Depuis ma rupture les jours me paraissait long, du coup je trouvais n'importe quoi pour m'occuper, soit bosser comme un malade au garage, vu que Wayne n'est pas tout le temps-là, par moment je m'arrange pour faire son taf, où alors je sors jusqu'à pas d'heure afin de dormir toute la journée. Malheureusement aujourd'hui c'est ni l'un, ni l'autre, du coup je décidais de bricoler sur la voiture de mon père, on s'y était mis récemment avec Wayne et aujourd'hui je décidais de faire ce qui prenait le moins de temps, histoire que ce soit en moins à faire plus tard. La musique tournait dans le garage, pas trop forte parce que j'ai des voisins un peu casse-couille et je n'ai pas trop envie qu'ils appellent les flics pour qu'ils fassent ensuite une descente, je possède des choses que je ne devrais pas avoir alors autant éviter. Je suis sûr que déjà pas mal d'entre eux se posent la fameuse question : Comment un type comme lui peut se payer une baraque et une bagnole comme celle-là ? Le business mon pote, le business. J'aime tellement les voitures qu'après avoir bousiller ma mustang lors d'un accident l'année dernière, j'ai trouver le moyen d'en gagner une autre en faisant une course. Enfin bref, pour en revenir au début, je me trouvais donc dans mon garage, la musique qui résonnait, une cigarette au bec et penché sur le moteur lorsque j'entendis quelqu'un me saluer en m'appelant étranger, je me retournais alors immédiatement et lorsque je la découvre devant la porte de mon garage mon cœur ne fit qu'un tour, c'était limite j'en faisais tomber ma clope, heureusement j'ai de bons réflexe, parce que ce serait dommage de faire sauter l'endroit. J'avais un peu du mal à croire qu'elle soit là, devant moi, après tout ce temps. Elle est partie comme une voleuse, elle n'as pas donner de nouvelles pendant tout ce temps et elle débarque comme une fleur. Si elle s'attend à ce que je ne pose pas de questions et que je l'accueil à bras ouvert, elle se met le doigt dans l’œil. - Tiens une revenante ! Tu t'es perdue ? Lâchais-je alors en tentant de ne pas montrer mon étonnement.

Je dois avouer qu'aujourd'hui j'aurais pu m'attendre à tout sauf à revoir Kenna, la petite sœur de mon meilleur pote décédé depuis maintenant pas mal d'années. Je dois admettre que j'appréciais guère le fait qu'elle débarque comme une fleur chez moi alors qu'elle s'est barrée sans rien dire et sans donner de nouvelles depuis tout ce temps. C'est pour cette raison qu'en me retournant je lui demandais si elle s'était perdue. « J'aurais pu me perdre, oui ! Entre les baraques de riches. » Dit-elle en affichant un large sourire, je continuais de l'observer, elle avait changer, malgré que je pouvais toujours voir en elle la petite fille peste que je connaissais. Elle me prit ensuite dans ses bras me demandant si je savais quel jour on était et de me dire qu'elle ne pouvait pas passer cette journée sans me voir. - Pourtant l'année dernière ça ne t'as pas trop déranger. Lâchais-je alors en me reculant légèrement lorsqu'elle se détachait de moi. Je ne pouvais pas me retenir de lui montrer que j'étais déçu et en colère contre elle. Et alors le fait qu'elle débarque le jour de l'anniversaire de son frère, me rendait grincheux, plus que d'habitude. « On est pas à Newport je sais ! Mais j'me suis dis qu'on pourrait trouver des tacos même ici ! Et aller manger comme des porcs au bord de l'océan, comme il aimait le faire. Avec de la bière et en insultant les surfers, bien évidemment ! » Lâchait-elle l'air de rien. « Alors ! Qu'est-ce que tu en dit ? » Demande-t-elle. - Désolé, j'ai du boulot aujourd'hui… Répondis-je simplement avant de me re-penché sur ma voiture. Je ne faisais rien en particulier le jour de son anniversaire, ça faisait trop mal de me dire qu'il était plus là, bien sûr je buvais un verre en hommage, mais ça s'arrêtait là. J'ai assez penser à lui quand j'étais enfermer entre quatre mur. - Tu sais Kenna, j'te trouve quand même gonflé de débarquer comme ça, comme si de rien était, comme si on s'était vu hier… Lâchais-je alors en me retournant pour lui faire face, pour qu'elle comprenne à quel point j'étais déçu rien qu'en plongeant mon regard dans le sien. Je ne voulais pas juste tenir la promesse que j'ai fait à son frère qui concernait le fait de prendre soin d'elle, mais je tenais aussi à elle, elle faisait en quelque sorte partie de la famille.