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 tu es de ma famille.

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(#)Sujet: Re: tu es de ma famille.   |   Mar 18 Aoû - 18:21

it's too late apologize

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Charlie & Prunille


Je n'étais vraisemblablement pas la personne dont il avait besoin là tout de suite après ce que je venais moi-même de lui annoncer. Je tentais une approche avec une étreinte, qui me faisait moi-même étrange d'ailleurs. Je pense que nous n'avons jamais échangé quelque chose de vraiment affectif, alors le contact de nos deux corps n'étaient pas une chose qui nous était vraiment agréable. Que ce soit pour lui, ou pour moi. Néanmoins, sa tristesse me touchait et je voulais le réconforter en racontant des détails qui pourraient l'aider. Il fallait absolument qu'il soit à l'enterrement de maman, de toute façon, je l'avais promis à maman et à papa. Puis, il me faisait vraiment de la peine à croire que tout était de sa faute. C'était faux, en partie? Enfin, au fond de moi je pense quand même que son éloignement a accéléré la mort de maman mais, je ne lui dirais pas ça maintenant. Cela sortirait sans doute un jour mais là, sans savoir pourquoi, je tentais de l'apaiser, avec des mots qui ne m'étaient pas familiers mais, je tentais.

Evidemment, il m'envoya un peu chier en disant qu'il savait très bien que maman avait été toujours au petit soin avec lui, mon dieu il l'avouait enfin, et que je n'avais pas besoin de tenter d'être la grande soeur qui console. Sympa, mais comme à mon habitude, j'encaissais le coup. Ce n'était pas non plus le moment de relancer une nouvelle dispute. Mon objectif, c'était qu'il vienne avec moi juste pour l'enterrement de notre mère, et basta. C'est vrai que derrière ça, j'imaginais que peut-être nous passerions au delà de nos éternelles querelles et que nous trouverions un terrain commun, mais il venait de me mettre un bâton dans les roues. Il ne le désirait vraisemblablement pas, et tant pis, j'abandonnais. Il finit par me dire qu'il viendrait, et je sentais tout un poids disparaitre de mes épaules. J'avais accompli en partie ma mission, j'étais soulagée. Il me demanda l'état de papa donc, puis il renchérit en ajoutant encore que de toute façon, il lui avait retiré femme et enfant. Je soupirais, mais je ne soulignerais pas, vu qu'il n'avait pas besoin de moi. « Papa a juste besoin de nous pour cette épreuve, il s'y était déjà préparé... C'est pas une chose pour laquelle on peut vraiment faire quelque chose, de toute façon.. » Je ne savais pas quoi ajouter, et je pense que de toute façon, quoique je dise, ça ne changerait rien. Je ne servais à rien, voilà tout. « Je viendrais te chercher mercredi matin prochain pour qu'on y aille, tu seras de retour au soir, merci de m'avoir écouté.. Et.. Bon courage. » dis-je quand même, parce que je tenais un minimum à mon petit frère. J'étais prête à y aller, maintenant que j'avais accompli ma tâche.

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(#)Sujet: Re: tu es de ma famille.   |   Dim 30 Aoû - 21:31
[quote="Charlie N. Wexforth"]
tu es de ma famille

for there is no friend like a sister in calm or stormy weather ; to cheer one on the tedious way, to fetch one if one goes astray, to lift one if one totters down, to strengthen whilst one stands.

Prunille venait de jeter une bombe dans ma vie. En quelques minutes seulement, et avec seulement quelques paroles, tout, absolument tout avait été bouleversé. J'avais l'impression que je ne serais plus jamais le même. J'avais envie de courir, de courir jusqu'à ce que mes poumons explosent, de courir et de hurler ma rage. J'avais envie de ne plus rien sentir si ce n'est pas la brûlure à l'intérieur de mon corps. J'avais envie de silence, de calme et de paix. Comme avant. J'avais envie d'un bonheur que je ne toucherais sûrement plus jamais, ou du moins pas de sitôt. J'étais encore totalement sonné par cette nouvelle et je ne me rendais pas encore compte de l'impact que tout cela aurait. Je n'arrivais plus à aligner deux pensées correctement. Je ne voyais plus que Prunille et ses yeux embués de larmes. Nous étions seuls, désormais, seuls avec notre père. Notre pauvre père. J'avais tout gâché, encore une fois. À croire que je n'étais véritablement bon qu'à cela. Tout ruiner, voilà, c'était ma spécialité. Je pensais à eux deux, à ma soeur et à mon père. Je les voyais comme des survivants. Je ne leur avais pas encore fait de mal, à eux, du moins pas directement. Je ne les avais pas encore tués, même si je devais me douter que mon père devait être dévasté par ces décès en série. Je ne me faisais pas trop de soucis pour Prunille, même si je m'en voulais de toute la souffrance que j'avais du lui causer. Je savais qu'elle était forte. C'était dans sa nature. Elle avait toujours su tout encaisser, contrairement à moi.

Je voyais bien qu'elle ne savait plus quoi dire face à ma détresse. En même temps, qu'aurait-elle pu faire ? Qu'aurait-elle pu me dire ? Aucun mot n'aurait pu soulager mon chagrin. Je ressentais des émotions extrêmes que je n'avais jamais éprouvé avant. J'explorais des niveaux encore plus profonds de tristesse. Je pensais en avoir fait le tour, et bien non, je me trompais. Le chagrin était un puits sans fond, infini. J'avais cru pouvoir le maîtriser, oui, j'en avais eu l'audace ces derniers temps. Mais non. Étonnement, même j'étais tourmenté, je restais extrêmement lucide sur la situation. Je savais néanmoins que ce n'était que provisoire. Que bientôt, les délires hallucinatoires reprendraient, et sûrement de plus belle. Je le savais. J'avais fini par la connaître par coeur, ma maladie ; mais qui me disait qu'elle n'allait pas me montrer de nouvelles facettes ? « Papa a juste besoin de nous pour cette épreuve, il s'y était déjà préparé... C'est pas une chose pour laquelle on peut vraiment faire quelque chose, de toute façon.. » J'aurais tellement aimé pouvoir voir les choses comme elle, être aussi forte et courageuse. Lemon en avait bavé dans la vie, je le savais. Elle avait toujours été la mal-aimée de la famille, et puis il y avait eu ces problèmes d'addiction pendant son adolescence. Clairement, à côté d'elle, j'avais vécu une vie de princesse. Mais cela lui avait forgé son caractère et j'avais l'impression qu'elle aurait fait face à n'importe quelle épreuve avec ce calme et cette impassibilité dont elle ne se départissait jamais. Alors que moi, pauvre petit que j'étais, j'étais incapable de retenir mes larmes. Quel gamin je faisais. « Je viendrais te chercher mercredi matin prochain pour qu'on y aille, tu seras de retour au soir, merci de m'avoir écouté.. Et.. Bon courage. » Je hochai la tête. Ma gorge était si serré que je ne parvenais pas à dire la moindre chose. Prunille s'éloigna et je fermais la porte. Je me blottis ensuite dans mon lit, et fermai les yeux. J'espérai intérieurement ne plus jamais les rouvrir.
© GASMASK
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