ela faisait maintenant quelques jours que mon appartement de célibataire c’était transformé en appartement de colocation. Mon meilleur ami Joshua était rentré de New York avec l’intention de venir revivre à Miami comme dans le passé. N’ayant pas de logement et au lieu de le laisser dormir à l’hôtel, je lui avais proposé l’hébergement en attendant qu’il se trouve un petit chez lui. Notre cohabitation se passait bien, enfin dans l’ensemble. Je ne pouvais pas dire que c’était une vie parfaite, nous avions chacun nos caractères avec nos qualités et surtout défauts ! Il m’arrivait bien souvent de m’emporter après mon ami car il avait laissé des choses trainer ou qu’il avait touché à des babioles posé sur des centimètres carrés bien précis. Oui j’étais une petite maniaque en ce qui concernait mon appartement, mais cela était surement dû une déformation professionnelle qui était la médecine. En médecine tout devait être rangé au millimètre près avec des protocoles stricts à appliqués. Enfin, même s’ils nous arrivaient de nous chamailler quelques peu, nous nous entendions relativement bien en général. Joshua était un colocataire très appréciable et qui mettait un peu de vie dans mon appartement. Je ne regrettais pas de l’héberger.

Un sèche-cheveux dans la main, une brosse dans l’autre et des écouteurs dans les oreilles, je me dépêchais de finir de me préparer avant de passer à table. J’avais enfournée une quiche dans le four que j’avais cuisinait comme une grande en suivant une recette à la lettre. Je ne cuisinais presque jamais car je n’avais aucun talent pour cela, mais avec Joshua chez moi, je faisais l’effort de cuisiner du mieux que je pouvais. J’avais été assez fière de moi en la mettant à cuire et j’espérais qu’une fois finie elle serait bonne et surtout mangeable. J’éteignis mon sèche-cheveux et sentis une petite odeur qui provenait de la cuisine. Je jetai rapidement un coup d’œil. La quiche devait être cuite. Je rangeai mes affaires et me rendis dans la cuisine où je trouvais Joshua, une serviette autour de la taille et ma quiche entre les mains. Une odeur de brûlée avait embaumée la cuisine. Mon meilleur ami me félicita sur un ton ironique alors que je m’approchais de lui.

« Quoi ?! C’est pas beau à voir ? »

Je m’approchais de Joshua et regarda ma quiche qui avait légèrement, non carrément en faite, brûlée. Il me réprimanda en me disant que j’avais pris toute l’eau et qu’en plus de ca j’avais gâché notre diner. Comme si cela ne suffisait pas il ajouta qu’à cause de ca, il s’était brûlé les doigts.

« Désolée ! » dis-je en levant les yeux au ciel avec un sourire.

Je savais que mon ami plaisantait dans le fond. Joshua n’était pas vraiment fâché par tout ce qu’il venait de me dire, c’était surtout un prétexte pour m’embêter encore une fois. Depuis que nous habitions ensembles c’était son passe-temps favori, heureusement que je n’étais pas une femme susceptible et qui ne comprenais pas le second degré ! Je pris un torchon et pris la quiche des mains de Joshua pour le poser sur le plan de travail puis je tendis une main pour voir ses doigts.

« Fais voir ca un peu … Chochotte t’as rien du tout, c’est juste un peu rouge ! »

Je lâchai sa main et éteignis le four qui fonctionnait en étant grand ouvert. Je m’adossais au plan de travail puis regardai mon ami avec un sourire taquin qui était posté en serviette devant moi puis la quiche qui trônait sur la table de la cuisine. Certes elle était un peu noire mais en grattant un peu ca devait sans doute être mangeable …

« Tu sais pourquoi j’ai pris toute l’eau chaude ? Parce que je pense à toi ! L’eau froide c’est bon pour lutter contre la cellulite, et je ne voudrais pas que ce corps en soit recouvert ! » Dis-je en le pointant du doigt de haut en bas.

Il se moquait de moi ? Moi aussi je pouvais faire de même. Réellement, je n’avais vraiment pas fait attention à la quantité d’eau chaude que j’avais utilisée ce soir pour me laver. J’avais décidé de me pouponner pendant un bon moment avec la totale : masque pour les cheveux, épilations, gommage … J’avais peut-être abusée en effet, mais c’était l’habitude d’avoir un ballon d’eau chaude pour moi toute seule !

avais pris presque toute l’eau chaude du ballon n’en laissant que très peu pour Joshua et avait brûlé ma quiche faite avec tant d’amour. Pouvait-on me qualifie de catastrophe ambulante ? Non j’étais juste un peu tête en l’air car j’avais oublié que je devais diviser l’eau chaude en deux, et j’avais oubliée ma quiche dans le four. Joshua me gronda gentiment en prenant un air très mécontent. Mon ami me reprocha de s’être brûlé les doigts à cause moi. Je pris le temps d’observer sa blessure avant de le traiter de chochotte. C’était superficielle et juste un peu rouge rien de bien méchant. Un coup de pommade ou d’eau froide ferait l’affaire. Avec un air malicieux j’avais trouvé une excuse bidon qui justifiait le faite que j’avais vidé tout le ballon. Joshua sauta sur l’occasion pour se vanter plus que je ne l’avais fait.

Mon ami avait un très beau corps. J’allais surement passé pour une fille superficielle, mais sans doute notre erreur d’une nuit à New York avait été due en partie à cause de l’attirance physique que j’éprouvais pour lui. Certes Joshua était un homme, bon, gentil, attentif et présent pour ses amis, mais il n’avait jamais réussis à me faire chavirer mon cœur totalement. Je ne regretterais jamais cette nuit, non car cela avait montré à quel point notre amitié était solide, et aussi parce qu’elle m’avait remise en place. Je n’éprouvais rien de plus que de l’amitié pour lui et aucuns autres sentiments plus forts qui nous pourraient nous mener à une histoire quelconque d’amour.

« Je vais commander des pizzas, va t’habiller s’il te plaît en attendant. Je te prends la même chose que d’habitude ? »

Je me décollai de la table sur laquelle j’étais adossée, pris la quiche et la balançai dans la poubelle de la cuisine sans une once de tristesse. Combien de plats immangeables avais-je jeté à cause de mes piètres talents de cuisinières ? J’avais tout simplement arrêté de compter. Je pris mon portable qui se trouvait dans le salon et appela la pizzeria. Pour ma part c’était une pizza sans champignons, je détestais les champignons. Après cela je me jetai dans mon divan et allumai la télévision. A cette heure-ci la plupart des grandes chaines diffusaient les informations. Je soupirai. Je n’en pouvais plus de voir toujours la même chose. Joshua me rejoignis, habillé cette fois-ci, et je lui souris. Je zappais d’une chaine à l’autre n’ayant aucune envie particulière.

« Attrape ! » lançais-je à mon ami en lui jetant la télécommande.

Je savais que certaines personnes pouvaient trouver agaçant la façon dont j’avais de changé de chaine toutes les deux secondes. Je préférais prendre les devants en le laissant mettre ce qu’il voulait. Je me dirigeai vers la cuisine où je pris une bouteille de vin français, un bordelais qui n’avait jamais été ouvert depuis son acquisition lors d’une vente de aux enchères. J’attrapai deux verres à pieds et ramenai le tout dans le salon.

« Vin ? » demandais-je. « C’est un grand cru, enfin à ce qu’on m’a dit, je n’y connais absolument rien et je ne sais même pas si cela accompagne de la pizza. »

Je lâchai un petit rire en servant les deux verres posés sur la table basse. Je tendis le premier verre à Joshua qui prit un air supérieur en faisant celui qui s’y connaissait parfaitement en vin. Il observa la robe, sentit son arôme et enfin goûta délicatement le vin. Ses manières me firent exploser de rire. Je voulais bien admettre qu’il avait plus de connaissance que moi en vin, mais à ce point là ?

« Alors monsieur, le vin vous satisfait-il ? Est-il à la hauteur de sa renommé ? »

J’avais pris une voix quelque peu hautaine me faisant passer pour une bourgeoise du grand monde comme j’avais l’habitude d’en rencontrer lors de gala de charités. Je ne comprenais pas comment on pouvait parler ainsi, peut-être était-ce une étape d’intégration ? Que sais-je !

a quiche étant raté nous nous étions mis d’accord avec mon nouveau colocataire que le diner de ce soir serait ce qu’il y avait de plus simple : pizza ! Je commandais pour moi une pizza sans champignons et une quatre formage pour l’autre glouton qui délaissait sa serviette pour une tenue plus convenable. Afin de patienter en attendant notre livraison, j’avais allumé la télé. Malheureusement, et comme à mon habitude, rien ne me plaisait sur les chaines que j’avais en stock. Même avec le câble je ne trouvais pas mon bonheur. Lorsque Joshua revint, habillé cette fois, je lui lançais la télécommande pour qu’il mette ce qui lui plaisait. Je repartis dans la cuisine et revins avec une bouteille e vin à la main.

En toute honnêteté je ne me privai pas pour avouer à Joshua que je n’y connaissais rien en vin et que je ne savais même pas s’il allait s’accorder avec nos pizzas. Pris dans un petit jeu de rôle, Joshua goûta le vin en premier. Je ne pu m’empêcher de rire quand il prit un ton encore plus hautain que le mien. Il faisait encore mieux que le mec du grand monde. Je m’assis aux côtés de Joshua et pris mon verre en main pour trinquer avec lui à la santé … de mes talents culinaires. Je lui tirai la langue telle une petite fille et fit tinter mon verre contre le sien avant d’en boire une gorgée.

« C’est vrai qu’il est bon. Heureusement que le prix que j’ai mit dedans c’était pour la bonne cause sinon j’aurais des regrets tout de même. »

Je n’étais pas une grande fan de vin. J’avais beau avoir presque trente-cinq ans, je commençai tout juste à boire du vin. Je n’avais jamais tellement appréciée cette boisson la trouvant trop acre. Les diners lors de galas de charités m’avaient peu à peu imposer à consommer cette boisson et avec le temps je m’y habituais.

« Le sport, tu sais que je déteste ca … »

Je fis un signe de tête vers la télévision. Je n’avais jamais aimé le sport trouvant cela trop barbant et bien trop médiatique à mon goût. Dans l’antiquité le sport en valait vraiment la peine, mais à notre époque, bien trop moderne, cela avait perdu tout leur charme.

« On devrait les faire courir sur de la terre battue et pieds nus, et sous une pluie battante en plus ! Là ce serait du sport. »

Je fronçai les sourcils en sachant pertinemment que Joshua ne serait pas de mon avis. Sur ce point on ne se comprenait pas et on ne se comprendrait sans doute jamais. On ne pouvait pas s’entendre sur tout non plus, ce serait vraiment trop beau sinon. Je bu à nouveau une gorgée de mon vin avant de poser mon verre sur la table basse.

« Comment ca se passe ton boulot ? Je suis une horrible amie je n’ai même pas pris le temps de te demander si tout allait bien ! »

Il n’avait pas forcément envie de parler non plus boulot le soir en rentrant de sa journée, tout comme moi. Le soir j’aimais pouvoir me vider la tête, pensé à autre chose. Même si mes journées étaient assez tranquilles en cette fin de période estivale, il m’arrivait d’être un peu à cran quelques fois à cause de la fatigue ou de un ou deux patients un peu trop agaçant.

otre diner avait finis à la poubelle et nous nous étions donc rabattus sur des pizzas avec une bouteille de vin, le tout accompagné de sport sur le téléviseur de mon salon. Le dernier petit détail de notre soirée en duo ne me convenait guère et j’en fis part à mon nouveau colocataire. Il se ficha de moi lorsque je fis une réflexion sur ses joueurs qui couraient avec tout un équipement sportif de haut-niveau, à ce stade c’était carrément de la triche pour moi.

Ensuite je m’excusai auprès de lui pour ne pas avoir pris trop de ses nouvelles au niveau de son boulot. J’avais dit que j’étais une horrible amie et Joshua s’était jeté sur l’occasion pour confirmer mes dires. Je lui donnai un léger coup de coude avec une petite moue boudeuse puis l’écouta attentivement. Je le vis jouer avec la télécommande qu’il tenait dans sa main. Pour avoir le même toc que lui lorsque j’étais légèrement stressé, angoissé ou mal à l’aise, je savais qu’il ne disait pas tout. En effet mon meilleur ami m’avoua que son patron lui avait imposé une ex-coéquipière, en précisant que c’était une jolie blonde. Je souris de toutes mes belles dents en entendant cela. Aurait-il craqué sur cette belle femme ? Je l’écoutai sans rien dire se justifier de ne pas avoir couché ave elle en me donnant quelques raisons que je ne trouvais pas très convaincantes.

« Pourquoi tu t’agites dans tout les sens s’il n’y a absolument rien entre vous alors ? »

Je lui pris la télécommande des mains d’un geste vif et la posai sur la table basse. Je voulais lui éviter de la casse et en plus cela m’énervait un peu de la voir tournoyer dans ses mains. Je ne pouvais m’empêcher de lui sourire malicieusement. Je ne pouvais être plus content pour lui !

« Elle est peut-être chiante comme tu me l’as décrit, mais je crois surtout qu’elle t’a tapé dans l’œil Josh’ ! Tu sais que éthiquement ce n’est pas top les liaisons entre collègues, alors fais attention où tu vas mettre tes mains ! »

Je le taquinai. Je n’avais absolument rien entre relation entre collègues, bien que je n’approuvais pas cela pour moi-même. Je ne voulais pas mélanger boulot et vie privée, jamais. Une relation amoureuse était bien assez compliquée à gérer comme ca pour y rajouter la rivalité professionnelle. L’interphone sonna et je me levai pour appuyer sur le bouton qui déverrouillait la porte d’entrée. Du hall d’entrée je criai à mon ami restait dans le salon :

« Juste une chose, ca me dérange pas que tu es une vie sexuelle chez moi, mais préviens moi juste s’il faut que je découche j’irais dormir chez mon amie Hayden ! Je ne veux pas me retrouver face à vos culs nus non merci ! »

Je me mis à rire seule dans mon hall et ouvrit la porte d’entrée au livreur qui venait d’arriver. Je lui payai le tout en lui souhaitant une bonne soirée. L’odeur des pizzas vint déclencher des bruits dans mon petit ventre : celui-ci criait famine. Je poussai les verres afin de faire un peu de place, posai les pizza et je partis dans la cuisine chercher des couverts que je ramena dans le salon avant de me jeter sur le canapé.

erveux, Joshua m’avait raconté que sa collègue de travail lui avait tapé un peu dans l’œil. Je m’étais enthousiasmé bien vite pour cette nouvelle et mon ami me réprimanda bien vite. Lorsque le livreur de pizza vint sonner, je me levai afin de me rendre dans le hall. De là-bas je taquinai Joshua sur les règles concernant sa vie sexuelle chez moi. Nous étions adultes tout deux et il était chez lui ici. Je ne voyais aucun inconvénient à ce qu’il ramène une fille, bien au contraire, mais je ne voulais pas me retrouver face à une scène déplacée.

J’avais repris place auprès de mon convive qui me dit qu’il avait assez de respect pour moi pour ne pas transformer mon appartement en garçonnière puis ajouta sur un ton un peu moins sérieux que ma vie sexuelle devait être plus trépidante.

« Que tu crois ! Si seulement c’était vrai ! »

Je lâchai un petit rire. Ma vie sexuelle n’avait rien de bien passionnante en ce moment. Depuis ma rupture avec Derek je n’avais connu qu’un seul homme, Nathaniel et cela été resté purement sexuel d’un accord commun. Je ne voulais pas m’engager sur un coup de tête ni forcer les rencontres. Je grimaçai lorsqu’il me piqua droit au cœur.

« Presque ? » Je levai les yeux au ciel avant d’ouvrir ma boite à pizza. « Disons que j’ai été beaucoup prise par le boulot et que je n’ai pas rencontré beaucoup d’hommes. »

Je baissai les yeux sur la table basse. Je pris mon verre de vin et y bu une gorgé avant de le reposer pour prendre mes couverts. Doucement je coupai en quatre parts plus ou moins égales ma pizza avant de reposer ma fourchette et mon couteau.

« J’ai mit du temps à me remettre de ma rupture avec Derek. Je ne l’ai pas quitté aussi facilement que ca pouvait paraitre. Et le fait qu’il se soit volatilisé avant que je ne puisse lui avoir parlé ne m’a certainement pas aidé. »

Je levai les yeux vers mon ami et lui offris un faible sourire. De repenser à cette histoire me faisait toujours un peu mal au cœur. Lorsque j’avais dit à Derek que je le quittai il s’était emporté et était partis. D’abord j’avais cru pouvoir le revoir le lendemain après qu’il se soit calmé, afin de parler, mais ensuite il m’avait informé qu’il avait quitté carrément quitté la ville. J’avais laissé couler depuis ne cherchant pas à le recontacter car il m’avait ordonné de refaire ma vie.

« Du coup ma libido je la contrôle avec du chocolat, c’est bon mais c’est un peu traitre pour mes petites poignets d’amour ! » dis-je en riant.

Je croquai dans une de mes parts de pizza à pleine dents. J’avais tellement faim que j’aurais pu la dévorer en moins d’une minute, mais je devais bien me tenir en compagnie de Joshua. Je savais que même si je me retrouvais tartinée de sauce tomate il ne dirait rien mais tout de même …

« Invite-là à diner et ensuite fait lui sauvagement l’amour à cette fille, pour moi qui suis une pauvre femme solitaire. » le taquinai-je avec un sourire une fois ma part avalée.