prêt à ramener Hayden, par la peau du cou s'il le fallait. Elle commettait une très grave erreur en l'abandonnant, mais elle ne semblait pas s'en rendre compte. Comment pouvait-elle vivre sans lui, avec qu'elle lui avait été complètement dépendante pendant tant d'années ? Et puis, Hayden l'aimait, c'était clair et net. Il n'y avait pas de questions à se poser. Alors oui, il n'y avait aucune personne sur cette foutue planète qui énervait plus Jules que Hayden, mais il n'y avait personne non plus qu'il aimait autant. En près de six ans de relation, il ne lui avait jamais dit. Jamais les mots "je t'aime" n'étaient sortis de sa bouche. Il estimait ne pas en avoir besoin, et puis, il l'exprimait à sa propre façon. Il aurait tout fait pour Hayden, il lui aurait donné son argent, un toit, ses propres vêtements. Comment pouvait-elle être aussi ingrate envers lui ? Tout ça parce qu'il avait osé protester quand elle avait décidé de s'en aller ? C'était n'importe quoi. Quelque chose avait dû péter dans son cerveau pour qu'elle agisse de cette façon. Mais ça ne changeait rien aux idées de Jules : Hayden lui appartenait, c'était comme ça, et il n'allait sûrement pas la laisser s'en aller aussi facilement.

La voir à la porte lui fit comme l'effet d'un électrochoc. La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était dans cet immonde bar d'Atlanta, quand l'autre vieux lui avait cassé la tronche. Deux années étaient passées, et elle ne semblait pas avoir pris une ride. Jules avait presque envie de rentrer et de s'installer dans le canapé, comme dans le bon vieux temps. Hayden l'aurait rejoint et ils auraient regardé la télé tous les deux, elle blotti dans ses bras. Pourquoi avait-elle foutu la merde comme ça ? Tout cela ne fit qu'augmenter la colère dans l'esprit de Jules, qui exigea des excuses. Pas un "ça va", rien. Il voulait et il aurait des excuses. Ce qu'Hayden lui avait fait était un vrai manque de respect et elle n'allait pas s'en sortir en claquant des doigts, ça non. Elle avait besoin de lui, peut-être ne s'en rendait elle pas compte, mais c'était un fait. Et Jules allait lui ouvrir les yeux. « Mike » Sérieusement ? Pourquoi continuait-elle à l'appeler par son nom de gang ? Quand ils étaient ados, ils avaient pris l'habitude de se faire appeler par leurs seconds prénoms. Plus un jeu que pour se cacher, en réalité. Hayden avait toujours eu du mal à l'appeler par son vrai prénom, Jules. Pourtant, lui, n'avait eu aucun mal à l'appeler Hayden, alors que son prénom de gang était Sacha. Enfin, qu'elle l'appelle Mike si ça la chantait. Il s'en fichait. « Je peux savoir ce que tu fais ici? Si t'es venu pour des excuses, tu peux toujours aller voir ailleurs, j'ai rien à me faire pardonner. » dit-elle froidement. Il fallait vraiment qu'elle arrête de jouer les dures, parce que ça ne lui allait pas du tout. Jules la connaissait presque par coeur, il l'avait vue grandir et c'était presque comme si il avait participé à sa construction intérieure. Alors son petit numéro de femme froide et distante, il savait bien que c'était faux. Elle n'avait jamais pu lui résister longtemps. « Non mais tu plaisantes là, j'espère ? Rien à te faire pardonner ? T'en es bien sûre ? » dit Jules avec un sourire mauvais. Il s'approcha de Hayden encore un peu, et planta son regard bleu dans le sien. « Est-ce que j'ai besoin de te rappeler que sans moi, tu ne serais rien ? Si je ne t'avais pas aidé, tu ne serais même pas là, mais sûrement en taule. Dois-je te dire le nombre de fois où je t'ai sauvé la peau ? Tout ce que j'ai pu faire pour toi ? » Sa voix tremblait de rage. « Six ans. Tout ce qu'on a pu vivre pendant six ans, ça te fait rien ? Toi, tu t'en vas, sans un merci ni un regard pour moi. Donc non, j'irais pas voir ailleurs tant que j'aurais pas eu des excuses » menaça-t-il. Il avait essayé de jouer sur la corde sensible, même si pour l'instant, "tout ce qu'on a pu vivre pendant six ans" ne comptait plus à ses yeux tant Hayden l'énervait. Il était littéralement à bout de nerfs. Cela faisait deux ans qu'il attendait ce moment.
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Dim 26 Juil - 20:05


bang bang

A cet instant précis, Hayden ne savait vraiment pas où donner de la tête. Elle était partagée entre cette envie de lui redonner sa chance, de tout effacer et de tout recommencer, quitte à le suivre au bout du monde, dans ses conneries et ses délires, et cette voix qui lui soufflait de ne pas recommencer, la douleur étant encore trop insupportable. Elle aurait voulu lui dire tout ce qu'elle pensait tout cet amas d'idées, lui crier qu'il était con, mais qu'elle l'aimait de toute son âme, et qu'il l'avait détruite, plus qu'il ne l'avait aidée. Mais elle en était incapable, elle ne voulait pas affronter sa colère, elle était seule face à lui. Alors elle s'était renfermée dans sa coquille, celle que lui même avait contribué à construire, et elle avait joué la fille qui s'en moque. Mais dans ses yeux, à l'instant où elle avait ouvert la porte, il avait dû voir l'éclair mêlant surprise, peur et joie. Elle était comme ça, un mélange d'émotions, toujours en opposition, un paradoxe à elle toute seule. Elle était compliquée, et pourtant, elle avait l'impression qu'il pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Il l'avait vue grandir, et ce n'était pas un avantage, car il la connaissait plus que personne sur cette Terre. Et réciproquement. C'est ce qui avait fait la force de leur couple au départ. Avant que tout dérape, et que ses rêves ne se brisent en éclats. Il n'était pas son prince charmant, et ce dernier n'existait pas. Elle l'avait compris en fréquentant d'autres garçons. Elle était une éternelle insatisfaite. Mais alors qu'elle le connaissait par coeur, elle le défia quand même.

Elle n'aurait pas dû, et elle le savait. Le défier, c'était l'énerver. Il devint plus froid, s'approcha d'elle, son regard bleu planté dans le sien. Son mauvais rictus fit frissonner Hayden, mais elle ne baissa pas le regard, et ne recula pas. Elle le laissa faire. Elle voulait lui dire ce qu'elle pensait. Mais il fut plus rapide, croyant qu'elle délirait, il fit remonter le passé, lui rappelant autant de souvenirs qu'il fallait pour la faire souffrir. Et cela fonctionna. Elle se retint de pleurer, se rappelant de ne pas lui montrer sa faiblesse. Elle avait mal. Mal qu'il puisse penser que tout était de sa faute, elle qui n'avait fui que pour assurer son avenir. Elle avait mal qu'il ne se remette pas en cause, mais surtout, qu'il lui en veuille. Le voir en colère contre elle l'attristait énormément. Mais elle savait qu'il était comme ça. Égoïste et sûr de lui. « Oui, j'en suis sûre" souffla-t-elle d'abord. Puis elle l'écouta débiter sans le couper, avant de reprendre, d'une voix plus douce, et empreinte de nostalgie. « Cela ne me fais pas rien, loin de là, tu peux me croire Mike, mais j'aurais aimé que cela ne s'arrête pas, que cela finisse autrement.» Elle ne pouvait pas l'appeler Jules. Si elle l'appelait par son vrai prénom, elle sentait qu'elle oublierait sa part de bestialité, tout ce qu'il lui avait fait vivre, et qu'elle risquait de retourner vers lui. En l'appelant Mike, elle le privait de son côté sympathique, même s'il restait son premier amour. Son ton se durcit. « Mais tu sais tout autant que moi que cela ne pouvais plus durer, tu était trop possessif, tu m'étouffait, tu le sais. Sans toi, je n'en serais pas là, non, je serais peut-être héritière d'une entreprise de mon enfoiré de père, ou encore à la tête d'un centre de recherche, je serais différente, une fille cool, pas une racaille, j'aurais préféré être cette fille là. » cracha-t-elle avec rancoeur. Certes sa vie aurait été plus simple, mais ses paroles dépassaient ses pensées. Elle était juste énervée de le voir débarquer et lui demander de s'excuser au lieu de lui-même demander pardon. « T'as presque fichu ma vie en l'air, avec tes magouilles et tes stupidités de gang! Si tu m'avait au moins laisser aller à la fac, je serais surement restée! » Les larmes lui virent aux yeux lorsqu'elle fut confrontée à ce qu'aurait pu être sa vie à ses côtés, une belle vie. « Je voulais juste m'éloigner de la rue, juste un peu, mais je serais restée avec toi, je t'aimais comme une tarée putain! » acheva-t-elle d'une voix tremblante. Elle resta là, elle faiblissait, il ne fallait pas. Elle savait qu'il allait s'énerver, surement, mais elle avait dit ce qu'elle avait à dire. Advienne que pourra.
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Mar 28 Juil - 1:49


bang bang

Jules aurait peut-être du adopter un ton plus doux, moins colérique. Il aurait dû s'excuser de l'avoir frappé, s'excuser de tout le mal qu'il avait lui faire. Il aurait demandé pardon à Hayden d'avoir été si possessif, si jaloux. Oui, Jules aurait fait tout cela s'il y avait une once d'humanité dans son coeur. Mais il en était tout bonnement dépourvu. Il ne possédait aucune compassion, aucune compréhension. Un monstre, oui, c'était ce qu'il était véritablement, mais un monstre qui pouvait facilement se transformer en ange. Hayden elle-même, qui le connaissait mieux que personne, n'avait aucune idée de la noirceur de Jules. Si elle l'avait su, elle serait partie en courant. Le pire dans cette histoire, c'était qu'on ne pouvait même pas dire qu'elle le rendait meilleur. Même si elle avait été la seule personne sur cette planète envers qui il avait eu des gestes tendres et une profonde affection, on ne pouvait pas dire qu'il était devenu un meilleur homme au contact d'Hayden. Non, il aurait plutôt eu tendance à l'entraîner dans sa spirale infernale. La spirale de la délinquance et de la criminalité. Tout était si… compliqué entre eux, et cela énervait Jules. Pourquoi cela devait-il être ainsi ? Pourquoi ne pouvait-ce pas être simple ? Peut-être était-ce lui qui compliquait les choses. Non, impossible. Pour lui, la situation était claire : Hayden présentait ses excuses, et tout était réglé. Ils seraient de nouveau ensemble et vivraient une belle vie. Jules n'était peut-être pas un garçon très expressif ni très sentimental, mais il aimait follement Hayden. Ne s'en rendait-elle pas compte ? Ne le savait-elle pas ? Ou alors, n'était-ce pas suffisant ? Que lui fallait-il, alors ? Aucun doute sur la question, c'était bien Hayden qui compliquait tout. Parfois, Jules se demandait pourquoi il s'embêtait tant avec elle alors qu'il aurait eu moins de problèmes seul. Mais le problème, c'était qu'il ne pouvait pas se passer d'elle. Sans Hayden, il se sentait comme un enfant effrayé, celui qu'il était voilà dix-neuf ans de cela, quand il avait posé le premier pied dans l'orphelinat d'Atlanta. Car si Jules avait été un pilier pour Hayden, il en était de même pour elle. Ensemble, ils étaient beaucoup plus forts.

Hayden ne semblait pas effrayé par le jeune homme. Au contraire, elle soutint son regard. Sa démarche était presque insolente. Elle savait parfaitement qu'il ne fallait surtout pas provoquer Jules. Mais paradoxalement, elle était la seule qui pouvait le faire sans trop de danger. Oui, Jules avait déjà levé la main sur elle, et pas qu'une fois, mais il ne le faisait pas pour n'importe quelle raison. Jules aurait tabassé quiconque aurait osé lui adresser un regard pareil. Mais pas Hayden, non. Parce que son regard, bien qu'agressif (et un peu effrayé, ceci dit), était magnifique. Il aimait ses yeux. Il aimait tout chez elle, sauf peut-être sa détermination, son indépendance (quoique… elle avait toujours été très dépendante de lui) et le fait qu'elle soit terriblement têtue. Presque autant que lui, en fait. Mais même ses défauts, ils parvenaient à les aimer. Hayden semblait perturbée par les paroles de son ancien compagnon. Comment ne l'aurait-elle pas été ? Jules jouait sur la corde sensible, les souvenirs qu'ils avaient eu ensemble. Parce que même si il y avait eu des mauvais moments, les bons primaient. Et ils étaient en majorité. Jules connaissaient parfaitement Hayden et il savait que l'attendrir était le meilleur moyen de la conquérir. « Cela ne me fais pas rien, loin de là, tu peux me croire Mike, mais j'aurais aimé que cela ne s'arrête pas, que cela finisse autrement. » Elle s'obstinait avec son foutu Mike. Ce nom mettait forcément une distance entre eux. Mike, c'était son nom professionnel, une couverture, pas celui qu'il était réellement. « La fin peut encore être modifiée, ça ne tient qu'à toi » remarqua-t-il d'un voix adouci. Il commençait à comprendre qu'il n'arriverait à rien s'il restait aussi énervée. Peut-être l'effrayerait-il, mais il ne parviendrait à rien sur le long terme. Or, c'était précisément ce qu'il visait : récupérer Hayden pour de bon. « Mais tu sais tout autant que moi que cela ne pouvais plus durer, tu était trop possessif, tu m'étouffait, tu le sais. Sans toi, je n'en serais pas là, non, je serais peut-être héritière d'une entreprise de mon enfoiré de père, ou encore à la tête d'un centre de recherche, je serais différente, une fille cool, pas une racaille, j'aurais préféré être cette fille là. » Sa voix était pleine de rage. C'était étrange pour Jules d'entendre Hayden lui parler sur ce ton. Elle avait toujours été calme et très douce. Jamais elle n'aurait eu ce comportement, deux ans auparavant. Les choses avaient bien changées sans lui… et à cause de Lily-Anne, qui avait dû le monter contre lui bien correctement. Cette fille était pire qu'une vipère. « T'es pas une racaille. Moi j'en suis une. Et franchement, nous n'avons pas grand chose en commun » répondit Jules. Il se calmait progressivement, pas parce qu'il n'éprouvait plus aucune colère envers Hayden, bien au contraire, mais parce qu'il était dans son propre intérêt de paraître calme. « T'as presque fichu ma vie en l'air, avec tes magouilles et tes stupidités de gang! Si tu m'avait au moins laisser aller à la fac, je serais surement restée! Je voulais juste m'éloigner de la rue, juste un peu, mais je serais restée avec toi, je t'aimais comme une tarée putain! » Et voilà que la jeune femme pleurait. La scène était pitoyable. Hayden en larmes sur le seuil de sa porte, avec Jules alias Mike planté devant elle. Il la regardait, une expression neutre au visage. Ses paroles faisaient mal. Non, elles étaient agaçantes. Non, elles étaient rassurantes. Jules n'aurait pu choisir. Lui, il n'estimait pas avoir commis d'erreur en essayant d'empêcher Hayden de faire des études. Elle aurait pu devenir quelqu'un de vraiment brillant, et Jules aurait toujours été là pour la couvrir. Elle aurait eu tous les bénéfices sans prendre aucun risques. Mais elle ne l'avait pas entendu de cette oreille. Hayden était en position de faiblesse. C'était le moment ou jamais. Si Jules devait tenter un rapprochement, c'était maintenant. Il s'avança doucement et prit Hayden dans ses bras. Elle ne bougerait pas de là, il le savait. Elle n'avait jamais pu résister à cette sensation rassurante. « Bon, écoute, on a merdé. On a fait des erreurs. Mais on était jeunes, tu vois ? On cherchait nos voies, on essayait de se construire un avenir. Nos chemins se séparaient et moi je voulais pas que ça arrive. C'est tout. Peut-être que j'ai eu un comportement déplacé, peut-être pas, j'en sais rien. Mais c'est du passé maintenant et je crois que l'on devrait surtout songer au futur ». Tout cela n'était que du blablabla. Ce n'était pas faux, pas du tout, c'était même plutôt vrai. Jules se fichait bien de ce qu'il disait. Il voulait Hayden. Et il aurait dit n'importe quoi pour la récupérer. « Je t'aime comme un taré aussi, tu sais » chuchota-t-il. Et ça, pour le coup, c'était plutôt sincère.
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Mar 28 Juil - 17:14


bang bang

Elle ne pouvait détacher son regard du sien. Un bleu, si intense, si électrique, si... envoutant. Oh, Hayden aurait tout donné pour ce regard, pour ce sourire, pour lui. Oh oui, Hayden avait vraiment été folle de lui, et elle ne savait plus très bien si ce n'était pas encore le cas aujourd'hui. Il l'avait forgée, mais surtout, il l'avait fait se sentir vivante. A ses côtés, elle devenait quelqu'un. Elle avait toujours eu la certitude qu'il l'aimait, c'était ce à quoi elle se raccrochait chaque fois que ça allait mal. Et cela lui donnait envie de se battre. L'ennuie, c'était qu'aujourd'hui, elle voyait encore la même lueur dans ses yeux. Ils ne voyaient pas le couple de la même façon, pour lui, Hayden lui appartenait et n'avait pas son mot à dire, mais après tout, n'avait-elle pas toujours vécu comme ça? Et si il souhaitait vraiment une seconde chance? S'il essayait de se racheter, mais qu'il ne s'y prenait tout simplement pas de la bonne manière? Il avait introduit un énorme doute en elle. Mais lui retomber dans les bras, c'était aussi lui redonner la chance de lui faire du mal, elle le savait aussi. Pourquoi était-ce aussi compliqué? Cela pourrait pourtant être tellement plus simple! Il suffisait qu'il lui dise qu'il ferait des efforts, qu'il voulait changer, ce n'était pourtant pas grand chose! Elle rêvait qu'il change, et qu'il devienne un homme un peu meilleur. Il suffisait qu'il sorte de ses magouilles, son caractère n'était pas si dur envers elle, elle savait comment déjouer ses crises de colère. Mais si près du monde de la drogue et du crime, elle ne pouvait plus, c'était trop pour elle, il fallait qu'il change s'il voulait une seconde chance. Mais ce n'était pas si simple, il avait sa fierté, était têtu comme un âne, et ne se laissait pas dicter ce qu'il devait faire. Il n'apprécierait surement pas qu'elle se mêle de ses affaires comme ça. Et elle devait attendre, attendre de voir Lily, et de lui dire. Elle devait lui dire ce qu'elle avait sur le coeur. Elle n'avait pas encore compris qu'elle éprouvait toujours quelque chose pour lui, et si elle devait le confier à quelqu'un c'était à Lily. Oh, elle savait ce qu'elle lui dirait, mais elle devait savoir à quel point elle avait mal. Elle ne devait en aucun cas se précipiter.

Son Jules continua à jouer avec ses émotions, lui faisant croire qu'elle était la seule capable de changer la fin de leur histoire. Elle aurait voulu lui sauter au cou et lui dire que oui, mais se retint. Elle devait se concentrer sur ce qu'elle n'aimait pas chez, lui, même si c'était une partie infime, presque inexistante. Elle aimait tant de chose! Lorsqu'il la réconfortait, ou qu'il s'emportait contre quelqu'un, lorsqu'il s'attendrissait dans leur moments tous les deux, ou qu'ils se tenaient tête pour finalement tomber d'accord après un combat acharné. Et il continuait, d'ailleurs, sa voix s'était adoucie, il avait l'air si serein. Et voilà qu'il disait ne pas la considérer comme une racaille, qu'elle était différente de lui. Non, elle ne voyait que leurs points communs, elle n'avait toujours vu que ça. « Je crois qu'on à plus de points communs que tu ne le crois. A la base surement que non, mais avec toi comme modèle, j'ai fini par faire de tes habitudes mon code de vie.. » dit-elle en détournant le regard. Il était déroutant, vraiment. Elle était désespérée, et il se remis à ressasser le passé, mais cette fois, c'était comme un aveu. Enfin presque, il ne disait pas qu'il était responsable de ce qu'il était arrivé, mais à ses yeux à elle, c'était tout comme. Il exposait l'éventualité d'avoir mal agit, c'était beaucoup. Elle savait inconsciemment qu'il était capable de se jouer d'elle, il l'avait toujours fait. Mais lorsqu'il la prit dans ses bras, elle ne fut pas capable de résister. « Je t'aime comme un taré aussi, tu sais » cette phrase l'acheva. Elle laissa couler ses larmes et entoura le torse de Jules de ses bras en le serrant contre elle. Elle resta comme ça, en silence pendant un moment, ne voulant pas briser cet instant. Mais elle réalisa bien vite son erreur, elle était tombée trop tôt dans ses bras. Elle se redressa et essuya une larme d'un revers de manche. « Excuse moi » commença-t-elle. « Je, je crois que je vais avoir besoin de temps, Jules. Si on doit recommencer, j'ai besoin de temps, s'il te plaît. » En l'appelant Jules, elle espérait feindre la faiblesse, qu'il lui accorde ce temps, elle voulait se débarrasser de lui pour le moment, ne pas aller trop vite. Mais pourtant, elle n'arrivait pas à détacher ses yeux de son visage.
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Sam 1 Aoû - 8:17


bang bang

Qu'est-ce que je n'aurais pas dit ou fait pour qu'Hayden me revienne ? Pas grand chose, je crois. D'ordinaire, je n'étais déjà pas du genre à poser des limites quand il s'agissait d'obtenir quelque chose. Mais avec Hayden, c'était pire. Elle représentait tout. Ma vie avait commencé quand je l'avais rencontré ; avant elle, il n'y avait rien. Je n'étais personne, juste un gosse paumé dont la mère était une camée et une prostituée. Les psychologues me qualifiaient d'enfant perdu, solitaire, névrosé avant l'heure, avec un non-respect de l'autorité effarant et un certain goût pour la violence morale et physique. Je pense que cette bande d'imbécile m'avaient parfaitement défini. Avec Hayden, je me sentais… Pas franchement différent, mais peut-être un peu plus… humain ? Ou pas, finalement. Je n'en savais trop rien mais Hayden me rendait fou. Elle m'obsédait et ça en devenait presque flippant. Ce qui m'énervait le plus était sa fâcheuse manie à vouloir me changer. Elle semblait rêver d'un monde meilleur, d'un avenir moins sombre, ce qui me faisait doucement rire. N'avait-elle pas compris que ni moi ni le monde dans lequel nous vivions ne changerait pas d'un iota ? Et pourtant, elle m'aimait, ça oui, j'en étais certain. Je n'étais pas un expert dans ce domaine mais cela se lisait dans ses yeux. Elle était différente, quand elle me voyait. On l'aurait crue faible. J'avais une emprise sur elle qui défiait l'imagination ; j'aurais pu tout lui faire faire, du moins fut un temps. Pas sûr qu'elle soit encore si manipulable, maintenant que Lily-Anne lui avait bien raconté n'importe quoi sur mon compte, mais avec un peu de temps, j'étais persuadé que notre relation aurait pu devenir la même qu'avant. Et c'était ce que je voulais : qu'Hayden me revienne. Merde, six ans, ça lui faisait donc rien de m'avoir jeté comme une vieille chaussette après tout ce que j'avais fait pour elle ? Toute cette histoire me restait encore au travers de la gorge. Mais j'étais loin d'être bête, contrairement à l'immense majorité des habitants de cette foutue ville, et j'avais bien compris que si je continuais à pester et à la menacer, je n'arriverais à rien. Je me demandais si je ne lui faisais pas un peu peur, en réalité —ce qui aurait été logique, vu ce que cette garce de Lily-Anne avait dû lui raconter. Comme quoi j'étais un monstre, un connard, ce genre de compliments. Hayden l'avait crue. Pas que ce soit entièrement faux, je n'aurais pas été jusque là, mais j'étais pas pareil avec Hayden. J'l'aimais. J'aurais jamais été capable de lui faire du mal. Je veux dire, de la détruire comme j'avais l'habitude de faire avec les autres.

Aussi commençai-je par admettre la possibilité que je puisse éventuellement avoir merdé, deux ans plus tôt. Je n'en pensais pas un traître mot, bien sûr. J'avais toujours raison, et sur ce coup plus que n'importe quand. Hayden avait eu tort, bien sûr, mais je pense que c'était majoritairement Lily-Anne qui avait causé notre rupture. Cette espèce de salope ne m'aimait pas, je l'avais bien compris, et elle ne voulait pas qu'Hayden soit avec moi. C'était une pétasse affreusement possessive envers celle qui était alors ma copine alors qu'elle n'avait pas du tout été là pour elle ces dernières années. Il n'y avait pas de mot pour décrire à quel point je la détestais et elle serait sûrement déjà morte et enterrée si elle n'était pas aussi proche d'Hayden. Enfin, ma petite phrase sembla faire son effet. Je sentis que la jeune femme se détendait. Elle voulait que je change ? Très bien ! J'allais le lui faire croire. J'étais beaucoup trop orgueilleux pour changer, mais je pouvais très bien mentir. J'étais un parfait menteur. Cependant, j'étais honnête quand je lui disais que je l'aimais comme un taré, même si j'aurais préféré mourir que de l'admettre. Je ne lui aurais pas dit cela si je n'y avais pas été forcé, en fait, mais franchement, je le pensais. Il n'y avait qu'elle dans ma vie, la seule pour qui j'aurais fait absolument n'importe quoi. Si la confiance aveugle qu'elle me portait autrefois me permettait de lui faire faire mes quatre volontés, l'amour que je lui portais aurait pu me faire faire les pires conneries pour la protéger. Elle l'ignorait sûrement car je le dissimulais mieux qu'elle, mais elle avait elle aussi une très grande emprise sur ma personne. Je n'étais pas influençable pour un sou mais elle… Pouah. L'amour, quelle connerie. Sentant qu'elle devenait de plus en plus faible, je la pris dans mes bras. Enfin. Deux ans, bordel, que ça n'était plus arrivé. Et ça n'avait pas changé. C'était pareil qu'avant, si ce n'est qu'elle se redressa assez rapidement. « Excuse moi. Je, je crois que je vais avoir besoin de temps, Jules. Si on doit recommencer, j'ai besoin de temps, s'il te plaît. » me dit-elle. Elle pleurait. La bataille était pratiquement gagnée. Elle m'appelait Jules, mon vrai prénom. C'était comme un aveu. Comme si elle m'acceptait finalement, moi, et pas le petit voyou qui braquait des commerces avec elle étant ado. De quel temps avait-elle besoin ? Ça faisait deux putain d'années que j'attendais, moi ! Dont un an et demi enfermé entre quatre murs ! Rah, qu'est-ce qu'elle pouvait être compliqué quand même. Mais bon, je me devais de garder mon calme. « J'ai attendu deux ans. J'peux bien attendre plus longtemps ». Ok, elle était facile celle-là. Mais je le disais d'une façon qui semblait si sincère qu'elle ne pouvait que tomber dans le panneau. D'un geste doux de ma main, je séchai les larmes qui coulaient sur son visage. « Hey, on a toujours été ensemble et on le sera toujours, tu m'entends ? C'est comme ça. On est liés pour toujours » lui dis-je lentement. Rien ne pouvait nous séparer, je le savais, pas même cette garce de Lily-Anne. Doucement, je m'approchais d'Hayden et, celle-ci n'ayant pas un geste de recul, l'embrassai sur la joue. Je ne devais pas y aller trop vite ou elle se braquerait.

(hj : je suis passée à la première personne, j'y suis plus à l'aise. j'espère que ça te dérange pas  bang bang my baby shot me down + JAYDEN 3706949885 )
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Mer 5 Aoû - 14:19


bang bang

Hayden était perdue, dans les méandres de ses propres émotions. C'était simple, elle ne savait plus où donner de la tête. Il avait été toute sa vie, pendant plus de six ans, il était sa seule raison de survivre. Et tout s'était arrêté d'un coup, mais cela avait laissé un grand vide en elle, que personne n'avait réussi à combler. Elle avait été heureuse dans sa misère, mais elle savait qu'elle ne voulait plus de cette vie là. Mais de la à dire qu'elle ne voulait plus de lui, c'était exagérer les choses. Oh, elle savait pertinemment qu'il jouait, et qu'il ne disait pas la vérité, il était comme ça, il cachait énormément de choses, et il manipulait à merveille. Il ne changerait pas d'un iota, même pour elle, mais cela ne voulait pas dire non plus qu'il ne l'aimait pas. Elle en était convaincue. Et même en sachant qu'il mentait, elle était tentée de revenir vers lui, et de l'aimer de nouveau. Mais elle devait attendre l'avis de Lily. Lily le détestait, elle lui dirait de ne pas le revoir, de l'effacer pour toujours. Mais Lily ne savait pas tout ce qu'Hayden avait enduré depuis qu'elle avait quitté Jules, car elle n'était plus là. Peut-être qu'au fond, Hayden avait besoin d'un désaccord, d'un défi, celui d'aller à l'encontre de sa meilleure amie. Peut-être avait elle besoin de ça pour vivre, du danger, des risques. Elle avait été élevée comme ça après tout. Alors elle ne fit rien, même si elle avait envie de lui sauter dans les bras, ce n'était pas une bonne idée. Elle se demandait bien comment il pouvait vivre à présent, elle voulait savoir ce qu'il avait fait pendant deux ans et malgré tout, comment allaient les autres. Le gang s'était surement dissolu pour qu'il parte à sa recherche. Ou alors c'est qu'il la voulait vraiment pour lui, comme toujours, et cette idée la fit sourire. Savoir qu'on est tant désirée par une personne, cela reste bon pour l'égo.

Elle avait finit dans ses bras, le serrant contre elle en sanglotant, chose qu'elle n'aurait pas fait auparavant. Mais elle ne pouvait contenir ses larmes plus longtemps. Elle avait changée, loin d'Atlanta, elle était devenue plus ouverte au monde, et plus faible, car elle montrait ses émotions. Mais elle ne regrettait pas d'être partie, cela avait été un nouveau souffle sur sa vie. Ce qu'elle regrettait c'était qu'il n'avait pas changé pour elle. Éternelle rengaine. Elle se rendit bien vite compte que ce n'était pas une bonne idée de replonger les deux pieds dans son passé, en tout cas pas tout de suite. Elle se redressa, et lui demanda du temps. Elle avait besoin de temps pour parler à Lily-Anne. Il devait s'en douter, il serait exaspéré qu'elle le rejette ainsi, il voulait surement qu'elle accepte sur le champs de tout recommencer. Mais à son grand étonnement, il répondit avec un calme et une sincérité dans sa voix qui la firent douter une fois de plus. Il acceptait d'attendre encore un peu, pour elle. Elle murmura un « Merci » assez peu sûre d'elle, mais un début de sourire se dessina sur son visage. Il sécha ses larmes, avec une douceur encore une fois surprenante. « Hey, on a toujours été ensemble et on le sera toujours, tu m'entends ? C'est comme ça. On est liés pour toujours » lui dit-il. Encore du Mike tout craché, elle lui appartenait, c'était tout ce qu'il voyait. Mais il n'avait pas tord, car elle pensait de plus en plus qu'ils ne pouvaient vivres séparés. Deux enfants détruits, mais qui ensembles, étaient plus forts. Elle posa sa main sur la sienne et hocha doucement de la tête. Il s'approcha lentement d'elle, elle ne bougea pas, craignant un accès de colère, et il déposa sur sa joue un baiser. Elle ferma les yeux au contact de ses lèvres sur sa peau. Elle en avait tant rêvé durant presque un an. Elle colla son front au sien, restant ainsi en silence, écoutant simplement leur respiration. Puis elle se rapprocha encore et l'enlaça en posant sa tête sur son épaule, comme avant. C'était une connerie, elle le savait, de retomber maintenant, mais quelque chose l'empêchait de l'envoyer bouler. Elle ferma les yeux un instant, elle voulait que tout rentre dans l'ordre, pourquoi était-ce si compliqué? Elle voulait... Non, si elle le faisait c'était fichu, mais d'un autre côté, la soif de prendre des risques était plus forte. « Je n'ai pas regretté d'avoir foutu le camp, je veux que tu le saches. » murmura-t-elle. Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, elle ajouta « Cette ville craignait, où qu'on aille, on nous reconnaissait, et c'était invivable, j'étais la salope qui se faisait le voyou de la ville. La seule chose que j'ai regretté d'avoir laissé, c'est toi, crois-moi. Je suis désolée... » finit-elle dans un souffle. Elle le pensait vraiment, enfin, presque. Cela lui avait fait du bien, mais elle se sentait seule et faible. Elle se redressa pour le regarder dans les yeux, elle ne voulait pas qu'il se fâche, loin de là, mais elle avait dit ce qu'elle avait sur le coeur. Puis dans un moment d’inattention, perdue dans le bleu de ses yeux, elle se rapprocha et l'embrassa tendrement. C'était trop tard pour faire marche arrière, mais elle le voulait tellement.

(HJ: No problemo, du moment que c'est mieux pour toi, moi je reste à la 3ème, je préfère bang bang my baby shot me down + JAYDEN 776115001 )
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Ven 14 Aoû - 23:38


bang bang

Je sentais qu'un changement s'opérait chez Hayden. Quand elle avait ouvert et qu'elle m'avait vu, j'avais bien cru qu'elle allait me claquer la porte au nez. Ou qu'elle allait me gifler. Ou les deux. Bref, nous n'étions pas partis sur le bon pied. Notre rupture avait été houleuse. J'avais fini avec le poing d'un mec que je ne connaissais absolument pas dans la tronche. Forcément, Hayden avait été folle de rage en me voyant débarquer dans ce bar et provocant ce type. En même temps, comment voulait-elle que je réagisse ? Elle était partie sans rien dire, comme ça, comme si j'étais un jouet dont elle s'était soudainement lassée. Elle s'était cassée en oubliant qu'elle devait me donner de l'argent. Alors, évidemment, je l'avais retrouvée pour qu'elle me rende ce qui m'appartenait. Et je l'avais trouvé avec ce gars, là, un vieux en plus ! Alors que nous venions juste de "rompre" ! Elle pensait quoi, que j'allais la féliciter ? Je sentais la haine monter en moi rien qu'en repensant à cet évènement. Surtout qu'à peine sorti du bar, j'avais tabassé un gamin qui passait par là. J'ai pas eu trop de nouvelles de lui, puisque j'ai passé les deux années suivantes en prison, mais je crois qu'il a du passer plusieurs mois à l'hôpital à cause de moi. Ah, si Hayden savait que j'étais fraîchement sorti de taule… Je crois qu'elle ne m'aurait jamais ouvert. Elle ne serait pas là, en train de sangloter dans mes bras à chaque jolie phrase que je sortais. Quand même, ça n'avait pas été aussi difficile que je le pensais. J'imaginais qu'elle nourrissait plus de colère à mon égard. Je m'étonnais d'ailleurs moi-même de voir que la rage que j'éprouvais pour elle s'estompait presque complètement en la sentant dans mes bras. Je ne pensais plus qu'à une chose : la récupérer. Et éventuellement me venger qu'elle m'ait abandonnée, mais je n'avais pas encore vraiment réfléchi à ce point. La priorité était de la faire retomber dans mes griffes, qu'elle ait de nouveau une totale et aveugle confiance en moi. Comme avant. Je sentais son corps contre le mien, et son odeur aussi. J'étais pas un gars sensible, loin de là, mais ces détails me revinrent immédiatement en mémoire. Ça, ça n'avait pas changé. J'éprouvais les mêmes sensations qu'avant, quand j'étais avec elle.

Je lui racontais alors les conneries habituelles, celles que l'on peut entendre dans à peu près n'importe quelle comédie romantique. Les mêmes mensonges sur le fait que j'étais prêt à l'attendre, que je l'aimais (bon, pour le coup c'était pas totalement faux, mais ça m'aurait tué de l'admettre), que nous étions liés pour toujours, et blablabla. En vérité, ça me dégoûtait presque d'entendre ces mots sortir de ma bouche tant je trouvais cela répugnant et niais, mais c'était le prix à payer pour retrouver Hayden. Je la connaissais, c'était une fille et elle aimait les jolies phrases. Comme c'était mon genre de dire ça, elle devait penser que j'étais sincère et que peut-être ces deux années que nous avions passées loin l'un de l'autre m'avaient changé. Si Hayden croyait cela, elle se trompait. Royalement, même. Certains disent que la prison te change un homme. Et bien, moi, ça ne m'a rien fait. Ça a simplement attisé la rage, la détermination et l'agressivité que j'avais en moins. J'ai eu pleinement le temps de réfléchir, pendant ces deux années passées à ne rien faire. Bizarrement, je n'avais pas trouvé que le fait d'être enfermé entre quatre murs soit traumatisant ou spécialement gênant. Peut-être n'aurais-je pas dit la même chose si j'avais du rester là pendant quinze ans, ceci dit. La prison m'avait rendu plus dur, plus déloyal, plus déterminé et plus machiavélique que jamais. Mais il fallait qu'Hayden croit le contraire, il fallait qu'elle pense que j'étais sur le chemin de la rédemption, que j'étais devenu un homme meilleur. C'était ce qu'elle attendait de moi et je sentais qu'il n'y avait que ça à faire pour qu'elle retombe dans mes bras. Et il fallait absolument qu'elle me revienne. Sans elle, je sais pas, c'était comme si il me manquait quelque chose. Comme s'il me manquait une partie vitale. Merde, elle m'était carrément indispensable, cette pimbêche.

« Je n'ai pas regretté d'avoir foutu le camp, je veux que tu le saches. » me dit-elle tout bas après que j'aie déposé un baiser sur sa joue. Sa remarque me contraria beaucoup, mais je m'efforçai de ne rien laisser paraître. De garder un visage neutre alors qu'à l'intérieur, je bouillonnais. Elle ne manquait vraiment pas de toupet. Dire qu'elle n'avait pas regretté ! N'importe quoi ! Elle avait dû galérer, sans moi, au moins au début. Nous avions toujours vécu ensemble et j'avais toujours subvenu au moindre de ses besoins, d'une manière ou d'une autre. Elle avait besoin de moi, elle avait toujours eu besoin de moi, aussi ne pouvais-je imaginer qu'elle n'avait jamais regretté sa décision, ne serait-ce qu'un minimum. « Cette ville craignait, où qu'on aille, on nous reconnaissait, et c'était invivable, j'étais la salope qui se faisait le voyou de la ville. La seule chose que j'ai regretté d'avoir laissé, c'est toi, crois-moi. Je suis désolée... » Ah, voilà qui était mieux ! J'aimais qu'elle me dise des choses comme celles-ci. Je me fichais bien qu'elle n'aime pas Atlanta, ou le gang, ou notre façon de vivre. Je m'en tapais. Je voulais juste qu'elle dise que je lui manquais, qu'elle regrettait d'avoir tout foutu en l'air. Eh bah voilà, je les avais, mes excuses. Elle qui disait, il y a encore si peu de temps, qu'elle ne s'excuserait jamais! Vraiment, j'étais étonné de la rapidité de la scène. Mes talents en manipulation devaient s'être nettement améliorés, ces derniers-temps. Je lui souris. Un sourire volontairement doucereux. « Ton départ a été vraiment dur. Ça m'a fait pété un plomb, j'ai pas forcément eu une réaction appropriée. Mais ça m'a fait câblé de me retrouver d'un coup sans toi, je veux dire, t'étais toute ma vie à ce moment là » dis-je. Niaiserie et mensonges. Voilà comment on aurait pu résumer mes paroles. La réaction que j'avais eue était parfaitement légitime et appropriée. J'avais clairement eu le droit d'aller lui casser trois dents après qu'elle m'ait abandonnée comme une pétasse. Mais il fallait qu'elle croie que j'aie changé, donc je préférais m'abstenir de lui révéler le fond de ma pensée. Et puis, soudainement, Hayden s'approcha de moi et m'embrassa. Bingo ! Elle ne pouvait plus faire machine arrière, désormais. Je lui rendais son baiser avec douceur au début, puis avec un peu plus de fougue vers la fin, comme pour lui montrer à quel point j'étais heureux. Et ça, c'était pas entièrement faux, comme quand je disais qu'elle avait été toute ma vie. Mais qui aurait pu décerner le vrai du faux, dans mes mensonges ? Le baiser prit doucement fin. Elle était sous mon emprise, je le sentais. Cette sensation d'avoir les pleins pouvoirs sur elle m'avait manqué et je la trouvais délicieuse. Délectable, même. « Écoute… Je sais que tu voudras sûrement dire à Lily-Anne que l'on s'est revus, et… » Je la sentis s'agiter alors que je prononçais le nom de la pétasse de service, alias miss Cooper. « Non, non, je sais que c'est ton amie et je l'accepte. Je ne l'approuve peut-être pas mais je l'accepte, d'accord ? Laisse-moi juste te dire un truc. Je ne pense pas que tu devrais lui dire que l'on s'est revus. Lily-Anne veut toujours amener son grain de sel dans chaque situation ; d'ailleurs je ne la blâme pas pour ça, hein, c'est pas une mauvaise attitude. Mais Hayden, fais attention. Ne la laisse pas te manipuler. Elle ne m'aime pas, je le sais, et elle te donnera toujours un avis négatif sur moi. Hayden, tu dois faire tes propres choix. Tu n'as pas besoin qu'elle te les dicte, d'accord ? L'opinion de Lily-Anne sur moi n'est pas objective. Méfie-toi de ce qu'elle peut dire. Notre histoire ne concerne que nous deux et elle n'a pas besoin de mettre son nez dedans, tu vois ? » dis-je d'un ton très doux, conscient que j'abordais un sujet délicat.
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(#)Sujet: Re: bang bang my baby shot me down + JAYDEN  |   Sam 29 Aoû - 16:45


bang bang

Elle jouait encore la comédie, même si au fond, quelques phrases sonnaient plutôt vraies, elle mentait. Elle savait exactement quoi lui dire, il n'y verrait que du feu. Après tout, il était habitué à ce qu'elle se laisse mener en bateau, trop aveuglée par l'amour qu'elle lui portait. Il ne se doutait pas qu'en deux ans, la rouquine avait prit du poil de la bête, et qu'elle manipulait aussi. Pas aussi bien ni pour les mêmes raisons que lui, mais lorsqu'elle en avait besoin, elle ne se gênait pas. Première étape, la confusion. Faire croire qu'elle ne savait plus quoi penser. Oui, c'était aussi un peu la réalité, mais elle n'était pas encore prête à lui tomber dans les bras. La colère, la tristesse et enfin, les excuses. Après avoir crié qu'elle ne s'excuserait pas, ce pardon sonnerait comme une victoire pour Jules. Il croyait qu'elle laissait tomber son combat. Mais loin de là. Hayden voulait tout simplement se débarrasser de lui. Et puis elle allait devoir retourner au labo vérifier les résultats de son enquête. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser tomber ses recherches, même pour les beaux yeux de Jules. Elle devait lui faire comprendre qu'elle avait besoin de partir, sans l'énerver.

Mais son regard, inchangé depuis des années, la fit douter, encore une fois. Même en sachant qu'il bluffait, ce regard la rassurait, et la changeait. Ce regard qui l'avait portée pendant des années la chamboulait. Elle se ressaisit, consciente qu'elle allait droit dans la gueule du loup.  « Ton départ a été vraiment dur. Ça m'a fait pété un plomb, j'ai pas forcément eu une réaction appropriée. Mais ça m'a fait câblé de me retrouver d'un coup sans toi, je veux dire, t'étais toute ma vie à ce moment là » lui dit-il d'une voix mielleuse. Son coeur rata un battement. Absorbée par le bleu de ses yeux elle voulait le croire. N'y avait-il pas une part de vérité dans ses propos? Etait-elle vraiment sa vie comme il avait été la sienne? Elle savait que Jules avait su se débrouiller sans elle, il était comme ça. Mais Hayden se demandait ce qu'il avait pu faire pendant ces années, lorsqu'elle avait du remonter la pente et essayer de faire sans celui qui la faisait sentir vivante.

Et la faille apparut. Hayden se perdit dans son regard, et doucement, se rapprocha de Jules. Et l'embrassa. Il avait l'air surprit, mais content, car elle le sentit sourire. Il répondit d'abord tendrement à son baiser puis avec plus d'intensité. Elle avait attendu ce moment, au fond d'elle, mais elle devait se reprendre, car elle venait de fauter. Il la regarda dans les yeux, et lui parla doucement. « Écoute… Je sais que tu voudras sûrement dire à Lily-Anne que l'on s'est revus, et… » Hayden se crispa. Il connaissait tout d'elle. Mais il savait qu'elle n'avait plus de contact avec Lily depuis Atlanta, comment savait-il qu'elle était à Miami? S'étaient-ils croisés? Elle était déstabilisée. « Non, non, je sais que c'est ton amie et je l'accepte. Je ne l'approuve peut-être pas mais je l'accepte, d'accord ? Laisse-moi juste te dire un truc. Je ne pense pas que tu devrais lui dire que l'on s'est revus. Lily-Anne veut toujours amener son grain de sel dans chaque situation ; d'ailleurs je ne la blâme pas pour ça, hein, c'est pas une mauvaise attitude. Mais Hayden, fais attention. Ne la laisse pas te manipuler. Elle ne m'aime pas, je le sais, et elle te donnera toujours un avis négatif sur moi. Hayden, tu dois faire tes propres choix. Tu n'as pas besoin qu'elle te les dicte, d'accord ? L'opinion de Lily-Anne sur moi n'est pas objective. Méfie-toi de ce qu'elle peut dire. Notre histoire ne concerne que nous deux et elle n'a pas besoin de mettre son nez dedans, tu vois ? » Hayden acquiesça, le souffle court. Elle serra les dents, consciente d'être totalement transparente pour Jules. Elle se força à sourire. « Je sais ce que va dire Lily, mais je ne peux pas lui cacher le fait que tu sois revenu, ni si notre histoire recommence, c'est ma meilleure amie.. » Elle avait prit soin d'employer le conditionnel, pour ne pas se sentir piégée. « Mais dis moi... comment tu sais qu'elle est en ville et que nous avons repris contact?» Hayden se sentait non pas trahie, mais épiée. Depuis quand la suivait-il? Savait-il pour tous ces garçons avec qui elle était sortie, sans succès? Cela mit un fossé entre eux, elle reprit ses esprits. Une sonnerie retentit dans la maison. Elle regarda l'heure et offrit un sourire désolé à Jules. « Je dois retourner bosser, je... je suis désolée, mais c'est urgent. De toute façon, on.. va se revoir. » Elle colla un bisou sur sa joue et glissa une carte de visite dans sa poche en souriant. « Appelles-moi. » dit-elle avec malice. Elle ne savait plus elle-même si elle jouait ou pas. Elle lui sourit et elle fit demi-tour pour prendre ses affaires et filer au labo en moto.

HJ:

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